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 Les sources modernes de la règle de droit

Il s'agit de la constitution, la loi, les règlements, le droit international,


la jurisprudence et la doctrine.
1 : la constitution
La constitution est le texte fondamental qui fixe l'ossature
organisationnelle et fonctionnelle de l'Etat. Elle détermine la forme de
l'Etat (Monarchie constitutionnelle), la forme du régime politique (le
régime parlementaire, les rapports entre le Roi, le parlement et le
gouvernement…) et les droits fondamentaux (droit au travail, liberté
d'opinion, droits politiques…).
Depuis son accession à l'indépendance jusqu'à 2011, le Maroc a vécu
cinq constitutions :
1962, 1970, 1972, 1992, 1996 et 2011 actuellement en vigueur.
La révision de la constitution peut être faite à l’initiative du Roi, de la
Chambre des Représentants et de la Chambre des Conseillers.
2 : la loi
Au sens strict, la loi est le texte voté par le parlement. Cependant, on
distingue entre la loi organique et la loi ordinaire. La place de la loi
organique est située entre la Constitution et la loi ordinaire, car la loi
organique est une loi adoptée selon une procédure spécifique et
précisant les modalités d'organisation et de fonctionnement des
pouvoirs publics dans les cas spécialement prévus par la Constitution.
Avant d'examiner le processus d'adoption d'une loi, il y a lieu de
déterminer, au préalable, l'organisation et le domaine de compétence du
parlement marocain.
A- organisation et fonctionnement du parlement
1- Composition :
Le Parlement est composé de deux Chambres, la Chambre des
Représentants et la Chambre des Conseillers. Leurs membres tiennent
leur mandat de la Nation. Leur droit de vote est personnel et ne peut être
délégué.
-La chambre des représentants qui compte actuellement 395 membres
élus pour cinq ans au suffrage universel direct c'est-à-dire le scrutin
ouvert à tous les citoyens majeurs (l'article 62 de la constitution
marocaine).
-La chambre des conseillers composée d’un nombre de membres entre
90 et 120 élus au suffrage universel indirect pour 6 ans. (Article 63 de
la constitution).
2- Le fonctionnement du parlement

Le Parlement siège pendant deux sessions par an. Le Roi préside


l'ouverture de la première session qui commence le deuxième vendredi
d'octobre.

La seconde session s'ouvre le deuxième vendredi d’avril (l'article 65


de la constitution).
Lorsque le Parlement a siégé quatre mois au moins, au cours de
chaque session, la clôture peut être prononcée par décret. Le
Parlement peut être réuni en session extraordinaire, soit par décret,
soit à la demande du tiers des membres de la Chambre des
Représentants ou de la majorité de ceux de la Chambre des
Conseillers. (l'article 66 de la constitution).

3-Le pouvoir du parlement


Le Parlement exerce le pouvoir législatif.
Il vote les lois, contrôle l’action du gouvernement et évalue les
politiques publiques. (L'article 70 de la constitution).

En principe, la législation en plusieurs matières doit faire l'objet d'une


loi votée par le parlement.
Toutefois, ce principe n'est pas absolu. Le gouvernement peut faire la
législation par un décret -loi dans deux situations particulières :
~ Décret-loi pendant les vacances du parlement : Dans l'intervalle
des sessions du parlement, le gouvernement peut prendre, avec l'accord
des commissions permanentes des deux chambres, des décrets-lois.
~ Décret- loi sur habilitation : Le parlement peut, par une loi
d'habilitation, autoriser le gouvernement, pendant un délai limité et en
vue d'un objectif déterminé, à prendre par décret des mesures qui sont
normalement du domaine de la loi.
Ces décrets sont soumis à la ratification du Parlement lors de la session
ordinaire suivante.
Les règlements
La constitution détermine le domaine de la loi par une liste limitative
des matières qui doivent faire l'objet d'un texte voté par le parlement.
Toutes les autres matières autres que celles qui sont du domaine de la
loi appartiennent au domaine
réglementaire. (Art.72 de la constitution).
Les règlements englobent l'ensemble des décisions du pouvoir exécutif
et des autorités administratives.
En principe, le pouvoir réglementaire appartient au chef du
gouvernement qui l'exerce par décret. Il peut également déléguer ce
pouvoir à un ou plusieurs ministres qui l'exercent par le biais des arrêtés.
Les règlements se répartissent en deux catégories :
Les règlements autonomes :
Il s'agit des décrets et arrêtés pris dans les matières qui ne sont pas du
domaine de la loi, c'est-à-dire dans le domaine réservé aux règlements.
Les règlements pris pour l'exécution des lois :
Le pouvoir exécutif est chargé d'assurer l'exécution des lois adoptées
par le parlement. Pour ce faire, il doit déterminer les mesures et les
détails de cette application par le biais du règlement. Ce règlement
intervient alors pour la mise en
application de la loi.

LA JURISPRUDENCE
La jurisprudence peut avoir deux définitions.
Dans un sens formel: la jurisprudence désigne l'ensemble des décisions
de la justice rendues pendant un temps déterminé.
Le recueil de jurisprudence est le document qui regroupe l'ensemble des
décisions judiciaires. Elle peut être répertoriée selon plusieurs critères :
selon son origine (jurisprudence de la cour d'appel, jurisprudence de la
cour suprême), selon la branche du droit concernée (jurisprudence
civile, commerciale, pénale, administrative)….
Dans une acception restrictive, la jurisprudence désigne la solution
habituellement donnée par les tribunaux à une question de droit. C'est
l'interprétation admise par les tribunaux concernant une disposition de
la loi (ex : la définition de la bonne foi, l'intérêt général, le bon père de
famille).
LA DOCTRINE
La doctrine désigne l’ensemble des "opinions" émises par les auteurs
(professeurs, magistrats, avocats et autres praticiens du droit) qui
traitent des matières juridiques.
Formellement c'est l'ensemble de travaux juridiques écrits : ouvrages,
notes, commentaires …
Ces positions doctrinales ne constituent pas une source formelle et
directe du droit et le juge n'est pas lié par une opinion partagée par
plusieurs auteurs sur une question de droit.
En effet, si la majorité des auteurs s'accorde que les tribunaux font une
interprétation erronée d'une disposition de la loi, leur position ne
s'impose nullement au juge.
Toutefois, la doctrine contribue à mettre en lumière les lacunes de la loi
et des positions jurisprudentielles et peut ainsi amorcer une
modification de la loi ou inspirer une révision de l'interprétation qui en
est faite par les juges (revirement jurisprudentiel).
Droit internationale :
le droit internationale constitue une source fondamentale de la règle de
droit .
Dans le cadre du droit international on peut distinguer entre deux
sources :
Les sources écrites : traité international, sentences
arbitraires,régalements élaborés par les organisations internationales,
résolutions et recommandations établies par des organes internationaux
.
Et les sources non écrites : coutumes, principes généraux du droit.
Chapitre 2
Le droit subjectif :‫الحق‬

définition
Le droit subjectif signifie le droit qu’octroit la loi a une personne afin
de satisfaire un intérêt ou pour obliger une autre personne à accomplir
ou à exécuter quelque chose donc c'est l'ensemble des prérogatives dont
peuvent se prévaloir les individus et qui peuvent être exercer sous le
contrôle de l'État .
Ces prérogatives peuvent s'exercer soit sur une chose dans ce cadre on
dit que la personne dispose d'un droit réel, ou sur une personne
déterminée et dans ce cas on dit qu'elle dispose d'un droit personnel ou
un droit de créance.

Le droit personnel c'est un rapport entre deux personnes une partie on


l'appelle débiteur et l'autre partie créancier.

D'autre part le droit réel c'est une prérogative que son titulaire exerce
directement sur une chose ; c’est un rapport entre une personne et une
chose.
Au niveau du droit personnel on est en présence de trois éléments à
savoir le créancier, le débiteur et l'obligation, alors qu'au niveau du droit
réel on a un rapport entre deux éléments à savoir une personne et une
chose.
classification des droits subjectifs
Au niveau des droits subjectifs, on distingue :
1. Les droits patrimoniaux ‫ الحقوق المالية‬qui ont une valeur pécuniaire.
Ils sont transmissibles)‫ (قابلة لالنتقال‬par héritage, cessibles )‫(قابلة للتفويت‬
à un acquéreur, saisissables)‫ ( قابلة للحجز‬par des créanciers impayés,
prescriptibles )‫( (تتقادم‬extinction du droit après un certain délai fixé
par la loi). Ils sont répartis en trois catégories :
-Les droits réels ‫ الحقوق العينية‬mettent en relation un sujet de droit et
une chose matérielle.
Exemples : droit de propriété, usufruit, nue propriété, hypothèque,
gage.
-Les droits personnels: ‫( الحقوق الشخصية‬ou droits de créance) portent sur
une personne. Un droit personnel met en relation un créancier et un
débiteur. Exemples : créancier, privilégié ou nanti.
-Les droits intellectuels: ‫ حقوق الملكية الفكرية‬portent sur quelque chose
d'incorporel résultant de l'activité intellectuelle du sujet de droit.
Exemples : propriété littéraire, propriété artistique, propriété
industrielle, propriété de clientèle...

2. Les droits extrapatrimoniaux: ‫ الحقوق الغير المالية‬qui n'ont pas de


valeur pécuniaire en eux-mêmes et qui
sont intransmissibles,incessibles, insaisissables et imprescriptibles.
on cite à titre d’exemple:
a- Les droits de la personnalité
Les droits de la personnalité peuvent être définis comme les
prérogatives extrapatrimoniales ayant pour objet les éléments essentiels
de la personnalité de leur titulaire.
Les droits de la personnalité sont des droits qui permettent à toute
personne d'obtenir des autres les reconnaissances et le respect de son
individualité propre (ensemble de caractéristiques physiques et
morales).
Les droits de la personnalité concernent principalement la protection
de l’intégralité corporelle, le droit de la vie, le droit à l’intégrité morale,
le droit à la vie privée, etc.
b- Les droits familiaux
Les droits familiaux, ce sont les droits qui résultent de l’organisation
juridique de la famille. Il s’agit des droits résultant du mariage ou de la
parenté.
c- Le droit moral de l’auteur
Le droit moral de l’auteur doit être distingué de ses droits pécuniaires
dits « droits d’auteur ». En effet, il concerne la nature de la création
littéraire et artistique. Ce droit permet à l’auteur de faire reconnaître la
paternité de son œuvre, de veiller à son respect et de décider ou non de
sa divulgation.
Ce droit, lui permet également de retirer ses avantages pécuniaires.
Les titulaires des droits subjectifs :
-Les personnes physiques.
-Les personnes morales.
1)Les personnes physiques :
Il s’agit des êtres humains qui sont identifiés par les éléments suivants
:
-Le nom : C’est un élément d’identification des personnes physiques.
-Le domicile : c’est le lieu où la personne physique a son habitation
habituelle et le centre de ses affaires et de ses intérêts.
-L’état civil : c’est un registre qui mentionne les événements qui
marquent la vie d’une personne (naissance, décès...)
2)Les personnes morales :
Elles sont des entités abstraites qui bénéficient de la personnalité
juridique et qui peuvent donc avoir des droits et exercer des obligations.
Elles sont identifiées par les éléments suivants : un nom, un siège et une
nationalité.
-en principe on distingue entre les personnes morales de droit privé et
les personnes morales de droit public.
A)Les personnes morales de droit privé
-Les sociétés : elles ont un but lucratif.
-Les associations : elles ont un but non lucratif.
-Les syndicats : ils ont un but d’ordre professionnel.
B)Les personnes morales de droit public.
-Les collectivités territoriales.
-Les établissements publics.
B1)Les collectivités territoriales.
Définition :
Les collectivités territoriales sont des personnes morales de droit public
qui gèrent démocratiquement leurs affaires.
-Elles jouissent de l’autonomie administrative et financière.
-Leur composition est régie par l’élection.
Les types de collectivités territoriales :
La région :
-C’est le premier niveau des collectivités territoriales.
-C’est une personne morale de droit public.
-Elle gère ses affaires grâce à un conseil régional élu au suffrage
universel direct.
-Elle est soumise au contrôle administratif du wali.
La province ou préfecture.
-C’est le deuxième niveau des collectivités territoriales.
-C’est une personne morale de droit public.
-Elle gère ses affaires grâce à un conseil provincial ou préfectoral élu
par un collège électoral composé des membres communaux de la
province ou de la préfecture.
-La province ou la préfecture est soumise au contrôle administratif du
gouverneur.
La commune :
-C’est le troisième niveau des collectivités territoriales.
-C’est une personne morale de droit public.
-Elle gère ses affaires grâce à un conseil communal élu au suffrage
universel direct.
La commune est soumise au contrôle administratif du gouverneur.
B2)Les établissements publics :
Définition :
c’est une personne morale de droit public qui gère sous un contrôle de
tutelle une activité qui lui est confiée dans domaine déterminé.
-L’objet de l’établissement public : l’action des établissements publics
est limitée à un objet particulier qui est déterminé lors de leur création
(le principe de spécialité). -L’autonomie de l’établissement public :
cette autonomie est fondée sur les éléments suivants :
-L’autonomie administrative : l’établissement public dispose d’un
conseil d’administration chargé de prendre les décisions et d’un
directeur qui assure la mise en œuvre des décisions du dit conseil et
gestion quotidienne de l’établissement.
-L’autonomie financière : l’établissement public possède ses propres
ressources et établit son propre budget.
-Le patrimoine : l’établissement public peur posséder des biens
meubles et immeubles.
-Le personnel : l’établissement public a son propre personnel.

Chapitre 3
L’organisation judiciaire

L’organisation judiciaire renvoie à la composition, à la typologie ainsi


qu’aux attributions des juridictions. On Distingue entre Tribunal, Cour
et Juridiction.
on appelle Les juridictions du premier degré : Les tribunaux.
-Les juridictions du deuxième degré : Les cours.
-Les juridictions du troisième degré : La cour de cassation.
En effet Les juridictions désignent les tribunaux et les cours.
lorsque on parle des juridictions on distingue entre les juridictions de
droit commun et les juridictions spécialisées.
1)Les juridictions de droit commun :
Les juridictions de droit commun ont une compétence générale et
englobent les juridictions suivantes :
-les juridictions de proximité
-Les tribunaux de première instance.
-Les cours d’appel.
-La cour de cassation.
A)Les tribunaux de première instance :
La composition:
le tribunal de première instance comprend les catégories suivantes :
-Les magistrats du siège : ils ont pour mission de juger (Le président du
TPI et les juges).
-Les magistrats du ministère public (le parquet général) : ils ont pour
mission de défendre la société en déclenchant les poursuites judiciaires
contre ceux qui violent les lois de la société (le procureur du roi et ses
substituts).
-Le personnel administratif : le greffe et le secrétariat du parquet
général.
La compétence :
Le tribunal de première instance est compétent pour statuer sur :
-Les affaires civiles.
-Les affaires relatives au statut personnel et aux successions. - -Les
affaires sociales.
-Les délits et les contraventions.
B)Les cours d’appel :
La compostion:
La cour d’appel comprend :
-Les magistrats du siège : ils ont pour mission de rendre les jugements
(le premier président de la cour d’appel et les conseillers).
-Les magistrats du ministère public (le parquet général) : ils ont pour
mission de défendre la société en déclenchant les poursuites judiciaires
contre ceux qui violent les lois de la société (le procureur général du roi
et ses substituts généraux). -Le personnel administratif : le greffe et le
secrétariat du parquet général.

La compétence de la cour d'appel :


La cour d’appel est compétente pour :
-Examiner une seconde fois les affaires déjà jugées en premier ressort
par les tribunaux de première instance.
-Juger les infractions les plus graves (les crimes).

C)La cour de cassation :


-C’est une juridiction qui se trouve au sommet de la hiérarchie
judiciaire.
Composition de la cour de cassation:
La cour de cassation comprend :
-Les magistrats du siège : Le premier président, les présidents de
chambres et les conseillers.
-Les magistrats du parquet général : le procureur général du roi et les
avocats généraux.
-Le personnel administratif : le greffe et un secrétariat du parquet
général.
La cour de cassation est composée des chambres suivantes :
-La chambre civile.
-La chambre sociale.
-La chambre du statut personnel et des successions.
-La chambre pénale.
-La chambre commerciale.
-La chambre administrative.

La compétence de la cour de cassation:


La cour de cassation est compétente pour statuer sur :
-Les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en
dernier ressort par toutes les juridictions du pays.
-La cour de cassation est chargée de contrôler et de vérifier si les
tribunaux de première instance et les cours d’appel ont bien appliqué la
règle de droit.

2)Les juridictions spécialisées :


Les juridictions spécialisées ont une compétence qui porte sur un
domaine particulier. Elles englobent les juridictions suivantes : Les
juridictions administratives et Les juridictions de commerce.
A)Les juridictions administratives :
Les juridictions administratives sont compétentes pour statuer sur les
litiges qui mettent en cause l’administration on cite à titre d'Example :
-Les recours en annulation pour excès de pouvoir formés contre les
décisions des autorités administratives.
-Les litiges relatifs aux contrats administratifs.
-Les actions en réparation des dommages causés par les activités des
administrations.
-Le contentieux électoral.
-Le contentieux fiscal.
-Le contentieux de l’expropriation pour cause d’utilité publique. -les
juridictions administratives englobent :
-Les tribunaux administratifs.
-Les cours d’appel administratives.
B)Les juridictions de commerce :
Les juridictions de commerce sont compétentes pour statuer sur :
-Les actions relatives aux contrats commerciaux.
-Les actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités
commerciales.
-Les actions relatives aux effets de commerce.
-Les différends entre associés d’une société commerciale.
-Les différends à raison du fonds de commerce.
Les juridiction de commerce englobent :
-Les tribunaux de commerce
-Les cours d’appel de commerce.

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