Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Cours de DROIT
1
PREMIERE PARTIE : ELEMENTS du DROIT CIVIL
Chapitre 1- Introduction
1. Notion de Droit
Le droit est composé d’un ensemble de règles qui régissent les rapports entre les
hommes : c’est le droit objectif.
Mais le droit désigne également des prérogatives et des privilèges reconnus à chaque
individu : ce sont les droits subjectifs.
Le droit objectif regroupe les règles qui organisent les rapports entre les êtres
humains dans une société en particulier et qui sont sanctionnées par l’autorité
publique (l’Etat).
Exemple : le Code de la route interdit de rouler à plus de 120 km/h sur une
autoroute.
Le droit subjectif regroupe les prérogatives dont peuvent se prévaloir les individus et
qu’ils peuvent exercer sous la protection de l’État.
Exemple : la loi garantit le droit de propriété et l’État doit intervenir pour le faire
respecter.
La règle de droit présente plusieurs caractères : elle est générale et abstraite ; elle est
aussi obligatoire et contraignante ; elle est enfin permanente.
Le caractère général
La règle de droit est une disposition impersonnelle qui s’applique à toutes les
personnes qui se trouvent dans une situation déterminée. La loi n’est pas faite pour
régler des cas particuliers. Elle est la même pour tous.
2
Le caractère abstrait
La règle de droit vise des situations générales et non celle d’une personne en
particulier, contrairement à la décision de justice qui est rendue dans une situation
particulière.
Le caractère obligatoire
La règle de droit s’impose à tous sans aucune distinction. Il faut toutefois nuancer ce
caractère obligatoire en distinguant les règles de droit supplétives et les règles de
droit impératives (d'ordre public) :
La règle impérative est celle qui s'impose aux personnes dans leurs rapports
et ne peuvent l’écarter car elle est d'ordre public. Elle s’impose de manière
absolue en ce sens qu’il n’est pas possible aux intéressés de se soustraire à son
application, même par un accord exprès.
La règle de la séparation des patrimoines des deux époux ne s’applique que lorsque
les époux n’ont pas manifesté par écrit leur volonté d’unir leurs patrimoines.
Le caractère contraignant
3
Pour être respectée une règle de droit doit être contraignante. L’irrespect de la
règle entraîne des sanctions (versement de dommages et intérêts, paiement
d’amendes, emprisonnement …).
Le caractère permanent
L'applicabilité de la règle de droit doit être constante durant son existence, c'est-à-
dire jusqu'à ce qu'elle soit abrogée (supprimée).
2. Branches du Droit
Le droit national regroupe l’ensemble des règles de droits élaborées dans un cadre
d’un État déterminé. On distingue :
La notion recouvre les règles qui régissent l’organisation de l’Etat ainsi que celles qui
gouvernent les rapports entre l’Etat et les citoyens. Parmi les branches du droit public
on trouve :
Droit constitutionnel :
Il est constitué des règles juridiques qui organisent les structures et le fonctionnement
des trois pouvoirs qui constituent l’Etat : le législatif, l'exécutif et le judiciaire.
L’ensemble de ces règles est contenu dans la constitution.
Droit administratif :
Il organise la structure et le fonctionnement de l’administration et réglemente les
rapports de celle-ci avec les particuliers.
Droit fiscal :
Le droit fiscal est la branche du droit recouvrant l'ensemble des règles de droit
relatives aux impôts.
Chaque année, une loi de finances est votée par le parlement pour déterminer le
budget de l’Etat (prévisions des recettes et dépenses) et qui contient généralement des
4
dispositions fiscales.
Il recouvre les règles qui gouvernent les relations entre les particuliers.
Droit civil :
Il réglemente les rapports entre les particuliers : code des obligations et contrats, code
de la famille (mariage, divorce, succession, ….).
Le droit commercial :
C’est le droit qui régit les activités commerciales exercées par les commerçants, les
relations de ces derniers entre eux ainsi que leurs rapports avec leurs clients.
Le droit foncier :
C’est-à-dire le droit qui régit le domaine immobilier.
Certaines branches du droit contiennent des caractéristiques aussi bien du droit privé
que du droit public. Il s’agit essentiellement du droit pénal et du droit social :
Le droit pénal :
Les crimes : Ce sont les infractions les plus graves et les peines qui les
sanctionnent varient : la peine capitale, la réclusion (emprisonnement)
perpétuelle et la réclusion à temps (5 à 30 ans).
Exemple : est puni d’emprisonnement d’un mois à 2 ans celui qui se rend coupable
d’un outrage public à la pudeur en se promenant dans la rue dans un état de nudité
volontaire ou en faisant des gestes obscènes.
Les contraventions : Ce sont les infractions les moins graves qui donnent lieu à
des sanctions assez légères : une amende de 30 à 1200 dirhams et (ou) une
courte détention (moins d’un mois). Exemple : le stationnement illicite n’est
puni que d’une simple amende.
Le droit pénal est un droit mixte dans la mesure où il réalise une combinaison des
règles de droit privé et de droit public : il est rattaché au droit privé, car souvent le
droit pénal défend les droits subjectifs des individus (le droit de propriété, de
dignité, le droit à la vie). Le droit pénal appartient au droit public, car il organise
les rapports entre l’Etat et les individus.
Le droit social :
Le droit du travail recouvre l’ensemble des règles qui définissent la condition des
travailleurs salariés. Il régit la prestation de travail, sa rémunération, le droit de
grève, les pouvoirs de l’employeur, le licenciement des salariés, etc…
Le droit international public régit les relations entre les États. Les principales sources
de ce droit sont les traités et les conventions.
3. Sources du Droit
Les règles qui organisent la vie sociale trouvent leurs origines dans diverses sources :
3.1 La Constitution
La Constitution (adoptée par référendum) est la loi fondamentale d’un État. En effet,
la constitution comporte les règles les plus importantes d’un pays. Ces règles
constitutionnelles s’imposent à toutes les règles de rang inférieur : tous les autres
textes lui sont donc soumis.
Le roi exerce les pouvoirs qui lui sont attribués par la constitution par dahirs (article
42 de la constitution).
Il s'agit des décrets et arrêtés pris dans les matières qui ne sont pas du domaine de la
loi, c'est-à-dire dans le domaine réservé aux règlements.
Le pouvoir exécutif est chargé d'assurer l'exécution des lois adoptées par le
parlement. Pour ce faire, il doit déterminer les mesures et les détails de cette
application par le biais du règlement. Ce règlement intervient alors pour la mise en
application de la loi.
8
Dans la mesure où les lois ont un caractère général et abstrait, le rôle de la
jurisprudence consiste non seulement à les interpréter (passage de la règle abstraite
au cas concret) mais encore à combler leurs éventuelles lacunes.
3.6 La coutume
Loi et coutume :
Tout d’abord, la loi peut dans certains cas renvoyer directement à la coutume.
La coutume peut également venir combler les lacunes de la loi, mais ces cas
sont extrêmement rares.
Exemple : en France, la femme mariée porte le nom de son conjoint alors
qu’aucun texte ne le prévoit expressément.
3.7 La doctrine
4. L’organisation judiciaire
Les tribunaux de première instance peuvent connaître de toutes les matières sauf
lorsque la loi attribue formellement compétence à une autre juridiction.
Ces tribunaux peuvent être divisés selon la nature des affaires qu’ils connaissent en
"sections des affaires de la famille », en "sections de justice de proximité" et en
chambres : civile, commerciale, immobilière, sociale et pénale.
Les cours d’appel, juridictions du second degré, examinent une seconde fois les
affaires déjà jugées en premier ressort par les tribunaux de première instance.
La Cour de cassation :
La Cour de cassation statue sur les pourvois en cassation formés contre les décisions
rendues en dernier ressort par toutes les juridictions du Royaume.
10
Les juridictions administratives sont dotées de la compétence pour juger les litiges
relatifs aux contrats administratifs et les litiges électoraux, les actions en réparation
de dommages causés par les actes ou les activités des personnes publiques….
Les juridictions de commerce ont compétence pour juger de l’ensemble des litiges
commerciaux.
Ce sont les juges « classiques » qui prononcent le jugement en appliquant la loi, après
avoir entendu les différentes parties au procès. Ces juges sont assis lors des audiences
(séances d’un tribunal), c’est la raison pour laquelle on les appelle magistrat de siège.
Les réquisitions sont les conclusions du ministère public pendant un procès devant un
tribunal ou une cour. Les réquisitions comprennent à la fois :
- Des officiers ministériels : un officier ministériel est une personne qui dispose
d'un privilège pour exercer une activité qui, en général, constitue une tâche
de service public (notaires, adouls, huissiers de justice, interprètes, experts)
La personnalité juridique est l’aptitude à être titulaire de droits et à être soumis à des
obligations.
Le nom
Toute personne est identifiée par son nom de famille puis par son prénom qui
permet de la distinguer de ses frères et sœurs.
Le domicile
La nationalité
Définition
13
- La capacité de jouissance : c'est l'aptitude d'être titulaire de droits et, le cas
échéant, d'être débiteur d'obligations. La capacité de jouissance commence, en
principe, dès la naissance.
En principe toute personne ayant atteint l’âge de la majorité (18 ans révolues) jouit de
la pleine capacité d’exercice.
2. Les biens
Les biens sont des choses ou des droits qui s’exercent sur des choses matérielles ou
immatérielles (droits de créance). Ils ont une valeur pécuniaire et font partie du
patrimoine d’une personne.
Le patrimoine est l'ensemble des droits et des obligations d'une personne juridique.
Le patrimoine comporte un actif et un passif :
- Activement, c'est l'ensemble des biens et des créances, quels qu'ils soient :
choses inanimées ou animées (végétaux, animaux), mobilières ou immobilières,
corporelles ou incorporelles qui appartiennent à une personne physique ou
morale.
14
2.2 Classification des biens
- Les immeubles
- Les meubles
Les biens meubles sont des biens qui peuvent se déplacer ou être déplacés d'un lieu à
un autre.
Les biens meubles et les biens immeubles ne sont pas soumis aux mêmes règles
juridiques. Le régime juridique des biens meubles est plus souple afin de faciliter les
transactions commerciales.
15
Un droit réel est un droit portant directement sur un bien qui procure à son titulaire
tout ou partie de l'utilité économique de ce bien (on oppose le droit réel au droit
personnel, qui s'exerce contre une personne).
Les droits réels principaux donnent à leur titulaire le pouvoir de tirer directement
d'une chose tout ou partie de son utilité économique.
La propriété est le droit réel principal le plus complet. Il confère toutes les
prérogatives que l'on peut avoir sur un bien : l'usus, le fructus et l'abusus :
L'usus est le droit de détenir et d'utiliser une chose sans en percevoir les fruits ;
Le fructus est le droit de percevoir les fruits, c'est à dire les biens produits
périodiquement et régulièrement par les choses sans altération de leur substance
;
A côté du droit de propriété, figurent parmi les droits réels principaux, les
démembrements du droit de propriété :
L'usufruit confère à son titulaire le droit d'utiliser la chose et d'en percevoir les
fruits, mais pas celui d'en disposer, lequel appartient au nu-propriétaire ;
16
Chapitre 3- les obligations et les contrats
17
1. Obligations
L’obligation est un lien de droit en vertu duquel, une personne appelée créancier
peut contraindre une autre, le débiteur à exécuter une prestation définie.
Exemples :
Exemples :
livraison
défense du client par l'avocat
transport de personnes.
18
- Les obligations de ne pas faire : obligation de s'abstenir de faire certains actes :
ne pas nuire à autrui.
- Charge de la preuve (qui doit prouver) : elle est précisée par les articles 399
et 400 du DOC (Dahir des Obligations et des Contrats) :
La preuve de l'obligation doit être faite par celui qui s'en prévaut (le
demandeur) (Article 399).
19
- - Moyens de preuve : les moyens de preuve reconnus par la loi sont énoncés
par l’article 404 du DOC :
* L'aveu : c’est la déclaration que fait en justice la partie qui reconnaît la vérité
des faits qui lui sont opposés. L'aveu peut résulter du silence de la partie.
* La preuve littérale ou écrite : elle résulte d’un acte écrit qui peut être
authentique (dressé par un officier public : notaire, adel, etc.) ou sous seing
privé (rédigés par les parties à l'acte sans l’intervention d’un officier public).
20
* L'impossibilité de l'exécution : c’est généralement le cas d’une force
majeure (événement involontaire et imprévisible qui empêche le débiteur
d’exécuter sa prestation).
2. Les contrats
21
2.1.2. La diversité des contrats
Dans la vie quotidienne comme dans le domaine des affaires, nous passons de
nombreux contrats. Par exemple, pour se loger, un locataire passe un contrat de
location avec le propriétaire d’un immeuble. De même, pour travailler, un salarié
conclut un contrat avec un employeur. Le contrat est encore utilisé pour organiser les
relations de transport, de mariage, de vente ou d’assurance ...
2.2 Classification
Les contrats sont très divers et peuvent être classés en fonction de plusieurs critères.
Les principaux critères retenus sont la formation, le contenu et l’exécution du contrat.
Contrat Contrat
Contrat solennel Contrat individuel
consensuel collectif
L’échange des La validité du contrat Conclu entre deux ou Engage d’autres
consentements est soumise à une plusieurs personnes. personnes que
suffit à former le formalité, souvent un Leurs effets ne les contractants.
contrat. écrit. concernent que ces Ex. convention
Ex. le contrat de Ex. un contrat de contractants. collective
vente d’un bien mariage est un acte Ex. Contrat de
meuble authentique travail
Contrat de gré à
Contrat d’adhésion
gré
Les termes du L’une des parties,
contrat sont économiquement plus
librement forte, impose ses
discutés par les conditions à l’autre.
parties. Ex. contrat de
Ex. revente d’un transport RAM
livre à un ami
Contrat bilatéral
Contrat à titre Contrat à titre
Contrat unilatéral ou
onéreux gratuit
synallagmatique
Une seule Les parties ont des Chacune des parties Une seule partie à
personne a des obligations doit donner ou faire des avantages.
obligations envers réciproques. quelque chose. Les L’autre partie
l’autre. Ex. Un contrat de avantages sont s’appauvrit.
Ex. une donation vente réciproques. Ex. une donation
22
Ex. un contrat de
transport
Contrat à Contrat à
Contrat
Contrat aléatoire exécution exécution
commutatif
instantanée successive
Les avantages et L’obligation est Les obligations du L’exécution des
les obligations soumise à un contrat son exécuté, obligations du
réciproques sont évènement à un moment donné contrat s’échelonne
connus dès la incertain. en une seule fois. dans le temps.
conclusion du Ex. contrat Ex. vente au Ex : contrat de
contrat. d’assurance, comptant. location d’un
Ex. contrat de l’assureur n’est appartement.
travail. obligé qu’en cas de
survenance d’un
sinistre.
La capacité
- L’erreur comme une idée fausse et inexacte que se fait le contractant. Par
exemple, un employeur croit passer un contrat de travail avec une personne qui a
obtenu un BTS alors que la personne n’est pas titulaire de ce diplôme.
- Le dol, un des contractants a été trompé par l’autre. Par exemple, un employeur
conditionne l’obtention d’un emploi à la possession d’un diplôme. Une personne
qui ne possède pas ce diplôme mais prétend le détenir obtient l’emploi.
L’objet
23
Dans l’objet chacune des parties peut s’engager à donner à faire ou non quelque
chose.
La cause
La cause du contrat correspond à la raison pour laquelle chacune des parties a accepté
de conclure le contrat (exemple : une personne loue un appartement pour se
rapprocher de son travail, une autre pour se rapprocher de ses parents).
Les nullités absolues protègent l’intérêt général, celui de la société tout entière. Elles
peuvent être invoquées quand l’ordre public est atteint ou quand un élément essentiel
de validité du contrat fait défaut : absence de consentement, de cause ou d’objet. Les
nullités absolues peuvent être demandées par toute personne qui y a intérêt.
Les nullités relatives protègent les contractants dont le consentement a été vicié. Elles
sont encourues quand le consentement est vicié par erreur, dol ou violence. Seules les
personnes que la loi a voulu protéger, c’est-à-dire essentiellement les cocontractants,
peuvent intenter l’action en nullité.
24
Les effets des nullités absolues et relatives sont identiques. Dans les deux cas, le contrat
est anéanti. Par ailleurs, l’anéantissement est rétroactif : les parties sont remises au
même et semblable état qu’avant la conclusion du contrat. En pratique, dans un contrat
de vente, le vendeur récupère le bien et rend le prix versé par l’acheteur. Le contrat est
censé n’avoir jamais existé.
Le contrat est la loi des parties, à condition, toutefois, qu’il ait été régulièrement
formé.
En vertu de ce principe, les parties sont tenues d’exécuter l’arrangement contractuel
qu’elles ont négocié. De même, elles ne peuvent pas modifier unilatéralement le
contrat.
Le contrat n’a d’effet qu’entre les parties contractantes. Ce principe dit de l’effet
relatif reçoit des exceptions.
Le principe
– Un contrat peut créer une charge pour autrui : par exemple, les héritiers qui
acceptent la succession sont tenus par les contrats passés par le défunt comme s’ils
25
les avaient passés eux-mêmes ; ils succèdent aux droits et créances du défunt. Ils sont
aussi tenus des dettes.
Le dommage est une atteinte subie par une personne dans son corps (dommage
corporel), dans son patrimoine (dommage matériel ou économique) ou dans ses droits
extrapatrimoniaux (atteinte à l’honneur, par exemple).
Le lien de causalité est le troisième élément. En pratique, cela veut dire qu’il existe
entre la faute contractuelle et le dommage un lien de cause à effet. Le dommage, par
exemple la perte d’un client a été provoquée par la faute contractuelle, par exemple le
retard de livraison.
26
Partie 2 : Eléments du droit commercial
1. Le commerçant
1.1 Définition
Le commerçant est une personne qui exerce des actes de commerce, à titre de
profession habituelle, en son nom et pour son compte.
La capacité commerciale
Les interdictions
27
Les déchéances
Pour assainir la profession commerciale et assurer un minimum de moralité, le
législateur interdit le commerce aux personnes qui ont encouru certaines
condamnations.
Les incompatibilités
L’incompatibilité est l’interdiction faite à certaines personnes d’exercer le commerce
en raison de leur profession (avocat, notaire,…)
28
Exemples :
- La lettre de change ;
- Le billet à ordre signé par un non commerçant lorsqu’il résulte d’une transaction
commerciale ;
- Les actes faits par les sociétés commerciales.
Exemple : l’achat d’une machine effectué par un commerçant pour les besoins de son
commerce.
Pour les sociétés commerciales, elles sont tenues de procéder à une publicité parallèle
au bulletin officiel et dans un journal d’annonces légales à l’occasion de leur
constitution.
29
Le commerçant tient une comptabilité conformément aux dispositions de la loi n° 9-
88 relative aux obligations comptables des commerçants. Cette loi définit trois sortes
de livres comptables : Le livre journal ; Le livre d’inventaire ; Le grand livre.
Si elle est régulièrement tenue, cette comptabilité est admise par le juge pour faire
preuve entre commerçants à raison des faits de commerce.
2. Le fonds de commerce
La clientèle est l’ensemble des personnes qui ont l’habitude de fréquenter le fonds de
commerce (les clientes habituels d’une épicerie locale, par exemple).
Le nom commercial
C’est le signe extérieur qui permet d’individualiser le commerce. Elle peut être :
30
- Un emblème figuratif ;
- Une dénomination de fantaisie ;
Les marques
Ce sont des signes distinctifs des produits ou services d’une entreprise déterminée.
Le droit au bail
Elle émane d’un commerçant qui, de mauvaise foi, détourne la clientèle du fonds en
utilisant des manœuvres déloyales : user de la similitude dans le nom, par exemple.
31
Contre le bailleur des locaux
Principe
La cession du fons de commerce peut porter, selon les cas, sur tout ou partie des
éléments qui composent le fonds de commerce. Toutefois l’achalandage et la
clientèle formant les éléments essentiels doivent toujours être compris dans une
cession du fonds de commerce.
L’acte de cession doit être constaté par un écrit authentique ou sous-seing privé. Un
extrait de l’acte doit être publié au bulletin officiel et dans un journal d’annonces
légales.
Le vendeur L’acheteur
Mettre à la disposition de l’acheteur le Payer le vendeur ; Effectuer une
fonds de commerce ; Garantir l’acheteur publicité pour informer les créanciers
contre les fraudes ; Ne pas concurrencer son du vendeur.
acheteur.
La protection du vendeur
En cas de cession à crédit, la loi protège le vendeur des risques de non recouvrement
de sa créance en lui accordant des privilèges et une action résolutoire :
Les privilèges
On distingue :
- le droit de préférence : le vendeur impayé peut se faire rembourser avant les autres
créanciers, il suffit de le faire inscrire dans un délai de 15 jours.
La protection de l’acheteur
- Le droit d’annuler le contrat d’achat : si le vendeur n’a pas exécuté les mentions
figurant dans l’acte de commerce, l’acheteur peut demander la nullité du contrat pour
cause de dol.
2.3.2 Le nantissement
La gérance libre est un contrat par lequel le propriétaire ou l’exploitant d’un fonds de
commerce en concède totalement ou partiellement la location à un gérant qui
l’exploite à ses risques et périls.
Définition
Le chèque est un écrit par lequel, une personne appelé tireur, donne l’ordre au tiré
(une banque), de payer à vue une somme d’argent au tireur lui-même ou à une tierce
personne.
Le chèque contient :
3) le nom du tiré ;
La provision
Le bénéficiaire du chèque
34
Le chèque peut être payable :
Le chèque barré
Depuis février 2011, toutes les personnes morales et personnes inscrites à la taxe
professionnelle ne pourront plus désormais effectuer leurs règlements qu’avec des
chèques pré-barrés non endossables.
35
Le chèque est payable à vue. Toute mention contraire est réputée non écrite.
Le chèque présenté au paiement avant le jour indiqué comme date d’émission est
payable le jour de la présentation.
Le chèque émis et payable au Maroc, doit être présenté au paiement dans le délai de
vingt jours.
Le chèque émis hors du Maroc et payable au Maroc doit être présenté dans un délai
de soixante jours.
Le point de départ des délais sus - indiqués est le jour porté sur le chèque comme date
d’émission.
Le porteur peut exercer ses recours contre les endosseurs et le tireur, si le chèque,
présenté en temps utile, n'est pas payé et si le refus de paiement est constaté par un
protêt.
Le protêt doit être fait avant l’expiration du délai de présentation.
3.1.5 La prescription
Définition
La lettre de change ou traite est un écrit par lequel, une personne appelé tireur
(créancier), donne l’ordre au tiré (débiteur), de payer une somme d’argent à certaine
échéance, au tireur lui-même ou à une tierce personne.
36
La lettre de change contient :
Dans la pratique, ce sont les établissements bancaires qui délivrent à leur clientèle
des carnets de Lettres de Change Normalisées (LCN) pour leur permettre de procéder
à des règlements, généralement à échéance. Le nom du tiré (client de la banque) et les
renseignements concernant son compte bancaire sont pré-imprimés par la banque (12
et 13).
Pour régler un créancier (le tireur), le débiteur (tiré) prend l’initiative et précise :
La date et le lieu de création de la lettre de change ;
La date d’échéance ;
Finalement le tiré envoie la lettre de change ainsi acceptée au tireur qui la complète et
la conserve jusqu’à l’échéance ou la mobilise avant l’échéance (endossement à un
fournisseur ou escompte auprès d’une banque).
37
La provision
La lettre de change peut être à l’ordre du tireur lui-même. Elle peut être tirée pour le
compte d’un tiers.
L’acceptation
Le paiement d’une lettre de change peut être garanti pour tout ou partie de son
montant par un aval.
Cette garantie est fournie par un tiers (généralement une banque dans le cadre du
commerce international).
38
Le porteur d’une lettre de change doit la présenter au paiement soit le jour où elle est
payable, soit l’un des cinq jours ouvrables qui suivent.
Le refus de paiement doit être constaté par un acte authentique dit protêt faute de
paiement dressé par un agent du secrétariat-greffe du tribunal.
Le protêt faute de paiement d’une lettre de change doit être fait dans les cinq jours
ouvrables qui suivent le jour où la lettre de change est payable.
3.2.5 La prescription
Définition
Le billet à ordre est un écrit par lequel, une personne appelé souscripteur (débiteur),
s’engage à payer une somme d’argent à certaine échéance à une tierce personne.
Remarque
39
Sont applicables au billet à ordre les dispositions relatives à la lettre de change et
concernant: l’endossement, l’échéance, le paiement, les recours faute de paiement et
les protêts.
40