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COURS

Introduction au droit

1ére Année Gestion

-S1-

Elaboré par : Maître Abir Ghedamsi Nefzaoui

2021-2022
INTRODUCTION AU DROIT

Le droit énonce un certain nombre de règles qui régissent la vie des personnes dans
la société à un moment donné et en lieu déterminé.

Il se distingue essentiellement des autres règles sociales, comme la morale ou les


règles de bienséance, par la contrainte dont il est assorti.

Il n’existe pas un droit, mais autant de droits que d’États. En effet, l’une des
caractéristiques des règles de droit est leur relativité dans l’espace et dans le temps.

Définition du « droit » : Ensemble des règles qui régissent la vie des hommes en
société : une somme abstraite de norme et dont la coordination concourt à assurer
l’ordre juridique.

Cet ensemble de règles, nommé droit objectif, détermine le droit subjectif, c’est-à-
dire les prérogatives accordées à un individu d’accomplir un acte donné. En d’autre
terme les droits dont disposent les citoyens pour bénéficier d’avantages ou de
prérogatives.

Le droit est une construction qui détermine le licite et l’illicite, légal et illégal, permis
et prohibé

Le droit est donc l’ensemble des règles de conduite extérieure, définies par les
hommes pour régir les rapports sociaux et sanctionnées par la contrainte de droit.

La sanction attachée à la règle de droit est ce qui distingue cette dernière des autres
règles, telles que les règles morales et de politesse.

Quelques définitions :
Le droit positif :

Le droit positif est constitué par l’ensemble des règles juridiques en vigueur dans un
État ou dans la Communauté internationale, à un moment donné, quelles que soient
leur source. C’est le droit « posé », le droit tel qu’il existe réellement.

La Loi :

Sens étroit : Au sens formel, la loi est une disposition prise par le Parlement par
opposition au « règlement » qui est émis par une des autorités exécutives.

Sens large : Au sens large, une « loi » est une disposition normative et abstraite
posant une règle juridique d’application obligatoire.

On distingue d’une part, les lois constitutionnelles qui définissent les droits
fondamentaux, fixent l’organisation des pouvoirs publics et les rapports entre eux ;
les lois organiques qui sont relatives à l'organisation et au fonctionnement des
pouvoirs publics. et d’autre part, les lois ordinaires.

Droit privé :

Le droit privé est l’ensemble des règles qui régissent les rapports entre les
personnes privées, physiques ou morales.
Le droit privé se subdivise aussi en disciplines, dont les principales sont les droits
civils tels que le droit commercial, pénal, social, du travail, fiscal, de la famille, les
procédures civile et pénale…

Par ailleurs, le droit international privé s’attache à la nationalité, à la condition des


étrangers et aux conflits de lois et de juridictions entre les pays.
D’autres divisions ont été proposées sur d’autres critères : droit interne et droit
international.
Droit public :

Le droit public est constitué par l’ensemble des règles régissant les rapports de droit
dans lesquels interviennent l’État et ses agents.
Le droit public règle les structures et le fonctionnement des personnes publiques
(État, collectivités locales, établissements publics).

Ses branches sont : le droit constitutionnel, qui est relatif à l’organisation politique de
l’Etat ; le droit public général, qui concerne la théorie de l’État et les libertés
individuelles ; le droit international public, qui traite des rapports dans la communauté
internationale ; la législation financière…

La plus importante est le droit administratif, qui étudie les règles d’organisation des
pouvoirs publics, leurs moyens d’action et leurs rapports avec les particuliers. Ce
droit se cristallise autour de la notion de service public. Il comprend : le contentieux,
responsabilité, contrats publics, travaux publics, etc.

Introduction : La Théorie Générale du droit

Le droit objectif, entendu comme un ensemble de normes, constitue le droit positif. Il


comprend la totalité des règles en vigueur dans un ordre juridique étatique bien
déterminé.

§ 1 – Les sources du droit

Le droit objectif est alimenté par des sources. Les trois principales (dans l’ordre
juridique) sont : la législation, les règlements auxquelles on ajoute des sources
accessoires, telles que la coutume, la jurisprudence et la doctrine.
A – La loi ou législation

Elle constitue la source essentielle, et même la principale. Elle se situe dans


l’ensemble de la hiérarchie des normes juridiques avant les autres textes juridiques
quelle que soit leur place: arrêtés, décrets divers, circulaires, etc.

Il y a plusieurs sortes de textes et ils sont hiérarchisés. Au sommet, on trouve la


constitution. Ensuite, il y a la loi votée et promulguée par le Parlement.

Les codes, les lois et les décrets sont divisés en articles, et les articles sont divisés
en alinéas.

B – La jurisprudence

C’est l'ensemble des arrêts et des jugements rendu par les Cours et les Tribunaux
concernant un litige donné.

Ainsi, l'abstraction de la loi, son silence et l'évolution de la société (internet,


environnement..) mène le juge parfois à créer de la jurisprudence. De ce fait,
la jurisprudence a pour rôle de préciser le droit existant, de l'interpréter ou de
l'adapter.

Etant donné que la loi est générale, elle a souvent besoin d’être interprétée.

C – La coutume

La coutume est constituée d’usages généraux et constants, que la population


reconnaît comme obligatoires. Par exemple, le Code des statuts personnels ne dit
pas que la femme mariée a le droit ou le devoir de porter le nom de son mari. C’est
une simple coutume.

La coutume est l'une des sources du droit, issue d'un usage général et répété, et
dont l'autorité est reconnue par tous, à condition de ne pas aller à l'encontre d'une
loi.
La coutume a un caractère obligatoire.

D – La doctrine

En droit, la doctrine juridique désigne l'ensemble des opinions (écrits, commentaires,


théories, etc.) ... La doctrine n'est pas une source directe du droit, elle est importante
pour analyser et comprendre la norme juridique. Ses critiques peuvent également
inspirer le législateur et la jurisprudence.

On appelle donc doctrine l’ensemble des écrits et des publications des juristes, qu’ils
soient universitaires ou praticiens. La doctrine des auteurs avait une grande
influence dans l’Ancien Droit. Aujourd’hui, on dit que la doctrine n’est pas une source
directe, mais qu’elle influence indirectement la création du droit.
De nombreuses réformes législatives et réglementaires ont été préparées avec le
concours des professeurs de droit. En outre, beaucoup de règles jurisprudentielles, à
l’origine ont été influencés par les travaux des auteurs.

§ 2 – Les grandes structures du droit

Il faut préciser la Summa-divisio qui existe entre le droit public et le droit privé, avant
de présenter quelques distinctions fondamentales en droit privé.

A – La séparation du droit privé et du droit public

La distinction du droit privé et du droit public a une grande importance en droit.

Le droit privé s’intéresse aux relations entre les particuliers alors que le droit public
régit l’organisation de l’Etat et les relations de l’Etat et des administrations publiques
avec les particuliers.

Les cours et tribunaux sont séparés en juridictions de l’ordre judiciaire et


juridictions de l’ordre administratif.

-Les juridictions de l’ordre judiciaire ont compétence pour les litiges de droit privé et
en matière pénale.
Les juridictions administratives statuent sur les recours pour excès de pouvoir
(demande d’annulation de décisions ou règlements pour illégalité) et sur le
contentieux ordinaire lorsque le défendeur est une administration publique.

Le droit privé est lui-même divisé en plusieurs branches. La branche principale


est le droit civil, qui s’occupe des personnes, des biens et des obligations
contractuelles.

A côté, on trouve le droit commercial qui s’occupe des relations entre commerçants
et des actes de commerce, le droit du travail qui régit les relations entre employeurs
et salariés.

B – Les distinctions fondamentales en droit privé

Les droits individuels sont appelés droits subjectifs, car le droit les rattache à la
personne, qui est sujet de droit. Les droits subjectifs se divisent en deux grandes
catégories :
• les droits patrimoniaux sont ceux que l’on peut évaluer en argent : ils ont une valeur
économique ou pécuniaire ;

• les droits extrapatrimoniaux qui ne sont pas susceptibles d’être évalués en argent :
ils peuvent avoir une nature politique (droit de vote), familiale (autorité parentale et
droit de garde sur les enfants), ou être liés à la personnalité. Dans ce dernier cas, on
les appelle droits de la personnalité (droit à l’honneur, droit au nom, droit au respect
de la vie privée).

On ne peut pas disposer des droits extrapatrimoniaux ni les perdre. On dit qu’ils sont
indisponibles et imprescriptibles.

En revanche, les droits patrimoniaux sont disponibles et prescriptibles. On dit


souvent que ce sont des biens.

Les droits patrimoniaux se divisent en plusieurs catégories:

• les droits réels, qui donnent à la personne un pouvoir juridique qui s’exerce
directement sur une chose et qui peuvent être défendus contre tout le monde ;
l’exemple le plus caractéristique est le droit de propriété;
• les droits personnels ou de créance, qui sont des liens d’obligation par lesquels un
créancier peut exiger quelque chose d’un débiteur, mais de personne d’autre ; il
existe des obligations de donner, de faire et de ne pas faire;
• les droits intellectuels, comme celui qu’un auteur peut avoir sur son œuvre littéraire
ou artistique ou un inventeur sur son invention.

Les droits patrimoniaux font partie du patrimoine de la personne.

En droit, on dit que chaque personne a un patrimoine, constitué par l’ensemble de


ses droits et obligations.

Les droits sont regroupés dans l’actif du patrimoine, et le passif est constitué par les
dettes que la personne peut avoir vis-à-vis des autres sujets de droit.

Une personne physique ne peut avoir qu’un seul patrimoine.

PARTIE I- Le Droit Objectif

Titre 1 : Approche générale du Droit

Le droit est composé de différentes branches, en fonction de la spécificité de chaque


matière

Chapitre1 : La classification du droit

Section 1 : les différentes branches du droit

Elles sont déterminées en fonction de l’objet ou de la spécificité de la branche. Deux


manières de classer le droit :

– en opposant droit public et droit privé

– en opposant droit interne et droit international

Paragraphe 1 : distinction entre droit public et droit privé

Celle ci est appelée summa divisio ( la division essentielle)

I -Le principe de la distinction


Les règles de droit appartiennent soit au droit public soit au droit privé.

A- le droit public

Il s’intéresse aux relations d’ordre public, c’est le droit qui régie les collectivités
publiques, l’Etat et les démembrements de l’Etat.

Il est composé de:

– le droit Constitutionnel

– le droit Administratif

– le droit des Finances Publiques…

1- le droit Constitutionnel

Il découle de la Constitution, il s’intéresse à l’organisation interne de l’Etat.

Définition : Constitution : un écrit, un instrument renfermant toutes les règles du


fonctionnement de l’Etat

2- le Droit Administratif

Il régie l’Administration et aussi les rapports entre l’Administration et les administrés.


L’Administration est soumise à un mode de fonctionnement qui la distingue du
secteur privé.

3- le droit des Finances Publiques

L’intégralité des règles relatives aux finances de l’Etat ou des collectivités locales ;
règles qui déterminent comment l’Etat ou Commune vont trouver l’argent et comment
il va être utilisé.

B- le droit privé

Ensemble des règles qui gouvernent les rapports des particuliers entre eux et des
personnes morales privées entre elles.

Plusieurs branches :
-Le droit civil : désigne les droits des particuliers. Il englobe notamment le droit des
statuts personnels, le droit des obligations et des contrats…

-Le droit commercial

- Le droit de travail et le droit social qui régissent les rapports entre les employés et
les employeurs…

Le point commun entre ces disciplines est toujours des relations entre particuliers.

Paragraphe 2 : Distinction entre droit international et droit interne

Le droit ne consiste pas simplement pour un Etat de régir les rapports entre les
individus ou à assurer l’ordre sur son propre territoire.

Le Droit consiste également à réglementer ses rapports avec les autres Etats.
Parfois un Etat défend ses propres intérêts face aux autres Etats : on parle alors de
(droit international).

Il s’intéresse donc, au sort de ses ressortissants à l’étranger ou celui des étrangers


sur son territoire.

I- Le droit international

A) Notion de droit international

Le droit international se réfère à toutes les règles qui s’appliquent au-delà du


territoire de l’Etat. Ces règles sont mises au point grâce à des instruments
Internationaux (accords, traités, conventions …)

Dans certains cas, ces règles s’intéressent aux ressortissants à l’étranger ou des
étrangers sur le territoire d’un autre Etat.

Il existe des règles internationales Etatiques et des règles internationales relatives


aux ressortissants nationaux ou étrangers.
B) les subdivisions

Les règles internationales étatiques sont du domaine du droit international public, et


les règles régissant les rapports entre les individus sont du domaine du droit
international privé.

1) Le droit international public

La mondialisation des échanges, le développement de la communication sont des


facteurs instaurant un ordre juridique international.

Les Etats se sont dotés d’institutions internationales : ONU, Conseil de Sécurité,


Cour Internationale de Justice …

Particularité : ce système ne comporte pas de sanctions coercitives, il repose sur le


respect entre Etats.

1) Le droit international privé

Deux objectifs :

- Il régit les rapports entre les particuliers chaque fois que ce rapport comporte un
élément étranger « d’extranéité », ex : un mariage entre un français et une italienne
en Tunisie, ou un accident de la route en Allemagne entre un véhicule immatriculé en
France et conduit par un tunisien et un véhicule italien conduit par un anglais

-Il régit les conditions des étrangers sur un territoire donné ou les conditions de la
nationalité.

II- Le droit interne

A) Notion du droit interne

Il comporte l’ensemble des règles applicables sur le territoire d’un Etat. Ces règles
appartiennent au droit public et au droit privé, donc elles sont subdivisées.
B) Les subdivisions

Il existe plusieurs branches autonomes et distinctes

1) le droit civil

Il régit les rapports entre les particuliers et détermine :

- les droits dont disposent les particuliers et les obligations qui pèsent sur eux.

- les titulaires des droits et les débiteurs des obligations, les modes d’acquisition des
droits, les modes transmission des droits et les sanctions.

ex : le droit de la famille s’intéresse aux questions de fiançailles, de divorce et de


filiation.

le droit des obligations s’intéresse aux droits des contrats, de la responsabilité


contractuelle.

2) le droit social

Matière sur generis

Règles destinées aux particuliers , composé d’un corps de règles spécifiques


applicables dans le secteur privé touchant le rapport entre les employeurs et les
employés.

Par conséquent il se subdivise en deux matières :

– le droit du travail

– le droit de la sécurité sociale ( La caisse que les employeurs et employés versent


de l’argent pour avoir une sécurité sociale).

3) le droit commercial

Il s’intéresse à tous les rapports de commerce : les commerçants, les rapports


entres les commerçants et les entreprises privées commerciales.
On le nomme le « droit des affaires », celui-ci serait la catégorie principale dans
laquelle il y aurait le droit commercial, le droit fiscal des affaires, le droit pénal des
affaires, le droit comptable, le droit financier des affaire. C’est une Catégorie très
vaste

4) le doit pénal

Il permet de sanctionner au nom de la société tous les comportement qu’il considère


comme étant répréhensibles.

Trois grandes catégories d’infractions sont prévues :

1- Les contraventions, ce sont les infractions mineures, ex : au code de la route, Ils


sont punies soit d’une amende, soit d’une peine privative de liberté n’excédant pas
une année.

2- Les délits sont des infractions plus graves punies d’une peine de prison dont la
durée ne peut excéder 5 ans.
3- Les crimes sont des infractions graves. C’est un comportement inadmissible et
inacceptable sévèrement punis. Les sanction allant de plus de 5ans
d’emprisonnement jusqu’à la détention à perpétuité ou encore la peine de mort avec
la possibilité d’additionner à ces sanctions les amendes.

5) le droit administratif

Fait partie du droit public, il réglemente l’organisation des collectivités publiques,


ainsi que l’Administration dans ses rapports administration/administrés.

Section 2 : les différents ordres de juridictions

Organisation juridictionnelle en Tunisie est composée de l’ordre judiciaire et de l’odre


administratif.

1- L’Ordre judiciaire

Les juridictions de l'ordre judiciaire, créées par la loi no 67-29 du 14 juillet 1967
relative à l'organisation judiciaire, sont la Cour de cassation, les cours d'appel, les
Tribunaux de première instance, les justices cantonales et le Tribunal immobilier.
- Cour de cassation

La Cour de cassation est compétente en matière civile et en matière pénale contre


les décisions rendues en dernier ressort .

- Cour d'appel

La Cour d'appel est compétente pour prendre connaissance des appels formés
contre les jugements rendus en premier ressort par les tribunaux de première
instance en matière civile et en matière pénale.

- Tribunaux de première instance

Ils connaissent en première instance de toutes les matières civiles, et pénale et de


tous les délits à l'exception de ceux tombant sous la juridiction des justices
cantonales12.

- Justice cantonale

Les justices cantonales prennent connaissance des affaires mineures en matière


civile et pénale.

- Tribunal immobilier

Il est notamment compétent pour statuer en matière d'immatriculation foncière.

2- Ordre administratif

- Tribunal administratif

Le Tribunal administratif est compétent en matière de litige mettant en cause


l'administration et les requêtes en annulation des actes d'autorités administratives.

- Cour des comptes

Elle est compétente pour examiner les comptes et la gestion de l'État, des
collectivités locales, des établissements publics.
Chapitre 2 : La règle de droit caractères et contenu du droit objectif.

Sous- Chapitre premier : Les caractères et le contenu du droit objectif.

Dans le présent sous chapitre, nous commencerons par une brève définition
sur la notion de droit (section n°1). Après, nous étudierons ses caractéristiques
(section n°2) et enfin, son contenu (section n°3).

Section n°1 – Définition de la notion du droit :

Le droit est l’ensemble des règles qui s’appliquent aux individus depuis le jour
de leur naissance jusqu’au jour de leur décès.

Il concerne tous les domaines de l’activité humaine qu’il s’agisse du milieu familial,
social ou professionnel.

Le droit peut être considéré sous deux aspects : le droit objectif et les droits
subjectifs.

- Le droit au sens objectif est l’ensemble des règles juridiques à caractère général et
impersonnel qui organisent les relations des hommes entre eux en fixant les limites
de leurs activités au sein de la société et qui sont sanctionnées par l’autorité
publique.

Exemple : le droit interdit et punit le crime, et oblige les citoyens (contribuables) à


payer les impôts.

Ces règles découlent d’un droit qui se définit par son objet, c’est pourquoi il est
appelé droit objectif.

- Les droits subjectifs : signifient l’ensemble des prérogatives que possèdent les
individus. Il s’agit des droits de chacun, exemple : droit de propriété, droit à la
pension alimentaire,…

Le droit objectif et les droits subjectifs entretiennent des rapports


profondément étroits: les droits subjectifs ne peuvent exister et s’exercer que s’ils ne
contredisent pas les lois édictées dans l’intérêt social, c’est à dire, c’est le droit
objectif qui fixe l’ensemble des droits de chaque individu et permet ainsi à toute
personne d’invoquer ses droits subjectifs.

De même, l’évolution des droits subjectifs est conditionnée par celle du droit objectif.

Section n°2 – Les caractères de la règle de droit (ou droit objectif):

Avant de présenter ses caractéristiques, il faudrait d’abord définir qu’est ce


qu’entend par une règle de droit ?

Une « règle de droit » est une règle de conduite sociale dont le respect est assuré
par l’autorité publique.

La règle de droit a, donc, l’aspect d’un certain commandement; c’est pour cela qu’elle
est obligatoire, générale, permanente et coercitive.

A- La règle de droit a un caractère obligatoire :

La règle de droit est obligatoire pour toutes les personnes à qui elle s’applique.

Pour examiner l’action de la règle de droit, ou règle juridique, on dit généralement


que la règle de droit permet, ordonne, défend, ou punit.

Défendre, ordonner, expriment clairement l’idée d’obligation.

Exemples :

- Le médecin n’a pas l’obligation de guérir son client (malade) mais seulement de lui
prodiguer des soins de manière attentive et éclairée, et ce conformément aux
dernières connaissances scientifiques dans le domaine.

- Le contribuable a l’obligation de payer leurs impôts aux échéances prévues.


La règle de droit du fait qu’elle est contraignante, toute violation la concernant fait
l’objet de sanctions de la part des pouvoirs publics (elle ne reste pas à l’état de
conseil ou de vœux, tout individu doit s’y conformer).

Cependant, il faut noter qu’il existe des degrés (des niveaux) dans cette obligation
des règles juridiques: Certaines se regroupent dans la catégorie des règles dites
impératives ou d’ordre public qui s’imposent de manière absolue : c'est-à-dire ni les
particuliers et ni les tribunaux ne peuvent écarter leur application (exemples: règles
de droit pénal, règles de droit public,…).

Le caractère impératif de ces règles se justifie, surtout, par le fait qu’elles s’attachent
aux principes fondamentaux de la société.

Et il existe, aussi, d’autres règles dites: règles d’application qui sont plus souples,
dans la mesure où les parties concernées peuvent soit en modifier le contenu soit les
écarter (il s’agit des lois dites supplétives ou interprétatives).

On rencontre ce type de lois surtout dans le domaine des contrats où les


contractants peuvent choisir ou aménager les modalités de leurs conventions selon
leur volonté (principe de l’autonomie de volonté).

A ce moment, comme le prévoit, par exemple, le code des Obligations et Contrats


(C.O.C.), l’obligation contractuelle tiendra de loi vis à vis des parties et revêtira à leur
regard un caractère obligatoire.

Si les parties ne manifestent pas de volonté contraire à cette prescription supplétive,


cette dernière deviendra obligatoire.

En plus du caractère obligatoire, la règle de droit est générale.

B - Le droit a un caractère général :

Cela signifie qu’elle s’applique d’une même façon à tous les individus sans
exception, dans une société donnée.

Elle est impersonnelle et ne tient pas compte des particularismes individuels.

C’est pour cela qu’on peut dire, qu’elle a un caractère objectif.

La règle de droit est rédigée en termes abstraits; cela veut dire qu’elle ne s’applique
pas à telle, ou telle personne nommément désignée.
Elle s’applique à toutes les personnes sans distinction, ou bien à une catégorie de
personnes déterminées.

Ce caractère général de la règle de droit est théoriquement une garantie contre toute
discrimination personnelle, en vertu du principe d’égalité que reconnaissent –
normalement- les différentes constitutions des Etats.

Mais l’égalité n’est pas nécessairement l’uniformité; car il est légitime de traiter
différemment, en droit ce qui est différent en fait (exemple: le droit de vote est
accordé aux uns et refusé aux autres pour des motifs différents (âge, peines
privatives,…).

Par ailleurs, il faut signaler l’existence d’un certain droit de classe, qui s’est crée et
développé au fil du temps, dans la mesure où certaines règles de droit ne seront
applicables qu’à telle ou telle classe sociale : les commerçants, les locataires,…

Mais, à l’intérieur de chaque classe considérée, la règle de droit s’appliquera de


manière uniforme à tout le monde (éléments de classe).

Ce caractère général est une manifestation de l’application du principe «l’égalité de


tous devant la loi».

Obligatoire, générale, la règle de droit est aussi permanente.

C - La règle de droit a un caractère permanent:

Comme les individus, les règles de droit ne sont pas éternelles. Elles ont un
commencement et une fin.

La permanence de la règle, est son applicabilité constante, durant toute son


existence. Cette règle s’appliquera chaque fois que les conditions qu’elle prévoit sont
remplies (peu importe, que son application effective soit plus ou moins fréquente).

En plus des caractères, obligatoire, général, et permanent, la règle de droit est enfin
coercitive.

D - La règle de droit a un caractère coercitif:


Pour pouvoir remplir son but (assurer la sécurité dans la société), la règle de droit
doit être obligatoire, et être assortie de sanctions, exécutées par l’autorité publique.

On distingue diverses infractions en fonction de leur nature et leur gravité par rapport
à la règle de droit.

On distingue, ainsi, des sanctions civiles, des sanctions administratives et des


sanctions pénales.

* Sanctions civiles, lorsque celles-ci ne concernent que les rapports des individus
entre eux (condamnation du responsable d’un accident au versement d’une somme
d’argent, pour indemniser la victime qui a subi des préjudices matériels,…);

* Sanctions administratives, lorsque l’infraction met en jeu les rapports des individus
avec l’administration (une plainte portée par un individu contre un fonctionnaire,…) ;

* Sanctions pénales, lorsque l’infraction met en jeu les rapports des individus avec la

société (condamnation d’un délinquant qui a commis une infraction lourde – vol,
agression corporelle,…- à une peine d’emprisonnement).

Parfois, on se trouve devant des situations où deux ou trois sortes de sanctions qui
peuvent être encourues en même temps.

Exemple : le conducteur d’un véhicule automobile qui blesse un piéton, en brûlant un


feu rouge, sera pénalisé pour avoir violé les dispositions du code de la route, et sera
conditionné à verser des dommages et intérêts à la victime, et éventuellement être
sous les barreaux en cas de décès de la victime.

Ces caractères spécifiques de la règle de droit permettent de la distinguer d’autres


règles de conduite, telle que la morale (règle individuelle fondée sur les principes de
la justice et de la charité. Elle cherche à atteindre le perfectionnement individuel de la
personne), la religion, (règle d’origine divine) et les règles de convenance (prévues
pour uniformiser les relations sociales entre les personnes).

Il faut, toutefois signaler qu’une règle religieuse ou morale pourrait, dans certains
cas, soit inspirer une règle de droit, soit accéder intégralement au rang des règles
juridiques (exemple: il est interdit de rompre le jeûne en public, pendant le mois de
ramadan).
Sous-chapitre 2 : La validité de la règle de droit :

Section 1 : La Force obligatoire de la règle de droit « la loi » :

La loi a la force obligatoire pendant son existence, c’est-à-dire entre le moment sa


naissance et celui de sa mort (A). Cette force de la loi n’est pas uniforme, elle est
variable car susceptible de degrés (B).

La naissance de la loi : c’est l’entrée en vigueur c’est à dire la date à laquelle un


texte normatif acquiert sa validité.
La vie de la loi : loi en principe, s’impose, avec une force obligatoire, à tous les cas
qui entrent dans son champ d’application.

C’est le principe de la force obligatoire de la loi qui s’applique.


La mort de la loi: c’est l’abrogation, c’est à dire la suppression d’une règle juridique
par une autorité publique.

A – Naissance et mort de la loi

-La loi n’est pas applicable du seul fait qu’elle a été votée par le Parlement.

Elle ne le devient qu’à partir du moment où elle entre en vigueur, ce qui marque sa
naissance (1) et jusqu’à son abrogation, qui constitue son acte de décés (2).

1 – L’entrée en vigueur de la loi

a) Les conditions de l’entrée en vigueur

-L’entrée en vigueur de la loi suppose que soient remplies deux conditions : la


promulgation et la publication.

Ce n’est qu’à partir du moment où elles sont remplies que la loi acquiert force
obligatoire.

-La promulgation : Les lois doivent être votées par le Parlement .Toutefois, il faut,
qu’elles soient exécutoires, par une décision du pouvoir exécutif. Cette décision
appartient au Président de la République qui a seul pouvoir, en vertu de de la
Constitution, de promulguer les lois.

La promulgation des lois est un acte ordonnant l’exécution de la loi. Il donne cet
ordre par décret, dit décret de promulgation.
-La publication : Les lois et les règlements doivent être publiés. La nécessité de
cette publication est évidente étant donné que la règle de droit doit être connue par
les citoyens par le moyen de la publication.

A partir de cette publication, « Nul n’est censé ignorer la loi ». C’est cette fin que
poursuit directement l’exigence d’une publication des lois et règlements. Cette
publication est faite au Journal Officiel de la république française. L’exigence est
absolue pour les lois et décrets et pour les traités dûment ratifiés. Elle est tempérée
pour les arrêtés par l’admission d’autres voies de publicité jugées équivalentes.

b) Date de l’entrée en vigueur

La loi n’entrera en vigueur, en principe, qu’après un délai d’un jour franc (entier) à
compter de sa parution au J.O.R.T.

Mais, dans beaucoup de cas, l’entrée en vigueur est retardée :

Soit par la volonté même du législateur, car il s’agit, par exemple d’un texte complexe
qui exige une étude approfondie de la part des principaux intéressés et, en
particulier, des praticiens qui auront la charge de l’appliquer (ex. loi en matière
bancaire). Le texte de loi précise alors lui-même la date de son entrée en vigueur ;

Soit que l’entrée en vigueur de la loi est subordonnée à la publication d’un décret
d’application. Brute la loi n’est pas susceptible d’applications pratiques.

Il est aussi prévu une procédure d’urgence pour accélérer l’entrée en vigueur de la
loi. On procède ainsi pour certains décrets, en temps de guerre, pour éviter que l’on
profite du délai de publication de la loi pour se soustraire aux dispositions impératives
ou bien en matière fiscale pour éviter que certains ne profitent du délai de publication
pour échapper aux nouvelles dispositions.

2) L’abrogation de la loi
Sans prétendre à l’éternité, la loi, comme le règlement est normalement faite pour
durer.

On rencontre cependant parfois des dispositions à caractère temporaire.


Relativement fréquentes dans le cadre des lois de finance, -lois annuelles- qui
peuvent comporter des dispositions applicables à la seule année considérée.

Cette pratique est infiniment plus rare en dehors de ce cas particulier.

-Dans tous les autres cas, où aucun terme n’a été assigné à la loi, celle-ci ne cessera
de s’appliquer que lorsqu’elle aura été abrogée, c’est-à-dire lorsque ses dispositions
auront été supprimées.

Logiquement, cette abrogation ne peut être décidée que par l’autorité qui a été
compétente pour la créer : c’est le principe du parallélisme des formes.

On distingue trois types d’abrogation :

-l’abrogation expresse : lorsque le texte nouveau précise formellement l’abrogation


du texte antérieure
-l’abrogation tacite ou implicite : lorsque le texte nouveau ne comportant aucune
formule d’abrogation apparaît néanmoins inconciliable avec un texte ancien.

Il est nécessaire qu’il y ait soit contradiction entre les deux textes soit impossibilité de
les appliquer simultanément.

-L’abrogation par désuétude : le vocabulaire juridique "tombé en désuétude"


caractérise une règle ou plus généralement, une situation juridique ancienne qui ne
peut plus être invoquées en Justice

B – Force variable de la loi

La loi acquiert après sa publication la force obligatoire : elle s’impose à tous et nul
n’est censé ignorer la loi.

Cependant l’autorité de la loi n’est pas uniforme : elle est susceptible de degré.
Certaines lois sont plus « obligatoires » que d’autres ou du moins, elles ne sont pas
obligatoires de la même manière. Il faut, en effet distinguer les lois impératives des
lois supplétives de volonté.

*Les lois impératives sont celles qui ordonnent, défendent : l’individu est tenu de s’y
soumettre. Il ne peut y échapper, il ne peut les écarter.

Ex : Toute personne qui se marie doit remplir les conditions posées par la loi.

Toute loi qui ordonne ou défend est une loi impérative.

Ainsi aucune disposition conventionnelle ne peut en écarter l’application. Toute


clause contraire serait réputée non écrite

*Les lois supplétives, au contraire, ne s’imposent aux individus que s’ils n’ont pas
écarté l’application.
Les lois supplétives sont sans doute les plus nombreuses en matière contractuelle
dans le Code des obligations et des contrats.

En d’autre terme, l'obligatorièté implique que la loi s'impose à tous. Une loi
impérative s'applique indépendamment de la volonté des citoyens, exemple : droit
pénal.

Alors qu’une loi supplétive s'applique sauf en cas de volontés contraires des deux
parties contractantes. Tout le droit des contrats est un droit supplétif, le code des
droits et des obligations précises que les conventions légalement formées tiennent
lieu de lois à ceux qui les ont faites.

Section 2 : L'application de la loi dans le temps : le conflit des lois dans le


temps :

a/ Le principe de la non rétroactivité de la loi

La loi ne dispose que pour l'avenir, elle n'a pas d'effet rétroactif.

La loi nouvelle loi ne peut pas s'appliquer qu’à des situations de faits ou de droits
antérieures à sa publication.

On parle souvent d'application immédiate de la loi, elle va s'appliquer aux faits en


cours mais non aux situations juridiques déjà nées, dans ce cas il y survie de la loi
ancienne.

b/L’exception du principe :

Ce principe de la non rétroactivité de la loi connaît des exceptions :

- la loi se déclare elle-même rétroactive

- les lois interprétatives, ces lois viennent préciser le sens ou la portée d'une loi
récemment promulguée.

- les lois pénales plus douces.

CHAPITRE III - LES ACTEURS DE LA VIE JURIDIQUE

On distingue la personne morale et la personne physique.

Une personne morale est un groupement constitué de personnes physiques ou de


personnes morales en vue de réaliser un projet.
Section 1 : La personne physique

On distingue :

Les droits patrimoniaux et les droits extrapatrimoniaux :

* Les droits patrimoniaux visent les prérogatives reconnues à l'homme dans sa


vie économique. Ces droits patrimoniaux se divisent en droits réels et en droits
personnels :

- le droit réel est un droit qui donne un pouvoir direct et immédiat sur la chose.

- le droit personnel va lier deux personnes, il va lier un créancier à son débiteur.

* Les droits extrapatrimoniaux sont les suivants :

A/ Les droits de la personnalité

Il s'agit de prérogatives qui permettent à toute personne de se défendre contre des


attaques qui portent atteinte à son corps et à son esprit.

1° Le droit à l'intimité privée

Ce droit est protégé au niveau du système juridique national et aussi international

Chacun a le droit au respect de sa vie privée. La vie privée est une sphère où
l'homme ne veut pas que des anonymes y pénètrent tel que sa vie la vie familiale ,
amicale, amoureuse… Toutefois, elle se définit par rapport à sa vie professionnelle.

La vie privée est protégée au-delà de la mort.

En cas de violation, il existe deux types de sanctions, la sanction pénale et la


sanction civile qui peut être soit pécuniaire (dommages et intérêts), soit une sanction
matérielle (saisie, publication ou mise sous séquestre).

2° Le droit de la personne sur son image

Toute atteinte à une image, quelque soit le support, est condamnable.

Chacun a le droit de s'opposer à la reproduction de son image et à son utilisation


arbitraire

3° Le droit au respect du corps humain

C’est le principe de dignité humaine qui est consacré dans la Déclaration Universelle
des Droits de l'Homme qui a érigé la dignité humaine en principe constitutionnel .

En conséquence, le corps humain ne doit pas être considéré comme une chose et
ne doit donc pas faire l'objet de transactions.
Ainsi on parle de 3 principes :

- chacun a droit au respect de son corps

- le corps humain est inviolable

- le corps humain ne peut être le fruit du commerce

B/ L'état civil des personnes

Il s'agit des caractéristiques de la personne

1° Le nom

a. Le devoir de porter son nom

Chacun a l'obligation de porter son nom sous peine de sanction, en conséquence


tous les actes officiels doivent être passés sous le nom (patronyme).

b. Le droit de défendre son nom

Il s'agit-là d'un droit extrapatrimonial dont la défense peut donner lieu à une action en
justice.

En effet d'une part la personne dont le nom est usurpé peut agir en contestation de
nom, cette action vise d'abord à faire cesser l'usurpation. D'autre part, il peut y avoir
une action en responsabilité civile, qui vise essentiellement à réparer le préjudice lié
à cette usurpation.

C/ La capacité juridique des personnes

La capacité est l'aptitude reconnue par le droit

On distingue deux types de capacité :

- la capacité de jouissance, c'est l'aptitude d'un individu à acquérir un droit.

- la capacité d'exercice, c'est l'aptitude pour une personne d'exercer seule les
prérogatives nées du droit qu'elle possède.

L’acquisition de la personnalité juridique s’acquiert à la naissance .

En effet, le principe est que toute personne jouira de ses droits civils.

Or certaines personnes ne peuvent pas le faire : les mineurs, les débiles, les
malades… Il faut donc protéger ces personnes incapables.
1° La majorité et la minorité

a. L'incapacité de jouissance

Le mineur peut acquérir tous les droits et faire tous les actes de la vie juridique à
condition d'être représenté.

En droit, la jouissance est le fait de posséder une chose, d'être titulaire d'un droit et
de pouvoir en user, s'en servir, en tirer des profits, des avantages, etc.

La capacité de jouissance est l'aptitude légale d'une personne à être titulaire de


droits généraux (propriété, liberté de déplacement, liberté d'expression, droit à une
éducation, droit à la vie, etc...) et à pouvoir en disposer librement.

Exemples : capacité de jouir d'un bien immobilier que l'on possède, ou d'un
appartement que l'on loue, etc.

Sauf exception, les personnes physiques ont une capacité de jouissance générale,
celle-ci ne pouvant être limitée que par des interdictions ou des incapacités fixées
par la loi.

La capacité de jouissance est une notion liée à celle de la personnalité juridique. En


effet l'incapacité générale de jouissance, serait équivalente à une absence de
personnalité juridique.

b. L'incapacité d'exercice

La capacité d'exercice est l'aptitude à exercer un droit dont on est titulaire sans avoir
besoin de l'assistance ou de la représentation d'un tiers.

Elle suppose que l'on détienne la personnalité juridique.

Exemple : pouvoir vendre un bien dont on est propriétaire.

Les mineurs non émancipés sont des sujets de droit ayant la personnalité juridique,
mais qui ne disposent pas de la capacité d'exercice des droits qu'ils détiennent.

La capacité juridique d'une personne physique est son aptitude à être titulaire de
droits (capacité de jouissance) et à exercer elle-même ces droits (capacité
d'exercice).
Toutefois, dans certains cas, on peut émanciper le mineur au-dessous de l’âge de
maturité : C'est le juge des tutelles qui prononce l'émancipation à la demande des
parents ou de l'un d'entre eux :

Le mariage est un cas d'émancipation automatique.

2° La protection des majeurs incapables

Toute incapacité, même si c'est une atteinte à la liberté, doit être comprise comme
une mesure de protection. L'incapable est celui qui ne peut se défendre tout seul.

La restriction de la liberté qu'implique l'incapacité impose une part de contrôle


judiciaire très strict et une aide médicale permanente.

Il n'y a pas que les handicapés mentaux qui sont visés, mais toute personne dont
l'altération de ses facultés personnelles le met dans l'impossibilité de pourvoir seul à
ses propres intérêts.

Le juge des tutelles intervient dans chaque décision engageant le patrimoine ou la


vie personnelle de l'handicapé.

La loi a prévu des sanctions pour les actes accomplis par les majeurs incapables
agissant seuls : nullité des actes juridiques( contrats, mariage…)

a. La tutelle

C'est le régime de protection le plus complet de notre droit, il concerne les plus
gravement handicapés, ceux qui ont besoin d'être représenté de manière continue
dans les actes de la vie civile.

On nomme donc un tuteur, généralement un proche :

Exemple : le père est tuteur de son fils…

Les actes de la vie courante (administration, gestion, location, vente de meubles


d'usage courant…) et même les actes les plus graves (ex :disposition, emprunt…) ne
peuvent être accomplis que par le tuteur seul.
Section 2 : La personne morale

La personnalité juridique s'entend généralement comme l'aptitude à devenir sujet de


droits et d'obligations.

Cette faculté appartient aux personnes physiques mais elle est aussi reconnue à
des entités et groupements de personnes que l'on désigne sous le vocable de "
personne morale ".

Cependant, le terme de " personne " peut être source de confusion car il désigne à
la fois toute personne physique mais aussi tout sujet de droit qui peut être non pas
un individu mais une personne morale comme les sociétés.

A/ Attribution de la personnalité morale

Elle n'intervient pas de plein droit lors de la conclusion du contrat de société.

Elle suppose que la société ait été immatriculée au registre du commerce en vertu de
l’article 5 du Code des sociétés commerciales qui prévoit que les sociétés
commerciales jouissent de la personnalité morale à dater de leur immatriculation au
registre du commerce.

Ainsi, c'est l'immatriculation qui conditionne la personnalité morale.

Dans cette perspective, elle est beaucoup plus qu'une simple mesure de publicité
car elle ne fait pas que reconnaître l'existence d'un être juridique nouveau, elle lui
donne vie.

C’est un lien qui existe entre l'immatriculation et la reconnaissance de la personnalité


morale d’une personne morale.

B/ Les effets

1- Le nom, le domicile et la capacité :


a/ Les personnes morales ont un nom, c'est leur dénomination sociale qu'elles
choisissent librement.

Elles peuvent changer de nom. Cela suppose une décision prise par les personnes
physiques qui la composent à une forte majorité. Il faut ensuite publier cette
modification afin d'informer les tiers.

b/ Elles ont un domicile, c'est le siège social qu'elles choisissent librement.

En principe, elles n'ont qu'un seul domicile. Cependant, les sociétés commerciales
peuvent également changer de domicile par décision des personnes physiques qui la
composent à une forte majorité qualifiée par la loi ou par les statuts. Cette
modification doit être publiée afin d'informer les tiers.

c/ Elles ont la capacité : D’une part, la capacité de jouissance est limitée à l'objet
social c'est-à-dire au but qu'elles se sont fixées en se constituant, à la raison pour
laquelle ses participants se sont regroupés.

D’autre part, la capacité d'exercice est grande dès lors que les sociétés se trouvent
représentées pour l'accomplissement de ces actes par une personne physique.

Elles peuvent donc passer des contrats, ester en justice (ce qui signifie intenter,
soutenir une action en justice), obtenir des dommages intérêts, être responsables
civilement et pénalement.

Parmi les principales personnes morales de droit privé, on peut citer les sociétés,
civiles et commerciales, les associations, les syndicats, les fondations…

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