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UNION-DISCIPLINE-TRAVAIL
PRECIS DE DROIT
CIVIL (BTS, DUT, BT & BAC TECHNIQUE)
Michaël KOUADIANI
Professeur certifié d’ECONOMIE-DROIT au CBCG de COCODY
Michael KOUADIANI Année Scolaire : 2012-2013
PREFACE
Pour atteindre ces objectifs, nous présentons ici un ensemble bien intégré de
concepts, de savoirs pratiques, d’exemples illustratifs ainsi que des exercices
d’application relatifs à chaque leçon étudiée.
L’auteur
1. Définition
Le mot « droit » a plusieurs sens. Celui qui, probablement, vient le premier à
l’esprit se relie à l’existence de règles canalisant l’activité des hommes en société.
Sous cet angle, on voit apparaître en filigrane l’image de formes et de
barrières. Souvent mal connu ou simplement confondu à la justice, le droit
correspond en réalité à une nécessité inhérente à toute vie en société.
A des fins méthodologiques, le mot droit désigne deux ensembles qui diffèrent
profondément, même s’ils se situent en relation.
EXERCICES D’APPLICATION
3- Distinguez ce qui relève du droit objectif et des droits subjectifs entre les
situations suivantes :
- Le code civil
- Un permis de construire une usine
- Le droit aux congés payés des salariés de cette usine
- Un arrêté municipal
4- Outré par le port excessif des tenues dites « WOLOSSO » qui laissent
transparaître la nudité des jeunes filles, le procureur de la république intime
l’ordre à tout agent des forces de l’ordre de mettre aux arrêts les contrevenants
à la loi réprimant les atteintes aux mœurs.
AWA et LETICIA sont arrêtées pour ce délit. Elles clament pour leur défense
que cette loi date de l’ancien temps.
Que pensez-vous de leur moyen de défense ?
L’on opposera au fur et à mesure le droit aux différentes règles de vie que sont
la morale, la religion, la justice et l’équité.
1. Droit et Morale
Entre celles-ci, les relations sont plus nettes. En effet, de nombreuses règles de
droit sont empruntées à la morale. Toutefois, la distinction entre elles peut être faite
au niveau de la source, du but et de la sanction.
2. Droit et religion
La religion est un ensemble de croyances ou de dogmes et de pratiques
culturelles qui constituent les rapports de l’homme avec la puissance divine.
En tant que telle, elle est se différencie du droit au niveau de son contenu et de sa
sanction.
3. Droit et justice
La puissance du droit et son respect par les justiciables dépendent grandement
des relations étroites qu’il entretient avec la justice. C’est d’ailleurs, ce qui explique
qu’un groupe de juristes définit le droit comme la science du juste. Cependant, à
l’évidence le droit se distingue de la justice par sa finalité et sa sanction.
4. Droit et équité
La frontière entre le droit et l’équité n’est pas facile à matérialiser tant il est
vrai que la finalité de l’intervention du droit est de combattre l’iniquité, l’instabilité
juridique.
Néanmoins, il faut le souligner, le juge ne juge pas en équité sinon il viendrait à faire
du sentiment ; il doit dire uniquement le droit.
EXERCICES D’APPLICATION
4- Dans la mesure où il fait reposer l’ordre social sur l’idée de justice, le droit met
en application sous la forme de règles juridiques certaines règles morales.
Citez quelques règles morales élevées au niveau de règles juridiques.
Le droit du travail : C’est l’ensemble des règles précisant les relations entre les
employeurs et leurs salariés.
EXERCICES D’APPLICATION
Comme sources directes du droit, l’on note les sources supra-législatives, les
lois et les règlements administratifs. Elles seront étudiées successivement.
1.1 La constitution
C’est l’ensemble des règles écrites ou coutumières qui déterminent la forme de
l’Etat, la dévolution, et l’exercice du pouvoir.
La constitution ou loi fondamentale apparaît comme la norme suprême à
laquelle doivent se référer toutes les autres règles juridiques.
En côte d’Ivoire, depuis les indépendances, il y a deux constitutions : celle du
03 novembre 1960 et celle du 1 er Août 2000 adoptée après l’organisation d’un
référendum (procédé de la démocratie semi-directe par lequel le peuple collabore à
l’élaboration de la loi, qui ne devient parfaite qu’avec son consentement).
2. Les lois
L’on distingue la loi organique et la loi ordinaire qu’il convient d’étudier ici.
EXERCICES D’APPLICATION
2- Quel est le cheminement d’un projet de loi jusqu’à son application par les
citoyens ?
3- KONE est arrêté pour mendicité. Il soutient ne pas être au courant de la loi
l’interdisant. Que pensez-vous de son moyen de défense ?
1. La coutume
L’expression coutume désigne l’ensemble des règles qui se dégagent des faits
et des pratiques dans un milieu social en dehors de toute intervention du législateur.
La coutume est donc une règle de droit non écrite qui comprend deux
éléments :
2. La jurisprudence
On appelle jurisprudence l’ensemble des décisions de justice rendues pendant
une certaine période soit dans une matière, soit dans une branche du droit, soit dans
l’ensemble du droit.
Rappelons que le rôle du juge consiste essentiellement en l’application de la
loi. Mais dans l’hypothèse où la loi est obscure, incomplète ou muette que va faire le
juge ?
Puisque la loi fait obligation au juge de se prononcer dans chaque litige qui lui
est soumis sous peine d’être poursuivi pour déni de justice (c’est un délit pénal qui
consiste à manquer à son devoir de dire le droit par le juge), ce dernier va se référer
aux décisions rendues antérieurement dans des cas identiques. En le faisant, on dit
que le juge fait œuvre de jurisprudence.
En définitive, la jurisprudence est citée comme une source du droit car de
manière indirecte, le juge contribue à la création du droit grâce à son pouvoir
d’interprétation, d’adaptation et de suppléance de la loi.
3. La doctrine
Traditionnellement, on entend par doctrine les opinions émises sur le droit par
des personnes qui ont pour fonction de l’étudier (Professeurs, magistrats, avocats…).
C’est aussi les opinions communément professées par ceux qui enseignent le
droit, ou même ceux qui, sans enseigner, écrivent sur le droit.
La doctrine se manifeste de multiples manières : par des traités, des manuels,
des précis, des chroniques, des commentaires d’arrêt, qui lui permettent de présenter
ses systèmes et ses théories, ses approbations, ses critiques, ses propositions, ses
opinions.
La doctrine contribue, en outre, puissamment à la formation du droit dans la
mesure où, par ses réflexions et ses constructions, elle dégage des principes consacrés
par le législateur.
EXERCICES D’APPLICATION
1- On vous parle souvent des « usages ». Selon vous, quel rôle jouent-ils,
2- Lorsqu’on soutient que la jurisprudence est une source de droit, que veut-on
dire par là ?
Il y a pour toute la Côte d’Ivoire, une Cour suprême qui est la juridiction
placée au dessus de toutes les autres.
Son rôle est de veiller à l’application des lois par toutes les juridictions. Elle est
saisie par un pourvoi, qui peut être formé contre toute décision rendue en dernier
ressort. Elle n’est cependant pas un nouveau degré de juridiction car elle ne juge pas
l’affaire à nouveau. Elle ne fait que vérifier l’application de la loi par la juridiction qui
a statué et dont la décision lui est déférée.
Elle comprend 03 chambres qui sont la chambre administrative, la chambre
des comptes et la chambre judiciaire.
En évoquant la cour suprême comme juridiction civile, l’on vise précisément
la chambre judiciaire. C’est cette dernière qui connaît des pourvois contre les
décisions de nature civile, commerciale, et sociale.
NB : La constitution ivoirienne a prévu pour cet ordre une juridiction nouvelle
dénommée Cour de Cassation. Mais celle-ci n’est pas encore mise en place car la loi
l’organisant n’a pas encore été votée.
EXERCICES D’APPLICATION
2- Yao est arrêté pour meurtre. Indiquez la juridiction compétente pour le juger.
Précisez aussi s’il pourra bénéficier du principe du double degré de
juridiction.
Ces juridictions statuent en toute matière en 1er ressort sur toutes les demandes
dont l’intérêt du litige est supérieur à 500.000 FCFA ou est indéterminé, ainsi que sur
celles relatives à l’état des personnes, celles mettant en cause une personne publique
et celles statuant sur la compétence.
Par contre quand l’intérêt du litige est inférieur à 500.000 FCFA, ils statuent en
premier et dernier ressort.
Pour qu’il y ait procès, il faut une demande introductive d’instance qui est
l’acte par lequel une personne exerçant une action en justice prend l’initiative de
saisir une juridiction.
Il y a plusieurs modes d’introduction de la demande en justice. Ce sont :
L’assignation : C’est acte d’huissier de justice adressé par le demandeur au
défendeur pour l’inviter à comparaître devant une juridiction de l’ordre
judiciaire.
La requête : C’est une demande orale ou écrite présentée au greffe de la
juridiction compétente pour connaître de l’affaire parle demandeur en
personne ou par son représentant ou mandataire.
La comparution volontaire : C’est lorsque les parties se présentent
volontairement devant la juridiction compétente pour être jugées.
2. Le personnel judiciaire
Ce sont les magistrats et les auxiliaires de justice qui seront étudiés ici.
EXERCICES D’APPLICATION
2- C’est tout fâché que KOMACHI se présente à vous. Il vous dit qu’il vient de
recevoir d’un auxiliaire de justice un jugement le condamnant à payer à
TCHOKO 1.000.000 FCFA pour la destruction du champ de manioc de ce
dernier alors qu’il n’a jamais été informé d’une telle affaire.
a) De quel auxiliaire de justice s’agit-il ? Justifiez votre réponse.
b) Précisez la nature de la juridiction qui a statué.
c) Quelle est la voie de recours qui s’offre à lui ? Justifiez votre réponse.
d) Par quel moyen pourra-t-il saisir la juridiction pour exercer sa voie de
recours ?
3- Votre père envoie votre cousin âgé de 22 ans à ADJAME pour faire une
course. Il est volé et tabassé par DJAGUEUR qu’il reconnaît formellement.
Votre père décide alors de saisir les juridictions de jugement.
a) Peut-il le faire ? Justifiez votre réponse.
b) Quelle sera la juridiction compétente pour juger l’affaire ?
c) Comment appelle- t- on la décision qui sera rendue ?
Après avoir défini la personnalité juridique, il sera étudié les cas d’existence
certaine de la personne physique et les cas d’incertitude sur l’existence de la
personne physique.
3.1 L’absence
Dans le langage usuel, l’absence est le fait de ne pas être présent en un lieu
dans lequel on devrait normalement se trouver à un moment donné. Ainsi, on dit
d’une personne qu’elle est absente quand elle est sortie de chez elle ou qu’elle n’est
pas présente au cours. Il s’agit en réalité de la non présence.
Les enfants qui viendront à naître pendant l’absence seront considérés comme
des enfants légitimes de l’absent. C’est pourquoi, s’il revient 300 jours après son
départ, il pourra intenter une action en désaveu de paternité.
3.2 La disparition
C’est la situation d’une personne qui est disparue dans des circonstances qui
sont connues et vraisemblablement considérées comme causes de sa mort. Toutefois,
le corps de la personne n’a pas pu être retrouvé.
Ex : YAO part suivre la coupe du monde en Allemagne. L’avion qu’il a pris explose
en l’air sans qu’on ne retrouve son corps.
EXERCICES D’APPLICATION
1- Après avoir défini l’infans conceptus, vous indiquerez à quelle fin cette règle
est utilisée ?
4- MARIUS s’est vu confié des biens par son ami JEAN qui partait en voyage
d’études au sud du Liban. Cela fait 5 ans qu’il n’a pas donné signe de vie.
1. Le nom
Le nom est l’appellation ou le vocable qui sert à désigner une personne
physique dans la vie sociale.
Cette appellation se décompose en plusieurs éléments que sont le nom
patronymique et les accessoires du nom.
S’il s’agit d’un enfant non reconnu, l’attribution du nom est faite par l’officier
d’état civil à qui la naissance a été déclarée ;
Le changement de nom est en principe interdit à cause du principe de
l’immutabilité du nom. Mais ce principe connaît des dérogations.
Le changement de nom par voie de conséquence : il y a changement de nom
parce qu’il y a changement d’état civil qui peut résulter soit de l’adoption, soit
du mariage.
Le changement de nom à titre principal. Il est admis dans des cas limités.
Ce sont le changement de nom par substitution de nom de l’un des ascendants
au sien propre et le changement de nom par relèvement du nom de son ascendant
par adjonction au sien propre.
2. le domicile
C’est le lieu du principal établissement. C’est en quelque sorte le centre des
intérêts de la personne.
Le domicile traduit le rattachement des personnes à un certain lieu
géographique. Il est le lieu où la personne est considérée comme située légalement.
4. La nationalité
La nationalité est le lien politique et juridique existant entre un individu et un
Etat.
Ce lien est imposé par l’Etat à l’individu et l’Etat est souverain pour
déterminer les éléments de la nationalité qui permettront de distinguer, parmi les
individus, les nationaux et les étrangers.
L’Ivoirien qui se comporte en fait comme le national d’un pays étranger peut
d’office, par décret, perdre la nationalité ivoirienne, s’il a également la
nationalité de ce pays étranger ;
L’ivoirien qui, remplissant un emploi dans un service public d’un Etat
étranger ou dans une armée étrangère, le conserve nonobstant l’injonction de
le résigner qui lui aura été faite par le Gouvernement ivoirien.
EXERCICES D’APPLICATION
1- AYA, 17 ans est admise au test d’entrée en BT Mécanique. Elle quitte donc ses
parents qui vivent à DIVO pour AGBOVILLE où elle va suivre sa formation. A
l’occasion des congés de pâques, elle se rend chez sa tante à ABIDJAN.
Qualifiez juridiquement les différents lieux fréquentés par AYA.
Objectif Pédagogique : Maîtriser les règles prévues par la loi en matière de capacité.
3. Incapacité du mineur
Le mineur est défini par la loi comme l’individu de l’un ou l’autre sexe qui n’a
pas encore atteint l’âge de 21 ans accomplis.
Il faut voir à présent sa condition et sa protection.
3.2.2 La tutelle
C’est une institution permettant de protéger par voie de représentation
certains mineurs.
La tutelle s’ouvre de plein droit quand il y a décès, absence, éloignement ou
déchéance des droits de la puissance paternelle des père et mère. Elle peut s’ouvrir
aussi par intervention du juge des tutelles s’il estime que le mode de protection
normale ne protège pas l’enfant.
La tutelle comprend des organes de gestion (le tuteur et exceptionnellement
l’administrateur ad hoc quand les intérêts du tuteur et ceux du mineurs sont
opposés) et des organes de contrôle (le conseil de famille et le juges des tutelles).
Relativement au fonctionnement de la tutelle, il faut dire le tuteur étant le
mécanisme de substitution de la puissance paternelle, il a les mêmes fonctions que le
titulaire de la puissance paternelle qui consiste en général en la protection de la
personne et des biens du mineur non émancipé. Quant au juge, il veille ou surveille
la gestion de la tutelle.
La tutelle prend fin avec le décès, la majorité ou l’émancipation du mineur.
4. Incapacité du majeur
Pour les majeurs, la règle est la capacité juridique. Dès lors quelles pourraient
être les causes de l’incapacité du majeur ? De façon globale, c’est l’altération de la
volonté qui justifie son incapacité d’exercice. Certains parmi ces incapables sont
protégés d’autres non.
Les actes juridiques passés par un majeur non protégé : En principe, le majeur
aliéné demeure capable tant que son incapacité n’a pas été déclarée par le juge.
Toutefois, s’il est rapporté la preuve de l’aliénation de celui-ci, l’acte accompli
sera frappé de nullité.
Les faits juridiques (dommages) causés par un majeur non protégé : En
principe, vu l’aliénation mentale due à l’inconscience totale de l’acte posé,
l’aliéné mental ne peut être responsable. En effet, les conditions de la
EXERCICES D’APPLICATION
3- Les personnes dont l’altération des facultés corporelles est due à l’âge ou à une
infirmité physique (cécité, surdité) sont-elles assimilables aux faibles d’esprit ?
4- Les héritiers d’une personne dont les facultés mentales étaient altérées quand
elle a fait don de son unique maison peuvent-ils agir en nullité contre l’acte de
donation ?
EXERCICES D’APPLICATION
1.1 Définition
Le droit extrapatrimonial est un droit subjectif qui n’entre pas directement
dans le patrimoine et qui, par conséquent, n’est pas dans le commerce juridique.
2.1 Définition
Le droit patrimonial est un droit subjectif entrant dans le patrimoine. Il est
cessible, transmissible, saisissable et prescriptible.
Les droits patrimoniaux forment un ensemble que l’on appelle le patrimoine.
Ces droits patrimoniaux ont certes une valeur pécuniaire et sont cessibles mais
le premier porte sur une chose et le second, lui, met en relation deux personnes.
De plus, le droit réel est doté de deux attributs (droit de suite et droit de
préférence) que n’a pas le droit de créance.
Enfin, le droit réel est opposable à tous tandis que le droit personnel n’a pas
d’effet envers les tiers car les rapports n’existent qu’entre créancier et débiteur.
3.1 Définition
EXERCICES D’APPLICATION
1- Une personne qui n’a aucun bien a-t-elle un patrimoine ? Justifiez votre
réponse.
3- Il est écrit dans le contrat de travail des employées de l’entreprise KMK ceci :
« Toute employée qui s’engage à travailler avec nous s’engage aussi à ne pas
enfanter pendant toute la durée de son contrat. »
Que vous inspire une telle clause ?
4- YAKISS est détenteur d’une belle villa sise aux II-PLATEAUX. Quelles sont
les prérogatives qu’il possède sur celle-ci? Expliquez-les.
Notre vie quotidienne est peuplée de différents biens que nous avons du mal à
distinguer. Aussi, convient-il après avoir précisé la notion de bien, d’en donner la
classification.
1. Définition
Le droit considère comme biens non seulement les choses matérielles, objet
des droits réels, mais également les droits ayant une valeur économique et
pécuniaire.
On peut encore dire qu’un bien, c’est tout droit subjectif patrimonial.
Les meubles par nature : Ce sont les animaux et les corps qui peuvent se
transporter d’un lieu à un autre, soit qu’ils se meuvent par eux-mêmes, soit
qu’ils ne puissent changer de place que par l’effet d’une force étrangère. Ce
sont par exemple un bœuf, un chien, un navire, une chaise, un avion…
NB : Un meuble par anticipation est un immeuble par nature qui devient
meuble à cause de sa future destination. (Ex : la vente de récoltes sur pied a
pour objet les récoltes détachées du sol et constitue ainsi une vente de meubles
par anticipation.)
Les meubles par détermination de la loi : Ce sont les droits portant sur une
chose mobilière par nature (le gage portant sur une voiture) ou des droits
détachés de tout support matériel mais que la loi considère comme des
meubles (des parts sociales, des droits intellectuels…)
EXERCICES D’APPLICATION
4- Un fermier, locataire d’une exploitation agricole plante des arbustes dans une
pépinière dépendant de cette exploitation et achète un tracteur. A quelles
catégories différentes de biens appartiennent ces arbustes et ce tracteur ?
1. Définition de l’obligation
Au sens général, une obligation est une prescription légale ou réglementaire
qu’une personne doit respecter sous peine de sanction.
Au sens strict, une obligation est un lien de droit entre deux personnes par
lequel l’une, appelée le créancier, exige de l’autre, appelée le débiteur, une prestation
ou une abstention.
2. Caractères de l’obligation
L’obligation juridique telle que définie ci-dessus présente les caractères
suivants :
Le caractère obligatoire : Le débiteur est obligé d’exécuter l’obligation
souscrite ; s’il ne l’exécute pas spontanément, le créancier peut l’y contraindre
en exerçant une action en justice.
Le caractère personnel : L’obligation est personnelle à celui qui l’a souscrite ; à
la différence de ce qui se passait jadis en droit romain, lui seul est créancier ou
débiteur, et non les membres de sa famille.
Le caractère patrimonial : L’obligation a un caractère patrimonial en ce sens
qu’elle est évaluable en argent, qu’elle a une valeur et qu’à ce titre elle
constitue un élément, actif ou passif, du patrimoine du créancier et du
débiteur.
EXERCICES D’APPLICATION
1- Distinguez :
- L’acte juridique et le fait juridique ;
- L’obligation de moyens et l’obligation de résultats.
4- Dans votre contrat de travail, il y a une clause qui vous interdit de faire
concurrence à votre employeur même en dehors des heures de service.
Quelle est la nature de cette obligation ?
1. Définition du contrat
Un contrat est un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes,
destiné à faire naître des obligations de donner, de faire ou de ne pas faire.
On désigne aussi le contrat comme un accord de volonté entre deux ou
plusieurs personnes dont l’effet est de créer entre elles des obligations.
De ce qui précède, on déduit que les contrats sont dominés par le principe de
l’autonomie de la volonté qui se présente sous trois aspects principaux : la liberté
contractuelle, l’égalité des parties et la force obligatoire du contrat.
Il s’agit des obligations engendrées par les contrats. Ce sont les contrats
suivants :
Le contrat synallagmatique : Il fait naître des obligations réciproques entre les
parties.
Ex : la vente, le contrat d’assurance.
Le contrat unilatéral : Il ne fait naître des obligations que pour l’une des
parties.
Ex : le prêt.
Le contrat à titre onéreux : Chacune des parties tire un avantage.
Ex : la vente, le louage.
Le contrat à titre gratuit : L’une des parties ne tire aucun avantage du contrat.
Ex : la donation.
Le contrat commutatif : Les obligations sont certaines et connues dès sa
conclusion.
Ex : la vente, le contrat de transport.
Le contrat aléatoire : La naissance de certaines obligations n’est pas sûre et
dépend d’événements aléatoires.
Ex : le pari.
EXERCICES D’APPLICATION
2- Donnez un exemple :
a) D’un contrat réel, unilatéral, à titre onéreux.
b) D’un contrat réel qui suivant son contenu sera soit unilatéral et
désintéressé, soit synallagmatique et à titre onéreux.
3- Donnez des exemples de contrats successifs qui seront soit des contrats à
durée déterminée, soit des contrats à durée indéterminée.
4- Qu’est-ce qui distingue les contrats de gré à gré des contrats d’adhésion ?
1.1 L’offre
L’offre est encore appelée pollicitation. C’est une déclaration unilatérale de
volonté adressée par une personne à une autre, et par laquelle l’offrant ou le
pollicitant propose à autrui la conclusion d’un contrat. Celle-ci doit être ferme, non
équivoque, précise et complète.
En outre, l’offre doit être faite dans une certaine forme pour produire des
effets.
- Les formes de l’offre :
L’offre expresse est formulée soit oralement soit par écrit soit encore
visuellement.
L’offre tacite est la résultante d’une attitude ou d’un acte de l’offrant par
lequel se manifeste indirectement sa volonté d’offrir.
Ex : des marchandises disposées dans une vitrine, un vendeur de journaux
vous tendant un journal.
- Les effets de l’offre :
Si le pollicitant avait fixé un délai d’acceptation, il devra maintenir son offre
jusqu’à l’expiration du délai.
S’il n’avait pas fixé de délai, l’offre devra être maintenue pendant un délai
raisonnable qui est fixé par les tribunaux suivant les usages et les
circonstances.
1.2 L’acceptation
C’est la manifestation de volonté par laquelle une personne donne son accord
à une offre de contracter qui lui est faite.
En outre, pour que le contrat se forme, il faut que l’acceptant et l’offrant aient
le même champ contractuel. C’est pourquoi, l’acceptation doit obéir à des conditions
précises pour produire valablement des effets.
- Les conditions de l’acceptation :
L’acceptation expresse est celle donnée par écrit ou verbalement.
L’acceptation tacite est celle qui résulte le plus souvent de l’exécution
spontanée du contrat proposé.
NB : On s’interroge sur le silence suite à une offre. A ce sujet, on fait valoir le
principe selon lequel le silence ne vaut pas acceptation contrairement à ce que
dit l’adage «qui ne dit mot consent».
- Les effets de l’acceptation :
Lorsque l’acceptation est claire et sans réserve et non équivoque, elle entraîne
2.1 Le consentement
Le consentement, c’est l’accord de volonté par lequel se forme le contrat.
Aussi, la première condition de validité d’un contrat est un consentement non vicié.
Les vices du consentement sont l’erreur, le dol et la violence.
L’erreur : Elle est une cause de nullité de la convention que si elle tombe sur la
substance même de la chose qui en est l’objet.
Ex : vous achetez un tableau considéré comme une œuvre d’un peintre
célèbre. Vous apprenez ensuite, et cela est confirmé par une expertise, que ce
tableau n’est pas de ce peintre.
Elle est aussi une cause de nullité quand elle tombe sur la personne du
cocontractant dans le cas où la considération de la personne avec laquelle on
contracte joue un rôle déterminant.
Ex : il y a erreur sur la personne lorsqu’il apparaît que l’une des parties avait
l’intention de contracter avec une agence commerciale d’expérience, et non
avec une personne physique.
Le dol : On appelle dol les manœuvres frauduleuses, tromperies, mensonges,
réticences, dont une personne use pour en tromper une autre à l’occasion d’un
contrat.
Ex : un commerçant simule des bénéfices exagérés pour vendre plus cher son
fonds de commerce.
La violence : C’est la contrainte exercée sur la volonté d’une personne pour la
forcer à contracter en la menaçant d’un mal considérable. La violence doit
présenter une certaine gravité.
Ex : vous ne pouvez payer à l’échéance l’un de vos créanciers. Celui-ci en vous
menaçant de poursuite, vous oblige à passer un contrat désavantageux pour
vous.
2.3 L’objet
L’objet du contrat désigne l’opération juridique que les parties ont voulu
effectuer.
Il doit être déterminé ou déterminable, possible et dans le commerce,
conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Ex : la vente de ses droits par un héritier avant le décès de la personne à laquelle il
succédera.
2.4 La cause
La cause du contrat est le mobile, le motif ayant déterminé chacune des parties
à contracter.
Elle doit être licite, conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Ex : les contrats ayant pour but l’exploitation de maisons de jeux.
Une donation faite à une personne continuer son concubinage.
Lorsque la nullité est prononcée par le juge, elle a un effet rétroactif c’est-à-
dire que le contrat est anéanti dès l’instant même où il a été conclu.
Il faut, en outre, distinguer la nullité de certaines expressions telles que
l’inopposabilité (elle sanctionne l’inobservation des conditions de publicité du
contrat), la résolution (elle sanctionne l’inexécution ou la mauvaise exécution du
contrat), la résiliation (elle supprime pour l’avenir un contrat successif en raison de
l’inexécution par l’une des parties de ses obligations), l’inexistence (elle qualifie
l’absence d’un élément essentiel de l’acte pour qu’il soit efficace. Par exemple le
consentement).
EXERCICES D’APPLICATION
1- Mme DENIS donne son accord pour l’achat d’un terrain en vue de construire
une maison. Mais celui-ci a déjà été vendu par une autre agence à une autre
personne.
M. et Mme BERNARD concluent avec Melle ELVIRE un contrat par lequel elle
s’engage à porter l’embryon du couple et à leur remettre l’enfant à sa
naissance contre une somme d’argent.
a) Déterminez dans chacun des cas l’objet et la cause du contrat.
b) Peut-on annuler ces contrats ?
Qui est autorisé à le faire et pour quelles raisons ?
4- Le fournisseur habituel de riz de M. KILI lui envoie une lettre pour proposer
une nouvelle variété qui coûte un peu plus chère que la précédente. Il se
propose de livrer celle-ci à la fin du mois s’il ne réagit pas à son courrier. C’est
ce qui fut fait à la fin du mois.
Pensez-vous qu’il y a contrat ? Justifiez votre réponse.
Il convient de voir les effets des contrats entre les parties et à l’égard des personnes
autres que les parties.
2. Les effets des contrats à l’égard des personnes autres que les parties
Les tiers n’ont pas signé le contrat. Celui-ci n’a pas d’effet sur eux. Il peut
seulement leur être opposable et servir de preuve à leur encontre. On dit alors que le
contrat a un effet relatif vis-à-vis des tiers.
Les contrats passés n’ont donc aucun effet direct ou indirect à l’égard des
personnes totalement étrangères aux parties qui forment le groupe des tiers.
Cependant, le contrat peut avoir des effets sur certains tiers particuliers. Ce sont :
Les héritiers : Ils continuent la personne du défunt et deviennent titulaires de
ses droits et débiteurs de ses obligations.
Les créanciers chirographaires : Ils subissent indirectement les effets des
contrats passés par leur débiteur. Ces contrats leur profitent ou leur nuisent
dans la mesure où ils ont pour conséquence un accroissement ou une
diminution de son patrimoine.
Les ayants cause à titre particulier : Ils reçoivent de leur auteur le droit tel
qu’il existait dans son patrimoine ; ce droit est par suite affecté par les contrats
passés par lui antérieurement à la transmission et qui l’intéresseraient
directement.
à son profit, en vertu d’une stipulation contenue dans le contrat de vente. L’acheteur
qui est son débiteur est appelé le promettant ; le vendeur grâce auquel il est devenu
créancier est le stipulant ; lui-même enfin qui bénéficie de la stipulation est appelé le
tiers bénéficiaire.
EXERCICES D’APPLICATION
Vous commandez sur le net un tee-shirt de couleur bleu. Quelques mois plus
tard, on vous livre un de couleur rouge. Alors, il se pose la question suivante :
quelles conséquences s’attachent à l’inexécution ou à la mauvaise exécution d’un
contrat ? C’est ce qu’il faut voir à présent.
EXERCICES D’APPLICATION
2- Le vendeur à crédit ne vous livre pas les marchandises que vous avez achetées
avec lui en temps opportun. Pouvez-vous refuser de payer le prix convenu ?
3- Dans un contrat qui vous lie à une personne et qui consiste en une obligation
de livrer des paquets de ciment à votre correspondant à DIVO. Ce dernier
peut-il insérer une clause exonératoire de responsabilité ?
La responsabilité du fait des choses et des animaux pèse sur le gardien. Cela
est tiré de l’article 1384 qui dispose qu’on est responsable du dommage causé par le
fait « des choses que l’on a sous sa garde ».
Le gardien est celui qui a un pouvoir de commandement correspondant à l’usage, au
contrôle, à la direction de la chose ou de l’animal.
La victime n’a à prouver que le préjudice et l’intervention de la chose ; le fait
que celle-ci est la cause génératrice du dommage est présumée. Le gardien ne peut
échapper à sa responsabilité qu’en apportant la preuve d’une cause étrangère
imprévisible et insurmontable.
La responsabilité du fait des bâtiments est tirée de l’article 1386 qui indique
que « Le propriétaire d’un bâtiment est responsable du dommage causé par sa ruine,
lorsqu’elle est arrivée par une suite du défaut d’entretien ou par le vice de sa
construction ».
La mise en œuvre n’exige pas de la victime la preuve d’une faute du
propriétaire de l’immeuble, mais seulement que celle-ci établisse que la ruine de cet
immeuble a eu pour cause le vice de construction ou le défaut d’entretien.
Le propriétaire pourra s’exonérer de sa responsabilité de plein droit que s’il
prouve que ce dommage est dû à une cause étrangère qui ne peut lui être imputée.
EXERCICES D’APPLICATION
2- Quelles sont, d’après l’article 1382 du code civil, les conditions de naissance de
l’obligation de réparer ?
4- Votre chien mord le fils de votre voisin qui a escaladé votre mur. Etes-vous
responsable ?
BIBLIOGRAPHIE
I- Ouvrages généraux
1- Michel GUILLON et Marc MOINGEON, « Dictionnaire Universel »,
France, Hachette Edicef, 3ème édition, 2000
2- Patrick NICOLEAU, « DICOJURIS : Lexique de droit privé », Paris,
Ellipses, 1996
3- Raymond GUILLIEN et Jean VINCENT, « Lexique des termes juridiques »,
Paris, Dalloz, 12ème édition, 1999