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DROIT CIVIL

INTRODUCTION

Là où il y a société, il y a le droit. En d’autres termes, il n’y a pas de droit sans


société et inversement il n’existe pas de sociétés sans droit. Le phénomène
juridique est spécifique aux sociétés humaines « UBI SOCIETAS IBI IUS» : Là
où il y a une société, il y a du droit.

Le droit peut être entendu de 3 façons différentes :

1) Le droit objectif (le droit)

Il peut être définit comme l’ensemble des règles d’ordre juridique qui
réglementent les rapports entre les hommes dans un Etat donné et dont
l’inobservation est sanctionnée par la contrainte étatique si nécessaire.

2) Le droit subjectif (un droit)

Il correspond à la faculté reconnue à un individu de faire tel acte juridique ou


d’exiger telle prestation. Il est dominé par la distinction entre le droit réel et le
droit personnel.

- Le droit réel porte sur une chose et plus précisément correspond au


pouvoir que la personne qui en est titulaire exerce sur une chose. Ce
droit est absolu, sans limite, opposable à toute personne qui ne
bénéficie pas d’un droit de même nature sur la chose en question. Il
entraine droit de préférence et droit de suite.
Les droits réels sont subdivisés en droit réels principaux et en droit
réel accessoire.

Le droit réel principal a son utilité en lui-même.

Ex : le droit de propriété

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Le droit réel accessoire par contre, n’est que l’accessoire d’un droit principal de
créance garantir. « ACCESSORIUM SEQUITUR PRINCIPALE» :l’accessoire
suit le principal.

- Le droit personnel ou le droit de créance permet à son titulaire


d’exiger d’une personne une certaine prestation.
L’objet final du droit ne sera atteint que par l’intermédiaire de la
personne qui doit la prestation. Ce droit contrairement au droit réel
n’est pas opposable à tous (droit réel) ; on dit qu’il est « ERGAR
OMNES » : à l’égard de tous. Il ne comporte ni droit de préférence ni
droit de suite.

3) Le droit comme étude de la matière juridique

Le droit peut être entendu comme le terme visant les études portant sur la
matière juridique (c’est en cela que l’on parle de faculté de droit). De façon
générale, le droit à une fonction politique de coercition ou de préservation de
l’ordre publique.

 Le droit est différent de la morale :


 Du point de vue de la source : La morale vient des textes religieux, de la
conscience individuelle alors que le droit vient de la volonté de l’autorité
publique.
 Du point de vue de la finalité : la finalité de la morale est le
perfectionnement de la conscience de l’individu alors que la finalité du
droit est d’assurer l’ordre social.
 Du point de vue de la sanction : la morale est autonome (chacun est son
propre juge) alors que le droit est hétéronome (nul ne peut se être juge de sa
propre cause).

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 Le droit est différent de la religion :

 La religion va faire appel à bien plus que la justice : la charité, l’humilité,


la bonté…
 La violation des règles religieuses relève de la transcendance (DIEU).
Alors que, l’inobservation du droit est sanctionnée par la loi.

 Le droit est différent des règles de convenance et d’honneur :


 La convenance suppose bienveillance, politesse, éducation, courtoisie,
mœurs, savoir-vivre…
 L’honneur suppose dignité, conservation de son image (les accords
d’Helsinki : gentlemen agreement) …

Cependant c’est dans le droit civil, particulièrement dans le droit des


obligations qu’on trouve les grands principes qui dominent l’ensemble des
règles juridiques.
On distingue également le droit national (public et privé) du droit international
(public et privé).

LES SOURCES DU DROIT

Il existe différentes sources du droit et il y a une hiérarchie de normes légales: la


loi, la coutume, la jurisprudence, la doctrine. Certaines sources sont écrites
d’autres non.

Les normes sont hiérarchisées comme suit :

 Le traité (ratification et réciprocité)


 La constitution
 L’ordonnance
 La loi (parlement)

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- le décret (président de la république)
 Règlement - l’arrêté (gouverneur de district, préfet, ministre, maire)
- le circulaire

Le traité : Acte juridique (Contrat, convention) par lequel les autorités


compétentes et spécial, des gouvernants d'États, établissent des règles ou des
décisions.

La constitution : Charte, ensemble des textes fondamentaux qui déterminent la


forme du gouvernement d'un pays

L’ordonnance : Les ordonnances sont des actes qui émanent du pouvoir


exécutif dans des matières qui relèvent de la compétence du parlement. L’acte
est pris par le président après une autorisation du parlement dans des matières
qui normalement émanent de la compétence législative.

La loi stricto sensu : loi prise au sens strict du terme (opposée à la loi lato
sensu)

Le règlement : Au sens du droit public, un règlement est une disposition prises


par certaines autorités administratives, auxquelles la Constitution donne
compétence pour émettre des règles normatives. Tels sont les décrets du
Président de la République (certains sont pris après avis du Conseil d'État et
portent le nom de Règlement d'Administration Publique) et les arrêtés pris
par les ministres du Gouvernement, les préfets, les sous-préfets et les maires des
communes, dans la limites de leurs attributions.

1- LA LOI

La loi est une règle de droit écrite, de portée générale et impersonnelle. Elle
s'applique à tous sans exception et nul n'est censé l'ignorer. La loi est délibérée,

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rédigée, amendée (modifiée) et votée par le Parlement (Assemblée nationale et
Sénat) en termes identiques.

Elle est promulguée par le président de la république publiée au journal officiel


(15 jrs ou 5 jrs d’urgence).

N.B: Il importe de faire la différence entre la loi stricto sensu (décrétée par le
parlement, promulguée par le président et publiée au journal d’annonce légal) de
la loi lato sensu.

« NEMO CONSETUR SEBER IGNORARE LEGEN » : nul n’est censé ignorer la


loi.

La loi est obligatoire, mais toutes les lois n’ont pas la même force. En cela, on
distingue les lois impératives et les lois supplétives.

- la loi impérative est une loi à l’application de laquelle il n’est pas


possible de se soustraire.

- la loi supplétive est celle qui s’applique à défaut d’avoir prévu le


contraire. Elle permet d’interpréter une disposition.

2- LA COUTUME

La coutume est une règle de conduite qui n’est pas éditée en forme de
commandement mais issue d’un usage général répété. Appelée « usage » par
certains auteurs. La coutume peut constituer une source de droit tant qu’elle
n’est pas CONTRA LEGEN (contre la loi).
Il existe des coutumes SECONDUM LEGEN (conforme à la loi) : la loi renvoi
explicitement ou non à la coutume. La coutume PRAETER LEGEN (à côté de la
loi) permet de combler les vides de la loi, les ambigüités de la loi, de la
compléter voire de l’interpréter.

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Ex : article 51 du code civil ivoirien : la femme à usage du nom de son mari.

3- LA JURISPRUDENCE

La jurisprudence, considérée par certains auteurs comme une source de droit,


mais la plupart la considère comment une source indirecte. La jurisprudence est
l’ensemble des décisions de juridictions (tribunal de 1ère instance: rend le
jugement ; la cour d’appel et la cour suprême ou cour de cassation: rendent des
arrêts).

Elle correspond au résultat des interprétations que les juges font des lois. Devant
des cas concrets, ils doivent rechercher quel est le sens de la loi qui peut être
muette ou obscur ou ambigüe.

La cour de cassation ou cour suprême est une juridiction de droit contrairement


à juridictions qui sont des juridictions de faits. Elle contrôle l’application que les
juridictions font des textes de loi. Lorsque la loi n’a pas été bien appliquée, la
cour de cassation casse l’arrêt ou le confirme dans le cas contraire. C’est ainsi
que petit-à-petit les règles communes d’interprétation sont dégagées.

Dans le système de la COMMON LAW, la question de savoir si la


jurisprudence est une source de droit ne se pose pas. C’est un système
jurisprudentiel qui repose sur le présent. Dans la famille de droit romano-
germanique, la quasi-totalité des auteurs admettent la jurisprudence parmi les
sources de droit. Elle n’a certes pas la même force que les normes, mais il n’en
demeure pas moins qu’elle est créatrice de droit.

4- LA DOCTRINE

Elle est constituée des écrits des juristes qui analysent les règles légales et les
décisions de la jurisprudence. L’influence que ces écrits ont sur ceux qui sont
chargés de légiférer ou de dire que le droit est valable. Elles dépendent

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essentiellement de la renommée et de la pertinence des remarques de l’auteur.
La doctrine joue un rôle important dans l’interprétation des lois et l’élaboration
du droit positif (tel qu’il est applicable à un moment donné qui est différent du
droit reçu).

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CHAPITRE I : LA CLASSIFICATION DES CONTRATS

LES SOURCES DES OBLIGATIONS

L’obligation est un lien de droit en vertu duquel, une personne appelée «


débiteur» est tenue d’exécuter une prestation au bénéfice d’une autre appelée
« créancier ».

*Ex : un commerçant qui promet de livrer telles marchandises est tenu par une
obligation de donner.

*Ex : un artiste qui promet de peindre une toile est tenue par une obligation de
peindre.

*Ex : un commerçant qui cède des éléments de son fonds de commerce et


promet ne pas faire de concurrence est tenu par une obligation de ne pas en
faire.

PARTIE I : Les obligations contractuelles

L’article 1101 du code civil définit le contrat comme une convention par
laquelle une ou plusieurs personnes s’obligent envers une ou plusieurs autres à
donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose. De cette définition, on peut
déduire que le contrat est une convention c’est-à-dire un accord de volonté
destiné à produire un effet de droit quelconque. Dans le langage de tous les
jours, ces deux thèmes (contrat et convention) sont souvent employés pour
définir la même réalité.

Le contrat crée des obligations, alors que la convention peut, en plus de les
créer, les modifier, les transférer, les éteindre.

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SECTION 1 : Contrat synallagmatique (bilatéral) par opposition au contrat

unilatéral

L’article 1102 du code civil dit qu’un contrat est bilatéral, lorsque les
contractants s’obligent réciproquement les uns envers les autres.

* Ex : contrat de vente (il y a des obligations de part et d’autre)

Au terme de l’article 1103 du code civil, lorsqu’une ou plusieurs personnes sont


obligées envers une ou plusieurs autres personnes sans que de la part de ces
dernières il n’y ait d’engagement, le contrat est unilatéral ; il produit des
obligations ; alors que l’acte unilatéral n’implique qu’une personne

*Ex : le testament.

▪ Intérêt de différencier contrat synallagmatique et contrat unilatéral


 Du point de vue de la forme du contrat

Les contrats synallagmatiques doivent être rédigés en autant d’originaux qu’il


n’y a de partis ayant un intérêt distinct et chaque original doit spécifier le
nombre total d’originaux. Article 1105 actes sous seing privé (droit qui n’a pas
été enregistré devant un officier public).

Dans les contrats unilatéraux, en plus de la signature de celui qui s’engage,


l’article 1326 exige qu’il soit mentionné de sa main la somme ou la quantité de
bien en toute lettre ou en chiffre.

 Du point de vue de l’exécution

L’exception (moyen de défense qui vise à suspendre une procédure) d’une


exécution trouve à s’appliquer dans les contrats bilatéraux par opposition aux
contrats unilatéraux. Il existe des contrats bilatéraux imparfaits à l’origine

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unilatéraux, ces contrats deviennent par la suite synallagmatiques du fait de
circonstances postérieures.

SECTION 2 : Contrat à titre onéreux / Contrat à titre gratuit

On dit qu’un contrat est à titre onéreux lorsque chacune des parties reçoit
un avantage qui est la contrepartie de ce qu’il a accordé à l’autre

Les contrats à titre gratuit (sans contrepartie) sont définis par l’article 1105
du code civil comme étant ceux desquels l’une des parties s’engage à verser un
avantage à l’autre sans contrepartie.

▪ Intérêt de distinguer contrat à titre onéreux du contrat à titre gratuit

 Les contrats à titres gratuit sont soumis à des règles spéciales, aussi
bien du point de vue de la capacité que des règles de forme et de
fond qui sont justifiés par le fait que ces actes présentant un danger
pour le disposant, sa famille, ses créanciers.

 En matière fiscale, les droits de mutations sont généralement plus


élevés pour ces transferts de propriétés opérés par acte de
bienfaisance. C’est pourquoi, dans la partie on déplore un grand
nombre de simulation dans la pratique.

 Relativement à la responsabilité contractuelle, la protection est plus


grande pour celui qui s’appauvrit sans contrepartie.

 Il y a une présomption que les contrats à titre gratuit sont conclus


en considération de la personne du contractant « INTUITU
PERSONAE ».

En cas d’erreur du contractant, la validité du contrat peut être affectée. L’action


Paulienne, opposée à l’action oblique : (L’action oblique et l’action paulienne

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permettent de protéger le droit de gage général des créanciers). Toutefois, ces
deux procédés sont différents :

- l’action oblique a pour vocation de lutter contre la simple inertie


(absence d’activité) du débiteur ;
- l’action paulienne a pour objectif de sanctionner la fraude commise
par le débiteur. Elle est admise beaucoup plus facilement en présence
d’un contrat à titre gratuit.

Seuls les contrats à titre onéreux peuvent être qualifiés d’acte de commerce. Il y
a une idée de spéculation qu’on ne trouve pas dans les contrats gratuits.

SECTION 3 : Contrat commutatif, Contrat aléatoire

Les contrats commutatifs sont les contrats pour lesquels on connait


l’importance des prestations réciproques au moment où le contrat est conclu. On
parlera des contrats aléatoires dans les cas où l’existence ou la valeur d’une
prestation dépend d’un événement futur incertain.

Exemple :

- Contrat commutatif : la vente au comptant ;


- Contrat aléatoire : la rente viagère (contrat par lequel une personne
s'engage à payer à une autre des arrérages à vie, en contrepartie de la
cession d'un bien meuble ou immeuble ou d'une somme d'argent)

▪ Intérêt à distinguer le contrat aléatoire du contrat commutatif

La lésion (préjudice subi par des parties dans un contrat) est une cause de
rescision pour certains contrats commutatifs, alors que dans les contrats
aléatoires, on dit que l’aléa chasse la lésion.

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SECTION 4 : Contrats consensuels / Contrats réels

les contrats consensuels sont ceux qui se forment par le simple accord des
parties sans qu’il soit nécessaire d’accomplir une quelconque formalité, dans le
contrat consensuels le simple accord suffit.

Par opposition au contrat consensuel on a le contrat réel, formel, solennel, ce


sont des contrats qui nécessitent la présence de personnes qui solennisent le
contrat.

On distingue les écrits « instrumentum, negatium »

▪ Intérêt à distinguer les contrats consensuels des contrats réels


Si les conditions de validité ne sont pas réunies le contrat n’est pas
valable

SECTION 5 : Contrat à exécution instantanée / Contrat à exécution successive

- Le contrat instantané est celui qu’on peut exécuter en une seule


prestation.

* Ex : la vente au comptant

- Les contrats successifs par contre sont ceux qui font naitre des
obligations dont l’exécution s’étale sur une durée déterminée ou
indéterminée.

Ex : le contrat de travail (CDI, CDD), le bail (contrat par lequel on


cède l’usage d’un bien pour un prix et un temps détermine)

▪ Intérêt de distinction

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 Il existe des règles particulières qui s’appliquent au contrat à exécution
successif à l’exécution du contrat. Ainsi, on peut admettre la théorie de
l’imprévision. On parle d’imprévision lorsqu’en cours d’un contrat un
déséquilibre survient rendant l’exécution d’un contrat beaucoup plus
généreuse pour l'une des parties.

 La nullité sans rétroactivité dans les contrats à exécution successive.


Lorsque la nullité opère sans rétroactivité on parle de résiliation.

SECTION 6 : Contrat de gré à gré ou libre discussion / Contrat d’adhésion

Dans les contrats de gré à gré les clauses sont librement débattues par les parties.
Dans les contrats d’adhésion, le contrat va être conclu par l’adhésion de l’une
des parties sans que celle-ci puisse anticiper les faits.

▪ Intérêt à distinguer entre contrat de gré à gré contrat d’adhésion

- dans les contrats d’adhésion la partie la plus faible a besoin d’être


protégée.

- dans le contrat de gré à gré, le législateur n’a pas besoin d’intervenir.


Les parties étant libre et chacune pouvant défendre ces intérêts. Cette
intervention d’Etat par contre est nécessaire dans les contrats
d’adhésion car l’une des parties est en situation monopole peut dicter à
l’autre.

- Dans l’interprétation du contrat s’il s’agit d’un contrat de gré à gré on


recherche la volonté commune des parties alors que dans les contrats

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d’adhésion l’interprétation des clauses ambigüe ou obscure se fait au
détriment de la partie contractant qui s’oppose.

SECTION 7 : Contrat individuel / Contrat collectif

Le contrat individuel ne crée de droit ou d’obligation ou concoure à la charge


des parties de droit

Les contrats collectifs sont des contrats passés entre deux ou plusieurs personnes
mais dont les clauses vont lier d’autres qui ne font pas partie du contrat

SECTION 8 : Contrat intuitu personae / Contrat non intuitu personae

Les contrats intuitu personae sont des contrats qui sont conclus en considération
de la personne du cocontractant. Les
contrats non intuitu personae sont des contrats ou la personne du cocontractant
n’est pas très importante, elle n’est pas dans le champ.

*Ex : les mandats ; le mariage ; le contrat de société (intuitu personae)

▪ Intérêt de distinction
En cas d’erreur sur la personne, le contrat est nul.
Le décès du cocontractant met fin au contrat sauf si par ailleurs une clause
de continuité a été prévue.

SECTION 9 : Contrat nommé ou contrat spécial / Contrat innommé contrat

non spécial

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Le contrat nommé est un contrat d’usage courant qualifié règlementé par
des lois spécifiques. Le contrat innommé par contre est un contrat qui
n’est pas spécifiquement réglementé par un code, même si dans la
pratique il a reçu une dénomination propre : contrat hôtellerie, contrat
de marché. C’est un contrat qui existe et qui est bien connu.
En cas de litige on applique au contrat innommé la règlementation
générale, celle relative à l’obligation conventionnelle de façon générale.
Concernant un contrat nommé ou spécial on aura recours aux dispositions
septiques relative au contrat concerné.

SECTION 10 : Contrat principal / Contrat accessoire

On appelle contrats principaux, ceux qui existent de manière


indépendante qui ont été conclu sans avoir eu besoin d’être rattaché à un
autre.
*Ex : le contrat de vente, de louage, de travail…

Les contrats accessoires par contre sont ceux qui supposent


obligatoirement un hôte sur lequel il se greffe et assure l’exécution.
*Ex : le cautionnement, le contrat de mariage…

▪ Intérêt de distinction
Le contrat accessoire étant dépendant d’un contrat principal, en cas de
nullité ou d’extinction du contrat principal, il y a nullité ou extinction du
contrat accessoire.

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CHAPITRE 2: LES CONDITIONS DE FORMATION ET DE
VALIDITE DE CONTRAT.

Pour qu’un contrat soit valablement constitué 04 conditions doivent être


réunies. Elles sont relatives au consentement, à la capacité d’exercice, à
l’objet et à la cause. Dans certains cas une 5ième condition doit être
remplie, elle a trait à la forme.

 Consentement

Il correspond à l’accord de volontés dont l’analyse conduit à la


décomposition en une offre et une acceptation. L’offre peut provenir de
n’importe laquelle des parties et peut être faite aussi bien verbalement que
par écrit par l’exposition d’un article dans un étalage par voie radio, par
circulation sur la voie publique par un taxi. L’offre peut être faite en
direction d’une ou de plusieurs personnes déterminées, elle peut être faite
à un public tout entier. Elle doit être maintenue pendant un temps
raisonnable à moins d’une indication contraire à l’acceptation correspond
au consentement du bénéficiaire de l’offre. Le consentement peut
s’exprimer de différentes façons (poignée de main, signe de tête, …) la
seule exigence est que la manifestation de la volonté soit extérieure. Le
silence ne vaut acceptation que dans certains cas qui constituent des
dérogations légales aux jurisprudentielles. Pour être valable le
consentement doit être dénué de vice :

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 erreur (croyance fausse d'un des éléments du contrat) une erreur
pourrait porter sur la nature du contrat, sur la substance de la
chose, sur la personne du cocontractant,

 violence : elle correspond à une contrainte physique, morale dont


une personne est victime et qui va la pousser à contracter. Pour
être de nature à vicier le consentement, il faut que la violence soit
déterminante c’est-à-dire de nature à faire impression sur une
personne raisonnable en lui inspirant la crainte d’exposer sa
fortune ou sa personne à un mal considérable. En plus d’être
déterminante, la violence ne doit pas être justifiée ce qui exclue
la crainte référentielle des ascendants, descendants,
collatéraux…, la menace de l’emploi d’une voie de droit.

 le dol c’est le résultat de manœuvres frauduleuses, de


mensonges, de simples dissimulations de réticence coupable
selon l’Etat. Pour être de nature à entacher la validité du contrat,
le dol doit réunir 3 conditions :

 Il doit provenir du cocontractant;


 Il doit être concomitant ou antérieur à la conclusion du contrat;
 Il doit être déterminant, ce qui signifie que sans la tromperie, l’une des
parties ne se serait pas engagée dans la relation contractuel.

 Capacité

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La capacité comporte 2 volets : la capacité de jouissance et la capacité
d’exercice.

- La capacité de jouissance c’est l’attitude légale d’une personne à être


titulaire de droits généraux (liberté d’expression, éducation, vie,
religion, liberté de déplacement…) et de pouvoir en disposer librement
; c’est une notion liée à la personnalité juridique (valable pour les
individus vivants et viables). Il existe néanmoins, des incapacités
spéciales de jouissances, par exemple pour les droits civiques (le vote)
qui n’affectent pas les droits civils.

- La capacité d’exercice correspond au pouvoir de mettre en œuvre soi-


même son droit. Toute personne au terme de l’article 1123, peut
contracter à moins d’avoir été déclaré incapable par la loi. Sont
déclarés incapables par la loi, les mineurs non émancipés et les
majeurs visés par l’article 489 et suivant du code civil.
Pour les mineurs non émancipés, le principe est l’incapacité d’exercice
et ce principe est repris par l’article 27 de la loi sur la minorité. Il
existe des dérogations légales, des tempéraments à cette règle. Pour ce
qui est des dérogations légales, la loi reconnait qu’à partir d’un certain
âge, le mineur est capable de poser certains actes sans son
représentant. L’article 30 précise qu’il faut poser des actes
conservatoires ; l’article 31 alinéa 2 : le mineur peut conclure seul un
contrat de travail à partir de 18 ans. En plus des dérogations légales, il
existe aussi des tempéraments coutumiers. Les majeurs incapables sont
les majeurs dont les facultés mentales, physiques, psychique sont
tellement altérées au point d’entraver l’expression de la volonté.

Il existe des incapacités spéciales et générales.

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Les incapacités générales visent les contrats et frappent les mineurs
non émancipés.
Les incapacités spéciales sont limitées à certains contrats. Ex : le
mineur même émancipé ne peut contracter mariage sans l’autorisation
parentale.

 Objet

On appelle objet, ce à quoi le débiteur est tenu envers le créancier. Il y a


un seul objet dans les contrats unilatéraux et deux dans les contrats
synallagmatiques. La réponse à la question qu’elle est l’opération juridique que
les parties cherchent à réaliser. Et l’objet doit remplir une certaine condition
pour que le contrat soit valable ; l’objet doit être certains, exister (art.1130 du
code civil ce qui signifie qu’exception faite de quelques cas légalement prévus,
es choses futurs ne peuvent pas faire l’objet d’un contrat) ; déterminer art. 1129
l’objet doit être déterminé (quant à la quantité quant à l’espèce) ou déterminable
(Ex : le prix peut être laissé à l’appréciation d’un expert); l’objet doit être licite,
morale, dans le commerce c.-à-d. conforme à l’ordre public et aux
bonnes mœurs. Il doit appartenir à celui qui le transfère

 Cause

La notion de cause n’a pas été définie par le législateur et fait l’objet de
vives discussions endoctrines. Elle correspond au but poursuivi par le débiteur
en s’engageant c’est la répond à la question pourquoi. Pour qu’un contrat soit
valable :

- Il faut non seulement qu’il y ait une cause en plus qu’elle ne soit pas
contraire à la loi et aux bonnes mœurs. Au-delà de la cause objective il

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faut sonder les mobiles déterminants de la cause impulsive. Une
obligation sans cause ou sur une cause illicite ne peut avoir aucun
effet.

 Forme

En principe les contrats sont consensuels et tout le droit civil est imprégné de
cette idée de consensualisme. Il existe néanmoins quelques exceptions au
tempérament de consensualisme. Sous peine de nullité pour les contrats formels,
solennels, réels, les prescriptions légales supplémentaires doivent être observées.

*Ex : les donations doivent être notariées ; l’hypothèque doit faire l’objet d’un
écrit ; la cession d’un objet d’invention doit faire l’objet d’un écrit dont
l’exemplaire appelée la minute reste chez le notaire qui délivre des copies (des
expéditions).

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CHAPITRE III : LES EFFETS DU CONTRAT

Le contrat entraine de nombreuses conséquences sur le point juridique à l’égard


des ayant-droit, des partis, et des tiers.

SECTION 1 : Les effets du contrat à l’égard des parties

Au terme de l’article 1134 du code civil, les conventions légalement formées


tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites. Elles ne peuvent être révoquées que
dans un temps record ou pour les effets que la loi autorise. Elle doit être
exécutée que de bonnes fois. Autrement, le contrat a effet obligatoire entre les
parties et la conséquence de l’effet obligatoire du contrat se traduisent par
l’obligation pour chacune des parties d’exécuter la prestation mise à sa charge
d’une part, et d’autre part les met dans l’impossibilité de rompre le contrat. En
principe chacune des parties est obligée d’honorer les termes du contrat peu
importe qu’un changement de circonstances rend l’exécution un peu plus

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difficile. Ce principe est tempéré par la théorie de l’imprévision et dans
certains cas par la loi ou la jurisprudence. Ainsi, la loi prévoit la possibilité de
révision des contrats en matière de rente viagère ou alors en matière de baux.
Au terme du second alinéa de l’article 1134, les conventions ne peuvent êtres
révoquées/remises en cause que du consentement mutuel des deux parties et
pour les causes que la loi autorise. Certains contrats en effet sont résiliables
unilatéralement à condition d’observer les conditions de résiliation (le CDI, le
bail, le mandat).

SECTION 2 : les effets du contrat

Le juge n’a pas le pouvoir d’appréciation face une convention légalement


formée. Il est obligé de l’appliquer. Ce principe général souffre néanmoins de
quelques exceptions prévu par la loi et admise par la jurisprudence. Ainsi le
juge, a la possibilité d’accorder un délai de grâce au débiteur compte tenu de sa
situation économique. Il a aussi la possibilité de modifier la sanction, de
l’inexécution d’une obligation qui fait l’objet d’une clause pénale peut être
modifié à la baisse ou à la hausse. En matière d’honoraire des mandataires, ils
peuvent être réduits par des juges s’ils sont jugés excessifs. Le juge a également
un pouvoir d’appréciation concernant les rentes viagères ; ces dernières doivent
être alignées sur le niveau de vie.

En principe la volonté des parties suffit à créer, aussi bien des obligations
prévues par la loi, qu’à mettre sur pieds des contrats complètements inédits. Par
voie contractuelle on peut prévoir toute sorte de contrat, des limites qui sont
imposées par la loi aussi bien sur la forme que sur le fond. Ainsi :

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- Sur le fond, la volonté des parties est inopérante pour créer des
conventions contraires aux bonnes mœurs et à l’ordre public.

- Relativement à la forme, certains contrats doivent nécessairement être


conclus selon une forme prévue par la loi.

SECTION 3 : Les de contrats de ayant-cause et d’ayant-droit

Il existe différents types d’ayant-cause.


- L’ayant-cause universel est celui qui a vocation à recueillir une
fraction de patrimoine.
Ex : héritage partagé de patrimoine.

- L’ayant-cause à titre particulier est celui qui a vocation à recueillir un


bien particulier dans un patrimoine.
Ex : un serviteur fidèle à qui on donne son instrument de travail.
Au terme de l’article 1122 du code civil, on est censé d’avoir stipulé pour soi, et
pour ses héritiers et ayants-cause à moins que le contrainte ne soit exprimée ou
ne résulte que de la nature de la convention.

SECTION 4 : Effet du contrat à l’égard des tiers

Au terme de l’article 1165 du code civil, les conventions n’ont d’effets entre les
parties contractantes, elles ne leur profitent que dans le cas prévu dans l’article
1121 : c’est le principe dit de la relativité des effets du contrat et comporte un
grand nombre de dérogations.

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Pour les vrais tiers qui ne sont parties au contrat ni par eux-mêmes ni par un
représentant l’inopposabilité va de soi et c’est la raison pour laquelle peut être
considérée comme exception au principe de la relativité le fait que le contrat
s’impose aux personnes représentées que ce soit aux vertus d’un mandat, que ce
soit parce qu’ils ont des ayants-droits à titre universel étant entendu que les
héritiers continuent la personne du défunt et sont liés par les contrats qu’il a
conclus. Certains contrats ont un large spectre ou rayon d’action et se
répercutent sur des tiers qui doivent tenir compte de la situation juridique créée
par le contrat. Ainsi, ils ne peuvent faire obstacle à son exécution sous peine
d’engager leur responsabilité. C’est la raison pour laquelle une certaine publicité
est organisée autour de ce type de contrat en vue de renseigner les tiers. Des
contrats passés par un débiteur nuisent à ses créanciers ordinaires en ce sens
qu’il diminue ou augmente le patrimoine qui leur sert de gage. Il existe des
dérogations au principe dit de l’effet relatif des contrats; article 1119 : « on ne
peut en général s’engager ni stipuler en son nom propre que pour soi-même »
article 1120 « néanmoins, on peut se porter fort pour un tiers en promettant le
fait de celui-ci ; sauf l’indemnité contre celui qui s’est porté fort ou qui a promis
de faire ratifié si le tiers refuse de tenir l’engagement » ; la promesse de porte
fort doit être distingué de la promesse pour autrui qui est celle par laquelle une
personne s’engage à ce que un tiers règle une créance. Article 1121 « on peut
pareillement stipuler au profit d’un tiers lorsque tel est la condition d’une
stipulation que l’on fait pour soi-même ou d’une donation que l’on fait à un
autre. Celui qui fait cette stipulation ne peut la révoquer si le tiers a déclaré
vouloir en profiter ».

24
CHAPITRE IV : L’EXTINCTION DES CONTRATS

Les obligations s’éteignent par le paiement, par la novation, par la remise


volontaire, par la compensation, par la confusion, par la perte de la chose, par
la nullité ou la rescision, par l’effet de la condition résolutoire, par la
prescription. Il faudrait ajouter par la délégation parfaite et par l’arrivé du
terme extinctif, la mort du cocontractant dans les contrats intuitu personae.

SECTION 1 : Le paiement

Le paiement correspond à l’exécution de la prestation due par les débiteurs. Ce


qui a été payé sans être dû est sujet à répétition. Le paiement peut être fait

25
purement et simplement, il peut être fait avec subrogation; il peut être fait par le
débiteur personnellement, par une personne qui a un intérêt (caution) ; par une
personne tiers. L’obligation de faire ne peut être acquittée par un tiers
contre le gré du créancier.
Relativement à l’objet du paiement le débiteur doit payer la chose qui fait
l’objet de la dette. Mais il arrive que le débiteur paie autre que l’objet de la
dette. Le paiement doit être fait au jour convenu si la dette est à terme. Le
paiement doit être fait chez le débiteur car les dettes sont quérables et non
portables. Cependant il est possible conventionnellement de prévoir le contraire.

SECTION 2 : la novation et la délégation

On dit qu’il y a novation, lorsque dans une opération juridique, une obligation
nouvelle est substituée à l’obligation d’origine à cause d’une modification des
éléments constitutifs de celles-ci. On ne peut pas pour autant en déduire que la
novation se résume à une sorte de changement de l’obligation car en réalité, la
novation emporte plus qu’un changement. L’obligation d’origine est éteinte par
la nouvelle qui prend sa place ; on ne retrouve généralement aucune trace de la
1ère dans la seconde.

La délégation par contre est une opération qui fait intervenir 3 personnes : un
délégué qui, sur ordre du déléguant, accepte d’exécuter une obligation envers le
délégataire. Lorsque la délégation est parfaite, elle entraine une novation.

*Ex : M.X (déléguant) doit 200 millions à M.Y (délégataire); X vend un


immeuble à Z (délégué) et demande à ce dernier de payer les 200 millions de
prix à M.Y. Si ce paiement est fait, les deux obligations s’éteignent ; la
délégation est parfaite une fois le paiement effectué, elle emporte la novation.

26
SECTION 3 : La compensation

C’est un mode d’extinction d’obligation qui met en présence deux personnes à la


fois créancière et débitrice l’une de l’autre d’objet de même nature (ex : somme
d’argent). Si les deux dettes sont de même valeurs, la compensation va les
éteindre tous les deux. Si elles sont inégales, l’extinction se fait à hauteur de la
plus faible. La compensation assure l’égalité entre les parties, joue un rôle de
garantie, mais lèse les autres créanciers étant donné que celui qui bénéficie de la
compensation échappe à la loi du concours des créanciers. La compensation peut
être légale, conventionnelle, judiciaire.

Lorsqu’elle est légale, elle s’opère de plein droit, ce qui implique qu’on soit en
présence de dettes de même nature, certaines, liquide, exigible.

SECTION 4 : la confusion

Au terme de l’article 1300 du code civil, lorsque les qualités de créancier et de


débiteur se réunissent dans la même personne, il se fait une confusion de droit
qui éteint les deux créances. La confusion s’opère dans le cadre successoral. La
confusion qui s’opère dans la personne du débiteur principal, profite à la
caution. Celle qui s’opère dans la personne de la caution n’entraine pas
l’extinction de la personne principale maintenant celle qui s’opère dans la
personne du créancier ne profite à ses codébiteurs secondaires que pour la
portion dont il était débiteur.

SECTION 5 : La remise de dette

C’est l’acte par lequel un créancier renonce à sa créance, laisse tomber son droit.
Il ne s’agit pas d’un acte unilatéral mais bel et bien d’un acte conventionnel car

27
pour que la remise puisse jouer rôle, il faut que le créancier et le débiteur se
mettent d’accord, qu’ils conviennent d’éteindre l’obligation. La remise de dette
peut se faire à titre gratuit ou à titre onéreux. Elle n’obéit pas à une forme
particulière, elle peut être express, tacite, verbale, écrite.

Lorsque la remise de dette est faite à titre gratuit, elle n’est pas pour autant
soumise aux conditions de libéralités entre vifs du point de vue de la forme. Par
contre, lorsque la remise de dette est faite par voie testamentaire, elle est
soumise aux règles de forme du testament (holographe : de la main du testateur,
mystique, par acte public).

Concernant la remise de dette, la caution est libérée s’il est remis au


bénéficiaire principal. Par contre elle ne libère pas le débiteur principal. Il y’a
une présomption irréfragable de remise de dette si le créancier remet
volontairement le titre sous seing privé au débiteur.

Par contre à contrario, la remise de dette à titre gratuit est toujours présumée
volontaire.

SECTION 6 : la perte de la cause due

Au terme de l’article 1302, lorsque le corps certain est déterminé qui était l’objet
de l’obligation vient à périr, est mis hors du commerce ou se taire de manière
qu’on en ignore absolument l’existence, l’obligation est éteinte, si la chose a péri
ou a été perdue sans la faute du débiteur et avant qu’il fût en demeure (sommer
quelqu’un de se conformer sans délai a une obligation). Lors même que le
débiteur est en demeure et s’il ne s’est pas chargé d’un cas fortuits (imprévisible,
irrésistible), l’obligation est éteinte dans le cas où la chose fut également périe
chez le créancier si elle lui eut été livrée. Le débiteur est tenu de prouver le cas
fortuit qu’il allègue. De quelque manière que la chose volée ait périe ou ait été
perdue sa perte ne dispense pas celui qui l’a soustraite de la restitution du prix ».

28
SECTION 7 : la prescription

La prescription, de façon générale, est un moyen d’acquérir ou de se libérer, par


l’écoulement du temps dans les conditions déterminées par la loi. Il existe deux
types de prescriptions :

- La prescription acquisitive : l’usucapion


- La prescription extinctive : libératoire

En principe, la prescription de droit commun, est de 30 ans. Il existe des


prescriptions plus courtes (2, 5,10 ans). Elle peut faire l’objet d’une suspension
et ce sera le cas toutes les fois où on est dans l’impossibilité d’agir (lorsque
l’accès aux tribunaux n’est pas possible, par ex guerre…). Il y aura également
suspension en cas de minorité si l’action est dirigée contre des parents ou contre
un tuteur.

Lorsqu’il y a suspension de la prescription, le délai déjà écoulé, est simplement


compléter lorsque la cause de suspension est levée. La prescription peut aussi
faire l’objet d’une interruption : toutes les fois où le débiteur aura reconnu sa
dette ou qu’un acte de poursuite aura été posé. Une fois que la cause
d’interruption est levée, le délai se remet à courir à zéro.

SECTION 8 : La condition résolutoire ou l'arrivée du terme extinctif

Au terme de l'article 1183, la condition résolutoire est celle qui lorsqu'elle


s'accomplit opère la vocation d'obligation et qui remet les choses au même état
comme si l'obligation n'avait pas existé. Elle ne suspend point l'exécution de
l'obligation, elle oblige seulement le créancier à restituer ce qu'il a reçu dans le
cas où l'événement prévu par la condition arrive. La condition résolutoire opère
rétroactivement contrairement au terme instinctif qui ne met fin au contrat que

29
pour l'avenir. La condition résolutoire est sous-entendue dans tous les contrats
synallagmatiques.

SECTION 9 : la nullité et la prescription pour lésions

Un contrat qui ne remplit pas les conditions de validité prescrite par la loi est
frappé de nullité. La volonté des parties se trouve comme paralysé, vidée de
toute efficacité. Il existe deux types de nullités même si une fois prononcée,
elles ont le même effet :

- Nullité absolue peut être invoquée par toute personne intéressée ;

- Nullité relative peut être invoquée que par les personnes que la loi
veut protéger particulièrement.

Un acte nul d'une nullité absolue ne peut faire l'objet d'une confirmation alors
que les actes frappés d'une simple nullité relative peuvent être confirmés par les
personnes qui auraient pu l'invoquer. La nullité et les termes comme :
résiliation, résolution, révocation, ne sont pas à confondre. Ces trois différents
termes supposent que le contrat était valable à l'origine alors que la nullité
implique que dès sa formation un des éléments de validité faisait défaut et
l'action n’a jamais pu se produire d'effet ou n'aurait jamais dû en produire.

Ne pas confondre nullité et l'inopposabilité face au contrat qui est valable, qui
produit pleinement ses effets entre les parties contractantes mais ne produit pas
d'effet vis-à-vis des tiers alors qu'il pourrait ou devrait.

Ne pas non plus confondre nullité et caducité. On parle de caducité lorsqu'un


événement survient après la conclusion du contrat, il ne dépend pas de la
volonté des parties et supprime un élément du contrat quant à sa validité.

30
On parle de lésion dans un contrat lorsque l'un des contractants subit un
préjudice qui résulte dans un contrat à titre onéreux du défaut d'équivalence au
moment de la conclusion du contrat entre les avantages réciproquement
consentis.

La lésion ne doit pas être confondue avec l'imprévision dans laquelle l'une des
parties souffre d'un préjudice qui nait du fait de circonstances postérieures à la
conclusion du contrat et qui rendent son exécution beaucoup plus onéreuse que
l'une des parties ne l'avait prévue. Lorsqu'une lésion est décelée dans un contrat,
normalement le principe de la liberté contractuelle devrait commander de ne pas
vouloir à tout prix équilibré les prestations. Si chacune des parties a librement
donné son accord, le contrat est valable mais laisse un sentiment d'injustice.
C'est la raison pour laquelle le législateur intervient exceptionnellement dans ce
type de contrat pour protéger par l'action en nullité ou en rescision.
Au terme de l'article 1118 la lésion ne vicie les conventions que dans certains
contrats ou à l'égard de certaines personnes. Article 1304"..."1308"..."
Elle n'est admise qu'à l'égard de certains contrats tels que la vente d'engrais, les
baux, l'acquisition d'un fonds de commerce, la cession des droits de propriété
intellectuelle.

TITRE 2: LES OBLIGATIONS RESULTANTS D'ACTE ILLICITE.

La responsabilité délictuelle, quasi-délictuelle

Un délit correspond au fait de causer intentionnellement un dommage à autrui.

Un quasi-délit est le fait de causer non intentionnellement un dommage à autrui.

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Aussi bien les délits et les quasi-délits sont des faits illicites contraires au droit
qui cause un dommage à autrui. La différence entre les deux notions vient du
fait que dans le 1er cas, il y a intention de nuire alors que dans le second,
l’intention de nuire fait défaut. Dans les deux cas de figure la conséquence
juridique est la même : il y a obligation de réparer. Cependant les tribunaux
sont plus indulgents face à des quasi-délits.

Il faut bien distinguer la faute civile de la faute pénale. Il y a une différence


entre la responsabilité pénale et la responsabilité civile. La première est engagée
du fait de la simple tentative, alors que la deuxième suppose un fait
dommageable, bien que tous les faits dommageables ne donnent pas lieu à
réparation.

Au sens général du terme, le délit est un acte illicite intentionnel. Au sens strict
du terme (stricto sensu), le délit est une infraction pénale de gravité moyenne qui
se trouve entre le crime et la contravention et qui est habituellement puni d’une
peine d’amende ou d’une peine privative de liberté. Le même fait peut être à la
fois, un délit pénal et un délit civil. Par exemple le vol (soustraction frauduleuse
de la chose d’autrui) c’est un délit pénal et aussi un délit civil car sa pose tort à
autrui.
Le pénal puni, le civil répare

Le texte de base de la responsabilité quasi-délictuelle est l’article 1382 « Tout


fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la
faute duquel il est arrivé à le réparer ».

Au terme de l’article 1383 « chacun est responsable du dommage qu’il a causé


non seulement par son fait, mais encore par sa négligence et par son
imprudence».

La faute des articles 1382 et 1383 peut consister aussi bien en un acte positif
qu’en une abstention.

32
La responsabilité peut également être fondée sur le risque ; le risque peut être un
risque-profit (on est tenu de supporter le risque que l’on tire d’un profit).

Il y a également la théorie du risque social. Dès qu’un individu introduit un


risque dans la vie sociale il doit en supporter la charge.

Il y a aussi la responsabilité du risque à la sécurité fondée par Boris Starck.


D’après cet auteur, la victime a droit à la sécurité et ce droit entraîne le droit à la
réparation, lorsque cette sécurité est atteinte.

La faute peut aussi naitre de l’abus d’un droit. L’exercice d’un droit peut
constituer une faute lorsque le titulaire de ce droit en fait intentionnellement un
usage préjudiciable à autrui.

*Ex : l’exercice d’une action en justice ; il y a abus de droit à évoquer des


contestations exactes en droit mais dénué de conséquence de faits si la mauvaise
foi du plaideur est établie.

On peut également avoir l’abus du droit par l’abus du droit de propriété qui peut
déboucher sur une responsabilité pour trouble du voisinage.

On retrouve également l’abus de droit dans le refus par un époux de se


soumettre à l’obligation de communauté de vie, rupture de fiançailles. Voltaire
disait à ce propos : « le droit poussé trop loin devient une injustice ».

33
CHAPITRE 1 : LES DOMMAGES

Le dommage peut être matériel, palpable (dommage physique, au patrimoine,


moral : atteinte à l’honneur, il peut s’agir d’un cas d’injure ou alors la
diffamation par voie de presse généralement ; à l’affection : perte d’un être cher
(on paye le pretium doloris : le prix de la douleur). Pour que le dommage fasse
l’objet d’une réparation, il doit remplir un certain nombre de critères.

SECTION 1 : Le dommage doit être certain et non éventuel

Ceci signifie à contrario que le dommage ne doit pas être lié à des circonstances
dont on ne sait si elles se réaliseront ou pas. Cependant le caractère certains du
dommage n’exclut pas la réparation d’un préjudice futur qui peut être certain.

La réparation du dommage actuel ne pose pas de problème peu importe que la


victime ait éprouvée une perte : le damnum emergens (perte à prouver) ou alors
que la victime ait manqué un gain : lucrum cessans (manque à gagner).

Un préjudice même futur peut être certain surtout si son évaluation judiciaire
peut être certain. Ex : un préjudice qui va se prolonger dans le temps à la suite
d’un accident peut être réparé par une condamnation au versement d’une rente
viagère.

La différence entre le préjudice futur et le préjudice éventuel est perceptible en


cas de perte d’une chance. Ex : un individu a un accident alors qu’il devrait
passer un examen ; il perd la chance de se présenter à l’examen ça c’est certain
; la chance pour lui de réussir à son examen n’est qu’une éventualité. Dans
certains cas, les tribunaux pourraient réparés le préjudice même éventuel, ça

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reste exceptionnel pour le retenir, il est nécessaire qu’il y ait probabilité
suffisante.

SECTION 2 : le préjudice doit être direct et non indirect

Cela implique que le dommage est la suite immédiate, directe du fait


dommageable, ce qui signifie qu’il y a un lien de causalité suffisant. Sont par
conséquent exclus, les conséquences lointaines de la faute qui de toute les
façons aurait pu se produire. Ex : un éleveur vend un animal malade à un autre
éleveur, le troupeau de l’acheteur est contaminé. Il y a mortalité du bétail
(conséquence immédiate), lequel acheteur ne pouvant plus exploiter son fonds
de commerce doit déposer le bilan (conséquence lointaine). Ce qui ne signifie
pas pour autant que c’est seulement la victime principale d’un fait dommageable
a droit à réparation.

Les personnes qui souffrent des blessures ou de la mort de la victime


matériellement ou moralement, ont une action propre en plus de l’action de la
victime qu’elles peuvent exercer. Une prédisposition physique chez la victime
n’exclut pas totalement la situation dans laquelle elle est et le droit à réparation
pour elle-même et pour ses héritiers si le dommage est essentiellement
consécutif à la faute d’un tiers.

SECTION 3 : le caractère légitime de l’intérêt en cause

Pour invoquer valablement le droit à réparation, il faut être dans une situation
juridiquement protégée, c’est-à-dire être en mesure de démontrer que l’intérêt
invoqué est juridiquement protégé ; ce n’est là qu’une prolongation en matière
de responsabilité d’une règle de loi judiciaire privée selon laquelle l’action en
justice est possible pour tous ceux qui ont un intérêt légitime au succès ou au
rejet d’une prétention. La jurisprudence offre de nombreuses illustrations de ce

35
point avec le cas du concubinage. Le décès accidentel de l’un des concubins ne
donnent pas droit automatiquement à l’autre, à la réparation du dommage
occasionné. Les tribunaux prennent en considération, le caractère adultérin ou
non du concubinage, son caractère stable, son caractère notoire. Dans certains
cas, le droit à la réparation coïncide avec le droit à une autre prestation :
indemnité d’assurance, prestation de la CNPS.

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CHAPITRE II : L’OBLIGATION DE REPARER

En principe, la responsabilité suppose une faute prouvée. Cependant la loi a


prévu des cas de responsabilité sans faute par présomption de faute ce qui
englobe la responsabilité du fait d’autrui et la responsabilité du fait des choses
que l’on a sous sa garde. Il y a également la responsabilité légale, sans faute,
sans présomption de faute ; c’est le cas avec la responsabilité des employeurs
avec les accidents de travail. Dans tous les cas de figure, la responsabilité établie
la réparation. Il est nécessaire qu’il y ait équivalence entre la réparation et le
dommage. Les dommages et intérêts doivent assurer la réparation intégrale sans
la dépasser. Par conséquent, la gravité de la faute n’a pas de répercussion directe
sur le montant de la réparation, car il ne s’agit pas d’infliger une sanction à
l’auteur du dommage ; il ne s’agit que d’indemniser la victime et peu importe
pour cela la gravité de la faute. Cette règle est cependant atténuée en droit ou
alors dans les faits. En droit s’il y a faute partagée entre la victime et l’auteur. Le
juge tient compte de la gravité de la faute pour se montrer plus ou moins sévère,
plus ou moins indulgent lorsque le dommage n’est pas chiffrable
mathématiquement.

Le principe d’équivalence entre la réparation et le dommage peut difficilement


s’appliquer. Le pressium doloris n’a pas de prix, l’évaluation ne peut qu’être
arbitraire. Les indemnités très élevées sont versées pour le préjudice moral
notamment pour l’atteinte aux sentiments d’affection.

Il arrive aussi que par délicatesse les victimes d’atteinte à l’honneur répugnent à
recevoir de l’argent pour la souffrance qui leur est infligée et vont réclamer en
cas de diffamation une condamnation à 1 franc symbolique. Il arrive aussi que la
réparation se fasse en nature, elle reste néanmoins exceptionnelle. (Il est
possible d’échapper à la réparation si on peut valablement évoquer un fait
exonératoire de responsabilité ou alors un fait justificatif spécial. Dans les faits
exonératoires de responsabilité, on peut citer le fait de la victime, la force

37
majeure, le cas fortuit (la différence reste ce caractère d’extériorité : en présence
d’un évènement irrésistible, insurmontable, extérieur à la personne dont la
responsabilité est recherchée). Il s’agira de démontrer au-delà des apparences
que le dommage est dû en totalité ou en partie à une cause étrangère.

Dans les faits justificatifs spéciaux : l’ordre de loi, le commandement de


l’autorité, l’état de nécessité (intentionnellement un tort a été causé à autrui pour
éviter un mal plus important).

SECTION 1 : la responsabilité pour faute prouvée

Des textes de base 1382,1383, il résulte que l’auteur doit avoir commis une
faute, une imprudence, une négligence ; il doit y avoir un lien entre le préjudice
et l’imprudence ou la faute. La charge de la preuve repose sur la victime qui la
rapporte par tous les moyens.

SECTION 2 : la responsabilité sans faute prouvée

Parce que la preuve de la faute peut être difficile à rapporter. Le législateur a


estimé dans certains cas, de poser une présomption de faute, le responsable du
dommage étant de droit présumé en faute : il y a plusieurs cas de responsabilité
de ce type.

a) La responsabilité du fait d’autrui

 On est responsable non seulement du dommage que l’on cause par son
propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes
dont on doit répondre ou des choses que l’on a sous sa garde. Cette
responsabilité présente un caractère d’exception ; la liste prévue par le
code est une liste exhaustive.

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La responsabilité du fait d’autrui n’exclut pas la responsabilité du fait personnel.
La personne qui est responsable de celle qui est fautive peut se retourner contre
cette dernière.

En matière pénale la responsabilité est toujours personnelle et on ne peut pas


être condamné pour la faute d’une autre personne.

- La responsabilité des parents : le fondement est le défaut d’éducation,


le défaut de surveillance. Cette responsabilité visée par l’article 1384
concerne les parents à l’exception les tuteurs ou les grands parents. Si
ces différentes personnes sont coupables d’une faute de surveillance,
leur responsabilité peut être engagée sur la base des articles 1382,
1383.

Les enfants mineurs non émancipés le dommage est causé par le fait personnel
de l’enfant, dommage causé par la chose dont il a la garde.

Les parents sont dégagés de toute responsabilité s’ils arrivent à établir qu’ils
n’ont pas pu empêcher le fait de l’enfant.

- La responsabilité des artisans 1384 5ième alinéa « les artisans sont


responsables du dommage causé par les apprentis pendant le temps
qu’ils sont sous leur surveillance. Il n’est pas nécessaire pour cela que
les apprentis soient mineurs, il s’agir d’une responsabilité additionnelle
et non pas une responsabilité de substitution » : le fondement de cette
responsabilité est un défaut de surveillance de formation.

- La responsabilité du fait des choses ou des animaux : responsabilité


très vaste qui comprend toutes les choses : fondement : faute présumée
relative. La personne soumise à la présomption est celle responsable de
la chose ou de l’animal. - La responsabilité du fait des animaux est
repris spécifiquement par l’article 1385 «le propriétaire d’un animal ou

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celui qui s’en sert pendant qu’il est à son usage est responsable du
dommage que l’animal a causé soit que l’animal fut sous sa garde, soit
qu’il fut égaré ou échappé »: fondement : présomption de faute
relative. Cet article vise non seulement le propriétaire de l’animal mais
aussi toute personne qui en a la garde. Cet article concerne les animaux
domestiques et domestiqués, aux propriétaires et à toute personne qui
s’en sert ou qui en a la garde. Les parents sont responsables du
dommage causé par l’animal dont leur enfant a la garde.

- La responsabilité du fait des bâtiments 1386 : le propriétaire d’un


bâtiment est responsable du dommage causé par sa ruine lorsqu’elle
est arrivée par une suite du défaut d’entretien ou par le vice de sa
construction ; fondement : présomption de faute relative. Le
propriétaire d’un bâtiment dont la ruine a causé un dommage en raison
d’un vice de construction ou d’un défaut d’entretien ne peut s’exonéré
de la responsabilité de plein droit qu’il encoure que le dommage est dû
à une cause étrangère qui ne peut lui être imputée. Le propriétaire a des
recours s’il y a eu vice de construction. En cas de possible défaut
d’entretien recours contre le locataire ou l’usufruitier.

SECTION 3 : la responsabilité légale sans faute prouvée

La responsabilité de l’employeur vis-à-vis de l’employé qui est assimilable à la


responsabilité des maitres vis-à-vis de leurs proposés ; ils sont responsables des
dommages causés par leurs domestique et préposées dans l’exercice des
fonctions auxquelles ils les ont employés. Il y a un rapport de maitre à préposés
à chaque fois qu’il y a un lien de subordination qui existe. Fondement :

40
présomption absolue.
La responsabilité des propriétaires d’aéronefs sera gérée en extériorisant le
risque

TITRE 3 : LES QUASI-CONTRATS

Au terme de l’article 1371, les quasi-contrats sont les faits purement volontaires
de l’homme dont il résulte un engagement quelconque envers un tiers et quelque
fois un engagement réciproque des deux parties.

La doctrine qualifie les quasi-contrats, des actes licites volontairement


accomplis par une personne qui procure un avantage à autrui, d’où découle des
obligations à la charge de leurs auteurs ou des tiers.

Le quasi-contrat procure un avantage à autrui dont l’existence conditionne la


prise en compte des obligations qui en découlent. Le caractère volontaire du
quasi-contrat fait de lui, un acte juridique, ce qui le rapproche du contrat à la
différence, qu’il n’y a pas d’accord de volonté.

Pour saisir les sens du quasi-contrat, il faut partir de l’idée qu’il arrive que par
son activité, un individu procure un avantage à une autre personne. Cet avantage
peut avoir entrainé pour lui, une perte. C’est injuste, inéquitable ; il faut réparer.
Exceptionnellement, le législateur et le juge interviennent pour rétablir
l’équilibre.

Le code civil prévoit deux situations : aux articles 1372 à 1375 le code traite de
la gestion d’affaire et à partir des articles 1376 et suivants il est question du
paiement de l’indu. A ces deux quasi-contrats spéciaux, la jurisprudence a
ajouté, la théorie générale de l’enrichissement sans cause.

41
CHAPITRE 1 : LA GESTION D’AFFAIRE

La gestion d’affaire correspond au cas de figure ou une personne nommée


gérant d’affaire accomplit un acte dans l’intérêt ou pour le compte d’une autre
personne appelée maitre de l’affaire sans que ce dernier ne lui ait donné
mandat pour le faire.

La gestion d’affaire est la traduction en droit de l’exécution d’un devoir de


conscience. Chaque individu a l’obligation d’aider son prochain en difficulté et
il est tout à fait normal, que celui qui a apporté son aide soit remboursé des

42
dépenses effectuées. Cependant, étant donné que l’immixtion dans les affaires
d’autrui n’est pas toujours opportune, la gestion d’affaire ne produira des effets
de droit qu’à certaines conditions. Ainsi, il est impératif qu’elle ait été utile.

Section 1 : les conditions de la gestion d’affaire

 Paragraphe 1 : les conditions relatives au maitre de l’affaire.


1- Le maitre de l’affaire ne doit pas avoir consentis ;
2- Le maitre de l’affaire ne doit pas s’être imposé.

 Paragraphe 2 : Les conditions relatives au gérant


1- Le gérant doit être capable de s’engager ;
2- Le gérant doit avoir la volonté, l’intention d’agir pour autrui.

La gestion d’affaire parfois semble se rapprocher de la théorie de la


représentation. On agit pour quelqu’un d’autre, on agit à sa place comme il
aurait fait.

Parfois la jurisprudence recherche chez le gérant l’intention d’agir de façon


désintéressée pour le compte d’autrui. Cependant il n’est pas indispensable, que
l’intention généreuse ait été le seul mobile. Il y a gestion d’affaire à partir du
moment où le gérant a agi spontanément.

En tout état de cause, la gestion d’affaire généralement va nécessite une


intention libérale, altruiste. Si elle fait défaut, et que le gérant a agi
spontanément, et que l’acte a profité à autrui, on va considérer qu’il y a gestion
d’affaire.

43
3- Le gérant doit agir en bon père de famille, comme s’il défendait ses
propres intérêts.

 Paragraphe 3 : les conditions relatives à l’acte de gestion


1- La gestion d’affaire peut porter aussi bien sur un acte matériel que sur un
acte juridique. Généralement il s’agira d’un acte conservatoire,
d’administration que d’un acte de disposition.

2- L’acte doit avoir été utile : condition sine qua non (nécessaire).

On considère que l’acte a été utile toutes les fois où il a rendu service au maitre
d’affaire et peu importe selon une intention altruiste qui l’a motivée.
L’appréciation du caractère utile se fait inconcreto (au cas par cas), en tenant
compte des aptitudes du gérant et du fait qu’il ait recherché l’intérêt du maitre de
l’affaire. L’utilité s’apprécie au moment où l’acte est posé.

*Ex : la tempête emporte la toile du voisin, il est remplacé. Quelques jours plus
tard, il y a une nouvelle tornade, le même problème se reproduit, le toit est à
nouveau emporté. Le remplacement de la toiture après la première tempête était
néanmoins utile.

SECTION 2 : les effets de la gestion d’affaire

 Paragraphe 1 : les affaires à l’égard du gérant


1- Le gérant doit achever sa gestion, une fois qu’il l’a commencée.

44
2- Le gérant doit gérer l’affaire en bon père de famille ; article 1374 «il est
tenu d’apporter à la gestion d’affaire tous les soins d’un bon père de
famille ; néanmoins les circonstances qui l’ont conduit à se charger de
l’affaire peuvent autoriser le juge à modéré les dommages et intérêts qui
résulteraient des fautes ou la négligence du gérant ».

Le 2ième alinéa de l’article 1374 indique clairement que la responsabilité


du gérant pourrait être engagée pour faute ou pour négligence et cette
responsabilité pourrait être atténuée en fonction des circonstances qui ont
poussées le gérant à agir.

 Paragraphe 2 : les effets de la gestion d’affaire à l’égard du maitre de


l’affaire

La gestion d’affaire à l’égard du maitre de l’affaire met à la charge du maitre de


l’affaire des obligations aussi bien vis-à-vis du gérant et du maitre de l’affaire

Le maitre dont l’affaire doit dédommager le gérant, article 1375« le maitre dont
l’affaire a été bien administré doit remplir les engagements que le gérant à
contracter en son nom. Il doit l’indemniser de tous les engagements personnels
qu’il a pris et lui rembourser toutes les dépenses utiles et nécessaires qu’il a
faites ».

 Paragraphe 3 : les effets de la gestion d’affaire vis-à-vis du tiers

Le gérant peut avoir agi en son nom propre, il peut avoir dit agir au nom du
gérant. S’il a déclaré agir au compte du maitre de l’affaire, ce dernier aura des

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obligations vis-à-vis du tiers, dans le cas contraire, il aura des obligations vis-à-
vis du gérant.

46
CHAPITRE 2 : L’ENRICHISSEMENT SANS CAUSE

Article 1376 à 1381, du code civil, l’enrichissement sans cause est une
construction jurisprudentielle issue d’un célèbre arrêt français (dit du marchand
d’engrais) de la cour de cassation du 15 juin 1892 qui statuait dans ce sens : «
lorsqu’une personne par un sacrifice ou un fait personnel à procurer à une autre
personne un avantage que ne justifie aucune cause légale ou contractuelle, elle a
une action pour se faire restituer : l’action de in rem verso ».

En espèce dans cet arrêt, aucune faute n’avait été commise, il n’y avait pas de
contrats entre les partis ; ainsi donc la théorie de l’enrichissement sans cause est
une théorie basée sur les effets d’un pur hasard ; on procure à autrui un avantage
sans le vouloir, et corrélativement on subit un appauvrissement. La théorie de
l’enrichissement sans cause satisfait incontestablement la justice et la morale
parce qu’elle est très générale et tend à remplacer toutes les règles de droit.

La jurisprudence progressivement a été emmenée enfermer l’action de in rem


verso dans des conditions très strictes

SECTION 1 : les conditions d’enrichissement sans cause

 Paragraphe 1 : corrélation de l’enrichissement, appauvrissement

- il est nécessaire qu’une personne se soit appauvrie ; cet


appauvrissement de l’une des parties fonde le titre de la créance, et
l’appauvrissement doit être entendue au sens large du terme ce pourrait
être la perte d’une chose, d’une somme d’argent, d’un service rendu ;

- une personne doit s’être enrichie ; l’enrichissement doit être entendu


au sens large du terme ce pourrait être une somme d’argent, un

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bénéfice d’un avantage quelconque dont on profite et qui n’a aucun
fondement juridique ;

- l’appauvrissement est la conséquence de l’enrichissement, il est


nécessaire que l’appauvrissement ne soit pas justifiée par la recherche
d’un intérêt qui serait personnel.

*Ex : un paysan construit une digue dans son propre intérêt et que les
propriétaires voisins en profitent par la force des choses le propriétaire
de l’ouvrage ne bénéficie pas d’une action de in rem verso parce que
lui aussi tire parti (profit) de la construction de la digue.

 Paragraphe 2 : l’enrichissement doit être sans cause

- l’enrichissement n’est pas sans cause s’il n’est pas dépourvu d’une
cause s’il résulte d’un acte juridique, d’un contrat.

- l’enrichissement n’est pas dépourvu de cause lorsqu’il découle de la


loi.

- il n’y a pas d’enrichissement sans cause lorsque l’appauvrissement


résulte de sa propre turpitude.

 Paragraphe 3 : L’exercice de l’action de in rem verso

L’action de in rem verso ne peut être intentée que si celui qui invoque
l’appauvrissement ne bénéficie pas d’une autre action ce qui signifie que
l’action de in rem verso est une action subsidiaire ; elle ne peut pas être utilisé
en remplacement d’une autre action pour laquelle le demandeur serait forclos.

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L’action de in rem verso ne peut pas servir non plus à contourner les conditions
auxquelles la loi subordonne d’exercices d’une autre action.

SECTION 2 : les effets de l’enrichissement sans cause

Dans l’action de in rem verso en cas d’enrichissement sans cause,


l’enrichissement peut être inférieur à l’appauvrissement et vice versa. La
question qui se pose est celle de savoir si l’enrichi doit restituer l’enrichissement
dont il a bénéficié ou simplement réparé l’appauvrissement. La personne
appauvrit ne peut réclamer que la plus faible des deux valeurs soit celle de
l’enrichissement, soit celle d’appauvrissement.

PARTIE II : LES SUJETS DE DROIT ET LA PERSONNALITE JURIDIQUE

TITRE 1 : LES PERSONNES PHYSIQUE

Une sujet de droit, ou de personne, tout être envisagé comme ayant ou pouvant
avoir des droits. Ce sont les personnes physiques, morales. La personnalité
juridique est liée à la capacité de jouissance.

CHAPITRE 1 : LA NAISSANCE DE LA PERSONNE PHYSIQUE

On parle de personnalité en droit, lorsqu’il est reconnu à un individu l’aptitude à


devenir titulaire de droit subjectif. La personne en droit est incessible,
intransmissible, insaisissable. En principe, la personnalité juridique commence à
la naissance puisque c’est à ce moment-là que l’être humain commence à jouir
d’une existence indépendante. Cependant la personnalité juridique peut précéder
la naissance à condition que l’enfant nait vivant et viable.

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*Ex : le père de l’enfant conçu meurt et pour éviter que ses biens n’aillent à
d’autres héritiers, on considère par une fiction juridique admise de tous que
l’enfant est doté de la personnalité juridique dès sa conception. L’enfant est
réputé conçu pendant la période qui s’étend entre 180 et 300 jours avant sa
naissance. Il s’agit ici d’une présomption simple. Il est possible d’établir que la
grossesse ou la conception a eu lieu à un autre moment.

*Exercice Si un enfant nait le 16 mai 1994, le père est mort 8 octobre 1993, la
période légale de conception de cet enfant est comprise entre le 16 aout et le 14
(08) octobre.

SECTION 2 : fin de la personnalité juridique

La personnalité juridique prend fin à la mort de l’individu et on considère que


l’individu est mort lorsque son encéphalogramme est plat depuis un certain
moment. Cependant il arrive que la mort ne soit pas certaine mais juste
probable. Le corps n’ayant pas été retrouvé, il y a des éléments qui entourent
cette situation laissant à la personne une possibilité de survivre. Dans un temps
on va parler d’absence, dans l’autre on parle de disparition.

- L’absence

L’absence ne doit pas être confondue avec la non-présence. Une personne est
absente si l’on ignore s’il est vivant ou mort car il a quitté son domicile depuis
longtemps sans donner de nouvelles et sans qu’un évènement particulier puisse
faire présumer de sa mort. On ignore généralement les circonstances de
l’absence aussi bien dans l’intérêt des ayants-droit que dans ceux des tiers que le
patrimoine de l’absent ne soit pas laissé à l’abandon. Toute la règlementation
autour de l’absence se fonde sur l’idée que l’absent peut revenir, mais passé un

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certain délai, il est de l’intérêt de tous de considérer qu’il ne reviendra
probablement pas. « Lorsqu’une personne aura cessé de paraitre au lieu de son
domicile ou de sa résidence, et que depuis 4 ans on en aura point eu de
nouvelles, les parties intéressées pourront se pourvoir devant le tribunal de 1ière
instance afin que l’absence soit déclaré » art 115.

Pour constater l’absence, le tribunal, d’après les pièces et documents produits


ordonnera qu’une enquête soit faite contradictoirement avec le procureur de la
république dans l’arrondissement du domicile et dans celui de la résidence s’ils
sont distincts. Le tribunal en statuant sur la demande aura d’abord égard au
motif de l’absence et aux causes qui ont pu empêcher d’avoir des nouvelles de
l’individu présumé absent. Article 119 : « le jugement de déclaration d’absence
ne sera rendu qu’un (1) an après le jugement qui aura ordonné l’enquête » ;
article 120 « dans le cas où l’absent n’aurai pas laissé de procuration pour
l’administration de ses biens, ses héritiers présomptifs, au jour de sa disparition
de ses dernières nouvelles pourront en vertu du jugement définitif qui aura
déclaré l’absence se faire envoyer en possession provisoire des biens qui
appartenaient à l’absent au jour de son départ ou de ses dernières nouvelles à
charge de donner caution pour la sureté de leur administration. Si l’absent a
laissé une procuration, ses héritiers présomptifs ne pourront poursuivre la
déclaration d’absence et l’envoi en possession provisoire qu’après 10 années
révolues depuis sa disparition ou depuis ses dernières nouvelles. Si l’époux de
l’absent opte pour la continuation de la communauté, il pourra empêcher l’envoi
en communauté et conserver l’administration des biens de l’absent. Si l’absent
revient, art 127 « ceux qui par suite de l’envoi provisoire ou de l’administration
légale auront jouit des biens de l’absent, ne seront tenus de lui rendre que le
5ième des revenus s’il réapparait depuis 15 ans de ce jour jusqu’à la date de sa
disparition ; et le 10ième s’il ne réapparait qu’après les 15 ans. Après 30 ans
d’absence, la totalité des revenus leur appartiendra.

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- La disparition

On parle de disparition lorsqu’une personne est probablement morte mais que le


corps n’a pas été trouvé. Deux conditions doivent être réunies :

1) Le corps ne doit pas avoir été retrouvé

2) Le décès doit être plus que probable, les circonstances qui ont entouré la
disparition, ayant mis gravement en danger la vie du disparu.

*Ex : naufrage, tremblement de terre, bombardement, accident d’avion.

Tout intéressé peut demander au tribunal de 1ière instance de déclarer la


disparition. Après enquête, le tribunal rend un jugement déclaratif de décès qui
fixe la date de la mort et est transcrit sur les registres d’état civil.

Les actes d’état civil sont des écrits qui constatent la naissance, le mariage, le
décès, la reconnaissance, l’ensemble des actes constituent le registre d’état civil.
La tenue de l’état civil est organisée par les services d’états civils, il y a deux
registres. Les actes de l’état civil sont un moyen de preuve de l’état de la
personne. Les copies, les extraits d’actes ainsi que le livret de famille ont la
même autorité que l’acte lui-même. Si l’acte est inexistant ou a été détruit, il faut
solliciter un jugement.

Quatre éléments permettent de distinguer un individu de tous les autres : Nom,


domicile, nationalité, l’état civil.

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SECTION 1 : le nom

Quand on parle de nom chez un individu, on parle du patronyme, du prénom, du


surnom, du pseudo.

Mode d’attribution du nom : Du patronyme :

 Soit par la filiation : l’enfant qui est légitime porte le nom de son
père, l’enfant naturel porte celui de sa mère ;

 Soit le mariage : la femme mariée peut porter le nom de son mari ;

 Soit par décision de l’autorité judiciaire ou administrative : en


absence de liens familiaux ou pas. Ainsi l’enfant trouvé ou l’enfant
naturel dont la filiation n’est pas établie et dont le nom de la mère
n’a pas été dévoilé, se voit attribué un nom par l’officier d’état
civil. Ce nom peut être une succession de prénom. Il y a le cas des
changements volontaires de non (en principe interdits).
Exceptionnellement, un individu peut avoir intérêt légitime, à
demander la modification de son nom soit parce qu’il veut se
débarrasser d’un nom ridicule et déshonorant, soit au contraire
parce qu’il souhaite reprendre le nom d’un membre illustre de sa
famille.

Quelle est la nature juridique du nom patronymique ? Le nom est un trait de la


personnalité à caractère familial. Il est hors du commerce en principe, et ne peut
pas être céder ni entrevis ni pour cause de mort.

Il existe des tempéraments à cette affirmation. Par l’effet du divorce, la femme


mariée peut reprendre usage de son nom. Elle peut aussi conserver l’usage

du nom de son mari avec l’accord de ce dernier ou autorisation du juge si elle


justifie d’un intérêt particulier à le faire pour elle-même ou pour ses enfants.

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En matière commerciale, le nom sous lequel le commerçant mène son activité,
est considéré comme un élément du fonds de commerce, il peut donc être vendu
avec le fonds. Pour éviter toute confusion, le nouvel exploitant devra y ajouter
une mention explicative.

DOMICILE LEGALE est celui que la loi assigne d’office a une personne soit en
raison de leur fonction soit en raison de leur dépendance c’est le cas des
magistrats du siège (on confond les magistrats de sièges des magistrats des
roues). Les magistrats du siège sont assis. Ils sont chargés d'instruire les
affaires pénales et de rendre les décisions de justice, ils défendent l’intérêt
général. Les magistrats debout ce sont des représentants du ministère public
chargés notamment, à l'audience, de requérir l'application des peines au nom de
la société

Section 2 la nationalité

La nationalité est un lien juridique et politique qui uni une personne a un état ou
un lieu

La nationalité s’attribue à la naissance si l’on a un père ivoirien ou une mère


ivoirienne on est ivoirien. Elle se fera pas mariage la femme étrangère peut
adopter la nationalité de son époux si elle renonce à sa nationalité d’origine.
L’époux ivoirien qui veut avoir la nationalité de son épouse doit passer par la
naturalisation : c’est un décret

Section 4 : l’état civil


L’état civil correspond à la situation au statut juridique d’une personne. Il va
renseigner sur l’âge d’une personne, son mariage, son décès, par rapport à la

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société familiale. La situation matrimoniale l’état civil résume l’état politique,
familial, individuel de la personne les actes de l’état civil sont authentique. Et si
un acte de l’état civil est irrégulier la responsabilité d’officier d’état civil peut
être transgressée. Si l’acte est erroné l’autorité judiciaire est incompétente. Si
l’acte est inexistant

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