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Ces décisions qui peuvent être, soit des ordonnances, soit des jugements ou arrêts
doivent en principe être exécutées sans aucune réticence, puisque émanant d’une
autorité judiciaire instituée légalement par l’Etat.
Mais à ce jour, l’exécution des décisions de justice ne se fait pas aussi aisément
que cela se doit dans nos Etats qui se réclament être des Etats de droit, entendu
comme un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au
droit.
Chaque jour, nombre de jugements sont prononcés par les dizaines de tribunaux
que compte le Royaume. Pourtant, une bonne partie d’entre eux reste sans
exécution, et ce, pour des raisons diverses et variées. Pour expliquer la non-
exécution des jugements, il faut aller chercher là où ça bloque dans la chaîne
d’exécution.
Pour mieux traiter notre sujet on va aborder (1- la réalité de l exécution des
jugements administratifs au Maroc) ensuite un coup d œil sera jeté sur 2 –( les
causes de l inexécution des décisions judiciaires en Matière administrative )
C’est en chiffres que se traduit, tout d’abord, une activité. Les tableaux ci-
dessous permettent immédiatement de saisir que les demandes se sont, en général,
accrues depuis 1996.
Conclusion :
Il convient de rappeler que c’est pour faire face à ses responsabilités de faire
dire le droit en cas de contestation par des organes régulièrement investis de
cette mission, que l’Etat a institué le service public de la justice qui doit contribuer
et contribue au maintien de la paix sociale. Les décisions de justice ont force
exécutoire, laquelle force exécutoire ne doit être ni méconnue, ni méprisée aussi
bien par les citoyens que par l’Etat lui-même. Bien au contraire, l’Etat doit, par
l’intermédiaire des différentes autorités détentrices d’une parcelle de la puissance
publique, prêter main forte à l’exécution des décisions judiciaires faute de quoi,
l’ordre public qu’il a l’obligation de maintenir risque d’être perturbé. Mais il y a
lieu de reconnaître que l’exécution des décisions de justice n’est pas suffisamment
effective au Maroc soit, du fait des justiciables eux-mêmes, soit du fait des organes
de justice, soit du fait de l’Etat, malgré tous les moyens et procédures mis en place
par le législateur. Certes, ces moyens peuvent paraître insuffisants ou très laxistes,
d’où la nécessité de combler les lacunes par l’adoption de dispositions plus
contraignantes en matière d’exécution avec des mesures répressives et
disciplinaires contre les auteurs de toute entrave à l’exécution forcée, et ce, qu’il
s’agisse des autorités administratives ou des particuliers.
- A l’égard des juges, auteurs des décisions de justice, il convient d’attirer leur
attention sur le fait qu’ils ont un rôle important à jouer dans la construction de
l’Etat de droit en affirmant dans leurs tâches quotidiennes , en toute
indépendance, sans crainte ni hypocrisie, la primauté et la force du droit et de la
justice. Et pour ce faire, les juges ont besoin de développer des qualités
d’impartialité, d’indépendance, de diligence et de compétence, qualités qui
constituent le socle de la légitimité et de la crédibilité de leurs décisions.
- Dans l’intérêt des indigents, il serait souhaitable que l’aide juridictionnelle soit
étendue à l’exécution des décisions de justice.