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Université de Douala

Faculté des sciences économiques et de gestion appliquée

Titre du cours :

FISCALITE DES ENTREPRISES

Spécialité et Niveau :
COMPTABILITE FINANCE I (CF 1)
Nom de l’auteur :
Dr SINGOCK SOTONG Crépin
Contact téléphonique :
Tél. +237 699 02 43 74

Année académique 2019-2020


UE : CEF100 Durée : 60 heures dont :
- CM : 40 heures
EC : CEFLIC120
- TD : 10 heures
- TPE : 10 heures

Objectifs généraux
Cet enseignement, vise essentiellement à faire acquérir à l’étudiant des connaissances générales
dans le domaine de la fiscalité, le traitement des différents éléments entrant dans la détermination
des différentes assiettes fiscales des impôts exigibles, l’élaboration et l’établissement des
déclarations d’impôts dont l’entreprise est redevable.

Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques sont :
 Maîtriser les concepts de base et les fondements de la fiscalité ;
 Distinguer la notion d’impôt des autres notions voisines ;
 Appréhender le système fiscal camerounais ;
 Distinguer les régimes d’imposition en vigueur et les critères d’assujettissement relatifs ;
 Liquider et déclarer la taxe sur la valeur ajoutée et les droits d’accises ;
 Liquider et déclarer l’IRPP relatif aux différentes catégories de revenus.

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FICHE DE PROGRESSION
Durée
Séquences Thèmes développés
CM TD
Séquence 1 : Section 1 : les sources du droit fiscal
Chapitre 1 : Introduction générale Section 2 : les principaux principes du droit fiscal 03H 30Min
à la fiscalité
Séquence 2 : Section 1 : le concept d’impôt et les notions voisines
Chapitre 2 : La notion d’impôt Section 2 : la classification des impôts 03H 30Min

Séquence 3 : Section 2 : la classification des impôts


03H 30Min
Chapitre 2 : La notion d’impôt Section 3 : quelques définitions

Séquence 4 :
Section 1 : régimes d’imposition et critères de
Chapitre 3 : Aperçu du système 03H 30Min
fiscal camerounais rattachement à un centre des impôts

Séquence 4 :
Chapitre 3 : Aperçu du système Section 2 : les obligations fiscales des entreprises 03H 30Min
fiscal camerounais
Séquence 5 : Section 1: champ d’application
Chapitre 4 : la taxe sur la valeur Section 2: modalités de calcul en matière de TVA 03H 30Min
ajoutée
Séquence 6 :
Chapitre 4 : la taxe sur la valeur Section 2: modalités de calcul en matière de TVA 03H 01H
ajoutée
Séquence 7 : Section 3: modalités de perception et obligations des
Chapitre 4 : la taxe sur la valeur redevables 03H 30Min
ajoutée
Section 1: produits soumis au droit d’accises et taux du
Séquence 8 :
droit d’accises
Chapitre 5 : Les droits d’accises 03H 01H
Section 2: bases d’imposition et liquidation des droits
d’accises

Séquence 9: Section 2: bases d’imposition et liquidation des droits


Chapitre 5 : Les droits d’accises d’accises 02H 01H

Séquence 10 : Section 1 : maitrise des concepts de base et le champ


Chapitre 6 : L’IRPP sur les d’application
03H 01H
traitements, salaires, pensions et Section 2 : détermination de la base d’imposition
rentes viagères

Séquence 11 : Section 3 : calcul de l’IRPP sur salaire


Chapitre 6 : L’IRPP sur les Section 4 : les modalités de perception et les charges
03H 01H
traitements, salaires, pensions et patronales
rentes viagères
Séquence 12 :
Chapitre 7 : L’IRPP sur les autres Section 1 : L’IRPP sur les revenus fonciers 03H 30Min
revenus catégoriels
Séquence 13 :
Section 2 : L’impôt sur les revenus des capitaux
Chapitre 7 : L’IRPP sur les autres 03H 01H
mobiliers
revenus catégoriels

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SOURCES DOCUMENTAIRES
 Baur J.-P., Mémento de Droit fiscal général, Editions Publibook, 2009.
 Circulaire N°006 /MINFI/DGI/LRI/L du 21 février 2020 Précisant les modalités
d’application des dispositions fiscales de la loi N° 2019/023 du 24 décembre 2019 portant
loi de finances de la République du Cameroun pour l’exercice 2020.
 Circulaire N°006/MINFI/SG/DGI/DER du 28 avril 2014 précisant les critères de
rattachement des contribuables aux unités de gestion de la direction générale des impôts.
 Circulaire N°008 /MINFI/DGI/LC/L du 02 mars 2012 précisant les modalités
d’application de l’article 92 bis du code général des impôts.
 Circulaire N°032/MINFI/DGI/LRI/L du 04 octobre 2019 précisant les modalités
d’application des dispositions fiscales de la loi n° 201/022 du 11 décembre 2018 portant
loi de finances pour l’exercice 2019.
 Codes généraux des impôts, 2020, 2019, 2018, 2017, 2016.
 Code du travail, loi n° 92-007 du 14 août 1992.
 Décret N° 2016/072/ du 15 février 2016 fixant les taux des cotisations sociales et les
plafonds des rémunérations applicables dans les branches des prestations familiales,
d'assurance-pensions de vieillesse, d'invalidité et de décès, des accidents du travail et
des maladies professionnelles gérées par fa Caisse Nationale de Prévoyance Sociale.
 Landais C., Piketty T. et Saez E., Pour une révolution fiscale, Editions du Seuil et de la
République des Idées, 2011.
 Monnier J.-M., « La politique fiscale : objectifs et contraintes ». Cahiers français, La
Documentation Française, 2008, pp.03-08. <halshs-00277221>
 OCDE 2012, « Inégalités de revenus et croissance : le rôle des impôts
et des transferts », OCDE Département des Affaires Économiques, Note de politique
économique, n o 9, janvier 2012.

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SOMMAIRE

FICHE DE PROGRESSION ............................................................................................................................... 3

SOURCES DOCUMENTAIRES ......................................................................................................................... 4

SOMMAIRE ........................................................................................................................................................ 5

PREMIERE PARTIE : LES FONDEMENTS ET L’APERÇU DE L’ENVIRONNEMENT FISCAL


CAMEROUNAIS ................................................................................................................................................. 6

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE AU DROIT FISCAL ............................................................. 7

SECTION 1 : LES SOURCES DU DROIT FISCAL ................................................................................................ 7


SECTION 2 : LES PRINCIPAUX PRINCIPES DU DROIT FISCAL ..................................................................... 8

CHAPITRE II : LA NOTION D’IMPOT ..........................................................................................................10

SECTION 1 : LE CONCEPT D’IMPÔT ET LES NOTIONS VOISINES ............................................................. 10


SECTION 2 : LA CLASSIFICATION DES IMPÔTS ............................................................................................ 12
SECTION 3 : QUELQUES DEFINITIONS ........................................................................................................... 14

CHAPITRE III : APERÇU DU SYSTEME FISCAL CAMEROUNAIS ..........................................................17


SECTION 1 : REGIMES D’IMPOSITION ET CRITERES DE RATTACHEMENT A UN CENTRE DES
IMPOTS ................................................................................................................................................................. 17
SECTION 2 : LES OBLIGATIONS FISCALES DES ENTREPRISES ................................................................. 22

DEUXIEME PARTIE : LES IMPOTS SUR LA CONSOMMATION ..............................................................26

CHAPITRE IV : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE .............................................................................27

SECTION 1: CHAMP D’APPLICATION.............................................................................................................. 27


SECTION 2: MODALITES DE CALCUL EN MATIERE DE TVA ..................................................................... 35
SECTION 3: MODALITES DE PERCEPTION ET OBLIGATIONS DES REDEVABLES ................................. 51

CHAPITRE V : LES DROITS D’ACCISES ......................................................................................................55

SECTION 1: PRODUITS SOUMIS AU DROIT D’ACCISES ET TAUX DU DROIT D’ACCISES .................... 55


SECTION 2: BASES D’IMPOSITION ET LIQUIDATION DES DROITS D’ACCISES ..................................... 60

TROISIEME PARTIE : L’IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES .............................69

CHAPITRE VI : L’IRPP SUR LES TRAITEMENTS, SALAIRES, PENSIONS ET RENTES VIAGERES ..70

SECTION 1 : MAITRISE DES CONCEPTS DE BASE ET LE CHAMP D’APPLICATION ............................... 70


SECTION 2 : DETERMINATION DE LA BASE D’IMPOSITION ...................................................................... 72
SECTION 3 : CALCUL DE L’IRPP SUR SALAIRE ............................................................................................. 80
SECTION 4 : LES MODALITES DE PERCEPTION ET LES CHARGES PATRONALES................................. 86

CHAPITRE VII : L’IRPP SUR LES AUTRES REVENUS CATEGORIELS..................................................87

SECTION 1 : L’IRPP SUR LES REVENUS FONCIERS ...................................................................................... 87


SECTION 2 : L’IMPOT SUR LES REVENUS DES CAPITAUX MOBILIERS ................................................... 92

ABREVIATIONS ............................................................................................................................................102

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PREMIERE PARTIE : LES FONDEMENTS ET L’APERÇU DE
L’ENVIRONNEMENT FISCAL CAMEROUNAIS
Cette partie est organisée autour de trois chapitres :
Chapitre 1 : introduction générale au droit fiscal (3h)
Chapitre 2 : la notion d’impôt (6H)
Chapitre 3 : aperçu du système fiscal camerounais (6H)

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CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE AU DROIT
FISCAL
Parler de la fiscalité revient à aborder les questions relatives au droit fiscal. Le droit peut être
appréhendé d’une manière simple comme l’ensemble des règles qui régissent la conduite au sein
d’une société. La perception du droit fiscal s’aligne dans cette définition générique tout en
épousant un ensemble d’éléments qui lui sont propres. Ainsi, le droit fiscal est perçu comme
l’ensemble des dispositions juridiques qui concernent l’impôt. L’objet de ces dispositions et donc
de la fiscalité, est de permettre et d’effectuer des prélèvements sur la propriété des contribuables
au bénéfice de l’État. Les sources du droit fiscal permettent l’adoption de ces dispositions dans le
respect d’un certain nombre de principes.

SECTION 1 : LES SOURCES DU DROIT FISCAL


Les sources du droit peuvent être classées en sources écrites et sources non écrites. Le droit fiscal
tire ses origines de toutes ces sources à l’exception de la coutume. Nous les regroupons en
sources nationales et sources internationales.

1. Les sources nationales du droit fiscal


Comme sources internes, on distingue la loi, la règlementation, la jurisprudence et la doctrine
administrative.

1.1. La source législative : la loi

La loi est la source fondamentale du droit fiscal, elle est établie par les législateurs. Ces derniers,
en tant que représentants de la Nation, ont le pouvoir de créer, modifier et supprimer les
caractéristiques d’un prélèvement fiscal à savoir son assiette, sa quotité et les modalités de son
recouvrement, mais aussi de contrôler l’usage qui en est fait par l’Exécutif.

1.2. La source règlementaire : les règlements

La règlementation est la seconde source interne la plus importante du droit fiscal après la loi. Les
autorités du pouvoir exécutif telle que le Président de la République, le Premier ministre et les
ministres, disposent au vu de la Constitution des compétences en matière fiscale. Bien qu’il y ait
une délimitation claire des prérogatives entre le législatif et l’exécutif en matière fiscale, le
partage des compétences est parfois délicat, l’un fixe les règles d’assiette, de liquidation et de
recouvrement des impôts, et l’autre prend des règlements d’application avec une marge de
manœuvre sur des mesures détachables. Par ailleurs, le législateur peut déléguer de manière
véritable son pouvoir législatif au gouvernement. Celui-ci, prendra par ordonnance les

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dispositions en matière législative. Cette délégation du pouvoir législatif va entraîner une
extension des pouvoirs exécutifs.

1.3. La jurisprudence

En gestion, il est admis qu’un contrat n’intègre pas toutes les éventualités ; on parle ainsi de
l’incomplétude des contrats. Il en est de même avec les textes juridiques qui ne prévoient pas
toujours toutes les situations possibles. Face à une situation non précisée par la loi, en cas de
contentieux, le juge est amené à prendre une décision qui dès cet instant peut servir de référence.
La jurisprudence se compose de l’ensemble des jugements rendus par les juridictions
contentieuses, à l’occasion des contestations que les contribuables font d’une interprétation de la
loi par l’administration. Le juge est ainsi conduit à préciser ou à créer les interprétations qu’il
convient de donner à la loi en matière fiscale.

1.4. La doctrine administrative

La doctrine administrative est le produit de l’interprétation des textes fiscaux par


l’administration. Elle s’impose en vertu du principe hiérarchique aux agents de l’administration
fiscale. Par ailleurs, les mesures issues de la doctrine administrative n’ont pas de caractère
contraignant pour les contribuables. Toutefois en pratique, elles ont une portée considérable car
elles viennent remplacer la norme fiscale.

2. Les sources internationales : les conventions internationales


La ratification des conventions internationales entraîne une modification de la loi locale s’il y a
incompatibilité ou alors une exception induisant une réciprocité entre les parties signataires. Ce
qui établit ainsi ces conventions comme sources du droit fiscal relativement aux impôts et taxes.
On distingue les conventions bilatérales et les conventions multilatérales.
Travail personnel de l’étudiant (TPE) : énumérer 05 conventions fiscales bilatérales (avec le
Cameroun) et 03 conventions multilatérales ayant un impact sur la fiscalité.

SECTION 2 : LES PRINCIPAUX PRINCIPES DU DROIT FISCAL


En matière de droit fiscal, on distingue plusieurs principes. Toutefois, pour les besoins
d’introduction, cinq principes relatifs à l’impôt ont été retenus.

1. Le principe de la légalité de l’impôt


Ce principe traduit pour l’essentiel que seul le législateur a compétence d’établir les impôts du
fait du consentement du peuple, puisqu’il est mandaté par ce dernier. Concrètement, cela signifie
que toute création ou suppression ainsi que toute modification du champ d’application d’un

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impôt nécessite une intervention formelle du parlement. Cette intervention du législateur peut
prendre deux formes : celle d’une loi de finances ou celle d’une loi ordinaire. Depuis la loi de
finances de 1999, le Président de la République peut apporter des modifications à la législation
financière et fiscale en vue de respecter la légalité fiscale internationale.

2. Le principe de l’égalité devant l’impôt


Il s’inspire du principe général d’égalité devant la loi. Il stipule que chacun doit participer en
proportion de ses capacités aux charges publiques. Le principe de l’égalité devant l’impôt
soulève le débat sur l’équité et l’égalité. Il faut souligner que dans le contexte camerounais, ces
deux formes d’imposition sont appliquées.

3. Le principe de la nécessité de l’impôt


Ce principe découle d’une interprétation du conseil constitutionnel français, qui dispose que pour
l’entretien de la force publique et pour les dépenses de l’administration, une contribution
commune est indispensable.

4. Le principe de la territorialité fiscale


La loi fiscale comme toutes les autres lois est exécutoire dans tout le territoire camerounais. Mais
en fait, le principe de territorialité fiscale renvoie à la question de l’étendue de la souveraineté
fiscale de l’État dans l’espace. Il s’agit en fait de répondre à la question suivante : quelles sont
les limites géographiques du pouvoir fiscal de l’État ? En principe les limites du pouvoir fiscal
de l’État doivent correspondre à celles de l’exercice de son pouvoir politique. Cependant, les
limites du pouvoir fiscal n’épousent pas exactement le cadre d’exercice du pouvoir politique. On
observe qu’il y a des lieux où le pouvoir fiscal ne couvre pas l’ensemble du territoire national,
c’est le cas avec les zones franches ou de l’immunité territoriale diplomatique. Le pouvoir fiscal
peut aussi s’étendre hors du territoire de l’État tout comme il doit s’effacer devant la supériorité
de la loi internationale.

5. Le principe de la non-rétroactivité de la loi fiscale


L’article 2 du code civil stipule que la loi ne dispose que pour l’avenir, elle n’a par conséquent
pas d’effet rétroactif. Une formulation forte généralisée de cet article est que nul ne peut être
puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit. Ce principe s’applique
même si l’entrée en vigueur d’une loi peut être anticipée ou retardée du fait du principe de
l’annualité fiscale.

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CHAPITRE II : LA NOTION D’IMPOT
L’objet de ce chapitre est de permettre à l’étudiant d’appréhender la notion d’impôt dans sa
globalité. La maîtrise d’un concept comme celui de l’impôt exige dans un premier temps sa
définition et ses caractéristiques. Dans un second temps, la mise en exergue de la typologie
d’impôts et la présentation des notions voisines permettant d’éviter les confusions.

SECTION 1 : LE CONCEPT D’IMPÔT ET LES NOTIONS VOISINES


La notion d’impôt a évolué avec le temps. On distinguera l’impôt au sens strict (1.1) et l’impôt
au sens large (1.2).
1. Le concept d’impôt
Il est question ici de définir l’impôt et de présenter ses caractéristiques.
1.1.Définition de l’impôt
L’impôt peut être défini comme une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie
d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie en vue de la couverture des charges publiques
(Gaston Jèze, 1936).

1.2. Caractéristiques de l’impôt


La définition ci-dessus de l’impôt met en évidence trois caractéristiques, auxquelles a été ajoutée
une quatrième.
 L’impôt a un caractère obligatoire : le contribuable ne peut se soustraire à une
obligation fiscale, auquel cas, il y sera contraint. Des sanctions fiscales s’appliqueront de
manière automatique à son endroit.
 L’impôt est une prestation pécuniaire sans contrepartie directe : le paiement d’un impôt
ne donne pas droit à quelque chose ou à un service en échange car à priori l’impôt
prélevé ne peut pas être affecté à une dépense spécifique. Le contribuable ne peut donc
pas réclamer un service particulier tout simplement parce qu’il a payé un impôt du fait
que l’impôt n’est pas proportionnel à l’utilisation d’un service public, ni le prix à payer à
l’État ou aux collectivités locales.
 L’impôt permet la couverture des charges publiques : l’impôt est une contribution
commune indispensable pour assurer la souveraineté d’un État à travers le financement
des dépenses publiques. Cette contribution est également répartie entre tous les citoyens,
en raison de leurs facultés.
 L’impôt est un instrument au service de l’interventionnisme économique : on parle ici
de l’interventionnisme fiscal pour traduire l’impact que l’impôt peut avoir sur le
développement de certaines activités économiques. Par exemple, à travers la réduction ou

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la suppression des taux d’imposition, l’impôt peut devenir un instrument d’incitation au
développement de certaines activités économiques ou sociales. Par contre, il suffit de
prévoir des augmentations d’impôts, que dans certains secteurs, on constate une réduction
du niveau d’activité. Cette dernière mesure est généralement employée pour décourager
ou limiter la consommation de certains biens et services.

1.3. Les notions voisines à l’impôt


L’interventionnisme de la puissance publique se développant dans plusieurs secteurs et sous des
formes de plus en plus diverses, la notion classique de l’impôt s’est élargie aux notions de taxes
fiscales, taxes parafiscales et de redevances.

1.3.1. La taxe fiscale


La taxe fiscale est une prestation pécuniaire requise des particuliers par une collectivité publique
en contrepartie d’un service rendu à l’administré. Exemple, la taxe de développement local
(TDL) perçue par les communes en contrepartie des prestations rendues aux populations,
notamment l’éclairage public, l’enlèvement des ordures ménagères, etc.

La taxe fiscale, par son caractère obligatoire se rapproche de l’impôt, mais par le fait de
l’existence d’une contrepartie, elle s’en écarte. Il faut cependant souligner que la taxe n’est pas
forcement proportionnelle au service rendu. Notons que certains impôts sont appelés « taxes »
alors qu’ils ne le sont pas. Autrement dit, n’ont aucun rapport avec le concept de « taxe » ; c’est
le cas de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est appelée « taxe » alors que c’est un impôt au
sens strict du terme.

1.3.2. La taxe parafiscale


Les taxes parafiscales sont des prélèvements perçus dans un intérêt économique ou social au
profit des personnes morales de droit public ou privé autres que l’État, les collectivités
territoriales et leurs établissements publics administratifs. Au Cameroun, les taxes parafiscales
sont au profit des personnes morales de droit public. On peut citer :
 la contribution au Crédit Foncier du Cameroun (CFC),
 la contribution au Fonds National de l’Emploi (FNE).
La taxe parafiscale et la taxe fiscale, tout comme l’impôt sont des prestations pécuniaires
obligatoires. Toutefois, les taxes ont une contrepartie directe inhérente à un service rendu, bien
que le service ne soit pas proportionnel au prélèvement. La différence fondamentale entre la taxe
fiscale et la taxe parafiscale se situe au niveau du bénéficiaire du prélèvement. Alors que la taxe
fiscale est au profit des collectivités territoriales décentralisées, la taxe parafiscale est reversée à
certaines personnes morales de droit public.

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1.3.3. La redevance
La redevance est un prélèvement opéré sur des particuliers au bénéfice d’une collectivité
publique ou d’un organisme public en contrepartie d’un service précis effectivement rendu à
l’exemple de la redevance audiovisuelle prélevée sur la propriété des contribuables au profit de
la Cameroon Radio Television (CRTV).

La différence entre la taxe et la redevance se situe au niveau du service rendu ou à rendre à


l’administré. La contrepartie de la taxe peut n’être que potentielle, il n’est pas forcément
nécessaire qu’elle ait été effectivement rendue contrairement à la redevance où la contrepartie est
effective. Ainsi, la redevance se distingue elle aussi de l’impôt, mais s’en rapproche par les
caractères pécuniaire et obligatoire.

1.3.4. Les cotisations sociales

Les cotisations sociales sont des prélèvements pécuniaires obligatoires au profit des organismes
de sécurité sociale versés par les assurés et les employeurs. Elles financent les dépenses sociales
qui ne relèvent pas du budget de l’État. Au Cameroun, il s’agit pour l’essentiel des cotisations
versées à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS). Sur le plan juridique, ce ne sont ni
des impôts encore moins des taxes.

Certains assimilent les cotisations sociales comme des taxes parafiscales. Pourtant, malgré le fait
que ces cotisations sociales soient obligatoires et reversées à une personne morale de droit public
(dans le cas du Cameroun, en l’occurrence la CNPS), elles financent des dépenses sociales qui ne
relèvent pas du budget de l’État, et sont en fait gérées par des organismes sociaux (la CNPS). On
constate d’ailleurs que la CNPS s’occupe elle-même du recouvrement des cotisations sociales,
procédure indépendante du recouvrement des impôts, taxes fiscales et parafiscales centralisée par
l’administration fiscale (Ministère des Finances à travers les directions générales des Impôts et
du Trésor public).

SECTION 2 : LA CLASSIFICATION DES IMPÔTS


Les impôts peuvent être classés selon plusieurs critères. Trois principaux critères ont été retenus
ici, le critère économique, le critère administratif et le critère de liquidation.

1. La classification des impôts suivant le critère économique


Le critère économique repose sur les concepts de redevable réel et redevable légal, ce qui permet
de faire une distinction entre impôt direct et impôt indirect.

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1.1. Les notions de redevable réel et de redevable légal
Le redevable réel est celui qui supporte effectivement la charge fiscale, c’est la personne qui
paye vraiment l’impôt. Tandis que, le redevable légal est la personne qui est chargée de reverser
l’impôt au fisc (trésor public).

1.2. L’impôt direct

Les impôts directs sont des contributions fiscales prélevées auprès du redevable réel, ils sont
supportés directement par ce dernier. On peut citer : l’impôt sur les sociétés (IS), la contribution
à la patente, la contribution à la licence, l’impôt sur le capital, l’impôt sur les revenus de
certaines personnes physiques. Même si le Code général des impôts (CGI) établit que l’IRPP est
un impôt direct sans en faire une distinction, il est néanmoins observé que l’IRPP prélevé sur les
salaires des employés non propriétaires est un impôt indirect, dans la mesure où celui qui
supporte effectivement la charge fiscale à savoir l’employé, n’est pas celui-là qui est chargé de
reverser cet impôt.

1.3. L’impôt indirect


L’impôt indirect est un impôt dont la responsabilité de la liquidation et du reversement auprès
des autorités compétentes est rejetée sur une autre personne appelée redevable légal. Comme
impôts indirects on peut citer : la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la taxe spéciale sur les
produits pétroliers (TSPP), la taxe spéciale sur le revenu (TSR), les droits d’enregistrement et les
droits de timbre, et dans certains cas l’IRPP.

2. La classification des impôts suivant le critère administratif


Le critère administratif induit une classification précisant les impôts qui relèvent de
l’administration fiscale et ceux qui relèvent des collectivités territoriales décentralisées. Relèvent
directement de l’administration fiscale, l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur les revenus des
personnes physiques, la taxe sur la valeur ajoutée, les droits de douanes, le droit de timbres
fiscaux. Les impôts communaux relèvent de la fiscalité locale, on peut citer : l’impôt libératoire,
la contribution à la patente, la contribution à la licence, la taxe foncière sur la propriété
immobilière, les droits de mutation d’immeubles, le droit de timbre automobile, etc.

3. La classification des impôts suivant le critère de liquidation


Liquider un impôt c’est déterminer son montant. A cette fin, on applique généralement à la base
imposable le taux de l’impôt. La relation entre taux, base imposable et montant de l’impôt met
en évidence les concepts qui suivent.

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3.1. L’impôt de répartition
Dans le cas d’un impôt de répartition, le montant attendu du prélèvement est d’abord fixé. Celui-
ci étant connu, on peut le répartir entre les contribuables, puis le taux peut alors être calculé. Ce
mode d’imposition est de plus en plus rare, la plupart des impôts de nos jours sont des impôts de
quotité.
3.2. L’impôt de quotité
Dans ce type d’impôt le taux est fixé préalablement. Ensuite, il est appliqué à la base imposable,
ce qui permet à la fin, de connaître le produit de l’impôt. Dans ce cas, on dit que le taux est ad
valorem. Exemple : l’impôt sur les sociétés, la taxe sur la valeur ajoutée.
3.3. L’impôt ou droit fixe
C’est un impôt ou un droit sans taux, dont le montant est invariable quelle que soit la dimension
de la matière imposable. Exemple : droit fixe de 50 000 FCFA sur la prise en charge par la
société absorbante ou nouvelle de tout ou partie du passif des sociétés anciennes dans les actes
de fusion, de scission des sociétés anonymes ou à responsabilité limitée (articles 350 et 545 du
CGI).
3.4. L’impôt ou droit proportionnel
C’est un impôt dont le taux est constant quel que soit le montant de la matière imposable.
Exemple : la taxe sur la valeur ajoutée, l’impôt sur les sociétés.
3.5. L’impôt ou droit progressif
L’impôt ou droit progressif est celui dont le taux s’élève avec l’augmentation de dimension de la
matière imposable. Il répond à l’exigence de faire payer plus à ceux qui en ont plus. Exemple :
l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP).
3.6. L’impôt ou droit dégressif
L’impôt ou droit dégressif est celui dont le taux diminue avec l’augmentation de dimension de la
matière imposable. Exemple : les taux de la contribution des patentes, les droits d’enregistrement
sur les apports purs et simples.

SECTION 3 : QUELQUES DEFINITIONS


1. Quelques notions de base
Dégrèvement : c’est la décharge partielle ou totale d’impôt accordée au contribuable par
l’administration fiscale pour des raisons de légalité ou de bienveillance.

Crédit d’impôt : c’est la créance du contribuable sur l’administration fiscale (à travers le Trésor),
par suite d’un règlement anticipé d’un impôt ou fraction d’impôt. L’expression « avoir fiscal »
est également utilisée pour parler du crédit d’impôt.

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Acompte d’impôt : c’est le paiement partiel du montant de l’impôt dû. Il vient en déduction du
montant de l’impôt dû à échéance.

La répercussion de l’impôt : c’est le phénomène qui consiste à transférer le poids de l’impôt sur
quelqu’un d’autre. Dans ce cas, le contribuable adopte une attitude plus subtile en faisant payer
l’impôt par quelqu’un d’autre. Il existe plusieurs formes de répercussion de l’impôt, on peut
citer : la répercussion légale (c’est par exemple le cas de la TVA), la répercussion de fait ; la
répercussion en aval et en amont ; la répercussion simple et en chaîne.

2. Fraude et évasion fiscale


En dehors de la contestation dans les rues, qui est d’ailleurs une forme rare de contestation du
pouvoir fiscal au Cameroun, il est récurrent d’observer la fuite devant l’impôt, qui se manifeste
par la fraude fiscale et l’évasion fiscale. Ces deux phénomènes bien que différents, sont des
tentatives des contribuables d’échapper à l’impôt.

2.1. La fraude fiscale


La fraude fiscale est une violation de la loi. Elle se manifeste par la dissimulation des éléments
qui permettent la détermination de la base d’imposition. Sont distingués comme actes de fraude
fiscale dans la plupart des cas, la dissimulation des biens et services et la dissimulation
comptable.

2.1.1. La dissimulation des biens et services


Certains contribuables dissimulent au fisc des biens qu’ils ne veulent pas déclarer. C’est le cas
par exemple des contrebandiers, qui cachent la marchandise qu’ils ne veulent pas déclarer. C’est
le cas également d’une prestation pour service rendu sans qu’il y ait délivrance d’une facture. De
la même manière, le travail au noir illustre ce type de fraude fiscale puisque le travail sera
exécuté sans bulletin de paye, sans qu’aucun impôt et taxe ne soit payé, et dans la plupart des
cas, il arrive que les employeurs dissimulent le nombre d’employés exact.

2.1.2. La dissimulation comptable


Il est récurrent de rencontrer pour ce type de fraude la pratique de la double comptabilité : une
comptabilité pour le fisc et une autre réelle pour l’entreprise elle-même. Et parfois, une troisième
pour le banquier en cas de demande de crédit. Par ailleurs, d’autres comportements peuvent être
observés au niveau de la facturation, ou encore au niveau de la qualification et de la nature de
certaines opérations comptables. Par exemple, dans le but de payer moins d’impôts, une partie
des bénéfices, peut être transformée en réserves, en provisions ou en amortissement. Ou encore,
par jeu d’écriture soutenu par de faux documents, les charges sont augmentées tandis que les
produits sont diminués.
15
2.1.3. La dissimulation juridique
Récurrente également, elle se manifeste par la mise en place des opérations fictives. L’exemple
type d’opération fictive est celui des fausses factures qui de manière juridique retracent des
opérations qui évidemment n’ont jamais existé, ceci dans le but de retirer un bénéfice fiscal
d’une manière ou d’une autre. Par ce mécanisme, il est question d’une augmentation des charges
ayant pour effet la diminution de la base d’imposition à l’impôt sur les sociétés.

2.2. L’évasion fiscale


L’évasion fiscale n’est pas une violation de la loi, mais plutôt un moyen de la contourner, dans le
but de payer moins ou de ne pas du tout payer l’impôt. Par ce phénomène, certains contribuables
usent des imperfections du système fiscal pour échapper à l’impôt. L’évasion fiscale se
caractérise généralement par trois comportements distincts.

2.2.1. La renonciation à la dépense


C’est une pratique qui consiste à réduire légalement les dépenses ou la consommation, dans le
but de réduire la base d’imposition et par conséquent le montant de l’impôt à payer.

2.2.2. La renonciation à l’augmentation des revenus


C’est une pratique utilisée par certains contribuables. Elle consiste, soit à refuser une
augmentation de revenus, soit à réduire légalement le montant des revenus, dans le but de réduire
la base d’imposition et donc le montant de l’impôt à payer.

2.2.3. L’évasion fiscale internationale


C’est le fait pour un contribuable de délocaliser son patrimoine ou son activité d’un pays pour
s’installer dans un pays fiscalement plus accueillant. L’évasion fiscale sous cette forme permet
d’évoquer le concept de « paradis fiscal ». Est considéré comme paradis fiscal, tout pays dont le
taux de l’impôt sur le revenu des personnes physiques ou de l’impôt sur les sociétés est inférieur
au tiers de celui pratiqué au Cameroun. Pour l’application de cette disposition, le taux de l’impôt
sur les sociétés à prendre est 30 % (LF 2015) et le taux de l’impôt sur le revenu des personnes
physique à retenir est 35 %. Est également considéré comme paradis fiscal, tout pays considéré
par les organisations financières internationales comme non coopératif en matière de
transparence et d’échanges d’informations à des fins fiscales.

16
CHAPITRE III : APERÇU DU SYSTEME FISCAL
CAMEROUNAIS
Ce chapitre met en exergue le contexte et la logique qui gouverne les prélèvements fiscaux au
Cameroun. Il permet de saisir que le Cameroun n’évolue pas en marge des normes qui régissent
le droit fiscal, tout en relevant les spécificités qui sont d’ailleurs propres à chaque pays. Le
système fiscal camerounais repose alors sur un ensemble de prélèvements dont l’existence et la
cohérence relèvent à la fois des raisons historiques et des considérations de politique budgétaire.
Seront passés en revue ici les régimes d’imposition et la présentation du système fiscal.

SECTION 1 : REGIMES D’IMPOSITION ET CRITERES DE


RATTACHEMENT A UN CENTRE DES IMPOTS
Il ne faut pas confondre les critères de classification d’une entreprise à un régime d’imposition à
ceux de rattachement à un centre d’impôt.

1. Les régimes d’imposition


La classification d’une entreprise à un régime d’imposition est la première étape dans le
processus d’assujettissement. Elle permet de déterminer les matières imposables auxquelles une
entreprise peut être soumise. La loi n° 2011/020 du 14 décembre 2011 portant loi de finances de
la République du Cameroun pour l’exercice 2012, apporte en matière de régime d’imposition
une restructuration profonde. Elle écarte la forme juridique des entreprises parmi les critères
d’assujettissement à un régime et établit le chiffre d’affaires comme critère dominant permettant
de rattacher une entreprise à un régime d’imposition (article 93 ter du CGI), même si elle
distingue quelques cas spécifiques (articles 93 septies et octies du CGI).

Figure 1 : les régimes d’imposition en vigueur au Cameroun

Régime de l’impôt libératoire


(CAHT < 10 000 000 FCFA)

Régimes d’imposition Régime simplifié


(10 000 000 F≤ CAHT<50 000 000F)

Régime Réel
(CAHT ≤ 50 000 000F)

Source : auteur

Les régimes d’imposition en vigueur depuis 2012 sont alors :


 Le régime de l’impôt libératoire ;
 Le régime simplifié ;
 Le régime du réel.

17
1.1. Le régime de l’impôt libératoire

1.1.1. Critère général d’assujettissement


Relèvent du régime de l’impôt libératoire, les entreprises individuelles qui réalisent un chiffre
d’affaires annuel inférieur à dix millions (10 000 000) de francs CFA. Toutefois, les exploitants
forestiers, les officiers publics ministériels et les professions libérales quel que soit leur chiffre
d’affaires ne peuvent être assujettis au régime de l’impôt libératoire (art 93 quater (1) du CGI).

1.1.2. Cas spécifiques des entreprises de jeux de hasard et de divertissement


La classification de certaines personnes au régime de l’impôt libératoire n’obéit pas aux critères
de chiffre d’affaires, mais en leur capacité de pouvoir réaliser ce chiffre d’affaires. C’est le cas
des entreprises de jeux de hasard et de divertissement. L’article C46 du CGI) précise les
conditions de classification de ces entreprises au régime de l’impôt libératoire. Ainsi, sont
soumis au régime de l’impôt libératoire :
 les exploitants des baby-foot dont le nombre de machines est inférieur à dix (10) ;
 les exploitants des flippers et jeux vidéo dont le nombre de machines est inférieur à cinq
(5) ;
 les exploitants des machines à sous dont le nombre de machines est inférieur à trois (3).

1.2. Le régime simplifié d’imposition

1.2.1. Critère général d’assujettissement


Les entreprises qui relèvent du régime simplifié d’imposition sont les personnes morales et les
personnes physiques qui réalisent un chiffre d’affaires annuel hors taxes supérieur ou égal à dix
millions (10 000 000) et un chiffre d’affaires annuel hors taxe inférieur à cinquante millions
(50 000 000) de francs CFA, à l’exception des transporteurs de personnes et des entreprises de
jeux de hasard et de divertissement dont les critères de classification sont autres que le chiffre
d’affaires.

L’option prévue par la loi de finances pour l’exercice 2012 selon laquelle, le contribuable
justifiant d’un chiffre d’affaires annuel au moins égal à trente millions (30 000 000) de francs
CFA pouvait, s’il le sollicitait, être transféré au régime du réel a été supprimée par la loi de
finances pour l’exercice 2014. Ainsi, le seul critère de passage d’une personne du régime
simplifié au régime du réel est l’évolution réelle de son chiffre d’affaires. Par ailleurs, les
entreprises dont le chiffre d’affaires passe en dessous de la limite fixée ci-dessous (c’est-à-dire
10 000 000 FCFA) restent maintenues dans le régime simplifié pendant une période de deux ans
(art 93 quinquies du CGI, 2019).

18
1.2.2. Cas spécifiques des transporteurs interurbains de personnes
La classification des transporteurs interurbains de personnes à un régime d’imposition n’obéit
pas aux critères du chiffre d’affaires, mais en la capacité de pouvoir réaliser ce chiffre d’affaires.
Selon l’article 93 septies, alinéa 1 du CGI (2019), sont assujetties au régime simplifié
d’imposition, les personnes physiques et les personnes morales effectuant le transport interurbain
de personnes par minibus et cars de moins de 50 places et exploitant au plus 05 véhicules.

REMARQUE : Relativement au régime de l’impôt libératoire, ce même article permet de


soutenir que les transporteurs interurbains de personnes ne peuvent être soumis au régime de
l’impôt libératoire.

1.2.3. Cas spécifiques des entreprises de jeux de hasard et de divertissement


Suivant, l’article 93 octies alinéa 1 du CGI, relèvent du régime simplifié, les personnes
physiques et les personnes morales exploitant :
 des baby-foot dont le nombre de machines est compris entre dix (10) et vingt-cinq (25) ;
 des flippers et jeux vidéo dont le nombre de machines est compris entre cinq (5) et quinze
(15) ;
 ainsi que des machines à sous dont le nombre est compris entre trois (3) et dix (10).

1.2.4. Acompte d’impôt sur chiffre d’affaires


Les entreprises assujetties au régime simplifié d’imposition sont tenues de déclarer et payer
mensuellement un acompte d’impôt sur les sociétés (AIS) ou d’impôt sur le revenu des
personnes physiques (AIR) au plus tard le 15 du mois suivant celui au cours duquel les
opérations ont été réalisées. La base de calcul de cet acompte est le chiffre d’affaires réalisé au
cours du mois. Le taux de l’acompte est de 5%, il est majoré de 10% au titre des centimes
additionnels communaux, ce qui donne un taux global de 5,5% (article 21, alinéa 1 du CGI).

Les acomptes sur chiffre d’affaires payés tout au long de l’exercice fiscal sont déductibles du
montant de l’impôt annuel dû (IS ou IRPP). Autrement dit, viennent en diminution du montant
de l’impôt annuel que doit reverser le contribuable au Trésor Public en fin d’exercice.
APPLICATION N° 1
Une entreprise individuelle de vente de pièces détachées ayant le statut juridique
d’établissement, procédant à l’importation de ses marchandises, a réalisé au cours de
l’exercice 2016 un chiffre d’affaires de 29 millions FCFA tel qu’il ressort de ses
déclarations fiscales.

19
1. Quel sera son régime d’imposition au titre de l’exercice 2017 ?
2. Quel est le montant annuel de l’acompte d’impôt sur chiffre d’affaires ?

SOLUTION
1. En raison du chiffre d’affaires déclaré au cours de l’exercice 2016, cette entreprise
sera soumise au régime simplifié car son chiffre d’affaires est compris entre 10 et 50
millions FCFA.
2. AIR = 29 000 000 x 5,5%
1.3. Le régime réel d’imposition

1.3.1. Critère général d’assujettissement


Relèvent du régime du réel, les personnes morales et les personnes qui réalisent un chiffre
d’affaires annuel hors taxe supérieur ou égal à cinquante millions (50 000 000) de francs CFA.
Par ailleurs, les entreprises dont le chiffre d’affaires passe en dessous de la limite fixée ci-
dessous (c’est-à-dire 50 000 000 FCFA) restent maintenues dans le régime réel pendant une
période de deux ans (article 93 quinquies du CGI).

1.3.2. Cas spécifiques des transporteurs interurbains de personnes


Relèvent du régime du réel, les personnes physiques et morales qui réalisent le transport
interurbain de personnes par minibus et cars de moins de cinquante (50) places et exploitant plus
de cinq (05) véhicules. Sont également assujetties à ce régime, les personnes qui, dans leur
activité de transport utilisent des cars d’au moins cinquante (50) places, ceci quel que soit le
nombre de véhicules (article 93 septies, alinéa 2 du CGI).

1.3.3. Cas spécifique des entreprises des jeux de hasard et de divertissement


Relèvent du régime réel, les personnes physiques et morales exploitant (article 93 octies, alinéa 1
du CGI) :
 des baby-foot dont le nombre de machines est supérieur à vingt-cinq (25) ;
 des flippers et jeux vidéo dont le nombre de machines est supérieur à quinze (15) ;
 ainsi que des machines à sous dont le nombre est supérieur à dix (10).

1.3.4. L’acompte sur le chiffre d’affaires


Pour les entreprises assujetties au régime réel d’imposition, le taux de l’acompte sur chiffre
d’affaires est de 2 %. Il est majoré de 10 % au titre des centimes additionnels communaux

20
(CAC), ce qui donne un taux global de 2,2 %. La base de calcul de cet acompte est le chiffre
d’affaires réalisé au cours du mois. Cet acompte est déclaré et payé au plus tard le 15 du mois
suivant.

Les acomptes payés tout au long de l’année viennent en diminution du montant de l’impôt
annuel dû (IS ou IRPP).
APPLICATION N° 2
Une société anonyme dont l’activité principale est le commerce, a réalisé au cours de
l’exercice 2014 un chiffre d’affaires de 80 millions FCFA tel qu’il ressort de ses
déclarations fiscales.
1. Quel sera son régime d’imposition au titre de l’exercice 2015 ?
2. Quel est le montant annuel de l’acompte d’impôt sur chiffre d’affaires ?

SOLUTION
1. En raison du chiffre d’affaires déclaré au cours de l’exercice 2014, cette
entreprise sera soumise au régime du réel car son chiffre d’affaires est supérieur à 50
millions FCFA.
2.AIS = 80 000 000 x 2,2%
2. Les critères de rattachement d’une entreprise à un centre des impôts
Une fois que le régime fiscal d’imposition d’une entreprise est déterminé, elle est par la suite
rattachée à un centre des impôts territorialement compétent selon les critères suivants.

2.1. Les critères de rattachement d’une entreprise à un centre des impôts


La décision n°432/MINFI/SG/DGI du 20 novembre 2013 du Ministre des Finances a fixé les
critères d’éligibilité des contribuables aux différentes unités de gestion de la Direction Générale
des Impôts. Aux termes de cette décision, la Direction des Grandes Entreprises (DGE) est
chargée de la gestion des contribuables dont le chiffre d’affaires est au moins égal à trois (03)
milliards de francs CFA. Les Centres des Impôts des Moyennes Entreprises (CIME) sont
compétents pour les contribuables réalisant un montant de chiffre d’affaires compris entre
cinquante (50) millions et moins de trois (03) milliards de francs CFA. Enfin, les Centres
Divisionnaires des Impôts (CDI) gèrent les contribuables qui réalisent un montant de chiffre
d’affaires inférieur à cinquante (50) millions de francs CFA.

2.2. Les exceptions au rattachement à un centre des impôts

21
Les nouveaux contribuables, qui n’ont pas encore de chiffre d’affaires effectivement réalisé,
relèvent d’office du CDI de leur lieu de situation. Par exception au principe du rattachement
d’office aux CDI rappelé ci-dessus, certains nouveaux contribuables sont rattachés à la DGE,
sans considération du chiffre d’affaires, lorsqu’ils opèrent dans les secteurs : pétrolier amont ;
minier, à l’exclusion des artisans miniers ; gazier ; téléphonie mobile ; banque de premier ordre.
Les bureaux d’études, les experts, les sociétés civiles professionnelles, les entreprises relevant du
secteur de l’immobilier (sociétés immobilières) relèvent d’office du Centre Spécialisé des Impôts
des Professions libérales et de l’Immobilier (CSIPLI).

SECTION 2 : LES OBLIGATIONS FISCALES DES ENTREPRISES


Les obligations fiscales du contribuable sont fonction de la matière imposable dont l’évaluation
permet de déterminer l’assiette de l’impôt. Après le choix de la matière imposable, à l’exemple
de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de l’impôt sur les sociétés (IS), il faut l’évaluer pour en
déterminer la base d’imposition. Cette base d’imposition encore appelée assiette de l’impôt, est
le montant à partir duquel est calculé l’impôt dû. À cet effet, le contrôle exercé par
l’administration fiscale se focalise généralement sur l’évaluation de cette base d’imposition.
Quelle que soit la matière imposable, on distingue trois principales obligations :
 L’obligation de déclarer ;
 L’obligation de payer ;
 L’obligation de conserver les documents.
1. L’obligation déclarative de la matière imposable
1.1. Définition de l’obligation déclarative

La déclaration est l’évaluation directe de la base d’imposition. En d’autres termes, la déclaration


est le procédé de droit commun de constatation et d’évaluation de la matière imposable ;
lorsqu’il y a déclaration, on dit qu’il y a évaluation directe de l’assiette de l’impôt. L’obligation
déclarative traduit tout simplement le fait que le contribuable doit fournir à l’administration
fiscale les renseignements nécessaires à l’établissement de l’assiette suivant les modalités et
délais prescrits en fonction de la nature de l’impôt. Le système fiscal camerounais étant
déclaratif, il revient alors au contribuable de préciser lui-même les informations relatives à
l’impôt dû.

1.2. Justification de l’évaluation directe

La déclaration ou l’évaluation directe se justifie à trois niveaux :


 Premièrement, sur le fait que le déclarant est celui qui est présumé le mieux connaître le
montant de la matière imposable. Seulement, ce procédé peut s’avérer très complexe
22
pour le contribuable qui ne maîtrise peut-être pas l’ensemble de la législation fiscale
relative à son activité.
 Deuxièmement, pour l’administration fiscale, l’évaluation directe allège ses obligations
tout en lui réservant la possibilité de vérifier la justesse de la déclaration du
contribuable.
 Troisième, parce que la déclaration est toujours présumée exacte, elle est un moyen de
preuve opposable à l’administration fiscale et au contribuable. Le redevable légal étant
responsable de sa déclaration, même en cas de certification, il n’était plus indiqué de
continuer à exiger que les experts comptables et conseils fiscaux continuent de certifier
l’exactitude desdites déclarations. Cette disposition vient mettre un terme sur le débat
autour de la responsabilité en cas d’inexactitude d’une déclaration certifiée exacte par un
expert-comptable.

1.3. L’évaluation indirecte


Il faut noter qu’outre la déclaration, l’évaluation de la base d’imposition peut également être
indirecte. On distingue à ce sujet l’évaluation indiciaire et l’évaluation forfaitaire. Dans le
système fiscal camerounais, l’évaluation indirecte est généralement faite lorsque le contribuable
réalise une déclaration jugée erronée ou encore refuse d’effectuer sa déclaration. Par exemple, en
cas de défaut de déclaration, le contribuable pourra subir une évaluation indiciaire selon les
signes extérieurs de richesse ou une évaluation forfaitaire à travers la taxation d’office.

1.4. La mise en demeure de déclarer


La mise en demeure n’est pas une obligation du contribuable d’une manière générale. Elle est un
principe de courtoisie contractuelle. C’est un avertissement solennel par lequel le créancier fait
savoir à son débiteur qu’il n’est plus disposé à patienter. La mise en demeure permet au créancier
de faire valoir clairement ses droits nés du contrat qui les lie. A cet effet, sur le plan fiscal, tout
contribuable qui s’est abstenu de souscrire une déclaration dans les délais prévus par la loi par
oubli, par ignorance ou même volontairement, reçoit une lettre de relance provenant de
l’administration fiscale et valant mise en demeure de déclarer. Dès réception de ladite lettre, le
contribuable dispose d’un délai, généralement indiqué dans la correspondance, pour régulariser
sa situation, le cachet de la poste ou le bordereau de décharge faisant foi pour le décompte du
nombre de jours.

2. L’obligation de payer

23
Toute personne redevable légale d’un impôt, taxe ou droit doit s’acquitter de sa dette auprès de la
recette des impôts dans les délais fixés par la loi relativement à la matière imposable (article L7
du LPF). Le paiement des impôts et taxes peut se faire :
 Au comptant en espèces lorsque le montant est inférieur à 100 000 (cent mille) FCFA ;
 Au comptant par chèque certifié, par virement bancaire ou par voie électronique lorsque
le montant est supérieur ou égal à 100 000 (cent mille) FCFA. Rappelons tout de même
que le chèque certifié est un chèque assorti d’une garantie de la banque du tireur que la
provision correspondante est bloquée et disponible pour paiement en cas de présentation
dudit chèque ;
 par virement bancaire ou par voie électronique pour les entreprises relevant d’une unité
de gestion spécialisée, notamment la Direction des Grandes Entreprises, les Centres des
Impôts des Moyennes Entreprises et les centres spécialisés des impôts.

Tout paiement donne lieu à la délivrance d’une quittance (article L8 du LPF). Un duplicata peut
être délivré au contribuable qui en fait la demande. Le paiement d’impôt, droit, taxe ou
redevance par virement bancaire donne lieu à l’émission par l’établissement financier d’une
attestation de virement précisant l’impôt concerné. Dans le cas d’un virement au titre de
plusieurs impôts, droits, taxes ou redevances, l’attestation de virement doit être accompagnée de
l’état récapitulatif des paiements par nature d’impôt, droit, taxe ou redevance réglés, revêtu du
cachet de l’établissement financier. La présentation de l’attestation de virement assorti de l’état
récapitulatif donne lieu à délivrance automatique d’une quittance de paiement au contribuable
lors du dépôt de sa déclaration.

3. L’obligation de conservation des documents


Les personnes redevables légales doivent conserver les livres, registres pièces comptables et
autres documents en rapport avec l’activité de l’entreprise pendant un délai de dix (10) ans à
compter de la date de la dernière opération et ou de la date à laquelle a été établi le document
(article L5 du LPF).

4. La prescription fiscale
Le système fiscal camerounais est également un système dans lequel la prescription fiscale
influence fortement le retraitement de certaines matières imposables.

4.1. Définition
La prescription est un moyen d’acquérir (prescription acquise) ou de perdre (prescription
extinctive) un droit par l’écoulement d’un laps de temps et sous les conditions prévues par la loi.

24
La prescription en matière fiscale peut être au profit du contribuable, comme elle peut aussi être
au profit de l’État ou de la collectivité territoriale décentralisée.

4.1.1. La prescription au profit du contribuable


Au Cameroun, les sommes dues par les contribuables pour les impôts, droits et taxes assis ou
liquidés sont prescrites à leur profit après un délai de quatre (04) ans à compter de la date
d’exigibilité, si aucun acte n’est venu interrompre la prescription. Par ailleurs, le receveur des
impôts qui n’a engagé aucune poursuite contre les redevables retardataires pendant quatre (04)
années consécutives, à partir du jour de mise en recouvrement, perd son recours et est déchu de
tous droits et de toutes actions contre ces redevables. Pour les collectivités territoriales
décentralisées, les sommes dues par les contribuables pour les taxes communales sont prescrites
après un délai de deux (02) ans suivant la date d’exigibilité si aucun acte n’est venu interrompre
la prescription. Dans ce cas la prescription est acquise pour le contribuable et extinctive pour la
collectivité territoriale devant bénéficier du produit de cette taxe.

4.1.2. La prescription au profit de l’État et des collectivités territoriales


La prescription est acquise au profit de l’État contre toute demande de restitution de sommes
payées au titre des impôts, droits et taxes après un délai de deux (02) ans à partir du paiement
desdits impôts, droits et taxes. Dans ce cas, on parle de prescription extinctive pour le
contribuable et de prescription acquise pour l’État. La prescription est acquise au profit de la
collectivité territoriale contre toute demande de restitution de sommes payées au titre des taxes
communales, après un délai d’un (01) an à partir du paiement des taxes. Dans ce cas, on parle de
prescription extinctive pour le contribuable et de prescription acquise pour la collectivité
territoriale.

25
DEUXIEME PARTIE : LES IMPOTS SUR LA
CONSOMMATION
L’expression « impôts sur la consommation » est généralement employée pour évoquer la taxe
sur la valeur ajoutée et le droit d’accises. Il s’agit des impôts que le contribuable paye lorsqu’il
consomme (achète) un bien, on parle encore des impôts sur la dépense. Toutefois, cette
conception doit être nuancée, car du point de vue de celui qui effectue la vente (l’entreprise), il
s’agit des impôts sur le chiffre d’affaires. En matière de TVA et de droit d’accises, le
consommateur final est le redevable réel, car c’est lui qui supporte effectivement la charge
fiscale, tandis que, le vendeur est le redevable légal, dans la mesure où il est chargé de collecter
et de reverser ces impôts au trésor public (administration fiscale). À partir de ce qui précède, il se
dégage alors que cette partie s’articule autour de deux chapitres.

Chapitre 4 : La taxe sur la valeur ajoutée


Chapitre 5 : Les droits d’accises

26
CHAPITRE IV : LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt indirect de consommation, supporté par le consommateur
final. Elle a été instituée au Cameroun par la loi de finances n°98/009 du 1 er juillet 1998 et entrée en
vigueur à compter du 1er janvier 1999. L’appréhension de cet impôt, passe par la maîtrise de son
champ d’application, de ses modalités de calculer et enfin des obligations des contribuables. Il faut
préciser ici que, l’analyse se focalise au niveau de l’entreprise, car bien que ce soit les ménages qui
supportent cet impôt, ce sont les entreprises personnes physiques ou morales qui ont la
responsabilité de collecter et reverser cet impôt au trésor public, le cours étant intitulé « fiscalité des
entreprises ».

SECTION 1: CHAMP D’APPLICATION


Suite à l’introduction de ce chapitre, il n’est pas question ici de se focaliser sur le contribuable
(redevable réel), mais plutôt sur les personnes habilitées à collecter la taxe sur la valeur ajoutée
ainsi que la nature des opérations imposables. Il faut préciser que relativement au consommateur
final, c’est la dépense effectuée qui engendre le paiement de la TVA si le bien ou service acquis
n’est pas exonéré.

1. La qualité des personnes imposables


L’article 125 du CGI stipule que sont assujetties à la TVA, les personnes physiques ou morales qui
relèvent du régime réel, les collectivités territoriales décentralisées et les organismes de droit public,
qui réalisent à titre habituel ou occasionnel et d’une manière indépendante, des opérations
imposables entrant dans le champ d’application de ladite taxe. L’alinéa 2 de cet article précise que
ces personnes sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée quels que soient leur statut juridique et
leur situation au regard des autres impôts.

2. La nature des opérations


On distingue les opérations imposables et les opérations exonérées.

2.1. Les opérations imposables


Relativement aux opérations imposables, l’article 126 du CGI précise que seules les opérations
accomplies dans le cadre d’une activité économique effectuée à titre onéreux sont assujetties à la
taxe sur la valeur ajoutée. Par activités économiques, il faut entendre toutes les activités de
production, d’importation, de prestation de services et de distribution, y compris les activités
extractives, agricoles, agro-industrielles, forestières, artisanales, et celles des professions libérales
ou assimilées.

27
En complément à la disposition ci-dessus, l’article 127 du CGI énumère les opérations imposables.
Il s’agit :
1) Les livraisons de biens et les livraisons à soi-même :
a) La livraison de biens consiste en un transfert du pouvoir de disposer d’un bien meuble
corporel comme propriétaire, même si ce transfert est opéré en vertu d’une réquisition de
l’autorité publique ; l’échange, l’apport en société, la vente à tempérament sont assimilés à
des livraisons de biens.
b) Par livraison à soi-même de biens, il faut entendre les opérations que les assujettis réalisent,
soit pour les besoins de leur entreprise, soit pour d’autres besoins dans le cadre de
l’exploitation, à l’exclusion toutefois des prélèvements opérés pour les besoins normaux
du chef d’une entreprise individuelle, et des livraisons à soi-même par tout particulier
pour ses besoins propres, et par tout groupement pour les besoins personnels de ses
membres, lorsque ces livraisons portent sur des locaux qui servent à l’habitation principale ;
2) Les prestations de services à des tiers et les prestations de services à soi-même :
a) les prestations de services à des tiers s’entendent de toutes les activités qui relèvent du
louage d’industrie ou du contrat d’entreprise par lequel une personne s’oblige à exécuter un
travail quelconque moyennant rémunération et, d’une façon générale, de toutes les
opérations autres que les livraisons de biens meubles corporels ;
b) Les prestations de services à soi-même s’entendent des services que les assujettis réalisent,
soit pour les besoins de leur entreprise, soit pour d’autres besoins dans le cadre normal
de leur activité.
3) Les opérations d’importation de marchandises ;
4) Les travaux immobiliers ;
5) Les opérations immobilières de toutes natures réalisées par les professionnels de l’immobilier.
Sont considérés comme professionnels de l’immobilier :
 les promoteurs institutionnels ;
 les personnes agréées à la profession de promoteur immobilier dans les conditions fixées par
la législation en vigueur ;
 les personnes qui se livrent habituellement à des opérations d’intermédiation pour l’achat ou
la vente d’immeubles ou de fonds de commerce, d’actions ou parts de sociétés immobilières;
 les personnes qui procèdent habituellement à l’achat en leur nom, d’immeubles ou de fonds
de commerce, d’actions ou parts de sociétés immobilières, en vue de la revente ;
 les personnes qui se livrent habituellement au lotissement et à la vente, après exécution des
travaux d'aménagement et de viabilité de terrains acquis à titre onéreux ;

28
 les personnes qui se livrent habituellement à la mise en location des établissements
commerciaux ou industriels munis du mobilier et du matériel nécessaires à leur exploitation,
que la location comprenne ou non tout ou partie des éléments incorporels du fonds de
commerce ou d’industrie ;
6) Les ventes d’articles et matériels d’occasion faites par les professionnels ;
7) Les cessions d’immobilisations corporelles non comprises dans la liste des biens exonérés visés
à l’article 241 du Code des Douanes ;
8) Les opérations réalisées par les entreprises agréées au régime de la Zone Franche ;
9) Les ventes de produits pétroliers importés ou produits au Cameroun ;
10) Les jeux de hasard et de divertissement.
11) Les opérations de leasing et de crédit-bail avec ou sans option d’achat ;
12) Les subventions à caractère commercial, quelle qu’en soit la nature, perçues par les assujettis à
raison de leur activité imposable ;
13) Les remises de prêts et les abandons de créances à caractère commercial ;
14) Les commissions perçues par les agences de voyage à l’occasion des ventes de titres de
transport pour les vols intérieurs.
15) les ventes de biens et les prestations de services effectuées sur le territoire camerounais ou
à travers les plateformes de commerce électronique étrangères ou locales ;
16) les commissions perçues par les opérateurs de plateformes de commerce en ligne à
l’occasion des opérations réalisées à l’alinéa 15 ci-dessus.
2.1.1. Les opérations et biens exonérés
La loi prévoit pour chaque année une liste limitative des opérations devant être exonérées. Outre
l’annexe 1 du titre 2 du CGI, qui présente la liste des biens de première nécessité exonérés de la
taxe sur la valeur ajoutée, l’article 128 du CGI énumère les opérations non soumises à cet impôt. Il
s’agit :
1) Des opérations suivantes, dès lors qu’elles sont soumises à des taxations spécifiques exclusives
de toute taxation sur le chiffre d’affaires :
a. Les ventes de produits des activités extractives ;
b. Les opérations immobilières de toutes natures réalisées par des non professionnels ;
c. Les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs ;
d. Les intérêts rémunérant les dépôts effectués auprès des établissements de crédits ou des
établissements financiers par des non professionnels du secteur financier ;
e. Les mutations de droits réels immobiliers et les mutations de fonds de commerce
soumises au droit de mutation ou à une imposition équivalente.
2) Les opérations liées au trafic international concernant :

29
a. Les navires ou bateaux utilisés pour l’exercice d’une activité industrielle ou
commerciale en haute mer ;
b. Les bateaux de sauvetage et d’assistance ;
c. Les aéronefs et les navires pour leurs opérations d’entretien et d’avitaillement ;
d. Les opérations de transit inter-États et les services y afférents, conformément aux
dispositions des articles 158 et suivants du Code des Douanes de la CEMAC.
3) L’importation ou la vente par l’État des timbres fiscaux et postaux et de papiers timbrés ;
4) Les sommes versées par le Trésor à la Banque Centrale chargée du privilège de l’émission,
ainsi que les produits des opérations de cette banque, génératrice de l’émission des billets ;
5) Les frais de scolarité et de pension perçus dans le cadre normal de l’activité des établissements
d’enseignement scolaire et/ou universitaire régulièrement autorisés, selon le cas, par le
Ministre chargé de l’Éducation Nationale ou le Ministre chargé de l’Enseignement Supérieur ;
6) Les biens de première nécessité (voir tableau suivant) ;
7) Les opérations de crédit-bail réalisées par les établissements de crédit au profit des crédits-
preneurs en vue de l’acquisition des équipements agricoles spécialisés, destinés à l’agriculture,
à l’élevage et à la pêche ;
8) Les ventes de produits pétroliers destinés à l’avitaillement des aéronefs des sociétés ayant leur
siège social au Cameroun ;
9) Les consommations d’eau et d’électricité des ménages lorsque celles-ci ne dépassent pas (LF
2019) :
a. Eau : à hauteur de 20 m3 par mois ;
b. Électricité : à hauteur de 220 kW par mois ;
10) Les opérations de composition, d’impression, d’importation et de vente des journaux et
périodiques à l’exclusion des recettes de publicité, les intrants et les biens d’équipement
destinés à ces opérations, acquis par les sociétés de presse ou d’édition de journaux et
périodiques ; La liste de ces intrants et biens d’équipement est déterminée par le Ministre en
charge des finances après concertation avec les ministères concernés.
11) Les importations de biens exonérés dans le cadre de l’Article 241 du Code des Douanes de la
CEMAC ;
12) Les examens, consultations, soins, hospitalisation, travaux d’analyse et de biologie médicale et
les fournitures de prothèses effectuées dans les formations sanitaires ;
13) Les matériels servant à la lutte contre le VIH/SIDA dans les conditions fixées par voie
réglementaire ;
14) Les contrats et commissions sur les produits d’assurance vie ayant un volet épargne ;

30
15) Sous réserve de réciprocité, d’accord de siège et de quotas fixés par les autorités
camerounaises, les biens et services destinés à l’usage officiel des missions diplomatiques ou
consulaires étrangères et des organisations internationales, selon les modalités fixées par voie
réglementaire ;
16) Les matériels et équipements d’exploitation des énergies solaire et éolienne ;
17) Les intérêts rémunérant les prêts immobiliers contractés par les personnes physiques à
l’occasion de l’acquisition des logements sociaux, sous réserve qu’il s’agisse de la
première maison d’habitation et ce, sur la base d’un quitus délivré par l’Administration
fiscale ;
18) La vente de logements sociaux aux personnes physiques à l’occasion de l’acquisition de leur
première maison d’habitation, sous réserve du quitus de l’administration fiscale ;
19) Les prestations de services facturées par les promoteurs aux adhérents des CGA ;
20) Les matériels et équipements spécialisés pour les personnes handicapées dont la liste est fixée
par voie réglementaire ;
21) Le transport public urbain de masse par bus ;
22) Les prestations afférentes au service postal universel effectuées par les concessionnaires du
service postal dans les conditions fixées par la réglementation en vigueur ;
23) Les intérêts des titres d’emprunt négociables émis par l’État et les collectivités territoriales
décentralisées ;
24) Les intérêts rémunérant les prêts d’une valeur inférieure à FCFA deux (2) millions accordés
par les établissements de micro-finance de première catégorie à leurs membres.

Il est important de préciser que les contrats d’assurance vie et maladie, ainsi les opérations de
transformation locale de bois ne sont plus exonérés de TVA (loi finances 2019).

Tableau n° 1 : liste des équipements et matériels de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche


exonérés de la tva

I. LES SEMENCES
1) Semences végétales
Semences, Semences de pommes de terre, Boutures non racinées et greffons, Arbres, arbustes, arbrisseaux et
buissons, à fruits comestibles, greffés ou non, Rhododendrons et azalées, greffés ou non
Rosiers, greffés ou non, Autres plantes vivantes (et leurs racines), autres boutures; blanc de champignons, Pommes
de terre de semence, à l'état frais ou réfrigéré, Haricots des espèces vigna Mungo (L.) Hepper ou vignaradiata
(L.)..., secs, de semence, Semence de Noix de cola (Cola spp.), Semence de café Arabica, Semence de café
Robusta, Semence de café Excelsa, Semence de café Libéria, Semence de café Indénié, Semence de Froment (blé)
dur, Semence de Méteils, Semence de Seigle, Semence d’Orge, Semence d’Avoine, Semence de Maïs, Semence de
Riz en paille (riz paddy), Semence de Sorgho à grains, Semence de Sarrasin, Semence de Millet, Semence
d’Alpiste, Semence de Fèves de soja, Semence d’Arachides, Semence de Graines de coton, Graines de betteraves à
sucre à ensemencer, Graines de luzerne à ensemencer, Graines de trèfle (Trifolium spp.) à ensemencer, Autres
graines fourragères à ensemencer, Graines des plantes herbacées utilisées principalement pour leurs fleurs, Graines
de légumes à ensemencer, Autres graines, fruits et spores, à ensemencer, Graines de fétuque à ensemencer, Graines

31
de pâturin des prés du Kentucky (Poapratensis L.), à ensemencer
Graines de ray grass (LoliummultiflorumLam., Loliumperenne L.), à ensemencer, Noix et amandes de palmiste à
ensemencer, Graines de coton
2) Semences animales
Chevaux vivants, reproducteurs de race pure, Anes vivants, reproducteurs de race pure, Bovins domestiques
vivants, reproducteurs de race pure, Animaux vivants de l'espèce porcine, reproducteurs de race pure, Buffles
vivants, reproducteurs de race pure, Autres animaux vivants de l'espèce bovine, reproducteurs de race pure,
Animaux vivants de l'espèce porcine, reproducteurs de race pure, Coqs et poules vivants, des espèces domestiques,
d'un poids n'excédant pas 185 g, Canards/oies/dindons/dindes/pintades vivants, domestiques, d'un poids >185 g.
II. LES ENGRAIS
Arséniates de plomb pour l'agriculture et l'horticulture en fûts ou contenants + de 1kg, Engrais
III. LES PESTICIDES
Huile dite agricole ou de plantation, utilisée comme fongicide, Soufre sublimé à usage agricole, Herbicides,
Insecticides, nématoïdes et fongicides à usage, agricole
IV. LES MATERIELS, ENGINS ET EQUIPEMENTS DE PREPARATION DU SOL ET DE CULTURE
Tourbes (y compris la tourbe pour litière) (milieux de culture), Charrues, Herses à disque (pulvérisateur),
Scarificateurs, cultivateurs, extirpateurs, houes, sarcleurs, bineuses et autres herses, Semoirs, plantoirs et repiques,
Autres machines, appareils et engins agricoles, horticoles ou sylvicoles, pour le travail du sol ou pour la culture,
Parties de machines, appareils et engins agricoles, horticoles ou sylvicoles, Autres machines et appareils pour la
récolte des produits agricoles, y compris les presses à paille ou à fourrage, Motoculteurs, Tracteurs agricole à roues
(sauf chariots-tracteurs du 87.09), à moteur à explosion ou à combustion interne, Remorques et semi-remorques
autochargeuses ou autodéchargeuses, pour usages agricoles
V. LES MATERIELS ET EQUIPEMENTS DE PLANTATION
Petits matériels agricoles, Appareils à projeter, disperser ou pulvériser des matières liquides ou en poudre, à
moteur, pour l’agriculture ou l’horticulture, Appareils à projeter, disperser ou pulvériser des matières liquides ou
en poudre, mécaniques, pour l’agriculture ou l’horticulture, Autres appareils à projeter, disperser ou pulvériser des
matières liquides ou en poudre, à moteur, Autres appareils à projeter, disperser ou pulvériser des matières liquides
ou en poudre, mécaniques, Parties d’appareils ou de dispositifs du n° 8424, Epandeurs de fumiers et distributeurs
d’engrais, constructions préfabriquées (Ombrières et structures d’ombrières uniquement)
VI. LES MATERIELS ET EQUIPEMENTS DE TRANSFORMATION
Matériels de récolte et de battage (faucheuse y compris les barres, de coude à monter sur tracteur), Autres
machines et appareils pour la récolte des produits agricoles,, y compris les presses à paille ou à fourrage, Autres
machines et appareils pour l’agriculture, l’horticulture, la sylviculture, ou l’apiculture y compris les germoirs
comportant des dispositifs mécaniques ou thermiques, Parties de machines pour l’agriculture, l’horticulture, la
sylviculture ou l’apiculture, Machines pour le triage des grains
Machines pour le nettoyage, le triage ou le criblage des légumes secs
VII. LES MATERIELS ET EQUIPEMENTS D’IRRIGATION
Appareils à projeter, disperser ou pulvériser des matières liquides en poudre, à moteur pour l’agriculture ou
l’horticulture (Réseaux d’irrigation), Parties du réseau d’irrigation, Pompes pour liquide (motopompes), Parties de
pompes pour liquide
VIII. LES MATERIELS D’EMBALLAGE ET D’HAUBANAGE
Polyéthylène d'une densité inférieure à 0.94, sous formes primaires, Polypropylène, sous formes primaires, Autres
plaques, ... non alvéolaires, non renforcées,..., en polymères de l'éthylène (Rubans et gaine en plastique), Autres
plaques, feuilles, non alvéolaires, non renforcés ..., en polymères du propylène (sangles), Sacs, sachets, pochettes
et cornets, en polymères de l'éthylène Sacs, sachets, pochettes et cornets, en autres matières plastiques, Autres
bonbonnes, bouteilles, flacons et articles similaires en matières plastiques, Bouchons, couvercles, capsules et autres
dispositifs de fermeture, en matières plastiques, Boîtes et caisses en papier ou carton ondulé, Étiquettes de tous
genres, sur autres supports, en papier ou carton, imprimées, Fils à coudre de filaments synthétiques, même
conditionnés pour la vente au détail, Autres ficelles, corde & cordage polyéthylène/polypropylène, tressés ou
non…caoutchouc/plastique, Sacs &sachets emballage, en matière textile synth/art de
lames/similpolyéthyl/polypropylène, Autres sacs et sachets d'emballage, en matières textiles synthétiques ou
artificielles, Autres ouvrages en fer ou acier (agrafes à sangle), Parties reconnaissables comme étant destinées aux
autres machines/ appareils du n° 84.28 (Accessoires d’haubanage)
IX. LES PETITS MATERIELS ET EQUIPEMENTS AGRICOLES ET D’ELEVAGE

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Boîtes, caisses, casiers et articles similaires en matières plastiques, Boîtes, cartonnages et sacs pour emballage et
conditionnement des œufs et poulets, Chariots-gerbeurs, Parties de machines ou appareils du 8427, Parties
reconnaissables comme étant destinées aux chariots-gerbeurs, Machines pour nettoyage/triage des
œufs/fruits/autres produits agricoles sauf machines & appareils du n°84.37, Parties de machines, appareils et
engins du 84 33, Machines à traire, Machines et appareils de laiterie, Parties des machines à traire et des machines
et appareils de laiterie, Machines et appareils pour la préparation des aliments ou provendes pour animaux,
Couveuses et éleveuses pour l’aviculture, Autres machines et appareils pour l’aviculture, Autres machines &
appareils pour l’agriculture, l’horticulture, la sylviculture, l’apiculture, germoirs mécano-thermique (batterie de
ponte), Parties des machines ou d’appareils d'aviculture, couveuses & éleveuses, Parties des machines et appareils
pour l'agriculture, l’horticulture, la sylviculture ou l’apiculture, Machines et appareils pour le travail des viandes,
Autres instruments &appareils pour médecine, chirurgie, art dentaire, vétérinaires, appareils électro médicaux
(Matériels et réactifs de laboratoire vétérinaire)
II. PETITS MATERIELS DE PECHE
Acide formique, Autres hormones..., leurs dérivés..., y compris les polypeptides à chaîne modifiée (Hormone
pituitaire de carpe), Fils de pêche d'aramides, à haute ténacité de nylon/autres polyamides, non conditionné pour la
vente au détail (Fils de pêche), Autres fils à pêche, à haute ténacité nylon ou d'autres polyamides, ncvd Fils à pêche
à haute ténacité de polyesters, ncvd Fils à pêche simple d'autres nylon/polyamides, sans torsion ou d'une torsion <=
50 tr/m, ncvd Fils à pêche simples, polyesters, partiellement orientés, à torsion <= 50 tr/m, ncvd, Autres fils
simples, à pêche, sans torsion/torsion <= 50 tours par mètre, ncvd Fils à pêche >= 67 décitex, grande dimension
coupe transversale <= 1 mm, Ficelles, cordes & cordages d'autres fibres synthétiques, tressés ou non, en
caoutchouc, en plastique, pour pêche, Filets confectionnés pour la pêche, en matière textile synthétiques ou
artificielles, Autres ficelles, cordes & cordages, tressés ou non, même imprégnés, enduits en caoutchouc, en
plastique, pour pêche, Feuille à plomb, Cannes à pêche, Hameçons, même montés sur avançons, Moulinets pour la
pêche, Autres articles pour pêche; épuisettes; leurres (sauf n°92.08/97.05)& articles de chasse similaires (Filets
épuisettes).
Source : CGI (2018)

Application N°1 : (extrait de la Circulaire N°001/MINFI/DGI/LC/L du 30 janvier 2012)


Dans le cadre de la modernisation de ses exploitations agricoles situées dans la région des Kapsiki,
l’entreprise agricole FAY SA conclut avec la New Leasing Finance Sarl, un contrat de leasing portant sur
les équipements ci-après :
 une moissonneuse à grande vitesse d’une valeur Hors Taxes de 20 000 000 F CFA importée de
Dubaï ;
 un véhicule pour le Directeur Général d’une valeur Hors Taxes de 45 000 000 F CFA acquis
auprès d’un concessionnaire local dénommé MAFA AUTO.
Le contrat stipule que FAY SA doit verser sur une période de deux (02) ans pour la moissonneuse et de
cinq (05) ans pour le véhicule, respectivement un loyer mensuel de 500 000 FCFA et 300 000 CFA. Il est
également prévu que dans l’hypothèse où FAY SA déciderait à l’échéance du contrat (au terme des
périodes précitées), de devenir propriétaire de ces équipements, elle devra verser une valeur résiduelle de
2 000 000 F CFA pour la moissonneuse et 5 000 000 F CFA pour le véhicule.
Travail à faire :
Quel est le traitement fiscal de cette opération au regard de la TVA, sachant que FAY SA a décidé
d’exercer son option d’achat au terme du contrat ?

Solution :
S’agissant du crédit-bail sur la moissonneuse

33
Étant donné que la moissonneuse à grande vitesse figure sur la liste d’équipements agricoles exonérés de
TVA, les loyers de 500 000 F CFA versés mensuellement par FAY SA pour la location de la moissonneuse
sont exonérés de la TVA. Il en est de même de la valeur résiduelle de 2 000 000 F CFA à verser au
moment de la levée d’option. De ce fait, les facturations faites par New Leasing Finance Sarl à FAY SA
ne doivent pas faire apparaître la TVA.

S’agissant de l’importation de cet équipement par New Leasing Finance, elle n’est pas visée par
l’exonération ici en cause. Toutefois, les matériels et équipements agricoles bénéficient d’une
exonération générale de la TVA. C’est donc à ce titre et sur ce fondement seulement que l’opération
d’acquisition de cet équipement par le crédit-bailleur est dispensée TVA.

S’agissant du crédit-bail sur le véhicule du directeur général


Dans la mesure où l’équipement ici en cause (véhicule de tourisme) n’est pas un matériel agricole, les
loyers de 300 000 F CFA versés mensuellement par FAY SA pour la location d’un véhicule sont soumis à
la TVA. Il en est de même de la valeur résiduelle de 5 000 000FCFA à verser pour l’exercice de son
option d’achat. En conséquence, les facturations faites par New Leasing Finance Sarl à FAY SA doivent
faire apparaître une TVA de 57 750 F CFA sur les loyers mensuels et de 962 500 F CFA sur la valeur
résiduelle.

Quant à l’acquisition de ce véhicule par New Leasing Finance auprès de MAFA AUTO, elle n’est pas
non plus visée par cette exonération. Dès lors, sa facture doit faire figurer la TVA.

2.2. Le principe de la territorialité en matière de TVA


L’article 129 du CGI (2019) à son alinéa 1 stipule que, sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée, les
opérations réalisées dans le territoire national et non comprises dans la liste des exonérations, même lorsque
le domicile ou le siège social du redevable réel est situé en dehors des limites territoriales du Cameroun.
L’alinéa 2 de cet article considère qu’une opération est réputée réalisée au Cameroun :
 s’il s’agit d’une vente, lorsque celle-ci est faite aux conditions de livraison de marchandises au
Cameroun ;
 ou s’il s’agit des autres opérations, lorsque le service rendu, le droit cédé ou l’objet loué, sont
utilisés ou exploités au Cameroun.

L’alinéa 4 précise que pour les agences de voyage ou les entreprises ayant une activité de cette nature, les
commissions sont réputées perçues au Cameroun à l’occasion des ventes de titres de transport quel que soit
la destination ou le mode de transport ou le siège de la société de transport.

Toutefois, l’alinéa 3 de ce même article (article 129) apporte une exception, en ce qui concerne uniquement
les transports inter-CEMAC. Pour ces derniers, les opérations sont réputées faites au Cameroun si le
transporteur y est domicilié ou y a fixé son siège social, même lorsque le principal de l’opération s’effectue
dans un autre État membre.

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D’une manière générale, la taxe sur la valeur ajoutée est établie au lieu de la prestation ou de l’utilisation
du service, de la production ou de la première mise à la consommation (art 130 du CGI, 2019). Lorsque ce
lieu est différent du siège social ou du principal établissement, le redevable est tenu de désigner à
l’administration fiscale, un représentant solvable accrédité, résidant sur le territoire du Cameroun qui est
solidairement responsable, avec lui, du paiement de la TVA (art 130-1 du CGI, 2019).

En cas de non-désignation d’un représentant, la TVA et, le cas échéant, les pénalités y afférentes sont payées
par la personne cliente pour le compte de la personne n’ayant pas au Cameroun un établissement stable ou
une installation professionnelle permanente (art 130-2 du CGI, 2019).

SECTION 2: MODALITES DE CALCUL EN MATIERE DE TVA


1. Fait générateur et exigibilité de la TVA
Suivant l’article 132 du CGI relativement aux modalités d’imposition, seules les personnes
physiques ou morales qui relèvent du régime d’imposition du réel sont assujetties à la taxe sur la
valeur ajoutée.

1.1.Fait générateur en matière de TVA


Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est défini comme l’évènement par lequel sont
réalisées les conditions légales permettant l’exigibilité de l’impôt (art 133 du CGI, 2019). Il s’agit
des évènements qui donnent naissance à la TVA. Le fait générateur est ainsi constitué par :
 La livraison des biens et marchandises (ventes et cessions) ;
 L’exécution des services et travaux ;
 L’introduction des biens et marchandises sur le territoire national ;
 L’acte de mutation ou de transfert de propriété pour les opérations immobilières réalisées
par les entreprises immobilières (les promoteurs immobiliers);
 L’acte de mutation, de jouissance ou l’entrée en jouissance, pour les locations de terrains
non aménagés ou de locaux nus effectuées par des professionnels de l’immobilier.
 La mise à consommation des biens importés ;
 La première utilisation s’agissant des biens livrés à soi-même ;
 Les débits pour les entrepreneurs des travaux immobiliers qui optent expressément pour ce
régime.

1.2. L’exigibilité en matière de TVA


L’exigibilité de la taxe sur la valeur ajoutée est le droit que les services du fisc chargés du
recouvrement peuvent faire valoir à un moment donné auprès du redevable légal pour obtenir le
paiement dudit impôt (art 134 du CGI, 2019).

35
L’exigibilité fait également appel à la période à laquelle l’administration fiscale peut exercer son
droit de recouvrement. A cet effet il faut tenir comptes des retenues à la source de la TVA, les
déclarations en douane en cas d’importations, les déclarations mensuelles lors de la mise à
consommation des biens et services. Il ne faut donc pas croire par exemple que suite à une livraison
ou vente de marchandises, le fisc peut vous réclamer le reversement immédiat de la TVA facturée ;
Il attendra au plus tard le 15 du mois suivant pour exercer ce droit. Par ailleurs, lorsque cette même
opération est réalisée auprès d’une personne morale ou physique de droits publics ou privés
habilitées à opérer les retenues à la source, l’exigibilité est immédiate et coïncide dans ce cas avec
le fait générateur.

2. Taux et base d’imposition

Pour le calcul de la taxe sur la valeur ajoutée, deux éléments sont essentiels et indispensables. Il
s’agit du taux d’imposition et de la base d’imposition.

2.1.Taux d’imposition
En matière de TVA, on distingue deux taux à savoir : le taux général et le taux zéro (art 142 du
CGI, 2018). Le taux général depuis l’exercice fiscal 2005, est de 19,25%. Il est constitué de la
manière suivante :
 Principal : 17,50 %
 CAC 10 % du principal, soit: 1,75 %
 Soit un taux général de : 19,25 %
Le taux zéro qui est un taux spécifique pour l’exportation des produits imposables, est de zéro
pourcent (0%). Cette dernière mesure permet aux produits exportés d’être plus compétitifs sur le
marché international. La compétitivité n’étant pas perçue ici au niveau de la qualité du produit, mais
plutôt au niveau de son coût. Cette précision étant faite, l’imposition des produits exportés au taux
de 0% permet d’une part, d’éviter une taxation double, c’est-à-dire que si le produit subit certains
impôts dans le pays d’accueil, il ne faudrait pas que dès le départ du Cameroun, qu’il ait à subir
d’autres. En cas d’exonération dans le pays d’accueil, ce produit sera davantage plus compétitif en
termes de coût.

2.2. Base d’imposition


Pour liquider la TVA, il faut d’abord déterminer son assiette ou base d’imposition. Cette base
d’imposition est fonction de la nature de l’opération réalisée. Pour le calcul de la TVA, la base
imposable est arrondie au millier de francs inférieur (art 141 du CGI, 2019). Cette disposition est
rarement appliquer. Il est courant d’observer sur les factures que sur le montant hors taxe, est

36
directement appliqué le taux de la TVA sans que ce montant ne soit arrondi au millier de francs
inférieur.

2.2.1. Base d’imposition pour les opérations réalisées à l’intérieur du territoire national
Il a été souligné plus haut que seules les entreprises qui relèvent du régime d’imposition du réel
ont le droit de collecter ou facturer la TVA à leurs clients. Ainsi, la base d’imposition est :
 Le prix de vente hors taxe suite aux livraisons des biens ;
 Les prestations de services hors taxe facturées ;
 Les prix hors taxe de cession des immobilisations ou valeur d’échange ;
 Le montant hors taxe des travaux facturés ;
 Les frais accessoires aux livraisons des biens et services facturés aux clients ou à soi-
même ;
 Le prix d’achat hors taxe des biens et services achetés par l’entreprise ;
 Le coût de revient des biens extraits, fabriqués ou transformés.
2.2.2. Base d’imposition pour les opérations de crédit-bail
Pour les opérations de leasing ou de crédit-bail avec ou sans option d’achat, la base d’imposition
à la TVA est le montant des loyers facturés par les sociétés de crédit-bail. En fin de contrat, la
base d’imposition est le prix de cession convenu au contrat lorsque l’option d’achat est levée par
le preneur ou par le prix de cession en cas de vente à un tiers.

2.2.3. Base d’imposition pour les opérations réalisées par les entreprises de jeux de hasard
et de divertissement

La base d’imposition des dépenses effectuées par les entreprises de jeux de hasard et de
divertissement relativement à la consommation des biens nécessaires à la production du jeu ou
du divertissement a toujours obéit aux mêmes principes évoqués ci-dessus. La différence dans
l’analyse réside au niveau de la TVA collectée ou facturée. A cet effet, la loi de finances pour
l’exercice 2010 avait institué un abattement de 40% pour l’imposition à la TVA des entreprises
de jeux de hasard et de divertissement, dont le chiffre d’affaires était jusqu’en 2009
intégralement taxé, sans considération du montant des sommes reversées aux parieurs. La loi de
finance pour l’exercice 2013 reconduit les dispositions de celle de 2009. Ainsi, l’article 135 du
CGI (2019, alinéa 1, paragraphe f), stipule clairement que les opérations réalisées par les
entreprises de jeux de hasard et de divertissement ont pour base d’imposition, le produit intégral
de ce jeu.

37
2.2.4. Base d’imposition pour les opérations d’importation
Relativement aux importations, la base imposable est obtenue en ajoutant à la valeur imposable,
le montant du droit de douane pour les produits non exonérés du droit de douane. Pour les
produits soumis au droit d’accises, la base imposable est obtenue en ajoutant à la valeur
imposable selon le Code des Douanes de la CEMAC (art 23 à 26), les montants du droit de
douane et du droit d’accises (art 138 du CGI). Il faut préciser que lorsqu’un produit importé n’est
pas assujetti aux droits d’accises, sa base d’imposition à la TVA est sa valeur en douane ou
valeur CAF (coût assurance fret) à laquelle on ajoute les droits de douane.

Base calcul TVA = Valeur en douane + Droits de douane

Lorsque le produit supporte les droits d’accises, la base de calcul de la TVA est la valeur en
douane à laquelle on ajoute les droits de douane et les droits d’accises.

Base de calcul TVA = Valeur en douane + Droits de douane + Droits d’accise

La valeur en douane est constituée du prix d’achat à l’étranger et de toutes les dépenses engagées
de l’étranger jusqu’au port ou à l’entrée du territoire national. Il s’agit des charges qui
influencent la valeur des biens importés. Les droits de douane s’appliquent sur cette valeur.

2.3. Les éléments exclus de la base d’imposition


L’article 137 du CGI met en exergue les éléments qui sont exclus de la base d’imposition pour le
calcul de la TVA. Cet article énumère :
 Les escomptes de caisse, les remises, rabais et ristournes, à condition qu’ils figurent sur une
facture initiale ou sur une facture rectificative. Autrement dit, lors de la facturation, la base
d’imposition s’obtient après déduction de toutes les réductions commerciales et/ou
financières.
 Les distributions gratuites de biens dans le cadre de la publicité ou de la promotion
commerciale.
 Les débours qui ne sont que des remboursements de frais facturés pour leur montant
exact à l’acquéreur des biens ou au client. Autrement dit, les frais engagés par
l’entreprise pour le compte de son client n’entrent pas dans la base d’imposition de la
TVA pour l’entreprise. A titre d’exemple, on peut citer le port payé.
 Les encaissements qui ne sont pas la contrepartie d’une affaire, tels que les intérêts
moratoires et les indemnités de contrat.
3. Liquidation de la TVA

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En matière d’impôt, la liquidation n’est en aucun cas le paiement, c’est plutôt l’opération par
laquelle le montant de l’impôt dû par le redevable légal est déterminé. La TVA est liquidée à deux
niveaux : premièrement à travers les factures, lors des opérations de vente et d’importation ;
deuxièmement à la fin du mois, lors de détermination du montant de l’impôt à reversé au trésor
public.

3.1. Liquidation de la TVA sur les factures


Relativement à la facturation, le taux de la TVA est un taux ad valorem, c’est-à-dire qu’il est
directement appliqué sur la base d’imposition pour trouver le montant de l’impôt. Ce taux est le
même aussi bien pour le calcul de la TVA facturée que pour celui de la TVA récupérable.
Désignons par : MHT, le montant hors taxe ; T, le taux d’imposition ; et TVA, le montant de la
TVA.

TVA = MHT x T TVA : Montant de la TVA ;


MHT : montant hors taxe (c’est la base d’imposition) ;
T : taux d’imposition (il peut être de 19,25% ou de 0%).
Pour trouver le montant toutes taxes comprises (MTTC), on ajoute au montant hors taxe (MHT) la
TVA. D’où :

MTTC = MHT + TVA

La taxe sur la valeur ajoutée étant inhérente au montant hors taxes et au montant toutes taxes
comprises, par l’usage de son taux, on obtient :
 Une relation directe entre le montant hors taxe (MHT) et le montant toute taxe comprise
(MTTC) partant du fait que : MTTC = MHT x T et que MTTC = MHT + MHT x T ; on a
alors :

MTTC = MHT (1+T)



 Une relation directe entre la TVA et le montant toute taxe comprise (MTTC) se déduit
également partant du fait que TVA= MHT x T, et queMHT= MTTC/(1+T). On a :
𝐌𝐓𝐓𝐂
𝐓𝐕𝐀 𝑻
(𝟏 + 𝐓)

NOTE BIEN : pour l’application de ces formules, ne pas utiliser le taux T en pourcentage. Par
exemple pour le taux en de 19,25 % en vigueur, utiliser 0,1925. On aura alors

39
Application :

Vente de marchandises HT 2 200 000FCFA.


Remise accordée sur vente 200 000FCFA.
Travail à faire :
1. Déterminer la TVA.
2. Déterminer le montant TTC de deux manières.

Solution

1. Montant de la TVA
Base d’imposition = 2 200 000 – 200 000 = 2 000 000FCFA
TVA = 2 000 000 x 19,25% = 385 000FCFA
2. Montant TTC
MTTC = 2 000 000 + 385 000 = 2 385 000FCFA
Ou :
MTTC = 2 000 000 (1+0,1925) = 2 385 000FCFA
Application :

Déterminer le montant hors taxe et la TVA, dans les cas suivants :


a) Montant TTC : 41 737 500FCFA
b) Montant TTC : 9 540 000 FCFA
Solution
a) MHT = 41 737 500 / (1 + 0,1925) = 35 000 000FCFA
TVA = 41 737 500 - 35 000 000 = 6 737 500FCFA
a) MHT = 9 540 000/ (1 + 0,1925) = 8 000 000 FCFA
TVA = 9 540 000- 8 000 000 = 1 540 000 FCFA

3.2. Liquidation de la TVA à verser au trésor public : une explication par le mécanisme de la
TVA
Le mécanisme de la TVA part du principe selon lequel l’entreprise assujettie au régime du réel ne
supporte pas la TVA. A cet effet, la TVA payée sur les achats réalisés au cours d’un mois est
déductible au cours du même mois sur la TVA collectée sur les ventes du même mois (art 143,
alinéa 1, CGI 2019). Autrement dit, puisqu’elle ne supporte pas la TVA, elle doit déduire de la taxe
qu’elle a payée lors de ses dépenses de celle qu’elle a collectée lors de ses opérations de ventes
et/ou de prestations de services. C’est la raison pour laquelle il est soutenu que la TVA est un impôt
neutre.

40
La différence obtenue entre TVA facturée et TVA récupérable est appelée « TVA à payer ». Cette
TVA à payer peut être une TVA due ou un crédit de TVA, d’où la formule :

TVA à payer pour le mois N = TVA facturée du mois N – TVA récupérable du mois N – crédit de
TVA du mois N-1
REMARQUE : La TVA est neutre pour le redevable légal et non pour le redevable réel. Il faut tout
de même souligner que pour les dépenses engagées par le redevable légal qui ne sont pas en rapport
avec son activité d’exploitation, la TVA supportée n’est déductible. C’est la raison pour laquelle
certains soutiennent que la TVA n’est pas neutre au sens strict du terme.

TVA collectée : L’entreprise joue le rôle de collectrice d’impôt pour le compte de l’État en matière
de TVA, d’où l’appellation « TVA collectée ». Il s’agit en fait de la TVA qu’elle facture à ses
clients lors des opérations de ventes, de prestation de services, de la facturation des travaux, de la
production livrée à soi-même, d’où l’appellation « TVA facturée ».

TVA déductible : La TVA payée par l’entreprise lors de ses dépenses est déduite de celle qu’elle
facture à ses clients, lorsqu’elle n’est pas positionnée en consommatrice finale. De manière simple,
la TVA déductible encore appelée TVA récupérable, est celle que l’on retrouve sur les factures
lorsque l’entreprise effectue une dépense (achat, acquisition, transport, services extérieurs, etc.).

TVA due : On parle de TVA due lorsque le montant de la TVA à payer est positif, c’est-à-dire
supérieure à zéro (0) ; C’est le montant que l’entreprise doit reverser au fisc.

Crédit de TVA : On parle de crédit de TVA lorsque le montant de la TVA à payer est négatif,
c’est-à-dire inférieur à zéro (0) ; c’est la somme que l’État doit à l’entreprise. En d’autres termes,
c’est la créance du contribuable sur le Trésor suite à un paiement anticipé de la TVA.

Application :
La STCOM SA est une entreprise dont le chiffre d’affaires moyen est de 1 550 000 000FCFA. Pour
le compte du mois de mars N, elle a réalisé les opérations suivantes :
Ventes des produits exonérés FCFA 12 400 000 HT ;
Exportations des produits imposables FCFA 35 000 000 HT ;
Ventes locales des produits imposables FCFA 102 555 000 TTC ;
Achat des marchandises FCFA 71 550 000 TTC.
Travail à faire :
Déterminer le montant de la TVA à payer pour le mois de mars sachant qu’il y a un crédit de TVA
de FCFA 985 000 pour le mois de février N.

41
Solution

TVA Montant
Éléments Montant HT
Collectée Déductible TTC
Ventes des produits exonérés 12 400 000
Exportations des produits
35 000 000
imposables
Ventes locales des produits
86 000 000 16 555 000 102 555 000
imposables
Achat des marchandises 60 000 000 11 550 000 71 550 000
TOTAUX 16 555 000 11 550 000
TVA à payer = 16 555 000 - 11 550 000 – 985 000 = 4 020 000FCFA
Conclusion : puisque la TVA à payer est positive, il s’agit d’une TVA due.
Application :
Le « Pari Camerounais des Jeux » a enregistré au cours du mois de mars 2012 des mises pour un
montant total de 150 000 000. Sachant que cette entreprise redistribue les gains aux parieurs, quel
est le montant de la TVA à reverser, considérant que la TVA récupérable pour cette entreprise au
cours du même mois s’élève à 14 000 000 FCFA?

Solution
Puisque l’on ne détermine plus l’abattement, la base d’imposition est la suivante :
Base imposable = 150 000 000
Montant de la TVA collectée ou encore la TVA brute.
TVA brute : 150 000 000 x 19,25%= 28 875 000
Enfin déterminer la TVA à reverser ou encore la TVA due sachant que la TVA déductible est de
14 000 000 FCFA.
TVA due ou TVA à reverser au trésor = 28 875 000 - 14 000 000 = 14 875 000 FCFA.

4. Les déductions en matière de TVA


Il faut relever que toutes les opérations assujetties à la TVA ne donnent pas droit à déduction
dans les entreprises, personnes morales ou physiques qui relèvent du régime du réel. Certaines
conditions doivent être remplies pour qu’une TVA soit déductible.

4.1. Les conditions de fonds


La règle principale de déductibilité de la taxe sur la valeur ajoutée est énoncée à l’alinéa 1 de
l’article 143 du CGI selon laquelle « La Taxe sur la Valeur Ajoutée ayant frappé en amont le
prix d’une opération imposable est déductible de la taxe applicable à cette opération pour les
assujettis immatriculés et soumis au régime réel... ». Ainsi, la déduction concerne la TVA ayant
grevé :

42
 Les matières premières et fournitures nécessaires liées à l’exploitation qui
s’intègrent dans le processus de production de biens et services ;
 Les services qui ont effectivement concouru à cette production, à condition que les
prestataires de services soient eux-mêmes des assujettis immatriculés, relevant du
régime réel ;
 Les achats de biens et marchandises nécessaires et liées à l’exploitation ;
 Les biens d’équipement nécessaires, liés à l’exploitation, à l’exclusion des
véhicules de tourisme, ainsi que leurs pièces de rechange, et les frais de réparation y
afférents ;
 La Taxe sur la Valeur Ajoutée grevant les biens utilisés par le concessionnaire mais
appartenant à l’autorité concédant.

4.2. Les conditions de formes


Pour être déductible (art 143 du CGI, 2018), la taxe sur la valeur ajoutée doit figurer :
 sur une facture dûment délivrée par un fournisseur immatriculé et soumis au régime réel
et mentionnant son Numéro d’Identifiant Unique. Toutefois, en ce qui concerne les
fournisseurs étrangers, ces conditions ne sont pas exigées.
 En cas d’importation, sur la déclaration de mise à la consommation;
 En cas de livraison à soi-même, sur une déclaration spéciale souscrite par le redevable
lui-même ;
 Pour les opérations imposables d’une valeur au moins égale à cent mille (100 000)
francs CFA, le droit à déduction n’est autorisé qu’à condition que lesdites opérations
n’aient pas été payées en espèces ;
 La taxe sur la valeur ajoutée retenue à la source donne droit à déduction lorsqu’elle figure
sur une attestation de retenue à la source (LF 2019).

4.3. La prescription en matière de déduction de la TVA


Relativement à la TVA, le droit à déduction est exercé jusqu’à la fin du deuxième exercice fiscal
qui suit celui au cours duquel la taxe sur la valeur ajoutée est devenue exigible. Autrement dit,
après ces deux années, le redevable légal perd le droit de déduire le montant de la TVA payée
par anticipation, c’est-à-dire la TVA récupérable (art 143, alinéa 2 du CGI).

4.4. Les opérations ne donnant pas droit à déduction en matière de TVA


Selon l’article 144 du CGI, ne donne pas droit à déduction, la TVA ayant grevé :
 Les dépenses de logement, d’hébergement, de restauration, de réception, de spectacles,
et de location de véhicule de tourisme et de transport de personnes. Cette disposition ne

43
concerne pas les dépenses supportées, au titre de leur activité imposable, les
professionnels du tourisme, de la restauration, du spectacle et les concessionnaires
automobiles.
 Les importations de biens liées à l’exploitation, non utilisées et réexportées en l’état.
 Les biens et services acquis par l’entreprise mais utilisés par des tiers, les dirigeants ou le
personnel de l’entreprise.
 Les services afférents à des biens exclus du droit à déduction.

5. Le prorata de déduction
Une entreprise utilise le prorata déduction, lorsque pour les opérations qu’elle réalise, elle ne fait
pas de distinction dans sa comptabilité entre les opérations soumises à la TVA et celles exonérées
(art 147 du CGI). Cette absence de séparation de comptabilité ne permettant pas de pouvoir
clairement distinguer les chiffres d’affaires des opérations exonérées de celui des opérations non
exonérées.

5.1. Définition du prorata de déduction


Le prorata de déduction est un taux ou pourcentage que l’on applique sur la TVA facturée par les
fournisseurs pour trouver la TVA déductible. Lorsqu’on parle de la TVA facturée par les
fournisseurs, il s’agit en fait de la TVA récupérable, c’est-à-dire celle que l’entreprise à payer à ses
fournisseurs au moment de ses achats. Les redevables qui appliquent le prorata de déduction pour
le calcul de la TVA à déduire sont encore appelés les « assujettis partiels ».

𝑻𝑽𝑨𝒅é𝒅𝒖𝒄𝒕𝒊𝒃𝒍𝒆 𝑻𝑽𝑨𝒇𝒂𝒄𝒕𝒖𝒓é𝒆𝒑𝒂𝒓𝒍𝒆𝒔𝒇𝒐𝒖𝒓𝒏𝒊𝒔𝒔𝒆𝒖𝒓𝒔 𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂𝒑𝒓é𝒗𝒊𝒔𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒍

5.2. Formule du prorata de déduction


Le prorata de déduction est déterminé à partir du chiffre d’affaires réalisé au cours de l’année selon
la formule suivante :

𝐂𝐡𝐢𝐟𝐟𝐫𝐞𝐝′ 𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬𝐇𝐓𝐝𝐞𝐬𝐨𝐩é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬𝐝𝐞𝐥′ 𝐚𝐧𝐧é𝐞𝐬𝐨𝐮𝐦𝐢𝐬𝐞𝐬 à 𝐥𝐚𝐓𝐕𝐀


𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 𝟏𝟎𝟎
𝐂𝐡𝐢𝐟𝐟𝐫𝐞𝐝′ 𝐚𝐟𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞𝐬𝐇𝐓𝐠𝐥𝐨𝐛𝐚𝐥𝐝𝐞𝐥′ 𝐚𝐧𝐧é𝐞

Les exportations font partie des opérations soumises à la TVA. Par ailleurs, le prorata obtenu est
toujours arrondi à l’unité supérieure. Le chiffre d’affaires au dénominateur englobe celui des
opérations imposables et des opérations exonérées. Le prorata utilisé au cours de l’année pour le
calcul de la TVA déductible est toujours provisoire, puisqu’il est déterminé en fonction du chiffre
d’affaires réalisé l’année précédente ou, pour les nouveaux assujettis, en fonction du chiffre
d’affaires prévisionnel de l’année en cours.

44
5.3. Régularisation de TVA en cas de prorata
Pour savoir s’il y a lieu de faire une régularisation de TVA en fin d’exercice pour un assujetti
partiel, il faut d’abord déterminer l’écart de prorata. Le paragraphe 9 de l’article 147 du CGI stipule
que la variation à la baisse ou à la hausse entre le prorata provisoire et le prorata définitif font
l’objet d’un complément de taxe sur la valeur ajoutée ou d’une déduction complémentaire. Cette
variation est appelée « Écart de prorata » et se détermine de la manière suivante :

𝑬𝒄𝒂𝒓𝒕 𝒅𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 𝒑𝒓é𝒗𝒊𝒔𝒊𝒐𝒏𝒏𝒆𝒍 − 𝑷𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂 𝒅é𝒇𝒊𝒏𝒊𝒕𝒊𝒇

Le prorata définitif est déterminé au plus tard le 31 mars de chaque année. Les déductions opérées
sont régularisées en conséquence dans le même délai.

Toujours dans ce même paragraphe, il est noté que dans l’hypothèse où le prorata devient inférieur
à 10 % aucune déduction n’est admise. Pour mieux cerner cette disposition, il faut comprendre
que le prorata dont il est question est l’écart de prorata et que la déduction n’est admise que lorsque
le prorata provisoire est inférieur au prorata définitif.

En même temps, cette disposition ne fixe pas une limite en référence au complément de TVA. Le
complément de TVA est la TVA due ou TVA à reverser au trésor. On peut alors soutenir que
lorsque le prorata provisoire est supérieur au prorata définitif, quelle que soit la valeur de cet écart,
le redevable a l’obligation de verser un complément de TVA à l’État. On peut alors soutenir que si
l’écart de prorata est positif, la TVA à régulariser sera une TVA due. Si cet écart est négatif, la
TVA à régulariser sera un crédit de TVA à condition que cet écart soit supérieur ou égal à 10 % en
valeur absolue. La formule de la régularisation en fin d’année est la suivante :
𝑹é𝒈𝒖𝒍𝒂𝒓𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝑻𝑽𝑨𝒇𝒂𝒄𝒕𝒖𝒓é𝒆𝒑𝒂𝒓𝒍𝒆𝒔𝒇𝒐𝒖𝒓𝒏𝒊𝒔𝒔𝒆𝒖𝒓𝒔 𝑬𝒄𝒂𝒓𝒕𝒅𝒆𝒑𝒓𝒐𝒓𝒂𝒕𝒂

5.4. Conséquence du prorata de déduction sur le coût de revient


Lorsqu’une entreprise utilise le prorata de déduction, cela impacte fondamentalement le coût de
revient des biens qu’elle a achetés. Puisque la TVA versée au fournisseur n’est plus entièrement
déductible, la conséquence immédiate est l’augmentation des charges et par répercussion, la hausse
de la valeur du bien ou service acquis. Pour cela, il faut procéder à une régularisation en fin
d’exercice. Le coût de revient d’un bien acheté lorsque l’entreprise pratique le prorata de déduction
se détermine de la manière suivante :

𝑽𝒐 𝟏𝟗 𝟐𝟓 (𝟏𝟎𝟎 − 𝑷)
𝑪𝑹 𝑽𝒐 + CR = Vo + Vo x 19,25% x (100% - P)
𝟏𝟎𝟎 𝟏𝟎𝟎
Ou encore

CR : coût de revient ;
45
Vo : valeur d’origine ou prix d’achat hors taxe ;
P : prorata de déduction (en pourcentage).
Application :
La société STCOM, spécialisée dans le commerce général, a réalisé un chiffre d’affaires hors taxe
de F CFA 12 000 000 au cours de l’année N, réparti comme suit :
 Chiffre d’affaires sur opérations imposables : FCFA 3 000 000
 Ventes aux Missions diplomatiques : FCFA 2 000 000
 Exportations : FCFA 3 000 000
 Ventes aux associations à but non lucratif reconnues d’utilité publique : FCFA 2 500 000
 Ventes d’engrais et gaz domestique : FCFA 1 500 000
Travail à faire :
Déterminer le prorata de déduction
Solution
Prorata de déduction :
+ + +
+ + + +

Application
Une entreprise applique un prorata de déduction de 80 % au cours d’une année fiscal. Au mois de
janvier de cette année, elle a fait l’acquisition d’un équipement d’une valeur hors taxe de
100 000 000 FCFA, durée de vie probable 10 ans.
1. Déterminer la TVA facturée par le fournisseur.
2. Trouver le montant de la TVA déductible
3. Déterminer le coût d’achat de cette immobilisation.
Solution
1. TVA facturée par le fournisseur
TVA récupérable = 100 000 000 ×19,25% = 19 250 000 FCFA.
2. TVA déductible
TVA déductible = 19 250 000 × 80% = 15 400 000 FCFA.
3. Coût d’achat de cette immobilisation
On se rend compte qu’il y a une différence entre la TVA que l’entreprise à verser à son fournisseur
de celle qu’elle doit déduire. La TVA non récupérée devient alors un élément du coût d’acquisition
ou coût de revient de cet équipement. D’où coût d’acquisition régularisé égal :
Coût d’acquisition = 100 000 000 + (19 250 000 – 15 400 000) = 103 850 000 FCFA.

46
Application :( extrait ajusté du BTS 2005 option CGE)
Une société relevant du régime du réel en matière de TVA vous communique les informations
suivantes relatives à l’exercice 2004 :
 Vente des produits exonérés : 11 640 000 FCFA hors taxes ;
 Exportations des produits imposables : 2 400 000FCFA hors taxes ;
 Vente des produits imposables sur le territoire national : 95 434 800FCFA toutes taxes
comprises.
Au cours du premier trimestre 2005, on relève les informations suivantes :
Nature des opérations du mois Janvier Février Mars
Achats toutes taxes comprises 8 943 750 7 751 250 7 331 500
Ventes des produits exonérés 3 120 000 2 560 000 2 400 000
Exportation des produits imposables exprimés hors 1 230 000 4 240 000 3 210 000
taxes
Ventes des produits imposables sur le territoire TTC 10 136 250 5 890 950 15 502 500
Travail à faire :
1. Calculer le prorata provisoire de l’exercice 2005.
2. Calculer la TVA à reverser au trésor au titre des déclarations des mois de février et mars
2005.
NB : Notons que le taux de TVA est passé de 18,7% à 19,25% au premier janvier 2005. Par ailleurs
la règle de décalage d’un mois a été supprimée par la loi de finances pour l’exercice 2010.
L’exercice est corrigé en tenant compte de la loi en vigueur.
Solution :
1. Prorata provisoire pour l’exercice 2005

Sachant que CAHT des produits imposables = 95 434 800/ 1,1925


= 80 029 182, 39
+
+ +
Prorata provisoire de l’exercice 2005 = 87,62 on arrondit à 88%
2. TVA à reverser au trésor
A partir du tableau de synthèse, déterminons les montants des TVA collectées et TVA récupérables
des différents mois. Sachant que :
TVA récupérable ou déductible = montant HT des achats × 19,25% × 88%
Exemple : TVA déductible sur achats du mois de janvier = (8 943 750/1,1925)×19,25% × 88%

47
Janvier Février Mars
Nature des opérations du mois
TTC TVA TTC TVA TTC TVA
Achats toutes taxes comprises (a) 8 943 750 1 270 500 7 751 250 1 101 100 7 331 500 1 041 473
Ventes des produits exonérés 3 120 000 2 560 000 2 400 000
Exportation des produits
1 230 000 4 240 000 3 210 000
imposables exprimés hors taxes
Ventes des produits imposables
10 136 250 1 636 250 5 890 950 950 950 15 502 500 2 502 500
sur le territoire TTC (b)
(b-a) 365 750 - 150 150 1 461 027
= 1 270 500 FCFA
 TVA à payer pour le mois de février est un crédit de TVA d’un montant de 150 150FCFA
dans l’hypothèse où il n’y pas eu de crédit de TVA à imputer au mois de janvier.
 TVA à payer pour le mois de mars = 2 502 500 - 1 041 473 - 150 150
Il y a une TVA due d’un montant de 1 310 877FCFA à reverser au trésor au titre de la déclaration
du mois de mars 2005.

6. Les options sur TVA et les régularisations


6.1. Les options de débits de TVA et de TVA à l’encaissement
Par rapport au fait générateur en rapport avec l’exigibilité, il faut faire une nuance entre les débits
de TVA et la TVA à l’encaissement. Lorsqu’une entreprise souscrit à l’option de la TVA sur les
débits, cela signifie que la TVA collectée devient exigible dès lors qu’elle établit la facture. Une
entreprise qui souscrit à l’option de TVA à l’encaissement, cela signifie que la TVA collectée
n’est exigible qu’au moment où la facture est réglée ou encaissée. Dans ce cas, la déclaration de la
TVA facturée est proportionnelle au montant payé.

Il est important de préciser que ces options ne s’appliquent que sur la TVA facturée ou TVA
collectée. Elles ne concernent pas la TVA récupérable ou TVA déductible. Par ailleurs, pour les
entreprises de travaux publics et du secteur de l’immobilier, il est préférable de choisir l’option de
la TVA à l’encaissement, du fait des facturations qui comportent généralement des montants très
importants et qui sont souvent encaissés quelques mois plus tard après la facturation.

Application
Une entreprise a réalisé au cours du mois de mars N les opérations consignées dans le tableau ci-
dessous :
Factures Montant TTC Observations
Vente n° 1 9 540 000 Règlement, 50% par virement bancaire
Vente n° 2 6 558 750 Règlement 100% par chèque
Vente n° 3 5 366 250 Payable le 20 avril N
Achat n° 1 8 705 250 Règlement 100% par chèque

48
Achat n° 2 5 962 500 Règlement, 60% par virement bancaire
Achat n° 3 3 816 000 Règlement, dans 40 jours
Travail à faire :
1. Déterminer la TVA à payer pour le mois sachant que cette entreprise a souscrit à l’option
de la TVA sur les débits
2. Déterminer la TVA à payer pour le mois sachant que cette entreprise a souscrit à l’option
de la TVA sur les encaissements
Solution
Calculs intermédiaires :
TVA Option TVA Option
Factures Montant TTC Montant HT Observations
débit encaissement
Règlement, 50% par virement
Vente n° 1 9540000 8000000 1540000 770000
bancaire
Vente n° 2 6558750 5500000 1058750 1058750 Règlement 100% par chèque
Vente n° 3 5366250 4500000 866250 0 Payable le 20 avril N
TOTAL 21465000 18000000 3465000 1828750
Achat n° 1 8705250 7300000 1405250 1405250 Règlement 100% par chèque
Règlement, 60% par virement
Achat n° 2 5962500 5000000 962500 962500
bancaire
Achat n° 3 3816000 3200000 616000 616000 Règlement, dans 40 jours
TOTAL 18483750 15500000 2983750 2983750
1. TVA à payer = 3 465 000 – 2 983 750 = 481 250 F d’où TVA due
2. TVA à payer = 1 828 750 – 2 983 750 = - 1 155 000 d’où crédit de TVA
6.2. Les régularisations de TVA
6.2.1. La régularisation des déductions de TVA sur cession d’immobilisations
Lorsqu’un bien ayant fait l’objet d’une déduction de TVA au titre des immobilisations ne fait
plus partie des actifs de l’entreprise par voie de cession avant la fin de la quatrième année à
compter de son acquisition, et que cette cession n’est pas soumise à la taxe sur la valeur ajoutée
pour une raison quelconque, l’assujetti est redevable d’une fraction de la taxe antérieurement
déduite. Cette fraction est égale au montant de la déduction, diminué d’un cinquième par année
ou fraction d’année depuis l’acquisition (art 145, CGI 2018).
𝑽𝒐 𝟏𝟗 𝟐𝟓 (𝟓 − 𝑵)
𝑻𝑽𝑨𝒅𝒖𝒆𝒐𝒖 à 𝒓𝒆𝒗𝒆𝒓𝒔𝒆𝒓
𝟏𝟎𝟎 𝟓
Vo est la valeur d’origine ou valeur d’acquisition de l’immobilisation ;
N est le nombre d’années que l’immobilisation a déjà passé dans l’entreprise. Ce nombre
d’année est inférieur à cinq (5). Autrement dit, pour qu’il ait régularisation de TVA, il faut que N
soit inférieur ou égal à quatre ans.

49
𝑽𝒐 𝟏𝟗 𝟐𝟓 (𝟓 − 𝑵)
𝑻𝑽𝑨𝒅𝒖𝒆𝒐𝒖 à 𝒓𝒆𝒗𝒆𝒓𝒔𝒆𝒓 𝑷𝑫
𝟏𝟎𝟎 𝟓
Lorsque l’entreprise pratique le prorata de déduction, cette formule devient :
PD est le prorata définitif de l’année d’acquisition de cette immobilisation.
Application
La SA TOTO a acquis le 2/03/2012 un matériel au prix hors taxes de 32 000 000 FCFA. La
durée de vie probable de ce matériel est 8 ans, par conséquent, il est amorti linéairement sur les 8
ans. Les 15/07/2014, ce matériel est vendu au prix de 25 000 000 FCFA à un non professionnels
en matière d’occasion.
Travail à faire : Déterminer le montant de la TVA à régulariser sur cette cession
d’immobilisation.
Solution
Pour le décompte, N est de 3 ans (2012, 2013 et 2014).
( − )

La TVA à reverser au trésor sur cette cession est 2 464 000 FCFA.
6.2.2. La régularisation des déductions de TVA en cas de factures impayées
La taxe sur la valeur ajoutée acquittée à l’occasion des ventes ou des services qui sont par la
suite résiliés, annulés ou qui restent impayés, peut être récupérée par voie d’imputation sur
l’impôt dû pour les opérations faites ultérieurement (art 146 du CGI). Pour les opérations
annulées ou résiliées, la récupération de la taxe acquittée est subordonnée à l’établissement et à
l’envoi au client d’une facture nouvelle en remplacement de la facture initiale. Pour les
opérations impayées, lorsque la créance est réellement et définitivement irrécouvrable, la
rectification de la facture consiste dans l’envoi d’un duplicata de la facture initiale avec les
indications réglementaires surchargées de la mention « facture demeurée impayée pour la somme
de …, prix hors TVA et pour la somme de … TVA correspondante qui peut faire l’objet d’une
déduction ».

6.2.3. Le traitement fiscal des emballages consignés


L’article 139 du CGI souligne que les sommes perçues par l’assujetti à titre de consignation lors
de la livraison d’emballages récupérables et réutilisables non identifiables, sont comprises dans
la base imposable à la taxe sur la valeur ajoutée mais non au droit d’accises. Ainsi, la
consignation des emballages récupérables, réutilisables et non identifiables est exclue de la base
d’imposition pour le calcul des droits d’accises. Par ailleurs, l’alinéa 2 de cet article (art 139)
stipule que ces sommes sont exclues de la base imposable lorsque les emballages sont

50
récupérables et réutilisables et identifiables (art 139, 2 du CGI). Parce que les emballages
peuvent être consignés au prix de cession ou à un prix supérieur au prix de cession, lorsque, au
terme des délais en usage dans la profession, les emballages ainsi consignés ne sont pas rendus,
la TVA est due au prix de cession (art 139, alinéa 3 du CGI) ou au prix de consignation.

Application
Déterminer le montant de la TVA sur importation d’une marchandise en provenance d’un pays
hors zone CEMAC, dont les caractéristiques sont les suivantes :
NB : les montants en devise ont déjà été convertis en FCFA
 Prix d’achat hors taxe 5 000 000 FCFA ;
 Remise 10 % ;
 Frais d’emballage : 500 000 FCFA ;
 Emballages récupérable non identifiables consignés au prix de : 1 000 000 FCFA ;
 Frais d’assurance : 200 000 FCFA ;
 Fret : 300 000 FCFA ;
 Droits de douane 30 %.

Solution
La première étape consiste à déterminer la Éléments Montants
valeur CAF. Cette valeur est composée de Prix d'achat 5 000 000
toutes les charges engagées hors du territoire Remise 10% 500 000

national relatives aux marchandises Net commercial 4 500 000


Frais d'emballage 500 000
importées. La deuxième étape consiste à
Emballages consignés 1 000 000
déterminer les droits de douane, la troisième
Frais d'assurance 200 000
la base d’imposition de la TVA et enfin le Fret 300 000
montant de la taxe sur la valeur ajoutée. Valeur CAF 6 500 000
Droits de douane 30% 1 950 000
Base TVA 8 450 000
TVA 19,25% 1 626 625

SECTION 3: MODALITES DE PERCEPTION ET OBLIGATIONS DES


REDEVABLES
Une fois le montant de l’impôt liquidé, quelles sont les modalités de perception par le fisc dans le
cas d’une TVA due, que par le redevable légal dans le cas d’un crédit de TVA ? Par ailleurs, quelles
sont les obligations des contribuables en matière de TVA?

51
1. Les modalités de perception

1.1. Généralités en cas d’une TVA due


Le montant de la taxe sur la valeur ajoutée est payé directement et spontanément par le redevable
légal au moment du dépôt de la déclaration à la caisse du receveur des impôts territorialement
compétent. Toutefois, pour les entreprises relevant d’une unité de gestion spécialisée, la déclaration
et le paiement de la TVA sont effectués auprès de cette unité (art 149 du CGI).

1.2.Cas des retenues à la source de TVA


Pour certains fournisseurs, la taxe sur la valeur ajoutée est retenue à la source lors du règlement des
factures. Il s’agit notamment des fournisseurs de l’Etat, des collectivités territoriales décentralisées,
des établissements publics administratifs, des sociétés publiques ou parapubliques et de certaines
entreprises privées autorisées à effectuer des retenues à la source de TVA (voir en annexe la liste
des entreprises autorisées à effectuer des retenues à la source) (art 149, 2 du CGI).

1.3. Cas du crédit de TVA


1.3.1. Principe
Généré par le mécanisme de déduction, le crédit de TVA est imputable sur la TVA due pour les
périodes ultérieures jusqu’à épuisement, sans limitation de délai (art 149, 3 du CGI). Les
déductions concernant la taxe sur la valeur ajoutée retenue à la source ne seront admises que sur
présentation des quittances de reversement. Les crédits trimestriels cumulés, supérieurs à 10
millions sont soumis au Directeur Général des Impôts pour validation. Ils sont reportés sur les
périodes ultérieures à compter du mois suivant celui de leur validation.

1.3.2. Cas où le crédit de TVA n’est pas imputable : la compensation du crédit de TVA
Le crédit de TVA peut ne pas être imputable, dans le cas où le bénéficiaire sollicite le transfert de ce
crédit pour le paiement d’autres impôts dont il est débiteur ; on parle alors de compensation des
crédits de TVA. Les impôts compensables avec le crédit de TVA non imputable sont :
 Le paiement de la TVA elle-même ;
 Les droits d’accises ;
 Les droits de douanes.

1.3.3. Conditions de la compensation du crédit de TVA


Pour bénéficier d’une compensation des crédits de TVA, le contribuable doit formuler une demande
expresse au directeur général des impôts. Par ailleurs, l’activité exercée doit être vielle de plus de
deux ans au moment de la requête, elle doit avoir été exercée sans interruption durant ce temps.
Enfin, cette activité ne soit pas être en phase de cessation et elle ne doit pas être en cours de

52
vérification partielle ou générale de sa comptabilité. Lorsque la demande est introduite, elle fait
l’objet d’un examen par les services compétents de la DGI au terme duquel il est notifié au
contribuable soit l’autorisation de compenser, soit le rejet de la requête. En cas d’autorisation de
compenser, le directeur général des impôts, émet à cet effet des chèques spéciaux du trésor à
l’endroit de l’intéressé, valables pour le paiement d’autres impôts de même nature, ainsi que le
paiement des droits de douane. La compensation peut aussi être à l’initiative de l’administration
fiscale entre la TVA et les dettes fiscales d’un contribuable suite à une procédure de contrôle.

1.3.5.Cas où le crédit de TVA est remboursé


Le crédit de TVA peut être remboursé, à condition que le bénéficiaire ne soit pas débiteur des autres
impôts et taxes de quelque nature que ce soit.
Le crédit de TVA est remboursé :
 Dans un délai de trois (3) mois aux entreprises en situation de crédit structurel du fait des
retenues à la source ;
 Dans un délai de trois (3) mois à compter du dépôt de la demande, aux industriels et aux
établissements de crédit-bail ayant réalisé des investissements lourds pour lesquels les
crédits de TVA sont supérieurs à 500 millions de francs CFA ;
 Dans un délai de deux (02) mois à compter de la date de dépôt de la demande, aux
exportateurs;
 A la fin de chaque trimestre, aux missions diplomatiques ou consulaires et aux organismes
internationaux, sous réserve d’accord formel de réciprocité ou d’accord de siège, lorsque
celles-ci ont acquitté au préalable la taxe ;
 A la fin de chaque exercice, aux organisations sans but lucratif et reconnus d’utilité
publique, agréées par l’autorité compétente, lorsque les opérations effectuées présentent un
caractère social, sportif, culturel, religieux, éducatif, ou philanthropique conforme à leur
objet.

2. Les obligations

2.1. Obligations de déclarer et de payer


Toute personne assujettie à la TVA est tenue de faire une déclaration conformément au modèle de
la fiche présentée par l’administration fiscale dans les quinze (15) jours de chaque mois suivant
celui de la réalisation des opérations. Les déclarations doivent être déposées au centre des impôts
territorialement compétent et être accompagnées des moyens de paiement correspondant aux
montants liquidés. Cependant, les grandes entreprises doivent souscrire leurs déclarations auprès de
la direction des grandes entreprises. Lorsqu’au cours du mois, aucune opération taxable n’a été

53
réalisée, une déclaration doit néanmoins être souscrite, comportant la mention « NEANT » sur la
ligne réservée aux opérations taxables.

2.2. Obligations de tenue d’une comptabilité


Outre le fait que les assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée doivent être immatriculés, ils doivent
tenir une comptabilité conformément au système comptable normal prévu par le droit comptable
OHADA, parce qu’ils relèvent du régime réel. Par ailleurs, ils doivent délivrer à leurs clients des
factures mentionnant obligatoirement les éléments suivants :
 leur numéro d’identifiant unique et celui du client ;
 la date de la facturation, la raison sociale, l’adresse complète et le numéro du registre de
commerce ;
 l’identité complète du client ; la nature de la transaction, l’objet et les détails de la
transaction ;
 le prix hors taxe ; le taux et le montant de la taxe correspondante ; le montant total toutes
taxes comprises dû par le client ;
 la mention « exonérée » ou « prise en charge État » le cas échéant par produit.

54
CHAPITRE V : LES DROITS D’ACCISES
Le droit d’accises est un impôt sur le chiffre d’affaires qui frappe les produits de luxe, les
produits nocifs et les produits non indispensables à la consommation.

SECTION 1: PRODUITS SOUMIS AU DROIT D’ACCISES ET TAUX DU


DROIT D’ACCISES

1. Les produits soumis au droit d’accises


Suivant le CGI (2020), comme produits soumis au droit d’accises, on distingue :
 jus de fruits naturels
 Boissons gazeuses, eaux minérales importées
 Bières de malt
 Vins de raisins frais... toute la position tarifaire
 Vermouths et autres vins de raisins frais
 Autres boissons fermentées (cidre, poiré, hydromel par exemple)
 Eau-de-vie, whiskies, rhum, gin et spiritueux, etc. à l’exception de «alcool éthylique non
dénaturé...»
 Cigares, cigarillos et cigarettes, en tabac ou en succédanées de tabacs
 Tabac à mâcher et à priser
 Autres tabacs fabriqués
 Foie gras
 Caviar et ses succédanés
 Saumons du Pacifique, de l’Atlantique et du Danube frais ou réfrigérés
 Autres saumons
 Autres saumons du Pacifique congelés
 Saumons de l’Atlantique congelés
 Saumons du Pacifique, de l’Atlantique et du Danube séchés, salés ou en saumure
 Perles fines, pierres précieuses
 Métaux précieux
 Bijouteries
 Articles de friperie
 Pneumatiques d’occasion
 Parfums et cosmétiques
 Véhicules de tourisme d’une cylindrée inférieure ou égale à 2500 cm3, de plus de 10 ans
à 15 ans d’âge
55
 Véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure à 2500 cm3 âgés de 1 à 15 ans d’âge
 Véhicules de tourisme d’une cylindrée inférieure ou égale à 2500 cm3 âgés de plus de 15
ans d’âge
 Véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure à 2500 cm3 âgés de plus de 15 ans
d’âge
 Véhicules utilitaires, véhicules de transport en commun, remorques, tracteurs à
l’exclusion de ceux agricole quelle que soit la cylindrée, de plus de 15 ans d’âge
 Les communications téléphoniques mobiles et services Internet.
 Foies, œufs et laitances de poissons du n° 03.03, congelés
 Foies, œufs et laitances de poissons, séchés, fumés, salés ou en saumure
 Emballages non retournables
 Les jeux de hasard et de divertissements y compris les loteries et
 Les jeux de paris mutuels ou simples paris
 Pipes et leurs parties, les tabacs et préparations pour pipes de positions tarifaires
respectives
 Motocycles d’une cylindrée supérieure à 250 cm3
 Parties de tous les motocycles
 Cheveux, perruques, laines, barbes, sourcils, cils, mèches et autres matières textiles
préparés pour la fabrication de perruques ou d'articles similaires en cheveux
 Sucreries sans cacao
 Chocolats et autres préparations alimentaires à forte teneur de cacao
 Motocycles d’une cylindrée inférieure ou égale à 250 cm3
 Préparations pour consommation
 Glaces de consommation
 Hydroquinone et les produits cosmétiques du chapitre 33 contenant de l’hydroquinone
 Consoles et machines de jeux vidéo, articles pour jeux de société, y compris les jeux à
moteur ou à mouvement, les billards, les tables spéciales pour jeux de casino et les jeux
de quilles automatiques (bowlings…)
 Bouquets des programmes et contenus audiovisuels numériques.
Par boissons gazeuses, il faut entendre les boissons contenant du dioxyde de carbone provenant
directement d’une source minérale obtenu par fermentation ou ajouté artificiellement et ne
contenant pas d’alcool. Il s’agit notamment des boissons hygiéniques et des eaux gazeuses qu’elles
soient fabriquées localement ou importées. Sont par conséquent exclus de cette catégorie, les jus de
fruits naturels non fermentés sucrés ou non et sans alcool.

56
2. Taux du droit d’accises et cas spécifiques
En matière de droit d’accises, l’application des taux du droit d’accises n’est pas linéaire, il existe
à cet effet des cas spécifiques.

2.1.Les taux du droit d’accises


La directive n°1/99/CEMAC-028-CM-03 portant harmonisation des législations des États
membres en matière de taxe sur la valeur ajoutée et du droit d’accises stipule en son article 57
que le taux applicable au droit d’accises est arrêté librement par chaque État membre dans la
fourchette allant de 0 à 25%. Toutefois, avec la loi de finances pour l’exercice 2020, on distingue
les taux du droit d’accises suivants (article 142 du CGI) :
 Taux super élevé : 50 % ;
 Taux élevé : 30 % ;
 Taux général : 25 % ;
 Taux moyen : 12,5 % ;
 Taux réduit : 5 % ;
 Taux de super réduit : 2 %.
Ces taux ne sont pas majorés des centimes additionnels communaux (CAC).
Le taux général du droit d’accises s’applique aux biens et services cités ci-dessus, autres que
ceux soumis au taux super élevé, élevé, moyen, au taux réduit et super réduit.
Le taux moyen du droit d’accises s’applique aux :
 véhicules de tourisme d’une cylindrée inférieure ou égale à 2 500 cm3, de plus
de 10 ans à 15 ans d’âge ;
 véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure à 2 500 cm3, de 1 à 15 ans d’âge ;
 autres véhicules utilitaires, véhicules de transport en commun, remorques, tracteurs
à l’exclusion de ceux agricoles quelle que soit la cylindrée, de plus de 15 ans à 25
ans d’âge ;
 motocycles d’une cylindrée supérieure à 250 cm3 ;
 parties de tous les motocycles des positions ;
 les cheveux, perruques, laines, barbes, sourcils, cils, mèches et autres matières
textiles préparés pour la fabrication de perruques ou d'articles similaires en cheveux
des positions tarifaires ;
 articles de friperie de la position tarifaire et les pneumatiques d’occasion des
positions tarifaires ;
 bouquets des programmes et contenus audiovisuels numériques.

57
Le taux réduit du droit d’accises s’applique aux :
 jeux de hasard et de divertissement non assujettis à la taxe spéciale sur les jeux de
hasard et de divertissement ;
 sucreries sans cacao (certaines sucreries, voir position tarifaire, CGI 2020);
 chocolats et autres préparations alimentaires à forte teneur de cacao ;
 motocycles d’une cylindrée inférieure ou égale à 250 cm3 ;
 les glaces de consommation (voir position tarifaire, CGI 2020).

Le taux super réduit du droit d’accises s’applique sur le chiffre d’affaires hors taxes des
entreprises de communication, de téléphonie mobile et de service internet.

Le taux super élevé du droit d’accises s’applique à l’hydroquinone de la position tarifaire


29072200000 et les produits cosmétiques du chapitre 33 contenant de l’hydroquinone.

Le taux élevé du droit d’accises s’applique aux cigares, cigarettes, et autres tabacs ; les
pipes et leurs parties, les tabacs et préparations pour pipes (article 142, alinéa 6-e du CGI
2020).

2.2.Cas spécifiques
2.2.1. Cas spécifique des véhicules
La loi de finances pour l’exercice 2019 apporte une profonde restructuration sur l’application des
droits d’accises aux véhicules. Le tableau suivant présente les taux applicables à chaque
catégorie de véhicules.
Taux du droit
Catégorie Âge
d’accises
De 1 à 10 ans 0%
Véhicules de tourisme d’une cylindrée inférieure ou égale à
Plus de 10 ans à 15 ans 12,5%
2500 cm3
Plus de 15 ans 25%
Véhicules de tourisme d’une cylindrée supérieure à 2500 cm3 De 1 à 15 ans 12,5%
Plus de 15 ans 25%
Véhicules utilitaires, véhicules de transport en commun, De 0 à 15 ans 0%
remorques, tracteurs à l’exclusion de ceux agricole quelle que Plus de 15 ans à 25 ans 12,5%
soit la cylindrée
Plus de 25 ans 25%

2.2.2. Cas spécifique des cigarettes


La loi de finances pour l’exercice 2019 permet de distinguer les cigarettes produites et
commercialisées à l’intérieur du territoire national des cigarettes importées. Pour les cigarettes
produites et commercialisées au Cameroun, le taux du droit d’accises est de 25%. Pour les
cigarettes importées, le montant du droit d’accises résultant de l’application du taux général de 25%
ne peut être inférieur à 5 000 FCFA pour 1 000 tiges de cigarettes. Par cigarette, il faut entendre les

58
cigares, cigarillos et cigarettes ou encore « produits finis de tabac » (article 142 alinéa 7 du CGI,
2020).

2.2.3. Cas spécifique des boissons alcoolisées


Pour le cas spécifique des boissons alcoolisées, le montant du droit d’accises résultant de
l’application du taux général de 25% est majoré d’un droit d’accises spécifique (DAS) (art 142,
alinéa 8(nouveau), du CGI, 2018). Autrement dit :
Montant du Droit d’accises = Montant du DA à 25% + Montant du DAS

Le montant des droits d’accises additionnels ou DAS résultant de l’application du système de


taxation spécifique est :
Pour les bières, de :
 75 FCFA pour toutes les bières de 65 centilitres ;
 37,5 FCFA pour toutes les bières de 33 centilitres.
Pour les vins, spiritueux, whiskies et champagnes produits localement, de :
 2 FCFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
 2 FCFA par centilitre pour les vins ;
 8FCFA par centilitre pour les whiskies ;
 25FCFA par centilitre pour les champagnes.
Pour les vins, spiritueux, whiskies et champagnes de gamme inférieure importés, de :
 3 FCFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
 3 FCFA par centilitre pour les vins ;
 10FCFA par centilitre pour les whiskies ;
 30FCFA par centilitre pour les champagnes.
Pour les vins, spiritueux, whiskies et champagnes de gamme supérieure importés, de :
 6 FCFA par centilitre pour les spiritueux dits alcools mix ;
 6 FCFA par centilitre pour les vins ;
 20FCFA par centilitre pour les whiskies ;
 60FCFA par centilitre pour les champagnes.
2.2.4. Cas spécifique des emballages non retournables
Pour le cas spécifique des emballages non retournables, il est appliqué un droit d’accises
spécifique selon les tarifs ci-après :
 15 FCFA par unité d’emballage non retournable pour les boissons alcooliques et
gazeuses ;

59
 5 FCFA par unité d’emballage non retournable, plafonné à 10% de la valeur du
produit, pour tous les autres produits.
Application
Pour cette dernière disposition prenons l’exemple de deux produits :
Produit A : une huile de cuisine raffinée contenue dans une bouteille d’un litre et dont le prix de
vente hors taxe serait de 1100 FCFA. Produit B : un produit alimentaire notamment la tomate
conditionnée dans un emballage et dont le prix de vente serait de 45 FCFA.
Solution
Pour le produit A : 10% valeur du produit est de 110 FCFA et DA pour emballage 5 F : 5< 110
FCFA, prendre DA= 5 F
Produit B : 10% valeur du produit est de 4,5 FCFA et DA pour emballage 5 F : 5>4,5 FCFA,
prendre DA= 4,5 F
2.2.5. Cas spécifique des boissons gazeuses importées
Pour le cas spécifique des boissons gazeuses, sodas et autres boissons sucrées importées, outre le
droit d’accises appliqué au taux de 25%, il est appliqué un droit d’accises spécifique au tarif de
2,5 FCFA par centilitre.
Montant du Droit d’accises = Montant du DA à 25% + Montant du DAS

SECTION 2: BASES D’IMPOSITION ET LIQUIDATION DES DROITS


D’ACCISES

1. Bases d’imposition des droits d’accises


Le taux du droit d’accises est un taux ad valorem c’est à dire un pourcentage que l’on va appliquer
à la base pour trouver le montant de l’impôt. La base d’imposition pour le calcul du droit d’accises
est arrondie au millier de francs CFA inférieur. Parce que les droits d’accises sont perçus lors du
franchissement du cordon douanier pour ce qui est des importations et à la sortie d’usine lorsqu’il
s’agit des produits locaux, trois modes de calcul de la base d’imposition du droit d’accises sont
alors observés selon que les importations proviennent d’un pays de la zone CEMAC, hors zone
CEMAC, ou que les ventes se déroulent sur le territoire national.

1.1. Les importations en provenance d’un pays hors zone CEMAC


Pour les importations en provenance des pays qui ne sont pas membres de la CEMAC, la base
d’imposition est la valeur en douane telle que déterminée selon le Code des douanes de la CEMAC
à laquelle on ajoute les droits de douane. Cette valeur en douane ou valeur CAF se détermine de la
façon suivante :

60
Base d’imposition du DA = Prix d’achat + Fret + Assurance + Frais annexes + Droit de douane

Sachant que les droits de douanes


DA = Base d’imposition du DA× Taux du droit d’accises
s’appliquent sur la valeur CAF

Valeur CAF = Prix d’achat + Fret + Assurance + Frais annexes sur achat
Il a été souligné au chapitre précédent que, les sommes perçues par l’assujetti à titre de
consignation lors de la livraison d’emballages récupérables et réutilisables non identifiables, ne
sont pas comprises dans la base imposable au droit d’accises. Pour le calcul de la TVA, il faut
tenir compte du droit d’accises. Ce dernier est un élément qui entre dans la base d’imposition de
la TVA. D’où : Base calcul de la TVA = Base d’imposition du DA + DA

Ou encore
Base calcul TVA = Valeur CAF + Droits de douane + Droits d’accises
TVA = Base de la TVA x Taux de la TVA
APPLICATION :
La STCOM SA a importé des marchandises soumises au droit d’accise au taux de 25% en
provenance du Portugal dont les détails sont les suivants :
 Prix d’achat des marchandises : 15 000 000 FCFA ;
 Assurance : 5 000 000 FCFA ;
 Fret : 1 000 000 FCFA ;
 Droit de douanes 30% de la valeur CAF
Travail à faire : Calculer le droit d’accises, la TVA récupérable et le net à payer.
SOLUTION
Le tableau suivant présente les montants des différents éléments :
Éléments Montants
Prix d'achat 15 000 000
Assurance 5 000 000
Fret 1 000 000
Valeur CAF 21 000 000
Droit de douane 30% valeur CAF 6 300 000
Base du droit d'accise 27 300 000
Droit d'accise 25% 6 825 000
Base de TVA 34 125 000
TVA 6 569 063
Net à payer 40 694 063

61
APPLICATION
L’Ets TOTO est assujetti au régime du réel et fait dans l’import-export de marchandises. Les
éléments récapitulatifs d’une de ses factures d’importation de vins de grand cru de qualité
supérieure de 75 centilitres par bouteille sont les suivants :
 Prix d’achat hors taxes de vins en FCFA (04 coffres contenant 25 caisses chacun) :
6 000 000 FCFA ;
 Frais d’emballages 200 000 FCFA ;
 Emballages récupérables non identifiables consignés 1 000 000 FCFA ;
 Emballages récupérables et identifiables consignés 1 500 000 FCFA ;
 Assurance 200 000 FCFA ;
 Fret 300 000 FCFA ;
 Droits de douane 40 %.
NB : chaque caisse contient 12 bouteilles.
Travail à faire :
1. Déterminer le montant des droits d’accises
2. Déterminer le montant de la TVA
SOLUTION
Calculons la valeur CAF ou valeur en douane.
Prix d’achat 6 000 000
Frais emballages 200 000
Emballages non identifiables consignés 1 000 000
Emballages identifiables consignés 1 500 000
Assurance 200 000
Fret 300 000
Valeur CAF 9 200 000
Calculons ensuite les droits de douane (DD).
DD = 9 200 000 x 40% = 3 680 000 FCFA
Calculons par la suite les droits d’accises (DA). Pour cela, il faut d’abord déterminer la base
d’imposition.
Base DA = Valeur CAF + DD – Emballages consignés non identifiables et identifiables
Base DA = 9 200 000 + 3 680 000 – 1 000 000 – 1 500 000 = 10 380 000 FCFA
Déterminons les droits d’accises sachant que les vins sont soumis à un taux de 25 %.
DA à 25% = 10 380 000 x 25% = 2 595 000 FCFA
Trouvons ensuite les droits d’accises additionnels (DAS)
Nombre de bouteilles = 4 x 25 x 12 = 1 200 bouteilles
Nombre de centilitres = 1 200 x 75 = 90 000 centilitres
DAS = 90 000 Cl × 6 F = 540 000 FCFA
62
Ainsi, le montant des droits d’accises à retenir est de
DA = 2 595 000 + 540 000 = 3 135 000 FCFA
On peut alors déterminer la base de calcul de la TVA
Base TVA = Valeur CAF + DD + DA – emballages identifiables consignés
Base TVA = 9 200 000 + 3 680 000 + 3 135 000 – 1 500 000 = 14 515 000 FCFA
Enfin
TVA = 14 515 000 x 19,25% = 2 794 138 FCFA.
1.2. Les importations en provenance d’un pays de la zone CEMAC
Pour les pays membres de la CEMAC, la base d’imposition du droit d’accises est la valeur sortie-
usine, à l’exclusion des frais d’approche (art 138 du CGI). Dans ce cas, la base du droit d’accises
s’obtient de la manière suivante :

Base de calcul du DA = Prix d’achat ou valeur de sortie à l’usine

D’où :

DA = Prix d’achat ou valeur de sortie à l’usine x Taux du droit d’accises

Enfin :

Base de la TVA = Prix d’achat ou valeur de sortie de l’usine + DA

APPLICATION :
Reprenons l’une des applications ci-dessus relative aux marchandises en provenance du Portugal,
et supposons maintenant que lesdites marchandises importées proviennent du Gabon.
La solution serait :
Éléments Montants
Prix d'achat 15 000 000
Base du droit d'accise 15 000 000
Droit d'accise 25% 3 750 000
Base de TVA 18 750 000
TVA 3 609 375
Net à payer 22 359 375

1.2.1. Les ventes à l’intérieur du pays


D’une manière générale, la base de calcul du droit d’accises pour les produits fabriqués et vendus à
l’intérieur du territoire national est la valeur sortie-usine ou le prix de vente hors taxe. Cependant,
on distingue quelques cas spécifiques.
2.1.1.1. Généralités
La formulation générale pour le calcul des droits d’accises est la suivante :
63
Base d’imposition du DA = Prix de vente hors taxe

D’où :

DA = Prix de vente hors taxe x Taux du droit d’accises

Enfin :

Base de calcul TVA = Prix de vente + DA

1.3. Cas spécifique des cigarettes


Il a été souligné plus haut que deux cas de figure se présentent : cas des cigarettes importées et cas
des cigarettes non importées. Les cigarettes supportent les droits d’accises au taux de 25%.
Toutefois, pour celles importées, les droits d’accises
Application : cas des cigarettes non importées
Le 17 janvier 2019, la société de transformation du tabac du Cameroun (STTAC) a vendu 10 000
paquets de cigarettes à 200 FCFA hors taxe le paquet. Chaque paquet contient 20 tiges de
cigarettes.
Travail à faire :
a) Déterminer le prix de vente global hors taxe de cette vente.
b) Déterminer le montant du droit d’accises.
c) Déterminer le prix de vente toute taxe comprise.
Solution
a) Prix de vente global hors taxe
PVHT = 10 000 x 200 = 2 000 000 FCFA
b) Montant du droit d’accises à retenir
Droit d’accises à 25% = 2 000 000 x 25% = 500 000 FCFA
c) Prix de vente toute taxe comprise (PVTTC)
Base TVA = 2 000 000 + 500 000 = 2 500 000 FCFA
TVA = 2 500 000 x 19,25% = 481 250 FCFA
PVTTC = 2 500 000 + 481 250 = 2 981 250 FCFA.

Application : cas des cigarettes importées


Le 10 janvier 2019, la société d’importation du tabac du Cameroun (SITAC) a vendu 10 000
paquets de cigarettes à 200 FCFA hors taxe le paquet. Chaque paquet contient 20 tiges de
cigarettes.
Travail à faire :

64
d) Déterminer le prix de vente global hors taxe de cette vente.
e) Déterminer le montant du droit d’accises.
f) Déterminer le prix de vente toute taxe comprise.
g) Déterminer le droit d’accises si le paquet était vendu à 450 FCF hors taxe.
Solution
d) Prix de vente global hors taxe
PVHT = 10 000 x 200 = 2 000 000 FCFA
e) Montant du droit d’accises à retenir
Droit d’accises à 25 % = 2 000 000 x 25% = 500 000 FCFA
Droit d’accises seuil planché :
Nombre de tiges = 10 000 x 20 = 200 000 tiges
Droit d’accises = (200 000 x 5 000)/1000 = 1 000 000 FCFA
1 000 000 > 500 000 d’où : DA = 1 000 000 FCFA
Le droit d’accises pour 200 000 tiges de cigarettes calculé au taux de 25% ne peut être
inférieur à 1 000 000 FCFA. On retient comme droit d’accises 1 000 000 FCFA.
f) Prix de vente toute taxe comprise (PVTTC)
Base TVA = 2 000 000 + 1 000 000 = 3 000 000 FCFA
TVA = 3 000 000 x 19,25% = 577 500 FCFA
PVTTC = 3 000 000 + 577 500 = 3 577 500 FCFA.
g) Droit d’accises si le prix d’un paquet de cigarette est de 400 FCFA hors taxe.
PVHT = 10 000 x 450 = 4 500 000 FCFA
DA à 25 % = 4 500 000 x 25% = 1 125 000 FCFA
DA seuil planché = 1 000 000 FCFA
1 000 000 < 1 125 000 F, prendre : DA = 1 125 000 FCFA
Le droit d’accises au seuil planché est inférieur au droit d’accises au taux normal. Par
conséquent le droit d’accise à retenir est de 1 125 000 FCFA.
1.4. Cas spécifique des boissons
Pour le cas spécifique des boissons gazeuses et des bières titrant un degré d’alcool inférieur ou
égal à 5,5 la base d’imposition au droit d’accises est déterminée après application d’un
abattement de :
 25% pour les boissons gazeuses ;
 10% pour les bières titrant un degré d’alcool inférieur ou égal à 5,5 (LF 2019).

65
Application : cas avec emballages récupérables
Au cours du mois de janvier 2019, une entreprise brassicole a vendu 8 casiers de boissons
gazeuses et 12 000 casiers de bières dont 10 000 titrant un degré d’alcool inférieur à 5,5 et 2 000
titrant un degré d’alcool supérieur à 5,5. Les prix de vente hors taxes desdites boissons sont les
suivants : 300 FCFA la bouteille de 65 centilitres pour les boissons gazeuses ; 500 FCFA la
bouteille de 65 centilitre pour les bières titrant un degré d’alcool inférieur ou égal à 5,5 et 600
FCFA le bière titrant plus de 5,5 degré d’alcool. Chaque casier compte 12 bouteilles.
Travail à faire :
a) Déterminer le prix de vente global hors taxe de cette vente.
b) Déterminer le montant du droit d’accises.
c) Déterminer le prix de vente toute taxe comprise par bouteille.
Solution
Les réponses aux questions posées sont consignées dans les tableaux ci-dessous.
Quantité Nombre
Désignation PU CAHT Abattement Base calcul DA à 25% DAS DA
casier bouteilles
Boissons gazeuses 8 000 96 000 300 28 800 000 7 200 000 21 600 000 5 400 000 0 5 400 000
Bières <=5,5 10 000 120 000 500 60 000 000 6 000 000 54 000 000 13 500 000 37 500 13 537 500
Bières>5,5 2 000 24 000 600 14 400 000 - 14 400 000 3 600 000 45 000 3 645 000
Total 103 200 000 22 582 500

Quantité Nombre
Désignation PU CAHT DA Base TVA TVA MTTC PUTTC
casier bouteilles
Boissons gazeuses 8 000 96 000 300 28 800 000 5 400 000 34 200 000 6 583 500 40 783 500 425
10
Bières <=5,5 000 120 000 500 60 000 000 13 537 500 73 537 500 14 155 969 87 693 469 731
2
Bières>5,5 000 24 000 600 14 400 000 3 645 000 18 045 000 3 473 663 21 518 663 897
Total 103 200 000 22 582 500 125 782 500 24 213 131 149 995 631

Application : cas avec emballages non récupérables


Au cours du mois de janvier 2019, une entreprise brassicole a vendu 8 palettes de boissons
gazeuses et 12 000 palettes de bières dont 10 000 titrant un degré d’alcool inférieur à 5,5 et 2 000
titrant un degré d’alcool supérieur à 5,5. Les prix de vente hors taxes desdites boissons sont les
suivants : 300 FCFA la bouteille de 65 centilitres pour les boissons gazeuses ; 500 FCFA la
cannette de 65 centilitre pour les bières titrant un degré d’alcool inférieur ou égal à 5,5 et 600
FCFA le bière titrant plus de 5,5 degré d’alcool. Chaque palette compte 12 bouteilles ou cannettes.
Travail à faire :
a) Déterminer le prix de vente global hors taxe de cette vente.
b) Déterminer le montant du droit d’accises.
c) Déterminer le prix de vente toute taxe comprise par bouteille.

66
Solution
Les réponses sont consignées dans les tableaux ci-dessous.
Qte Nbre DA
Désignation PU CAHT Abattement Base calcul DA à 25% DAS DA
casier bouteilles embal
Boissons gazeuses 8 000 96 000 300 28 800 000 7 200 000 21 600 000 5 400 000 0 1440000 6 840 000
Bières <=5,5 10 000 120 000 500 60 000 000 6 000 000 54 000 000 13 500 000 37 500 1800000 15 337 500
Bières>5,5 2 000 24 000 600 14 400 000 0 14 400 000 3 600 000 45 000 360000 4 005 000
Total 103 200 000 3600000 26 182 500

Nbre
Désignation Qte casier PU CAHT DA Base TVA TVA MTTC
bouteilles
Boissons gazeuses 8 000 96 000 300 28 800 000 6 840 000 35 640 000 6 860 700 42 5
Bières <=5,5 10 000 120 000 500 60 000 000 15 337 500 75 337 500 14 502 469 89 8
Bières>5,5 2 000 24 000 600 14 400 000 4 005 000 18 405 000 3 542 963 21 9
Total 103 200 000 26 182 500 129 382 500 24 906 131 155 2

2.Mécanisme du droit d’accises


Le droit d’accises est un impôt supplémentaire sur la dépense qui n’est pas déductible pour le
redevable légal. Il est un élément du coût de revient inclus dans la base de calcul de la taxe sur la
valeur ajoutée. Il ne peut être déductible, encore moins refacturé de manière explicite aux clients.
Étant devenu un élément du coût de revient, il est automatiquement répercuté au consommateur
final. Par exemple, une entreprise commerciale qui paye le droit d’accises sur une marchandise
au moment de l’achat ne doit pas calcul le droit d’accises au moment de la vente de ce bien.
Mais, la dépenses initiale relative au droit d’accises est incorporée dans le coût de revient du bien
revendu.
Application
Le 15 avril N, l’entreprise commerciale TOTO SA a acheté des bijoux de luxe au prix hors taxe
de 3 000 000 FCFA. Les frais de transport sur achat s’élèvent à 200 000 FCFA hors taxe. La
marge bénéficiaire de ces bijoux est de 30 % du coût de revient. Cette entreprise est assujettie au
régime d’imposition du réel.
Travail à faire :
1. Déterminer le montant du droit d’accises de ces bijoux.
2. Déterminer le montant de la TVA récupérable sur achat et le prix d’achat toute taxe
comprise (PATTC).
3. Déterminer le coût de revient (CR), le prix de vente hors taxe (PVHT) et prix de vente
toute taxe comprise (PVTTC) de ces bijoux.
Solution
1. Montant du droit d’accises (DA)
DA = 3 000 000 x 25% = 750 000 FCFA

67
2. TVA récupérable et prix d’achat TTC
TVA récupérable = (3 000 000 + 750 000) x 19,25% = 721 875 FCFA
PATTC = 3 000 000 + 750 000 + 721 875 = 4 471 875 FCFA
3. Coût de revient, prix de vente HT et prix de vente TTC
CR = 3 000 000 + 750 000 + 200 000 = 3 950 000 FCFA
PVHT = 3 950 000 + 3 950 000 x 30% = 5 135 000 FCFA
PVTTC = 5 135 000 x 1,1925 = 6 123 486 FCFA

68
TROISIEME PARTIE : L’IMPOT SUR LE REVENU DES
PERSONNES PHYSIQUES
La Taxe Professionnelle et la Surtaxe Progressive ont été fusionnées suite aux réformes fiscales de 2003
en un impôt unique appelé Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP). Cet impôt entré en
vigueur le 1er janvier 2004, qui jusqu’en 2014 était assis sur le revenu net global réalisé par les personnes
physiques professionnelles et salariés, est désormais assis sur le revenu net réalisé sur chaque catégorie de
revenu (art 24-1 du CGI, LF 2015). Les dispositions prévues aux articles 24 et 29 du CGI établissent
clairement que l’IRPP est déterminé pour chaque type de revenus nets catégoriels dont dispose un
contribuable au titre d’une année d’imposition. On comprend alors que l’IRPP n’est plus déterminé sur la
somme des différents revenus catégoriels dont dispose un contribuable au titre d’un exercice fiscal, mais
sur chaque revenu net catégoriel. La loi distingue six catégories de revenus des personnes physiques :
 Les traitements, salaires, pensions, et rentes viagères ;
 Les revenus de capitaux mobiliers (RCM);
 Les revenus fonciers ;
 Les bénéfices des activités artisanales, industrielles et commerciales (BAIC);
 Les bénéfices des exploitations agricoles (BA) ;
 Les bénéfices des professions non commerciales et assimilées (BNC).
Les différents traitements fiscaux de ces revenus catégoriels sont présentés de la manière suivante :
Chapitre 6 : L’IRPP sur les traitements, salaires pensions et rentes viagères
Chapitre 7: L’IRPP sur les autres revenus catégoriels

69
CHAPITRE VI : L’IRPP SUR LES TRAITEMENTS, SALAIRES,
PENSIONS ET RENTES VIAGERES
La fiscalité de la paie renvoie au calcul des impôts et taxes sur les traitements, salaires, pensions
et rentes viagères. Cette catégorie des revenus des personnes physiques est la plus courante et la
plus complexe dans la liquidation de l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). La
difficulté pour certains de faire une distinction entre les différentes notions évoquées, a amène à
définir de manière sommaire les concepts susmentionnés, avant de plonger dans le processus de
liquidation de l’impôt dû, qui débute par la maîtrise du champ d’application.

SECTION 1 : MAITRISE DES CONCEPTS DE BASE ET LE CHAMP


D’APPLICATION
Cette section permet d’appréhender les notions de base, ainsi que le champ d’application relatif
aux traitements des salaires pensions et rentes viagères.

1. Les notions de base


1.1.Les traitements et salaires
Le salaire peut être défini comme la rémunération allouée à un travailleur par un employeur en
contrepartie d’un travail ou service effectué ou devant être effectué. Pour l’exécution de ce
travail, l’employeur et l’employé sont liés par un contrat de travail, qui peut être écrit ou verbal.
Toutefois, pour les besoins de sécurité de toutes les deux parties (employeur et employé), il est
vivement recommandé un contrat écrit. Le salaire peut prendre des appellations diverses en
fonction de la nature de l’activité, on parle par exemple :
 de traitements lorsqu’il s’agit de la rémunération à laquelle ont droit les fonctionnaires
civils et les agents publics après service effectué ;
 de solde lorsqu’il s’agit de la rémunération versée aux militaires ;
 des appointements lorsqu’il s’agit des cadres supérieurs ;
 de gage lorsqu’il s’agit du personnel domestique.
1.2. La pension
La pension renvoie à une somme d’argent versée à quelqu’un par un organisme ou un particulier
pour subvenir à ses besoins ou l’indemniser. Elle résulte des cotisations versées par le
bénéficiaire au cours d’une période. La Pension pour Vieillesse, Invalidité et Décès (PVID) est la
plus connue. Au Cameroun, elle est versée par un organisme, à savoir la Caisse Nationale de
Prévoyance Sociale (CNPS) sur la base des cotisations versées en périodes d’activités par
l’employeur et l’employé au profit du salarié ou de ses ayants droits en cas de décès.

1.3. La rente viagère

70
La rente viagère est le versement périodique qu’une personne dite le « débirentier » sert, selon le
cas, pendant une période de temps déterminée par le contrat à une autre personne, dite le
« crédirentier ». La rente viagère ne s’éteint pas par la mort civile du propriétaire, son payement
doit être continue durant sa vie naturelle.

2. Champ d’application inhérent aux traitements, salaires, pensions et rentes viagères


Le champ d’application met en exergue les revenus imposables et ceux exonérés.

2.1. Les revenus imposables


Selon l’article 30 du CGI, sont imposables lorsque l’activité rétribuée s’exerce au Cameroun :
 les revenus provenant des traitements, des salaires, indemnités, émoluments, des pensions
et rentes viagères,
 et les gains réalisés par les producteurs d'assurance, les voyageurs-représentants-placiers.
Cet article précise que les pensions et rentes viagères sont réputées perçues au Cameroun lorsque
le débiteur y est établi.
2.2. Les exonérations
L’article 31 du CGI sur les exonérations comporte douze (12) alinéas sur les revenus qui ne sont
pas soumis à l’IRPP. Il s’agit :
 Les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à
l’emploi, dans la mesure où elles sont effectivement utilisées conformément à leur objet
et ne sont pas exagérées ;
 Les allocations ou avantages à caractère familial ;
 Les allocations, indemnités et prestations servies sous quelque forme que ce soit par
l’État, les Collectivités et Établissements publics en vertu des lois et décrets d’assistance
et d’assurance ;
 Les indemnités temporaires, prestations et rentes viagères servies aux victimes
d'accidents du travail ou à leurs ayants droit :
 Les rentes viagères servies en représentation de dommages-intérêts en vertu d’une
condamnation prononcée judiciairement pour la réparation d’un préjudice corporel ayant
entraîné pour la victime une incapacité permanente totale l’obligeant à avoir recours à
l’assistance d’une tierce personne pour effectuer les actes ordinaires de la vie ;
 Le complément forfaitaire de solde servi aux fonctionnaires ;
 Les pensions pour blessures et invalidité accordées aux hommes qui ont servi aux forces
armées ;
 Les bourses d’études ;

71
 Le capital reçu à titre de pension ou d’indemnité pour décès ou en compensation
consolidée pour décès ou blessures ;
 Les majorations de salaires résultant de l’application de l’index de correction servi aux
fonctionnaires et agents de l’État des missions diplomatiques et consulaires en poste à
l’étranger ;
 Les gratifications allouées aux travailleurs à l’occasion de la remise des médailles du
travail par le Ministère chargé du Travail ;
 La quote-part de l’indemnité de licenciement versée à titre de dommages-intérêts en vertu
de la législation sociale à l’exception des sommes destinées à couvrir le préjudice relatif à
la perte du salaire.

SECTION 2 : DETERMINATION DE LA BASE D’IMPOSITION


Si l’article 32 du CGI précise que, pour la détermination de la base d’imposition, il est tenu
compte du montant brut des traitements, indemnités, émoluments, salaires, pensions et rentes
viagères ainsi que de tous les avantages en nature ou en argent accordés aux intéressés. La
circulaire N°001/C/MINFI du 28 décembre 2018, portant instructions relatives à l’exécution des
lois de finances 2019, stipule que « sont compris dans la base de calcul de l’IRPP le traitement
de base, ses accessoires ainsi que les avantages en nature ». Le texte poursuit en soulignant que
le traitement de base correspond au salaire indiciaire et que par accessoires de salaire, il fallait
entendre les indemnités et primes diverses versées aux employés en même temps que le salaire.
Pour déterminer la base d’imposition de l’IRPP, il existe plusieurs étapes. Ces étapes sont
organisées ici autour de deux phases : la première consiste à aller du salaire de base au salaire
brut, et la seconde, à partir du salaire brut pour le salaire imposable mensuel.

1. Du salaire de base au salaire brut mensuel


1.1. Le salaire de base
Le salaire de base est l’élément premier et le plus important dans la détermination de la base
d’imposition du revenu d’un salarié. Il est fixé en fonction de la catégorie, de l’échelon, de la
tâche et de la durée du travail. L’unité de temps peut être l’heure, le jour, la semaine, le mois.

1.2.Le salaire brut mensuel


Le Salaire Brut mensuel
(SBm) représente l’ensemble SBm = Salaire base + RHS + P + I + AF +AN (sous forme
des sommes versé à l’employé d’indemnité en argent)

par l’employeur en
contrepartie d’un travail effectué ou à effectuer.

72
A partir de cette formule, il apparaît que les éléments du salaire brut mensuel sont :
 Le salaire de base (Salaire base) ;
 La rémunération des heures supplémentaires (RHS) ;
 Les primes (P) ;
 Les indemnités (I) ;
 Les allocations familiales (AF) ;
 Les avantages en nature (AN) sous forme d’argent.
1.3. La rémunération des heures supplémentaires
Le Code du Travail à son article 80, alinéa 1, stipule que dans les établissements publics et privés
non agricoles, la durée du travail ne peut excéder 40 heures par semaine. A l’alinéa 2 du même
article, cette limite est fixée à 48 heures par semaine. Selon le décret n°95/677/PM/18-12-1995,
la durée légale de travail au Cameroun est fixée à 40 heures par semaine pour le régime normal
et n’excède pas 56 heures par semaine pour le régime spécial. Pour les employés relevant du
régime spécial, on parle d’heures d’équivalence par rapport au régime normal. Ainsi,
 56 heures de travail par semaine équivalent à 40 heures de travail par semaine pour les
activités de gardiennage, surveillance, service d’incendie, etc.
 54 heures de travail par semaine équivalent à 40 heures de travail par semaine pour le
personnel des hôtels, débits de boissons, domestiques, employés de maison, etc.
 45 heures de travail par semaine équivalent à 40 heures de travail par semaine pour le
personnel des hôpitaux, dispensaires, hospices, cliniques, maison de santé, stations de
services, salons de coiffure, instituts de beauté, buanderie et cuisines.

Pour le régime normal, la durée d’heure de travail normale étant fixée à 40 heures par semaine,
on a une Durée de Travail Mensuel Légal (DML) qui est de 173,33 heures, soit :

Pour le régime spécial, la durée d’heure de travail normale étant limitée à 56 heures par semaine,
on a une durée de travail mensuel légal (DML) qui est de 242,67 heures, soit :

Pour le secteur agricole, la durée de travail légale étant limitée à 48 heures par semaine, on a une
durée mensuelle légale de travail 208 heures, soit :

73
Les heures supplémentaires de travail sont alors les heures effectuées respectivement au-delà des
limites légales fixées ci-dessus.

Les heures supplémentaires sont rémunérées par majoration du taux horaire. Ce taux est
déterminé de la manière suivante :
 Pour le régime normal :
+

Pour le régime spécial de 56 heures par exemple :


+

Les majorations des taux horaires pour le calcul de la rémunération des heures supplémentaires
se fait de la manière suivante :
Tableau 1 : Taux de rémunération des heures supplémentaires
Tranches d’heures supplémentaires Majoration
Heures supplémentaires de jour
Pour les 8 premières heures de 20 % du salaire horaire
Pour les 8 heures suivantes de 30 % du salaire horaire
Pour les heures suivantes y compris celles effectuées les dimanches de 40 % du salaire horaire
Pour les heures effectuées les jours de fêtes légales. de 40 % du salaire horaire
Heures supplémentaires de nuit
Il s’agit des heures effectuées entre 22h et 6h de 50 % du salaire horaire
NB : la limite des heures supplémentaires est fixée à 20 heures par semaine.

Remarque sur les heures supplémentaires les jours de fêtes légales :


Il faut retenir que durant les jours de fêtes légales, que ces fêtes soient civiles ou religieuses, les
employés sont payés normalement sans toutefois travailler. Les employés qui travaillent un jour
de fête légale sont payés double pour cette journée de travail ou pour les heures effectuées ce
jour. Les heures supplémentaires sont interdites les jours de fêtes légales, mais si
exceptionnellement elles étaient effectuées, elles devraient être majorées de 40 %. Il ne faut donc
pas confondre la rémunération des heures supplémentaires effectuées un jour de fête légal et la
rémunération des heures normales de travail effectuées un jour de fête légal.

Jours de fêtes légales au Cameroun :


o Le 1er janvier (jour de l’an) ;
o Le 11 février (fête de la jeunesse) ;
o Le 1er mai (fête du travail) ;
o Le 20 mai (fête nationale) ;
o L’ascension (fête religieuse) ;

74
o Le vendredi saint (fête religieuse) ;
o Le 15 août, l’assomption (fête religieuse) ;
o Le 25 décembre, noël (fête religieuse) ;
o La fête de ramadan (fête religieuse) ;
o La fête du mouton (fête religieuse).
Par ailleurs, il ne faut pas confondre les heures de prolongation aux heures supplémentaires. Il
est certes vrai que les heures de prolongation sont des heures effectuées au-delà de la limite des
heures normales de travail. Elles restent toutefois rémunérées au taux normal, car se rapportent
aux travaux préparatoires ou aux travaux ne pouvant être arrêtés à volonté. D’autre part, aucune
prolongation ne peut excéder une heure par jour.

APPLICATION N°1 :
Au cours du mois de mai 2012 un employé d’une société de la place a effectué 40 heures
supplémentaires de travail repartis selon le tableau de pointage ci-dessous. On note qu’il relève
du régime normal et travaille 8 heures par jour. En plus d’avoir travaillé toute la journée du 20
mai, il a effectué 4 heures supplémentaires ce jour.
Heures
Semaines Observations
supplémentaires
1 10 2h le dimanche
2 20 RAS
3 4 4h le 20 mai 2012
4 6 3h de nuit
TOTAL 40
Travail à faire :
a) Déterminez son taux horaire normal de rémunération sachant que son salaire de base est
fixé à 207 996 FCFA.
b) Présentez le tableau de répartition des heures de travail.
c) Trouvez la rémunération totale des heures supplémentaires.
d) Trouvez sa rémunération totale pour ce mois, salaire de base plus heures
supplémentaires.
Solution
a) Taux horaire = 207 996/ 173,33 = 1 200 FCFA.
Cet employé est payé à 1 200 FCFA l’heure de travail normal.
b) Tableau de répartition des heures de travail pour le mois
Ventilation des heures supplémentaires
Semaines Heures supplémentaires
120% 130% 140% 150% 240%
1 10 8 - 2 - -
2 20 8 8 4 - -
3 4 - - - - 4
4 6 3 - - 3 -
TOTAL 40 19 8 6 3 4

c) Rémunération des heures supplémentaires


75
Heures Nombre
Taux horaires des heures supplémentaires Montants
supplémentaires d’heures

1 200 x 20% + 1200= 1 440


HS à 20% Ou encore 19 27 360
1 200 x 120% = 1 440
1 200 x 30% + 1 200 = 1 560
HS à 30% Ou encore 8 12 480
1 200 x 130% = 1 560
1 200 x 40% + 1 200 = 1 680
HS à 40% Ou encore 6 10 080
1 200 x 140% = 1 680
1 200 x 50% + 1 200 = 1 800
HS à 50% Ou encore 3 5 400
1 200 x 150% = 1 800
1 200 x 40% + 1 200 x 200% = 2 880
HS fête légale Ou encore 4 11 520
1 200 x 240% = 2 880
Total rémunération heures supplémentaires (RHS) 66 840
d) Rémunération totale
Rémunération = Salaire de base + Majoration des heures de travail le jour de fête légal
+ Rémunération des heures supplémentaires
Cet employé ayant effectué 8 heures normales de travail le 20 mai, ces heures seront
payées doublement. Puisqu’une partie de cette rémunération est contenue dans le salaire
de base, on calcul tout simplement celle qu’on doit ajouter, d’où :
Majoration heures travail jour de fête légale = 1 200 x 100% x 8 = 9 600 FCFA.
On obtient alors :
Rémunération totale = 207 996 + 9 600 + 66 840 = 184 436 FCFA.

1.4. Primes et indemnités


La prime est un élément du salaire assis sur le résultat obtenu ou supposé obtenu par le salarié
dans le cadre de ses fonctions. Elle est destinée à encourager les travailleurs dans l’exercice de
leurs fonctions. L’indemnité peut être perçue comme la compensation financière destinée à
réparer un dommage. Relativement au salaire, on parle d’indemnités pour frais professionnels,
car ces indemnités sont accordées aux salariés en compensation des frais qu’ils ont engagés ou
qu’ils sont susceptibles d’engager dans l’exercice de leurs fonctions.

1.5. Les allocations familiales


L’allocation est une prestation en argent servie à une personne pour faire face à un besoin
spécifique. L’allocation familiale est attribuée à un employé dans un but social.

1.6. Les avantages en natures

76
On parle de l’avantage en nature lorsque l’employé profite d’un bien ou d’un service que
l’entreprise a acheté auprès d’un tiers. Les avantages en nature entrent dans le salaire brut si
l’employeur au lieu de payer lui-même le bien ou le service, donne de l’argent à l’employé pour
que celui-ci puisse se procurer ce bien ou service à concurrence du montant qu’il aurait dû
supporter si lui-même effectuait la transaction. L’avantage en nature versé sous forme d’argent
peut avoir un caractère symbolique sans toutefois représenter la valeur réelle du coût du bien ou
service.

2. Du salaire brut au salaire imposable


Une fois le salaire brut mensuel déterminé, il faut calculer le salaire intermédiaire taxable avant
de déterminer le salaire imposable mensuel.

2.1. Le salaire intermédiaire taxable


Pour trouver le salaire imposable, il faut d’abord évaluer les avantages en nature selon la loi.
Pour l’évaluation de ces avantages en nature, la base de calcul est le Salaire Intermédiaire
Taxable mensuel (SIT). Le salaire intermédiaire taxable (SIT) est donc le salaire qui permet
d’évaluer les avantages en nature. Il est égal au salaire brut diminué des indemnités non taxables,
des allocations familiales et des avantages en nature. Sauf une erreur sémantique due à une
confusion entre indemnité et prime, il est généralement admis que toutes les primes sont
taxables. Les indemnités non taxables sont celles-là qui ont un caractère de remboursement de
frais. On retrouve dans cette catégorie, les allocations spéciales destinées à couvrir les frais
inhérents à la fonction ou à l’emploi, à condition qu’elles soient effectivement utilisées
conformément à leur objet et ne soient pas exagérées (article 31, alinéa 1 du CGI). Comme
indemnité non taxable on peut citer :
 l’indemnité de déplacement,
 l’indemnité de représentation,
 l’indemnité de bicyclette.
D’où la formule suivante :

𝑺𝑰𝑻 𝑺𝑩 − 𝑰𝒏𝒅𝒆𝒎𝒏𝒊𝒕 𝒔 𝒏𝒐𝒏 𝒕𝒂𝒙𝒂𝒃𝒍𝒆𝒔


− 𝑨𝑭 − 𝑨𝑵

 Salaire intermédiaire taxable (SIT) ;


 Salaire brut (SB) ;
 Allocations familiales (AF) ;
 Avantage en nature (AN).
2.2. L’évaluation des avantages en nature selon l’administration fiscale

77
Selon l’article 33, alinéa 1 du CGI, l’estimation des avantages en nature est faite selon le barème
ci-dessous appliqué au salaire brut taxable. Cette stipulation ne doit pas être prise à la lettre, car
ce n’est qu’après l’estimation des avantages en nature que l’on trouve le salaire brut taxable.
Pour cela, il semble approprié de parler de salaire intermédiaire taxable comme base d’évaluation
des avantages évoqués dans le CGI. C’est la raison pour laquelle nous soutenions que
l’estimation des avantages en nature est faite selon un barème appliqué au salaire intermédiaire
taxable. Seulement, la circulaire N°001/C/MINFI du 28 décembre 2018, portant instructions
relatives à l’exécution des lois de finances 2019, précise que pour l’évaluation des avantages en
nature mentionnés ci-dessous, la base de calcul est le salaire de base mensuel.
L’estimation des avantages en nature est faite selon le barème ci-dessous :
 Logement : 15 % du salaire de base ;
 Électricité : 4 % du salaire de base ;
 Eau : 2 % du salaire de base ;
 Par domestique : 5 % du salaire de base ;
 Par véhicule : 10 % du salaire de base ;
 Nourriture : 10 % du salaire de base.

L’article 33 du CGI à l’alinéa 2, précise que, toute indemnité en argent représentative


d’avantages en nature doit être comprise dans la base d’imposition dans la limite des taux prévus
ci-dessous, sauf disposition expresse les exonérant. Cette disposition soutien alors que, quel que
soit la forme (en argent ou en nature) des avantages en nature, ces derniers doivent d’abord être
déduits du salaire brut puis réintégrer dans les limites fiscales pour trouver le salaire brut taxable.

Lorsque l’avantage en nature est attribué à un employé sous forme d’argent, la partie à réintégrer
pour le calcul du salaire brut taxable ne doit pas être supérieure aux limites fixées ci-dessus. Par
ailleurs, il existe plusieurs avantages en nature, outre celles énumérées par la loi et dont les taux
sont fixés pour la fraction imposable, tous les autres avantages en nature perçus en numéraires
(espèces) entrent intégralement dans la base d’imposition.

APPLICATION N° 2
Le salaire de base mensuel d’un employé est 500 000 FCFA.
a) Déterminer le montant de l’avantage en nature à intégrer pour l’obtention du salaire brut
taxable sachant qu’il reçoit mensuellement une indemnité de logement de 100 000 FCFA.
b) Déterminer le montant de l’avantage en nature à intégrer pour l’obtention du salaire brut
taxable sachant qu’il reçoit mensuellement une indemnité de logement de 65 000 FCFA.
SOLUTION

78
Estimation de l’avantage en nature:
Limite ou plafond fiscal pour le logement : SBase x 15% = 500 000 x 15 % = 75 000 FCFA.
a) Le montant à intégrer est 75 000 FCFA car l’indemnité reçue par cet employé est de
100 000 FCFA et donc supérieure à au plafond fiscal.
b) Le montant à intégrer est 65 000 FCFA car l’indemnité reçue par cet employé est
inférieur au plafond fiscal.
2.3. Le salaire brut taxable
Le salaire brut taxable mensuel (SBTm) encore appelé salaire imposable mensuel, est la base
mensuelle de calcul de l’IRPP. De manière numérique, le salaire imposable est le salaire
intermédiaire taxable auquel sont ajoutés les avantages en nature évalués selon le fisc.
+ ( )
APPLICATION N°3
Votre ami vient de signer un contrat d’embauche auprès d’une compagnie de la ville de Douala.
Sur la base des informations contenues dans son contrat, il aimerait connaître le montant de son
salaire imposable dont les éléments sont les suivants :
 Salaire de base : 300 000 FCFA ;
 Prime transport : 30 000 FCFA ;
 Prime de rendement : 50 000 FCFA ;
 Indemnité de déplacement : 40 000 FCFA ;
 Indemnité d’entretien véhicule : 120 000 FCFA ;
 Indemnité de logement : 100 000 FCFA ;
 Un domestique.
SOLUTION
Il faut d’abord déterminer le salaire brut, puis le salaire intermédiaire, ensuite évaluer les
avantages en nature et enfin déterminer le salaire imposable.
ELEMENTS MONTANTS
Salaire de base 300 000
Prime transport 30 000
Prime de rendement 50 000
Indemnité de déplacement 40 000
Indemnité d’entretien véhicule 120 000
Indemnité de logement 100 000
SALAIRE BRUT 640 000
Indemnité de déplacement -40 000
Indemnité de logement -100 000
SALAIRE INTERMEDIAIRE TAXABLE 500 000
Avantages en nature
Logement : 300 000 x 15%=45 000<100 000 45 000
Domestique : 300 000 x 5%= 15 000 15 000
Rémunération des avantages en nature 60 000
SBTm (500 000 + 60 000) 560 000
Remarque : l’impact des avantages en nature sur le salaire brut taxable

79
Lorsqu’un employé bénéficie d’un avantage en nature et ne le reçoit pas sous forme d’argent, il
peut arriver que le montant de la charge effective payée par l’entreprise soit inférieur à la
fraction de cet avantage incorporée dans son salaire pour le calcul de la base d’imposition. Cela
a pour conséquence, l’augmentation du montant de l’impôt à payer. Dans cette situation,
l’employé aurait avantage à demander à son employeur de lui verser en espèces lesdits frais.

APPLICATION N° 4
Monsieur TOTO Jean est employé d’une entreprise industrielle située à Yaoundé. Son salaire des
heures normales est de 600 000 FCFA par mois. Pour le mois de mars 2014, la rémunération des
heures supplémentaire s’élève à 100 000 FCFA et son indemnité de déplacement est de 150 000
FCFA. Il bénéficie des avantages suivants :
 La société verse annuellement au bailleur de M. TOTO, une somme de 1 800 000 FCFA,
à raison de 150 000 FCFA par mois.
 M. TOTO est nourri par la société. Pour le mois de mars 2014, elle a réglé une facture de
80 000 FCFA pour les produits alimentaires consommés ce dernier.
 Deux domestiques affectés à M. TOTO sont payés 38 000 FCFA par mois chacun par la
société.
 La facture d’électricité consommée par M. TOTO d’un montant de 15 000 FCFA est
prise en charge par l’entreprise.
 La facture d’eau consommée par M. TOTO d’un montant de 10 000 FCFA est prise en
charge par la société.
 Par ailleurs, il dispose d’un véhicule de fonction. Chaque mois, il reçoit en espèces une
indemnité de carburant de 20 000 FCFA.
Travail à faire :
1. Évaluer les avantages en nature selon le fisc.
2. Déterminer son salaire brut taxable et Conclure.

SECTION 3 : CALCUL DE L’IRPP SUR SALAIRE


Le salaire imposable ou salaire brut taxable étant déterminé à la section précédente, on peut alors
calculer le montant de l’impôt. L’IRPP dû par un salarié est retenu à la source par l’employeur
lors de chaque paiement mensuel sur le salaire imposable. L’impôt mensuel reversé au fisc peut
être un acompte ou le montant normalement dû.

1. Calcul du montant de l’IRPP proprement dit sur salaire


L’impôt sur le revenu des personnes physiques est dû en fin d’exercice. Il doit être acquitté au
plus tard le 15 mars de chaque année, déduction faite des acomptes et retenues à la source opérés
au cours de l’exercice. Sous réserve des conventions internationales, l’IRPP est calculé par
application du barème ci-après sur le revenu net global annuel imposable (RNGAI). Pour le
calcul de l’impôt, le revenu global net annuel imposable est arrondi au millier de francs inférieur:

80
Tableau 6: Barème de calcul de l’IRPP
Revenu net global imposable (RNGAI) Taux
De 0 à 2 000 000 FCFA 10 %
De 2 000 001 à 3 000 000 FCFA 15 %
De 3 000 001 à 5 000 000 FCFA 25 %
Plus de 5 000 000 FCFA 35 %

Remarques : L’article 34 du CGI stipule que le montant net du revenu imposable est déterminé
en déduisant du montant brut des sommes payées et des avantages en nature ou en argent
accordés, les frais professionnels calculés forfaitairement au taux de 30 %, ainsi que les
cotisations versées à l’Etat, à la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) au titre de la
retraite obligatoire. Pour le calcul de l’IRPP, ce revenu est ramené à l’année, puis déduit d’un
abattement forfaitaire de 500 000 FCFA (art 29 du CGI).

Le montant brut dont il est question dans cette disposition est le salaire brut taxable encore
appelé salaire imposable. Par cotisations versées à l’État, il faut entendre la contribution au
Crédit Foncier du Cameroun (CFC) et la redevance audiovisuelle au profit de la CRTV. Dans
une moindre mesure on peut ajouter la taxe de développement local (TDL) au profit des
communautés territoriales décentralisées. D’où la formule suivantes :
𝑹𝑵𝑮𝑨𝑰 (𝑺𝑩𝑻 − 𝑺𝑩𝑻 𝟑𝟎 − 𝑺𝑩𝑻 𝟏 − 𝑺𝑪 𝟒𝟐 − 𝑻𝑫𝑳 − 𝑹𝑨𝑽) 𝟏𝟐 − 𝟓𝟎𝟎 𝟎𝟎𝟎

Avec:
 Salaire brut taxable mensuel (SBT) encore appelé salaire imposable mensuel ;
 La taxe de développement local (TDL) ;
 La redevance audiovisuelle (RAV).

2. Les retenues parafiscales


Les retenues parafiscales sont des contributions versées au profit d’organismes publics dans un
intérêt économique ou social. Les retenues parafiscales qui viennent en déduction du salaire brut
taxable pour le calcul de l’impôt sont : la contribution au Crédit Foncier du Cameroun (CFC), la
redevance audiovisuelle (RAV) et la TDL. Outre les retenues salariales, on distingue aussi les
charges parafiscales patronales, qui, elles, ne viennent pas en déduction du salaire de l’employé,
mais sont supportées par l’employeur. Il s’agit notamment de la contribution au CFC, de la
contribution au FNE.

2.1.La contribution au CFCF


Relativement à cette contribution, on distingue la part salariale et la part patronale.
 La contribution au Crédit Foncier du Cameroun part salariale (CFCS) représente 1% du
salaire brut taxable mensuel (SBT x 1 %).

81
 La contribution au Crédit Foncier du Cameroun part patronale (CFCP) représente 1,5%
du salaire brut mensuel (SBm x 1 %) (circulaire n°001/C/MINFI du 28 décembre 2018).

2.2.La redevance audiovisuelle


La contribution à la redevance audiovisuelle (RAV) est fixée suivant le barème ci-dessous :
Tableau 3: barème de la redevance audiovisuelle
Salaire brut mensuel Montant RAV
De 0 à 50 000 FCFA 0
De 50 001 à 100 000 FCFA 750
De 100 001 à 200 000 FCFA 1 950
De 200 001 à 300 000 FCFA 3 250
De 300 001 à 400 000 FCFA 4 550
De 400 001 à 500 000 FCFA 5 850
De 500 001 à 600 000 FCFA 7 150
De 600 001 à 700 000 FCFA 8 450
De 700 001 à 800 000 FCFA 9 750
De 800 001 à 900 000 FCFA 11 050
De 900 001 à 1 000 000 FCFA 12 350
Au- dessus de 1 000 000 FCFA 13 00

2.3.La contribution au FNE


La contribution au Fonds national de l’emploi est essentiellement supportée par l’employeur. Sa
base de calcul est le salaire brut mensuel versé à l’employé, son taux est de 1%.
Contribution FNE = SBm × 1%

2.4. La taxe de développement local


La taxe de développement local est une contribution au profit des collectivités territoriales
décentralisées en contrepartie des prestations rendues aux populations, elle ne relève donc pas de
la parafiscalité, encore moins des retenues sociales. La Taxe de Développement Local (TDL) est
fixée en fonction du salaire de base mensuel. Elle varie en fonction des collectivités territoriales
décentralisées sans pour autant dépasser les limites fixées dans le tableau ci-dessous :
Tableau 4 : barème de la taxe de développement local

Salaire de base mensuel TDL par an


Compris entre 62 000 – 75 000 3 000 FCFA
75 001 – 100 000 6 000 FCFA
100 001 – 125 000 9 000 FCFA
125 001 – 150 000 12 000 FCFA
150 001 – 200 000 15 000 FCFA
200 001 – 250 000 18 000 FCFA
250 001 – 300 000 24 000 FCFA
300 001 – 500 000 27 000 FCFA
Supérieur à 500 000 30 00 FCFA

82
2.5. Les retenues sociales
Ce sont celles qui concernent la contribution versées à la Caisse Nationale de Prévoyance
Sociale (CNPS) au titre des frais de Pension pour Vieillesse, Invalidité et Décès (PVID) et la
cotisation syndicale pour les salariés syndiqués. Il faut souligner que cette dernière n’est pas
prise en compte dans le calcul du revenu net annuel imposable. On distingue également les
charges sociales patronales. Les cotisations à la CNPS ont pour base de calcul le salaire
cotisable. Ce salaire est plafonné à 750 000 FCFA par mois pour le calcul des charges sociales
salariales et charges sociales patronales à l’exception des allocations pour accident de travail et
maladies professionnelles où aucune limite n’est établie. Le salaire cotisable est déterminé de la
manière suivante :
− − + ( )
 Salaire cotisable (SC) ;
 Quelques primes (QP) ;
 Quelques indemnités (QI) ;
 Avantage en nature (AN).
Il faut retenir que les allocations familiales entrent dans l’assiette des cotisations de la CNPS
alors qu’elles sont exclues de l’assiette de l’IRPP.
L’estimation des avantages en nature selon la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale :
Pour le calcul du salaire des cotisations à la CNPS, les avantages en nature sont retenus pour leur
montant réel à l’exception du logement et de la nourriture.
 Pour le logement : la fraction intégrée pour le calcul du salaire de cotisation est une fois
le salaire horaire de base de la première catégorie, premier échelon multiplié par le
nombre de jours de travail. Pour le régime normal de 40 heures par semaine, on a :

 Pour la nourriture : la fraction intégrée pour le calcul du salaire cotisable est 2,5 fois le
salaire horaire de base de la première catégorie, premier échelon multiplié par le nombre
de jours de travail. Pour le régime normal de 40 heures par semaine, on a :

N.B : La détermination du nombre de jours de travail dépend du secteur d’activité. On aura par
exemple 20 jours de travail par mois pour un employé qui travail 5 jours par semaine et
supposant qu’un mois à 4 semaines. Pour le calcul du salaire des cotisations à la CNPS, les
indemnités en espèces représentatives d’avantages en nature versés à l’employé sont retenues
pour leur valeur totale ou intégrale.
83
2.6.Les charges sociales salariales
La cotisation sociale supportée par l’employé au profit de la CNPS est la PVID. La base de
calcul de cette dernière est le salaire cotisable plafonné à 750 000 FCFA par mois. A ce salaire,
est appliqué un taux de 4,2 % pour déterminer le montant de la retenue sociale au titre de la
PVID, d’où :

2.7. Les charges sociales patronales


Elles sont résumées dans le tableau ci-dessous.
LES CHARGES SOCIALES PATRONALES
Désignations Base d’imposition Taux
Pension vieillesse invalidité décès (PVID) Salaire cotisable CNPS plafonné à 4,2 %
750 000FCFA par mois
Prestations familiales Salaire cotisable CNPS plafonné à
- Régime général 750 000FCFA par mois 7%
- Régime agricole 5,65 %
- Régime enseignant 3,7 %
Accident de travail et de maladie professionnelle Salaire cotisable CNPS sans limitation
- Groupe A : Risque faible
- Groupe B : Risque moyen 1,75 %
- Groupe C : Risque élevé 2,5 %
5 %

2.8. La cotisation syndicale


La cotisation syndicale est la contribution que l’employé verse à son syndicat. La base de calcul
de cette cotisation est le salaire de base et le taux est de 1%. Cette cotisation syndicale
n’influence en rien le calcul de l’IRPP. Autrement dit, elle ne vient pas en déduction pour le
calcul du revenu net annuel imposable.

APPLICATION N° 6
Déterminer les salaires cotisables respectifs des employés suivants :
 M. Pouatea un salaire de base de 100 000 FCFA, il reçoit mensuellement une indemnité
de logement de 50 000 FCFA.
 M. Lom a un salaire de base de 100 000 FCFA, il est logé par l’entreprise.
Ces employés relèvent du régime normal. Par ailleurs, le salaire de base mensuel de la première
catégorie, échelon A de leur secteur d’activité est de 36 000 FCFA. Le nombre de jours de
travail par mois est 20.

84
Pour une maîtrise de l’analyse Éléments Assiette IRPP Assiette CNPS
de quelques primes et PRIMES
 De transport 100% 0%
indemnités relativement aux  De rendement 100% 100%
 D’ancienneté 100% 100%
calculs de l’IRPP et des  D’assiduité 100% 100%
cotisations sociales, nous  De responsabilité 100% 100%
 De salissure 100% 0%
proposons le tableau ci-  D’outillage 100% 0%
 De technicité 100% 100%
dessous extrait de Dobill  De panier de nuit 100% 0%
(2008) que nous avons ajusté.  De bilan 100% 100%
 De sécurité/risque 100% 0%
Dans ce tableau, 100 % INDEMNITES
 De déplacement 0% 0%
signifie que la prime ou
 De lait 100% 0%
l’indemnité entre totalement  De bicyclette 0% 0%
 De représentation 0% 0%
dans la base de calcul, alors  De préavis 100% 100%
 De congés 100% 100%
que, 0 % signifie qu’elle
 De sujétion 100% 100%
n’entre pas.  De 13e et 14e mois 100% 100%

Tableau 5: Liste de quelques primes et indemnités imputables


Source : Dobill M. (2008)
APPLICATION N° 7
Déterminer le revenu net mensuel de M. Tchama ouvrier qualifié de la STCOM SA sachant que
les éléments de son salaire sont les suivants :
 Salaire de base : 100 000 FCFA ;
 Prime de salissure : 15 000 FCFA ;
 Prime de rendement : 20 000 FCFA ;
 Prime d’ancienneté : 15 000 FCFA.
APPLICATION N° 8
Les éléments du salaire de M. Matio directeur commercial de la STCOM SA sont les suivants :
 Salaire de base : 800 000 FCFA ;
 Prime de transport : 250 000 FCFA ;
 Prime de responsabilité : 25 000 FCFA ;
 Prime de rendement : 120 000 FCFA ;
 Indemnité de sujétion : 100 000 FCFA ;
 Avantages en nature : logement, véhicule de fonction,
Travail à faire : déterminer son salaire net mensuel à percevoir.

85
SECTION 4 : LES MODALITES DE PERCEPTION ET LES CHARGES
PATRONALES
1. Les modalités de perception

1.1. Pour les employés du secteur public et du secteur privé

L’impôt dû par les salariés du secteur public et du secteur privé est retenu à la source par
l’employeur lors de chaque paiement des sommes imposables, mention en est faite sur la fiche de
paie remise au salarié. Par ailleurs, les employeurs sont dispensés de l’exécution des retenues
sur les salaires des employés percevant moins de 62 000 francs CFA de salaire brut taxable par
mois. Chaque versement est effectué à l'aide d'un bulletin de versement tiré du Document
d'Information sur le Personnel Employé (DIPE), fourni par l'Administration. L’IRPP retenu à la
source doit être reversé au plus tard le 15 du mois suivant à la recette des impôts du siège de
l’établissement de l’employeur. Toutefois, les revenus n’ayant pas fait l’objet desdites
retenues doivent être déclarés et l’impôt acquitté au plus tard le 15 mars de chaque
année.

Les employeurs exploitant plusieurs établissements sont autorisés à effectuer les versements
selon leur gré, soit séparément par établissement à la caisse du Receveur des Impôt du
lieu de leur situation, soit globalement à la caisse du Receveur des Impôts du lieu de leur Siège
social. Dans le cas où le versement est global, mention annexe doit être faite du détail des
retenues afférentes à chaque établissement.

1.2.Pour les personnels locaux des organisations internationales et missions diplomatiques

Les personnels locaux des organisations internationales et des missions diplomatiques et


consulaires souscrivent directement leurs déclarations d’impôt sur le revenu auprès du centre
des impôts territorialement compétent. A cet effet, l’administration fiscale fournit aux
intéressés les imprimés correspondants. De même, ces personnels locaux sont tenus de
souscrire, au plus tard le 15 mars de chaque année au Centre des Impôts du lieu d’imposition,
une déclaration détaillée des revenus dont ils ont disposé au cours de l’année écoulée, sur un
imprimé fourni par l’administration fiscale.

86
CHAPITRE VII : L’IRPP SUR LES AUTRES REVENUS
CATEGORIELS
Seront abordés ici, l’IRPP sur les revenus fonciers et l’impôt sur les revenus des capitaux
mobiliers. L’IRPP sur les BAIC, BA et BNC sera abordé en deuxième année.

SECTION 1 : L’IRPP SUR LES REVENUS FONCIERS


Les revenus fonciers sont les revenus provenant de l’exploitation des immeubles bâtis et non
bâtis.

1. Revenus imposables et base d’imposition


1.1.Revenus imposables
Sont compris dans la catégorie des revenus fonciers, lorsqu’ils ne sont pas inclus dans les
bénéfices d’une entreprise industrielle, commerciale ou artisanale, d’une exploitation agricole ou
d’une profession non commerciale :
 Les revenus provenant de la location des immeubles bâtis et non bâtis sis au Cameroun ;
 Les plus-values réalisées par les personnes physiques sur les immeubles bâtis ou non
bâtis acquis à titre onéreux ou gratuit ;
 Les parts d’intérêts des membres des sociétés civiles immobilières n’ayant pas opté pour
l’impôt sur les sociétés.

1.2.Exonérations
Ne sont pas soumis à l’impôt sur le revenu des personnes physiques, les revenus des immeubles
appartenant à l’État et aux collectivités territoriales décentralisées.
1.3. Détermination de la base d’imposition
Avant de procéder au calcul de la base d’imposition en cas d’un résultat bénéficiaire, il important
de souligner que lorsque la détermination de la base imposable telle que définie ci-dessous
aboutit à la constatation d'un déficit, celui-ci est imputable sur les revenus fonciers des quatre
exercices suivants.
1.3.1. Base d’imposition dans le cas où les charges engagées sont justifiées
Le revenu net imposable est égal à la différence entre le montant du revenu brut effectivement
encaissé et le total des charges de la propriété admises en déduction.
Pour la détermination du revenu foncier brut, il faut tenir compte non seulement du montant des
loyers mais aussi de tous les autres revenus obtenus par l’existence de l’immeuble. Ces derniers
sont qualifiés de revenus fonciers accessoires, on retrouve par exemple les revenus issus de la
pose d’antennes radios ou des opérateurs économiques sur le toit de l’immeuble, des affiches

87
publicitaires sur les murs de l’immeuble, etc. Pour ce qui est des charges admises en déduction
ou charges fiscalement déductibles, on peut citer :
 Les frais d’entretien et de réparation de l’immeuble ;
 Les frais de rémunération du concierge et des gardiens ou veilleurs de nuit ;
 Les frais d’assurance ;
 Les dotations aux amortissements de l’immeuble ;
 Les frais financiers. Ce sont les intérêts sur l’emprunt contracté pour l’acquisition ou la
construction de l’immeuble, et même pour l’entretien de l’immeuble ;
 Etc.
La loi de finances pour l’exercice 2015, supprime l’abattement unique de 500 000 FCFA dans le
calcul de l’IRPP à l’exception des traitements salaires pensions et rentes viagères. D’où la
formule :

RFNAI : est le revenu foncier net annuel imposable ;
RFBA : le revenu foncier brut annuel ;
CD : les charges fiscalement déductibles.

1.3.2. Base d’imposition dans le cas où les charges engagées ne sont pas justifiées
En l’absence de toute justification des frais réels engagés, les charges de la propriété déductibles
pour la détermination du revenu net sont fixées forfaitairement à 30 % du revenu brut. D’où la
formule suivante :

1.3.3. Base d’imposition en cas de cession d’immeuble
Pour déterminer le montant de l’impôt dû en cas cession ou vente des immeubles, il faut d’abord
trouver le résultat sur cession. Ce résultat sur cession peut être une moins-value ou une plus-
value. La plus-value imposable précisée dans le champ d’application est égale à la différence
entre le prix déclaré par les parties et la valeur du bien à la dernière mutation. La valeur du bien à
la dernière mutation comprend, le cas échéant, les frais de construction et/ou de transformation
de l'immeuble dûment justifiés.
Pour la détermination de la base imposable de la plus-value, il est tenu compte, comme charges
déductibles :
 Les frais réels afférents à la dernière mutation, lorsque ceux-ci avait été faite à titre
onéreux,
 Les frais réels afférents à la dernière mutation, non compris les droits d'enregistrement,
lorsque cette mutation a été faite à titre gratuit.
88
Le résultat sur cession qui peut être une plus-value ou une moins-value s’obtient de la manière
suivante :
− −
Avec : −
 RC : Résultat sur cession ;
 PC : Prix ou valeur de cession ;
 VNC : Valeur nette comptable ;
 FC : Frais sur cession.

2. CALCUL DU MONTANT DE L’IMPOT DÛ ET MODALITES DE PERCEPTION


Le montant de l’impôt dû au titre des revenus fonciers se détermine en fin d’exercice, déduction
faite des précomptes et acomptes d’impôt payés tout au long de l’année.
2.1. Le précompte sur loyer
Le précompte d’impôt sur loyer est la retenue à la source sur loyer. Cette retenue d’impôt à la
source sur les revenus fonciers est exclusivement effectuée par :
 les administrations et établissements publics,
 les personnes morales et les entreprises individuelles soumises au régime du réel et au du
régime simplifié.
La loi de finances pour l’exercice 2015 fixe le taux du précompte sur loyer à 15 % des revenus
bruts mensuels.

Les loyers versés aux entreprises du régime du réel et relevant exclusivement des unités de
gestion spécialisées ne subissent pas ladite retenue. Il faut souligner que la retenue est effectuée
par la personne qui paie les loyers, à charge pour elle de reverser le montant de ladite retenue au
centre des impôts du lieu de situation de l’immeuble, au plus tard le 15 du mois qui suit le
paiement effectif du loyer.
2.2. L’acompte d’impôt sur loyer
Les contribuables bénéficiaires des revenus fonciers qui ne subissent pas la retenue à la source
sur loyer sont tenus de payer sur déclaration, au plus tard le 15 du mois qui suit la fin de chaque
trimestre de l’exercice fiscal, un acompte d’impôt sur le revenu des personnes physiques fixé à 5
% du loyer effectivement perçu.

Pour l’application de cette formule, RFB traduit le revenu foncier brut trimestriel effectivement
perçu. Par cette disposition, il faut comprendre le contribuable ne déclare et paye l’impôt que sur
la base du revenu effectivement perçu et non sur le montant du loyer fixé contractuellement.
89
2.3. Le prélèvement libératoire
Les plus-values sur cession d’immeubles (immeuble bâtis et immeuble non bâtis) font l’objet
d’un prélèvement libératoire au taux de 5% (LF 2019, Art 90 du CGI). Ce prélèvement est
effectué par le notaire pour le compte du vendeur. Autrement dit, il constitue un précompte
d’impôt à faire valoir par le vendeur. Cet impôt doit être reversé par le notaire avant la formalité
de l’enregistrement à l’aide d’un imprimé fourni par l’administration fiscale.
2.4. Liquidation du montant de l’impôt dû en fin d’exercice
Pour le calcul de l’impôt sur les revenus fonciers, la base d’imposition est arrondie au millier de
francs inférieur. La loi de finances pour l’exercice 2015 apporte une profonde restructuration en
matière de calcul de l’IRPP sur les revenus foncier. Désormais le taux de l’IRPP applicable sur le
revenu foncier est de 30 % en principal (art 69, 2 du CGI). Ce taux est majoré de 10 % au titre
des centimes additionnels communaux, ce qui donne un taux global de 33 %. D’où :

IRPP brut = IRPP principal + CAC sur IRPP principal


En d’autres termes

En tenant compte des acomptes et retenues à la source, le montant de l’impôt à payer (ou impôt
dû) par le contribuable en fin d’exercice s’obtient de la manière suivante :
− −

APPLICATION N°1
Madame Charlène MBAN est propriétaire d’un immeuble bâtis situé dans la ville de Yaoundé.
Cet immeuble possède six appartements, les loyers sont payés le 30 de chaque mois.
 L’appartement n°1 est loué à l’entreprise PETRAM SA assujettie au régime d’imposition
du réel. Montant mensuel brut du loyer 250 000 FCFA.
 L’appartement n°2 a pour locataire une entreprise à capitaux publics. Montant mensuel
brut du loyer 250 000 FCFA.
 L’appartement n°3 a pour locataire l’entreprise YIN Sarl assujettie au régime
d’imposition du simplifié. Montant mensuel brut du loyer 200 000 FCFA.
 L’appartement n°4 a pour locataire madame Nkono Lucie qui exerce en ses lieux sa
profession de coiffeuse. Elle est soumise au régime d’imposition du simplifié. Montant
mensuel brut du loyer 175 000 FCFA

90
 L’appartement n°5 est habité par monsieur MEYINGO et sa famille. Montant mensuel du
loyer 175 000 FCFA.
 L’appartement n°6 est occupé par l’établissement SIMBA, entreprise individuelle
soumise au régime de l’impôt libératoire. Montant mensuel brut du loyer 175 000 FCFA.
Par ailleurs, elle a cédée au cours de l’année un immeuble bâtis situé au quartier Fouda à
Yaoundé à 300 000 000 FCFA. Elle avait acquis cet immeuble il ya cinq ans, mutation à titre
onéreux d’une valeur de 100 000 000 FCFA. Pour l’acquisition de cet immeuble, les frais
notariés s’élevaient 3 000 000 FCFA et les droits d’enregistrement à 8 000 000 FCFA. Suite à
l’acquisition de cet immeuble, elle a effectué des travaux d’aménagement dûment justifiés de
11 000 000 FCFA. Pour la cession de cet immeuble au cours de l’année, l’agent immobilier a
perçu 10 % du prix de cession.
Travail à faire :
1. Quel est le montant des précomptes retenus à la source pour le mois de mars N ?
2. Quel est le montant des acomptes sur loyer au 31 mars N ?
3. Quel est le montant du prélèvement libératoire ?
4. Déterminer le revenu annuel imposable suivant les hypothèses suivantes : première
hypothèse, les frais d’entretien et de gestion de cet immeuble pour l’exercice s’élèvent à
6 500 000 FCFA ; deuxième hypothèse, aucun document ne justifie les charges réelles
engagées. Madame Charlène Mban n’a pas une autre source de revenu.
5. Déterminer le montant net de l’impôt sur les revenus à payer par madame Charlène
Mban suivant la première hypothèse.
SOLUTION
1. Le précompte sur loyer est retenu par la personne qui effectue le paiement, de ce fait, le
total des précomptes retenus est :
Précompte retenu par PETRAM SA : 250 000 × 10% = 25 000
Précompte retenu par Établissement public : 250 000 × 10% = 25 000
Précompte retenu par YIN Sarl : 200 000 × 10% = 20 000
Précompte retenu par Madame Nkono : 175 000 × 10% = 17 500
Total précompte retenu sur loyer madame Charlène = 87 500
2. La déclaration et le paiement de l’acompte sont trimestriels et sont effectués par le
bénéficiaire des revenus. Le calcul prend en compte les mois de janvier, février et mars.
Acompte sur loyer monsieur Meyingo : 175 000 × 5% × 3 = 26 250
Acompte sur loyer Ets SIMBA : 175 000 × 5% × 3 = 26 250
Total acompte du premier trimestre à verser par Charlène = 52 500

91
3. Montant du prélèvement libératoire.
Il faut d’abord trouver la plus-value sur cession (P/C)
Prix de cession : 300 000 000
Valeur de l’immeuble à la dernière mutation : - 100 000 000
Frais du notaire : - 3 000 000
Droits d’enregistrement : - 8 000 000
Travaux d’aménagement : - 11 000 000
Commissions 10% : - 30 000 000
Plus-value sur cession (P/C) : 148 000 000
Prélèvement libératoire = P/C ×10% = 148 000 000 ×10% = 14 800 000 FCFA
4. Montant du revenu annuel imposable (RAI).
Première hypothèse : Les charges réelles engagées sont justifiées
Revenu annuel brut = (250 000 × 2 + 200 000 + 175 00 × 3) × 12 = 14 700 000 FCFA
RFNAI = 14 700 000 – 6 500 000 + 148 000 000 = 156 200 000 FCFA
Deuxième hypothèse : les charges réelles ne sont pas précisées ou déclarées
Revenu annuel brut = 14 700 000 FCFA
Estimation des charges engagées : 14 700 000 × 30% = 4 410 000 FCFA
RFNAI = 14 700 000 – 4 410 000 + 148 000 000 = 158 290 000 FCFA
5. Montant de l’impôt dû par madame Charlène au titre de l’exercice N en supposant que
les charges réelles engagées sont justifiées.
IRPP Brut = 156 200 000 × 33% =51 546 000 FCFA
IRPP dû = 51 546 000 – 87 500 × 12 – 52 500 × 4 – 14 800 000 = 35 486 000 FCFA

SECTION 2 : L’IMPOT SUR LES REVENUS DES CAPITAUX


MOBILIERS
L’impôt sur les revenus des capitaux mobiliers abrégé IRCM n’est pas un impôt isolé ou à part
entière, c’est tout simplement l’IRPP sur les revenus des capitaux mobiliers. Autrement dit,
l’IRCM est l’IRPP, mais sur les revenus générés par les capitaux mobiliers. Il ressort des articles
35 à 43 du CGI que par capitaux mobiliers, il faut entendre : les actions, parts sociales,
obligations, dépôts en comptes courants, dépôts des comptes d’épargne, titres d’emprunts
négociables émis par l’Etat ou non, bons de caisse, créances, dépôts et cautionnement, etc. Le
présent chapitre se focalise sur la manière dont on calcule l’IRPP sur les revenus générés par ces
capitaux mobiliers. Le champ d’application permet de poser les bases de cette analyse.

92
1. Champ d’application
Cette section indique les revenus imposables et les revenus exonérés pour le calcul de l’impôt sur
les revenus des personnes physique au titre des revenus de capitaux mobiliers.

1.1. Les revenus imposables


L’article 35 du CGI stipule que, sont imposables au titre des revenus de capitaux mobiliers :
 les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés ;
 les revenus des obligations ;
 les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants ;
 les gains réalisés à l’occasion de la cession d’actions, d’obligations et autres parts de
capital ;
 le remboursement des sommes mises à la disposition de l’entreprise par un associé ou
gérant, au titre d’avances ou de prêts, lorsque l’apport ou l’avance consenti à la société a
été effectué en espèces.
1.1.1. Les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés
a) Définitions
L’action et la part sociale sont des titres délivrés respectivement par une société une société
anonyme et une société à responsabilité limitée ou une société de personnes (société en non
collectif, société en commandite simple). L’action ou la part sociale, confère à son détenteur la
propriété d’une partie du capital de l’entreprise avec tous les droits attachés à cette propriété.
Cette action ou part sociale permet à son détenteur, d’une part de participer ou d’intervenir dans
la gestion et d’autre part de retirer un revenu variable en fonction des bénéfices réalisés par la
société. Ce revenu ou produit est appelé dividende.

b) Les revenus imposables selon l’article 36 du CGI


Seuls les revenus distribués au titre des actions, parts sociales et titres assimilés sont imposables.
L’article 36 du CGI précise que tous les bénéfices qui ne demeurent pas investis dans
l’entreprise, sont considérés comme revenus distribués, notamment :
 Tous les produits ou bénéfices qui ne sont pas mis en réserve ou incorporés au capital.
Les bénéfices et réserves capitalisés étant eux-mêmes imposables lorsqu’ils sont
remboursés aux associés, par voie de réduction du capital.
Cette disposition évoque d’une part que la partie du bénéfice qui n’a pas été distribuée, et
donc qui a été affectée au capital n’est pas imposable ; d’autre part pour les opérations de
modification du capital, en ce qui concerne la diminution du capital, la partie du capital
distribuée aux actionnaires ou associés est imposable.

93
 Toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés actionnaires, ou
porteurs de parts et non prélevées sur les bénéfices notamment :
o Sauf preuve contraire, les sommes mises à la disposition des associés directement
ou par personnes ou sociétés interposées à titre d’avances, de prêts ou
d’acomptes, lorsque ces sommes sont remboursées à la personne morale, elles
viennent en déduction des revenus imposables pour la période d’imposition au
cours de laquelle le remboursement est effectivement intervenu ;
o Les sommes ou valeurs attribuées aux porteurs de parts bénéficiaires ou de
fondateur au titre de rachat de ces parts, pour la partie excédant leur valeur initiale;
o Les rémunérations et avantages occultes ;
o Les rémunérations et avantages divers alloués aux associés des sociétés anonymes
ou à responsabilité limitée, et réintégrés dans les bénéfices dans les conditions
prévues à l’article 6 ci-dessus.
 Les rémunérations allouées aux membres des Conseils d’Administration des sociétés
anonymes, à l’exclusion des salaires et des redevances de propriété industrielle.
La loi de finances pour l’exercice 2015 limite cette disposition qui s’étendait encore en
2014 jusqu’aux rémunérations allouées aux membres des conseils d’administration des
établissements publics, des entreprises du secteur public et parapublics à quelque titre que
ce soit.
Sous réserve des conventions internationales, les bénéfices des sociétés n’ayant pas leur domicile
ou leur siège social au Cameroun, sont réputés distribués au titre de chaque exercice à des
personnes n’ayant pas leur domicile ou siège social au Cameroun.

1.1.2. Les revenus des obligations


a) Définitions
L’obligation est un titre de créance représentatif d’un emprunt contracté par une personne morale
pour un montant et une durée déterminés, auprès d’une personne physique ou morale qui l’a
souscrit. L’obligataire qui est le détenteur ou titulaire d’une obligation perçoit un intérêt appelé
revenu. Cet intérêt est soumis l’IRPP.

b) Les revenus imposables selon l’article 40 du CGI


Le CGI à l’article 40, considère comme revenus des obligations :
 les intérêts, arrérages (versements effectués au profit du crédirentier) et tous autres
produits des obligations, effets publics et tous autres titres d’emprunt négociables émis
par les communes et les établissements publics camerounais, les associations de toutes

94
natures et les sociétés, compagnies et entreprises quelconques, financières, industrielles,
commerciales ou civiles camerounaises ;
 les produits, lots et primes de remboursement payés aux porteurs des obligations émises
au Cameroun.
1.1.3. Les revenus des créances, dépôts, cautionnements et comptes courants
a) Définition
La créance est la contrepartie d’une dette, elle se traduit par un droit d’exiger soit la remise d’une
somme d’argent soit l’exécution d’une prestation en nature. Le titulaire d’une créance est le
créancier. S’il ne possède aucune garantie pour le recouvrement de son dû, il est un créancier
chirographaire. S’il possède des garanties réelles pour obtenir le paiement de son dû avant
d’autres créanciers, il est un créancier privilégié.

On parle de dépôt pour traduire les liquidités qu’une personne physique ou morale confie à une
banque. On distingue les dépôts à vue et les dépôts à terme. Les dépôts à vue sont fonds placés
en banque dont le propriétaire dispose à tout moment de la somme correspondante. Les dépôts à
terme sont des fonds que le déposant s’engage à ne pas réclamer à la banque avant un certain
délai. Quel que soit la forme du dépôt, la contrepartie des sommes gardées ou confiées à la
banque produits des intérêts qui sont classés dans la catégorie des revenus des capitaux
mobiliers.

Le cautionnement peut être défini comme une somme d’argent ou valeur déposée en garantie
d’une obligation contractive. C’est pourquoi le CGI parle « des cautionnements en numéraire ».

Le compte courant peut être appréhendé comme un contrat par lequel deux parties qui sont
périodiquement créancières et débitrices réciproques, disposent que les différentes opérations de
règlement soient enregistrées dans un compte indivisible durant un certain délai, seul le solde
étant dû après clôture. Les comptes courants sont domiciliés dans les établissements de crédit.
Un solde créditeur indique que le compte a de l’argent, dans ce cas, la banque verse en principe à
l’autre partie les intérêts créditeurs. Pour cette dernière, ces intérêts perçus sont des revenus
financiers au titre des revenus de capitaux mobiliers.

b) Les revenus imposables selon l’article 41 du CGI


Sont considérés comme revenus des créances, dépôts et cautionnements au titre des revenus de
capitaux mobiliers, lorsqu’ils ne figurent pas dans les recettes provenant de l’exercice d’une
profession industrielle, commerciale, non commerciale, artisanale ou agricole, ou d’une
exploitation minière, les intérêts, arrérages et tous autres produits :

95
 Des créances hypothécaires, privilégiées ou chirographaires, à l’exclusion de celles
représentées par des obligations, effets publics et autres titres d’emprunt négociables
entrant dans les dispositions de l'article 40 CGI ;
 Des dépôts de sommes d’argent à vue ou échéance fixe, quel que soit le dépositaire et
quelle que soit l’affectation du dépôt ;
 Des cautionnements en numéraire ;
 Des comptes courants.
1.1.4. Les gains réalisés sur cession d’actions, d’obligations et autres parts de capital
a) Définition
Les gains réalisés sont les plus-values obtenues sur cession des titres de participation, titres de
placement, les obligations et autres titres hybrides.
− −
Avec :
 Résultat sur cession (RC) ;
 Prix de cession (PC) ;
 Prix d’achat ou prix d’acquisition (PA) ;
 Frais sur cession hors taxes (FC).
Le résultat sur cession peut être une plus-value ou une moins-value. Il est une plus-value s’il est
positif et une moins-value lorsqu’il est négatif. Les prix d’achat et de cession des titres et autres
valeurs mobilières sont généralement hors taxe, seuls les frais sur cession supportent la taxe sur
la valeur ajoutée.

b) Les plus-values imposables selon l’article 42 du CGI


Sont imposables au titre des revenus de capitaux mobiliers, les plus-values nettes globales
réalisées au Cameroun ou à l’étranger, à l’occasion des cessions, même indirectes, d’actions,
d’obligations et autres parts de capital d’entreprises de droit camerounais, y compris les droits
portant sur les ressources naturelles, effectuée par les particuliers et les personnes morales. Les
cessions indirectes d’actions, de parts et d’obligations d’entreprises de droit camerounais
comprennent notamment toute cession réalisée au Cameroun ou à l’étranger, entre deux sociétés
étrangères appartenant au même périmètre de consolidation lorsque l’une des entités de ce
périmètre possède, entièrement ou partiellement, le capital d’une société de droit camerounais.

Par cette disposition, la loi de finances pour l’exercice 2012 a élargi le champ d’application
de l’Impôt sur le Revenu des Capitaux Mobiliers (IRCM) en soumettant expressément les
personnes morales à ce prélèvement en ce qui concerne les plus-values nettes globales qu’elles
réalisent à l’occasion de la cession d’actions, d’obligations et autres parts de capital. Désormais,
96
les plus-values réalisées par les personnes morales, y compris celles domiciliées à l’étranger,
sont passibles de l’IRCM au même titre que celles réalisées par les particuliers, pour la
cession d’actions d’entreprises domiciliées au Cameroun.

La circulaire n° 001/MINFI/DGI/LC/L DU 30 janvier 2012 précisant les modalités d’application


des dispositions fiscales de la loi n°2011/020 du 14 décembre 2011 portant loi de finances de la
République du Cameroun pour l’exercice 2012 précise que les plus-values nettes concernées
par cette disposition sont celles réalisées en dehors du marché boursier de Douala (Douala
Stock Exchange). Cette même circulaire ajoute que l’impôt est dû même lorsque la plus-value
n’est réalisée que de manière occasionnelle, soit directement par la personne morale bénéficiaire
de cette plus-value, soit par l’intermédiaire d’un établissement financier.
Pour les personnes morales, l’IRCM acquitté vient en diminution de l’Impôt sur les Sociétés (IS)
dû au titre de l’exercice fiscal au cours duquel cet impôt a été payé.
1.2. Les exonérations
1.2.1. Les revenus non imposables selon l’article 43 du CGI
Sont affranchis de l’impôt sur le revenu des personnes physiques :
 les intérêts des titres d’emprunts négociables émis par l’État et les collectivités
territoriales décentralisées ;
 les intérêts des comptes d’épargne pour les placements ne dépassant pas 10 millions de
francs ;
 les intérêts des comptes d’épargne logement ;
 les plus-values nettes globales sur cession, dès lors que leur montant est inférieur ou égal
à 500 000 francs CFA ;
 Les intérêts rémunérant les emprunts extérieurs d’une durée au moins égale à sept (07)
ans ;
 les intérêts de bons de caisse. Les bons de caisse sont des titres de créance remis à un
prêteur. Ils sont utilisés généralement par les entreprises et les banques pour se procurer
des moyens de financement à court et moyen terme (échéance de 6 mois à 2 ans). Avant
échéance le prêteur ne peut entrer en possession des sommes qu’il a placées.

1.2.2. Le cas spécifique des actions, parts sociales et autres parts de capital
Parce que les revenus non distribués ne constituent pas des produits imposables au titre de
l’IRCM, l’article 37 du CGI précise que ne sont pas considérés comme revenus distribués et
échappent à l’imposition dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers :
 Les répartitions présentant pour les associés ou actionnaires le caractère de
remboursement d’apports ou de primes d’émission. Toutefois, une répartition n’est
97
réputée présenter ce caractère que si tous les bénéfices et les réserves autres que la
réserve légale ont été auparavant réparties. Ne sont pas considérés comme des apports
pour l’application de cette disposition :
o les réserves incorporées au capital ;
o les sommes incorporées au capital ou aux réserves (primes de fusion) à
l’occasion d’une fusion de sociétés ;
 Les amortissements de tout ou partie de leur capital, parts d’intérêts ou de commandite
effectués par les sociétés concessionnaires de l’État, des communes ou autres
collectivités publiques lorsque ces amortissements sont justifiés par la caducité de tout ou
partie de l’actif social notamment par dépérissement progressif ou par l’obligation de
remise de la concession à l’autorité concédante ;
 Les remboursements consécutifs à la liquidation de la société et portant sur le capital
amorti, à concurrence de la fraction ayant, lors de l’amortissement, supporté au
Cameroun l’impôt sur le revenu des personnes physiques ;
 Les sommes mises à la disposition des associés dès lors qu'elles constituent la
rémunération d'un prêt, d'un service ou d'une fonction et qu'elles sont valablement
comprises dans les charges déductibles pour l'assiette de l’Impôt sur les Sociétés ;
 Les sommes attribuées aux remboursements des actionnaires pour le rachat de leurs
titres par une société d'investissement.
L’article 38 souligne qu’en cas de fusion de sociétés, les attributions gratuites d'actions ou parts
de capital de la société absorbante ou nouvelle aux membres de la société absorbée ne
sont pas considérées comme des attributions imposables au regard de l'article 36 alinéa 2 -b du
CGI1, si la société absorbante ou nouvelle a son siège social au Cameroun.
Lorsqu'une société par actions ou à responsabilité limitée possède soit des actions nominatives
d'une société par actions, soit des parts d'intérêts d'une société à responsabilité limitée,
l'Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques est liquidé sur l'intégralité des dividendes
et autres produits distribués ; mais, dans la mesure où les sommes distribuées au titre d'un
exercice correspondent aux produits desdites participations encaissés au cours d'un même
exercice, l'impôt que ces produits ont supporté est imputé sur le montant de l'impôt dont
la société susvisée est redevable (article 39 du CGI).
Le bénéfice des dispositions qui précèdent est accordé à condition :

1
Article 36 : Sont considérés comme revenus distribués, tous les bénéfices qui ne demeurent pas investis dans
l’entreprise, notamment : alinéa 2 : Toutes les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés actionnaires, ou
porteurs de parts et non prélevées sur les bénéfices notamment : ... b) Les sommes ou valeurs attribuées aux
porteurs de parts bénéficiaires ou de fondateur au titre de rachat de ces parts, pour la partie excédant leur valeur
initiale ;
98
 Que les actions ou parts d'intérêts possédées par la société mère représentent au moins
25% du capital de la société filiale ;
 Que les sociétés-mères et leurs filiales aient leur siège social au Cameroun ou dans un
État de la CEMAC ;
 Que le montant de l’impôt supporté par la société filiale soit égal à celui qu'elle
aurait supporté dans l’État d’imposition de la société mère ;
 Que les actions ou parts d’intérêts attribuées à l’émission soient toujours restées
inscrites au nom de la société participante, ou s'il ne s'agit pas de titres souscrits lors de
leur émission, que celle-ci prenne l’engagement de les conserver pendant deux
années consécutives au moins sous la forme nominative.
La rupture de cet engagement est sanctionnée par l’imposition des revenus indûment exonérés
sans préjudice des pénalités applicables pour insuffisance de déclaration.

2. Liquidation de l’IRCM et modalités de perception


Le calcul du montant de l’impôt dû passe par la maîtrise de ses différents taux et du processus
conduisant à la détermination de la base d’imposition.

2.1. Le taux d’imposition unifié


La loi de finances pour l’exercice 2012 a instauré un taux unique en matière d’IRCM. Ce taux
est de 15%, majoré de 10% au titre des centimes additionnels communaux, pour tous les
revenus de capitaux mobiliers, quelle que soit la nature de l’opération les ayant générés. Ce
qui donne un taux global de 16,5%. A titre de rappel, le taux de 10%, jusqu’alors appliqué aux
plus-values sur cessions de titres d’un montant net global supérieur à 500 000 FCFA, a été
supprimé. En conséquence, à l’instar des autres revenus de capitaux mobiliers, ces plus-values
sont imposées au taux global de 16,5 %, soit 15 % en principal et 10 % du principal au titre des
CAC.

2.2. Détermination de la base d’imposition


Le revenu imposable est déterminé selon la nature des revenus de capitaux mobiliers.

2.2.1. Pour les produits des actions, parts de capital et revenus assimilés
La base de calcul de l’impôt sur les revenus de capitaux mobiliers est le montant brut des
dividendes (DB) versés.

Puisque l’IRCM est retenu à la source par la personne qui effectue le paiement, le bénéficiaire
desdits produits reçoit la valeur nette des dividendes (DN).

99

Autrement dit, pour trouver l’IRCM retenu à la source, il suffit d’appliquer la formule suivante :

2.2.2. Pour les obligations, effets publics, emprunts et primes de remboursement


La base de calcul de l’IRCM est l’intérêt ou le revenu distribué durant l’exercice. Le principe de
calcul est le même que pour les produits des titres de participation à la seule différence que l’on
parle d’intérêts au revenus au lieu de dividendes.
Pour les primes de remboursement, la base de calcul de l’IRCM est la différence entre la somme
remboursée et le taux d’émission des emprunts.
2.2.3. Pour les revenus des créances, dépôts et cautionnements
La base de calcul est le montant brut des intérêts, arrérages 2 et tous autres produits des valeurs
désignées. Toutefois pour les intérêts des comptes d’épargne on la formule suivante :
( − )
Avec : (C) est Capital placé en compte et (i) est le taux d’intérêt.

2.2.4. Pour les cessions d’actions, d’obligations et autres parts de capital


La base de calcul est la plus-value nette globale résultant de la compensation effectué entre les
plus ou moins-values réalisées au cours de l’exercice sur chaque catégorie de titres détenus par le
contribuable. La plus ou moins-value de chaque opération de cession effectuée au cours de
l’exercice s’obtient par différence entre le prix de cession des titres concernés et leur prix d’achat
ou leur valeur d’attribution en cas d’acquisition de ces titres lors de la constitution d’une société
ou de l’augmentation de son capital.
( − )
En cas de moins-value nette globale constatée au cours d’un exercice, cette dernière est
reportable sur les plus-values nettes globales éventuelles des quatre exercices suivants.

2.3. Modalités de perception


L'impôt sur le revenu des personnes physiques au titre des revenus des capitaux mobiliers est
retenu à la source par la personne qui effectue le paiement desdits revenus. Il est reversé à la
recette des impôts du lieu du siège social de la personne qui a effectué la retenue dans les 15
jours qui suivent la date de mise en paiement de ces produits.
Demeurent soumis à la retenue à la source de l'impôt sur le revenu des personnes physiques au
titre des revenus des capitaux mobiliers, les distributions et autres produits lorsqu'ils profitent

2
Nom masculin pluriel, ce qui est dû, échu d’un revenu quelconque.
100
aux sociétés exonérées de l'impôt sur les sociétés à l'exception des dividendes perçus par les
sociétés d'investissement.
L'Impôt sur le revenu des personnes physiques au titre des revenus des capitaux mobiliers de
source étrangère perçus par les personnes physiques ou morales ayant leur domicile, résidence
habituelle ou siège au Cameroun est retenu à la source par la personne qui effectue le paiement
au Cameroun. Dans 1'hypothèse où le paiement de ces produits a lieu à l'étranger, le bénéficiaire
doit les faire figurer sur la déclaration annuelle et acquitter spontanément l'impôt correspondant.
APPLICATION N°1
Monsieur FACK est un nouvel actionnaire à la SA PATCOM, pour le premier semestre, il a reçu
les dividendes nets d’un montant de 2 087 500 F. Il espérait recevoir une somme de 2 500 000
FCFA comme décidé à l’assemblée générale. Il pense qu’il a été floué et vous consulte. Il
aimerait savoir pourquoi le montant de l’assemblée générale est de celui qu’il a perçu ?
SOLUTION
Le montant fixé à l’assemblée générale est appelé dividendes bruts, c’est le produit des actions
qu’il doit percevoir, autrement dit, ce sont les intérêts produits par les actions qu’il détient chez
PATCOM SA.
La loi autorise PATCOM SA de faire des retenues d’IRCM à la source en cas de paiement des
dividendes, le taux de cet impôt étant de 16,5% (CAC inclus).
Le montant des dividendes retenus à la source est : 2 500 000 × 16,5% = 412 500 F
Ce qui correspond à : 2 500 000 – 2 087 500.
Le montant qu’il a perçu est appelé dividendes nets : 2 500 000 – 412500 = 2 087 500 F
APPLICATION N°2
Madame SAMIRA a deux comptes bancaires domiciliés à la banque commerciale du Cameroun
CAMERBANK SA. Il s’agit d’un compte d’épargne pour placement ayant 14 000 000 FCFA et
d’un compte d’épargne logement ayant 21 000 000 FCFA. Les taux d’intérêts de ses comptes
sont de 5% l’an pour le placement et 6 % l’an pour le logement.
Déterminer le montant de l’IRCM que cette banque devra retenir sur les revenus de madame
SAMIRA en fin d’exercice 2013, sachant que ces comptes sont ouverts il y a déjà plusieurs
années.
SOLUTION
Pour le compte d’épargne, aucune retenue ne sera faite sur les intérêts produits. L’État à travers
cette mesure encourage le développement de l’habitat.
Pour le compte d’épargne le montant ne dépassant pas 10 millions de francs sont exonérés.
Autrement c’est la partie au-dessus de 10 millions qui sera imposée, d’où :
IRCM = (14 000 000 – 10 000 000) × 5% × 16,5%
= 33 000 FCFA

101
ABREVIATIONS
CAC Centimes additionnels communaux
CAF Coût assurance fret
CAHT Chiffre d'affaires hors taxes
CCAI Centimes chambre de l'agriculture et de l'industrie
CEMAC Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
CFC Crédit Foncier du Cameroun
CGE Comptabilité et gestion des entreprises
CGI Code général des impôts
CNPS Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
CRTV Cameroon Radio Television
DA Droit d'accises
DSF Déclaration statistique et fiscale
FCFA Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale
FEICOM Fonds Spécial d'Equipement et d’Intervention Intercommunale
FNE Fonds National de l'Emploi
IL Impôt libératoire
IR Impôt sur le revenu
IRCM Impôt sur le revenu des capitaux mobiliers
IRPP Impôt sur le revenu des personnes physiques
IS Impôt sur les sociétés
KW Kilowatt
LPF Livre des procédures fiscales
OHADA Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
RAV Redevance audiovisuelle
SA Société anonyme
SMT Système minimal de trésorerie
TDL Taxe de développement local
TSPP Taxe spéciale sur les produits pétroliers
TSR Taxe spéciale sur les revenus
TVA Taxe sur la valeur ajoutée

102

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