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ORGANISATION DES INSTITUTIONS JUDICIAIRES

Madame RASOLONANAHARY Vololoniaina

INTRODUCTION

La connaissance des institutions judiciaires pour tout citoyen, et en particulier pour tout
juriste, est fondamentale ; elle nécessite de connaître leur genèse c'est-à-dire leurs différentes
origines historiques, ainsi que leurs sources législatives et réglementaires, afin de pourvoir
comprendre comment, aujourd'hui, les tribunaux fonctionnent et sont organisés.

1.- LA NOTION DE « JUSTICE »

Parler de l’organisation des institutions judiciaires c’est parler de la justice.

La question qui se pose est alors la suivante : qu'est-ce que la « justice » ? La notion de
« justice » peut avoir différents sens selon la manière dont on l'envisage. Nous en retiendrons
trois :

- premier sens : dans un sens très large, la justice est une vertu, un sentiment d'équité que l'on
porte au fond de soi-même. Il s'agit d'une notion très subjective dont le contenu varie selon
notre éthique personnelle ;

- deuxième sens : dans un sens plus technique, la justice est une fonction, à savoir la fonction
de juger, celle de « dire le droit » à l'occasion d'une contestation. On dit du juge qu'il rend la
justice.

Ainsi comprise, la justice est une prérogative souveraine qui, dans nos sociétés modernes,
appartient à l'Etat. En effet, dès qu'une société se forme, la fonction de juger apparaît de façon
à peu près spontanée, comme une nécessité.

Pourquoi ? L'explication est simple : toute vie en société entraîne inévitablement des
contestations, des conflits qui doivent être tranchés et réglés par une personne ayant l'autorité
et l'impartialité nécessaires. Il faut donc qu'un juge intervienne pour « dire le droit ».

Cette fonction est capitale dans une société civilisée qui repose sur un postulat fondamental
selon lequel « nul ne peut se faire justice à soi-même », sinon c'est le désordre et l'anarchie.
Voilà pourquoi dans nos sociétés modernes, où l'Etat a la responsabilité de l'ordre public, la
justice est un devoir de l'Etat. Pour faire face à ses responsabilités, l'Etat a alors organisé un
véritable service public composé de multiples institutions aptes à rendre la justice.

-troisième sens : dans un dernier sens, plus restreint, la justice désigne l'ensemble des
institutions au moyen desquelles la fonction de juger est exercée. Ces institutions englobent :

- d'une part, les organes, c'est-à-dire les tribunaux et les cours lesquels forment, ensemble, les
« juridictions » ;

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- d'autre part, les hommes, les « gens de justice », c'est-à-dire les magistrats et les auxiliaires
de justice.

Définie de cette manière, la justice s'identifie à cet immense appareil administratif au sommet
duquel se trouve placé le Ministère de la Justice. Dans cette perspective, la justice est alors un
service public.

2.- LES INSTITUTIONS JUDICIAIRES

L'ensemble des institutions chargées de rendre la justice est traditionnellement appelé


« institutions judiciaires ». Cette expression désigne les institutions qui rendent la justice,
c'est-à-dire les personnes et les organes chargés de trancher, selon une procédure et des règles
de droit, les litiges opposant des individus entre eux, ou des litiges opposant la collectivité
publique à un ou plusieurs individus.

Autrement dit, les institutions judiciaires sont l'ensemble des juridictions nationales
(tribunaux, cours, conseils) chargées de juger les litiges des personne privées et des personnes
publiques, et de sanctionner les auteurs d'infractions à la loi pénale

Le service public de la Justice a une finalité particulière extrêmement importante : il doit


garantir les libertés publiques et assurer le respect des droits individuels. Pour remplir son
rôle, il semble que ce service doive constituer un véritable pouvoir, et certains n’hésitent pas à
affirmer l’existence d’un pouvoir judiciaire distinct des pouvoirs législatif et exécutif.

3.- L'Organisation judiciaire

C’est l'ensemble des règles figurant dans la loi portant Organisation judiciaire qui fixent le
nom, la compétence, la composition, et la place qu'occupent les juridictions dans la hiérarchie
du système judiciaire, les attributions des magistrats, l'organisation des greffes et les rapports
du service public de la Justice avec les professions réglementées qui y collaborent (avocats,
notaires, huissiers, experts...). Le statut de ces professions fait l'objet de dispositions légales et
réglementaires.

4.- LES PRINCIPES DE LA JUSTICE


Quels sont les grands principes d’organisation et de fonctionnement de la justice ?

Le service public de la justice est régi par certains principes d’organisation internes qui
permettent d’en comprendre la structure.

Certains principes traditionnels de l’organisation du service public trouvent à s’appliquer dans


le domaine judiciaire. Il s’agit :

 du principe de continuité, qui assure la permanence des services judiciaires et limite


fortement le droit de grève dans la magistrature,
 du principe de hiérarchie, qui concerne à la fois les juridictions et les membres du
corps judiciaire.

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D’autres principes d’organisation sont spécifiques à l’activité judiciaire. Il s’agit :

 du principe de collégialité, qui exige l’intervention de plusieurs juges pour délibérer


sur la plupart des décisions,
 du principe de séparation des fonctions, qui est illustré par la distinction entre
magistrats du siège et du parquet.

Le service public de la justice est structuré, dans ses relations avec ses usagers, par quelques
principes de fonctionnement.

Tout d’abord, trois principes traditionnels du service public possèdent une importance
particulière dans le fonctionnement de la justice :

 le principe d’égalité, qui est directement lié à celui d’égalité devant la loi.

Ce principe signifie que tous les justiciables qui se retrouvent dans la même situation doivent
être jugés par les mêmes tribunaux et selon les mêmes règles de fond et de procédure.

Pour des personnes particulières il y a rupture d’égalité, néanmoins ces limites restent très
circonscrites et le principe d’égalité reste la norme et reste très fort. On peut relever 4 cas au
principe d’égalité devant la justice :

-Les mineurs, qui en raison de leur âge relèvent dans des tribunaux particuliers avec le
principe du huis-clos, cette exception est justifiée pour protéger les mineurs.

 Si une personne de 17ans est coupable d’un délit mais qu’est jugée à 19ans la
personne sera quand même jugée dans un tribunal pour mineur. Tous les mineurs
bénéficient de cette exception, est ce véritablement une limite au principe d’égalité ?
Ce n’est pas sûr.

- Le président de la république relève de la Haute Cour de Justice s’il est reconnu coupable de
haute trahison pendant son mandat.

- les ministres coupables de délits ou de crimes pendant l’exercice de leur fonction relèvent de
la Haute Cour de Justice. Cette exception se justifie par la fonction exercée par ces
personnes.

- les militaires relèvent du tribunal militaire.

 le principe de gratuité, qui n’exclut cependant pas l’existence de frais de justice,

 le principe de neutralité, corollaire de l’exigence d’impartialité.

En outre, le fonctionnement de la justice est régi par quelques règles propres, comme la
publicité, qui permet à tout citoyen d’assister à la plupart des audiences, ou la loyauté, qui
peut être rattachée à la garantie apportée à chaque partie que sa cause sera entendue
équitablement.

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CHAPITRE PREMIER : LE PRINCIPE DE LA SEPARATION DES POUVOIRS

Le principe de séparation des pouvoirs est un principe du Droit et du fondement démocratique


d’une société.
Ce principe repose sur l’idée que les fonctions de l’Etat ne doivent pas être concentrées auprès
d’un seul organe.
Selon le préambule de la Constitution du 17 novembre 2010 qui énonce que « … considérant
que l’épanouissement de la personnalité et de l’identité de tout Malagasy est le facteur
essentiel du développement durable et intégré dont les conditions sont, notamment :…la
séparation et l’équilibre des pouvoirs exercés à travers les procédés démocratiques… ».
En effet, il existe trois pouvoirs au sein de l’Etat :
- Le pouvoir législatif qui élabore et adopte des lois
- Le pouvoir exécutif qui exécute les lois et la politique gouvernementale
- Le pouvoir judiciaire qui représente le cadre légal pour l’exercice du pouvoir, applique
les lois.
Section 1.- La séparation des pouvoirs et la dualité juridictionnelle
L’article 40 de la Constitution consacre la séparation des pouvoirs, un élément essentiel de
l’Etat de droit. Les institutions de l’Etat correspondent au pouvoir exécutif (le Président et le
Gouvernement), au pouvoir législatif (Assemblée Nationale et Sénat), au pouvoir
juridictionnel (Cour Suprême, Cours d’Appel et les juridictions qui leur sont rattachées ainsi
que la Haute Cour de justice.

Le principe de séparation des pouvoirs précise que les pouvoirs publics doivent être séparés et
attribués à des organes distincts. Le gouvernement est exécutif, le parlement est législatif et le
pouvoir judiciaire est judiciaire. Ils sont indépendants les uns les autres, mais la séparation
n’empêche pas de dialoguer entre ces 3 pouvoirs.

Ainsi, le pouvoir d'édicter des règles (pouvoir législatif) est confié au Parlement, le pouvoir de
les faire exécuter (pouvoir exécutif) appartient à un président ou un Premier ministre, le
pouvoir judiciaire, c'est-à-dire le pouvoir d'appliquer la loi dans les cas particuliers appartient
au pouvoir judiciaire.

Le pouvoir exécutif prend des règlements. Le pouvoir législatif vote, amende et propose les
lois au nom du peuple. Le pouvoir judiciaire met en œuvre ces règles en appliquant les lois
pour trancher des litiges.

En effet, le problème de cette distinction des pouvoirs est qu'il faut, dans cette conception,
séparer les litiges intéressant l'État, sanctionnant la mauvaise application d'un texte, et
relevant donc du pouvoir exécutif, des autres litiges intéressant les particuliers, relevant d'un
véritable pouvoir judiciaire autonome et distinct. Il faut donc scinder les compétences du juge
en deux, entre juge judiciaire et juge administratif. Cela interdit aux tribunaux de l'ordre
judiciaire de statuer sur des litiges intéressant l'administration, et les actes émis par le pouvoir
exécutif ou législatif.

Indépendamment des deux autres pouvoirs, le pouvoir juridictionnel a pour rouage des règles
propres qui en feront une entité distincte. Certaines règles sont de nature à affirmer ce
pouvoir. Il s’agit tout d’abord des règles destinées à empêcher que le juge empiète sur le

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domaine du pouvoir législatif ou sur celui de l’exécutif ; il s’agit ensuite, de celles qui tendent
à assurer la protection du juge contre les risques d’empiètement de ces pouvoirs sur son
propre domaine.

Section 2.- L’interdiction pour le pouvoir judiciaire d’empiéter sur le pouvoir législatif
Il lui est interdit de refuser l’exécution des lois. Autrement dit, il ne peut qu’appliquer la loi,
étant entendu que celle-ci est ambiguë ou incomplète, il doit l’interpréter et suppléer à son
silence. L’article 11 de l’ordonnance n°62-041 du 19 septembre 1962 relative aux dispositions
générales de droit interne et de droit international privé le rappelle en stipulant que « aucun
juge ne peut refuser de juger un différend qui lui est soumis, sous quelque prétexte que ce
soit ; en cas de silence, d’insuffisance ou d’obscurité de la loi, le juge peut s’inspirer des
principes généraux du droit et, le cas échéant, des coutumes et traditions des parties en cause,
à condition que ces coutumes et traditions soient certaines, parfaitement établies et ne heurtent
en rien l’ordre public et les bonnes mœurs.
Section 3.- L’interdiction pour le pouvoir judiciaire d’empiéter sur le pouvoir exécutif
Toute immixtion du juge dans des matières qui relèvent de la compétence du pouvoir exécutif
et de l’Administration est interdite. Il en résulte que les juridictions ne peuvent, sous réserve
de cas exceptionnels, connaître du contentieux administratif.

Section 4.- La protection du juge contre les risques d’empiètement des pouvoirs législatif
et exécutif
Le juge n’a pas à recevoir d’ordres, ni de défenses émanant d’autorités législatives ou
exécutives. Sans doute les juridictions sont-elles soumises aux dispositions législatives et
règlementaires, lesquelles peuvent être modifiées par les autorités compétentes (pouvoir
législatif ou pouvoir exécutif). Toutefois, ces autorités ne peuvent intervenir dans le cadre
d’un procès déterminé. Il ne leur appartient pas de donner des directives pour le jugement
d’un procès, et elles ne sauraient davantage en principe faire obstacle à l’exécution d’une
décision de justice.

S’agissant spécialement du juge appartenant au corps judiciaire, il importe de relever d’ores et


déjà qu’il bénéficie d’un statut particulier destiné à assurer son indépendance. Il n’est pas un
fonctionnaire comme les autres, il est donc nécessaire d’aménager des règles afin de garantir
son indépendance et sa fonction de jugement, il y a 2 manières :

a) Le principe d’inamovibilité

Ce principe permet que les juges ne craignent d’être renvoyés lorsqu’ils donnent des
décisions défavorables pour des litiges politiques. Dans l’ordre judiciaire on a 2 sortes de
magistrats, les magistrats du siège et les magistrats du parquet. Les magistrats du siège sont
ceux qui exercent la fonction de juger, ils siègent dans la salle d’audience. On les appelle
aussi la magistrature assise. Ceux du parquet n’ont pas la fonction de juger, ils requièrent la
justice. On parle aussi du parquet de la magistrature debout et ce sont ces magistrats qui
requièrent une peine d’emprisonnement à l’accusé. Pendant qu’ils requièrent ils se tiennent
debout. Cette distinction n’est pas anodine, les magistrats du siège ont cette inamovibilité.
« Le juge ne peut recevoir sans son consentement une affectation nouvelle même en
avancement. » C’est un principe à valeur constitutionnelle. Le magistrat du parquet ne
bénéficie pas de cette garantie car ils n’ont pas la même indépendance, ce sont des agents du
pouvoir exécutif auprès des tribunaux. Et leur statut les place sous la direction et le contrôle

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de leur chef hiérarchique et sous l’autorité du garde des sceaux. Cette subordination est
souvent critiquée. Pour l’ordre administratif ce principe existe également.

b) Les garanties de l’indépendance

Les magistrats du siège, les assesseurs et le juge ne sont soumis qu’à la Constitution et à la
loi, dans leur prise de décision. Le principe de l’indépendance ne concerne donc que les
activités juridictionnelles du juge dans la prise de décision relatif à un conflit déterminé. Le
cadre de cette indépendance est sa soumission à la loi. En ce sens, l’article 106 de la
Constitution précise : « dans la République de Madagascar, la justice est rendue
conformément à loi et à la Constitution, au nom du peuple malagasy ».

CHAPITRE 2 : LES PRINCIPES QUI PRESIDENT AU FONCTONNEMENT DES


JURIDICTIONS JUDICIAIRES

Un certain nombre de principes régissent les institutions, les juges et les justiciables.
Section 1.- Les principes concernant les institutions
Paragraphe 1.- La hiérarchie des juridictions
Il faut savoir que l'organisation malagasy de la justice repose sur le principe du « double ordre
de juridictions ». Selon ce principe, les tribunaux chargés de trancher les litiges opposant
deux particuliers ne sont pas les mêmes que ceux chargés de trancher les litiges opposant un
particulier avec une collectivité publique. Les premiers forment l'ordre judiciaire et les
seconds l'ordre administratif.

Le principe de double degré de juridiction est au fondement de la possibilité que chaque


affaire soit jugée, en fait et en droit, deux fois. Un tel système permet d'abord l'étendue du
pouvoir des juges. Il offre aussi aux parties la possibilité de présenter une meilleure
argumentation, qui présentera l'avantage d'être plus précise en appel qu'en première instance.

La hiérarchie des juridictions est traduite par la distinction entre juridictions inférieures et
juridictions supérieures.
C’est ainsi qu’au-dessus des juridictions de première instance ou de premier degré l’on
trouve une juridiction d’appel dite juridiction de second degré ou cour d’appel. Celle-ci
connaît en principe des appels interjetés contre les décisions de toutes les juridictions de
première instance qui se trouvent dans son ressort territorial. Cette possibilité d’interjeter
appel exprime la règle du double degré de juridiction. Outre le fait qu’elle traduit la
hiérarchie existant entre les juridictions qui relèvent du premier degré et celles qui ressortent
au second, elle apparaît aussi et surtout comme une garantie de bonne justice dans la mesure
où il en résulte que les plaideurs pourront normalement provoquer un deuxième examen de
leur affaire.

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La hiérarchie envisagée se traduit également par le fait que sont prévues des inspections des
juridictions par des membres de juridictions hiérarchiquement supérieures. Les décisions de
ces dernières ne peuvent être déférées qu’à la Cour de Cassation. Comme elle ne connait pas
du fond, elle ne constitue pas un troisième degré de juridiction.

L'exception au principe du double degré de juridiction

Dans certains types de litiges, la loi ou la réglementation dispose que le tribunal du premier
degré rend une décision en premier et dernier ressort. Ce jugement ne peut donc être
susceptible d'appel.

Le principe du double degré de juridiction est limité par ces jugements en premier et dernier
ressort, mais pour des raisons strictes : l'enjeu de l'action est supposé faible (bien que ce ne
soit pas toujours le cas), les risques d'erreurs sont normalement assez limités, etc.

Néanmoins, les jugements de ces juridictions peuvent toujours faire l'objet d'un pourvoi en
cassation, c'est-à-dire d'un recours extraordinaire devant la Cour de cassation.

Paragraphe 2.- La permanence ou la sédentarité des juridictions


En principe, les tribunaux sont sédentaires en ce sens qu’ils siègent au lieu qui leur est
assigné, dans un immeuble spécial. Toutefois, la loi prévoit la possibilité pour les juges de
tenir des audiences dans les lieux autres que leur siège mais compris dans le ressort de leurs
tribunaux, soit sur délibérations du Tribunal soit sur ordonnance du Président du Tribunal de
première instance. Ce sont les audiences foraines.
Les tribunaux siègent de façon continuent tous les jours sauf jours fériés quoiqu’en matière
de référé, qui implique une urgence particulière, on puisse faire appel au juge même les jours
fériés. Durant les vacations seules sont retenues les affaires qui requièrent célérité, la justice
n’est donc pas tout à fait interrompue, les tribunaux fonctionnent mais au ralenti.

Section 2.- Les principes concernant les juges


Paragraphe 1.- Collégialité ou juge unique

Selon les juridictions, les magistrats du siège (ceux qui jugent) pourront être en formation
collégiale (3 ou 5 juges) ou bien à juge unique (1 seul juge).

Un adage dit « juge unique, juge inique ». On peut avancer au contraire qu'une
déresponsabilisation du juge dans le cas d'une formation collégiale n'est pas plus souhaitable.

La collégialité ne suppose pas seulement une juridiction composée de plusieurs juges. A


l’intérieur d’un tribunal comprenant un certain nombre de magistrats, les affaires soient
simplement réparties entre ceux-ci, de telle sorte que chacun d’eux ait à trancher seul les
litiges qui lui sont ainsi attribués. Pour que l’on puisse véritablement parler de collégialité,
plusieurs jugent statuent ensemble sur les questions dont la juridiction à laquelle ils
appartiennent est saisie.

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A l’inverse, on parlera de juridiction à juge unique dans l’hypothèse où les décisions seront
rendues par un seul juge.
En faveur de la collégialité, la décision qui est l’œuvre de plusieurs juges est le fruit d’une
délibération permettant à chacun de ceux-ci de mieux appréhender les données du problème.
Cette délibération permet un contrôle de chaque juge par ses collègues : elle est donc une
garantie d’impartialité. La collégialité favorise en outre l’indépendance de la justice :
plusieurs juges partageant la responsabilité de la décision, ceux-ci résisteront mieux aux
influences extérieures ; l’anonymat de la décision, qui résulte du fait qu’on ignore la part que
chaque magistrat y a prise, a pour conséquence que ses auteurs auront moins à craindre des
représailles.
L'impartialité et l'indépendance du juge

Le justiciable doit pouvoir revendiquer l'indépendance des magistrats qui sont amenés à
intervenir. La Cour européenne estime, depuis un arrêt Beaumartin de 1994, qu’est
indépendant le juge qui n'a pas besoin pour rendre sa décision de prendre conseil auprès du
pouvoir exécutif. Par exemple, si le juge devait demander au ministre des Affaires étrangères
la manière d’interpréter un traité, il ne pourrait pas être considéré comme indépendant.

C'est l'arrêt Piersak contre Belgique du 1er octobre 1982 qui distingue entre « une démarche
subjective essayant de déterminer ce que tel juge pensait dans son for intérieur en telle
circonstance et une démarche objective amenant à rechercher s'il offrait des garanties
suffisantes pour exclure à cet égard tout doute légitime ».

Deux aspects sont à retenir :

 l'impartialité subjective qui se présume jusqu'à preuve contraire, signifie que le juge
ne doit manifester ni parti pris ni préjugé personnel ;
 l'impartialité objective signifie que la juridiction doit offrir des garanties suffisantes
pour exclure tout doute légitime provenant des conditions d'organisation de
l'institution judiciaire ou de l'intervention du juge, compte tenu justement de ses
interventions antérieures qui ont pu lui donner une certaine connaissance de l'affaire.

Paragraphe 2.- Juges de carrières ou juges non professionnels

La mission essentielle du juge est de statuer sur les affaires qui lui sont soumises en
appliquant la règle de droit. Il peut sembler indispensable de composer les juridictions de
juges de carrière, ayant par hypothèse reçu une formation appropriée à la mission qui leur est
confiée. Toutefois, le règlement des litiges implique aussi une bonne connaissance du milieu
économique ou social dans lequel ceux-ci ont pris naissance : ainsi par exemple, des juges
dont le métier n’est pas de juger appelés juges consulaires ou assesseurs mais qui sont issus
du monde du commerce sont sans doute mieux armés que des « techniciens du droit » pour
appréhender les données de litiges commerciaux, de même que des juges émanant du monde
du travail pour connaître de différends survenant au sein de ce dernier.
C’est ce qui explique que les différentes catégories de juridictions n’ont pas le même type de
composition. Il est classique à cet égard de distinguer selon que la composition est homogène
ou non.
Certaines juridictions ont une composition homogène.

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Ce sont celles qui sont traditionnellement composées de juge de carrière ou, en tout cas qui ne
peuvent comprendre que des juges de carrière intégrés dans le « corps judiciaire » : c’est le
cas de la Cour de Cassation, des cours d’appel et des tribunaux de première instance.
D’autres juridictions ont une composition hétérogène, en ce sens que sont représentés en leur
sein à la fois le « corps judiciaire » (dont les juges sont en principe des juges de carrière) et les
juges consulaires ou assesseurs. C’est le système dit de l’échevinage dans le cadre du tribunal
de commerce et du tribunal de travail.

Section3.- Les principes concernant les justiciables

Paragraphe 1.- La gratuité de la justice


Ce principe signifie que le juge ne reçoit aucune rémunération des justiciables. Mais si la
justice est gratuite, les moyens d’y arriver sont couteux. En effet, le fisc perçoit à l’occasion
des procès des droits de timbre et d’enregistrement qui sont parfois élevés. En outre, les
parties doivent parfois rémunérer les services des auxiliaires de la justice, avocats, huissiers
dont elles ont usé les ministères. Pour permettre aux indigents de faire face aux frais de
justice, le Code de Procédure Civile a prévu l’assistance judiciaire qui est un bénéfice accordé
aux personnes en raison de l’insuffisance de leur ressource.

Paragraphe 2.- L’égalité devant la justice

Ce principe signifie que tous les justiciables qui se retrouvent dans la même situation doivent
être jugés par les mêmes tribunaux et selon les mêmes règles de fond et de procédure.

La condition d’une personne ne doit pas être prise en compte pour la juridiction.

Droit à un procès équitable :


Le droit à un procès par un tribunal

Tout individu a toujours la possibilité de saisir une juridiction de première instance : c'est un
droit fondamental, qui ne peut être méconnu.

À l'occasion d'un arrêt Schrameck du 22 octobre 1984, la Cour européenne a considéré que le
terme de « tribunal » se caractérise au sens matériel par son rôle juridictionnel : il s'agit d'une
instance qui est chargée de trancher, sur la base d'une norme juridique, et à l'issue d'une
procédure organisée, toute question qui va relever de sa compétence ».

La justice est un service public devant lequel tous les citoyens sont égaux. Ils plaident devant
les mêmes juges, suivant les mêmes formes et sont donc soumis aux mêmes règles
d’organisation judiciaire et de procédure. Le privilège de juridiction n’existe pas. L’étranger
comme le national peut saisir les juridictions malagasy. Mais l’étranger, s’il est demandeur
principal ou intervenant et si son adversaire le requiert, doit fournir caution pour les frais et
dommages-intérêts auxquels il pourrait être éventuellement condamné. C’est la cautio
judicatum solvi prévue par l’article 12 CPC.

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Les limites de l’égalité devant la justice

Le principe de l’absence de privilège de juridiction souffre d’exception :

- Les agents diplomatiques bénéficient en matière civile de l’exemption de juridiction (ord.


N°60-132 du 03.10.1960)
- Lorsqu’un magistrat est pris à partie par un justiciable, l’action est portée non devant les
tribunaux ordinaires mais suivant le cas devant la Cour d’Appel ou devant la Cour de
Cassation.

Pour des personnes particulières il y a rupture d’égalité :

-Les mineurs, qui en raison de leur âge relèvent des tribunaux particuliers avec le principe du
huis-clos, cette exception est justifiée pour protéger les mineurs.

Si une personne de 17ans est coupable d’un délit mais qu’est jugée à 19ans la personne sera
quand même jugée par un tribunal pour mineur. Tous les mineurs bénéficient de cette
exception, est ce véritablement une limite au principe d’égalité ? Ce n’est pas sûr.

- Le président de la république relève de la Haute Cour de Justice si il est reconnu coupable de


haute trahison pendant son mandat, les ministres aussi coupables de délits ou de crimes
pendant l’exercice de leur fonction relèvent de cette Cour. Cette exception se justifie par la
fonction exercée par ces personnes.

- les militaires relèvent du tribunal militaire

Paragraphe 3.- La publicité du jugement et des débats

Les débats d'un procès doivent être publics, mais ils peuvent connaître des exceptions
(témoignage de mineurs...), au nom de l'intérêt général. Toutefois, les jugements doivent être
prononcés de façon publique. De la même façon, la Cour européenne estime que le huis-clos
pouvait être imposé pour la protection de l'intérêt général. Elle a cependant estimé que le
plaideur devait être à même de renoncer de son plein gré au principe de la publicité des
débats.

Dans un arrêt Pretto de 1983, la Cour européenne a jugé que la publicité protégeait le
justiciable contre une justice secrète, la publicité contribuant ici à préserver la confiance dans
les tribunaux. La publicité des débats donne une transparence à la justice et permet d’assurer
un principe d’impartialité.

Paragraphe 4 : Le principe de la célérité de la justice

L'article 6 alinéa 01 de la Convention européenne dispose que si toute personne a le droit de


s'adresser au juge, encore faut-il que ce dernier intervienne dans un délai raisonnable. Or, très
souvent, la justice met un certain temps avant de rendre ses décisions. C'est le cas en
particulier lorsque le justiciable a des difficultés à trouver la juridiction compétente, le plus
souvent en raison de la séparation entre les juridictions administratives et judiciaires.

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C'est la raison pour laquelle la France a été condamnée le 10 février 1995, dans une affaire
(Allenet de Ribemont contre France) où les juridictions judiciaires et administratives
refusaient chacune de se déclarer compétentes. La Cour européenne a d'ailleurs précisé que la
justice devait être accélérée, dès lors que l'intérêt de la personne était directement en jeu, soit
parce qu’elle était incarcérée, soit parce que sa durée de vie était limitée.

PREMIERE PARTIE : LES JURIDICTIONS

Le mot juridiction revêt deux sens :


D’’une part, il signifie le pouvoir de juger, de rendre la justice.
D’autre part, il signifie ensemble des tribunaux de même catégorie, de même degré. On parle
alors de juridiction judiciaire par opposition à juridiction administrative. C’est dans ce second
sens que nous allons entendre le mot juridiction.

Il existe deux ordres de juridictions existent :

Les juridictions de l'ordre judiciaire, qui connaissent des affaires de droit privé (droit civil,
droit commercial, droit du travail, droit pénal, etc.).

Les juridictions de l'ordre administratif, compétentes pour juger des litiges de droit public
(droit administratif, droit fiscal, etc.).

1.- Les juridictions judiciaires

Les juridictions de l'ordre judiciaire sont notamment compétentes pour le pénal et pour régler
les litiges entre particuliers. Elles peuvent intervenir soit dans le domaine contentieux (litige
entre personnes), soit dans le domaine gracieux (autorisation demandée à une juridiction:
changement de régime matrimonial par exemple).

À titre d'exception, elles peuvent également intervenir à propos de certains litiges qui
interviendraient entre l'État et les particuliers. C'est le cas par exemple lorsqu'en matière
d'expropriation, l'exproprié n'est pas d'accord sur le montant de son indemnisation ; également
en cas d'accident de la circulation, lorsqu'un des véhicules appartient à l'administration et que
la victime est une personne privée, le contentieux ressort également du juge civil.

Il existe deux degrés de juridiction : on établit d'abord la véracité de l'incrimination supposée,


puis, le cas échéant, on applique la peine prévue.

2.- Les juridictions administratives

Les juridictions administratives sont celles qui sont compétentes pour juger des litiges entre
l'État, les collectivités territoriales, les établissements publics (qui constituent les principales
hypothèses de personnes morales de droit public), et les particuliers, ou entre deux personnes
morales de droit public. Toutefois, dans certaines hypothèses, c'est l'ordre judiciaire qui sera

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compétent, pour ce qui est relatif à l'état des personnes, aux dommages pour des atteintes au
droit de propriété (par exemple aux dommages résultant d'accidents de véhicules).

Les magistrats judiciaires ou administratifs ou financiers sont formés par l'École Nationale de
la Magistrature et des Greffes (ENMG) sont recrutés notamment par la voie de concours.

Nous parlerons dans le cadre des juridictions judiciaires, des juridictions civiles, de
juridictions pénales ou répressives et de la Cour de Cassation.

JURIDICTIONS JUDICIAIRES

L’ordonnance n° 60.107 du 27 septembre 1960 régit actuellement l’organisation judiciaire.


Aux termes de l’article premier de ladite ordonnance, « les tribunaux de l’ordre judiciaire
sont :
1° Les tribunaux de première instance
2° Les cours d’appel
3° Les cours criminelles et les cours criminelles spéciales
4° La juridiction de cassation

L’ensemble des juridictions de l’ordre judiciaire se présente comme une pyramide, à la base
les juridictions du 1er degré, puis du second degré et en haut de la pyramide la cour de
cassation.

1.- Organisation judiciaire et procédure civile


Parler de l’organisation judiciaire, c’est faire appel à la procédure civile. En effet, La
procédure s’entend d’un ensemble d’actes ou de formalités dont l’accomplissement permet à
une juridiction de trancher un problème juridique, étant entendu que l’on parle de procédure
civile lorsque ledit problème est soumis à une juridiction de nature civile.
Les dispositions de procédure civile sont destinées à permettre la sanction des droits des
particuliers. L’Etat se doit ainsi d’assurer la justice s’il ne veut pas que les individus se fassent
justice à eux-mêmes : à cette fin, il ne lui suffit pas d’édicter des prescriptions ; il lui faut
organiser et faire fonctionner un véritable service public de la justice, de manière à pouvoir
imposer la règle juridique, dans des cas où celle-ci n’est pas spontanément mise en œuvre par
ceux auxquels elle s’adresse, ou, d’une manière générale, pour que soient tranchés
conformément à elle les conflits entre particuliers.
La procédure est le chemin par lequel on arrive à la justice, à la reconnaissance et à la
réalisation des droits. C’est une pièce maîtresse de la législation.

2.- Interférence de la procédure civile et de la procédure pénale


La procédure civile et la procédure pénale ne sont pas sans rapport.

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D’une part, les juridictions civiles et les juridictions répressives appartiennent toutes deux à
un même ordre : l’ordre judiciaire.
D’autre part, le recrutement des magistrats appelés à rendre la justice civile et la justice
répressive est le même ; il n’y a pas de magistrats recrutés spécialement pour la justice civile
et pour la justice répressive.
Enfin, en application de l’article 7 du Code de Procédure pénale, « l’action civile peut être
exercée en même temps que l’action publique devant la juridiction répressive et celle-ci, en
vertu de l’article 16 du même Code est compétente pour statuer sur toutes les exceptions
proposées par le prévenu, à l’exclusion toutefois des exceptions dites préjudicielles qui, si
elles sont jugées sérieuses obligent la juridiction répressive à surseoir à statuer, et à impartir
un délai au prévenu pour saisir la juridiction compétente ».

Il faut distinguer 2 types de juridictions. D’abord il y a celle qui statue sur des litiges d’intérêt
privé, ce sont les litiges civil, commercial et social. On les appelle les juridictions civiles. Il y
a un second type de juridiction, ce sont les juridictions pénales, qu’on appelle aussi les
juridictions répressives, qui ont pour rôle de réprimer des infractions. Toutes ces juridictions
ont comme point commun le fait qu’elles sont soumises au final au contrôle de la cour de
cassation.

Juridiction civile Juridiction répressive

Affaire civile Affaire pénale

Action civile Action pénale

Tribunal civil Tribunal répressif

Intérêt privé Intérêt public

Il n’en demeure pas moins que la procédure pénale et la procédure civile accusent des
différences profondes. Elles divergent d’abord par leur préoccupation. Alors que la procédure
civile cherche à assurer la sauvegarde des intérêts privés, la procédure pénale est chargée de
veiller à la protection de l’ordre public troublé ou menacé.
Il s’ensuit que le procès civil est à peu près la chose des parties, celles-ci pouvant transiger ou
se désister ; alors que le procès pénal oblige le Ministère Public à le poursuivre jusqu’au bout.
C’est le principe de l’indisponibilité du procès pénal.
Ensuite en matière civile, le juge est tenu par les éléments de preuve que lui apportent les
parties. Il ne peut ni en ajouter, ni en retrancher. En matière pénale, au contraire, il dispose
d’un domaine plus large d’investigation et doit rechercher tous les faits de nature à former sa
conviction.
Il faut aussi souligner que l’action exercée devant la juridiction répressive paralyse parfois
celle qui se trouve pendante devant la juridiction civile. C’est la règle « le criminel tient le
civil en l’état » énoncé par l’article 8 alinéa 2 du Code de Procédure Pénale qui dispose qu’
« il est sursis au jugement de l’action civile exercée devant la juridiction civile tant qu’il n’a
pas été prononcé définitivement sur l’action publique lorsque celle-ci a été mise en
mouvement ».

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Par ailleurs, l’article 9 du CPP énonce que « la partie qui a exercé son action devant la
juridiction civile compétente ne peut la porter devant la juridiction répressive ». C’est la règle
« una via electa» qui interdit une partie, une fois qu’elle a choisi la voie civile de revenir sur
son choix et d’intenter une action devant le juge répressif. Autrement dit, l’option faite par la
partie est irrévocable. C’est que la voie civile est censée être moins sévère que la voie pénale
et on ne veut pas que l’une des parties aggrave le sort de l’autre en s’adressant à la juridiction
répressive.

TITRE I : LES JURIDICTIONS CIVILES

Cette présentation sera faite à partir de la distinction fondamentale entre juridictions de droit
commun et juridictions d’exception.
Les juridictions de droit commun ou ordinaires ont vocation à statuer sur toute affaire dont la
connaissance n’est pas attribuée, en vertu d’un texte exprès, à une autre juridiction.
Les juridictions d’exception sont celles qui ne peuvent connaître que des affaires
formellement attribuées à leur compétence par la loi.

CHAPITRE 1 : LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN

Selon l’article 64 du Code de Procédure Civile, « les juridictions de l’ordre judiciaire sont :
1° les Tribunaux de première instance
2° les Cours d’Appel
3° la Cour de Cassation

Aux termes de l’article 65 du même Code, « Sont également régis par les dispositions du
présent Code :
1° les tribunaux de commerce
2° les tribunaux du travail ».
Les juridictions de droit commun sont : les tribunaux de première instance et les cours
d’appel.

Section 1 : Les tribunaux de Première Instance : juridictions de premier degré


Paragraphe 1.- Organisation
Le tribunal de première instance se compose d’un président, d’un ou plusieurs juges, d’un
procureur de la République assisté d’un ou plusieurs substituts et d’un greffier.

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Il comporte une chambre civile, une chambre d’immatriculation, une chambre commerciale
qui est le tribunal de commerce, une chambre sociale qui est le tribunal du travail, une
chambre correctionnelle et de simple police.

Si les besoins du service l’exigent, les chambres peuvent être divisées en section. Le président
du tribunal procède par ordonnance à la répartition de chambres et éventuellement des
sections de chambre entre lui-même, les vice-présidents et les juges.

A- Les audiences

Les tribunaux de première instance siègent normalement en audience publique. Les audiences
publiques sont tenues par le président ou le juge par lui délégué avec l’assistance du greffier
et en présence du ministère public quand il y a lieu.
Il arrive parfois que les débats ont lieu à huis clos c’est-à-dire sans la présence du public dans
le local réservé aux délibérations : débats en matière de divorce, en matière de déclaration
judiciaire, en matière d’adoption plénière les débats sont en chambre du conseil et le
jugement rendu en audience publique.
B- Le président
De nombreuses attributions sont reconnues au président du tribunal. C’est lui qui représente le
tribunal et veille au bon fonctionnement de celui-ci. Il lui appartient en outre de répartir les
juges entre les chambres et de distribuer les affaires à celles-ci. Il s’agit là des tâches de
l’ordre administratif.
Cependant, le président dispose personnellement de certains pouvoirs juridictionnels
importants qu’il peut déléguer totalement ou partiellement à d’autres juges particulièrement
aux vice-présidents : certains de ces pouvoirs ne peuvent déboucher que sur des décisions
provisoires (ordonnances de référé, ordonnances sur requête).
Le référé permet à un plaideur, lorsqu’il y a urgence, d’obtenir du président du tribunal, dans
une instance contradictoire (l’adversaire étant prévenu et convoqué) une décision rapide, dont
l’exécution pourra être poursuivie immédiatement.
L’ordonnance sur requête : par cette procédure, le demandeur, sans prévenir son adversaire,
sollicite du président, par une requête, qu’il rende une ordonnance l’autorisant, par exemple à
procéder à une saisie conservatoire ou une saisie arrêt. Une fois l’acte autorisé a été accompli
(la saisie par exemple), celui à qui l’ordonnance fait grief peut user d’une voie de recours
(opposition).
Paragraphe 2.- Compétence
La compétence, c’est l’aptitude d’un tribunal à connaître d’un procès, c’est la mesure dans
laquelle il peut exercer son pouvoir de juridiction.
Quand on parle de compétence, il faut résoudre deux problèmes distincts :
- d’abord, il convient de déterminer dans les attributions de quelle catégorie de juridiction
entre la matière du procès : s’agit-il d’une affaire qui doit être jugée par le tribunal civil ou par
le tribunal de commerce ou par le tribunal du travail. Il s’agit là d’une question qui concerne
la compétence d’attribution

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- ensuite, une fois déterminée la catégorie de juridiction compétente, il faut rechercher parmi
toutes les juridictions de la même catégorie, parmi tous les tribunaux de première instance,
laquelle est territorialement compétente ? Il faut ici déterminer la compétence territoriale de
chaque juridiction.
A.- Compétence d’attribution
Le tribunal de première instance est une juridiction de droit commun et de ce fait, connaît de
toutes les affaires civiles, des oppositions à l’immatriculation d’immeubles et du refus
d’acquiescer à l’inscription des droits immobiliers, de toutes les affaires commerciales
lorsqu’il n’existe pas de juridiction commerciale et de toutes les affaires pour lesquelles
compétence n’est pas attribuée à une autre juridiction en raison de la nature de l’affaire et du
montant de la demande.
Taux de ressort
Le tribunal de première instance statue :
En matière civile, en premier et dernier ressort sur les demandes n’excédant pas 2 millions
de francs malagasy (2 000 000 francs) ou efatra hetsy ariary en principal (arrêté n° 4345/2004
du 26.02.2004 fixant le montant des demandes relevant de la compétence des TPI et des
tribunaux de commerce, à charge d’appel (en premier ressort) sur les demandes excédant ces
chiffres ou indéterminées ;
En matière d’immatriculation, à charge d’appel (en premier ressort) sur les actions relatives à
l’immatriculation.
B.- Compétence territoriale
1.- Principe
L’affaire est portée devant le tribunal de première instance du lieu où demeure le défendeur.
Autrement dit, la compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel ou du
domicile élu à Madagascar du défendeur ou si celui-ci n’y a qu’une résidence, au tribunal de
sa résidence.
En effet, quand le défendeur est une personne physique, celle-ci demeure là où elle a son
domicile ou à défaut sa résidence. Quand le défendeur est une personne morale (société ou
association), elle demeure dans le lieu où elle est établie, où elle a son siège social.
Par ailleurs, s’il y a plusieurs défendeurs, le demandeur peut saisir à son choix le tribunal du
domicile ou de la résidence de l’un d’eux.
2.- Dérogations
Pour certaines affaires, le Code de Procédure Civile détermine le tribunal territorialement
compétent. Ainsi, aux termes de l’article 80 :

- « En matière de pension alimentaire, l’instance peut être portée devant le tribunal de


l’ascendant demandeur ;
- Les contestations relatives à des fournitures, travaux, locations, louages d’ouvrage ou
d’industrie, peuvent être portées devant le juge du lieu où la convention a été contractée
ou exécutée, lorsqu’une des parties est domiciliée en ce lieu ;
- S’il y a plusieurs défendeurs, devant le tribunal du domicile de l’un d'eux au choix du
demandeur ;
- En matière réelle, devant le tribunal de la situation de l’objet litigieux ;

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- En matière de société, jusqu’à a sa liquidation définitive, devant le juge du lieu où elle a
son siège ou le siège d’une de ses succursales ;
- En matière de faillite et de règlement judiciaire, devant le juge du domicile du failli ou du
bénéficiaire du règlement judiciaire ;
- En matière de garantie, devant le juge où la demande originaire est pendante ;
- En cas d’élection de domicile pour l’exécution d’un acte, devant le tribunal du domicile
élu ou devant le tribunal du domicile réel du défendeur ;
- En matière commerciale, sauf convention contraire, devant le tribunal du domicile du
défendeur ;
- La demande en réparation du dommage causé par un délit, une contravention ou un quasi-
délit, peut être portée devant le tribunal du lieu où le fait dommageable s’est produit ;
- En matière de contrat de travail, nonobstant toute clause d’attribution de juridiction, le
tribunal du lieu où s’exécute le contrat peut toujours être valablement saisi, par l’une ou
l’autre des parties contractantes, de toute action découlant dudit contrat d’engagement ».

Selon l’art. 81, « les demandes formées pour frais par les officiers ministériels sont portées au
tribunal où les frais ont été faits ».

Section 2 : Les Cours d’Appel : juridictions de second degré

2ème thème de recherche : autorité d’instruction et autorité de poursuite


Une Cour d’Appel est prévue dans chaque chef lieu de Faritany : Antsiranana, Mahajanga,
Toamasina, Antananarivo, Fianarantsoa et Toliara.
Paragraphe 1.- Organisation intérieure
La Cour d’Appel est composée d’un Premier Président, d’un ou plusieurs présidents de
chambre et de conseillers. Près la Cour d’Appel, le ministère public est représenté par le
Procureur Général qui est assisté d’avocats généraux et de substituts généraux.
A- Le siège
Le premier président dispose en outre de prérogatives particulières : c’est ainsi qu’à
l’audience, il peut présider l’une quelconque des chambres de la cour) ; par ailleurs, il dispose
de pouvoirs juridictionnels propres : c’est ainsi notamment qu’il peut rendre des décisions de
référé, plus spécialement, en matière d’exécution provisoire.
La Cour d’Appel comporte une chambre civile, une chambre commerciale, une chambre
d’immatriculation, une chambre sociale, une chambre correctionnelle et de simple police et
une chambre d’accusation. Les chambres peuvent être divisées en sections. Le Premier
Président préside la Première chambre civile. Il peut présider toute autre chambre de la Cour
quand il le juge convenable. Les magistrats sont affectés au service des différentes chambres
par ordonnance du Premier Président.
Pendant les vacances judiciaires, une chambre dite de vacations est chargée d’assurer la
continuité de la justice pour juger les affaires qui requièrent célérité.
Le premier président désigne par voie d’ordonnance les magistrats de la cour chargés
d’assurer le service des vacations. Dans les mêmes temps, une décision conjointe des chefs de
cour fixe les jour et heure des audiences de vacation de la Cour. Cette décision est affichée au
greffe et dans l’auditoire de la cour.

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Si le premier président est dans le cas d’être suppléé, il est remplacé par le plus ancien des
présidents de chambre et à défaut par le conseiller doyen.
Les présidents de chambre sont remplacés en cas d’absence ou d’empêchement par le
conseiller le plus élevé en grade.
Les membres des différentes chambres d’une cour peuvent être respectivement appelés, dans
les cas de nécessité, pour le service d’une autre chambre.
B- Le parquet
En matière répressive, le procureur général dirige l’action de la justice pénale dans l’étendue
de son ressort.
Il a sous sa direction non seulement les membres de son parquet général mais encore les
procureurs de la République et les substituts.
Le service du ministère public auprès des chambres et sections de la chambre de la cour
d’appel est réparti par le procureur général entre lui et ses substituts.
En cas d’absence ou d’empêchement, le procureur général est remplacé par le plus ancien des
avocats généraux, les avocats généraux par les substituts généraux.
Un chef secrétariat est responsable du contrôle du personnel et de l’exécution matérielle du
travail.
C- Les chefs de cour
Sont appelés chefs de cour d’une part, le premier président, et d’autre part le procureur
général.
L’un et l’autre ont (le premier en ce qui concerne le siège et le second en ce qui concerne le
parquet) des attributions d’ordre administratif : ils dirigent et surveillent le personnel
judiciaire du ressort de la cour.
Le premier président exerce son autorité sur le personnel de son secrétariat et sur l’ensemble
du personnel du greffe. Il en assure la notation annuelle.
Le procureur général exerce son autorité sur le personnel du parquet général. Il en assure la
notation annuelle.
Le greffier en chef est placé sous l’autorité du premier président qui le note conjointement
avec le procureur général.
Les chefs de cour donnent, par notes de services conjointes, toutes instructions relatives à la
discipline intérieure. Ils établissent annuellement un calendrier des départs en congé des
magistrats et du personnel placés sous leur autorité.
Le siège et le parquet de la cour d’appel sont chacun délégataire de crédits de fonctionnement.
Pour exercer ses pouvoirs judiciaires et juridictionnels, la Cour d’Appel peut siéger dans
plusieurs formations : audience ordinaire, audience solennelle, chambre du conseil, assemblée
générale.

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Paragraphe 2 : Les différentes formations
1.- Les audiences ordinaires
La Cour d’Appel tient des audiences ordinaires, ce sont les différentes chambres. L’audience
ordinaire comporte trois magistrats, président compris. Mais elle tient aussi des audiences où
siègent les chambres réunies et que l’on nomme audiences solennelles.
2.- Les audiences solennelles
La Cour en audience solennelle reçoit le serment du Greffier en Chef de la cour d’appel. Elle
procède en audience solennelle à l’installation de ses membres.
Les prises à partie sont portées aux audiences solennelles.
Tous les ans, à la rentrée de la Cour d’Appel en audience solennelle, il peut être fait un
discours soit par l’un des chefs de Cours, Premier Président ou Procureur Général, soit par un
magistrat désigné par eux.
Lorsque le Président de la République, le Premier Ministre, les présidents des Assemblées, le
Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, honorent de leur présence une audience solennelle,
ils occupent un haut siège sur l’estrade à l’emplacement réservé aux personnalités de marque.
Les chefs de cour sont avisés à l’avance de la venue des personnalités.
Les personnalités sont attendues en avant de la porte du palais par les chefs de cour en
costume de cérémonie et sont conduites à leur siège.
A l’entrée du Président de la République ou de son représentant, les membres de la cour se
lèvent et se tiennent découverts. Ils peuvent s’asseoir lorsque le Président de la République ou
son représentant a pris place.
L’audience levée, les personnes sont reconduites jusqu’à la porte du palais par les chefs de
cour.
Lorsque le Chef de l’Etat, le Premier Ministre, les présidents des Assemblées, le Garde des
Sceaux, Ministre de la Justice, assistent à une audience de rentrée, les textes de discours
doivent être communiqués au préalable au Garde des Sceaux.
Il est dressé procès-verbal de la tenue de toute audience solennelle, notamment de l’audience
solennelle de rentrée, qui est transcrit sur le registre des délibérations de la cour. Une
expédition est adressée au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice.
3.- Les assemblées Générales
La Cour d’Appel peut enfin tenir des Assemblées Générales, soit pour délibérer sur des sujets
d’un intérêt commun à toutes les chambres de la Cour, soit pour connaître d’affaires d’ordre
public entrant dans les attributions de la Cour.
Lorsque l’Assemblée Générale doit délibérer sur une mesure intérieure d’intérêt commun à
toutes les chambres de la Cour et au Parquet Général, touts les magistrats du siège et du
parquet y sont appelés et prennent part à la délibération. Mais lorsque l’Assemblée Générale
se réunit pour prendre une décision qui a dans la forme et au fond le caractère d’un jugement,
le ministère public est représenté par un seul magistrat qui se retire près avoir présenté ses
réquisitions.
Sont notamment de la compétence de l’assemblée générale les procédures disciplinaires à
l’égard des avocats et officiers ministériels et publics, la nomination des experts et interprètes.

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4.- La chambre du conseil
L’Assemblée Générale siège à huis clos en chambre du conseil. Le greffier en chef y tient la
plume. Elle ne peut valablement délibérer qu’en présence de la majorité au moins des
magistrats du siège à peine de nullité de la délibération ou de la décision.

Il est dressé procès-verbal de la tenue de toute assemblée générale qui est transcrit sur le
registre des délibérations de la cour. Une copie est adressée au Garde des Sceaux, Ministre de
la Justice.
Paragraphe 3.- Compétence en matière civile
A.- Compétence d’attribution
Les Cours d’Appel sont juges d’appel en matière civile pour toutes les affaires examinées en
premier ressort par les juridictions qui lui sont immédiatement inférieures : les tribunaux
civils, les tribunaux de commerce et les tribunaux de travail.
B.- Compétence territoriale
Comme toute juridiction de recours, la cour d’appel a une compétence territoriale à l’égard de
tous les tribunaux qui ont leur siège dans son ressort.

CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS D’EXCEPTION

Dans ce cadre, seront successivement présentés :

- Les tribunaux de commerce


- les tribunaux du travail

Section 1 : Les tribunaux de commerce

Paragraphe 1.- Organisation

Les tribunaux de commerce se composent d’un président et de deux assesseurs. Aucun


jugement ne peut être rendu sans la participation des assesseurs.

A.- Les juges consulaires ou assesseurs

Les chambres commerciales des tribunaux de première instance forment les tribunaux de
commerce et statuent avec la participation de deux assesseurs. Ces derniers portent le nom de
juges consulaires. Avant leur entrée en fonction, ils prêtent devant le tribunal réuni à cet effet,
le serment prescrit pour les magistrats. (« Miniana aho fa hanatanteraka antsakany sy
andavany ny andraikitro, ka hitsara araka ny lalàna, ny rariny sy ny hitsiny, tsy hijery
tavan’olona, hitana sy tsy hamboraka na oviana na oviana ny tsimabaratelon’ny diniky ny
fitsarana, hitandro lalandava ny fahamarinana sy ny fahamendrehana takian’ny maha-
mpitsara ahy »).
Le décret n°71-386 du 10 août 1971 fixe les modalités de nomination des assesseurs aux
tribunaux de commerce. L’article 3 précise que « la Chambre de commerce dresse une liste

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préparatoire, comprenant un nombre d’assesseurs double de celui qui a été fixé par arrêté du
Garde des Sceaux, Ministre de la Justice pour le tribunal de commerce du lieu considéré ».
Le Président de la Chambre de commerce adresse cette liste au Président du tribunal de
commerce en y joignant pour chaque assesseur une notice comportant ses nom, prénom, âge,
nationalité, domicile ainsi qu’une appréciation motivée sur sa conduite et sa moralité.
Les assesseurs proposés sont choisis parmi les commerçants de deux sexes, âgés de trente ans
au moins, établis depuis cinq ans et habiles à exercer à Madagascar leurs droits civiques et
politiques.
Par ailleurs, nul ne peut être nommé assesseur s’il a été condamné pour crime et délit de droit
commun ou s’il s’agit d’un officier ministériel destitué ou d’un failli non réhabilité.
La liste préparatoire est transmise au Garde des Sceaux par le président du tribunal de
commerce le 15 novembre au plus tard, liste accompagnée des notices de renseignements, des
bulletins n°2 du casier judiciaire et des observations éventuelles du président du tribunal de
commerce.
Au vu des dossiers de présentation, le Garde des Sceaux établit la liste définitive des
assesseurs de chaque tribunal de commerce.
Les assesseurs sont nommés pour une période de deux ans.
Une indemnité forfaitaire de 10.000 Ariary par audience est allouée sur demande des
assesseurs.
B.- Le président du tribunal de commerce
Le tribunal de commerce comprend un président, un vice-président et des juges. Les
magistrats sont assistés par un greffier.

Le président du tribunal de commerce a tout d’abord des pouvoirs d’ordre administratif: il a


en effet à diriger le tribunal et s’assurer de sa bonne marche.
Lorsqu’il siège, il lui appartient de présider et donc notamment de diriger les débats.
Il dispose en outre de pouvoirs juridictionnels propres : il peut non seulement rendre des
ordonnances sur requête, mais aussi des ordonnances de référé. Il peut user de la procédure
d’injonction de payer.
Cette procédure d’injonction de payer est utilisée en vue du recouvrement de petites créances
commerciales : créance ayant une cause contractuelle et ne dépasse pas la somme de
5.000.000 Ariary (25.000.000 fmg) selon arrêté n°7451/2004 du20 avril 2004) – engagement
résultant d’une lettre de change acceptée, d’un warrant (taratasy milaza fisian’antoka) , d’un
billet à ordre ou d’un chèque.
C.- La section de la chambre commerciale
Prévue par la loi n°98-005 du 19 février 1998, cette section est chargée de connaître des
litiges relatifs au recouvrement de certaines créances des banques nationales et de toute autre
structure publique ultérieure chargée de poursuivre le recouvrement de ces créances.
Les créances soumises à cette procédure sont celles dont le montant indiqué dans la requête
est supérieur ou égal à 100 millions de francs malgaches quelle que soit la nature de la
créance, civile ou commerciale.

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Sous réserve de clause attributive de compétence, le tribunal compétent est celui du domicile
du défendeur.
Si le débiteur n’a pas de domicile ou de résidence connus, ou s’il réside à l’étranger, la
juridiction compétente est celle du lieu de siège social du requérant.

Paragraphe 2.- Compétence

A.- Compétence d’attribution

1.- Principe

La compétence d’attribution du tribunal de commerce est fondée sur la nature du litige.


Il résulte de l’article 73 du NCPC que les tribunaux de commerce, à leur défaut, les tribunaux
de première instance sont compétents pour connaître :
- de tous les litiges qui ont pour cause dans un acte de commerce,
- de contestation entre associés à raison d’une société commerciale, de faillite et de
règlement judiciaire actuellement redressement et liquidation judiciaire,
- d’acte mixte si l’acte est commercial à l’égard du défendeur : (Acte mixte : acte ayant un
caractère commercial pour l’une des parties et civil pour l’autre (contrat passé entre un
commerçant et un non-commerçant)) ; dans ce cas, puisque le défendeur est commerçant,
le demandeur dispose d’une option : il peut saisir soit le tribunal civil, soit le tribunal de
commerce.
2.- Limites
Mais certaines actions échappent à la compétence des tribunaux de commerce, telles :
- les actions intentées contre un propriétaire, éleveur, cultivateur ou vigneron pour vente de
denrées provenant de son cru,

- les actions intentées contre un commerçant pour paiement des denrées et marchandises
achetées pour son usage particulier (article 73 in fine).
3.- Taux de ressort
Les tribunaux de commerce ou à leur défaut statuent en premier dernier ressort sur les
demandes n’excédant pas 2 millions de francs malagasy (2 000 000 fmg) ou efatra hetsy
ariary ( arrêté n° 4345/2004 du 26.02.2004 fixant le montant des demandes relevant de la
compétence des TPI et des tribunaux de commerce), à charge d’appel (en premier ressort)
sur les demandes excédant ces chiffres ou indéterminées.

B.- Compétence territoriale

En matière commerciale, sauf convention contraire, le tribunal territorialement compétent est


celui du domicile du défendeur.

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Section 2 : Les tribunaux du travail

Aux termes de l’article 33 de l’ordonnance n°60-107 du 27 septembre 1960, « une chambre


sociale dite « tribunal du travail » fonctionne au siège de chaque tribunal de première
instance ».
La juridiction du travail a pour double mission de concilier et de juger en cas d’échec de
conciliation.

Paragraphe 1.- Organisation

A.- Composition

Le tribunal du travail est présidé par un magistrat désigné par arrêté du Garde des Sceaux,
Ministre de la Justice. Outre le président, le tribunal du travail est composé d’un assesseur
employé et un assesseur employeur. Un greffier assiste le tribunal.
Les assesseurs et leurs suppléants sont nommés par un arrêté du Chef de Province dans le
courant du mois de décembre, pour une durée de l’année civile suivante. Leur mandat est
renouvelable. Ils sont choisis sur des listes présentées par les organisations syndicales les plus
représentatives (le syndicat le plus représentatif est celui qui obtient le plus grand nombre de
sièges de délégués du personnel au niveau considéré de dialogue ou de représentation :
entreprise ou établissement, secteur ou branche d’activité, Région), et en cas de carence de
celles-ci, par le chef du service provincial du travail. Ces listes sont visées pour la bonne
moralité par le Procureur de la République. Ils doivent avoir la nationalité malagasy, jouir de
leur droit civique et politique, n’avoir subi aucune condamnation à une peine correctionnelle à
l’exception des condamnations pour délit d’imprudence.
Les assesseurs devant siéger pour le jugement des litiges entre marin et armateur seront
choisis sur des listes présentées respectivement par le groupement d’armateurs et les syndicats
des marins les plus représentatifs. Toutefois, en cas de carence de ceux-ci, ces listes seront
alors présentées par l’autorité administrative maritime. (art .3.11.04)

Ils prêtent serment préalablement à leur entrée en fonction. Le serment est le suivant : « je
jure de bien et fidèlement remplir mes fonctions et de conserver le secret des délibérations
même après la cessation de mes fonctions ». Ce serment peut se faire par écrit. Une indemnité
forfaitaire de 10.000 Ariary par audience est allouée sur demande des assesseurs.
Ils doivent être récusés s’ils sont parents ou alliés de l’une des parties et la récusation se fait
in limine litis c’est-à-dire au début du procès. Le président statue sur l’incident et renvoie
l’affaire pour une nouvelle désignation.
B.- Audience
Le tribunal du travail se réunit sur la convocation de son président ; les assesseurs doivent être
convoqués huit jours au moins avant l’audience, sauf en cas d’urgence, où le délai fixé peut
être réduit à quarante-huit heures.
Le tribunal du travail peut être appelé à siéger tous les jours le matin seulement.
Actuellement, il siège deux fois par semaine tous les mercredis matin à 8 heures trente
minutes et le vendredi à 13 heures (cas d’Antananarivo).
L’audience se déroule en deux phases :
- la tentative de conciliation

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- la phase judiciaire ou de jugement

La chambre de conciliation a pour mission de :


- entendre les parties et tenter de les concilier
- constater l’accord ou le désaccord des parties
- renvoyer l’affaire devant l’audience de jugement

La juridiction de jugement est saisie sur renvoi de la chambre de conciliation c’est-à-dire


qu’elle est saisie directement sans que le demandeur ait à introduire de nouveau une requête.

Elle examine et tranche le litige dans son intégralité.


Le jugement qui tranche le litige met fin à l’audience et dessaisit le tribunal de travail.
C.- Greffe
Il est institué auprès du tribunal du travail un service de greffe.
Le greffe est composé de quatre (4) greffiers.
Le greffier se charge de la convocation des parties. Il est le garant de la régularité des actes
de procédure.
Il procède à l’enrôlement de l’affaire : inscrire l’affaire au répertoire général et ouvrir un
dossier. Dans chaque dossier sont insérés les actes (convocations), les notes, les pièces, les
conclusions.
Le greffier assiste à l’audience et tient le plumitif d’audience.
Il se charge de la frappe des décisions rendues, la notification et le classement.

D.- Différentes sections


Le tribunal du travail comporte sept branches d’activités ou sections :
- Services publics
- Agriculture, forêts
- Mines
- Commerce, professions libérales, banque
- Industrie
- Transport
- Services domestiques.

Paragraphe 2.- Compétence


A.- Compétence d’attribution

1.- Principe

Il résulte de l’article 34 de ordonnance n°60-107 que les tribunaux du travail sont en principe
compétents pour statuer sur des litiges individuels de travail notamment :
- des différends individuels nés à l’occasion du contrat de travail entre les travailleurs et
leurs employeurs et des différends entre travailleurs à l’occasion du Travail
- des différends individuels relatifs aux conventions collectives ou aux arrêtés en tenant
lieu.

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Les tribunaux du travail connaissent également :

- des différends individuels entre marins et armateurs pouvant porter sur les conditions
d’engagement maritime y compris les différends relatifs à la réparation des accidents du
travail maritime et des maladies professionnelles. Les litiges entre le marin et l’armateur
sont portés devant le tribunal du travail, après tentative de conciliation devant l’autorité
administrative maritime. Le tribunal de travail compétent appliquera aux parties le Code
Maritime de l’an 2000
- des litiges relatifs aux accidents de travail et des maladies professionnelles
- des litiges relatifs au Code de Prévoyance Sociale (différentes prestations servies par la
CNaPS)
- des différends entre journalistes et leurs employeurs
- des différends entre l’administration et ses agents contractuels (ELD, ECD, EMO, EFA)

Aux termes de l’article 205 du Code du travail, les juridictions du travail connaissent :

- des différends individuels entre le travailleur et son employeur

- différends nés de l'interprétation de la loi ou de la convention collective ou des accords


d'établissement;

- différends nés à l'occasion du contrat de travail ou du contrat d'apprentissage;

- des différends non conciliés devant l'inspection du travail régulièrement saisi.

Le tribunal du travail connaît aussi de toutes les demandes reconventionnelles ou en


compensation qui, par leur nature, rentrent dans sa compétence. (art.36 ord.60-107).

2.- Limites
Il est de principe que les tribunaux du travail n’ont qu’à connaître que des conflits individuels
du travail, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas compétents pour trancher des conflits collectifs. Pour
le règlement de ces conflits, diverses étapes sont prévues par le Code du Travail : négociation,
médiation et arbitrage (art.209 et suivants Code du Travail).
3.- Taux de ressort
Le tribunal statue en premier et dernier ressort :
- lorsque le chiffre de la demande n’excède pas 25 000 francs
- Sur les demandes en remise de certificat de travail ou de bulletin de paye
Dans les autres cas, il statue à charge d’appel (en premier ressort).
L’article 35 alinéa 3 de l’ordonnance 60-107 précise que « toutes les décisions sur la
compétence, quel que soit le taux de litige, ainsi que les demandes dont le chiffre est
indéterminé sont soumises à appel.
B.- Compétence territoriale
Selon le Code de Procédure civile, art.80 dernier tiré, en matière de contrat de travail,
nonobstant toute clause d’attribution de juridiction, le tribunal du lieu où s’exécute le contrat
peut toujours être valablement saisi, par l’une ou l’autre des parties contractantes, de toute
action découlant dudit contrat d’engagement.

25
Aux termes de l’article 208 du code du travail, Le tribunal compétent est celui du lieu de
travail.
Toutefois, le travailleur peut également, après rupture du contrat de travail, saisir le tribunal
du lieu de son domicile ou celui du domicile de l'employeur.

Toute clause contraire aux dispositions des deux derniers alinéas précédents est considérée
comme non écrite.

Aux termes de l’article 4 de l’arrêté n°2472-IGT du 21 décembre 1953, nonobstant toute


attribution conventionnelle de juridiction, le tribunal du travail connaît des différents survenus
à l’occasion d’un contrat de travail exécuté hors de son ressort, sous conditions : 1° que le
différend résulte de la résiliation du contrat, 2° que la demande ait été présentée par le
travailleur et que la résidence habituelle de ce dernier soit comprise dans le ressort du
tribunal.

En ce qui concerne le marin, le Code Maritime, en ses articles 3.11.03 et 13.3.03 dispose que
la compétence territoriale est celle prévue par le Code du Travail, le point d’ attache du
navire étant considéré comme lieu normal du travail maritime.

TITRE II : LES JURIDICTIONS REPRESSIVES

L’organisation de la justice pénale n’est pas distincte de celle de la justice civile ; ce sont les
mêmes tribunaux qui connaissent des procès civils et des procès répressifs.

Cependant, certaines originalités rejaillissent directement du déroulement du procès pénal. Si


une infraction est découverte, le procès va se dérouler en trois phases :
« tout d’abord la poursuite qui est confiée au ministère public ; ensuite, l’instruction qui
appartient aux juridictions d’instruction, dont la mission est de faire toute la lumière sur une
affaire afin de décider si les personnes poursuivies doivent être renvoyées devant une
juridiction de jugement ou si, au contraire, la procédure doit s’arrêter ; enfin, le jugement
confié à des juridictions qui vont statuer sur le fond du procès, c’est-à-dire sur la culpabilité
des délinquants et la peine à infliger ».

Il y a ainsi trois types d’organes dont chacun assure une fonction particulière, mais seuls les
deux derniers ont un rôle juridictionnel.

Certains principes méritent d’être rappelés.

1.- Le principe de la séparation des fonctions judiciaires

Ce principe se présente sous trois aspects :

a.- La séparation des autorités de poursuite et d’instruction

La poursuite appartient au ministère public, l’instruction aux juridictions d’instruction. Mais il


existe une certaine collaboration entre les deux types d’attribution (art.247 al.2 CPP remise

26
des pièces de l’enquête au procureur de la République…).On constate là l’ascendance du
parquet sur le juge d’instruction et non la primauté d’un organe à un autre.

b.- La séparation des autorités d’instruction et de jugement

Ce principe implique qu’un magistrat qui a eu une véritable activité d’instruction ne puisse
pas siéger dans la formation amenée à juger la personne contre laquelle il a instruit.

c.- La séparation des autorités de poursuite et de jugement

D’abord, un membre du ministère public qui a personnellement participé à la poursuite du


délinquant ne peut pas faire partie d’une formation de jugement appelée à statuer sur le cas de
la personne poursuivie.

Ensuite, il signifie que les juridictions de jugement ne peuvent pas exercer la poursuite
puisqu’elle est réservée à un corps de magistrats spécialisés.

2.- Le principe de la non-spécialisation des juridictions répressives

Ce principe résulte de l’unité des justices civile et pénale. Ainsi, les magistrats peuvent siéger
aussi bien en matière civile qu’en matière répressive.

Les tribunaux tiennent alternativement des audiences civiles et des audiences correctionnelles.

CHAPITRE I : LA JURIDICTION D’INSTRUCTION

Il existe en matière pénale une phase juridictionnelle préparatoire : l’instruction.

Certaines affaires doivent ainsi être soumises à des juridictions dont le rôle est en quelque
sorte de préparer le dossier. Avant tout procès, ces juridictions sont appelées à découvrir
l’auteur de l’infraction, rechercher quelles sont les preuves qui permettent d’établir l’existence
de cette infraction et décider si les charges relevées contre les personnes poursuivies sont
suffisantes pour saisir une juridiction de jugement.

La phase juridictionnelle préparatoire n’existe d’ailleurs pas dans tous les procès pénaux et de
nombreuses affaires sont portées directement devant les juridictions de jugement.

Elle présente néanmoins un caractère obligatoire dans deux hypothèses : en fonction de la


gravité particulière de l’infraction (crimes), de la qualité de la personne poursuivie (délits et
contraventions commises par les mineurs).

Dans les autres cas, c’est la complexité de l’affaire qui conduira à la soumettre à une
juridiction d’instruction qui peut être de droit commun ou d’exception.

27
Section 1.- LES JURIDICTIONS D’INSTRUCTION DE DROIT COMMUN

La juridiction d’instruction par excellence est le juge d’instruction. Cependant, la chambre


d’accusation a un rôle fort important en tant que juridiction d’instruction du second degré.

Paragraphe 1 : Le juge d’instruction

A.- Organisation

Le juge d’instruction est à lui seul une juridiction mais il est d’abord un magistrat. Le juge
d’instruction est un juge du tribunal de première instance, c’est-à-dire un magistrat du siège
inamovible. Il est nommé par décret du Président de la République sur proposition du
Ministre de la Justice. Il peut siéger au civil comme au pénal, sauf pour les affaires qu’il a
instruites.

Si le juge d’instruction est absent, malade ou empêché, le tribunal de première instance


désigne, en assemblée générale, l’un de ses juges pour le remplacer à titre temporaire.

Si les besoins du service l’exigent, un juge d’instruction temporaire peut être désigné par
arrêté du Ministre de la Justice pour exercer ses fonctions, concurremment avec le juge
d’instruction titulaire.

B.- Fonctionnement

1.- Saisine du juge d’instruction

Le juge d’instruction n’a pas l’initiative de la poursuite. Il ne peut se saisir d’office et ne peut
l’être que de deux façons :

- Par un réquisitoire introductif d’instance du procureur de la République


- Par une plainte avec constitution de partie civile.

Sa mission consiste à :

- Procéder conformément à la loi à tous les actes d’information qu’il juge utiles à la
manifestation de la vérité
- inculper toute personne, ayant pris part comme auteur ou complice aux faits qui lui sont
déférés, même si elle n’a pas été désignée nommément dans le réquisitoire.

Le juge d’instruction est tenu par les faits visés au réquisitoire. Si d’autres faits délictuels
sont portés à sa connaissance, il communique au procureur de la République, les plaintes ou
procès-verbaux qui les constatent. Il appartient au procureur de la République de prendre un
réquisitoire complémentaire, dit réquisitoire supplétif.

Lorsqu’il est saisi par une plainte avec constitution de partie civile, le juge d’instruction
ordonne communication de la plainte au procureur de la République afin que ce dernier
prenne ses réquisitions.

28
A tout moment de l’instruction, le procureur de la République ou le conseil de l’inculpé et
celui de la partie civile peuvent requérir du juge d’instruction tous actes qui leur paraissent
utiles à la manifestation de la vérité. Si le juge ne croit pas devoir procéder aux actes requis, il
doit statuer dans les cinq jours par ordonnance motivée.

En cas de crime ou délit flagrant, si le juge d’instruction est présent sur les lieux, il peut se
saisir d’office et prendre la direction des opérations.
Dès l’arrivée du procureur de la République, il lui remet les pièces de l’enquête sur les lieux
ou dès son retour à la résidence.

Le juge d’instruction a le devoir d’instruire tant à charge qu’à décharge de l’inculpé.

Si le juge d’instruction ne peut procéder lui-même à tous les actes d’instruction, il peut donner
aux officiers du ministère public de son ressort une délégation générale ou limitée.

Il peut également faire procéder à des actes d’information par voie de commission rogatoire.

2.- Compétence
a.- Compétence matérielle
Les règles de compétence sont déterminées en fonction de la nature de l’infraction autrement
dit de sa gravité théorique à partir de la peine encourue.

Le juge d’instruction est compétent pour les crimes et délits. L’instruction préparatoire est
obligatoire pour les crimes mais facultative pour les délits. Cette compétence générale peut
céder lorsque l’instruction concernant certaines infractions est expressément soumise à une
juridiction d’instruction d’exception.

b.- Compétence territoriale

Le juge d’instruction est rattaché à un tribunal de première instance. Il a donc naturellement


compétence à l’intérieur du ressort de ce tribunal.

Pour l’instruction préparatoire, en matière de crime et de délits, les juges d’instruction du lieu
de l’infraction ou du lieu de résidence de l’une des personnes soupçonnées d’avoir participé à
l’infraction ou du lieu d’arrestation d’une de ces personnes même lorsque cette arrestation a
été opérée pour une autre cause sont compétents.

Lorsque deux juges d’instruction, appartenant à ces tribunaux se trouvent simultanément


saisis de la même infraction, le ministère public peut, dans l’intérêt d’une bonne
administration de la justice, requérir l’un des juges de se dessaisir au profit de l’autre.
L’ordonnance de dessaisissement rendue par le juge requis n’est susceptible d’aucune voie de
recours.( art.32 CPP)

Si le conflit de compétence subsiste, il est réglé des juges conformément aux articles 101 à
104 de la loi organique n°2004-036 du 1er octobre 2004 relative à l’organisation, aux
attributions, au fonctionnement et à la procédure applicable devant la Cour Suprême et les
trois Cours la composant.

29
Il est réglé de juges par la Chambre d’accusation qui statue sur requête présentée par le
ministère public, l’inculpé ou la partie civile. Cette décision est susceptible d’un recours en
cassation (art.101).

En cas de conflit négatif ou positif de compétence relatif à la décision rendue par deux juges
d’instruction relevant de la même cour d’appel, il est réglé de juges par la Chambre
d’accusation, sur saisine de la partie la plus diligente. Cette décision est susceptible d’un
recours en cassation (art.102).

3.- Rôle du juge d’instruction

Il convient ici d’indiquer la fonction du juge d’instruction dans le procès pénal. D’abord, il
instruit, c’est-à-dire qu’il est un enquêteur, qui va s’efforcer de rechercher les preuves
établissant l’existence d’une infraction et la culpabilité de son auteur. Ensuite, il est un juge,
constituant à lui seul une juridiction. Cette fonction juridictionnelle va s’exercer tout au long
de l’information sous la forme d’ordonnances qui, conformément au principe du double degré
de juridiction, pourront faire l’objet d’un appel devant la chambre d’accusation.

a.- Le rôle d’enquêteur

L’objectif du juge d’instruction est de permettre la manifestation de la vérité ; informateur


impartial, le juge a l’obligation d’instruire aussi bien à charge qu’à décharge, c’est-à-dire que
ses investigations peuvent avoir pour but que la personne poursuivie est innocente.

Sa mission concerne la recherche des preuves de la ou des infraction(s) dont il a été saisi
(circonstances dans lesquelles les faits se sont déroulés, participation des inculpés) mais il va
également se préoccuper de la personnalité des individus inculpés. Pour accomplir cette
mission, il s’est vu reconnaître des pouvoirs très importants concernant la recherche des
preuves et pour l’exécuter facilement, il dispose de prérogatives qui portent directement
atteinte à la liberté des personnes.

a.1.- Les pouvoirs concernant la liberté des personnes

Les mandats

Le mandat est un ordre permettant de contraindre un individu à se présenter devant le juge


d’instruction.

On distingue quatre sortes de mandats :

- Le mandat de comparution qui est une simple convocation solennelle sans véritable
effet contraignant
- Le mandat d’amener qui enjoint, à tout dépositaire de la force publique d’arrêter
l’individu et de le conduire devant le magistrat instructeur.
- Le mandat de dépôt qui suppose qu’un individu est déjà à la disposition du juge. Son
objectif est alors d’ordonner au chef de l’établissement pénitentiaire de recevoir et de
détenir la personne.
- Le mandat d’arrêt qui combine les effets des deux précédents. La personne inculpée
étant en fuite, il sera possible de l’arrêter puis de la détenir.

30
La détention préventive

C’est une mesure exceptionnelle. Elle consiste à priver de liberté un individu pendant
l’instruction.

Elle n’est pas applicable à l’égard des individus poursuivis pour des faits punis par la loi de
peine de simple police ou des peines correctionnelles autres que l’emprisonnement.
Aux termes de la loi n°2007-021 modifiant et complétant certaines dispositions du Code de
procédure pénale relative à la détention préventive :

- La durée de validité d’un mandat de dépôt ou d’arrêt prend fin entre autres
par l’expiration de la durée de la détention préventive (art.103 nouveau).

La durée de validité du mandat de dépôt décerné par un juge d’instruction ou la Chambre de


détention ainsi que celle de mandat d’arrêt émanant du juge d’instruction lorsque l’inculpé
recherché aurait pu être appréhendé, est de :

- Six (6) mois en matière correctionnelle


- Huit (8) mois en matière criminelle.

Dans l’hypothèse où le maintien en détention s’avèrerait indispensable à la poursuite de


l’information, ou à une bonne administration de la justice, la prolongation de sa durée ne
pourra résulter que d’une décision spécialement motivée rendue par la Chambre chargée de
statuer sur la détention préventive après avis du juge d’instruction et réquisition du ministère
public et ne saurait excéder une nouvelle période de :

- Trois (3) mois renouvelable une fois en matière correctionnelle


- Six (6mois) renouvelable une fois pour une durée de quatre (4) mois en matière
criminelle. (art. 334 bis (nouveau)

(matière correctionnelle : 6 - 3 - 3)
(matière criminelle : 8 - 6 - 4)

a.2.- Les pouvoirs du juge d’instruction concernant la recherche des preuves


D’abord, pour les opérations matérielles, le juge d’instruction peut se rendre ou se
transporter sur les lieux d’une infraction (descente sur les lieux) pour procéder à toute
constatation qu’il jugera utile. Il doit être accompagné d’un greffier. Il a le droit de procéder à
des perquisitions en tout lieu où pourrait se trouver un objet utile à la manifestation de la
vérité. Cette mesure doit être entourée de toute une série de formalités destinées à garantir les
droits des citoyens. Si un objet a été découvert, une 3ème opération, la saisie, permettra de le
conserver sous main de justice.( art. 257 et suivants CPP)

Lorsqu’une question d’ordre technique se pose au cours de l’information, et qu’il apparaît


que, seul un homme de l’art pourra apporter une réponse précise, le juge d’instruction peut
recourir à l’expertise (art.276 et suivants). Il demandera alors à un ou des spécialiste(s) de
donner un avis sur une question précise (expertise clinique, balistique, médicale…). Cet avis
sera formulé dans un rapport rendant compte de la mission confiée.

31
Le juge d’instruction a enfin le pouvoir d’entendre certaines personnes. Il y a l’audition des
témoins (art.262 et suivants CPP). Le juge peut procéder à l’audition de toute personne
susceptible de l’aider dans sa recherche de la vérité. Le témoin, sauf exception, doit non
seulement comparaître, mais encore prêter serment de dire toute la vérité, rien que la vérité
et déposer. Il peut être confronté à d’autres témoins mais aussi à la personne inculpée.

Le juge d’instruction dispose de la faculté de déléguer ses pouvoirs à un autre juge ou un


officier de police judiciaire au moyen d’une commission rogatoire (art.253 et suivants CPP).
Cette technique permet au juge d’instruction de se décharger de certaines tâches matérielles
nombreuses et fastidieuses.

b.- Le rôle de juge : Le pouvoir juridictionnel du juge d’instruction


L’exercice du pouvoir de décision du juge d’instruction est assuré par l’intermédiaire
d’ordonnances prises après que le ministère public ait été sollicité de requérir. Voici les
différentes ordonnances prises (art. 59 -60 CPP):

- ordonnance de soit-communiqué : qui est rendue lorsque le juge d’instruction, estimant


que la procédure d’information est terminée et doit être clôturée et par laquelle il transmet
le dossier au parquet
- ordonnance de refus d’informer
- ordonnance statuant sur la compétence
- ordonnance de refus de mesures supplémentaires d’instruction
- ordonnance accordant ou refusant la liberté provisoire
- ordonnance statuant sur la recevabilité d’une constitution de partie civile
- ordonnance de soit-communiqué au ministère public aux fins de règlement
- ordonnance de renvoi en cour criminelle, ou en police correctionnelle ou en simple police
- ordonnance de renvoi devant la chambre d’accusation
- ordonnance de non lieu

Ces ordonnances sont notifiée au parquet, mais également aux parties et à leurs conseils et
peuvent être prises tout au long de l’information.

Paragraphe 2 : La chambre d’accusation

A.- Organisation

La chambre d’accusation est une section de la cour d’appel composée d’un président de
chambre et de deux conseillers, ou encore de trois conseillers. Dans ce dernier cas, le plus
ancien des conseillers est de droit le président (art.300 CPP).

Les membres de cette chambre sont désignés chaque année par ordonnance du premier
président.

Elle se réunit au moins une fois par semaine et, sur convocation de son président ou à la
demande du procureur général, toutes les fois qu’il est nécessaire.

B.- Fonctionnement
La chambre d’accusation est une juridiction de second degré. A cet effet, elle va procéder à un
nouvel examen de l’affaire à l’issue duquel, si elle confirme la décision du juge d’instruction,

32
elle rendra un arrêt de mise en accusation qui saisit la cour criminelle. L’individu devient un
accusé.
Elle statue :
- sur l’appel des ordonnances du juge d’instruction
- sur les demandes de mise en liberté provisoire, dès lors qu’aucune autre juridiction ne se
trouve compétente
- sur le règlement des dossiers criminels
- sur les demandes en réhabilitation
- sur l’appel des ordonnances du président du tribunal correctionnel en matière de détention
préventive
- sur les demandes d’extradition
Les débats ont lieu et l’arrêt est rendu en chambre du conseil.
La partie civile, l’inculpé et les témoins n’assistent pas aux débats.

Section 2 : INSTRUCTION ET JURIDICTIONS D’EXCEPTION


Sous section 1 : Les juridictions pour enfants

.L’enfant occupe au sein de la famille une place privilégiée. Donc, il a droit à une sécurité
matérielle et morale aussi complète que possible.

Lorsque la sécurité, la moralité, la santé ou l’éducation d’un mineur de 18 ans sont


compromises, l’Etat intervient soit pour l’aider et assister la famille dans son rôle d’éducateur
naturel de l’enfant, soit pour prendre des mesures d’assistance éducative et de surveillance
appropriées soit, enfin, lorsque les circonstances et la personnalité de l’enfant paraîtront
l’exiger, pour déférer le mineur à des juridictions spécialisées de l’ordre judiciaire.

La majorité pénale demeure fixée à 18 ans : l’âge du mineur s’apprécie au moment où il a


commis l’infraction.

Les juridictions pour enfants sont alors compétentes pour tous les actes relevant du droit
pénal et qui ont été commis par des personnes de moins de 18 ans au moment des faits, car en
raison de la procédure il se peut que le jour de l’ouverture du procès ils aient plus de 18ans.

Ces juridictions sont assez particulières car c’est un volet du droit pénal, elles insistent sur le
rôle éducatif du droit, on considère que la minorité des faits ne les rendent pas irresponsables
mais nécessite un traitement particulier pour la question.

Le texte pour les mineurs est l’ordonnance n°62-038 du 19.09.62 sur la protection des enfants.
C’est le texte qui fonde tous les droits pénaux qui concernent les mineurs.
Paragraphe 1 : Le régime des contraventions

Les contraventions commises par les mineurs de 18 ans sont poursuivies et sanctionnées
conformément au droit commun.

Si le mineur est âgé de moins de 13 ans, il ne pourra faire l’objet que d’une admonestation du
tribunal de simple police.

Si le mineur est âgé de plus de 13 ans et de moins de 18 ans et si la prévention est établie, le
tribunal de simple police prononcera la peine d’amende prévue par la loi, il pourra en outre,

33
transmettre après le jugement, le dossier auprès du juge des enfants qui aura la faculté de
placer le mineur sous le régime de la liberté surveillée.

En cas de récidive, le mineur ne pourra être puni d’emprisonnement pour contravention


Paragraphe 2 : Le juge des enfants

Dans les juridictions dont l’effectif le permet, un magistrat délégué dans les fonctions de juge
des enfants est spécialement chargé de la protection judiciaire des mineurs délinquants et des
mineurs dont la sécurité, la moralité, la santé ou l’éducation se trouvent compromises.

Dans les autres juridictions, les attributions du juge des enfants sont exercées par le président
ou par le juge désigné par lui.

Pour la compétence territoriale, le juge des enfants compétent est celui du domicile ou de la
résidence du mineur, du lieu où il aura été trouvé ou du lieu de l’infraction.

Lorsqu’il convient seulement de prendre des mesures de protection, le juge des enfants est
saisi par le Procureur de la République, par les parents, par le représentant légal ou par
l’enfant lui-même. il peut, en outre, se saisir d’office.

En cas de délit, le juge des enfants est saisi par le Procureur de la République ou par la
personne lésée.

Le juge des enfants fait tous les actes d’instruction qu’il estime utile à la manifestation de la
vérité en se conformant aux dispositions du Code de Procédure Pénale. Il peur ordonner une
enquête sociale ayant pour objet de parvenir à la connaissance de la personnalité du mineur. Il
a également la faculté de prescrire un examen médical. Il peut décerner tous mandats utiles en
observant les règles de droit commun.
Paragraphe 3 : Le juge d’instruction

La compétence territoriale du juge d’instruction est déterminée par les mêmes règles que celle
du juge des enfants.

Le juge d’instruction est saisi par le Procureur de la République quand il s’agit de crime. Il ne
placera sous mandat de dépôt le mineur de 13 ans qu’en cas de crime ayant apporté ou
susceptible d’apporter des troubles graves à l’ordre public (dans le quartier réservé aux
mineurs ou à défaut dans un local spécial).

L’information terminée, il rend, sur réquisition du Procureur de la République selon les


circonstances, soit :

- , une ordonnance de non-lieu


- une ordonnance de renvoi devant le tribunal de simple police, si le fait constitue une
contravention
- une ordonnance de renvoi devant le tribunal pour enfants, si le fait constitue un délit
- une ordonnance de renvoi devant la Cour Criminelle des Mineurs, si le fait constitue un
crime puni d’une peine inférieure à celle des Travaux Forcés à perpétuité
- une ordonnance de transmission des pièces à la chambre d’accusation si le fait constitue
un crime puni de mort, de TF à perpétuité ou de la déportation.

34
En cas de poursuite pour crime passible d’une peine inférieure à celle des TF à perpétuité, le
juge d’instruction rendra une ordonnance de transmission des pièces à l’encontre de tous les
inculpés.

Prononçant la disjonction, la chambre d’accusation renverra les mineurs devant la Cour


Criminelle des Mineurs et les majeurs devant la Cour Criminelle de droit commun.
Paragraphe 4 : Le tribunal pour enfants
1.- Composition

Le TE est constitué par le JE assisté de deux assesseurs. Le JE est choisi, compte tenu de
l’intérêt qu’il porte aux questions de l’enfant et de ses aptitudes, parmi les juges du TPI. Il est
délégué dans ces fonctions par ordonnance du PPCA pour une durée de deux ans
renouvelables.

En cas d’empêchement momentané du JE, le Président du TPI exerce ses attributions ou


désigne l’un des juges pour le remplacer.

Les assesseurs titulaires ou suppléants sont nommés pour un an par arrêté du Ministre de la
Justice. Ils sont choisis parmi les personnes de l’un ou de l’autre sexe âgées de plus de 30ans,
jouissant de leurs droits civiques et politiques et s’étant signalées pour leur compétence et par
l’intérêt qu’elles portent aux questions de l’enfance.

Avant d’entrer en fonction, ils prêtent serment devant la juridiction « de bien et fidèlement
remplir leurs fonctions et de garder religieusement le secret des délibérations ».
2.- Compétence

Le tribunal pour enfants connaît de tous les délits commis par les mineurs de 18 ans. Il est
saisi soit par ordonnance de renvoi du JE, soit par voie de citation directe.

Dans ce dernier cas, il peut ordonner une enquête sociale ou un examen médical et confier
pour la durée de ces diligences le mineur à ses parents, à son tuteur, à une personne digne de
confiance ou à une institution agréée par l’Etat ou le faire retenir dans un hôpital ou dans un
établissement susceptible de lui donner des soins que réclame sa santé.

Il peut décerner tous mandats utiles en observant les règles de droit commun.
Paragraphe 5 : La Cour Criminelle des Mineurs
1.- Compétence

Elle connaît de tous les crimes commis par des mineurs de 18ans.
2.- Composition

 A Antananarivo, elle est composée :


- d’un conseiller à la Cour d’Appel désigné par le PPCA pour suivre plus spécialement les
affaires des mineurs, Président,
- du Juge des Enfants, membre,
- de 3 assesseurs tirés au sort parmi les assesseurs du tribunal pour enfants et les délégués
à la liberté surveillée ou à défaut sur la liste annuelle d’assesseurs à la Cour Criminelle
d’Antananarivo.

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Les fonctions du Ministère Public auprès de la CCM d’Antananarivo, sont remplies par un
magistrat du parquet général spécialement chargé des affaires de mineurs.

 Au siège des Cours Criminelles où existe un tribunal pour enfants, la Cour Criminelle
des Mineurs est composée :

- du président de la Cour Criminelle, Président


- du Juge des Enfants ou d’un magistrat du ressort, Membre
- de 3 assesseurs tirés au sort parmi les assesseurs du Tribunal pour Enfants et les délégués
à la liberté surveillée.

 Les autres Cours Criminelles se constituent en Cour Criminelle des Mineurs


lorsqu’elles sont appelées à juger des mineurs de 18 ans.
Sous section 2 : Le Tribunal militaire

(Ord. N°62-106 du 1er octobre 1962 portant promulgation d’un Code de Justice du Service
National)
Paragraphe 1 : Compétence

En temps de guerre comme en temps de paix, le Tribunal Militaire n’a à connaître que des
infractions spéciales d’ordre militaire : insoumission et désertion :

- Insoumission : sur le recrutement au Service National


- Désertion : absence de tout militaire d’un corps, navire ou détachement sans autorisation –
voyage isolé d’un corps…

Les autres crimes, délits ou contraventions commis par les militaires sont jugés au début des
audiences par les tribunaux ordinaires conformément aux dispositions du Code de Procédure
Pénale, du Code Pénal et des lois pénales de droit commun.

En matière correctionnelle ou de simple police, le jugement de l’affaire doit être poursuivi


d’urgence.

Sont jugés par le Tribunal Militaire, les infractions de toute nature commises dans le service
ainsi que dans les casernes, quartiers, dépôts à bord ‘un navire ou aéronef militaire, dans
l’enceinte des ports militaires, arsenaux, bases ou autres établissements de l’armée de terre, de
mer et de l’air de la Gendarmerie Nationale ou du Service Civique.

Le Tribunal Militaire est compétent, dans les conditions fixées par le Code de Procédure
Pénale et par les lois sur l’état de siège, pour juger les crimes et délits contre la sûreté
extérieure de l’Etat.

Le Tribunal Militaire est incompétent en temps de guerre comme en temps de paix, à l’égard
des inculpés âgés de moins de 18 ans au temps de l’action à moins qu’ils ne soient militaires
ou ressortissants d’un Etat ennemi ou occupé.

36
Paragraphe 2 : Les justiciables du Tribunal Militaire

Sont justiciables du tribunal militaire : les officiers ou assimilés de tous grades, les sous-
officiers, les caporaux-chefs, quartiers-maîtres, caporaux, soldats et matelots de l’armée de
terre, de mer et de l’air…les militaires de tous grades…
Paragraphe 3 : Organisation du Tribunal Militaire
 Organisation proprement dite

La justice du Service National est rendue par un Tribunal Militaire, siégeant au chef lieu de la
Cour d’Appel. Il peut également siéger en tout autre lieu du ressort de cette cour.

Composition :

- Un magistrat civil, Président


- 4 juges militaires

En dehors du siège de la Cour d’Appel, le Président du TPI du ressort peut être désigné par
ordonnance du Premier Président pour présider le Tribunal Militaire.

Les juges militaires peuvent être remplacés tous les 6 mois et même dans un délai moindre
s’ils cessent d’être employés sur le territoire de la République de Madagascar notamment en
cas de missions ou stages à l’étranger.

Les magistrats civils appelés à présider le tribunal militaire sont choisis parmi les membres de
la Cour d’Appel, parmi les Présidents des tribunaux de Première Instance hors du siège de la
Cour d’Appel. Les Présidents titulaires et suppléants sont nommés pour la durée d’une année
judiciaire par décret pris sur la proposition du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice.

La désignation des assesseurs est faite par ordonnance du PPCA.

Les magistrats désignés pour exercer les fonctions de Président et d’assesseurs exercent ces
fonctions tant qu’il n’a pas été procédé à des nouvelles désignations.
 Le service du Tribunal Militaire

Ce service est assuré par des magistrats civils. Le PGCA désigne le représentant du Ministère
Public auprès du tribunal militaire parmi les magistrats du parquet de la Cour d’Appel. A
défaut, le Procureur de la République du ressort ou l’un de ses substituts est appelé à siéger.

Le greffier en chef ou un greffier du tribunal établi au lieu où siège le tribunal militaire assiste
celui-ci.

Le juge d’Instruction, dans ses actes d’instruction préparatoire, et le Procureur de la


République, en cas d’information sommaire, sont assistés par leur greffier habituel.
 Prestation de serment

Au début de la première audience où ils sont appelés à siéger, les juges militaires prêtent sur
invitation du Président le serment suivant : « je jure de bien et fidèlement remplir mes
fonctions, de garder religieusement le secret des délibérations et de me conduire en tout
comme un digne et loyal magistrat ».

37
Sous-section 3 : Les juridictions militaires non permanentes
Paragraphe 1 : Les tribunaux militaires aux armées en temps de paix

Ils sont compétents pour juger les militaires appartenant à ces troupes jusqu’au grade de
commandant inclus ou jusqu’à un rang ou une solde correspondant à ce grade.

La composition de ces tribunaux militaires est la même que celle du tribunal militaire.
Paragraphe 2 : Le tribunal militaire aux armées en temps de guerre

Il est compétent pour juger les militaires appartenant à la grande unité malagasy jusqu’au
grade de commandant inclus, ou jusqu’à un rang ou une solde correspondant à ce grade.

La composition de ce tribunal militaire est la même que celle du tribunal militaire.


Paragraphe 3 : Les tribunaux maritimes

En temps de guerre, il peut être établi par décret du Président de la République, des tribunaux
maritimes siégeant à bord des navires de guerre pour tous crimes ou délits ainsi que toutes les
infractions de droit commun.

Peuvent être déférés à ces tribunaux maritimes :

- Tous marins jusqu’au grade de capitaine de corvette et individus portés présents sur les
rôles d’un navire de guerre ou détachés du bord pour un service spécial quand le navire
ne se trouve pas sous le commandement d’une autorité maritime à terre
- Les marins de même grade et autres individus justiciables des tribunaux militaires
lorsqu’ils sont arrêtés par une autorité de bord ou remis à cette autorité.

La présidence est assurée par un officier d’un rang au moins égal à celui du juge le plus élevé
en grade entrant dans la composition dudit tribunal en tout cas d’une ancienneté supérieure.

CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS DE JUGEMENT

Section 1 : Le jugement des crimes : Les Cours Criminelles

Les Cours Criminelles sont des juridictions non permanentes appelées à juger les individus
accusés de crimes et autres infractions connexes. Le siège et le ressort des Cours Criminelles
sont fixés par décret.

La Cour d’Appel peut à la demande du Procureur Général, ordonner par arrêt motivé que la
session d’une Cour Criminelle se tiendra au siège d’un tribunal autre que celui prévu par le
décret susvisé
Paragraphe 1 : Sessions

Il y a normalement deux sessions par an pour chaque Cour Criminelle. Des sessions
supplémentaires peuvent être tenues si le nombre des affaires à juger l’exige.

38
La tenue d’une session d’une Cour Criminelle est fixée par ordonnance du PPCA après avis
du PGCA.

Le rôle de chaque session est arrêté par le Président de la Cour Criminelle sur proposition du
PG.
Paragraphe 2 : Formation

La Cour Criminelle se compose d’un magistrat, Président et de 4 assesseurs tirés au sort.


 Magistrat

Le Magistrat Président est un Président de chambre ou un Conseiller de la Cour d’Appel


désigné par ordonnance du Premier Président qui peut toujours décider de présider une Cour
Criminelle quand il le juge à propos.

Un magistrat supplémentaire peut être désigné pour suivre les débats et siéger au cas de
défaillance du magistrat présidant la Cour. En dehors du siège de la Cour d’Appel, le
Président du TPI du ressort peut être désigné pour présider la Cour Criminelle.

Aucun magistrat ayant connu d’une poursuite comme juge d’instruction, comme membre du
Ministère Public ou de la chambre d’accusation ne peut présider la Cour Criminelle qui
connaît de la même affaire.
 Les assesseurs

Ils sont tirés au sort pour chaque affaire sur une liste de 18 noms comprenant des citoyens
âgés de 25 ans au moins, sachant lire et écrire et jouissant de leurs droits civiques et
politiques.

Les fonctions d’assesseurs sont incompatibles avec l’exercice d’une fonction


gouvernementale ou parlementaire, avec la qualité de fonctionnaire de la police ou de
militaire d’une armée quelconque.

Le tirage au sort est effectué publiquement en présence du ministère public, des assesseurs,
des accusés et de leurs défenseurs ou ceux-ci dûment convoqués et d’un interprète s’il y lieu.

Les assesseurs prêtent serment. Selon l’art. 427 du Code de Procédure pénale « Après avoir
procédé à l'appel des parties, de leurs défenseurs et des assesseurs, le président donne lecture
à ces derniers, debout et découverts, de la formule de serment suivante :

"Vous jurez et promettez devant Dieu, devant les ancêtres et devant les hommes d'examiner
avec l'attention la plus scrupuleuse les charges qui seront portées contre X...de ne trahir, ni
les intérêts de l'accusé, ni ceux de la société qui l'accuse ; de n'écouter ni la haine ou la
méchanceté, ni la crainte ou l'affection ; de vous décider d'après les charges et les moyens de
défense suivant votre conscience et votre intime conviction, avec l'impartialité et la fermeté
qui conviennent à un homme probe et libre, et de conserver le secret des délibérations, même
après la cessation de vos fonctions."

Chacun des assesseurs, appelé individuellement par le président, répond en levant la main
droite : "Je le jure", à peine de nullité.

Après le serment, le président invite les assesseurs à prendre place au bureau de la cour.
39
 Le greffier

Le greffier dresse procès-verbal du tirage au sort. Un exemplaire est versé au dossier de


chaque procédure.

Le greffier en chef ou un greffier du tribunal assiste la Cour Criminelle.

Section 2 : Le jugement des délits : Le tribunal Correctionnel


Paragraphe 1 : Composition et saisine

Le tribunal correctionnel est composé d’un magistrat du siège, Président, du Ministère Public
et d’un Greffier.

Il est présidé par le Président ou un Vice-président ou un Juge du Tribunal de Première


Instance.

Tout magistrat ayant participé à la poursuite de l’instruction dans une procédure


correctionnelle peut présider le tribunal appelé à juger en première instance le prévenu.

Le greffier est le greffier en chef ou l’un des greffiers du TPI.

Le tribunal est saisi par application de l’une des procédures suivantes :

- La comparution volontaire des parties poursuivies après notification d’un avertissement


- La citation délivrée directement au prévenu et aux personnes civilement responsables
- L’information sommaire
- L’instruction préparatoire

Art. 175. - Lorsque le ministère public estime qu'il y a lieu de poursuivre l'auteur d'une
infraction, il peut utiliser à cet effet l'une des quatre procédures ci-après, suivant le cas :

1° La comparution volontaire des parties poursuivies, après notification d'un avertissement;

2° La citation délivrée directement au prévenu et aux personnes civilement responsables ;

3° L'information sommaire ;

4° L'instruction préparatoire.

Il peut se saisir d’office des délits et contraventions commis au cours des audiences

- Art. 176. - La comparution volontaire après avertissement peut être utilisée pour la
poursuite des délits et des contraventions, sauf dans les cas spécialement réglementés par
des lois particulières.

40
- Art. 177. - La citation directe peut être utilisée pour la poursuite des contraventions ainsi
que pour celle des délits qui paraissent suffisamment établis par l'enquête préliminaire et
dont les auteurs, identifiés et ayant une résidence connue, ne justifient pas une mise en
détention préventive.
- Art. 178. - La procédure d'information sommaire peut être utilisée pour la poursuite:
- 1° Des crimes flagrants autres que ceux punis par la loi de la peine de mort ou des travaux
forcés à perpétuité ou de la déportation;
- 2° Des délits flagrants et réputés flagrants d'après les dispositions de l'article 206 du
présent Code;
- 3° Des délits établis par des procès-verbaux faisant foi jusqu'à inscription de faux ou
jusqu'à preuve du contraire;
- 4° Des délits non flagrants dont les auteurs sont identifiés et contre lesquels peuvent être
retenus soit des aveux confirmés, soit des charges manifestes.
- Art. 179. - La procédure d'instruction préparatoire doit être obligatoirement utilisée
pour la poursuite :
- 1° Des crimes flagrants punis par la loi de la peine de mort, ou des travaux forcés à
perpétuité, ou de la déportation ;
- 2° Des crimes non flagrants ;
- 3° Des crimes et délits dont les auteurs sont inconnus ou sont en fuite à l'étranger ;
- 4° Des infractions prévues par les articles 419 à 421 du Code pénal ou par des lois
particulières rendant nécessaire l'intervention d'un juge d'instruction.
- La procédure d'instruction préparatoire peut toujours être utilisée, soit initialement, soit en
cours d'information sommaire, pour tous les crimes et délits lorsque le ministère public
l'estime nécessaire.

Paragraphe 2 : Compétence du tribunal correctionnel

Le tribunal correctionnel connaît des délits. Sont délits, les infractions que la loi punit d’une
peine dont le maximum excède 25.000 Fmg ou 29 jours d’emprisonnement.

Le tribunal correctionnel ne peut connaître des délits imputés à des prévenus âgés de moins de
18 ans, ni des délits dont la connaissance est réservée par la loi à la Haute Cour de Justice ou
Tribunal Militaire.

Le tribunal correctionnel est incompétent pour connaître des crimes. Il est compétent pour
juger des délits et contraventions unis par des liens de connexité et d’indivisibilité.

Sont des contraventions, les infractions que la loi punit soit de 25.000 Fmg ou 5.000 Ariary
d’amende ou au-dessous, soit de 29 jours d’emprisonnement ou au-dessous, qu’il y ait ou non
confiscation des choses saisies et quelle qu’en soit la valeur.

Paragraphe 3 : Compétence du tribunal de simple police

Les TSP connaissent des contraventions définies plus haut.

La connaissance des contraventions est attribuée soit aux TPI soit aux tribunaux de simple
police.

41
Le tribunal de simple police est présidé par le sous-préfet ou le chef d’arrondissement
siégeant dans un chef lieu dépourvu de première instance (TPI).

Le président est assisté d’un greffier-résident. A défaut, il choisit un citoyen âgé de plus de 21
ans sachant lire et écrire, qui prête serment de bien et fidèlement remplir les fonctions de
greffier.

Le Ministère Public n’est pas représenté. Si le Procureur de la République estime devoir


adresser au tribunal des réquisitions particulières, celles-ci sont lues à l’audience par le
greffier.

Section 3 : La Cour d’Appel en matière correctionnelle


Paragraphe 1 : Composition (art.475)

La Cour d’Appel est la juridiction de jugement de second degré. Les appels des jugements
rendus en matière correctionnelle sont portés devant la chambre correctionnelle et de simple
police de la Cour d’Appel.

La chambre Correctionnelle de la Cour d’Appel est composée d’un Président de Chambre et


de deux Conseillers ou de trois Conseillers. Dans ce dernier cas, le plus ancien des Conseillers
est de droit, Président.

Aucun magistrat, ayant accompli un acte de poursuite ou d’instruction, ou ayant participé au


jugement en première instance ne peut siéger comme Président ou Conseiller dans la même
affaire à peine de nullité.

Les fonctions du Ministère Public sont exercées par le Procureur Général ou un de ses
Avocats Généraux ou un de ses substituts ; celles du greffier par un greffier de la Cour
d’Appel.

Paragraphe 2 : Saisine (Art.476)

Si la Cour est saisie par l’appel du Ministère Public, elle statue sur l’action publique avec
pleine liberté d’appréciation dans un sens favorable ou défavorable au prévenu.

Si la Cour est saisie par l’appel non limité d’un prévenu condamné, elle statue tant sur l’action
publique que sur l’action civile sans pouvoir aggraver le sort du prévenu.

Si la Cour est saisie par l’appel de l’assureur de responsabilité, agissant pour le compte de son
assuré ou par l’appel du civilement responsable, ou par l’appel de la partie civile, elle ne
statue que sur l’action civile et ne peut modifier le jugement dans un sens défavorable au
prévenu.

Paragraphe 3 : Compétence

La chambre Correctionnelle et de Simple Police de la Cour d’Appel connaît des appel


interjetés contre les jugements rendus en premier ressort par les tribunaux correctionnels ou
par les tribunaux de simple police.

42
TITRE III : LA COUR DE CASSATION

CHAPITRE I : LA COUR SUPREME

La Cour Suprême est la plus haute instance juridictionnelle sur le territoire de la République
de Madagascar. Elle a son siège à Antananarivo.

Section 1 : Les attributions

La Cour Suprême est chargée de veiller au bon fonctionnement des juridictions de l’ordre
judiciaire, administratif et financier. Mise à part cette attribution d’ordre général, elle se
trouve également chargée d’autres attributions à caractère juridictionnel.

En effet, la Cour Suprême est la juridiction compétente pour connaître des conflits de
compétence entre deux juridictions d'ordre différent. En outre, elle reçoit en audience
solennelle le serment des Magistrats nouvellement nommés et celui de toutes autres
personnalités dont le serment devant elle est requis.

Section 2 : La composition

La Cour Suprême est dirigée par un Premier Président et un Procureur Général. Le Premier
Président est secondé par trois Vice-présidents qui ne sont autres que le Président de la Cour
de Cassation, le Président du Conseil d'Etat et le Président de la Cour des Comptes. Le
Procureur Général est secondé par le Procureur Général de la Cour de Cassation, le
Commissaire Général de la loi et le Commissaire Général du Trésor Public. Le Premier
Président et le Procureur Général de la Cour Suprême sont nommés par décret pris en Conseil
des Ministres sur proposition du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice après consultation
du Conseil Supérieur de la Magistrature. Les autres membres et les auditeurs sont nommés par
décret pris également sur proposition du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice.

En tant que juridiction, un service de greffe dirigé par un Greffier en Chef fonctionne auprès
de la Cour Suprême.

CHAPITRE II : LA COUR DE CASSATION PROPREMENT DITE

 La Cour de cassation, gardienne de l’égalité devant loi

Elle est la juridiction nationale unique et sédentaire, siégeant à Antananarivo que le législateur
a placée au sommet de la hiérarchie judiciaire, pour apprécier, en partant des faits

43
souverainement constatés par les juges du fond, la légalité des jugements et arrêts rendus en
dernier ressort par les cours et tribunaux et casser les décisions dont les dispositions sont
entachées d’une violation de la règle de droit.
Cour régulatrice de droit, ayant pour mission essentielle d’assurer l’unité du droit national, par
l’unité de la jurisprudence, et de réaliser ainsi, l’égalité effective des citoyens devant la loi, la
cour de cassation ne peut en aucun cas connaître du fond des affaires soit lorsqu’elle exerce
son contrôle de légalité, soit même après avoir rendu un arrêt de censure.
Elle a en effet, en règle général, l’obligation, lorsqu’elle casse l’arrêt qui lui est déféré, de
renvoyer, pour qu’il soit fait droit, la cause et les parties, devant une même juridiction de
fond, de même ordre et de même degré que celle ayant rendu l’arrêt cassé.
Ces particularités font dire traditionnellement que la cour de cassation « juge les arrêts et non
les procès ». Elle tient donc pour constant les faits reconnus par les juges et les interprétations
qu’ils ont données aux conventions d’après l’intention des contractants ; elle n’a qu’à
rechercher si, en présence de ces éléments, admis comme certains, la loi a été exactement
appliquée.
Pour effectuer ce contrôle, la cour de cassation doit évidemment interpréter la loi, si le sens de
celle-ci est douteux et, lorsque son sens est clair, dire si celle-ci était ou non applicable au
litige. Et sa mission de cour régulatrice du droit l’oblige à avoir une jurisprudence stable,
quant au sens et à la portée de la règle de droit.

 La cour de cassation est-elle un troisième degré de juridiction ?

Il est d’usage d’affirmer que la cour de cassation n’est pas un troisième degré de juridiction.
Cette expression laisse entendre que la cour régulatrice n’est pas une juridiction. Or, le juge
de cassation demeure un juge, même s’il ne juge qu’en droit. Il n’est pas nécessaire d’avoir
pleine juridiction pour être une juridiction (tribunal…)

Les pourvois en cassation constituent sa fonction essentielle, l’analyse est inséparable de


l’étude du pourvoi en cassation.

Un pourvoi en cassation se fait soit contre une décision rendue en appel soit contre une
décision rendue en première instance si celle-ci a été rendue en premier et dernier ressort.

Le pourvoi n’a pas d’effets dévolutifs contrairement à l’appel. L’effet dévolutif c’est le fait
que la cour d’appel va rejuger l’affaire en fait et en droit. Le pourvoi n’est pas dévolutif, la
cour de cassation ne juge pas les faits elle juge seulement le droit. Par ailleurs le pourvoi en
cassation n’a pas d’effet suspensif.

Section 1 : Le rôle technique de la cour de cassation


Paragraphe 1 : Rôle de la cour de cassation

La cour de cassation a un double rôle, qui se complètent l’un et l’autre, elle est à la fois le
juge du droit et elle a un rôle d’unification du droit. Parce qu’elle est le juge du droit, la cour
de cassation a pour effet d’unifier la règle de droit, l’interprétation de la règle (la
jurisprudence).
Paragraphe 2 : Les techniques de cassation

Il faut comprendre qu’il existe 3 questions distinctes lorsqu’on saisit un juge d’un litige :

44
- La matérialité des faits, c’est le rôle pour le juge d’établir une version judiciaire
des faits.

- La qualification des faits, c’est faire rentrer des faits dans une catégorie
juridique à partir de certains critères pour en déduire l’application d’un régime, d’une règle de
droit. Cette étape relève en principe des juges du fond mais pour certaines notions importantes
la cour de cassation s’autorise elle-même à contrôler la qualification

- L’interprétation de la loi applicable aux faits, cette étape appartient à la fois au


juge du fond mais aussi à la cour de cassation, c’est d’ailleurs le rôle principal de la cour de
cassation.
Paragraphe 3 : Les principaux cas d’ouverture à cassation

- La violation de la loi, elle considère que les juges d’appel ont violé la loi. Les
juges du fond ont mal interprété la loi, ils ont fait par exemple un contre-sens, ou ont mal
appliqués la loi, une loi qui n’était pas applicable en espèce ou la cour de cassation peut
considérer qu’ils ont mal qualifiés les faits.

- Le manque de base légale, c’est quand la cour de cassation considère que l’arrêt
attaqué n’est pas assez suffisant en fait pour que la cour de cassation puisse exercer son
contrôle. Ou elle considère que certains aspects devaient être vus mais n’ont pas été vus par
les juges du fond.

- La contradiction (défaut de motif), c’est lorsque la décision attaqué présente une


incohérence, c'est-à-dire 2 ou plusieurs propositions juridiques qui sont incompatibles.

- Le défaut de réponse à conclusion, c’est lorsque le juge dont la décision est


attaqué n’a pas répondu à toutes les questions présentée par l’une des parties.

- Raison d’incompétence, lorsque la décision a été rendue par une juridiction non
compétente, c’est aussi la question du vice de forme, c’est un défaut de procédure.

Section 2 : L’organisation de la cour de cassation

La cour de cassation est présidée par le président de la cour de cassation, choisi parmi les
Magistrats les plus anciens dans le grade le plus élevé de l'ordre judiciaire en poste à la Cour
Suprême.

Elle est composée des Chambres: civile et d'immatriculation, des Chambres: commerciale et
sociale, Chambres: pénale et formation de cassation toutes Chambres réunies.

Chacune des Chambres comprend:

1. un Président de Chambre;

2. des Conseillers;

45
3. un Greffier de Chambre.

Les Magistrats du siège de la Cour de Cassation sont affectés aux différentes Chambres par le
premier Président de la Cour Suprême sur proposition du Vice-président concerné et avis
conforme du Procureur Général de la Cour Suprême.

Chaque Chambre statue avec la participation de cinq Magistrats.

La Cour de Cassation, toutes Chambres réunies, est présidée par son Président. Elle
comprend tous les Présidents de Chambre et au moins deux conseillers de chaque Chambre.

Le parquet général de la Cour de Cassation est composé:

1. du Procureur Général de la Cour de Cassation, chef du parquet;

2. des Avocats généraux;

3. des Substituts généraux.

Le chef du parquet général de la Cour de Cassation seconde le Procureur Général de la Cour


Suprême. Il dirige et coordonne les activités des Avocats généraux et des Substituts généraux
de son parquet général qu'il répartit auprès des différentes Chambres de la Cour de Cassation.

Il représente en personne ou par ses Avocats généraux ou Substituts généraux le Ministère


Public de la Cour de Cassation.

Section 3 : Attributions de la Cour de cassation

La Cour de Cassation statue sur les pourvois formés en toute matière contre les décisions
définitives rendues en dernier ressort par les juridictions de l'ordre judiciaire.

Elle statue également sur:

1. les demandes en révision;

2. les demandes de renvoi d'une juridiction à une autre pour cause de

suspicion légitime ou de sûreté publique;

3. les règlements de juge entre juridictions n'ayant au-dessus d'elles aucune

juridiction supérieure commune;

4. les demandes de prise à partie contre une Cour d'Appel ou une juridiction entière
ainsi que contre un membre de la Cour Suprême;

5. les contrariétés de jugements ou arrêts en dernier ressort entre les mêmes parties et
sur les mêmes moyens rendus par différentes juridictions de l'ordre judiciaire.

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Section 4 : Les précisions sur le mécanisme du pourvoi

Lorsque la cour de cassation est saisie d’un pourvoi, sa mission est de contrôler que la
décision attaquée a bien appliqué le droit. La cour de cassation lorsqu’elle est saisie, elle a
deux choix, la première est que la cour de cassation considère que les juges du fond n’ont
commis aucune erreur de droit, dans ce cas la cour de cassation rejette le pourvoi, cela clos
définitivement l’affaire et c’est la décision qui avait été attaqué qui va s’appliquer .le
deuxième est que la cour de cassation considère que les juges du fond ont commis une erreur
de droit, elle casse la décision attaquée.
Paragraphe 1 : La décision de cassation avec renvoi

Après cassation, la Cour peut renvoyer l'affaire devant la juridiction qui doit en connaître au
fond.

Si la Cour admet le pourvoi formé pour incompétence, elle renvoie l'affaire devant la
juridiction compétente.

Si elle prononce la cassation pour autre cause, elle indique les dispositions qui ont été violées
et renvoie l'affaire soit devant la même juridiction autrement composée, soit une autre
juridiction de même ordre et de même degré.

Si le jugement ou l'arrêt est cassé pour contrariété avec une autre décision et que celle-ci est
maintenue, la cause est définitivement jugée et il n'y a pas lieu à renvoi.

Paragraphe 2 : La décision de cassation sans renvoi

Lorsque la cassation prononcée n'implique pas qu'il soit à nouveau statué sur le fond, la Cour
casse sans renvoi.

Il y a lieu encore à cassation sans renvoi lorsque, en matière civile, les faits tels qu'ils ont été
souverainement constatés et appréciés par les juges du fond permettent d'appliquer la règle de
droit appropriée.

II y a aussi lieu à cassation sans renvoi lorsqu'en matière pénale, la peine qui a été prononcée
en application d'une fausse interprétation de la loi ou d'une erreur de droit n'est pas supérieure
à la peine légalement encourue. Cette disposition ne s'applique que si le minimum et le
maximum de la peine résultant des dispositions qui auraient dû être appliquées sont identiques
à ceux des dispositions qui ont été appliquées.

Il y a lieu également à cassation sans renvoi lorsque les faits tels qu'ils ont été retenus par les
juges du fond ne constituent pas une infraction pénale.

Paragraphe 3 : La décision de rejet

Lorsqu'une demande en cassation faite pour violation de la loi aura été rejetée, la partie qui
l'avait formée ne pourra plus se pourvoir en cassation dans la même affaire.

Le demandeur en pourvoi qui succombe sera condamné envers la partie adverse à une
indemnité égale au montant de l'amende prévue suivant le cas aux articles 42 et 66 de la
présente loi.

47
L'amende et l'indemnité sont acquises de plein droit même si l’arrêt a omis de la prononcer.

L'arrêt comporte exécution forcée pour le paiement de l'amende et de l'indemnité. Lorsque le


demandeur obtient la cassation, l'amende consignée lui est rendue sans aucun délai, quand
bien même la restitution n'aurait pas été formellement ordonnée.

Paragraphe 4 : Le pourvoi dans l’intérêt de la loi

En toute matière, le Procureur Général de la Cour de Cassation pourra, soit d'office, soit sur
ordre du Ministre de la Justice, et nonobstant l'expiration des délais, former pourvoi en
cassation, mais seulement dans l'intérêt de la loi.

Dans ce cas, la Cour statuera sans renvoi et sa décision n'aura aucun effet entre les parties.

DEUXIEME PARTIE : LE PERSONNEL JUDICIAIRE

CHAPITRE I : LES MAGISTRATS

Les magistrats sont des personnes qui coopèrent au service public de la justice. Ils font donc
partie du personnel judiciaire. Dans le cadre de notre étude, nous ne parlerons que des
magistrats du corps judicaire lesquels sont intégrés dans la fonction publique. Dans le cadre
des diverses juridictions, il existe dans des juridictions d’exception des juges consulaires ou
assesseurs qui ne sont pas des juges professionnels.
Il y a donc lieu ici de préciser la situation des magistrats du corps judiciaire qui composent les
cours et les tribunaux. S’agissant de ces magistrats, la distinction entre le siège et le parquet
présente une certaine importance. En effet, les différentes attributions des magistrats du siège
et celles du parquet se constatent.
Les magistrats du siège ont à juger les affaires donc doivent bénéficier des règles tendant à
garantir leur indépendance.
Les magistrats du parquet sont chargés, en qualité d’agents du pouvoir exécutif auprès des
tribunaux, de représenter les intérêts de la société.
De l’exposé des motifs de l’ORDONNANCE N° 2005-005 du 22 mars 2006 portant loi
organique relative au statut de la magistrature (J.O. n° 3 020 du 25/03/06, p. 1847)
modifiée par Loi organique n° 2007-039 du 14 janvier 2008 (J.O. n° 3173 du 19/03/2008
p. 1201), il ressort que :

« La mission que s’est assigné le ministère de la Justice est d’assurer une justice saine,
équitable, impartiale, respectueuse des droits de l’Homme et sécurisante pour les
investissements.
Nul n’ignore que la Justice joue un rôle primordial dans la restauration de l’Etat de droit et de
la bonne gouvernance.
A cet effet, la Justice doit être dotée d’une magistrature forte, compétente et indépendante qui
a l’autorité pour faire appliquer les lois ».

48
Nous allons d’abord parler des magistrats du siège.

I.- LES MAGISTRATS DU SIEGE


Ce sont des juges : ils ont en effet à rendre des décisions de justice, celles-ci étant
évidemment précédées de l’instruction des affaires, période au cours de laquelle ils ont à jouer
(tout au moins certains d’entre eux) un rôle important.
Certains dispositions tendent à assurer la protection du juge contre certains risques de
pression. Elles ne doivent point faire oublier celles qui ont pour objectif la protection des
justiciables contre la partialité éventuelle des juges.
Paragraphe 1 : LA PROTECTION DU JUGE
1.- L’inamovibilité

Les magistrats du siège sont inamovibles. Ils occupent les postes dont ils sont titulaires en
raison de leur grade ; ils ne peuvent recevoir sans leur consentement, aucune affectation
nouvelle sauf nécessité de service dûment constatée par le Conseil Supérieur de la
Magistrature (art.9).
( Consitution- article 109.- Les Magistrats du siège sont inamovibles; ils occupent les postes
dont ils sont titulaires en raison de leur grade; ils ne peuvent recevoir sans leur
consentement, aucune affectation nouvelle, sauf nécessité de service dûment constatée par le
Conseil Supérieur de la Magistrature).

Les magistrats sont inamovibles. Cette formule signifie d’abord que les magistrats du siège ne
peuvent pas être déplacés sans leur consentement, même en avancement.

C’est une garantie d’indépendance relativement importante mais insuffisante.

Elle signifie en même temps que des mesures disciplinaires, en particulier des mesures de
destitution, suspension ou déplacement d’office, ne sauraient résulter de la seule volonté du
pouvoir exécutif : de telles mesures supposent en effet une décision du Conseil Supérieur de
la Magistrature compétente pour statuer comme Conseil de Discipline des magistrats. Ils
doivent alors pouvoir exercer leur fonction en toute liberté notamment vis-à-vis du pouvoir
politique. Ils ne peuvent être affectés à un autre poste contre leur gré sauf pour des besoins de
service constatés par le Conseil supérieur de la magistrature. Ils ne peuvent donc être mutés
ailleurs parce que leurs décisions judiciaires ont par exemple déplu en haut lieu.

2.- L’avancement
Il ne faut pas seulement faire en sorte que le magistrat du siège ne puisse faire l’objet de
sanctions sur l seule décision du pouvoir exécutif. Eu égard à la hiérarchie au sein du corps
judiciaire, il faut en outre que ledit pouvoir ne puisse favoriser tel ou tel magistrat par le biais
de promotions au sein du corps judiciaire, d’où l’importance des règles relatives à
l’avancement.

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Autrement dit, comme tout fonctionnaire, les magistrats ont vocation à faire carrière, c’est-à-
dire à occuper des postes de plus en plus élevés dans la hiérarchie judiciaire. Le risque est que
le pouvoir politique exerce des pressions sur les magistrats du siège en leur promettant des
promotions intéressantes et rapides.

Art. 36. - La hiérarchie des magistrats comporte quatre grades correspondant respectivement
aux fonctions suivantes :

Premier grade :
1° premier président et procureur général de la Cour Suprême ;
2° président du Conseil d’Etat et Président de la Cour des Comptes,
3° procureurs généraux à l’administration centrale du Ministère de la Justice ;
4° commissaire général de la loi du Conseil d’Etat et commissaire général du Trésor
public de la Cour des Comptes ;
5° premiers présidents et procureurs généraux de Cour d’Appel ;
6° présidents de chambre et avocats généraux de la Cour Suprême ;
7° conseillers de première classe et substituts généraux de la Cour Suprême ;
8° avocats généraux à l’Administration centrale du Ministère de la Justice ;
9° présidents de chambre et avocats généraux de Cour d’Appel ;
10° président et procureur de la République d’un Tribunal de première classe.

Deuxième grade :
1° conseillers de deuxième classe à la Cour suprême ;
2° substituts généraux à l’Administration centrale du Ministère de la Justice ;
3° conseillers et substituts généraux de Cour d’Appel ;
4° présidents et procureurs de la République d’un tribunal de deuxième classe ;
5° présidents et commissaires de tribunal administratif et de tribunal financier.

Troisième grade :
1° auditeur de première classe au Conseil d’Etat et à la Cour des comptes de la Cour
Suprême ;
2° substituts à l’Administration centrale du Ministère de la Justice ;
3° juges, juges d’instruction, juge des enfants, substituts d’un tribunal de première
classe ;
4° conseillers et substituts de tribunal administratif et de tribunal financier.

Quatrième grade :
1° auditeur de deuxième classe au Conseil d’Etat et à la Cour des Comptes de la Cour
Suprême ;
2° juges, juges d’instruction, juges des enfants, substituts d’un tribunal de 2ème classe.

Stagiaire :
Il peut être délégué à un poste du 4ème grade.

Des nominations à la suite peuvent être effectuées dans la limite des postes budgétaires et
nonobstant l’absence des postes de fonctions.

Art. 38. - Chaque grade comporte les échelons suivants :


1° Premier grade : échelon unique ;
2° Deuxième grade : trois échelons ;

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3° Troisième grade : quatre échelons ;
4° Quatrième grade : quatre échelons ;

Art. 40. - Nul ne peut être promu à un grade supérieur que s’il est inscrit au tableau
d’avancement.
Il ne peut être inscrit au tableau d’avancement s’il ne compte dans l’année pour laquelle le
tableau est dressé six années d’ancienneté dans le grade auquel il appartient.
Il ne peut être promu qu’à l’une des fonctions du grade immédiatement supérieur à celui
auquel il appartient.
Nonobstant les dispositions des alinéas précédents, le magistrat ayant obtenu le diplôme de
docteur en droit bénéficie d’une bonification d’ancienneté de cinq ans.

Paragraphe 2 : LA PROTECTION DES JUSTICIABLES

S’agissant de cette protection, il est possible de distinguer entre des mesures préventives et
des sanctions.

1.- Mesures préventives


Afin d’éviter que les justiciables aient à redouter quelque partialité de la part des magistrats
ayant à connaître de leurs affaires, ont été prévues des incompatibilités et des incapacités.

a- Incompatibilités

Un magistrat du corps judiciaire ne peut en principe exercer que sa fonction de magistrat.


Celle-ci est incompatible avec une autre fonction publique, ou une profession civile,
commerciale ou salariée.

Art. 10. - L’exercice des fonctions de magistrat est incompatible avec toute activité au sein
d’un parti ou organisation politique, l’exercice de tout mandat public électif ou de toute autre
activité professionnelle rémunérée.
Toutefois, des dérogations individuelles peuvent être accordées aux magistrats, par décision
du Ministre de la Justice, pour exercer des fonctions ou activités qui ne seraient pas de nature
à porter atteinte à la dignité du magistrat et à son indépendance. La demande de dérogation
doit être revêtue de l’avis des chefs de cour en ce qui concerne les magistrats relevant de leur
autorité.
Les mêmes dérogations peuvent être accordées aux chefs de la Cour Suprême et aux Chefs
des Cours d’Appel par le Ministre de la Justice.

En particulier, une activité est expressément exclue par les textes : celle qui consiste dans
l’exercice dans l’exercice d’un mandat au Parlement, toute activité salariée, toute activité au
sein d’un parti politique.

Il existe cependant certaines exceptions à l’interdiction faite aux magistrats d’exercer d’autres
activités. C’est qu’en effet, il est des activités qui ne sont guères susceptibles de porter atteinte
à l’indépendance de celui qui les exerce. C’est ainsi que « les magistrats peuvent, sans
autorisation préalable, se livrer à des travaux scientifiques, littéraires, artistiques, et
d’enseignement ». (Art. 11)

51
Par ailleurs l’art. 13 prévoit que Le magistrat dont le conjoint voudrait exercer ou exercerait
une profession commerciale, ne pourrait commencer ou continuer l’exercice de ses fonctions
qu’après autorisation donnée par arrêté du Ministre, compte tenu notamment du régime
matrimonial des époux, de la nature du commerce et du lieu de son exercice.

b- Incapacités

Certaines de ces incapacités sont générales en ce sens qu’ils jouent pour tout procès ; c’est
ainsi qu’un magistrat ne saurait plaider ou consulter.

D’autres sont simplement relatives. Elles ne jouent qu’à l’occasion d’un procès.

D’abord, selon l’art. 14. - Il est interdit aux magistrats de se charger, sous quelque forme et
devant quelque juridiction que ce soit, de la défense des parties.
Un plaideur peut se voir reconnaître un droit de récusation, lequel lui permettra de faire
écarter un juge de la juridiction saisie. Les cas de récusation sont nombreux : existence d’un
intérêt à la contestation d’un juge ou de son conjoint, juge ou son conjoint parent ou allié de
l’une des parties ou de son conjoint jusqu’au degré de l’oncle ou de neveu inclusivement.

Art. 15. - Les parents et alliés jusqu’au degré d’oncle ou de neveu inclusivement ainsi que le
conjoint ne pourront être simultanément membres d’un même tribunal ou d’une même cour,
soit comme juges, soit comme membres du Ministère Public ou comme greffiers.
Néanmoins, des dispenses pourront être accordées par l’acte de nomination ou par acte
postérieur.
En cas d’alliance survenue depuis la nomination, celui qui l’a contractée ne pourra continuer
l’exercice de ses fonctions sans obtenir une dispense du Ministère de la Justice.
Dans le cas où une dispense est accordée, les deux magistrats parents ou alliés ne pourront
siéger dans une même Chambre.

Art. 16. - Ne pourra, à peine de nullité, être appelé à composer une juridiction tout magistrat,
quand l’un des conseils représentant ou assistant l’une des parties intéressées au procès ou la
partie elle-même, lui est conjoint, parent ou allié jusqu’au troisième degré inclusivement.
Ces dispositions ne s’appliquent qu’aux magistrats du siège.

Aux termes de l’article 17 du Code de Déontologie, le magistrat doit veiller à ce que les
membres de sa famille, ses relations sociales, tout groupement ou association n’interfèrent
dans ses activités professionnelles.
L’article 18 d’ajouter que le magistrat ne doit pas abuser de sa fonction pour favoriser ses
intérêts personnels, aux yeux des membres de sa famille ou de ses relations.
Il ne doit ni donner, ni permettre à d’autres de donner l’impression qu’une quelconque
personne est dans une position spéciale inappropriée lui permettant d’influencer un magistrat
dans m’exercice de ses fonctions.

La procédure de récusation est règlementée aux articles 43 à 52 du Code de Procédure Civile.


Il convient de signaler qu’en dehors de la récusation à l’initiative ce l’une des parties, l’article
44 du même Code prévoit que : Tout juge qui sait que l’une des causes de récusation existe
entre lui et l’une des parties, doit la déclarer au premier président de la Cour d’appel. Il sera
décidé en assemblée générale s’il y a lieu ou non à abstention.

52
Mais le juge qui suppose en sa personne une cause de récusation ou estime en conscience
devoir s’abstenir se fait remplacer par un autre juge.
Il faut signaler ensuite qu’un plaideur peut parfois obtenir le renvoi à une autre juridiction (il
ne s’agit plus seulement alors de faire écarter tel juge de la juridiction saisie de l’affaire, mais
d’obtenir le dessaisissement de celle-ci, alors pourtant qu’elle est normalement compétente
pour connaître du procès), (Art.95 et suivants de la loi organique n°2004-036 du 1er octobre
2004 sur la Cour Suprême : « ... la Cour peut cependant ordonner le renvoi dans l'intérêt
d'une meilleure administration de la justice ».

2.- Sanctions
a. Sanctions disciplinaires
Les magistrats s’exposent à des sanctions en cas de faute disciplinaire.
Les sanctions prévues vont de l’avertissement à la révocation avec suppression des droits
éventuellement acquis à pension d’ancienneté ou proportionnelle.
Art. 56. - Tout manquement par un magistrat aux devoirs de son état, à l’honneur, à la
délicatesse ou à la dignité ainsi que toute violation grossière équipollent au dol des
dispositions légales constitue une faute disciplinaire.
Art. 58. - Les sanctions disciplinaires applicables aux magistrats sont :
1° l’avertissement ;
2° le blâme ;
3° la radiation du tableau d’avancement ;
4° la réduction de l’ancienneté ;
5° l’abaissement d’échelon ;
6° la suspension de solde ;
7° l’exclusion temporaire de fonction ;
8° la rétrogradation ;
9° la retraite d’office ;
10° la révocation sans suppression des droits à pension ;
11° la révocation avec suppression des droits éventuellement acquis à pension
d’ancienneté ou propositionnelle.

L’impérieuse nécessité d’assurer l’indépendance des magistrats qui ont à juger commande de
ne pas laisser aux autorités politiques le pouvoir de prendre elles-mêmes de telles sanctions.
Aussi ce pouvoir est-il attribué au Conseil Supérieur de la Magistrature compétente pour
statuer comme Conseil de Discipline des magistrats.

En définitive, le rôle du pouvoir exécutif en la matière est extrêmement limité : sans doute
incombe-t-il au Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, de saisir le CSM en vue
d’éventuelles sanctions, mais la décision disciplinaire ne peut être prise que par le CSM lui-
même, le ministre n’étant plus chargé que de son exécution.

b.- Responsabilité des magistrats

Il ne peut être question ici de faire jouer contre les juges le droit commun de la responsabilité
civile : il s’agit en effet de protéger l’indépendance de ces magistrats.

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Il a fallu toutefois prévoir la possibilité pour les plaideurs de demander la réparation du
préjudice consécutif à la violation, par le juge, de ses devoirs professionnels. C’est la
raison pour laquelle le Code de Procédure a règlementé aux articles 53 à 63, une
procédure dite de prise à partie utilisable en cas de dol, fraude, concussion, déni de
justice, et d’une manière générale, de faute lourde professionnelle.

II. LES MAGISTRATS DU PARQUET ou LE MINISTERE PUBLIC

On parle de magistrature du parquet ou encore de magistrature debout, c’est que les


magistrats du parquet se lèvent pour prendre la parole à l’audience, alors que les juges,
dits magistrats du siège demeurent assis. Ce sont les magistrats du parquet qui constituent
ce que l’on appelle le ministère public.
Les membres du ministère public sont recrutés de la même manière que les magistrats du
siège, et l’on retrouve en ce qui les concerne les mêmes incompatibilités et règles
d’avancement : cela ne saurait surprendre dans la mesure où ils sont des magistrats.
Toutefois, s’ils sont des magistrats, ils ne sont pas des juges : ils sont en effet les agents
du pouvoir exécutif auprès des tribunaux. Cela explique une organisation spécifique et
certaines particularités de leur statut qu’il convient d’examiner avant de préciser les
attributions.

Paragraphe 1 : Organisation du Ministère Public et statut des Magistrats du Parquet

1.- Composition du ministère public


Il n’existe de ministère public organisé qu’auprès des juridictions de droit commun et de
la Cour de Cassation.
Près les tribunaux de première instance, le ministère public comprend un procureur de la
République et un ou plusieurs substituts.
Près les cours d’appel, le parquet composé d’un procureur général d’un ou plusieurs
avocat généraux et d’un ou plusieurs substituts du procureur général.
En ce qui concerne la Cour de Cassation, le ministère public est représenté par un
procureur général, des avocats généraux et ou de substituts généraux.

En revanche, il n’existe pas de parquet organisé auprès des juridictions d’exception


d’ordre civil.

2.- Caractères du ministère public

Les magistrats du parquet constituent un corps hiérarchisé, indivisible et indépendant des


cours et tribunaux.

- Ils constituent tout d’abord un corps hiérarchisé

Les membres du ministère public sont en effet des agents du pouvoir exécutif et dépendent
donc étroitement du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, lequel se trouve au sommet de
la hiérarchie. Cette hiérarchie entraîne une subordination autorisant le supérieur à donner aux
magistrats du parquet placés sous son autorité des instructions relatives au fond de leur
activité. C’est ainsi que le Garde des Sceaux peut donner l’ordre au chef du parquet
compétent ( PGCCass, PGCA , PR) d’exercer une action ou de déposer des conclusions
écrites dans tel ou tel sens ; de même le chef d’un parquet a vocation à donner des ordres à

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tous les membres du ministère public exerçant dans le ressort de la juridiction à laquelle il est
rattaché, et il pourrait même se substituer à l’un de ces membres si celui-ci n’exécutait pas ses
instructions : au demeurant, le chef hiérarchique est considéré comme exerçant toutes les
attributions du ministère public, les autres membres n’étant que ses délégués.
En raison de la subordination de tout magistrat du parquet à son supérieur hiérarchique, le
premier doit exécuter les ordres du second. La nécessité de respecter les instructions reçues
connaît cependant un tempérament remarquable qui résulte de l’application de la règle
traditionnelle selon laquelle « si la plume est serve, la parole est libre ». Cette règle signifie
que si dans ses conclusions écrites, un membre du ministère public doit respecter les
instructions de son supérieur, il peut, oralement, développer un point de vue contraire auxdites
instructions (et donc à celui de ses conclusions écrites !). C’est qu’en effet, il ne serait guère
admissible qu’un magistrat fût tenu de parler contre ses options personnelles. La règle est
actuellement exprimée comme suit : « à l’audience, leur parole est libre ».

- Les magistrats du parquet constituent ensuite un corps indivisible


L’indivisibilité du corps en question signifie que chaque membre du parquet représente le
ministère public. C’est dire que les membres d’un même parquet peuvent se remplacer les uns
les autres au cours d’un même procès. Il y a là une différence importante par rapport aux
magistrats du siège : une juridiction doit être composée des mêmes juges du début des débats
au prononcé de la décision.

- Les magistrats du parquet constituent enfin un corps indépendant des cours et


tribunaux :
sans doute chaque membre du ministère public est-il attaché à une juridiction mais celle-ci ne
saurait par exemple lui adresser un blâme, ni même lui donner un ordre quelconque, si ce
n’est lui demander de conclure à l’audience ( en toute liberté d’ailleurs).

3.- Statut des magistrats du parquet


Les membres du ministère public sont des magistrats. Ils font partie, de même que les
magistrats du siège, du corps judiciaire, et à ce titre, ils sont soumis à un certain nombre de
règles qui s’appliquent à l’ensemble de ce corps. Il convient de relever au passage qu’un
magistrat, au cours de sa carrière, peut parfaitement passer du siège au parquet et inversement,
et cela en raison de l’unité du corps judiciaire.
Les membres du ministère public ne bénéficient pas de l’inamovibilité. Contrairement aux
magistrats du siège, ils sont amovibles ; ils peuvent donc en principe recevoir une affectation
nouvelle sans y avoir consenti.

Paragraphe 2 : Attributions du ministère public

55
Certaines de ces attributions sont extrajudiciaires : c’est ainsi que le ministère public est
chargé de la surveillance des officiers de l’état civil, des auxiliaires de la justice, de la
vérification de la tenue des minutes du jugement.
Le ministère public a également d’importantes attributions judiciaires.
Agent du pouvoir exécutif, le ministère public est chargé de représenter la Société, autrement
dit de défendre l’intérêt social, l’ordre public, auprès des juridictions. Pour préciser ce rôle, il
convient de recourir à une distinction classique consacrée par le code de procédure : « le
ministère public peut agir comme partie principale ou intervenir comme partie jointe ».
1.- La distinction
Lorsqu’il est partie jointe, le ministère public a simplement vocation à émettre un avis sir la
manière dont doit être réglé le procès, compte tenu de l’intérêt de la Société, qu’il a pour
mission de représenter. Il intervient donc dans un procès qui a pris naissance en dehors de lui
pour donner cet avis, et il le fait (ou peut le faire) par voie de « conclusions » (ou
« réquisitions »).
Lorsqu’il est partie principale, le ministère public apparaît comme un véritable plaideur (qui
agit pour le compte de la Société ou de certaines personnes que la loi lui confie la mission de
représenter), soit parce qu’il a pris lui-même l’initiative du procès (ou tout au moins qu’il se
présente avec la qualité de demandeur à l’instance), soit parce que le procès est dirigé contre
lui. On dit que le ministère public procède par voie d’action.
2.- Les conséquences de la distinction
Quand le ministère public est simplement « partie jointe », l’on peut dire que, malgré la
terminologie utilisée, il n’est pas une véritable partie au procès. Ce qui explique que s’il peut
être conduit à donner son avis, il n’a pas à accomplir les actes de procédure auxquels sont
normalement tenus les plaideurs et ceux-ci n’ont pas à lui signifier les actes qu’ils
accomplissent ; par ailleurs, il peut être récusé (comme un magistrat du siège), il prend la
parole le dernier, après que les avocats aient expliqué l’argumentation de leurs clients
respectifs ; enfin, il ne peut en principe exercer de voies de recours contre les décision rendues
contrairement à ses conclusions.
Quand le ministère public est partie principale, il peut alors être considéré comme une
véritable partie ; il signifie les actes de procédures à ses adversaires et reçoit la signification
des leurs, il ne peut pas être récusé (on ne récuse pas son adversaire), il prend la parole
comme le ferait tout autre plaideur (autrement dit le premier s’il est demandeur, le deuxième
s’il est défendeur), et il peut exercer des voies de recours contre la décision rendue si celle-ci
ne lui donne pas satisfaction.
3.- L’application de la distinction
a.- Le ministère public, partie jointe (voie de réquisition)
En matière civile, la voie de réquisition est la voie normale.
Pour que le ministère public puisse être en mesure de donner son avis relativement à une
affaire, il faut évidemment que le dossier de celle-ci lui soit communiqué, et à cet égard, il y a
lieu de distinguer entre trois séries de cas de communications.
-Dans certains cas, la loi impose la communication du dossier au ministère public (hypothèse
des « causes communicables» ou de communication obligatoire) :

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- Sont communiquées au Procureur de la République les causes suivantes, quand elles
sont pendantes, soit devant le tribunal de première instance, soit devant une de ses
sections :
- 1° Celles qui concernent l’ordre public, l’Etat, le domaine, les collectivités publiques,
les communes, les établissements publics, les dons et legs au profit des pauvres ;
- 2° Celles qui concernent l’état des personnes et les tutelles ;
- 3° Les déclinatoires sur incompétence ;
- 4° Les règlements de juges et les récusations et renvois pour parenté et alliance ;
- 5° Les prises à partie ;
- 6° Les causes concernant les personnes présumées absentes.
-Il est ensuite prévu une communication dite facultative : l’article 39 bis in fine dispose à cet
effet que Le Procureur de la République peut néanmoins demander communication de toutes
les autres causes dans lesquelles il estime son ministère nécessaire ;

-Il faut tenir compte enfin de la communication judiciaire : « le tribunal ou la section peut
ordonner d’office cette communication ». (art.39 bis in fine)

A la suite de la communication qui lui est faite du dossier, le ministère public est donc en
mesure de donner son avis sur la solution du litige, cela en principe dans le cadre de
conclusions (ou réquisitions) écrites ou orales. Cependant, le plus souvent, en pratique, tout au
moins lorsque le ministère public n’a pas demandé lui-même la communication,( et c’est le
cas le plus fréquent), l’intervention de celui-ci se limite à l’apposition, par un magistrat du
parquet, d’une signature sur le dossier et à une simple déclaration (à l’audience) selon laquelle
le représentant du ministère public s’en rapporte à justice.
b.- Le ministère public, partie principale (voie d’action)
La voie d’action est exceptionnelle en matière civile. Certains textes particuliers prévoit ce
pouvoir du ministère public d’agir comme partie principale (ex. :en matière de nullité de
mariage
Art. 41. - L’action en nullité absolue peut être exercée par les deux époux, par toute personne
qui y a intérêt et par le Ministère Public. LOI N° 2007-022 du 20 août 2007 relative au
mariage et aux régimes matrimoniaux
Par ailleurs, lorsque l’intérêt général est concerné, le Ministère Public peut agir en tant que
partie, par exemple : en matière familiale, contestation de mariage, modification d’un acte de
naissance ou dans des matières intéressant l’ordre public.

EXTRAITS CPC
TITRE V : DE LA COMMUNICATION AU MINISTÈRE PUBLIC

Art. 39. (Loi 66-022 du 19-12-66) - Le ministère public surveille l’exécution des lois, des
arrêts, des jugements et des ordonnances.
Il poursuit d’office cette exécution dans toutes les dispositions qui intéressent l’ordre public.

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En ce qui concerne les particuliers, il peut sur la demande qui lui en est faite, soit enjoindre
aux huissiers de prêter leur ministère, soit ordonner les ouvertures des portes, soit requérir la
force publique lorsqu’elle sera nécessaire.

Art. 39 bis. - Sont communiquées au Procureur de la République les causes suivantes, quand
elles sont pendantes, soit devant le tribunal de première instance, soit devant une de ses
sections :
1° Celles qui concernent l’ordre public, l’Etat, le domaine, les collectivités publiques, les
communes, les établissements publics, les dons et legs au profit des pauvres ;
2° Celles qui concernent l’état des personnes et les tutelles ;
3° Les déclinatoires sur incompétence ;
4° Les règlements de juges et les récusations et renvois pour parenté et alliance ;
5° Les prises à partie ;
6° Les causes concernant les personnes présumées absentes.

Le Procureur de la République peut néanmoins demander communication de toutes les autres


causes dans lesquelles il estime son ministère nécessaire ; de même le tribunal ou la section
peut ordonner d’office cette communication.
CHAPITRE II : LES AUXILIAIRES DE LA JUSTICE

Section 1 : Les avocats

1.- Le statut

Un certain nombre de personnes sont au service des plaideurs, coopèrent avec les magistrats
au service public de la justice. Ce sont les avocats.

Un avocat est une personne qui a pour profession de plaider en justice pour ses clients.
Traditionnellement, son rôle est de défendre ses clients, faire valoir leurs intérêts et les
représenter devant la justice. L'avocat, également appelé défenseur, doit faire bénéficier ses
clients de ses conseils avisés et rédiger les documents nécessaires aux traitements d'affaires
juridiques

Le statut de la profession d’avocat est aujourd’hui régi par la loi n° 2001-006 du 9 avril 2003
qui en fait une profession libérale, indépendante, mais fortement réglementée.

Les avocats exercent en effet une profession libérale et indépendante, qui leur permet
d’assurer librement la défense des citoyens devant les tribunaux.

Un cadre juridique contraignant existe cependant, qui vient réglementer l’exercice de la


profession selon un principe essentiellement corporatiste : les avocats sont regroupés en

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un barreau, administré par un Conseil de l’Ordre (l’Ordre étant l’assemblée des avocats
inscrits à un même barreau) qui a pour attributions (Article 9) :

1° de statuer sur l'inscription au tableau des avocats, sur l’omission du tableau décidée
d'office ou à la demande du Procureur général, sur l'admission au stage, ainsi que sur
l'inscription et le rang des avocats qui, ayant déjà été inscrits au tableau et ayant
abandonné l'exercice de la profession se présentant pour la rendre,

2° de maintenir les principes de probité, de désintéressement, modération et de confraternité


sur lesquels repose l'Ordre des avocats et d'exercer la surveillance que l'honneur et l'intérêt de
l’Ordre rendent nécessaires,

3° de veiller à l'exacte observation de leurs devoirs par les membres de l'Ordre, ainsi que la
défense de leurs droits et d'une façon générale, de traiter toute question concernant l'exercice
de la profession,

4° de gérer les biens de l'Ordre, administrer et utiliser les sources de l'Ordre pour assurer les
secours attribués à ses membres, à leurs veuves ou leurs enfants soit par prestations directes
soit par la constitution d'une caisse de retraite,

5° d'autoriser le bâtonnier à ester en justice, à accepter tous dons, et legs faits à l'Ordre, à
transiger ou à compromettre, à consentir toutes aliénations ou hypothèques et contracter tous
emprunts.

6° d'arrêter son Règlement intérieur,

7° de représenter la profession d'avocat auprès des pouvoirs publics au niveau national, ,

8° d'établir le programme de formation en vue de l'obtention du certificat d'aptitude à la


profession d'avocat,

9° de veiller à l'harmonisation des règles et usages de la profession d'avocat, .

10° de donner son avis sur tous les projets de textes législatifs ou réglementaires ou sur toute
question intéressant la profession
d'avocat.

Le Conseil de l’Ordre est composé de membres élus par l’assemblée générale des avocats qui
le composent, dont un président élu pour deux ans renouvelable, le bâtonnier.

Le bâtonnier représente l'Ordre des avocats dans tous les actes de la vie civile, il peut déléguer
tout ou partie de ses attributions aux organes du Barreau. (Article 10)

2.- L’accès à la profession d’avocat


L’accès à la profession d’avocat est soumis à diverses conditions d’âge, de nationalité, de
capacité et d’aptitude. Ainsi, l’obtention d’une maîtrise de droit et le passage d’un concours
conditionnent l’entrée des futurs avocats dans un Institut IFPA (Institut de formation à la
profession d’avocat), pour une formation à l’issue de laquelle l’élève-avocat doit réussir le

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CAPA (Certificat d’aptitude à la profession d’avocat) avant de se voir inscrire au tableau d’un
ordre et de pouvoir exercer pleinement sa profession.

Sa fonction fascine. Tout comme son art du discours et son goût prononcé pour la théâtralité.
L’avocat (profession libérale) exerce un métier culte, au même titre que le pompier ou
l’instituteur. En général, on distingue trois catégories d’avocats : les avocats d’affaires, dont
les clients sont des entreprises ; les pénalistes, qui défendent notamment les auteurs présumés
de crimes ou délits ; les spécialistes des affaires civiles (divorces, successions…) en droit
français.

Mais la plupart des jeunes avocats touchent un peu à tout et plaident aussi bien pour les
particuliers que pour les sociétés. Et si l’image de l’homme de loi, en toge noire, défendant
avec hargne la veuve et l’orphelin suscite toujours de nombreuses vocations, les avocats
pénalistes sont ceux qui gagnent le plus mal leur vie – exception faite de quelques ténors du
barreau ( droit français).

À l’inverse, depuis quelques années, le droit des affaires offre de bons débouchés. De
même, le droit de la Sécurité sociale, le droit des retraites ou le droit des brevets sont des
niches très porteuses .L’avocat peut ouvrir son propre cabinet, être collaborateur ou salarié.
Dans ce dernier cas, il n’a pas le statut de professionnel libéral et ne peut pas développer sa
clientèle personnelle.

Ses compétences

Défendre, aider, conseiller.

Formation et stage

A l’IFPA- 3ans

3.- La profession d’avocat


a)-" La profession d'avocat est une profession libérale et indépendante "
Aux termes de l’article 3, La profession d'avocat est incompatible avec les charges d'officier
public ou ministériel et la profession d'agent d’affaires, avec tout négoce et généralement
toute activité comportant un lien, de subordination incompatible avec la profession d'avocat.
Les avocats peuvent être associés, actionnaires et administrateurs de sociétés mais non
Gérants de société à responsabilité limitée ou Président Directeur Général d'une société
anonyme.

L'avocat exerce seul ou en société, il n'est pas titulaire d'un office ministériel et ses honoraires
sont fixés librement par accord avec le client. L'avocat peut tout à fait exercer sa profession à
titre de salarié d'un autre avocat.

Les avocats peuvent afficher une spécialisation. Il existe actuellement quatorze


spécialisations. Pour pouvoir en afficher une, il faut passer un examen et avoir exercé 4 ans
dans un cabinet ayant affiché la spécialisation requise. Mais cette spécialisation n'est pas
obligatoire et plus de la moitié des honoraires pratiqués concerne toujours le domaine
d'activité dit généraliste.

60
b)- les fonctions d’avocat

La profession d'avocat comprend donc non seulement les fonctions d'avocat mais aussi celles
de conseil juridique.

Les fonctions d'avocat :

L'avocat représente son client devant un tribunal. Cette fonction, appelée postulation, consiste
à accompagner les différents actes de la procédure : saisine du tribunal compétent, échange
des pièces communiquées au débat etc...
L'avocat assiste et défend son client par une plaidoirie. Il s'agit de l'exposé oral des arguments
destinés à faire triompher la cause du client.
L'assistance se manifeste également par l'aide que l'avocat apporte à son client pour accomplir
un acte de procédure (rédaction d'une assignation par exemple), participer à une expertise,
être présent lors de l'interrogatoire de l'inculpé par le juge d'instruction etc...

Les fonctions de conseil juridique :

Les activités de conseil consiste à donner des consultations, procéder à des formalités (ex :
enregistrement d'une vente d'un fonds de commerce), apporter son aide à des clients pour la
rédaction de déclarations (fiscales, par exemple), rédiger des actes sous seing privé (les
contrats), assister ou représenter son client devant un organisme public ou privé.
Toutefois, l'avocat ne dispose pas du monopole de toutes ces fonctions. D'autres personnes
comme les juristes d'entreprise ont le droit de les exercer.

c)- Le barreau et l'ordre

Tout avocat doit être inscrit au barreau qui désigne l'ensemble des avocats .

Seules ont droit au titre d'avocat les personnes inscrites au tableau de l'Ordre (Article 18)

Les avocats inscrits sur le tableau de l'Ordre peuvent représenter les parties devant toutes les
juridictions de Madagascar (Article 19).

Les avocats forment un Ordre doté de la personnalité morale et régi par les dispositions du
présent titre. L'Ordre est rattaché à la Cour d'appel d'Antananarivo.

Il est institué dans le ressort de chaque Cour d'appel une Section de l'Ordre dotée de la
personnalité civile et composée de :
un délégué du bâtonnier;
membres titulaires et suppléants dont le nombre sera fixé par le Règlement intérieur de
l'Ordre.(Article 12)

d)- Mission du métier : Avocat

Les missions de l'avocat sont toutes dirigées vers la défense des intérêts de son client dans un
processus judiciaire. L'avocat a un rôle partial. Si les deux principales fonctions de
l'avocat sont de représenter et de défendre ses clients, on peut identifier cinq missions:
• Représenter ses clients devant les organes de justice. Il parle au nom de ses clients devant les
tribunaux.

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• Défendre ses clients. Pour ce faire, l'avocat devra constituer un dossier, rédiger les pièces de
ce dossier, accompagner ses clients dans toutes leurs démarches chez le juge, intervenir et
plaider devant le tribunal.
• Assister ses clients dans leur prise de décisions, négocier avec les autres parties impliquées
dans le contentieux.
• Rédiger les actes nécessaires à la justice ou à son client pour arriver à la résolution du
conflit. L'avocat peut rédiger des actes dans les domaines les plus variés, un contrat de bail
par exemple ou un contrat de propriété intellectuelle. Etes-vous fait pour devenir Avocat ?
 Synonymes du métier : conseil, défendeur

Devenir Avocat : Qualités requises

Le métier d'avocat est très exigeant, il faut faire preuve de nombreuses qualités.
Le défenseur doit se montrer très organisé dans son travail et être capable d'assimiler
facilement une quantité très importante d'information car la Loi est vaste et parfois
compliquée. Le conseil doit avoir une capacité d'analyse et un esprit de synthèse développés.
L'avocat est mené par le désir de faire respecter la loi. Il doit être irréprochable, c'est pourquoi
l'éthique et la déontologie sont au centre de cette profession. Lors du serment que prononce le
futur avocat, il promet de faire preuve de « dignité, conscience, indépendance, probité et
humanité » dans l'exercice de ses fonctions. Le défenseur doit être digne de confiance et
respecter le secret professionnel vis-à-vis de ses clients.
Un avocat est également un orateur de grande qualité. Souvent considéré comme quelqu'un
d'éloquent, l'avocat doit convaincre son auditoire en usant d'argumentation et de logique.
L'une des qualités essentielles d'un bon défenseur est la vivacité d'esprit et la réactivité pour
savoir contrer les arguments de son adversaire, le procureur.
Les étudiants s'orientant vers cette carrière ne doivent pas négliger la dimension pédagogique
de la profession d'avocat. Ils devront conseiller leurs clients, leur donner des explications et
souvent les convaincre. Il joue parfois le rôle d'un médiateur, voire d'un psychologue.
D'ailleurs, l'avocat peut se trouver confronté à des situations très tendues ou même très dures,
il doit faire preuve de force de caractère.

Avocat : carrière / possibilité d’évolution :

En général, le défenseur débute dans la profession en tant que salarié, comme collaborateur
d'un cabinet. Avec l'expérience et l'acquisition d'un portefeuille de clients, il pourra ouvrir son
propre cabinet. Mais il faut plusieurs années d'expérience pour y parvenir. Au cours de sa
carrière, un avocat est souvent amené à se spécialiser dans un domaine précis, le droit pénal,
le droit territorial... ce qui lui confère une qualité d'expertise supérieure.

Situation du métier / contexte pour devenir Avocat

Avec la multiplication des lois et des réglementations due à la globalisation, les avocats sont
aujourd'hui très demandés. De plus, leur métier dépend des conflits, des contentieux, des
litiges entre les hommes, or, cela ne disparaitra jamais. Cependant, les avocats sont
généralement spécialisés et certains sont bien plus courtisés et bien mieux payés que d'autres.
Depuis des années, les avocats travaillant pour des entreprises sont très recherchés ils peuvent
être spécialistes du droit d'entreprise ou du droit des contrats par exemple.
Le prestige de la fonction attire de nombreux candidats. En effet, le métier d'avocat a

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longtemps été réservé au fils de bonne famille avant de devenir accessible à tous jusqu'à se
convertir en un symbole de l'ascenseur social, au même titre que le médecin. Le nombre
toujours croissant d'avocats crée des inégalités. De nos jours, certains avocats sont en
difficulté car il n'y a pas assez d'activités pour tous.

CHAPITRE III : LE NOTAIRE


Section 1 : Le rôle du notaire

Le notaire est un officier public et ministériel chargé de l’élaboration, de l’authentification et


de la conservation d’actes juridiques ayant une force juridique particulière.

Dans les actes les plus importants de la vie individuelle (testament, vente immobilière, etc.)
ou de la vie des affaires (opération de fusion, constitution de société, etc.), le recours à un
notaire permet de sécuriser les rapports juridiques entre les personnes et de garantir la valeur
des transactions réalisées. La loi prévoit d’ailleurs un recours obligatoire au notaire dans
certains domaines, comme en matière de contrat de mariage.

Le notaire est chargé de vérifier l’identité et la capacité des signataires, de s’assurer de la


réalité des renseignements essentiels contenus dans l’acte (afin par exemple de certifier la
propriété d’un bien), et d’empêcher l’adoption de clauses illégales. Le notaire possède en
outre un devoir de conseil dans la rédaction même de l’acte. En contrepartie des ces
formalités, l’acte passé devant notaire possède la qualité d’acte authentique, ce qui lui confère
une très grande force juridique, notamment en matière de preuve.

Le notaire est en outre chargé de conserver dans son office les originaux, appelés minutes, des
actes passés devant lui. Il doit également en délivrer des copies, qui sont
appelés grosses lorsqu’elles contiennent la formule exécutoire permettant leur mise à
exécution forcée, ou expéditions lorsqu’il s’agit de simples copies certifiées conformes à
l’original.

Section 2 : Les principes fondamentaux du notariat (type latin)


Paragraphe 1 : Le Notaire et sa fonction

Le notaire, professionnel du droit, est un officier public, nommé par l’État pour conférer
l’authenticité aux actes juridiques et contrats contenus dans les documents qu’il rédige et pour
agir comme conseiller en faveur des personnes faisant appel à son ministère.

Le notaire, tout en détenant l’autorité publique, exerce sa fonction de manière impartiale et


indépendante, en dehors de toute hiérarchie étatique.
Le ministère notarial, s’étendant à l’ensemble des activités juridiques du domaine non-
contentieux, assure la sécurité juridique à l’usager du droit, prévient les litiges éventuels, qu’il
peut résoudre par l’exercice de la médiation juridique et représente un instrument
indispensable à l’administration d’une bonne justice.

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Paragraphe 2 : Le document notarial

Les actes notariés, portant sur des opérations juridiques diverses, sont ceux que le notaire
authentifie. Leur authenticité porte sur la signature, sur le contenu et sur la date du document.
Ils sont conservés par le notaire lui-même et répertoriés.
Dans le respect constant de la loi, le notaire, lors de la rédaction des actes notariés, interprète
la volonté des intéressés et l’adapte aux prescriptions légales. A cette occasion, il vérifie
l’identité, la capacité et, le cas échéant, la validité des pouvoirs des parties. Il contrôle la
légalité des actes, tout en s’assurant que la volonté exprimée par les parties en sa présence a
été librement formulée, sans égard au support sur lequel ces actes notariés seraient rédigés.
Le notaire est le seul maître de la rédaction de ses actes. Il est libre d’accepter ou de refuser
tout projet à lui présenté ou bien d’introduire, en accord avec les parties, les modifications
qu’il juge pertinentes.

Les parties à un acte notarié ont le droit d’obtenir des copies de l’original déposé chez le
notaire. Les copies authentiques ont la même valeur que l´original. Le notaire pourra en
délivrer des copies aux personnes qui, d’après sa réglementation nationale, auraient un intérêt
légitime à en connaître le contenu.
Les actes notariés jouissent de la double présomption de légalité et d’exactitude de leur
contenu et ne peuvent être contestés que par la voie judiciaire. Ils sont revêtus de la force
probante et exécutoire.

L’intervention notariale s’étend aussi à la légalisation des signatures apposées par des
particuliers sur des documents sous seing privé ainsi qu’à la certification de la conformité des
copies à leurs originaux et toutes sortes d’activités prévues par une législation nationale.

Les actes notariés qui répondent aux principes ci-dessus énoncés devraient être reconnus dans
tous les Etats et y produire les mêmes effets probants, exécutoires et constitutifs de droits et
obligations que dans leurs pays d’origine.

Paragraphe 3 : L’organisation notariale

La loi nationale détermine la sphère de compétence de chaque notaire ainsi qu’un nombre de
notaires suffisant pour assurer convenablement leur mission.
La loi détermine aussi le lieu d’implantation de chaque office notarial, en garantissant une
répartition équitable sur tout le territoire national.
Les notaires doivent appartenir à un organe collégial. Un seul organisme composé
exclusivement de notaires assume la représentation du Notariat de chaque pays.
La loi de chaque État détermine les conditions d’accès à la profession notariale et l’exercice
de la fonction publique notariale. Elle établit à cet effet les épreuves ou examens considérés
nécessaires et exige en tout cas des candidats la maîtrise en droit et la qualification juridique.

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Paragraphe 4 : La déontologie notariale

La loi de chaque État détermine le régime disciplinaire des notaires sous le contrôle
permanent de l’autorité publique et des organes collégiaux.
Le notaire est tenu à la loyauté et à l’intégrité envers ceux qui sollicitent ses services, l’État et
ses confrères.

Le notaire, conformément au caractère public de sa fonction, est tenu au secret


professionnel.
Pour parvenir à l’équilibre nécessaire à la conclusion d’un contrat équitable, l’impartialité du
notaire s’exprime également par la prestation d’une assistance adéquate à l’égard de la partie
qui se trouve en état d’infériorité par rapport à l’autre.
Le choix du notaire appartient exclusivement aux parties.
Le notaire est tenu au respect des règles déontologiques de sa profession sur le plan tant
national qu’international.

Section 3 : les services apportés par le notaire

Paragraphe 1 : Les missions du notaire

Le notaire est un officier public nommé par le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, qui a
pour mission de conseiller les parties, de rédiger des actes authentiques dans le triple objectif
d’équilibre, d’efficacité et de sécurité juridique.
Ainsi, le notaire assure :
- un conseil personnalisé et un accompagnement à long terme
- la garantie de la rédaction efficace d’actes sécurisés respectueux de l’équilibre des intérêts
en présence
- un engagement de qualité, de transparence et de rapidité
- la coordination et le travail en équipe avec les autres professionnels
- la conservation des actes qu’il rédige

Paragraphe 2 : Le notaire rédige et reçoit des actes

Le notaire conçoit et rédige des actes intervenant dans toutes les disciplines du droit qui
régissent la vie des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. Ces actes

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prennent la forme d’actes authentiques, ce qui leur donne force probante , date certaine et
force exécutoire sur tout le territoire national.
La détention par le notaire du sceau de l’État donne aux actes authentiques le caractère de
l’autorité publique et la valeur d’un jugement. Le notaire constate officiellement le
consentement des parties et s’engage personnellement sur le contenu et la date de
l’acte authentique . Moyen de preuve efficace, facteur de transparence, ce dernier s’impose
aux contractants, il fait foi en justice et est exécutoire de plein droit et sa mise en œuvre forcée
peut être demandée. Sa conservation par le notaire renforce la sécurité juridique qu’apporte
aux clients l’acte authentique , ce qui permet au notaire d’en délivrer des copies.
Gardien de la mémoire, le notaire n’en a pas moins recours aux techniques les plus modernes
dans l’exercice de sa profession. Aujourd’hui, il utilise des systèmes Internet sécurisés, mis en
place par la profession, pour l’échange de documents dont la provenance, l’intégrité et la
confidentialité sont garantis. La numérisation et l’archivage électronique se sont substitués au
papier. L’acte notarié dématérialisé s’impose désormais avec toutes les qualités attachées à
l’authenticité.

Paragraphe 3 : Le notaire, conseil des particuliers


Le notaire conseille et met en œuvre les solutions les mieux adaptées aux besoins de sa
clientèle de particuliers, dont il est souvent le confident. Il intervient à tous les moments clés
de la vie familiale : à naissance, mariage, Pacs, succession, séparation. Chargé d’aplanir les
différends et d’éviter les conflits et contentieux entre les parties, le notaire est parfois conduit
à intervenir dans les rapports entre clients afin de trouver une solution à un problème, en
recourant à la conciliation ou à la médiation.

Paragraphe 4 : Le notaire, conseil des entreprises


Le notaire est également sollicité par les entrepreneurs et les entreprises pour lesquels il
assure, parfois en liaison avec d’autres professionnels du droit, des prestations dans des
domaines aussi variés que le conseil juridique ou fiscal, l’expertise ou l’audit, la transmission
d’entreprise ou le conseil patrimonial. Il accompagne au quotidien les entreprises dans leurs
démarches juridiques : constitution ou transmission de société, bail commercial, fiscalité…

Paragraphe 5 :Le notaire, conseil des collectivités locales


Doté d’une bonne connaissance du tissu économique et social local, le notaire est bien
souvent le seul juriste de proximité qui pourra accompagner les collectivités locales, pour leur
donner des conseils juridiques indépendant dans les domaines qui les concernent (immobilier,
urbanisme, rédaction d’actes…).

Paragraphe 6 : Le notaire, créateur de droit


Proche de ses clients, le notaire est en mesure d’apprécier leurs besoins et les moyens de les
satisfaire en rédigeant notamment des clauses contractuelles novatrices, dont certaines ont été
consacrées par le législateur. A ce titre, le notariat contribue à la formation du droit dans sa
pratique quotidienne, mais aussi par sa réflexion lors des Congrès annuels qui sont à l’origine
de réformes importantes, dont la dernière en date concerne les nouveaux droits du conjoint
survivant.

66
Section 2 : le statut du notaire : officier public et professionnel libéral

Professionnel du droit, le notaire est nommé par le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice.
La puissance publique lui délègue le pouvoir de conférer l'authenticité aux actes qu'il établit,
par sa signature et l'apposition du sceau de l'Etat.
Une déontologie stricte
Le notaire est soumis à une déontologie dont le respect est contrôlé par la chambre à laquelle
il appartient et par le procureur de la République.
Un tarif unique, fixé par l’Etat
La plupart de ses actes sont rémunérés selon un tarif fixé par décret et applicable de la même
manière sur tout le territoire et pour toutes les personnes.
Officier public et professionnel libéral
Le notaire doit en toute circonstance conjuguer l'intérêt de son client, le respect des droits
d'autrui et celui de la loi.
Le notaire exerce à titre libéral. Il a personnellement en charge la gestion de son étude. Il est
personnellement responsable de son activité envers ses clients.
Le notaire est par tradition spécialisé en droit de la famille et en droit immobilier. Mais son
champ d'intervention est plus vaste. Les notaires sont présents dans d'autres secteurs d'activité
tels le droit des sociétés, le droit de l'urbanisme, le droit des collectivités locales, les contrats
commerciaux, la fiscalité des entreprises ou encore le conseil patrimonial.

Section 3 : LES DOMAINES D'INTERVENTION DU NOTAIRE

Généraliste du droit, le notaire peut être amené à se spécialiser dans certaines disciplines
juridiques, afin d’assurer son devoir de conseil et de répondre à la diversité des situations
familiales et des stratégies patrimoniales des ménages et des entreprises.

Paragraphe 1 : Le notaire, conseil des familles

Mariage, donations, successions, le notaire est un spécialiste du droit de la famille. Il conseille


à tous les moments clefs de la vie personnelle et familiale : mariage, Pacs, achat à deux,
adoption, séparation, divorce, partage des biens, protection des personnes vulnérables,
donations, successions…
Il est toujours utile d’avoir recours à ses conseils, même quand bien même son intervention
n’est pas obligatoire. En effet, en fonction de la situation familiale ou patrimoniale de chacun,

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le notaire aide les particuliers à choisir les bonnes solutions, et à les mettre en œuvre, en toute
sécurité.

Paragraphe 2 : Le notaire spécialiste de l’immobilier


Le notaire est un professionnel particulièrement averti de l’immobilier. Il conseille ses clients
et rédige des actes de la vente immobilière la plus courante, à la transaction immobilière la
plus complexe.
En matière immobilière, le notaire est seul habilité à dresser des actes authentiques et à
pouvoir effectuer les formalités de publicité foncière au Bureau des Hypothèques.
Cette mission spécifique confiée aux notaires implique des contreparties importantes, à la
charge de la profession, notamment la création et à la diffusion d’informations statistiques sur
la situation du marché immobilier.
Il intervient autant en matière de droit immobilier, que de copropriété, d’urbanisme, de
construction, de société civiles immobilières, de fiscalité immobilière, de droit rural

CHAPITRE 4 : LE GREFFIER

Qu’est-ce qu’un greffier ?

Le rôle des greffiers. Le greffier est un fonctionnaire, technicien de la procédure et relevant


du statut particulier du cadre des services judiciaires, qui a pour fonction principale,
l'assistance du magistrat dans tous les actes de sa juridiction sous peine de nullité, et
l'authentification des actes juridictionnels.

Le greffier est l’auxiliaire de justice le plus proche du juge, puisqu’il est chargé tout au
long de l’instance judiciaire de garantir le respect et l’authenticité de la procédure.

À l’exception des greffiers des tribunaux de commerce, qui sont des officiers ministériels
titulaires d’une charge, les greffiers des juridictions judiciaires sont des fonctionnaires
relevant du ministère de la Justice, recrutés par concours et formés à l’École nationale des
greffes. Ils sont divisés en deux corps : les greffiers et les greffiers en chef.

Outre une fonction d’encadrement des agents d’exécution, les greffiers sont responsables du
bon déroulement de la procédure et de l’authenticité des actes établis par les magistrats
au cours du procès. A ce titre, ils informent les parties, contrôlent l’écoulement des délais,
dressent les procès-verbaux, rédigent certaines décisions et s’assurent du respect par le juge
du formalisme des actes juridictionnels. Leur présence est obligatoire à l’audience, de même
que leur signature sur les décisions juridictionnelles du juge.

Le greffe est également chargé de la tenue de certains registres, comme le répertoire


général, qui comprend l’intégralité des affaires enrôlées, ou le registre d’audience, appelé
aussi « plumitif ».

Les greffiers en chef possèdent en outre certaines attributions particulières, comme la


délivrance de certificats de nationalité ou le contrôle des comptes de tutelle, ainsi qu’une
fonction fondamentale d’encadrement et de gestion de la juridiction. Ils sont en effet

68
responsables du fonctionnement des services du greffe, de la gestion de son personnel, et du
budget de fonctionnement de la juridiction dont ils assurent la préparation.

Greffier : rôle et responsabilités

Les fonctions du greffier consistent notamment à recevoir les serments ou affirmations


solennelles, lancer les assignations de témoins, autoriser les modes spéciaux de signification,
assister le juge lors des séances, vérifier et approuver les frais judiciaires, y compris les
honoraires de huissiers.

La loi confère au greffier certains pouvoirs :


- Enregistrement de la comparution ou le défaut des défendeurs
- Ajournement de la séance lorsque le juge est absent ou incapable d’agir.

Au moins une fois l’an, le greffier doit aussi transmettre au ministre de la Justice et au chef de
juridiction un rapport des activités de la cour.

LE RÔLE DU GREFFIER AUDIENCIER

Lorsque nous entrons dans une juridiction avant de saisir le juge, nous saisissons le Greffier
pour lui exposer notre problème et la sortie nous le saisissons afin qu'il nous délivre les actes
qui découlent de la résolution de notre problème. C'est pourquoi l'on a l'habitude de dire que :
« le Greffier est la porte d'entrée et de sortie de la juridiction.». Cependant, entre le Greffier et
le juge, se trouve un bonhomme jouant le rôle de relais entre ce dernier : c'est le Greffier
audiencier. Qui est-il ?
Nous pourrons dire pour mieux appréhender la notion du Greffier audiencier qu'il n'est autre
que le Greffier assurant la tenue des audiences. Il est le couloir de la juridiction et il
matérialise véritablement l'adage qui fait du Greffier le témoin muet de la juridiction.
Nonobstant l'existence de ce personnage important dans la juridiction, force est de constater
qu'aucun texte ne prévoit non seulement son existence, ses droits et ses obligations, mais
surtout ses fonctions et son rôle au sein de la juridiction. Heureusement, Greffier à la base, le
Greffier audiencier se voit appliquer les textes mis en place qui régissent le corps des
fonctionnaires de greffe en particulier et du fonctionnaire en général. Il s'agit du Statut
Général de la Fonction Publique, le Statut Spécial du corps des fonctionnaires de greffe et
enfin de la loi portant organisation administrative des Cours et Tribunaux. Bref, le Greffier
audiencier est une institution textuelle. A ce titre, il est désigné parmi les Greffiers de la
juridiction et fonction de la chambre à laquelle il appartient. Peu importe son grade dans la
juridiction il l'assure la tenue des audiences et est désigné par le Chef de la chambre. Toute
fois, il est important de noter que seul le Greffier en chef assure la tenue des audiences
solennelles.

Dès lors quel rôle joue le Greffier audiencier ? Quelles sont ses obligations ? Peut-il être
sanctionné en cas de non respect de ses obligations ? Telles sont les questions qui attirent
notre attention.

L'intérêt d'étudier le rôle le Greffier audiencier est d'ordre juridique d'autant plus que la loi le
dit si bien : « pas de juridiction sans greffier ». Surtout il nous permet de donner une valeur
juridique aux actes délivrés par celui-ci dans la mesure où tout comme le juge le Greffier

69
audiencier se doit de signer tous les actes pris lors d'un procès sous peine de nullité de ceux-
ci. Les registres ne sont pas en reste ils doivent être signé par ce dernier parce que tout ce qui
est mentionné a une valeur incontestable et fait foi jusqu'à inscription de faux.

Ceci dit, notre travail sur le rôle du Greffier audiencier portera sur deux grands axes à savoir
son rôle avant et pendant l'audience (I) et ses obligations après l'audience (II).

I- LE ROLE DU GREFFIER AUDIENCIER AVANT ET PENDANT L'AUDIENCE


Considéré comme le trait d'union de l'instance judiciaire, il est à noter que le Greffier
audiencier joue un rôle prépondérant (A) et pendant l'audience (B).

A- LE ROLE DU GREFFIER AUDIENCIER AVANT L'AUDIENCE

En général que ce soit en matière civile, criminelle, sociale, coutumière, le rôle du Greffier
audiencier est le même. Il doit à cet effet :
- Ouvrir et mettre en état les dossiers c'est-à-dire mettre en ordre les différentes pièces de la
procédure par ordre d'importance et suivant la destination donnée à cette pièce. Dans chaque
dossier, chaque document est destiné à un renseignement précis.
- Classer les dossiers suivant une catégorie bien déterminée. Ainsi, l'ordre affecté sera :
affaires anciennes, nouvelles, et mises en délibéré. Le juge n'est pas tenu de suivre l'ordre
affecté au cours de l'audience.
- Concevoir le rôle d'audience c'est-à-dire matérialisé l'ordre affecté au dossier sur un format
et suivant l'ordre chronologique d'enregistrement dans le répertoire. Autrement dit, c'est la
liste des affaires du jour. Il est signé par le chef de chambre.
- Apprêter les registres : le Greffier audiencier devra s'assurer que les numéros correspondant
sur les dossiers sont ceux figurant dans le rôle général. Il devra tracer le plumitif.

- Apprêter le tableau de renvoi : il sert à planifier les audiences futures du Magistrat.


- Imprimer et distribuer les convocations des Assesseurs. Ce rôle lui est dévolu
exclusivement en matière sociale et de droit traditionnel.
- Se rassure de la transmission des dossiers au juge 72 heures au moins avant le jour de
l'audience fixé.

- Afficher le rôle : tirer en 05 exemplaires, le rôle d'audience est distribué ainsi qu'il suit : un
pour le Greffier audiencier, un pour le juge, un pour les Avocats, un devant la salle
d'audience, et un au chef de chambre.
- Apprêtera le matériel : il s'agira d'un papier format, bics bleu et rouge, règles, crayon,
calendrier, etc.....

La tache qu'exerce le Greffier audiencier avant l'audience est différente de celle pendant
l'audience.

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B- LE ROLE DU GREFFIER AUDIENCIER PENDANT L'AUDIENCE

Avant de distinguer la tâche du Greffier audiencier dans les différentes matières, celui-ci à
l'entrée des Magistrats, demande au public de se lever en ces termes : « LE TRIBUNAL OU
LA COUR ». Il notera la composition du tribunal, l'heure du début de l'audience.

- En matière sociale, il tient le plumitif, note les dates de renvoi, lorsque que le litige nécessite
une enquête sociale, il dresse un P.V. qui se tient en chambre de conseil. Il note dans son
plumitif tous les incidents survenus au cours de l'audience, ainsi que le dispositif du jugement
au moment où il est prononcé. Seuls les Greffiers assermentés tiennent les audiences.

- En matière civile et commerciale, assis à la gauche du juge, et revêtu d'une robe noire, il
note la composition du tribunal, l'heure du début de l'audience, puis il procède à l'appel du
rôle requis par le Président. La procédure étant essentiellement écrite, il joue un rôle passif.
Toutefois, il prend des notes en cas de débats, relève les dates de renvoi et motifs au bic
rouge. En cas d'éventuelle suspension de l'audience, celui-ci note l'heure de la suspension et
celle de la reprise et également la composition du tribunal.

- En matière criminelle, il est assis en dessous des juges et vêtu du rouge. Il a presque les
mêmes diligences que dans les autres matières avec la nuance qu'en matière pénale, il fait
prêter serment, reçoit les pièces à convictions, et sert de courroie de transmission entre les
parties et le juge.

- En matière de droit traditionnel, lorsque le T.P.D. n'est pas rattaché au T.P.I., le rôle du
Greffier audiencier est assuré par un secrétaire. A cet effet, il assiste aux audiences où il tient
le plumitif. A l'appel de chaque affaire, il doit noter sans ratures ni surcharges les noms et
déclarations des parties et note les dates de renvois et leurs motifs, ainsi que la sentence
rendue. En cas de rattachement au T.P.I., il a les mêmes attributions.

Au terme de l'analyse du rôle du Greffier audiencier avant et pendant l'audience, nous


étudierons maintenant ses obligations après l'audience.

II- LES OBLIGATIONS DU GREFFIER AUDIENCIER APRES L'AUDIENCE

Il s'agira des obligations proprement dites (A) et des sanctions y afférentes (B).

A- LES OBLIGATIONS PROPREMENT DITES

Peu importe la manière, les obligations du Greffier audiencier après l'audience restent les
mêmes.

71
- Il met à jour le plumitif c'est-à-dire se rassure que toutes les affaires inscrites au rôle ont été
examinés au cours de l'audience, les affaires mises en délibérées ont été vidées, et transcrit
toutes les décisions rendues au rouge.

- Il mentionne l'heure de la levée de l'audience, récapitule les dossiers, autrement, il devra les
classer selon les décisions rendues par le juge (d'où l'importance du tableau de renvoi) en cas
de cause communicables le Greffier audiencier communique ledit dossier au ministère public
pour ses réquisitions sur bordereau contre décharge et en ouvrant une chemise témoin pour
permettre la traçabilité du dossier transmis au M.P.

- Pour ce qui est des affaires mises en délibérées, le Greffier audiencier les transmettra au juge
en mentionnant dans son cahier de décharge le jour et le nombre de dossiers transmis au juge
sur décharge
- Lorsqu'une décision est rendue, sans factum (décision manuscrite rendue par le juge) ledit
dossier est renvoyé au juge pour la rédaction du factum. Par contre, lorsqu'elle est rendue avec
factum, il la saisi et la transmet pour signature.
Après ses diligences, le Greffier audiencier répertorie les jugements et les attribue un n°
suivant un ordre chronologique. Il classe la minute du jugement et délivre les grosses,
expéditions et copies.

Il reçoit les voies de recours.

Classe les dossiers par ordre alphabétique, mois, année, dans une armoire affectée à cet effet.

Quid des sanctions ?

B- LES SANCTIONS

Elles concernent les sanctions pénales et disciplinaires. Le Greffier audiencier comme tout
fonctionnaire en général et fonctionnaire du corps des greffes en particulier qui viole le secret
professionnel auquel il est astreint encoure des sanctions prévues par le Code Pénal.
En ce qui concerne les sanctions disciplinaires, le Greffier audiencier qui ne respecte pas son
serment et ses obligations personnelles commet une faute professionnelle.

CONCLUSION
En somme, il a été question pour nous d'élucider le rôle du Greffier audiencier. Etant un
maillon très important dans le fonctionnement de la justice, le Greffier audiencier joue un rôle
important et spécifique non seulement avant et pendant l'audience, mais également après
celle-ci. Toutefois, en cas de non-respect de ses obligations des sanctions pénale et
disciplinaire peuvent lui être infligées.
Au regard de ses nombreuses responsabilités, le Greffier audiencier, pensons nous est invité à
faire preuve de plus de conscience et de professionnalisme dans l'exercice de ses fonctions.

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INTRODUCTION 1
1.- LA NOTION DE « JUSTICE » 1
2.- LES INSTITUTIONS JUDICIAIRES 2
3.- L'Organisation judiciaire 2
4.- LES PRINCIPES DE LA JUSTICE 2
Quels sont les grands principes d’organisation et de fonctionnement de la justice ? 2
CHAPITRE PREMIER : LE PRINCIPE DE LA SEPARATION DES POUVOIRS 4
Section 1.- La séparation des pouvoirs et la dualité juridictionnelle 4
Section 2.- L’interdiction pour le pouvoir judiciaire d’empiéter sur le pouvoir législatif 5
Section 3.- L’interdiction pour le pouvoir judiciaire d’empiéter sur le pouvoir exécutif 5
Section 4.- La protection du juge contre les risques d’empiètement des pouvoirs législatif et
exécutif 5
a) Le principe d’inamovibilité 5
b) Les garanties de l’indépendance 6
CHAPITRE 2 : LES PRINCIPES QUI PRESIDENT AU FONCTONNEMENT DES
JURIDICTIONS JUDICIAIRES 6
Section 1.- Les principes concernant les institutions 6
Paragraphe 1.- La hiérarchie des juridictions 6
Paragraphe 2.- La permanence ou la sédentarité des juridictions 7
Section 2.- Les principes concernant les juges 7
Paragraphe 1.- Collégialité ou juge unique 7
L'impartialité et l'indépendance du juge 8
Paragraphe 2.- Juges de carrières ou juges non professionnels 8
Section3.- Les principes concernant les justiciables 9
Paragraphe 1.- La gratuité de la justice 9
Paragraphe 2.- L’égalité devant la justice 9
Droit à un procès équitable : 9
Le droit à un procès par un tribunal 9
Les limites de l’égalité devant la justice 10
Paragraphe 3.- La publicité du jugement et des débats 10
Paragraphe 4 : Le principe de la célérité de la justice 10
PREMIERE PARTIE : LES JURIDICTIONS 11
1.- Les juridictions judiciaires 11
2.- Les juridictions administratives 11
JURIDICTIONS JUDICIAIRES 12
1.- Organisation judiciaire et procédure civile 12
2.- Interférence de la procédure civile et de la procédure pénale 12
TITRE I : LES JURIDICTIONS CIVILES 14
73
CHAPITRE 1 : LES JURIDICTIONS DE DROIT COMMUN 14
Section 1 : Les tribunaux de Première Instance : juridictions de premier degré 14
Paragraphe 1.- Organisation 14
A- Les audiences 15
B- Le président 15
Paragraphe 2.- Compétence 15
A.- Compétence d’attribution 16
Taux de ressort 16
B.- Compétence territoriale 16
1.- Principe 16
2.- Dérogations 16
Section 2 : Les Cours d’Appel : juridictions de second degré 17
Paragraphe 1.- Organisation intérieure 17
A- Le siège 17
B- Le parquet 18
C- Les chefs de cour 18
Paragraphe 2 : Les différentes formations 19
1.- Les audiences ordinaires 19
2.- Les audiences solennelles 19
3.- Les assemblées Générales 19
4.- La chambre du conseil 20
Paragraphe 3.- Compétence en matière civile 20
A.- Compétence d’attribution 20
B.- Compétence territoriale 20
CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS D’EXCEPTION 20
Section 1 : Les tribunaux de commerce 20
Paragraphe 1.- Organisation 20
A.- Les juges consulaires ou assesseurs 20
B.- Le président du tribunal de commerce 21
C.- La section de la chambre commerciale 21
Paragraphe 2.- Compétence 22
A.- Compétence d’attribution 22
1.- Principe 22
2.- Limites 22
3.- Taux de ressort 22
B.- Compétence territoriale 22
Section 2 : Les tribunaux du travail 23

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Paragraphe 1.- Organisation 23
A.- Composition 23
B.- Audience 23
C.- Greffe 24
D.- Différentes sections 24
Paragraphe 2.- Compétence 24
A.- Compétence d’attribution 24
1.- Principe 24
2.- Limites 25
3.- Taux de ressort 25
B.- Compétence territoriale 25
TITRE II : LES JURIDICTIONS REPRESSIVES 26
1.- Le principe de la séparation des fonctions judiciaires 26
a.- La séparation des autorités de poursuite et d’instruction 26
b.- La séparation des autorités d’instruction et de jugement 27
c.- La séparation des autorités de poursuite et de jugement 27
2.- Le principe de la non-spécialisation des juridictions répressives 27
CHAPITRE I : LA JURIDICTION D’INSTRUCTION 27
Section 1.- LES JURIDICTIONS D’INSTRUCTION DE DROIT COMMUN 28
Paragraphe 1 : Le juge d’instruction 28
A.- Organisation 28
B.- Fonctionnement 28
1.- Saisine du juge d’instruction 28
2.- Compétence 29
a.- Compétence matérielle 29
b.- Compétence territoriale 29
3.- Rôle du juge d’instruction 30
a.- Le rôle d’enquêteur 30
a.1.- Les pouvoirs concernant la liberté des personnes 30
Les mandats 30
La détention préventive 31
a.2.- Les pouvoirs du juge d’instruction concernant la recherche des preuves
31
b.- Le rôle de juge : Le pouvoir juridictionnel du juge d’instruction 32
Paragraphe 2 : La chambre d’accusation 32
A.- Organisation 32
B.- Fonctionnement 32

75
Section 2 : INSTRUCTION ET JURIDICTIONS D’EXCEPTION 33
Sous section 1 : Les juridictions pour enfants 33
Paragraphe 1 : Le régime des contraventions 33
Paragraphe 2 : Le juge des enfants 34
Paragraphe 3 : Le juge d’instruction 34
Paragraphe 4 : Le tribunal pour enfants 35
1.- Composition 35
2.- Compétence 35
Paragraphe 5 : La Cour Criminelle des Mineurs 35
1.- Compétence 35
2.- Composition 35
Sous section 2 : Le Tribunal militaire 36
Paragraphe 1 : Compétence 36
Paragraphe 2 : Les justiciables du Tribunal Militaire 37
Paragraphe 3 : Organisation du Tribunal Militaire 37
Organisation proprement dite 37
Le service du Tribunal Militaire 37
Prestation de serment 37
Sous-section 3 : Les juridictions militaires non permanentes 38
Paragraphe 1 : Les tribunaux militaires aux armées en temps de paix 38
Paragraphe 2 : Le tribunal militaire aux armées en temps de guerre 38
Paragraphe 3 : Les tribunaux maritimes 38
CHAPITRE 2 : LES JURIDICTIONS DE JUGEMENT 38
Section 1 : Le jugement des crimes : Les Cours Criminelles 38
Paragraphe 1 : Sessions 38
Paragraphe 2 : Formation 39
Magistrat 39
Les assesseurs 39
Le greffier 40
Section 2 : Le jugement des délits : Le tribunal Correctionnel 40
Paragraphe 1 : Composition et saisine 40
Paragraphe 2 : Compétence du tribunal correctionnel 41
Paragraphe 3 : Compétence du tribunal de simple police 41
Section 3 : La Cour d’Appel en matière correctionnelle 42
Paragraphe 1 : Composition (art.475) 42
Paragraphe 2 : Saisine (Art.476) 42
Paragraphe 3 : Compétence 42

76
TITRE III : LA COUR DE CASSATION 43
CHAPITRE I : LA COUR SUPREME 43
Section 1 : Les attributions 43
Section 2 : La composition 43
CHAPITRE II : LA COUR DE CASSATION PROPREMENT DITE 43
La Cour de cassation, gardienne de l’égalité devant loi 43
La cour de cassation est-elle un troisième degré de juridiction ? 44
Section 1 : Le rôle technique de la cour de cassation 44
Paragraphe 1 : Rôle de la cour de cassation 44
Paragraphe 2 : Les techniques de cassation 44
Paragraphe 3 : Les principaux cas d’ouverture à cassation 45
Section 2 : L’organisation de la cour de cassation 45
Section 3 : Attributions de la Cour de cassation 46
Section 4 : Les précisions sur le mécanisme du pourvoi 47
Paragraphe 1 : La décision de cassation avec renvoi 47
Paragraphe 2 : La décision de cassation sans renvoi 47
Paragraphe 3 : La décision de rejet 47
Paragraphe 4 : Le pourvoi dans l’intérêt de la loi 48
DEUXIEME PARTIE : LE PERSONNEL JUDICIAIRE 48
CHAPITRE I : LES MAGISTRATS 48
I.- LES MAGISTRATS DU SIEGE 49
Paragraphe 1 : LA PROTECTION DU JUGE 49
1.- L’inamovibilité 49
2.- L’avancement 49
Paragraphe 2 : LA PROTECTION DES JUSTICIABLES 51
1.- Mesures préventives 51
a- Incompatibilités 51
b- Incapacités 52
2.- Sanctions 53
a. Sanctions disciplinaires 53
b.- Responsabilité des magistrats 53
II. LES MAGISTRATS DU PARQUET ou LE MINISTERE PUBLIC 54
Paragraphe 1 : Organisation du Ministère Public et statut des Magistrats du Parquet
54
1.- Composition du ministère public 54
2.- Caractères du ministère public 54
3.- Statut des magistrats du parquet 55

77
Paragraphe 2 : Attributions du ministère public 55
1.- La distinction 56
2.- Les conséquences de la distinction 56
3.- L’application de la distinction 56
a.- Le ministère public, partie jointe (voie de réquisition) 56
b.- Le ministère public, partie principale (voie d’action) 57
TITRE V : DE LA COMMUNICATION AU MINISTÈRE PUBLIC 57
CHAPITRE II : LES AUXILIAIRES DE LA JUSTICE 58
Section 1 : Les avocats 58
1.- Le statut 58
Un certain nombre de personnes sont au service des plaideurs, coopèrent avec les magistrats
au service public de la justice. Ce sont les avocats. 58
2.- L’accès à la profession d’avocat 59
Ses compétences 60
3.- La profession d’avocat 60
a)-" La profession d'avocat est une profession libérale et indépendante " 60
b)- les fonctions d’avocat 61
Les fonctions d'avocat : 61
Les fonctions de conseil juridique : 61
c)- Le barreau et l'ordre 61
d)- Mission du métier : Avocat 61
Synonymes du métier : conseil, défendeur 62
Devenir Avocat : Qualités requises 62
Avocat : carrière / possibilité d’évolution : 62
Situation du métier / contexte pour devenir Avocat 62
CHAPITRE III : LE NOTAIRE 63
Section 1 : Le rôle du notaire 63
Section 2 : Les principes fondamentaux du notariat (type latin) 63
Paragraphe 1 : Le Notaire et sa fonction 63
Paragraphe 2 : Le document notarial 64
Paragraphe 3 : L’organisation notariale 64
Paragraphe 4 : La déontologie notariale 65
Section 3 : les services apportés par le notaire 65
Paragraphe 1 : Les missions du notaire 65
Paragraphe 2 : Le notaire rédige et reçoit des actes 65
Paragraphe 3 : Le notaire, conseil des particuliers 66
Paragraphe 4 : Le notaire, conseil des entreprises 66

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Paragraphe 5 :Le notaire, conseil des collectivités locales 66
Paragraphe 6 : Le notaire, créateur de droit 66
Section 2 : le statut du notaire : officier public et professionnel libéral 67
Une déontologie stricte 67
Un tarif unique, fixé par l’Etat 67
Officier public et professionnel libéral 67
Section 3 : LES DOMAINES D'INTERVENTION DU NOTAIRE 67
Paragraphe 1 : Le notaire, conseil des familles 67
Paragraphe 2 : Le notaire spécialiste de l’immobilier 68
CHAPITRE 4 : LE GREFFIER 68
Qu’est-ce qu’un greffier ? 68
Greffier : rôle et responsabilités 69
LE RÔLE DU GREFFIER AUDIENCIER 69
I- LE ROLE DU GREFFIER AUDIENCIER AVANT ET PENDANT
L'AUDIENCE 70
A- LE ROLE DU GREFFIER AUDIENCIER AVANT L'AUDIENCE 70
B- LE ROLE DU GREFFIER AUDIENCIER PENDANT L'AUDIENCE 71
II- LES OBLIGATIONS DU GREFFIER AUDIENCIER APRES L'AUDIENCE 71
A- LES OBLIGATIONS PROPREMENT DITES 71
B- LES SANCTIONS 72

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