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Avec la promulgation des trois lois fondamentales le 3 juin 1996 (1) portant

réorganisation de la justice administrative et la création du Conseil des Conflits de


Juridictions, le système judiciaire tunisien a complété tous les éléments du
modèle judiciaire dual. A l'heure où l'on constate que de nombreuses expériences
comparatives ont régressé dans l'adoption de ce système et ont adhéré à la
simplification du système judiciaire et à l'attribution de tous les litiges à leur
propriétaire d'origine, qui est le juge judiciaire.

La duplication du système judiciaire conduit à un conflit de compétence entre le


système judiciaire et le système judiciaire administratif, malgré l'existence de
textes législatifs définissant la compétence de chaque autorité et malgré
l'existence d'un dispositif de règlement des problèmes de conflit de compétence.

Et chaque tentative de surmonter les problèmes de juridiction judiciaire entraîne


de nouvelles questions et enquêtes parfois plus complexes que les premières.

Alors pourquoi toute cette complexité et toute cette dispersion dans le


traitement de la question de la juridiction ? N'est-il pas possible que la
compétence du juge fiscal soit unifiée en une seule entité, ou que la question de
la répartition des compétences soit clarifiée d'une manière précise et définitive,
qui mette fin à toute question et lève tout doute ?

Ces questions se sont posées en France il y a longtemps, et l'on songeait à édicter


un code général de la magistrature par lequel la compétence serait répartie entre
les corps judiciaires et administratifs, mais cette tentative échoua.

Les juristes n'ont pas focalisé leur attention, en traitant du vrai problème, qui est
la spécialisation fiscale du juge, qui donnerait un sens à la compétence judiciaire
et à sa répartition.

Quant à la spécialisation des juridictions judiciaires en matière de contentieux


fiscal, elle n'a pas reçu sa part d'étude et d'examen, malgré l'importance du sujet

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et l'ampleur de la compétence attribuée au pouvoir judiciaire judiciaire selon les
dispositions du Code du droit fiscal et Procédures (1).

Comme indiqué dans les dispositions du chapitre 54 du MAHJ, « Les tribunaux de


première instance sont compétents pour connaître des affaires liées à
l'opposition aux décisions d'emploi obligatoire ou liées à la récupération des
prestations.

Ces tribunaux sont également compétents pour connaître des recours en rapport,
assignation, notification et autres procédures relatives à l'emploi obligatoire ou
au remboursement de prestations, dans le cadre des cas visés au premier alinéa
du présent chapitre.

Attendu que, la compétence territoriale est venue selon l'article 55 du MAHJ,


précisant le renvoi en considération comme « l'action est intentée contre
l'administration fiscale près le Tribunal de Première Instance, dans le ressort
duquel se trouve l'administration fiscale chargée du dossier… ”

Ce travail est une tentative d'employer les différents facteurs pour déterminer la
compétence du juge judiciaire en matière administrative, mais avant d'aborder
cela, il est nécessaire d'identifier les concepts les plus importants qui
caractérisent le sujet.

I/ Concepts de définition :
La définition des concepts passe par la définition des phrases qui composent le
sujet :

Le problème de la juridiction est lié au problème de l'origine du conflit. Elle n'est


accordée à une instance judiciaire qui la désigne qu'en raison de la nature et de
l'origine du litige. C'est lui qui le détermine et le contrôle. De là est née la règle de
« la compétence est liée à l'origine », que le Professeur R.CHAPUS considérait
comme l'expression d'un état réaliste qui tient compte de la nature des choses.

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2) Définition d'un juge judiciaire :
Le terme « juge de justice » et le terme « tribunal de justice » désignent
l'ensemble du système judiciaire, qui comprend les tribunaux civils et les
tribunaux pénaux. C'est une pyramide correspondant à la pyramide de la justice
administrative, qui est représentée dans notre système judiciaire par le tribunal
administratif.

Les cours de justice sont : les tribunaux de district, les tribunaux de première
instance, les cours d'appel et la cour de cassation. Ce sont des tribunaux multi-
juridictionnels et sont régis par diverses règles. Ceci n'est pas lié aux affaires dans
lesquelles un juge notaire fait partie d'un autre organe judiciaire ou quasi
judiciaire.

La notion d'« administratif » :


Le domaine administratif est tout ce dont l'administration est partie prenante. Le
terme « gestion » fait souvent référence à l'administration publique : il comprend
deux sens : un sens physique qui concerne l'activité, et un sens structurel : c'est-à-
dire la structure organique. Bien entendu, il s'agit de l'activité de cette
administration dans le cadre de l'exécution de ses missions, et peu nous importe
l'aspect structurel. Car la justice va s'occuper des faits qui résultent de l'activité de
l'administration. Cependant, le critère structurel est parfois déterminant dans la
détermination de la compétence, notamment lorsque le législateur l'utilise pour
attribuer des litiges d'une structure particulière à une autorité judiciaire
déterminée.

4) Le sens de la compétence administrative du juge judiciaire :


Si l'on combine les différentes notions partielles précédentes, on obtiendra un
premier sens : c'est l'autorité légale conférée aux cours de justice pour trancher
un litige né du fait de l'activité de l'administration.

Ainsi, le domaine de compétence du juge judiciaire en contentieux de


l'administration est constitué par le nombre total d'affaires dans lesquelles ce

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juge est compétent pour connaître de l'affaire et trancher le litige résultant de
l'exercice par l'administration de son activité.

Elle sera limitée à la dispersion des compétences dans le contentieux fiscal entre
la justice judiciaire et la justice administrative

Cependant, en ce qui nous concerne ici, dont l'aspect est considéré par le juge
judiciaire, il sera limité à l'aspect fiscal non pénal. Tout ce qui concerne les
conséquences administratives et pénales à l'encontre des salariés ne sera pas
exposé. Il ne nous reste plus que le côté "civil" originel et urgent de ces conflits.

La compétence fiscale du juge judiciaire dans la compétence qui lui est conférée
par la loi dans un litige de nature purement administrative et selon la nature des
critères structurels et objectifs est issue de la compétence centrale du juge
administratif.

Après que le juge judiciaire ait revêtu la casquette de juge administratif, il tranche
le litige d'administration en qualité de puissance publique, et il comprend les
litiges fiscaux dans lesquels l'administration est partie et dont l'objet est une
affaire purement administrative, mais le législateur l'a assigné à le juge judiciaire.
Et la matière fiscale est déterminée par les modalités adoptées par
l'administration dans son activité, qui sont les modalités de l'autorité publique, et
par l'objet de l'activité, qui est l'exercice d'un service public.

II/ Importance du sujet :


Quelle importance peut-on acquérir en approfondissant le sujet de la compétence
du juge judiciaire en matière fiscale ? Ne suffit-il pas d'aborder ce sujet dans le
cadre d'une discussion sur les règles de compétence en général ? Quel est
l'apport que peut apporter un travail comme celui-ci, d'autant que de nombreux
chercheurs se sont prononcés avant cela sur la question de la répartition des
compétences entre les juges judiciaires et administratifs ?

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1- Importance théorique :

La discussion sur la question des relations du pouvoir judiciaire judiciaire avec


l'administration en général et la compétence du juge judiciaire en particulier ne
peut être considérée comme une simple réponse à la question : Quand le juge
judiciaire est-il compétent ? Ce qui revient à énumérer les aspects de cette
compétence et à les mentionner. Il s'agit plutôt d'une immersion dans les règles
et principes les plus importants du droit administratif, en particulier le principe de
séparation entre les organes administratifs et les organes judiciaires, et
l'interdiction qui en découle imposée au juge judiciaire d'examiner le travail de
l'administration. Comment reconnaître cela d'une part et reconnaître la
compétence du juge judiciaire d'autre part ? N'est-ce pas un conflit de sens ?
Comprendre cela nécessite d'adapter des concepts précis, de maîtriser l'utilisation
de phrases distinctives, d'interpréter des textes qui semblent ambigus et de
collecter des données éparses, jusqu'à ce qu'une image claire et complète soit
finalement formée. Dès lors, nous admettons qu'il n'y a pas de contradiction
entre le principe de séparation des organes et l'interdiction faite au juge
judiciaire, d'une part, et son attribution de certaines matières administratives,
d'une part, si l'objectif est de garantir des droits et le respect de la légitimité.

2- Importance pratique :

L'approfondissement de ce sujet attire l'attention de nombreuses parties, en


commençant par les justiciables, en passant par les avocats, en terminant par les
juges, et en terminant par les universitaires. Et toutes ces personnes sont parfois
intriguées par la question de savoir quand le juge judiciaire est-il compétent en
matière de contentieux fiscal comme de contentieux administratif ? Et comment
est-ce? D'autant plus que chacun sait que l'administration a son propre juge
naturel, qui est le juge administratif.

Révéler le flou de la juridiction naturelle et de la juridiction attribuée est le


meilleur sens de l'importance de la recherche, et elle se terminera par des juristes
réexaminant la position sur la juridiction selon l'efficacité et la spécialisation, de
manière à garantir la délivrance des droits à leurs les propriétaires.

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