SYNDICAT NATIONAL DES AGENTS DES DOUANES

SNAD

POINT DE PRESSE DU BEN-SNAD

Mesdames et messieurs de la presse :

Nous voudrons avant tout propos vous remercier très sincèrement pour
votre présence à notre siège, en cette matinée du vendredi 17 mars 2023.
Ceci dit, nous avons souhaité échanger avec vous aujourd’hui, comme vous
pouvez vous en douter, sur l’actualité du moment ou pour parler comme les
médias, ce qui défraie la chronique. Nous voulons parler de ce fameux
dossier, dit de recrutement direct à la Douane. Mais avant de rentrer dans
le vif du sujet, nous voudrons préciser que la présente communication n’a
aucunement pour objectif d’alimenter la polémique ou faire de la
surenchère. Elle s’adresse donc à nos concitoyens qui veulent
objectivement comprendre les tenants et les aboutissants de ce dossier.

Nous voudrons aussi relever pour le déplorer, le manque de retenu de

certains, qui frise même l’irresponsabilité, car sans aucune maitrise du
dossier, se sont largement répandus sur cette question. D’autres aussi, s’en
sont pris gratuitement à nous, du simple fait que nous soyons agents des
Douanes. Et ce, dans des propos souvent méprisants et insultants. Nous ne
sommes pas là pour leur répondre, car au SNAD, nous ne sommes pas dans
les polémiques et les invectives injurieuses. Nous ne sommes contre
personne et nous ne sommes les adversaires encore moins les ennemis de
personne.
Pour revenir au sujet proprement dit, il convient de faire une petite genèse
pour mieux planter le décor. Cependant, comme le sujet date un peu, nous
allons seulement évoquer les faits saillants des péripéties qui l’ont
caractérisé.

Cette affaire de recrutement de spécialistes à la Douane a commencé en

avril 2018, du temps où le Ministre Hassoumi Massaoudou était Ministre
des Finances. Nous allons même dire que c’était à son initiative. Il s’est
avéré nécessaire que pour les besoins d’exploitation et de recoupement des
recettes, par rapport aux données statistiques, qu’il faille avoir du
personnel spécialiste en économétrie, en statistiques et en informatique
pour appuyer les agents des Douanes dans l’exécution de leur mission.

Donc l’idée, à son origine, n’était pas de recruter des agents des Douanes.
Et, selon toujours l’idée du Ministre des Finances de l’époque, ce
recrutement devrait se faire sous l’égide du Ministère de la Fonction
Publique et ce personnel devrait être mis à la disposition de la DGD. On
remarque que jusque-là tout va bien et l’idée était même ingénieuse.

Les choses ont dérapé quand certains responsables du Ministère des

Finances de l’époque, d’autres sont d’ailleurs toujours là dans les arcanes
du Ministère, ont détourné l’initiative de son objectif.

En effet, ces responsables mus par du népotisme pur et dur, ont dévié cette
affaire à leurs propres profits, en décidant d’un recrutement direct et
massif, sans faire référence aux conditions légales d’accès au Cadre des
Douanes, ni tenir compte des besoins réels de l’Administration des
Douanes. Cet état de fait a conduit ces responsables à triturer et
tripatouiller les textes servant de bases légales en matière de recrutement
en Douanes pour prendre en compte les profils et curriculums de ceux qu’ils

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veulent amener en Douanes. Et conséquemment, tous les arrêtés
d’ouverture de ces concours ont été ou non-conformes à ces conditions
d’accès au Cadre des Douanes ou violaient carrément la Loi portant Statut
Autonome du Personnel du Cadre des Douanes. Nous reviendrons, pour
vous donner quelques exemples précis en vue de vous édifier.

Le SNAD, dès le lendemain de la publication des arrêtés des concours en

question, a alerté aussi bien le Ministre des Finances quant aux
irrégularités et les manquements à la Loi qui les caractérisent.

Notre syndicat a, tout comme certains des candidats à ces mêmes concours,
introduit une requête en justice, aux fins de référé pour non-conformité
desdits arrêtés à la Loi portant Statut Autonome du Personnel du Cadre
des Douanes ; sans succès.

En ce temps, la juridiction administrative a dit que ces arrêtés n’étaient

que des actes préparatoires et qu’aucun acte n’a été encore posé qui nuirait
à nos intérêts.

Après le déroulement des concours et la publication des résultats, le SNAD

a continué à exercer de recours aussi bien au Ministère des Finances, qu’à
la Primature pour obtenir leur annulation ; là également sans succès.

Le SNAD a, à nouveau, introduit deux recours et tous ont été déclarés

irrecevables pour défaut de qualité. Selon, les juristes, cela voudrait dire
qu’en tant que syndicat, personne morale, nous n’avons pas un intérêt
direct pour demander l’annulation de ces concours et leurs résultats.

Au regard de la situation, nous avons été amenés à saisir la HALCIA, qui

a bien reçu notre saisine et a même intimé le Ministère des Finances

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d’interrompre le processus des concours, en attendant qu’elle procède à des
investigations.

À l’issue de leurs investigations, la HALCIA a produit un rapport dans

lequel, tous les griefs portés contre ces concours et relativement aux
irrégularités et les manquements à la Loi que le SNAD a allégués, ont été
confirmés et démontrés.

Sur la base dudit rapport, le Ministre des Finances de l’époque, Mamadou

Diop a procédé à l’abrogation de tous les arrêtés ouvrant les concours de
2018, à l’exception d’un seul. Ce qui a donné lieu à une requête des
mécontents des autres arrêtés abrogés.

Il a dans le sillage de cette abrogation réouvert les mêmes concours et dans

les mêmes termes. Nous lui avons exprimé les mêmes préoccupations, car
ne dit-on pas que : « les mêmes causent produisent les mêmes effets » ?

D’autre parts, dans le cadre de l’organisation des nouveaux concours,

plusieurs impairs ont été également relevés, aussi bien dans leurs formes
que dans leurs fonds.

Ainsi et comme l’a relevé la HALCIA, au niveau des catégories A1 et A2 les

conditions cumulatives, pour faire acte de candidature n’ont pas été
respectées ; car à ces niveaux, pour candidater, il faut être titulaire un
diplôme supérieur en douanes et justifier d’un master 2 de la spécialité
recherchée.

Là, parmi les candidats ayant concouru dont certains ont été mêmes
déclarés admissibles ou admis, il y a certains qui n’ont qu’un seul des
diplômes requis. Tandis que d’autres ne disposent que du master 1 qui n’est
pas un diplôme mais un niveau.

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À ce niveau, la HALCIA a formulé la recommandation ci-après :
l’annulation pure et simple des concours de recrutements directs des
inspecteurs principaux catégorie A1, pour les options économie et douanes,
droit public et privé, économétrie, ingénieurs statisticiens économistes ;

Tout comme, au niveau des catégories C1, où le Statut Autonome du

Personnel du Cadre des Douanes ne prévoit même pas un mode de
recrutement direct. Tout ce que nous disons là fait partie des résultats des
investigations de la HALCIA.

Ce dossier a connu tournant un important quand en juillet 2021, le Conseil

d’Etat a annulé l’arrêté d’abrogation du Ministre Diop, aux motifs de
forclusion. Et voilà ce que certaines personnes prennent pour une victoire
et c’est ce qu’on ne cesse de rabâcher sur tous les toits que les uns et les
autres font de la résistance à une décision de justice. À chacun de se faire
une opinion,

Nous, en ce qui nous concerne, nous n’avons ni le droit ni la volonté de

commenter, encore moins de critiquer une décision de justice.

Cependant, nous restons concentrés sur les faits qui, malheureusement,

sont réels et têtus. C’est l’existence des irrégularités et les violations de la
Loi que rien ne peut dissiper. C’est pour toutes ces raisons que le dossier
s’est retrouvé dans une sorte de statu quo, jusqu’à la fin du mois de janvier
dernier où le Ministre des Finances a instruit les responsables de
l’Administration des Douanes de finaliser le processus de ce recrutement.

En toute logique en tant que syndicat, nous nous sommes interrogés sur la
solution que le Ministre a pu trouver de nouveau, qui validerait ces
concours sans violer notre Statut Autonome. Après avoir échangé avec lui,
il nous a clairement affirmé sa volonté de faire continuer le processus de
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ces concours, même s’il reste conscient que cela entraînerait la violation de
notre Statut.

Voilà mesdames et messieurs, ce qui nous a mis en ordre de combat,

puisque pour nous, il est inconcevable de cautionner cette remise en cause
assumée du Ministre des Finances. Et le sentiment de tous les agents,
aujourd’hui, est celui de dégoût et de déception.