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Droit administratif plans :

Les actes de l’administration insusceptibles de recours au juge


administratif
Citation Gohin : : « il existe des actes qui bénéficient d’une impunité juridique ainsi que
d’une immunité juridique ».

Définition recours -> Procédure par laquelle on saisit le juge afin qu’il statue sur la légalité
d’un AA
AA -> Caractère administratif
Juge administratif -> On s’intéresse surtout à la jurisprudence du CE, même si le recours est
effectué devant toutes les juridictions administratives, même spéciales.
Administration est chargé d’une mission importante : Celle de servir l’Intérêt général par le
biais d’actions et de services délivrés à la société.
Pour cela elle a besoin des pouvoirs particuliers, exorbitants du droit privé.  PPP.
Cependant il ne faut pas en abuser.
Administration est donc encadrée par un ensemble de règles -> Légalité.

Histoire :
- Loi des 16 et 24 août 1790 : « Les fonctions judiciaires sont distinctes et demeureront
toujours séparées des fonctions administratives » + Décret du 16 fructidor an III : « Défenses
itératives sont faites aux tribunaux judiciaires de connaitre des actes d’administration,
quelques espèces qu’ils soient, aux peines de droit ».
 Séparation entre le judiciaire et l’administration  Conception française de la séparation
des pouvoirs (DC Conseil de la concurrence 1987).
- De cette dualité juridique va découler une dualité juridictionnelle avec l’adage de Henrion
de Pansay : « Juger l’administration, c’est encore administrer »
- TC, Blanco 1873 confirme cela en consacrant un principe de liaison de la compétence et du
fond. Affirmant au visa de la loi des 16 et 24 août 1790, que le juge administratif doit être
compétent pour les litiges de droit administratif.
 3 critères de compétence

- Cependant, ce principe doit largement être nuancé -> Aujourd'hui on observe que
beaucoup de litige concernant l’administration ne sont pas traités devant le juge
administratif.

Enjeux :
-> La concurrence au juge administratif, des autres juridictions, dans la compétence pour
contrôler les AA.
Le juge administratif est supposé assurer un contrôle sur l’administration afin d’éviter les
abus qu’elle pourrait commettre du fait de ses larges PPP. Il doit y avoir un équilibre entre
les fins et les moyens et c’est le juge administratif qui assure cet équilibre.
En effet, le juge administratif et surtout le CE est le plus compétent pour juger de
l’administration car les conseillers d’État bénéficient de la dualité des fonctions ce qui être
très formateur pour ce contrôle précis.
-> L’action de contrôle effectué par le juge administratif sur l’administration mise en balance
avec son incapacité à la contrôler pour certains actes.  « Immunité juridictionnelle » et
« impunité juridictionnelle » (Gohin) -> Remet-elle en cause le principe de légalité
administrative sur lequel repose le droit administratif (L100-2 CRPA) ?

Dans quelle mesure, le juge administratif, gardien de la légalité, maintient-il son contrôle sur
l’action administrative, malgré la multiplicité des actes insusceptibles de recours devant lui ?

I. Les actes de l’administration provoquant une concurrence dans la détermination


de la compétence juridictionnelle

A La délégation bienvenue du contrôle des AA au détriment du juge administratif à l’aune


d’une bonne administration de la justice et d’un dialogue des juges

Argument : Le juge administratif est le juge le plus à même de juger des actes de
l’administration. Dès lors, il jouit d’une compétence de droit commun sur les actes de
l’administration. Cependant une pluralité de cas dans lesquels cette compétence est remise
en cause afin de renforcer le contrôle des actes.

- Le juge administratif voit parfois sa compétence lui être retirer afin de permettre une
bonne administration de la justice.
DC Conseil de la concurrence 1987 : Le CC affirme que le principe de séparation des autorités
administratives et judiciaires n’est pas constitutionnel et que le juge judiciaire peut y déroger
pour une « bonne administration de la justice »
 Dès lors, le juge judiciaire connait de nombreuses hypothèses de compétence prévues par
la loi.
Ex : L199 Livre des procédures fiscales : Contentieux de fiscalité indirecte
Ex : L. 911-4 Code de l’éducation : défaut de surveillance = JJ peut engager la responsabilité
extracontractuelle de l’État.
 H ou juge administratif perd sa compétence : Justifiée par une bonne administration de la
justice. Dès lors, le non contrôle du juge administratif ne semble pas affecter le contrôle
effectuer par l’administration car le législateur a estimé que le juge judiciaire assurerait un
meilleur contrôle.

- Aussi, il existe des situations dans lesquels le juge judiciaire vient se substituer au juge
administratif afin d’appliquer un meilleur contrôle de l’AA
Voie de fait
 Rousseau 1827, Action française 1935
 Mais limitation en faveur de la compétence du juge administratif  Bergoend 2013 +
Chirongui 2013 + Dame de la murette 1952 + Panizzon 2013

- De plus, le juge administratif voit parfois sa compétence concurrencer par d’autres juges
afin de concilier les différentes normes s’appliquant à l’administration.
-> Le juge administratif est naturellement compétent pour traiter de la légalité des AA. Dès
lors il est juge de la légalité des AA, de la conventionnalité des AA (Dame Kirkwood), de la
constitutionnalité des AA.
-> Cependant, théorie de la loi écran -> Arrighi 36
= Retire la compétence au juge administratif lorsque le décret applique une loi -> Car la loi
fait écran entre les normes.
-> Malgré tout, le CE a fortement limité la portée de l’effet de l’écran législatif dans son
contrôle de la constitutionnalité des AA.
En effet, 1991, Quintin : Pas d’écran législatif quand la loi n’a pas de portée normative
Aussi, 2013, Fédération nationale de la pêche en France : Pas d’écran législatif quand l’AA ne
se borne pas à tirer les conséquences de la loi.

- Enfin, dans le cadre d’un dialogue des juges avec la CJUE, le juge administratif vient parfois
délaisser sa compétence de contrôle des AA.
-> Questions préjudicielles à la CJUE  TFUE 268
-> Arcelor 2007 -> Refuse de se déclarer compétent sauf exceptions

 Ainsi, on observe que la compétence de principe du juge administratif est parfois


légitimement concurrencée afin de permettre une meilleure harmonisation des normes et
des juridictions. Le contrôle des AA est tout de même maintenu, mais ce n’est plus le juge
administratif, expert en la matière, qui s’en charge.
Cependant, le juge administratif connait également une large concurrence avec le juge
judiciaire qui amène parfois à certaines difficultés dans le contrôle des actes de
l’administration.

B La concurrence ambigüe du juge judiciaire dans la compétence de contrôle des actes de


l’administration du juge administratif

Argument : Il existe également une multiplicité d’actes pris par l’administration qui vont
néanmoins échapper au contrôle du juge administratif, au bénéfice du juge judiciaire. Cette
multiplication rend les règles de compétence complexe et amène certaines ambiguïtés dans
le contrôle de l’administration. Macarel : « Ce qu’il y a de plus fréquent et de plus difficile à
juger en matière contentieuse administrative, c’est la compétence »

- Tout d’abord, le juge judiciaire se voit réserver des matières qui lui reviennent par nature
DC, Conseil de concurrence 1987 : S’il y a consécration d’un bloc constitutionnel de
compétence pour le juge administratif (noyau dur, Bruno Genevois), ce dernier n’a pas une
portée totale car il est limité par les matières qui reviennent par nature au juge judiciaire
-> État des personnes
-> Propriété immobilière privée (CE 1989 Urbanisme et agglomération nouvelle
-> Libertés individuelles -> H de détention

- Aussi, le juge judiciaire vient régulièrement concurrencer le juge administratif dans les
actes de l’administration en raison de la finalité de l’acte administratif
En effet, les critères de la compétence du juge administratif sont parfois compliqués à saisir.
 Duguit ≠ Hauriou  Chapus
Il convient d’observer une large dilution du critère organique,
En effet, aujourd'hui, une personne privée peut poursuivre une mission de service public et
ses actes seront dès lors jugés par le juge administratif  Caisse primaire aide et protection
1936, Monpeurt 1942 …
À l’inverse, une personne publique peut également agir comme une personne privée et ses
actes seront dès lors contestés devant le juge judiciaire -> TC 2012 Brasserie du théatre
 Ainsi, il convient de distinguer la fonction de l’organe
-> TC Guyane -> SP de la juridiction administrative.

- De plus, il convient de constater un net abandon du critère organique pour un critère


matériel -> Service public dirigé par des PPP
TC Société commerciale de l’Ouest Africain 1921 -> SPA / SPIC -> Juge administratif / juge
judiciaire.
 Juge administratif peut néanmoins récupérer de la compétence  Époux Barbier 1968

- Le rôle croissant du juge judiciaire dans l’interprétation et l’appréciation de la légalité des


AA
 Juge judiciaire peut apprécier et interpréter de nombreux AA
-> Septfonds 1923 et SCEA du Chêneau 2011
De plus pas de nécessité

Ambiguïtés sont montré par la CEDH  Guillemin c/ France 1997 -> Délai de 14 ans à cause
des QP

II Les actes de l’administration exonérés de tout contrôle par le juge administratif aux vues
de la finalité de l’acte

A L’absence de contrôle des a

Actes de gouvernement -> Apparu sous la restauration.


 Définition  Distinction volonté de gouverner ou non. -> Bâ, Rubin de Servens, Tallagrand
CE, 1er mai 1822 : Lafitte -> Longtemps justifiée par un mobile politique

- Difficulté pour essayer de légitimer les actes de gouvernement. Anachroniques ? Évolution


du droit administratif vise à montrer le renforcement du contrôle de l’administration.
Aujourd'hui on a du mal à apporter justification mais on y a opéré une classification. 2
catégories :
- D’une part, les actes relatifs aux relations entre les pouvoirs publics constitutionnels
- D’autre part, les actes relatifs aux relations internationales de l’État français.
Sur ces derniers, on observe que le CE, le 23 avril 2019, avait utilisé cette théorie à propos du
rapatriement de ressortissants français en Syrie. État français mis en cause du fait de son
refus de les rapatrier. Par cet arrêt, le CE avait considéré que cette politique de rapatriement
n’est pas détachable des relations internationales de l’État français  Actes de
gouvernement. Il n’avait pas voulu statuer sur cette position du pouvoir exécutif. Cependant,
la CEDH, le 14 septembre 2022, a rendu un arrêt HF et autres -> La CEDH a condamné la
France faute de formalisation des décisions de refus et de contrôle juridictionnel.
Q de savoir si cet arrêt de 2022 n’est pas une forme de condamnation de la théorie des actes
de gouvernement ?
- Le juge administratif, s’il conserve cette théorie, cherche néanmoins à l’atténuer. En effet
cela signifie de ne plus appliquer le principe de légalité et exonérer l’administration de tout
contrôle
-> Cette théorie du mobile politique a été abandonné par l’arrêt du CE de 1875, Prince
Napoléon.
-> De plus principe de détachabilité qui lui permet d’être assez inventif et de limiter
régulièrement cette théorie  SARL du parc d’activités de Blotzheim 1998

Il y a certains actes de l’administration qui bénéficient d’une immunité juridictionnelle


Les actes parlementaires : Ordonnance du CE du 28 mars 2011 : M. Gremetz + Papon 2003
Ces actes, en principe bénéficient d’une immunité juridictionnelle : Le CE ne veut pas les
contrôler.
On justifie cela par 2 arguments :
-> Principe de séparation des pouvoirs auquel le CC en 1979 a donné valeur constitutionnelle
-> Article 16 DDHC.  Principe implique qu’il y ait indépendance fonctionnelle des
assemblées. Renvoi à l’idée de souveraineté parlementaire qui justifie cette injusticiabilité.
 Consacré par un arrêt du 4 juillet 2003, Papon (et Gremetz)
-> Injusticiabilité justifiée par l’absence de caractère administratif de l’autorité qui édicte ces
actes.  Ils émanent d’un pouvoir souverain, le CE a tendance à considérer qu’ils n’émanent
pas d’un organe administratif. Article 9 loi 24 mai 1872 ouvre la voie du REP contre « les
actes des diverses autorités administratives ».

Remarque : La justification de l’injusticiabilité est sujette à critique : 2 raisons :


-> Renforcement du droit au recours
-> Semble révéler une conception obsolète de la théorie de la séparation des pouvoirs. CE
1999, Président de l’assemblée nationale -> Conclusions de Catherine Bergeal explique que
l’injusticiabilité des actes règlementaires « repose sur une conception juridique obsolète de
la séparation des pouvoirs ».
En effet, aujourd'hui : Sté des produits laitiers la fleurette, Gardedieu : Loi est de nature à
engager la responsabilité de l’État + Nicolo qui contrôle la conventionnalité de la loi. De plus,
avec la révision du 23 juillet 2008, évolutions majeures qui démontrent que cette conception
de la séparation des pouvoirs est contestable  QPC mise en place. Aussi, cette révision a
modifié l’article 39 de la Constitution et désormais le CE est en mesure de jouer un rôle
consultatif à l’égard des propositions du gouvernement.

Ainsi aujourd'hui, il existe des questions depuis l’ordonnance du 17 novembre 1958 (article
8) :
3 exceptions donc celle de président de l’Assemblée nationale.
I. La limitation, par le juge administratif, de la concurrence des autres juridictions
dans le contrôle des actes de l’administration

A. La montée en puissance du juge administratif dans son contrôle des normes


réservées aux juges constitutionnel et européens

1. L’absence de contrôle du juge administratif

- Le juge administratif est naturellement compétent pour traiter de la légalité des AA.
Dès lors il est juge de la légalité des AA, de la conventionnalité des AA (Dame Kirkwood), de
la constitutionnalité des AA.
 Cependant, théorie de la loi écran -> Arrighi 36 Agid = Retire la compétence au juge
administratif lorsque le décret applique une loi -> Car la loi fait écran entre les normes.
-> C’était le cas pour apprécier la constitutionnalité d’un AA pris en vertu d’une loi ->
Arrighi 36
-> C’était également le cas pour l’appréciation de la conventionnalité d’un AA pris en
vertu d’une loi  Semoules 1968

- Le juge administratif refuse également d’apprécier la constitutionnalité des AA


transposant une directive de l’UE, dans le cadre d’un dialogue des juges
 Arcelor 2007 -> Cherche un principe équivalent pour éviter de contrôler la légalité.

2. Le maintien de la présence du CE

- Le CE a inventé la théorie de l’écran législatif transparent afin de pouvoir appliquer un


contrôle efficace des AA.
 Atténuation de la technique de l’écran transparent
-> En effet, 1991, Quintin : Pas d’écran législatif quand la loi n’a pas de portée normative
-> Aussi, 2013, Fédération nationale de la pêche en France : Pas d’écran législatif quand
l’AA ne se borne pas à tirer les conséquences de la loi.
 Abandon de la théorie de l’écran législatif dans le cadre du contrôle de
conventionnalité
-> Nicolo 89 -> Boisdet 90 RUE, Rothmans 92 DUE, Tobacco 92 Responsabilité.

- Le CE, malgré sa volonté de dialogue des juges, n’hésite pas à appliquer certaines
exceptions à son incompétence pour traiter de la constitutionnalité d’un AA transposant une
directive européenne.
-> Arcelor pose 2 conditions :
Le contrôle du respect des règles de compétence et de forme
Le contrôle lorsque la directive n’est pas précise et inconditionnelle
-> Aussi, la jp administrative a ajouté une condition : Quand CJUE a uniquement
interprété conformément à son droit, le CE se permet de vérifier la conformité aux exigences
constitutionnelles non-garanties par le droit de l’UE -> French data network + Bouillon 2021

B. L’atténuation de l’immixtion du juge judiciaire dans la sphère administrative, au


bénéfice du juge administratif
1. Bonne administration + par nature + voie de fait + SPIC

- Tout d’abord, le juge judiciaire se voit réserver des matières qui lui reviennent par
nature
DC, Conseil de concurrence 1987 : S’il y a consécration d’un bloc constitutionnel de
compétence pour le juge administratif (noyau dur, Bruno Genevois), ce dernier n’a pas une
portée totale car il est limité par les matières qui reviennent par nature au juge judiciaire
-> État des personnes
-> Propriété immobilière privée (CE 1989 Urbanisme et agglomération nouvelle
-> Libertés individuelles -> H de détention

- Le juge administratif voit parfois sa compétence lui être retirer afin de permettre une
bonne administration de la justice.
DC Conseil de la concurrence 1987 : Le CC affirme que le principe de séparation des
autorités administratives et judiciaires n’est pas constitutionnel et que le juge judiciaire peut
y déroger pour une « bonne administration de la justice »
 Dès lors, le juge judiciaire connait de nombreuses hypothèses de compétence prévues
par la loi.
Ex : L199 Livre des procédures fiscales : Contentieux de fiscalité indirecte
Ex : L. 911-4 Code de l’éducation : défaut de surveillance = JJ peut engager la
responsabilité extracontractuelle de l’État.

- Voie de fait
Situation ou l’administration fait une atteinte grave aux droits d’un administré.
Le juge judiciaire est alors compétent
 Rousseau 1827, Action française 1935

- Enfin, la compétence du juge administratif est concurrencée par le juge judiciaire dans
le cadre de l’abandon du critère organique dans la détermination de la compétence du juge
administratif.
 Une personne publique peut parfois agir sur son domaine
-> TC, 2010, Brasserie du théâtre
 Aussi, il existe une distinction entre les SP avec comme critère la gestion de ce
dernier.
-> TC, 1921, Société commercial de l’ouest africain : Dualité entre SPA SPIC -> Les SPIC
verront leurs litiges réglés devant le juge judiciaire.

2. La reprise de contrôle par le juge administratif

- Si la décision constitutionnelle de 1987 permet bonne administration et matières


réservées, cette dernière pose un bloc constitutionnel (noyau dur Genevois). De ce dernier
vont découler d’autres secteurs de compétences pour le juge administratif
-> TC, 1902, St Just : Impossible de priver d’effet un AA
-> TC, 1997, préfet de police c/ Ben Salem et Taznaret -> Pas d’injonctions qui priverait
d’effet légal un AA.
- De plus, avec le juge des référés institué en 2000, le juge administratif récupère de
nombreux litiges touchant aux compétences réservées par nature au juge judiciaire.

- Dans le cadre de la voie de fait, le juge administratif est venu limiter la portée de cette
dernière afin de récupérer de la compétence sur le contrôle des AA.
-> Bergoend 2013 -> Critères plus restreins
-> Chirongui 2013 -> Pas de voie de fait devant le juge des référés
-> Dame de la murette 1952 -> Pas de voie de fait en cas de circonstances
exceptionnelles.

- Enfin aux vues de l’immixtion du juge judiciaire dans la sphère administrative, le juge
administratif parvient néanmoins à contrôler cela en se déclarant compétent dans plusieurs
hypothèses :
-> Époux barbier, 1968 -> Organisation d’un SPIC
-> Mme. Barbaza, 1958 -> Responsabilité extracontractuelle d’un SPIC

II. L’affaiblissement, par le juge administratif, des actes bénéficiant d’une immunité
et impunité juridictionnelle

A. L’extension légitime du contrôle des actes de gouvernement, par le juge administratif

1. L’existence d’actes de gouvernement

Actes de gouvernement -> Apparu sous la restauration.


 Définition  Distinction volonté de gouverner ou non. -> Bâ, Rubin de Servens,
Tallagrand
CE, 1er mai 1822 : Lafitte -> Longtemps justifiée par un mobile politique
Ces actes bénéficient d’une immunité juridictionnelle et une impunité juridictionnelle
(Gohin)  Dès lors on peut s’informer sur leur dangerosité. En effet, on a ici une hypothèse
ou l’administration n’est pas contrôlée par rapport à la légalité.
- Difficulté pour essayer de légitimer les actes de gouvernement. Anachroniques ?
Évolution du droit administratif vise à montrer le renforcement du contrôle de
l’administration.
Sur ces derniers, on observe que le CE, le 23 avril 2019, avait utilisé cette théorie à
propos du rapatriement de ressortissants français en Syrie. État français mis en cause du fait
de son refus de les rapatrier. Par cet arrêt, le CE avait considéré que cette politique de
rapatriement n’est pas détachable des relations internationales de l’État français  Actes de
gouvernement. Il n’avait pas voulu statuer sur cette position du pouvoir exécutif. Cependant,
la CEDH, le 14 septembre 2022, a rendu un arrêt HF et autres -> La CEDH a condamné la
France faute de formalisation des décisions de refus et de contrôle juridictionnel.
Q de savoir si cet arrêt de 2022 n’est pas une forme de condamnation de la théorie des
actes de gouvernement ?

2. Le contrôle légitime par le juge administratif


- Le juge administratif, s’il conserve cette théorie, cherche néanmoins à l’atténuer. En
effet cela signifie de ne plus appliquer le principe de légalité et exonérer l’administration de
tout contrôle
-> Cette théorie du mobile politique a été abandonné par l’arrêt du CE de 1875, Prince
Napoléon.
Aujourd'hui on a du mal à apporter justification mais on y a opéré une classification. 2
catégories :
-> D’une part, les actes relatifs aux relations entre les pouvoirs publics constitutionnels
-> D’autre part, les actes relatifs aux relations internationales de l’État français.

- De plus principe de détachabilité qui lui permet d’être assez inventif et de limiter
régulièrement cette théorie  SARL du parc d’activités de Blotzheim 1998

B. Le nécessaire renforcement de la compétence du juge administratif pour traiter des


actes parlementaires

1. L’existence d’une immunité pour les actes parlementaires

Les actes parlementaires : Ordonnance du CE du 28 mars 2011 : M. Gremetz + Papon


2003
Ces actes, en principe bénéficient d’une immunité juridictionnelle : Le CE ne veut pas les
contrôler.
On justifie cela par 2 arguments :
-> Principe de séparation des pouvoirs auquel le CC en 1979 a donné valeur
constitutionnelle -> Article 16 DDHC.  Principe implique qu’il y ait indépendance
fonctionnelle des assemblées. Renvoi à l’idée de souveraineté parlementaire qui justifie
cette injusticiabilité.  Consacré par un arrêt du 4 juillet 2003, Papon (et Gremetz)
-> Injusticiabilité justifiée par l’absence de caractère administratif de l’autorité qui édicte
ces actes.  Ils émanent d’un pouvoir souverain, le CE a tendance à considérer qu’ils
n’émanent pas d’un organe administratif. Article 9 loi 24 mai 1872 ouvre la voie du REP
contre « les actes des diverses autorités administratives ».

2. Le contrôle accentué des actes parlementaires

Remarque : La justification de l’injusticiabilité est sujette à critique : 2 raisons :


-> Renforcement du droit au recours -> CE Dame Lamotte 50 + D’ailières 47
-> Semble révéler une conception obsolète de la théorie de la séparation des pouvoirs.
CE 1999, Président de l’assemblée nationale -> Conclusions de Catherine Bergeal explique
que l’injusticiabilité des actes règlementaires « repose sur une conception juridique obsolète
de la séparation des pouvoirs ».
En effet, aujourd'hui : Sté des produits laitiers la fleurette, Gardedieu : Loi est de nature à
engager la responsabilité de l’État + Nicolo qui contrôle la conventionnalité de la loi. De plus,
avec la révision du 23 juillet 2008, évolutions majeures qui démontrent que cette conception
de la séparation des pouvoirs est contestable  QPC mise en place. Aussi, cette révision a
modifié l’article 39 de la Constitution et désormais le CE est en mesure de jouer un rôle
consultatif à l’égard des propositions du gouvernement.
Ainsi aujourd'hui, il existe des questions depuis l’ordonnance du 17 novembre 1958
(article 8) :
- Le juge administratif est compétant pour statuer sur la responsabilité du fait des
dommages causés par les services de l’assemblée parlementaire.
- Le juge administratif est compétent pour les litiges d’ordre individuel concernant les
fonctionnaires des assemblées parlementaires.
- Modification de 2003 : Juge administratif est compétent pour se prononcer sur les
litiges individuels en matière de marché public. Cet article de loi n’est rien d’autre que la
codification d’une jp du CE, ass., 5 mars 1999, Président de l’Assemblée nationale.  CE
compétent pour litige du Sénat qui avait fait un contrat pour vote électronique.
Le juge judiciaire, juge de l’administration
Introduction :
+ ou – même chose

Dans quelle mesure l’immixtion accrue du juge judiciaire dans la sphère administrative
permet-elle de le qualifier de réel juge de l’administration ?

I. La généralisation de l’intervention du juge judiciaire dans la connaissance des


litiges de l’administration

 Souvent il intervient, ce qui ferait de lui un véritable juge de l’administration

A. L’intervention fréquente du juge judiciaire dans le contentieux des services publics

- Les SPIC :
Il est compétent pour les usagers
Les agents
Les tiers
Le fonctionnement
Le contentieux des SPIC relève, dans une large mesure dans le juge judiciaire

- Le SP de la justice
Préfet de la Guyane

B. L’examen accru des actes de l’administration devant le juge judiciaire

L’interprétation des actes administratifs par le juge judiciaire et appréciation de la légalité


des AA

 Juge judiciaire peut apprécier et interpréter de nombreux AA


-> Septfonds 1923 et SCEA du Chêneau 2011
-> Juge pénal par exemple

- Le contentieux des actes

Le juge judiciaire ne se contente pas d’apprécier ou interprétation mais parfois de la


sanctionner
-> Les actes qui ne poursuivent pas l’intérêt général -> Qualifié d’acte privé et relève du juge
judiciaire
-> Les actes pris sans l’utilisation de PPP
- Voie de fait -> Bergoend 2013, Chirongui 2013, Dame de la murette 52, Action française 35.

II. L’affaiblissement et le rétrécissement de la compétence du juge judiciaire dans la


résolution des litiges administratifs
A. Le maintien tempéré de la séparation entre la juridiction administrative et la
juridiction judiciaire

Séparation est un vieux principe qui limite les interférences perpétuelles du juge judiciaire
sur le juge administratif.

- Les sources de la séparation


3 sources :
Règlementaire : Décret du 16 fructidor an III
Législative : Loi du 16 et 24 août
Constitutionnelle : DC Conseil de la Concurrence 23 janvier 1987 -> Constitutionnalisation et
sanctuarisation du bloc de compétence.

- La décision de 1987 donne également compétence au juge judiciaire dans certaines


matières
-> Article 66 de la Constitution : « L’autorité judiciaire est la gardienne de la liberté
individuelle ».
Cependant, elle est limitée aux « matières réservées par nature à l’autorité judiciaire »
-> Liberté individuelle
-> Ce que la loi lui confère : État des personnes, nationalité …  Limitation.

B. La dépossession du juge judiciaire du contentieux relatif au droit de propriété et aux


libertés

Avant lorsque l’administration commettait des atteintes au droit de propriété et libertés,


c’était le juge judiciaire qui avait compétence quasi exclusive.

- Le contentieux
Jusqu’en 2013, juge judiciaire avait une compétence quasi-exclusive sur les litiges
concernant le droit de propriété et aux libertés (droit d’expropriation).

- depuis 2013, forte perte de compétence  Arrêt Bergoend 2013, Commune de Chirondis
2013, Palison c/ commune de St palais sur mer 2013
Juge administratif récupère une compétence.
Cela s’explique à travers la procédure du référé liberté par lequel le juge administratif
protège les atteintes liberticides de l’administration.
SUJET 3 : LE CONSEIL D’ÉTAT

Citation Napoléon 1er

Tourner l’intro sur le fait que l’ordre judiciaire a toujours été plus puissant.

Le détachement progressif du Conseil d’État par rapport à l’Administration

Un CE né de l’Administration

Un ordre juridique créé autour du CE

PB : Dans quel mesure le Conseil d’État participe-t-il à un ordre juridictionnel


autonome et égal à l’ordre juridique judiciaire ?

I. La création d’un ordre juridictionnel administratif autour du Conseil d’État


similaire à l’ordre juridictionnel judiciaire

A. La compétence du CE au sein de l’ordre juridictionnel administratif

Rôle majeur : Privilégié + rôle de régulateur

1. Une compétence privilégiée du CE, juge de cassation

2. Une compétence centrale du CE, organe régulateur

CE au centre de l’ordre juridictionnel administrative.


Joue un rôle régulateur par rapport aux autres.
Régulateur car donne le ton par sa JP
Régulateur d’un pt de vue plus structurel ou institutionnel
Exemple : loi 31 décembre 1987  CE juge de cassation –TA CAA demande avis
au CE quand difficulté sérieuse au CE

Le CE n’est pas seulement une Cour suprême.

M. D’Aillères
Delvolvé a démontré que le CE est au sommet, mais il est aussi au centre.

B. La consécration des principes similaires à l’ordre judiciaire


1. Problèmes liés à la nature du CE : liés à la dualité fonctionnelle du CE, règle dite
de la double appartenance.

2. Solutions : Indépendance + Impartialité

II. L’achèvement d’un ordre juridictionnel administratif néanmoins


concurrencé par l’ordre juridictionnel judiciaire

A. La compétence du CE à l’égard de l’Administration

Rôle majeur : Privilégié + rôle de régulateur

1. Une compétence de principe du CE à l’égard de l’Administration

2. Une compétence ponctuellement écartée.

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