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Module : Initiation à l’économie numérique première année deuxième cycle

CHAPITRE 1 :
GENERALITE ET
COMPOSITION DE
L’ECONOMIE NUMERIQUE

Equipe pédagogique :

Mme/ ASSIA CHIBANE Mme / MESSAOUDA TRIEK

ANNÉE UNIVERSITAIRE:
2021/2022
Introduction :

Les nouvelles technologies bouleversent l’économie mondiale à tous les niveaux. Elles
réinventent l’éducation grâce au e-learning, les moyens de divertissements avec YouTube, les
modes de communications avec Facebook, le commerce avec le e-commerce, et même la
façon avec laquelle nous sommes gouvernés avec les services e-gouvernement pour ne citer
que ces exemples. Ces bouleversements créent une nouvelle économie basée sur des réseaux
de communications performants, une infrastructure informatique capable de traiter et stocker
des masses phénoménales de données, et surtout une économie de services innovants basés
sur le savoir.

Ce chapitre étudie la diffusion des applications informatiques dans l’économie, présente


le Cadre conceptuel de modèles économiques résultant des progrès techniques, et propose un
aperçu des principales caractéristiques de l’économie numérique.

Section 1 : Cadre conceptuel

I- Genèse de l’économie numérique :

1-Contexte historique :
1- 1- Changement de modèle de production ( évolutions du numérique) :

De 1936, année où Alan Turing publie l’article « On Computable Numbers » (Nombres


calculables) et énonce le concept de machine universelle, jusqu’en 1960, il s’écoule presque
un quart de siècle durant lequel l’ordinateur est inventé et trouve un marché ; Alan Turing est
le père fondateur des sciences de l'informatique" et le théoricien de l'intelligence artificielle,
en 1936 Il présente sa "machine de Turing", premier calculateur universel programmable
capable d'accomplir les tâches de n'importe quelle autre machine. Cette machine, encore
théorique, pose les bases de ce que deviendra l'ordinateur d'aujourd'hui. En 1954 on introduit
le premier ordinateur dans la gestion de l’entreprise, en parlant alors de « traitement
automatique de données »,la première application de l’informatique a concerné la
comptabilité.

De 1960, date de la sortie de la série de gros ordinateurs IBM 360, jusqu’en 1984,
lancement du Macintosh par Apple, de nouveau, un quart de siècle marqué par la diffusion de

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l’informatique de gestion, consacré à la comptabilité. Dans les années 60 l’utilisation de
l’ordinateur c’est lancer dans le civile, IBM invente les systèmes informatiques centraux pour
l’entreprise et lance une série d’ordinateurs de différente puissances, compatibles entre eux
et extrêmement robustes, la série 360 qui a été à l’origine d’une normalisation de
l’organisation de la mémoire de l’ordinateur.(octet) ; les besoins croissants des entreprises ont
donc poussé les structures à adopter l’informatique de gestion qui correspond à de
nombreuses tâches effectuées dans le cadre d’une entreprise. Le but est en effet d’organiser
des informations, de manière à être plus productif, une époque où on commence petit à petit à
faire entrer les ordinateurs dans les bureaux. Qu’il s’agisse de banques ou de structures
administratives, on a débuté ainsi l’informatisation du traitement des données ; mais seules les
grandes entreprises ou entités pouvaient à cette époque en profiter. L’outil informatique
n’était pas encore tout à fait prévu pour accompagner les petites entreprises vers leur succès.

1- 2- Genèse de la transformation numérique :

De 1984 à la crise financière de 2008, encore près de 25 ans caractérisés par


l’informatisation de la société, le déploiement d’internet, la bulle de la nouvelle économie ; et
depuis 2008, nous sommes dans une nouvelle phase désignée par un nouveau mot :
« numérique ». Les avancées scientifiques et techniques de ces dernières années ont donné
naissance à des architectures de systèmes informatiques répartis, capables de traiter
l’information multimédia, en généralisant l’interactivité homme-machine à l’échelle de la
planète. Les recherches scientifiques et techniques ont conduit aussi à la réalisation de
logiciels traitant des modèles de plus en plus complexes.

Le web a connu quatre évolutions. La première, est le web 1.0 qui est naît grâce aux
travaux de Tim Berners-Lee (1990) qui ont permis de trouver une information sur le web. La
deuxième, est le web 2.0 qui a permis à internet de devenir social. le terme internet social est
apparu dans l’objectif de mondialiser l’utilisation d’internet en rendant notamment
l’information accessible et utilisable par tous ; de plus, les utilisateurs sont de plus en plus
encouragés à partager des contenus personnels (vidéos, photos, textes, etc.) ; apparaît alors le
phénomène de Crowdsourcing, c’est-à-dire que les utilisateurs participent à « créer, enrichir,
et organiser du contenu» .

La troisième évolution est celle du web mobile, c’est le moment où internet est devenu
accessible sur le mobile. Parallèlement au développement d’internet, on constate le

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développement simultané des périphériques permettant l’accès à internet à partir du
téléphone, tablette, etc. Ce nouveau protocole favorise grandement le développement de
l’internet des objets. Ceci est le fait de connecter des objets du quotidien à internet. Par
exemple : lunettes à réalités augmentées, bracelets de santé ou de sport connecté, voitures
sans chauffeurs, etc.

1) Les concepts de base de l'économie numérique :

Le numérique1 c’est la mise en œuvre d’applications informatiques dans les outilles de la vie
quotidienne et dans l’industrie, ces applications sont bien intégrées dans la société et leur
développement s’accélère. C’est donc la transformation numérique.
Les outilles numériques réinvente les modèles, les métiers et transforme la société et
l’économie. Le numérique est partout et améliore le quotidien, c’est le nouveau pilier de
l’économie indispensable à la compétitivité des entreprises.
Selon l’OCDE (2017), l’économie numérique correspond au secteur des technologies de
l’information et de la communication (TIC), cette expression qui couvre des réalités très
différentes selon les auteurs, d’autant que cette dénomination a évolué au cours des années :
nouvelles technologies, nouvelle économie, technologies de l’information et de la
communication, économie électronique.
Longtemps dominante au sein des études en économie, cette définition étroite ne permet pas
de saisir la portée des transformations sociétales et économiques engendrées par la diffusion
massive de ces technologies. A contrario, pour certains, l’économie serait entré dans une
nouvelle phase centrée sur l’accumulation des capitaux immatériels.
Les études en économie ont interrogé la question du numérique principalement sous l’angle
de secteur spécifique qui, à l’instar d’autres secteurs à forte valeur ajoutée, se caractérise par
des processus d’innovation de rupture particulièrement risqués financièrement.
En peut distinguer trois secteurs différents :

➢ L’industrie 4.0 : en combinant toutes les révolutions technologiques avec le monde de


l’industrie on obtiendra la nouvelle révolution industrielle ; C’est donner la possibilité
aux produit, aux machines et aux humains, d’interagir entre eux en parlant la même
langue et d’être connectés. L’industrie 4.0 est l’ajout de l’intelligence à l’industrie à

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La numérisation : est le procédé qui consiste à transformer une information provenant du monde réel en
une suite de chiffres qui seront utilisés dans le système de traitement de l'information

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travers les nouvelles technologies, l’entreprise devient donc plus compétitive, en
répondant plus rapidement et de manière plus personnalisées à ses clients.
➢ L’économie uber (Ubérisation de l’économie) : en combinant toutes les révolutions
technologiques aux services on obtiendra le nom de l'entreprise Uber ; En quelques
années, des géants numériques sont apparus sous la forme de plateformes Internet pour
disputer des acteurs économiques traditionnels, dans de très nombreux secteurs de
l’économie. C’est par exemple le cas d’Uber avec le transport urbain par taxi, qui a
donné son nom à ce phénomène récent dans le domaine de l'utilisation des services
permettant aux professionnels et aux clients de se mettre en contact direct, de manière
quasi instantanée, grâce à l'utilisation des nouvelles technologies.

➢ Le web décentralisé : une nouvelle économie numérique permettant l'anonymat à ses


utilisateurs, grâce des serveurs spécifique qui joue le rôle de nœuds de réseau (voir
chapitre2).
2) Les acteurs de l’économie numérique :

Il convient de distinguer quatre catégories d’acteurs :

a) Les entreprises des secteurs producteurs des technologies de l’information et de la


communication, dont les activités s’exercent dans les domaines de l’informatique, des
télécommunications et de l’électronique.
b) Les entreprises dont l’existence est liée à l’émergence des TIC (services en ligne, jeux
vidéo, e-commerce, médias et contenus en ligne…).
c) Les entreprises qui utilisent les TIC dans leur activité et gagnent en productivité grâce à
elles (banques, assurances, automobile, aéronautique, distribution, administration et
tourisme…).
d) Les particuliers et les ménages qui utilisent les TIC dans leurs activités quotidiennes, pour
les loisirs, la culture, la santé, l’éducation, la banque, les réseaux sociaux.

II- La transformation numérique :

1) Définition : La transformation numérique est un processus de changements


organisationnels ou sociétaux induits par les innovations et les développements des
technologies de l’information et de la communication »

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La transition numérique des entreprises recouvre des changements profonds de leurs
processus, elle est liée à l’exploitation des opportunités de l’internet, du web et du cloud ;
elle correspond à une triple transformation des filières économiques, du management et du
travail.

1-1- La transformation numérique des secteurs économiques traditionnels : elle


s’opère à travers La combinaison des effets d’automatisation, de dématérialisation et de
réorganisation des schémas d’intermédiation, ce qui permet la création des nouvelles
chaines de valeurs2 .

Shéma n°1 : Les effets de la transformation numérique de l’économie

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La chaine de valeur est un concept qui consiste à schématisé les activités de l’entreprise, c’est activités
développent des valeurs stratégiques pour l’entreprise (activités clés, achat, logistique, marketing,….)

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Shéma n°2 : La transformation numérique de l’économie traditionnelle

1-2- La transformation numérique du management : Le management doit aujourd’hui


s’appuyer sur des agencements collectifs:
- réseaux, communautés d’intérêt, de pratique ou d’action ;
- groupes de travail en mode agile, qui utilisent ces dispositifs pour renouveler les
formes d’influence et de coopération ;
- gérer le traitement des données qui peut être massif .
1-3- La transformation numérique du travail et de l’activité : de nombreuses évolutions
apparaissent et mettent l’accent sur :
- les dimensions créatives et relationnelles des performances professionnelles qui
articulent outils numériques.
- Assurer le développement des nouvelles connaissances afin d’assurer une formation
adéquate permettant d’adapter et de ou de créer de futures emplois.
2- Les différentes étapes de la transformation numérique : Face à cette nouvelle
situation, les organisations n’ont pas eu d’autres choix que de se digitaliser pour rester
compétitives, elles doivent se moderniser et se transformer ; elles sont dans l’obligation de
changer de mode d’organisation afin de pouvoir proposer des produits innovants et
performants. Pour ce faire, elles doivent suivre les étapes de la transformation suivantes :

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➢ le leadership qui nécessite un management informé, visionnaire, volontaire et
exemplaire ;
➢ la culture et l’organisation qui vont devoir être repensées avec l’aide des RH en
termes d’expertise, de formation et d’accompagnement au changement ;
➢ la technologie qui va nécessiter une grande mise à jour et une nouvelle approche pour
rester le plus agile, le plus performant et le plus innovant possible ;
➢ la maîtrise des données qui deviennent le cœur des entreprises, mais nécessitent une
plomberie complexe et subtile ;
➢ Le marketing et l’expérience client qui doivent répondre aux nouvelles attentes du
client connecté et gagner en efficacité et en réactivité ;
➢ la mesure de la performance à travers toute l’organisation.

III- La relation entre l’aspect matériel et immatériel de l’économie numérique :

Au cours du temps, la valeur des actifs immatériels augmente au détriment de celle


des actifs matériels ; On dit que l'économie se dématérialise aidée par les découvertes
technologiques et les changements socio-culturels ; il en résulte, la modification du mode de
consommation.

1) l’aspect matériel de l’économie numérique :


1-1- Définition: Les biens matériels ce sont des produits économiques et physiques,
Qui présentent des propriétés identifiées par le producteur et le consommateur comme
pouvant satisfaire ses besoins,
1-2- Classification des biens matériels :
➢ Les biens de consommation (biens finals): qui permettent de satisfaire
immédiatement les besoins du consommateur, Le qualificatif "final" indique
qu'ils sont consommés par le consommateur final, en bout de chaîne (matériels
informatiques, télécommunication, radio, tv, CD audio,…etc. ) ;
➢ Les biens de production : qui permettent de produire d’autres biens et qui ne
sont pas détruits à la première utilisation. Il s'agit des biens d'équipement (qui
constituent le capital fixe de l'entreprise, les machines, les équipements, produits
TIC,…) ;

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➢ Les biens intermédiaires : C’est les produits bruts utilisés par l'entreprise et
dont la transformation et la combinaison avec d’autres produits donneront
naissance à un bien de production ou à un bien de consommation.

2) l’aspect immatériel de l’économie numérique :


L’actif digital immatériel complète l’actif matériel, physique ou mobilier ;
La digitalisation économique est un phénomène tendanciel faisant passer l'économie de l'ère
du monde physique ou espace matériel vers un monde virtuel ou zone immatérielle en
s'appuyant sur les technologies de numérisation ;

2-1- Définition: Un Actif numérique virtuel ou digital est une forme de bien ou patrimoine
immatériel dont le principal de sa structure ou composition est porté par un système de
chiffrement. Autrement dit, c’est une série organisée de chiffres ou une programmation
algorithmique engendrant la création d’une valeur appelée actif numérique;

Exemples : logiciels (Microsoft Office, Outlook) applications mobile, site Web, panneau
publicitaire numérisée, système d’information, robot conversationnel ; deep learning, jeu
vidéo ;

2-2- les composants immatériels les plus détectables :


- le savoir-faire organisationnel et les processus ;
- la connaissance et les expériences du capital humain;
- la constitution d'un réseau d'affaires d'influence "bankable";
- les marques ; signe servant à distingue les produits
- la base de données ou le Big Data ;
- les brevets; protèger une innovation technique
- technologies, découvertes, etc ….

Section 2 : Les mécanismes de développement de l’économie numérique

I. Les effets de réseau :


1) Les lois empiriques du web :
➢ la loi de Moore: cette loi porte le nom de celui qui l’a énoncée en 1965, le cofondateur de
la société Intel, Gordon Moore ; elle concerne l’évolution de la puissance des ordinateurs ;
Selon cette loi la complexité des semi-conducteurs proposer en entrer de gamme doubler tous

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les deux ans depuis 1959 leur date d’inventions, cette augmentation exponentielle est nommée
loi de moore.

En 1980 Moore fixa le cycle de dix-huit mois, selon lui tous les 18 mois il y a doublement du
nombre de transistors c’est-à-dire l’élément principal qui compose les processeurs des
ordinateurs, rendant les ordinateurs et les machines électroniques de moins en moins
couteuses et de plus en plus puissantes ;

Les domaines affectés par la loi de Moore : Utilisée pendant plus de 50 ans, la loi de Moore
a notamment permis de planifier la production à long terme et de synchroniser les différentes
branches de l'industrie électronique, elle a apporté divers avantages technologiques,
économiques et sociaux (Il faut préciser tout de même que la technologie aurait évolué sans la
loi de Moore. Celle-ci a simplement servi de ligne directrice) ; elle touche les domaines
suivants :

- les appareils électroniques grand public, comme les téléphones et les montres connectées;
- l'industrie du jeu vidéo;
- l'industrie pharmaceutique;
- l'aérospatiale et la météorologie;
- la technologie blockchain.
➢ La loi de Metcalfe :

Défini par Robert Metcalfe, le créateur de réseaux Ethernet ; la loi de Metcalfe affirme que
«l’utilité et la valeur d'un réseau est proportionnelle au carré du nombre d'utilisateurs ».

Autrement dit, en notant n le nombre d'utilisateurs, le nombre maximum de connexions

possibles est de : n(n-1) = n²-n

Cette loi explique la plupart des effets des technologies de communication et réseaux Internet
et World Wide Web.

Exemple d’un réseau de télécopieur:

• Un télécopieur pris individuellement ne sert à rien, car il ne peut pas être utilisé pour
communiquer; sa valeur est égale à 1-1 = 0.
• Avec 3 machines de fax sur la valeur du réseau devient 9-3 = 6

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• Avec 5 machines connectées à la valeur du réseau devient 25-5 = 20.
• Avec 12 machines connectées à la valeur de réseau devient 144-12 = 132.
• Avec 1000 machines sur la valeur devient 1000000-1000 = 999000
➢ La loi de Reed : selon l’économiste David Reed (1999) ; Les réseaux encouragent la
constitution de groupes communiquant et créent une valeur qui croît de manière exponentielle
avec la taille du réseau et donc plus rapidement qu’avec la loi de Metcalft grâce à l’effet
cumulatif des dynamiques collaboratives. Possibilité pour les personnes connectées de former
des groupes (communautés virtuelles).

L’intérêt d’un réseau est utilise des sous-ensembles et non plus la liaison point à point, est
proportionnel à 2N et non pas à N2. Ceci nous explique l’extraordinaire succès de ces réseaux
sociaux ; ils ont offert une nouvelle fonctionnalité extrêmement puissante.

2) L’économie numérique et Effet de réseau :

L’économie « numérique » se singularise par l’importance des phénomènes de rendements


croissants : plus une entreprise a de clients, plus elle est « productive », au sens où elle peut
offrir un meilleur service pour le même prix, ce qui attire de nouveaux clients, et ainsi de
suite; Ce phénomène est lié aux effets de réseau : la qualité du service dépend de l’étendue du
réseau, c’est-à-dire du nombre d’utilisateurs. Si les effets de réseau existent déjà dans
l’économie « classique » (transports, chaînes hôtelières, etc.), l’économie numérique les
triple.

La multiplication des activités à effets de réseau dans l’économie numérique s’explique par
l’abaissement des coûts de transaction : les technologies numériques rendent plus facile
l’authentification de l’autre partie d’une transaction, facilitent l’apprentissage de la réputation,
permettent de communiquer aisément et de retracer les échanges ; en d’autres termes,
d’établir de la confiance entre des parties ne se connaissant pas. De là vient l’apparition de ces
immenses plateformes, sur lesquelles amateurs ou semi-professionnels peuvent trouver des
clients dans des conditions optimisées et sécurisées et leur offrir des services d’une qualité
parfois supérieure à celle offerte par les professions traditionnelles. Ces plateformes
d’intermédiation peuvent opérer à une échelle sans précédent (comme Uber dans le transport
de personnes).

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Les rendements croissants viennent aussi des algorithmes d’apprentissage (machine learning),
utilisés par les entreprises numériques pour améliorer constamment leurs performances (coût,
efficacité, qualité) grâce à la collecte et au traitement de volumineux flux de données.

Enrôlé par l’entreprise, le client contribue à faire connaître le bien ou le service, prend en
charge le support client, voire, fait du lobbying auprès des pouvoirs publics. Cette «viralité »
de l’économie numérique renforce les effets de réseau3.

Combinées dans des proportions variables suivant les modèles d’affaires, ces caractéristiques
poussent les entreprises à la grande taille et à la concentration. Dans de nombreux cas, le
marché est dominé par l’entreprise qui a su amorcer avant les autres une croissance
exponentielle, entraînée par un effet « boule de neige ».

La concentration des marchés numériques ne signifie pas qu’ils sont exempts de concurrence.
Le monopole d’une entreprise est moins durable dans l’économie numérique que dans les
activités de réseau traditionnelles.

Dans la courte histoire de l’économie numérique, une rupture technologique ou l’émergence


d’un concurrent plus innovant ont déjà eu raison plusieurs fois de la position d’une entreprise
un temps dominant.

Le passage au numérique du système de production peut être considéré comme une incitation
en faveur du libre accès, aussi bien du point de vue socio-technique qu’économique.
L’économie, ici, veut dire utiliser au mieux, d’une manière efficiente, les ressources
disponibles pour optimiser le résultat escompté ; toute utilisation inefficiente des ressources
portera préjudice à cet objectif, tandis qu’une meilleure efficience économique augmentera la
diffusion de contenu au même coût, ou baissera le coût pour une diffusion dans les mêmes
proportions ; dans les deux cas, l’efficience sera bénéfique pour la science.

Pour comprendre ce lien entre la taille de l’entreprise (effet de réseau) et l’efficience, il faut
introduire deux autres concepts, les coûts et l’économie d’échelle.

L’économie d’échelle correspond à la baisse du coût unitaire (ou coût moyen) qu’on obtient
en augmentant la production. Un nombre plus élevé de produits baisse son coût moyen mais
favorise aussi une plus grande compétence et expérience de la main d’œuvre ; du fait d’une

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La viralité est un processus de la diffusion rapide d'un contenu numérique ( info, photo,vidéo…….) qui
repose sur un système de recommandations

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meilleure maîtrise des procédures et des outils, cela améliore également l’efficacité technique
et organisationnelle.

II. Les compétences humaines :

La complémentarité entre TIC et capital humain est étayée par de nombreux travaux
empiriques, l’usage des TIC nécessiterait un capital éducatif important, notamment des
capacités d’adaptation, de gestions de plusieurs tâches. En retour, la productivité des plus
qualifiés serait supérieure. Cette complémentarité expliquerait la hausse des inégalités entre
groupes et au sein des groupes de travailleurs dans la plupart des pays du Nord comme du Sud
dans les dernières décennies. Cette face de l’économie de la connaissance ne signifie pas la
disparition des tâches physiques ou pénibles ; les travailleurs, de l’ouvrier au cadre, doivent à
la fois supporter des contraintes industrielles ou marchandes et exercer une activité de
collecte, de contrôle et de gestion de l’information.

1) Changements organisationnels :

L’organisation globale du travail semble également jouer un rôle essentiel dans


l’économie de la connaissance ; la réactivité demandée au travailleur se retrouve au niveau
des entreprises qui développent des pratiques innovantes de travail dites de haute-
performance, ou encore flexibles, qui doivent se substituer progressivement au modèle
tayloriste.

Ces changements organisationnels s’inspirent de nombreux concepts théoriques développés


depuis une trentaine d’années qui ont mis en évidence le rôle des méthodes d’organisation du
travail. Entre autres, on peut citer :

1-1) La lean production ou production au plus juste : directement issue du toyotisme ;


Une forme d'organisation du travail qui consiste à:
➢ réduire les coûts de production;
➢ Éviter la surproduction, élimination des stocks, juste-à-temps ;
➢ Diminuer les délais et produire circulation horizontale de l’information;
➢ De la meilleure qualité possible ;
Suggestions des salariés plus compétents pour améliorer les performances et la qualité.

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Objectifs des Cinque zéro: Ces 5 zéros correspondent à : zéros défaut, zéros papier, zéro
stock, zéro délai, zéro panne.
C’est des outils de gestion de production pour assurer un bon niveau de qualité et de
service et améliorer la productivité globale ; ils sont liés au fonctionnement dit en « juste-à-
temps », un concept développé dans les années 50 au sein de l’usine de Toyota et a été
popularisé avec l’émergence du toyotisme et du Lean management.

Les grandes transformations des marchés économiques ont conduit à l’évolution des
systèmes de production et à la naissance du système Lean. Le Lean, est une démarche
d’amélioration de la performance cette approche est une démarche de management centrée sur
l’homme visant l’amélioration de la performance au travers notamment de l’élimination des
gaspillages.

Six concepts Lean sont identifiés : le juste-à-temps, la qualité, l’amélioration continue,


l’élimination des gaspillages, le management des hommes et le management visuel.

Le système Toyota est célèbre pour avoir réussi à mettre en place un processus plus
graduel de qualité continue. Il s’agit de réussir à améliorer les choses petit à petit sur la base
d’un exercice quotidien – le kaizen.
1-2) le re-engineering ou amélioration radicale: repose sur une réorganisation stricte des
processus ; son objectif est d’apporter des améliorations importantes au travers notamment de
la re-conception des systèmes de gestion des flux, de l’intégration et de l’assimilation de
technologies nouvelles. Généralement, cette démarche nécessite des investissements lourds et
entraîne une transformation profonde des méthodes de travail et des ressources. La mise en
œuvre de ces solutions nécessite du temps et peut même dans certains cas, entraîner un arrêt
total de la production.
Pour atteindre la perfection, chaque entreprise doit suivre simultanément des démarches
d’amélioration radicales et progressives et donner une nouvelle forme à l’organisation du
travail.

Les principes essentiels de cette approche sont les suivants :

✓ une réorganisation complète du processus ;


✓ une division des tâches afin d’en réduire le temps et les efforts ;
✓ une approche fondée sur les processus ;
✓ l’utilisation de technologies de l’information pour intégrer ces processus
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2) Les facteurs de risques d’automatisation :
Les métiers à fort risque d’automatisation ne sont pas les métiers les moins qualifiés ;
c’est donc important d’identifier quel sont les métiers concernés.
les métiers présentant les plus haut risques d’automatisation sont ceux qui combinent
des tâches de traitement de l’information et un faible niveau relationnel ou faible créativité (
les métiers administratifs , les services financiers….. ).

le progrès réalisés dans les domaines des algorithmes et de l’intelligence artificielle


permettent aujourd’hui à des machines d’être plus efficace que des êtres humains dans le
traitement de l’information, cette efficacité se traduit notamment par une plus grande rapidité
et donc la possibilité de traiter l’exhaustivité des informations, au lieu de devoir procéder à un
premier tri ou une première synthèse comme devrait le faire un être humain qui n’a pas les
mêmes capacités de mémoire.

Un algorithme pourra plus facilement et plus rapidement qu’un être humain effectuer les
taches suivantes :

-Localiser et compter des mots précis dans un texte ;


-Mesurer des cooccurrences des mots ;
-Opérer des calculs à partir d’un ensemble de données chiffrées ;
-Tagger rapidement un ensemble d’images.
Cependant l’algorithme n’analyse pas la signification de ces informations comme
pourrait le faire l’être humain et reste moins performant pour tout ce qui touche au relationnel.

Certaines tâches qui semblent facile pour l’être humain le sont parfois moins pour une
machine (contraintes liée à la compréhension de l’environnement, métiers de psychologues,
travailleurs sociaux), de la même façon le domaine créatif reste encore relativement protéger
de toute automatisation.

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Bibliographie :

1- Cardon Dominique, Culture numérique. Presses de Sciences Po, « Hors collection »,


2019 ;
2- Courmont Antoine, Galimberti Deborah, « Économie numérique », dans : Colin Hay
éd., Dictionnaire d'économie politique. Capitalisme, institutions, pouvoir. Paris,
Presses de Sciences Po, 2018 ;
3- Demetrescoux, Radu. La boîte à outils du Lean. Dunod, paris, 2019 ;
4- Dutertre, Emmanuelle, et Bernard Jullien. « De la transformation numérique rêvée
d’une industrie à sa transformation numérique réelle : le cas de l’entretien et de la
réparation automobile », Revue d'économie industrielle, vol. 168, no. 4, 2019 ;
5- Fatine BIAZ et Martine BRASSEUR, L’impact de la digitalisation des organisations
sur le rapport au travail : entre aliénation et émancipation, Cairn.info, EMS Editions,
2018/2 n° 21 ;
6- Gallic, Claire, et Rémy Marrone, Le grand livre du marketing digital, Dunod, 2020 ;
7- Lyonnet, Barbara , Lean Management. sous la direction de Lyonnet Barbara. Dunod,
Paris, 2015 ;
8- Soufron, Jean-Baptiste. « Les acrobates de l'innovation », Esprit, vol. , no. 7, 2011 ;
9- Vincent Ducrey et Emmanuel Vivier, le guide de la transformation digitale (la
méthode en 6 chantiers pour réussir votre transformation !), eyrolles édition, paris,
2017 ;

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