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DIRECTION GENERALE

DES IMPOTS ET DES DOMAINES


BP 180
Brazzaville
République du Congo

La Politique Fiscale
Congolaise

1
Thème:

Politique fiscale congolaise

Présenté par:

Pr. Antoine NGAKOSSO


Directeur Général des Impôts et des Domaines
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Plan :
I – Dispositions de portée générale

II – Régimes fiscaux spécifiques

3
Introduction:
Chers contribuables;
Je vous remercie d’avoir répondu massivement à notre
invitation de ce jour.
Mesdames et messieurs,
Les contribuables étant nos partenaires, il revient à
l’administration fiscale d’organiser les séances de
rencontre afin de dialoguer avec vous.
Cette présentation porte sur la politique fiscale du
Congo.
Dans un premier temps, nous allons présenter les
dispositions de portée générale ; et dans un deuxième
temps, nous présenterons les régimes fiscaux
spécifiques. 4
I - Les Dispositions de portée générale.

Mesdames et Messieurs,
La politique fiscale congolaise vise globalement les
objectifs suivants :

 la diversification économique et la création des emplois;


 la création de la valeur ajoutée manufacturière;
 le maintien d’un sentier de croissance de long terme du secteur
hors pétrole au-delà de 5%;
 l’accélération du retour sur investissement;
 la promotion des facteurs de la croissance endogène;
 rendre les exportations du Congo très compétitifs;
 la bancarisation de l’économie congolaise;
 la promotion de la politique des grands travaux;
 Le développement de l’agriculture, de l’élevage et de la pisciculture;
 le financement des biens publics pour favoriser l’implantation des
entreprises;
 la redistribution des revenus, pour réduire les écarts entre les
revenus et de lutter contre la pauvreté.
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Mesdames et Messieurs,

Que savez-vous de la politique fiscale du Congo?

Tout d’abord, le Congo appartient à la Communauté Economique et


Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) qui possède:

 une banque centrale commune indépendante (BEAC)


et
 une monnaie commune (F CFA) à parité fixe avec l’euro.

Ensuite, la politique monétaire étant commune et le taux de change


étant fixe, la politique budgétaire et fiscale demeure le seul
instrument d’intervention économique et sociale de l’Etat. C’est
dans un tel contexte que le Congo s’est engagé dans la marche vers
l’émergence de son économie d’ici 2025.
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Enfin, pour parvenir à cette émergence en 2025, une réforme du
système fiscal s’est imposé aux décideurs publics.

Engagée depuis 2011, cette réforme vise à :

 améliorer le climat des affaires


et
 offrir aux capitaux nationaux et étrangers de
nouvelles possibilités d’investissement ou de
placement à haut rendement et à risque raisonnable
de telle sorte que le retour sur investissement au
Congo soit meilleur à celui constaté dans les pays
développés et dans les pays émergents.
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Cette réforme a pour finalité :

 d’alléger la pression fiscale afin d’inciter les agents au


travail;

 d’inciter la distribution des dividendes;

 d’attirer les investissements étrangers directs, les


investissements internationaux de portefeuille et les
prêts bancaires internationaux mais aussi de retenir
les capitaux nationaux dans le pays.

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Cet allègement de la pression fiscale devra avoir pour
contrepartie la sincérité des déclarations des contribuables, la
transparence dans les transactions des entreprises et la bonne
gouvernance dans la gestion des affaires imposables.

Ainsi, conformément à la théorie de Laffer, un niveau de


pression fiscale acceptable a pour contrepartie l’absence de la
fraude et de l’évasion fiscale et ce, par le biais du changement à
la fois des comportements des acteurs économiques et des
agents du fisc.

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Cette réforme vise également :

 à éviter la double imposition par la signature des


conventions fiscales bilatérales;

 à réduire le secteur informel en vue de lutter contre la


concurrence déloyale et le faible niveau de la
bancarisation de l’économie;

 à bancariser l’économie en vue de lutter contre les


transactions qui échappent au contrôle du fisc;

 à élargir l’assiette, contrepartie de la baisse des taux


d’imposition.
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Mesdames et Messieurs,

Les reformes engagées ne concernent pas seulement la politique


fiscale mais aussi l’organisation de l’administration fiscale.

C’est pourquoi, entre autres, les efforts menés par les autorités
congolaises ont consisté à faire adapter l’organisation des
services d’assiette aux attentes des contribuables par la mise en
place d’une organisation par type de contribuable, appelée
« Interlocuteur Fiscal Unique », en sigle IFU.

11
Ces réformes ont également contribué à fonder le consentement
à l’impôt sur les rapports de confiance mutuelle entre
l’administration fiscale et le contribuable. Le contribuable est
désormais considéré comme étant un usager, un client ou un
partenaire de l’administration fiscale.

12
Mesdames et Messieurs,

La promotion du civisme fiscal auprès des contribuables est


devenue une préoccupation majeure de l’administration fiscale
congolaise.

La modernisation du système fiscal par son informatisation


complète et par la simplification des procédures en vue de réduire la
perte de temps aux contribuables suit son cours. En effet
l’administration fiscale est dans la logique de faire gagner le temps
aux contribuables comme le disent:
– les américains: « il faut acheter le temps »;
– les européens en général et le anglais en particulier : « le temps
c’est de l’argent »
Il s’agit d’abandonner la logique africaine selon laquelle « il faut
tuer le temps ».

13
Depuis janvier 2014, conformément aux dispositions de la loi des
finances 2014, les échéances mensuelles de déclaration et de
paiement des impôts se font en une seule fois entre le 10 et le 20 de
chaque mois.

Dans le cadre de la bancarisation de l’économie congolaise et de la lutte


contre les activités informelles, le paiement des impôts se fait :

 soit par virement bancaire pour un montant supérieur ou égal à


100.000.000FCFA ;
 soit par chèque bancaire pour un montant compris entre
500.000FCFA et 100.000.000FCFA ;
et
 soit par les espèces auprès des caisses du Trésor public pour les
montants inférieurs à 500.000FCFA.

14
Mesdames et Messieurs,

L'art de prélever l'impôt au Congo consiste désormais


à plumer l'oie sans qu'elle puisse crier.

C'est dans ce contexte que l'administration fiscale s'est engagée


dans une démarche du dialogue permanent avec les
contribuables afin d'apporter les réponses idoines à leurs
préoccupations car «sans contribuables, pas
d'administration fiscale - sans administration fiscale, pas
d'impôts - sans impôts, pas d'Etat - sans Etat, pas de
règles et sans règles, pas de société ; c'est l'anarchie».

15
Mesdames et Messieurs,

C’est dans cette logique du dialogue que depuis l’année 2012,


nous avons introduit l’approche transactionnelle dans le
règlement des contentieux fiscaux.

Par cette même logique du dialogue, nous avons institué au sein


de l’administration fiscale, quatre nouveautés, à savoir les
journées portes ouvertes sur la fiscalité congolaise;
les consultations préalables des contribuables sur les
projets des nouvelles dispositions fiscales;
l’émulation fiscale et la foire fiscale.

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 Les journées portes ouvertes sur la fiscalité congolaise
permettent à l’administration fiscale de recueillir les avis des
contribuables sur notre système fiscal.
 Les consultations préalables des contribuables sur les
projets des dispositions fiscales est pour l’administration
fiscale la meilleure façon de faire participer les contribuables à
l’élaboration des nouvelles dispositions fiscales.
 L’émulation fiscale permet à l’administration fiscale de rendre
compte aux contribuables du montant des impôts payé mais
aussi de distinguer les bons contribuables des mauvais afin
d’inciter ces derniers à améliorer leur niveau de civisme fiscal;

 Enfin, la foire fiscale est un instrument qui permet de


mobiliser les acteurs de l’économie informelle au paiement de
l’impôt afin de lutter contre la concurrence déloyale entre le
secteur formel et le secteur informel

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Mesdames et Messieurs,

Le système fiscal congolais est censé jouer quatre fonctions


majeures, à savoir :

 la fonction financière, c'est-à-dire celle du financement des


dépenses publiques;

 la fonction économique, c'est-à-dire celle de la stabilisation


ou de la relance économique et de la correction des
défaillances du marché;

 la fonction sociale, c'est-à-dire celle de la redistribution des


revenus nécessaire à la réduction des inégalités et de la
pauvreté;

 enfin, la fonction de la préservation environnementale par la


taxation des externalités négatives.
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Au regard de ces quatre fonctions, on distingue également quatre
(4) types d’assiette, c’est-à-dire de matières imposables, à savoir :

 le revenu des personnes physiques et des personnes morales;

 la dépense, c’est-à-dire la consommation;

 le capital ou le patrimoine;

 les externalités négatives (ou les effets externes négatifs).

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Mesdames et Messieurs,

En quoi le système fiscal congolais est –il disposé à


conduire le Congo vers son émergence?

La réponse à cette question se trouve dans les régimes fiscaux en


vigueur au Congo.

Passons donc à présent, à la présentation sommaire des régimes


fiscaux en vigueur au Congo.

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Le système fiscal congolais est constitué d’un régime
fiscal du droit commun et de plusieurs régimes
fiscaux spécifiques.

Le régime du droit commun prescrit une fiscalité nulle à la


création de l'entreprise à travers l’exonération totale des
droits d'enregistrement et du timbre ainsi que l’exonération de
la patente.
• L’exonération permanente de la taxe sur les transferts de
fonds destinés au remboursement des emprunts contractés à
l’étrangers pour la réalisation d’un programme
d’investissement au Congo.
• Le taux de l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IS) est de
30%. Il sera progressivement ramené à 25% d’ici 2017.
21
L'imposition des revenus des personnes physiques (IRPP) est répartie entre cinq
tranches ainsi qu’il suit:
– le taux de 1% est applicable à la fraction de revenu < à 464.000 cfa;
– 10% à la fraction de revenu compris entre 464.001 et 1.000.000 fcfa;
– 25% à la fraction de revenu compris entre 1.000.001 et 3.000.000 fcfa;
– 40% à la fraction de revenu compris entre 3.000.001 et 8.000.000 fcfa;
– 45% à la fraction de revenu > à 8.000.000 fcfa;
Comme on le constate:
– les revenus annuels < à 464.000 fcfa sont exonérés;
– le barème de l’IRPP est progressif;
– le taux d’imposition marginale de la dernière tranche est de 45%.
– L’objectif est de le ramener à 35% d’ici 2017

 Le taux de TVA en général est de 18%. Pour les produits de première nécessité,
ce taux est de 5%.
 Le taxe unique sur les salaires (TUS) payée par les employeurs est de 7,5% des
salaires bruts versés.
 Le taux d’imposition de l’IRVM est de 15% pour les actions, de 17% pour les
obligations et de 20% pour les autres produits;
 Le taux de la taxe sur les plus-values immobilières est de 10%;
 Lorsque la propriété est cédée dix ans après sa détention, le taux est de:
– 7% pour les propriétés non bâties; 22
– 5% pour les propriétés bâties.
Le système fiscal congolais comprend onze (11) régimes
spécifiques, à savoir :

 le régime fiscal de zone franche de santé (qui est une


invention du Congo. Cette invention s’appuie sur le corpus
théorique de la croissance endogène).
 le régime fiscal des zones industrielles;

 le régime fiscal des zones économiques spéciales;

 le régime fiscal des holdings;

 le régime d'intégration fiscale;


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 le régime fiscal des sociétés étrangères;

 le régime fiscal des établissements de micro -finances;

 le régime fiscal des écoles privées ;

 le régime fiscal du secteur de l’agriculture, de l’élevage,


de la pisciculture et de la pêche continentale ;

 Le régime fiscal des entreprises de fabrication d’aliment


de bétail, de transformation et de conditionnement des
produits de l’agriculture, de l’élevage, de la pisciculture
et de la pêche continentale;
 les régimes privilégiés de la charte des investissements.

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Il convient d’ajouter aux avantages fiscaux de ces régimes, ceux
relevant des conventions fiscales bilatérales tendant à éviter la
double imposition.

Les régimes fiscaux spécifiques nécessitent des accords préalables


avec le gouvernement, exception faite aux régimes fiscaux des
holdings; des sociétés étrangères; d'intégration fiscale; des
établissements de micro-finance; des écoles privées; du secteur de
l’agriculture, l’élevage, la pisciculture et de la pêche continentale et
le régime fiscale des entreprises de fabrication d’aliments de bétail,
de transformation et de conditionnement des produits de
l’agriculture, de l’élevage, de la pisciculture et de la pêche
continentale.

Passons à présent au développement des dix (10) régimes


spécifiques.
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II – Développement des régimes fiscaux spécifiques

1. Régime fiscal de sociétés étrangères


Les articles 126 ter et suivants du CGI fixent les règles d’imposition
des sociétés ne disposant pas d’un établissement stable au Congo.

Elles sont soumises à un régime dérogatoire du droit commun qui


fixe la base de calcul de manière forfaitaire à partir d’un
pourcentage du chiffre d’affaires réalisé au Congo. Ce pourcentage
est égal à 22% du chiffre d’affaires, déduction faite des frais de
mobilisation et de démobilisation. Le taux de l’impôt à appliquer
au bénéfice ainsi déterminé est de 35%, ce qui correspond à un
taux de 7,7% à appliquer directement au chiffre d’affaires taxable.
26
2. Régime fiscal des holdings
Les sociétés anonymes ou à responsabilité limitée de droit congolais
peuvent bénéficier du régime des sociétés holdings dès lors qu'elles
remplissent les conditions suivantes:

- détenir un portefeuille d'actions ou de parts sociales dans d'autres sociétés


congolaises ou étrangères, constituées sous forme de société de capitaux.
La valeur de ce portefeuille doit représenter au moins les 2/3 de l'actif
immobilisé de la holding;

- les 2/3 ci-dessus doivent être maintenus pendant une durée minimum de
cinq années;

- La société holding ne doit avoir pour activité que: la gestion de ses


participations, les prestations de services (gestion, direction, coordination
et contrôle des sociétés du groupe), les activités de recherche et de
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développement au profit du groupe.
Ce régime fiscal octroie aux sociétés holdings les avantages ci-
après:
- l'imposition à l'impôt sur les sociétés des plus-values provenant
de cession des sociétés holdings à un taux égal au quart (1/4)
du taux de droit commun;
- les intérêts d'emprunts contractés par les sociétés holdings
destinés au financement de l'acquisition ou de la souscription
des titres de participation sont exonérés de la retenue à la
source visée à l'article 185 ter du CGI, tome 1;
- les dividendes distribués par les sociétés holdings à leurs
associés ou actionnaires sont soumises à l'IRVM à un taux égal
à la moitié (1/2) du taux de droit commun. 28
3. Régime de l'intégration fiscale

Une société dont le capital n'est pas détenu à 95% au moins,


directement ou indirectement par une autre société de capitaux, peut
se constituer seule redevable de l'IS dû sur l'ensemble des résultats du
groupe formé par elle-même et les sociétés dont elle détient au moins
95% du capital.

La société mère du groupe doit être imposable à l'IS au Congo.

Seule la société mère d'un groupe est redevable de l'impôt sur le revenu
pour le compte du groupe. Ainsi, chaque société intégrée est tenue
solidairement au paiement de l'IS, le cas échéant, des pénalités de
retard et autres majorations et amendes fiscales correspondantes.
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Les retraitements sont opérés par la société mère qui détermine
le résultat d'ensemble du groupe, après que chaque société du
groupe ait établi la déclaration de ses propres résultats dans les
conditions de droit commun.
Ce régime octroi les avantages suivants:
- report du déficit réalisé par une société du groupe sur le résultat
d'ensemble pour une période de trois (3) ans à hauteur de 1/3 par
an;
- les provisions constituées par une société du groupe est intégrée
dans les résultats imposables du groupe;
- les abandons de créances et les subventions entre sociétés du
groupe ne sont pas pris en compte pour la détermination du
résultat d'ensemble; 30
- les plus-values ou moins-values réalisées lors de
cessions extra-groupe par les sociétés cédantes du groupe,
sont globalisées par la société mère, pour dégager une
plus-value nette. La société mère a la charge de doter la
réserve spéciale des plus-values cumulées non affectées;

- imputation des crédits d'impôts dont bénéficient les


membres du groupe sur l'impôt dû par la société mère,
après autorisation du DGID.

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4. Le régime fiscal du secteur de l’agriculture, l’élevage, la
pisciculture et de la pêche continentale

Les avantages fiscaux de ce régime sont partagés entre les impôts


d’État (1.1) et les impôts locaux (1.2).
4.1. Les impôts d’État
S’agissant tout d’abord des impôts d’Etat, les exonérations portent sur
six (6) types d’impôt ainsi qu’il suit :
4.1.1/-L’impôt sur les sociétés (IS) :
Exonération totale de l’impôt sur les bénéfices réalisés par les sociétés
d’exploitation exclusivement agricole, agropostale, avicole ou piscicole
pour une durée indéterminée (art, 107 A du CGI, tome 1)

4.1.2/- L’IRPP-catégorie bénéfice agricole :


Exonération totale pour une durée indéterminée de l’IRPP-catégorie
bénéfice agricole pour l’exploitant (art 36B du CGI).

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4.1.3/- La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) :
– Exonération totale des intrants agropastoraux et piscicoles à la
TVA (loi de finances 2015, art 7-14 de la loi TVA) ;
– Exonération totale des petits matériels de pêche à la TVA (loi
TVA, art 7-13) ;
– Exonération totale des engins, machines et matériels agricoles à la
TVA (loi TVA, art 7-14);
– Exonération à la TVA des produits du cru produits au Congo par
les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs et les chasseurs (loi
TVA, art 7.1).

4.1.4/- Taxe unique sur les salaires (TUS) :


– Exonération de la taxe unique sur les salaires (TUS) supportées
par l’employeur (TUS = Taxe forfaitaire sur les salaires + Taxe
d’apprentissage + fond national de l’habitat: cf. loi de finances
2015, art 5).

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4.1.5/- Les droits d’enregistrement et de timbre :
– Exonération des droits d’enregistrement et de timbre sur
l’enregistrement des contrats de prêt pour investissement conclut
avec une banque implantée au Congo (art 226 et 282, CGI, tome 2,
livre 1, suivant LF 2015);
– Exonération des droits d’enregistrement et de timbre sur
l’enregistrement des statuts à la création d’une entreprise (art 285
bis, CGI, tome 2, livre 1);
– Exonération partielle des droits d’enregistrement et de timbre sur
les actes d’augmentation de capital et de prorogation des sociétés
ainsi qu’il suit:
- 1% des droits pour les actes d’augmentation de capital d’une valeur
comprise entre 1 et 2,5 milliards de fcfa;
- 0,5% pour les valeurs d’augmentation du capital comprises entre 2,5
milliards à 5 milliards de fcfa;
- 0,10% pour les valeurs d’augmentation du capital au-dessus de 5
milliards de fcfa.

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4.1.6/- Taxe sur les transferts de fonds :
Exonération de la taxe sur les transferts de fonds relatifs aux transferts destinés
au remboursement des emprunts contractés à l’étranger pour la réalisation d’un
programme d’investissement conclut avec le gouvernement congolais (art 4, LF
2014).
4. 2- Les impôts locaux
Pour ce qui est des impôts locaux, les exonérations portent sur trois types
d’impôt ainsi qu’il suit :
4.2.1) La taxe foncière sur les propriétés non bâties (art 265 et 266 du CGI, tome 1)
• Exonération totale permanente de terrains d’une étendue inférieure à 5 ha, exploités
dans un rayon de 25 km des agglomérations urbaines et destinés exclusivement à des
cultures maraîchères (art 265 alinéa 6 du CGI, tome 1);
• Exonération pour une durée de 6ans des terrains utilisés pour l’élevage de gros bétail
ou défrichés et ensemencés;
• Exonération pour une durée de 10 ans des terrains plantés en hévéas ou palmiers à
huile;
• Exonération pour une durée de 8 ans des terrains plantés en arbres fruitiers ;
• Exonération pour une durée de 7 ans des terrains plantés en cafetiers ou cacaoyers;
• Enfin, pour toutes les autres cultures ou plantations, l’exonération est de 3ans.

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4.2.2) La taxe foncière sur les propriétés bâties (art 253)

Sont exonérés de la taxe foncière sur les propriétés bâties :


• les bâtiments servant aux exploitations rurales, telles que granges,
hangars, greniers, caves, celliers, pressoirs et autres, destinés, soit à
loger les bestiaux, soit à serrer les récoltes ;
• les bâtiments affectés à un usage agricole par les unions de
coopératives agricoles et les coopératives de consommation.

4.2.3) La patente (article 279)

• les cultivateurs, éleveurs, pêcheurs et piroguiers sont exonérés de la


patente ;
• toutes les entreprises nouvelles au Congo sont exonérées du
paiement de la patente au titre de la première année de l’exercice de
l’activité.

36
5. Régime fiscal des entreprises de fabrication d’aliments de bétail, de
transformation et de conditionnement des produits de l’agriculture, de
l’élevage, de la pisciculture et de la pêche continentale.

Comme nous venons de voir à la première section, le gouvernement a


quasiment exonéré du paiement des impôts, le secteur de l’agriculture,
l’élevage, la piscicole et la pêche continentale. A cet effet, il est donc
logique qu’il accorde également certains avantages fiscaux aux
entreprises de fabrication d’aliments de bétail, de transformation et de
conditionnement des produits de l’agriculture, de l’élevage, de la
pisciculture et de la pêche continentale, installées en dehors des zones
économiques spéciales et des zones industrielles et ce, pour une
meilleure synergie entre le secteur primaire et le secteur secondaire
nécessaire au décollage du Congo vers son émergence économique.
Les avantages fiscaux y relatifs s’appliqueront aux entreprises qui
réaliseront un investissement supérieur ou égal à 40 000 000 fcfa. Ces
avantages fiscaux se présentent ainsi qu’il suit (Art. 13 du collectif
budgétaire 2015)

37
5.1: L’IS et la T.S.S.

– Exonération totale de l’IS et de la TSS sur les trois (3) premières


années d’exercice ;
– Autorisation de pratiquer les amortissements dégressifs ou
accélérés ;
– Autorisation de reporter les résultats négatifs sur les trois
exercices suivants ;
– Réduction de 50% de l’IS et de la TSS de la 4ème à la 5ème année
d’exercice ;
– Application du taux du droit commun à partir de la 6ème année
d’exercice ;
– Au-delà de la sixième année, toute entreprise qui réalise au
moins 1/ 3 des immobilisations existantes au cours d’un exercice
fiscal, bénéficie d’une réduction de 50% de l’impôt sur les
bénéfices des sociétés au cours des trois années qui suivent la
réalisation des investissements.
38
5.2. IRPP-catégorie BIC
Exonération totale de l’IRPP-catégorie BIC sur les trois (3) premières
années d’exercice ;
– Réduction de 50% de l’IRPP de la 4ème à la 5ème année
d’exercice ;
– Autorisation de pratiquer les amortissements dégressifs ou
accélérés ;
– Autorisation de reporter les résultats négatifs sur les trois
exercices suivants ;
– Application du taux du droit commun à partir de la 6ème année
d’exercice ;
– Au-delà de la sixième année, toute entreprise qui réalise au
moins 1/ 3 des immobilisations existantes au cours d’un
exercice fiscal, bénéficie d’une réduction de 50% de l’IRPP
catégorie BICA, au cours des trois années qui suivent la
réalisation des investissements.

39
5. 3. La taxe unique sur les salaires (TUS)

– Exonération totale de la taxe unique sur les salaires (TUS)


sur les trois (3) premières années d’exercice ;
– Réduction de 50% de la TUS de la 4ème à la 5ème année
d’exercice ;
– Application du taux du droit commun à partir de la 6ème
année d’exercice ;

11. 4. Les droits d’enregistrement et de timbre


– Exonération des droits d’enregistrement et de timbre à la création de
l’entreprise ;
– Réduction de 50% des droits d’enregistrement et de timbre pour
l’augmentation du capital, fusion de sociétés, mutations des actions
et parts sociales pendant les cinq premières années;

11. 5. La TVA
– Application d’une TVA au taux zéro sur les productions destinées à
l’exportation.

40
- 6. Le régime fiscal des entreprises de micro-finances

Les entreprises évoluant dans ce secteur bénéficient des avantages ci-


après :

- un abattement de 30% pour la détermination du bénéfice imposable ;

- un abattement dégressif (80%, 60%, 40%, 20% et 0%) temporaire de


la base imposable pour la période allant de 2012 à 2015. Cet abattement
vient en sus de celui de 30% ;

- un taux d’imposition à l’Impôt sur les Sociétés de 25%.

41
7. Le régime fiscal des entreprises d’enseignement privé

organisées en sociétés

Ces entreprises bénéficient d’un abattement de 30% pour la


détermination du bénéfice imposable et d’un taux d’imposition à
l’Impôt sur les Sociétés de 25%.

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8. Régime des zones économiques spéciales (ZES)
DESIGNATION IMPOSITON (TRAITEMENT FISCAL)
Impôts directs d’Etat Impôts directs locaux Impôts indirects Droit
d’enregistrement

1) Impôt sur les sociétés et taxe spéciale 1) Contributions 1) Taxe sur la Valeur 1) Droits
7 sur les sociétés : foncières des Ajoutée (TVA) : d’enregistrement :
* exonération pendant six (6) ans ;
* de sept à dix (10) ans, taux réduits : IS
propriétés bâties et * à l’exportation : * exonération pour la
(5%) et TSS (0,25% ; non bâties et taxe taux zéro ; création
Zones * au-delà de dix (10)ans, taux réduit : IS d’occupation des * vente dans la zone d’entreprises ;
(15%) de manière permanente et TSS locaux (TOL) ; économique * taux réduit de 50%
économiques (0,50%) de manière permanente. * Droit commun spéciale, au Congo pour les actes de
spéciales (ZES) 2) IRPP/BICA-BA :
et dans la CEMAC : mutation.
* exonération pendant six (6) ans : 2) Contribution de la application du droit
* de sept (7) à dix (10) ans, abattement patente ; commun.
de 50% (appliqué sur l’IRPP) ; * réduction de 50%
* au-delà de 10 ans, abattement de 25% par rapport au droit
(appliqué sur l’IRPP).
commun.
3) Taxe unique sur les salaires (TUS) :
* Taux réduit de 2,5% de manière
permanente.

4) IRVM sur les dividendes :


* exonération pendant six (6) ans ;
* de sept (7) à dix (10) ans, taux réduit de
5% ;
* au-delà de dix (10) ans, taux réduit de
10% de manière permanente.

43
9. Régime fiscal des zones industrielles (ZI)
1) Impôt sur les sociétés 1) Contribution 1) Taxe sur la 1) Droits
8 et taxe spéciale sur les
sociétés : foncière des valeur ajoutée d’enregistrement
* exonération pendant propriétés bâties (TVA) : :
cinq (5) ans ;
* de six (6) à dix (10) ans,
et non bâties et * application du * exonération
taux réduits : IS (10%) et taxe d’occupation droit commun. pour la création
TSS (0,50%) ; des locaux (TOL) : d’entreprises ;
Zones * au-delà de dix (10) ans,
taux réduit : IS (20%), TSS *application du * taux réduit de
industrielles (ZI) (0,75%), de manière droit commun. 50% pour les actes
permanente ;
de mutation.
2) IRPP/BIC 2) contribution de
la patente :
* exonération pendant
cinq (5) ans ; * réduction de
* de six (6) à dix (10) ans, 50% par rapport
abattement de 50%
(appliqué sur l’IRPP) :
au droit commun.
* au-delà de dix (10) ans,
abattement de 25%
(appliqué sur l’IRPP).

3) Taxe unique sur les


salaires (TUS) :

* taux réduit de2,5% de


manière permanente.

4) IRVM sur dividendes :


* exonération pendant
cinq(5) ans ;
* de six (6) à dix (10) ans,
taux réduit de 5% ;
* au-delà de dix (10) ans,
taux réduit de 10% de 44
manière permanente.
10. Régime fiscal des zones franches de sante
1) Impôts sur les 1) contribution 1) Taxe sur la 1) Droits
9 sociétés (IS) et taxe foncière des valeur ajoutée d’enregistrement
spéciale sur les propriétés bâties (TVA) : :
sociétés (TSS) : et non bâties et * exonération de * exonération
* exonération taxe d’occupation la TVA à pour la création
Zones totale. des locaux (TOL) : l’importation ; d’entreprises ;
franches de 2) IRPP (pour les * exonération * application du * droit fixe sur
totale. taux zéro sur les tous les actes
santé (ZFS) sociétés de
2) contribution de consommations soumis à la
personnes) :
la patente : intérieures. formalité de
* exonération
* exonération l’enregistrement.
totale.
pendant les dix
3) Taxe unique sur
(10) premières
les salaires (TUS) :
années ;
* réduire à 2,5%. Réduction de 50%
4) IRVM sur par rapport au
dividendes : droit commun à
* taux réduit à 5% ; partir de la 11ème
5) IRPP des année.
médecins et du
personnel ;
* réduit à 10% pour
les médecins et le
personnel qualifié
étrangers ou de
nationalité
congolaise.
11. LES REGIMES PRIVILEGIES DE LA CHARTE DES
INVERSTISSEMENTS
Les avantages octroyés par la charte des investissements sont des deux types :
– les régimes privilégiés ;
– les mesures d’incitation.
Les régimes privilégiés comprennent :
– le régime général G ;
– le régime spécial S ;
– le régime de la zone de développement préférentielle (qui n’est pas encore
spécifié).
• Sont considérées comme mesures d’incitation :
– l’incitation à l’exportation ;
– l’incitation au réinvestissement des bénéfices ;
– l’incitation à l’implantation dans les zones enclavées ;
– l’incitation à l’investissement à caractère social et culturel.
Présentons tour à tour les avantages fiscaux afférents à chaque régime
46
priviligié.
11.1 Régime général G
AVANTAGES
MONTANT DE
Installation et les trois Pendant les trois (3)
DESIGNATION L’INVESTISSEMENT premiers exercices premiers exercices
d’exploitation d’exploitation (à partir de
la 1ère année de vente)
L’entreprise bénéficie : L’entreprise bénéficie de :

* des dispositions du code des * l’exonération totale de l’impôt


douanes CEMAC en ce qui soit sur les bénéfices des sociétés,
concerne les mécanismes du soit sur le revenu des personnes
≥ 100.000.000 FCFA perfectionnement actif pour les physiques ;
activités tournées à l’exploitation ;
Régime général ou * l’autorisation de procéder à des
* de la suspension des droits de amortissements dégressifs ou
G
douanes sous forme d’admission accélérés ;
temporaire ou d’entrée en franchise
(activités de recherche en matière * l’autorisation du report des
de ressources naturelles) ; résultats négatifs sur les trois
exercices suivants ;
*l’exonération des droits
d’enregistrement pour la création * l’application au taux zéro de la
d’entreprises ; TVA sur les productions
exportées.
*- réduction de 50% des droits
d’enregistrement pour les
augmentations de capital, les
fusions de sociétés, les mutations
des actions et des parts sociales.
47
11.2 Régime spécial ou régime S)
L’entreprise bénéficie en
Le montant de plus des avantages du L’entreprise bénéficie des
régime G de l’exonération mêmes avantages donnés
l’investissement est
Régime spécial des droits d’enregistrement au régime G.
supérieur ou égal à pour la création
ou S 30.000.000FCFA et d’entreprise ; de la
inférieur à 100.000.000 modération des droits
FCFA. d’enregistrement pour la
création d’entreprise, les
augmentations de capital,
les fusions des sociétés, les
mutations des actions et de
parts sociales. La
modération visée ci-dessus
est accordée par le Ministre
en charge de l’Economie et
des Finances, après
décision de la Commission
Nationale des
Investissements

Régime de la zone
de
développement
préférentielle (1)

(1). L’institution, l’organisation et le fonctionnement de la zone de développement préférentielle sont fixés par un texte spécifique. 48
Passons à présent au détail de chaque mesure d’incitation

11.3 Incitation à l’exportation:

Application du taux de la TVA égale à zéro sur les produits


exportés.
Ne peuvent bénéficier de cette mesure que les entreprises qui
exportent au moins 20% de leur production.

11.4 Incitation au réinvestissement des bénéfices:

Réduction de 50% de l’impôts sur les bénéfices des sociétés et de


l’impôts sur le revenu des personnes physiques au cours des
trois années qui suivent la réalisation des investissements.
Ne peuvent bénéficier de cet avantage que les entreprises qui
réalisent des investissements nouveaux d’au moins 1/3 des
immobilisations existantes.
49
10.5 Incitation à l’implantation dans les zones
enclavées
Une réduction de 50% de l’impôt sur les bénéfices des
sociétés ou l’impôt sur le revenus des personnes physiques,
au cours des quatrièmes et cinquièmes années d’exercices
qui suivent les trois premiers exercices pour lesquels
l’entreprise a bénéficié de l’exonération totale de l’impôt sur
les bénéfices de sociétés ou de l’impôt sur le revenu des
personnes physiques.

10.6 Incitation à l’investissement à caractère social


et culturel:
Un allégement fiscal est à définir par arrêté du Ministère en
charge de l’Economie et des Finances après décision de la
commission Nationale des Investissements.
50
Toutes les réformes fiscales que le gouvernement congolais s'est
engagé tendent à rendre le système fiscal congolais, un système
fiscal :
 simple et moderne;

 efficace;

 neutre;

 transparent;

 flexible;

 équitable et crédible. 51
Avec une telle politique fiscale, il
fait beau d’investir au Congo.

Je vous remercie de votre aimable attention

52

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