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ECONOMIE INTERNATIONALE

Cours dispensé en

• SECO 3
• ECOMO 3
• GESTION 3

Dr MINFEDE

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INTRODUCTION

David RICARDO déclarait dans son ouvrage les principes de l’économie politique et
de l’impôt publié en 1817 que « l’échange lie les nations du monde par le nœud commun
des intérêts, des relations internationales amicales et en font une seule société ». L’idée
d’un échange mutuel et avantageux entre les nations constitue le socle de la doctrine
néolibérale avec pour chef de fil Adam SMITH (1776).

La doctrine néolibérale suggère une économie mondiale ouverte et débarrassée de toutes


les contingences protectionnistes. Cette idée a permis de bâtir les politiques de
développement des pays industrialisés tout au long du 20è siècle. Si depuis le choc
pétrolier1 (1773) la croissance des pays occidentaux s’est fortement ralentie, ce sont
cependant les pays émergents qui ont pris le relais aujourd’hui appuyant le plus souvent
leur croissance économique impressionnante sur celle de leurs exportations. Semble
ainsi se confirmer l’intuition théorique selon laquelle une dose d’échange mutuel est
bénéfique pour tous. Toutefois, si les pays gagnent généralement à l’échange, il est
possible que ces gains ne soient pas équitablement répartis et même que l’ouverture ait
des effets négatifs sur certains groupes d’individus à l’intérieur des pays. À ce propos,
nous avons encore à l’esprit la guerre commerciale entre les USA et la Chine.

Dans les pays en développement, les faits démontrent la persistance du chômage,


l’aggravation des inégalités, des délocalisations qui déstructurent des économies
naissantes générant de nombreux perdants qu’on ne peut ignorer. En conséquence, on
assiste ces dernières années à une montée des mouvements altermondialistes qui
imposent aux gouvernements de s’interroger plus en avant sur les conséquences de
l’ouverture internationale. Plus encore, l’économie mondiale est davantage marquée par
une grande mouvance de régionalisation qui semble violer l’hypothèse du
multilatéralisme telle que postulée par l’organisation mondiale du commerce (OMC).
Comment comprendre les controverses fondées autour des échanges internationaux ?

1
Le choc pétrolier fait référence aux conséquences sur l’économie mondiale d’une modification brutale de
l’offre de pétrole (Choc d’offre) combinant hausse du prix et augmentation de la consommation et/ou baisse
de la production. 1973 ;1979 ; 2008.

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Pour ce faire, l’économie internationale s’inscrit comme un cadre cohérent d’analyse
des relations économiques internationales. L’analyse économique des échanges
internationaux peut se structurer autour de quatre axes.

- Comment expliquer la structure des flux internationaux ?

Il s’agit alors de rendre compte de la spécialisation internationale.

- Comment comprendre les politiques commerciales dans le cadre des


échanges internationaux ?

Il convient ici d’examiner les instruments des politiques commerciales et de relever les
antagonismes qui existent entre protectionnisme et libéralisme.

- Comment expliquer la détermination des taux de change entre différentes


économies ?

Il s’agit de déterminer les mécanismes qui gouvernent la fixation des taux de change,
d’examiner la loi du prix unique à travers la relation entre le niveau général des prix et
le taux de change à long terme

- Comment comprendre les accords commerciaux régionaux ?

L’idée ici d’examiner les théories explications explicatives des regroupements


régionaux, d’adresser les conséquences de ces regroupements et de questionner la
pertinence de ceux-ci dans le cadre du multilatéralisme.

Ces quatre axes non-exhaustifs vont structurer nos échanges sur l’économie
internationale. L’objectif visé est de doter les étudiants d’outils théoriques et empiriques
nécessaires à la compréhension de la compréhension de la complexité des relations
économiques internationales.

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CHAPITRE 1 : LES THÉORIES EXPLICATIVES DES ÉCHANGES
INTERNATIONAUX

Le commerce international est devenu une variable importante dans le monde


économique contemporain. Il manifeste la complémentarité et l’imbrication des
producteurs et des consommateurs des différents pays et il affecte l’autonomie des
politiques économiques. Depuis 1980, l’économie internationale connait des
bouleversements dans les flux internationaux de marchandises et de services liés à
l’apparition de nouvelles puissances qui modifient la hiérarchie antérieure.

On assiste depuis quelques années à une montée des puissances asiatiques


accompagnées d’un ralentissement des vieilles puissances d’Europe et d’Amérique.
L’examen des tendances du commerce international depuis 1980 conduit à mettre en
évidence la croissance considérable des échanges comparé à celle de la production alors
qu’entre 1980 et 2001, la production mondiale a été multipliée par 1.6, le commerce
mondial en valeur a été multiplié par 3,3. Ces deux dernières décennies, plus de 30% de
la production mondiale est vendue hors des frontières nationales. Les économies
nationales sont donc de plus en plus ouvertes aux flux commerciaux internationaux.
L’une des caractéristiques de cette croissance des flux internationaux est qu’elle se fait
avec des variations géographiques significatives en termes de contribution et de portée.
À cet effet, quatre constats peuvent être effectués :

- le premier est relatif à la dynamique différenciée du commerce international


selon les grandes zones géographiques : 39,1% des exportations mondiales sont
portées par l’Europe occidentale suivi par l’Asie (26,3%) puis par l’Amérique du
Nord (17,1%), l’Amérique latine (5,8%), l’Europe orientale (4,3%), le Moyen-
Orient (4%) et enfin l’Afrique (2,3%).
- Le deuxième constat est lié à la concentration du commerce international au sein
des nations les plus développées ; l’Amérique du nord et l’Europe occidentale
concentre 56,2% des échanges internationaux alors que le total de l’Amérique
latine, l’Afrique et le Moyen-Orient représente seulement 11,2%.

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- Le troisième constat concerne la destination des exportations réalisées par
chaque zone. 68% des exportations de l’Europe occidentale sont intra-
européennes. En Asie, les échanges intra-zones représentent plus de 49%. En
Afrique, ces exportations sont passés de 6% à 12% entre 1980 et 2000.
- Le quatrième constat concerne la structure par produit des échanges. La
décomposition des échanges mondiaux fait apparaître une proportion importante
des produits manufacturés issus de l’industrie (59,32%) suivi par les services
(19,5%) puis des produits d’extraction (6,9%).

À l’évidence, les disparités observées créent selon la nature des économies des gagnants
et des moins gagnants. A la lumière de ces faits, des interrogations sont soulevées au
sujet d’une part de la nécessité de participer aux échanges internationaux et d’autre part
de la justification des disparités structurelles que présentent les échanges internationaux.
Pour répondre à ces interrogations, la théorie économique apporte deux grilles
d’explications notamment traditionnelle et moderne.

I- EXPLICATION TRADITIONNELLE DES ÉCHANGES


INTERNATIONAUX

L’analyse traditionnelle des échanges internationaux est fondée sur les différences
internationales. Ces dernières peuvent être regroupée en trois catégories : différences
de coûts, technologique et internationales d’accumulation du capital.

1- THEORIES FONDÉES SUR LES DIFFÉRENCES


INTERNATIONALES DES COUTS

En dépit de leur originalité et particularité, nous regroupons dans cette rubrique la


théorie des avantages comparatifs et celle des dotations factorielles connues sous
l’abréviation HOS (Hecksher Eli, Ohlin Bertil, Samuelson Paul)

a- THEORIE DES AVANTAGES COMPARATIFS ET LE


COMMERCE INTERNATIONAL

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La première formulation de la théorie des avantages comparatifs est attribuée à Adam
SMITH dans son ouvrage intitulé recherche sur la nature et la causes et de la richesse
des nations publié en 1776. L’auteur utilise plutôt le concept d’avantages absolus. Pour
Adam SMITH, chaque pays doit valoriser son avantage absolu c’est-à-dire la production
pour laquelle il est le plus efficient. Dans la théorie classique, le coût de production est
essentiellement le coût du travail. Selon la théorie des avantages absolus, tout pays
capable de produire capable de produire certaines marchandises pour un coût
moindre que les autres pays a donc intérêt à se spécialiser dans ces productions et
à abandonner toutes les autres. Ce faisant, le pays peut consacrer toutes ses ressources
à ce qu’il fait le mieux et ne pas en gaspiller pour produire quelque chose qu’il peut de
toute façon trouver moins cher ailleurs.

Pays A Pays B
Bien X 10 8
Bien Y 15 20

On peut illustrer l’approche d’Adam SMITH en supposant une économie à deux pays et
produisant deux biens X et Y. Les valeurs dans le tableau représentent le nombre
d’heures de travail (coût de production) nécessaire à la production d’une unité de chaque
bien dans chaque pays.

Comment repartir la spécialisation entre les deux pays ?

Selon la théorie des avantages absolus énoncée par Adam SMITH, le pays A doit se
spécialiser dans la production du bien Y et le pays B dans la production du bien X. Les
écarts de coûts absolus justifient l’échange internationale qui procure à chaque pays un
gain en termes de travail. Ainsi, en important le bien X, le pays A gagne deux heures
tandis qu’en important le bien le pays B gagne cinq heures. De façon globale, si tous les
pays se spécialisent suivant leurs avantages absolus, le monde entier produit plus de
tout. Chaque marchandise étant produite là où ses coûts sont les plus faibles. Son prix
est inférieur à ce qu’il était avant la spécialisation. La conclusion à laquelle aboutit
SMITH suppose l’absence des droits de douane dont l’imputation aboutirait à
l’augmentation des prix à l’importation. Pour SMITH, le libre échange entendu comme

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l’absence de toute barrière de quelque forme que ce soit qui permet de profiter des
bienfaits de la spécialisation internationale.

La théorie exposée par Adam SMITH semble séduisante à un détail près : quel intérêt
un pays dont les coûts de production sont les coûts les plus élevés dans toutes sortes
de production envisageable peut-il trouver à ouvrir ses frontières ? Que pourrait-
il donc exporter ? Et surtout comment pourrait-il empêcher ses entreprises de
subir la concurrence destructrice des importations étrangères ?

David RICARDO apporte une réponse à ces interrogations en proposant en lieu et place
du concept d’avantages absolus celui d’avantages comparatifs.

b. THÉORIE RICARDIENNE DES AVANTAGES COMPARATIFS

Elle a été exposée dans le chapitre 7 des principes de l’économie politique et de l’impôt
publiés en 1817. Elle est bâtie sur un certain nombre d’hypothèses classiques.

- La première hypothèse est liée à la définition classique de la Nation qui est une
zone géographique à l’intérieur de laquelle les facteurs de production sont
libres de circuler ; ses frontières correspondraient donc à l’endroit où des
barrières de toutes sortes empêcheraient les deux facteurs notamment le travail et
le capital de circuler librement.
- La deuxième hypothèse suppose une homogénéité du facteur du facteur travail
- La troisième hypothèse est liée à la nature des rendements

Dans le modèle ricardien, les entreprises produisent à rendements d'échelle constants.


Cette hypothèse est essentiellement liée à une structure de marché parfaitement
concurrentiel.

Le point de départ de la théorie ricardienne est la comparaison de deux économies en


autarcie notamment le Portugal et l’Angleterre qui produisent deux biens ; le vin et les
draps à partir du facteur travail. Les coûts de production sont mesurés en homme-année
(heure de travail). L’exemple pris par Ricardo montre que les coûts de production sont
plus faibles dans la production des deux marchandises.

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Angleterre Portugal
Drap 100 90
Vin 120 80

Ainsi, pour produire une unité de draps et de vin, il faut respectivement au Portugal 90
et 80 homme-années et à l’Angleterre 100 et 120 homme-années. Le Portugal détient un
avantage absolu sur la production des deux biens. Dans ce cas, la théorie de smithienne
serait incapable d’expliquer l’échange entre les deux pays.

À contrario, la théorie ricardienne indique que l’échange entre les deux pays est toujours
possible. La raison avancée est que les coûts unitaires relatifs de production du drap par
100
rapport au vin ne sont pas les mêmes dans les deux pays. Le ratio est de en Angleterre
120
90
et au Portugal. Pour interpréter ces coûts unitaires relatifs, nous raisonnons sur les
80

implications dans une économie fermée.

Supposons que l’on souhaite en Angleterre accroître la production de vin d’une unité, il
faudra dégager 120 homme-années de la production de draps et donc renoncer à celle
de 1,2 unité de draps.

À l’inverse, pour augmenter la production de draps d’une unité, il suffira d’abandonner


la production d’environ 0,83 unités de vin (100/120).

Au Portugal, la situation est différente. Pour augmenter la production de vin d’une unité,
il suffit de renoncer à environ 0,88 unité de draps soit 80/90 et 1,125 unité de vin peut
être produite en renonçant à une unité de draps soit 90/80.

Comparativement, le vin est donc plus difficile à produire en Angleterre alors qu’au
Portugal c’est l’inverse. L’idée nouvelle introduite par Ricardo réside dans ce principe
d’avantages comparatifs.

Si un pays aucun avantage absolu, il peut trouver intérêt à échanger à condition de se


spécialiser là où il est le moins mauvais par rapport aux autres pays c’est-à-dire là où
son désavantage absolu est le moins important ou encore dans la production la moins
coûteuse parmi toutes celles existantes.

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Ainsi, le Portugal produira du vin qu’il échangera selon un rapport d’une unité contre
une quantité de draps supérieure à 0,88 unité et inférieure à 1,2 unité.

Ainsi, les rapports d’échanges nationaux en autarcie déterminent les deux bornes du
rapport d’échange à l’international. Il faut en effet que la valeur de 0,88 soit dépassée
pour les Portugais aient intérêt à se spécialiser dans la production de vin mais 1,2 ne soit
pas être atteint pour les Anglais de leur côté trouvent un bénéfice à se spécialiser dans
la production des draps.

La théorie ricardienne des avantages comparatifs fournit simultanément une explication


de la composition du commerce international et une décomposition entraînée par
l’ouverture des frontières. Elle suggère également quelques conséquences.

- La première est la tendance à l’égalisation du niveau de développement des


nations prenant part aux échanges internationaux.
- La deuxième est que la spécialisation internationale engendre des restructurations
industrielles pouvant déboucher à des chômages structurels. C’est sur ce point
que le libre échange est à envisager avec méfiance.
Application

Soit une économie domestique produisant deux biens, l’huile de palme et les pommes
de terre. Nous supposons que cette économie ne dispose que d’un seul facteur de
production à savoir le travail noté L. Le nombre d’heures de travail requis pour produire
chaque unité de produits est noté aLP pour un kilogramme de pommes et aLH pour un
litre d’huile. Nous supposons en outre que l’économie produit initialement une quantité
Qh d’huile et Qp de pommes.

1- Déterminer la quantité de travail utilisé dans chaque secteur

Réponse : - secteur de l’huile : aLH x Qh

Secteur de pommes de terre : aLP x Qp


2- Exprimer l’équation traduisant la frontière de possibilités de production d’une
telle économie.

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Réponse : le facteur travail détermine la frontière dans cette économie et
conditionne la quantité de production.

aLH x Qh + aLP x Qp <= L

3- Déterminons le coût d’opportunité des pommes de terre en termes d’huile de


palme.

b.1. Origines des avantages comparatifs

La théorie Ricardienne des avantages comparatifs trouve ses fondements théoriques au


seuil de l’école néoclassique. Cette avancée est attribuée à trois auteurs ELI
HECKSCHER ; OHLIN ; Paul SAMUELSON, ils formulent à travers leur travaux une
hypothèse à priori assez intuitive. Les pays échangent des produits qui exigent des
facteurs de productions qu’ils possèdent en abondance. Ainsi, l’origine des avantages
comparatifs ou absolu est à rechercher dans les différentes dotations initiales des pays
en facteurs capital (K) et travail (L). Cette formulation des internationaux est source de
nombreuses conséquences en termes de croissance économiques et des distributions des
revenus.

Dans le modèle de HOS on suppose que les pays disposent des mêmes techniques mais,
qui diffèrent par leur dotation en facteurs de production. A cet effet, une différence de
rareté relative des facteurs de production entre deux pays est donc une condition
nécessaire pour qu’il y ait des couts comparés et par conséquent, échange internationale.

• Le concept de l’abondance factoriel

Pour mieux exprimer ce concept, nous supposons que l’économie dispose des facteurs
de production (K et L). On peut en premier appréhender l’abondance physique des
facteurs de production des deux facteurs par le stock de travail noté L, la taille de la
population active (le travail) et le stock de capital noté K.

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𝐾
L’abondance factoriel relative traduit en second lieu le rapport et en comparant celle
𝐿

des deux pays on peut dire qu’un pays est relativement plus abondant en capital qu’un
𝐾
autre pays si y est supérieur tandis que l’autre est abondant en travail.
𝐿

Remarque : la notion d’abondance factoriel relative implique que le pays peut posséder
un stock de travail plus élevé qu’un autre mais, il peut également être relativement mieux
doté en capital mais, de plus l’abondance relative d’un pays peut changer selon le pays
avec lequel on le compare.

Cette notion soulève le problème d’agrégation. En effet, sa mise en évidence revient à


additionner les produits d’inégale valeurs. Par exemple les choux et les pommes de terre.
En plus tous les travailleurs ne possèdent pas les mêmes qualifications et tous les biens
de production ne servent pas à fabriquer les mêmes marchandises.

^pour résoudre ce problème, on à recours a une mesure économique de la valeur des


biens notamment la rémunération des facteurs. Ici, il s’agit de la rémunération relative
des facteurs travail et capital.

Soit w et r les rémunérations respectives du travail (taux de salaire) et de capital (taux


d’intérêt). Le ratio de ces rémunérations permet d’indiquer le sens de la spécialisation
𝑤
selon l’abondance factoriel. Un rapport plus faible dans un pays que dans un autre
𝑟

pays indique ainsi une rémunération relative du capital que du travail et donc
implicitement une rareté relativement plus importante du capital.

Si nous supposons que les deux économies produisent deux biens notamment
l’automobile et le vêtement selon une technique qui est différente pour les deux biens
mais identique pour les deux pour chacun des biens dans les deux pays. Il est possible
de déterminer l’intensité d’utilisation de chaque facteur dans la production de chaque
bien.

• La notion d’intensité factorielle

Elle traduit l’idée que chaque bien est produit avec des proportions différentes de chacun
des deux facteurs de production. Elle est la résultante d’une technologie de production.

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Ainsi, un bien est dit relativement intensif en travail s’il nécessite relativement plus de
travail que de capital par unité de production et inversement.

D’après l’exemple sus-énoncé, il semble qu’il faudra plus de travail que de capital pour
le vêtement que pour la production automobile. Dans cette condition, le secteur textile
est un secteur relativement plus intensif en travail que le secteur automobile.

Suite à ces deux notions, Heckscher-Ohlin-Samuelson établissent un théorème selon


lequel chaque pays à une production orientée vers le bien qui utilise de manière intensive
le facteur dont il est le mieux doté et il tend à l’exporter.

Cette approche a une parité certaine avec celle de Ricardo mais elle en diffère aussi à la
fois par la volonté d’expliquer l’origine des avantages comparatifs et par la théorie de la
production, qui la soutent puisque sont introduite deux facteurs de productions
substituables.

Le théorème de HOS, montre que les avantages comparatifs sont déterminés par
l’abondance relative et les intensités factorielle : un pays possède un avantage
comparatif dans la production qui utilise intensivement le facteur dont il est
relativement le mieux doté.

En revanche, contrairement à Ricardo, la spécialisation n’est pas totale. Même après la


spécialisation, chaque pays n’abandonne pas complètement la production des autres
biens. En effet, la spécialisation entraine la réallocation des facteurs de production.

Si un secteur est plus intensif en un facteur (L), la demande de ce facteur est doit
augmenter et sa rémunération relative également comparé à celle de l’autre facteur (K)
qui verra sa rémunération baisser. Cette baisse de rémunération du capital pourra inciter
certaines firmes à produire des biens en quantité.

La théorie de dotation factorielle permet aussi de mettre en évidence la distribution des


revenus à échelle mondiale. L’idée défendue ici est celle d’un commerce international
qui conduit à des gains inégalement répartis à l’échelle mondiale. Heckscher montre
que, si le prix d’une marchandise augmente, la rémunération du facteur utilisé le plus
intensément dans sa production augmente relativement à celle de l’autre. A la suite de
HECKSCHER, STOLPER et SAMUELSON formalise ce résultat sous la forme d’un

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théorème appelé Stolper-Samuelson 1949. Le commerce international tend à
augmenter la demande et donc le prix de ce bien (exemple de la Chine). En outre, le
théorème de Stolper et Samuelson illustre que l’ouverture d’une économie au commerce
internationale génère une hausse de prix des biens exportables et une baisse des prix de
ceux qui subissent la concurrence d’exportation, dans cette condition, la répartition des
revenus entre les différents secteurs se modifie, ce qui se révèle au sein de chaque pays
par des perdants même si globalement chaque pays y gagne (cité par Krugman « la
mondialisation n’est coupable » ce sont les choix collectifs effectués au sein de chaque
pays qui peut en revanche être critiquable) on pourra ainsi évoquer la convergence des
révélations relatives avec le théorème de RYBEZYNSHIE (1955) « Tout chose égale
par ailleurs la croissance de la dotation d’un des deux facteurs de production
engendrant une croissance de la production du bien intensif dans ce facteur et une
baisse de la fabrication des biens intensifs de l’autre. »

Le modele de HOS a fait l’objet de nombreuses verifications empiriques dont la plus


notable est celle de Wassily Leontief 1953. Il étudie le cas spécifique des états unis en
évaluant le contenu en facteurs de production des exportations et des importations
américains. Il établit à travers ses résultats ce qui est désormais comme sous le vocable
de Paradoxe de Leontief. Il part du postulat raisonnable que les USA sont un pays où
le capital est relativement plus abondant que le travail. Selon le théorème de HOS, les
exportations américaines devraient être plus intensives en capital que les importations.
Or il trouve infinie que la participation américaine à la division internationale du
travail repose sur une spécialisation caractérisée par des types de production
comprenant relativement plus de travail que de capital. A la lumière de ce résultat,
la théorie de HOS semble ainsi être Réfutée. Le paradoxe établi par Leontief et bien
d’autre va susciter une réflexion approfondie sur la nature des facteurs de production.
Pour Leontief lui-même, l’explication du résultat est à chercher dans l’hétérogénéité
internationale du travail. Ainsi, les travailleurs américains seraient plus productifs que
ceux localisent hors USA et ce pour des raisons multiples (l’esprit d’entreprise,
supériorité de l’organisation, etc. …). Pour Leontief, il est probable qu’un travailleur
américain soit trois fois plus productif qu’un travailleur du reste du monde. il retient
comme base d’explications l’hypothèse d’une différence des techniques de production

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aux USA. Par cette hypothèse, Leontief s’éloigne du paradigme de HOS qui supposait
des fonctions de production identique. En dépit des critiques adressées au paradoxe de
Leontief, ce dernier a néanmoins donné naissance à une série de travaux cherchant à
distinguer les types de travail suivant le degré de qualifications (distinction entre travail
qualifié et non-qualifié : Sholes et Becker élaborent la theorie du capital humain.)

La théorie traditionnelle a fait l’objet au fil du temps des critiques et des remises en
cause sur de nombreux points. Les apports issus des réserves et marchandise à l’garde
la théorie traditionnelle on constitue les bases d’une théorie appelle théorie aderne
explicative du commerce internationale.

II LES THEORIES MODERNES DES ECHANGES INTERNATIONAUX

La théorie traditionnelle échoue à expliquer les caractéristiques importantes des


échanges internationaux contemporaine. Parmi celle-ci, deux posent un problème
particulier ce sont :

Le développement des échanges entre les nations les plus développés dont les
dotations factorielles sont proches et l’importance du commerce intrabranche.

En outre, la théorie traditionnelle ignore le caractère imparfait du marché mondiale,


deux articulations soutiennent cette partie :

Première articulation : est concentrée au fondement de la nouvelle théorie.

Deuxième articulation : examine les composantes de la nouvelle théorie du commerce


internationale.

1. Les fondements de la nouvelle théorie des échanges internationaux.

L’étude des grandes tendances du commerce internationaux contemporaine fait


apparaitre que l’essentiel des échanges internationaux contemporaine est réalisé entre

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les nations les plus développés. Ces nations présentent des caractéristiques qui ne
militent pas en faveur des thèses Ricardienne et de HOS.

En outre, les échanges internationaux contemporaines révèlent la coexistence dans un


pays donné et pour la même branche des exportations et des importations. Bella Belassa
(1966) s’intéresse à ce phénomène qui propose de repérer avec indicateur simple : (𝑿𝒊 −
𝑴𝒊 )/(𝑿𝒊 + 𝑴𝒊 ) avec Xi qui représente les exportations de la branche i et Mi ses
importations. Si ce coefficient est égal à 1, la branche est uniquement exportatrice. S’il
est égal à -1, elle est uniquement importatrice. Si la valeur est comprise entre -0.33 et
+0.33 ; il existe un commerce intra-branche.

Les théories traditionnelles basées sur l’homogénéité des biens sont incapables
d’expliquer de telles échanges. Pour expliquer ces faits, la nouvelle théorie adopte des
hypothèses différentes. La nouvelle repose sur la concurrence imparfaite, en
conséquence, les marchés sont supposés au niveau touristique : la production se fait
avec des rendements d’échelle croissants.

Les produits offerts par les marchés sont différenciés et la concurrence entre les firmes
repose sur les investissements à RD.

L’explication du commerce internationale par la nouvelle théorie peut être représenté en


distinguant deux types de concepts : les rendements d’échelles croissants et la
différenciation des produits.

2. Rendements d’échelle croissant du commerce international.

Les rendements d’échelles sont les liens existants entre les quantités produites et le cout
de production.

Deux types de rendements d’échelles sont pris en compte par les théories du commerce
internationale : les rendements d’échelle constants et les rendements d’échelles
croissants.

Les modelés en concurrence parfaite développés par les théories traditionnelles reposent
sur les rendements d’échelles constant ce qui implique que la spécialisation
internationale n’est déterminée que par les différences internationales des techniques de

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production (Ricardo) ou dans les dotations relatives des facteurs de production (HOS).
Dans l’effet de nombreux secteurs d’activités, sont caractérisés par la présence
d’économie d’échelle ou rendement croissant : la production y est d’autant plus
efficiente que la quantité produite est importante.

Les rendements d’échelles croissants conduisent à des productions à grandes échelles


qui peuvent légitimer le commerce international.

La nouvelle théorie avance sur ce point de vue en distinguant les économies d’échelles
internes des économies d’échelles externes. On doit à Alfred MARSHALL (1890) la
mise en évidence d’une distinction forte utile entre les économies d’échelle interne et
externes.

2.1 Economie d’échelle interne et échanges internationaux.

Le concept d’économie d’échelle interne traduit l’idée d’une réduction des couts
unitaires de production issus de la croissance de la taille d’une firme. Les économies
d’échelles se manifestent à l’intérieur de la firme, cela signifie que lorsqu’une
entreprise croit, ses rendements d’échelles croissent aussi. La nouvelle économie
industrielle trouve les origines des économies d’échelles internes dans la présence des
couts fixes importants ; une organisation de la production plus efficiente et une
amélioration des compétences des travailleurs.

Les économies d’échelles internes conduisent à la disparition de la concurrence. Ainsi,


si les couts de production diminuent de manière continue lorsque la taille augmente, le
marché peut alors déboucher sur une situation de monopole. Une firme est en situation
de monopole lorsqu’elle est seule à produire un bien qui n’a pas de substitut proche pour
satisfaire un grand nombre de demandeurs. Les conséquences des économies d’échelles
internes sur les échanges internationaux peuvent être exposés dans le contexte particulier
du monopole contestable c’est-à-dire : un marché où la firme installée peut voir sa
position contestée par un entrant potentiel et ou par conséquence la firme installée fixe
le prix à un niveau égal au cout moyen.

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La théorie des marchés contestables a été exposé pour la première fois par John BRAN
(1956) pour qui l’absence des barrières à l’entrée et la libre entrée et sortie conduisent à
une structure de marchés concurrentiels.

La théorie des marchés contestables a été affirmé par des auteurs tels que BAUMOL,
PANZAR et WILLG (1982). Pour ces auteurs, la concurrence ne dépend pas du nombre
de firmes présente que de la possibilité d’entrer sur les marchés pour contester les
positions des firmes installées.

Si le marché n’est pas contestable, l’ouverture ne peut pas profiter du cout au


consommateur du pays importateur mais aussi du pays exportateur ; car la firme installée
n’a aucune incitation à fixer le prix au niveau du cout moyen.

En revanche, si le marché est contestable, l’ouverture de l’économie peut bénéficier aux


consommateurs qui pourront avoir accès à des quantités plus importantes à des prix plus
bas.

Si nous supposons que l’un des pays enregistre des taux de salaire plus élevés que
l’autre, la firme du pays à haut salaire se verra disparaitre pour laisser
l’approvisionnement du marché à une seule firme localisé dans le pays à bas salaire. En
raison des économies d’échelles internes, le prix d’équilibre des échanges internationaux
s’établit au-dessus du prix d’autarcie.

Si tous les marchés sont des monopoles contestables, la spécialisation internationale est
totale : chaque bien n’est produit que par une seule firme et donc dans un seul pays.

2.2. Economie d’échelle externe et échange internationale.

On parle d’économie d’échelle externe lorsque le cout unitaire de production (le cout
moyen) dépend de la taille du secteur d’activité mais pas nécessairement de celle de
chaque firme. Ce phénomène est mis évidence par Alfred MARSHALL suite à
l’observation des districts industriels de son époque marqué par la concentration des
firmes souvent de la même industrie au sein de la même zone géographique. L’exemple
moderne est celui de la Silicon Valley aux USA (la Silicon Valley au sud de la baie de

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San Francisco en Californie, accueille de nombreuses start-ups et entreprises
internationales de technologies. Apple, Google, et Facebook font partie des plus
connues. C’est également le site d’instructions technologiques centrées autours de
l’université de Stanford, à Palo Alto. Le musée de l’Histoire de l’Ordinateur et le Ames
Research Center de la NASA se trouvent à Mountain View, tandis que le Tech Museum
of Innovation est à San José). La particularité de ces régions est que les rendements
d’échelle au sein d’une firme peuvent être constant mais croissant au niveau de
l’industrie. Alfred MARSHALL avance comme explication à cette observation
l’existence des externalités positives exercées par chaque firme sur celles de toutes les
autres. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ces externalités :

• L’existence d’un réseau de fournisseurs spécialisés. Ce réseau est d’autant plus


dense que les firmes qui en sollicitent sont nombreuses et concentrées au même
endroit.
• La disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée incite à migrer vers ces zones
d’autant plus que la main d’œuvre est forte.
• La diffusion de la connaissance entre les salariés des différentes firmes
installées.

L’existence de telles économie d’échelle conduit à favoriser toute chose égale par
ailleurs les Nations qui produisent des volumes importants. Cela signifie qu’une nation
entrée en première dans la production d’un bien se dote d’une position quasi-monétaire.
Trois explications découlent de cette situation :

• La taille du marché intérieur d’une nation peut en présence des économies


d’échelles externes être un facteur explicatif du commerce international.
• Les spécialisations issues des économies d’échelles externes sont stables selon
l’adage « premier arrivé premier servi. » les accidents historiques conduisant à la
production d’un bien dans un pays donné peuvent être source de flux
commerciaux internationaux.
• La présence des économies d’échelles interne et externe explique une bonne
partie des échanges internationaux sans moindre références aux différentes
dotations factorielles entre pays.

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En effet, l’augmentation de la taille d’une firme peut conduire à terme en économie
fermée à des rendements d’échelles croissant qui débouche sur les monopoles naturels.
L’ouverture de l’économie permet en outre à la firme d’exporter davantage tout en
réalisant de manière substantiel ses couts unitaires. Ainsi, deux pays semblables peuvent
tout de même se spécialiser dans deux productions différentes pourque chacune d’elle
suscite des économies d’échelle.

La différenciation des produits constitue un autre aspect de l’analyse moderne des


échanges internationaux.

2.3. La différenciation des produits et échanges internationaux.

La différenciation des produits constitue une violation des hypothèses de la théorie


traditionnelle des échanges internationaux. L’hypothèse de la différenciation des
produits a été développé dès les années 1930 par la théorie microéconomique. L’idée
d’une différenciation des produits a été élaboré pour la première fois par Chamberlain
et Robinson en 1933 lorsqu’ils décrivent la concurrence monopolistique comme une
forme d’intermédiaire entre concurrence parfaite et monopole.

On y retrouve un grand nombre d’offreurs mais qui cherchent à différencier leurs


produits dans le but d’obtenir un certain pouvoir de marché dans un segment de clientèle
qui vise à satisfaire exclusivement en répondant aux caractéristiques de la demande qui
s’y exprime.

Kelvin LANDCASTER (1979) affirme ce principe en proposant une nouvelle approche


du comportement du consommateur selon laquelle un bien n’est pas demandé parce
qu’il est un bien m ais tout simplement parce qu’il possède des attributs. La
satisfaction d’un consommateur suite à la consommation d’un bien n’est pas due au bien
en tant que tel, mais plutôt à certaines de ces caractéristiques. Ainsi, pour des raisons
subjectives et objectives, les consommateurs ne considèrent pas comme identiques les
produits de deux firmes appartenant à la même branche.

En situation de concurrence monopolistique, chaque firme bénéficie d’un pouvoir de


monopole qui lui confère une certaine latitude dans la fixation des prix. Les firmes

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peuvent différencier leurs produits de ceux des autres concurrents à l’aide de la publicité
et des techniques mercatiques.

L’hypothèse de différenciation des produits permet de comprendre les échanges


intra-branches. La théorie moderne de échanges internationaux distingue deux types
de différenciations des produits à savoir :

• La différenciation horizontale
• La différenciation verticale

Le premier type (horizontale) révèle des produits présentant la même qualité mais sont
distingués par les consommateurs en raison de leur différences réelles où perçues. De ce
fait, les consommateurs d’un pays vont demander les produits étrangers parce qu’ils on
un cout pour la variété en raison des produits qui correspondent à leur spécificité.

Le second type (verticale) se manifeste lorsque les consommateurs font face à des
produits de qualité différentes par exemple : le secteur automobile. Les consommateurs
dotés d’un niveau de revenu élevé vont exprimer des besoins en qualités supérieures
alors que ceux ayant un faible revenu vont demander des produits de qualité inférieure.
Dans ce cas la spécialisation internationale s’explique par le niveau moyen des revenus
des habitants.

Des pays avec des revenus élevés se spécialisent dans la production des produits de
qualité supérieurs tandis que ceux à revenu faible vont se contenter à la production
des produits bas gamme.

Conclusion

A la lumière des théories modernes explicatives des échanges internationaux, il en


résulte que pendant que la théorie traditionnelle a pour ambition de fournir un modèle
général, la tendance actuelle est plutôt orientée vers les particularités pertinentes
adossées à tel ou tel type d’échange en fonction des différences de développement des
pays échangistes des spécificités de processus de production et d’intégrer les
différenciations des produits échangés.

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Le libre échange n’est pas nécessairement synonyme des gains à l’échange pour tous
les pays à moins d’autoriser les conditions du développement d’une industrie nationale
à l’abri de la concurrence des pays leaders et ensuite ouvrir les frontières. La mise en
œuvre des politiques commerciales à l’échelle internationale est fondée sur la nécessité
de protéger les économies faibles.

Exercices et corrigés

Exercice 1 : LES AVANTAGES COMPARATIFS

Dans sa démonstration, David RICARDO prend l’exemple du Portugal et de


l’Angleterre, et de deux produits : le vin et le drap. Dans ces pays, voici comment
s’effectue la production d’une unité de chacun des biens :

Quantité d’heures de travail nécessaire à la production d’une unité de bien


(indicateur de productivité de travail)
1 unité de vin 1 unité de drap Total d’heures
Angleterre 120 100 220
Portugal 80 90 170

1) Montrer que l’Angleterre ne possède pas d’avantage absolu. Dans ce cas, qu’en
déduit-on concernant l’échange international si l’on suit le raisonnement de
Smith ?
2) Soit le tableau suivant : complétez et commentez-le.

Vin/Drap Drap/Vin
Angleterre 120/100 = 1.2
Portugal

3) Lorsque les pays commercent entre eux, il est possible d’échanger du drap anglais
contre du vin portugais par exemple. On considère que les biens sont identiques

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quelque soit leur origine. Montrer que l’Angleterre a intérêt à se spécialiser dans
la production de drap, et à importer du vin portugais, et que le Portugal a lui
intérêt à se spécialiser dans la production de vin et à importer du drap en
provenance de l’Angleterre.

Solution exercice 1

1) L’Angleterre ne possède pas d’avantage absolu : elle est moins productrice pour les
deux biens, vin et drap. Elle ne peut donc pas se spécialiser.
2)

Vin/Drap Drap/Vin
Angleterre 1.2 0.8
Portugal 0.9 1.1
Une unité de vin anglais s’échange contre 1.2 unités de drap, alors qu’au Portugal, la même
unité de vin s’échange contre 0.9 unité de drap. A l’inverse, une unité de drap s’échange contre
0.8 unité de vin anglais, et contre 1.1 unités de vin au Portugal.

3) Si les pays échangent, une unité de vin portugais pourrait permettre d’acheter 1.2 unités
de drap anglais et une unité de drap anglais permet d’acheter 1.1 unités de vin portugais
(puisqu’on suppose que les biens sont parfaitement identiques). On voit donc que
l’Angleterre peut obtenir davantage de vin portugais que de vin anglais avec la même
quantité de drap : elle a donc intérêt à importer son vin du Portugal et à se spécialiser
dans la production du drap. De la même manière, le Portugal dispose de plus de drap
en échangeant avec l’Angleterre qu’en produisant elle-même : le pays va donc se
spécialiser dans la production du vin.

Exercice 2

Une nation a une force de travail de 1200 unités. Elle peut produire deux biens : des
pommes de terre et de l’huile de palme. Le besoin unitaire en travail pour la production
des pommes est de 3 alors qu’il est de 2 pour la production d’huile.

1)
a. Faites le graphique de la frontière des possibilités de production pour cette nation
b. Quel est le cout d’opportunité des pommes en termes d’huile ?

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c. En absence d’échange, quel serait le prix des pommes en termes d’huile,
pourquoi ?
2) Il y a également un autre pays, le pays étranger. Il dispose de 800 ouvriers. Ceux-
ci produisent également des pommes de terre et de l’huile de palme. Dans ce
pays, 5 unités de travail sont nécessaires à la production d’une pomme et 1 unité
de travail permet de produire un litre d’huile.

Supposez que la demande relative mondiale ait la forme suivante :

Demande de pommes / demande d’huile = prix d’huile / prix de pommes.

a. Dessinez la courbe de demande relative ainsi que la courbe d’offre relative.


b. Quel est le prix relatif d’équilibre des pommes ?
c. Décrivez la structure des échanges.
d. Montrez que la nation et le pays étranger tirent tous deux profits de l’échange.

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Chapitre 2 : POLITIQUE COMMERCIALE DANS LES
ÉCHANGES INTERNATIONAUX

Introduction :

Jusqu'ici, c'est à dire au chapitre précédent, il a été question de justifier l'intérêt pour les
économies d'établir une relation commerciale entre elles. Plusieurs arguments ont été
évoqués selon les auteurs allant de Adam Smith avec les avantages absolus passant par
David Ricardo avec les avantages comparatifs, théorie mieux affinée dans les modèles
factoriels. La re visitation du cadre d'analyse avec les théories modernes nous conduit à
une seule conclusion qui est celle d'encourager le commerce international.

Une analyse faite du contexte mondial relativise cet enthousiasme car, les promesses
faites dans le cadre de ses théories notamment l'amélioration de la croissance
économique, la réduction des inégalités, ne se concrétise pas empiriquement. De plus,
nous constatons aujourd'hui la formation des pôles régionaux. On assiste également à la
mise en place des stratégies des différents états au niveau des différents secteurs
d'activités susceptible d'ouverture au commerce, la position des états se traduit
aujourd'hui non par une totale ouverture, où une totale fermeture, mais par l'adoption
des comportements stratégiques au niveau commercial d'où la notion de Politique
Commerciale.

Une politique commerciale est d'abord et avant tout, perçu comme une composante de
la politique extérieure économique d'un pays. A ce titre, elle sert les intérêts
économiques fondamentaux identifié par l'état.

La politique extérieure économique est l'usage de la politique afin d'établir des règles
pour les transactions économiques entre un état et ses citoyens et les citoyens d'autres
états. Il s'agit également, de l'ensemble des actions gouvernementales dont l'objectif est
d'influencer l'environnement économique internationale.

La politique commerciale est comprise selon cette définition comme une composante
fonctionnelle de la politique étrangère économique. Les politiques d'aide, monétaires,
agricole, et industriels compte au nombre des autres composantes fonctionnelle.

La politique commerciale englobe donc, l'ensemble des activités de l'état visant à influer
sur les rapports commerciaux d'un pays avec l'extérieur. Ces activités sont nombreuses
puisque l'Etat dispose de diverses mesures pour tenter de maximiser les bénéfices
provenant des échanges commerciaux.

Les moyens employés peuvent être distingués en fonction de leur finalité.

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Certains vise à modifier les importations tandis que d'autres agissent au niveau des
exportations. L'état peut promouvoir les importations à l'aide de législations visant la
réduction l'élimination où l'harmonisation de ses barrières tarifaires et non tarifaires.

A l'inverse, l'état peut restreindre les exportations par le moyen de barrières tarifaires ou
non tarifaires, des restrictions quantitatives, des restrictions volontaires des exportations
ainsi que par la voie de quotas de multiples natures. Il peut à la fois recourir à des normes
diverses tels les normes environnementales, de sécurité et de santé. Enfin, un état peut
chercher à stimuler les importations en procédant à des négociations avec ses partenaires
commerciaux dans le but de réduire ou de diminuer les barrières tarifaires et non
tarifaires et les multiples mesures de protection érigée par les autres pays.

La très grande majorité des écrits dans le domaine de l'analyse des politiques
commerciales, cherche à expliquer l'adoption des nombreuses mesures qui constitue les
instruments de politique commerciale. Cela s'inscrit dans la problématique plus large en
économie politique internationale qu'est l'explication du degré de libéralisme et de
protectionnisme qu'adopte les pays. Cette tarification conceptuelle nous permet
d'aborder le contenu des approches théoriques en matière d'analyse de politique
commerciale.

I. LES ARGUMENTS EN FAVEUR DU LIBRE ÉCHANGE ET DU


PROTIONNISME

Comme nous l'avons précédemment dit, deux types de Politique économiques se


distinguent en général, en ce qui concerne le commerce international. En effet, soit une
économie se livre au commerce international en s'ouvrant totalement, soit il décide de
se fermer en utilisant les approches spécifiques pour protéger ses différents secteurs
d'activités, à l'assaut des firmes ou des entreprises venant de l'extérieur. Dans la pratique,
on observe qu'il n'existe pas des économies totalement ouvertes au commerce
international où des économies totalement fermées. Elles adoptent des comportements
qui diffèrent d'un secteur a un autre, et peuvent même évoluer dans le temps (le
commerce international corrige les inégalités qui existe dans une économie dans les
différents secteurs).

1. 1. LE LIBRE ÉCHANGE

Les auteurs favorables au libre-échange énumèrent un ensemble d'atouts que regorge


l'ouverture au commerce international :

• Elle permet une spécialisation soit totale soit partielle (permet une meilleure
organisation du travail). Car pour une même dotation de facteurs de production
on peut avoir une certaine quantité de biens produits.

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• La production en libre échange est supérieure à la production en autarcie. Pour la
même quantité de facteur de production on a une meilleure quantité de production
lors de l'échange. (Une meilleure répartition des facteurs de production, ceci se
justifie par le fait que, en s'ouvrant au commerce international les économies se
spécialisent dans la production du bien où ils ont un avantage de coût relatif)

• Le commerce international améliore la productivité. La spécialisation qui est


L'expression de la nouvelle organisation internationale du travail améliore la
productivité des facteurs de production. On peut donc observer que pour la même
quantité de facteurs de production existant en autarcie et en libre échange, on va
aboutir à une quantité de production plus élevé.

• Il permet de lutter contre les inégalités, qui existaient en autarcie avant le


commerce international pour ce qui est des secteurs considérés. Il améliore en
effet, la position des travailleurs dont le secteur est exposé au commerce
international.

• Il améliore la croissance économique. Lorsque la productivité augmente du fait


de la spécialisation cela a un impact positif sur la croissance économique.
Cependant, il est possible d'acquérir un bien à un niveau international sans que
cela n'améliore notre niveau de connaissance.

2. LE PROTECTIONNISME

Le protectionnisme consiste pour un état à protéger de la concurrence internationale,


soit des activités naissantes jugées prometteuses, soit des activités anciennes en
difficultés, il s'agit de favoriser ou de retarder les mutations structurelles en orientant la
demande vers les produits nationaux ce qui suppose une limitation des importations.
Pour ce faire, plusieurs techniques s'offrent aux gouvernements. Le protectionnisme
peut être composé en deux formes distinctes :

• Le tarif douanier qui est protectionnisme par les prix, puisqu'il consiste en taxant
les importations à en augmentant directement le prix sur le marché international.

• Le protectionnisme non tarifaire, qui révèle le plus souvent la forme de restriction


quantitative, mais aussi celle de nombreuses taxations où subventions en général
indirectes.

2.1. LES ARGUMENTS EN FAVEUR DU LIBRE ÉCHANGE

Ses arguments sont économiques et non économiques. Les premiers peuvent être
historiquement regroupés en trois ensembles non nécessairement toujours disjoints.

A. La protection des défenses sociales.

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A cet argument, est né la notion de tarifs compensateurs qui vise à égaliser les conditions
de production dans le pays et à l'étranger. Il peut s'exprimer via les préoccupations de
compétitivité, soit de cout de fabrication, de répartition des revenus et/ou autres. A titre
d'exemple, les positions de contingentements aux voitures Japonaises sur les marchés
européens et/ou américain, est une façon de protéger les revenus des salariés du secteur
qui sont moins productifs que leur homologue japonais tout en tenant compte du
différentiel de progrès technique entre le Japon et ses concurrents qui est tel que, le
premier peut facilement balayer les seconds de leur marché. Dans ce cas, la protection
rencontre trois objectifs :

• La croissance via la survie des secteurs européens et américains

• Les revenus

• L’emploi

Si l’on tient compte en outre de la localisation géographique du secteur des voitures en


Europe eu aux USA, la protection contribue également à l’équilibre régional.

B. L’Argument conjecturel

Cet argument s’appuie sur deux éléments justifiant l’imposition d’un tarif douanier, tout
d’abord, un tarif réduit les importations par renchérissement de celles-ci et lorsque les
appareils de production sont relativement polyvalents et qu’il y a sous-emploi des
capacités de production accroit la substitution de la production locale aux achats
extérieurs. Il existe ainsi conjecturellement un accroissement de production intérieure et
d’emploi. Un exemple de ce type de protection est donné par le tarif douanier anglais
établi en 1931, et que Keynes aurait inspiré en vue d’assurer le plein emploi, ensuite il
permet une amélioration de la balance commerciale ce qui dote le pays d’une plus grande
autonomie de sa politique interne : il pourra réduire à l’intérieur les taux d’intérêts d’où
la pression fiscale ce qui facilitera l’investissement donc le développement et en
conséquence le commerce mondial.

C. L’argument structurel

C’est l’argument le plus traditionnel du tarif douanier qui voit en celui-ci un instrument
de développement, il se présente sous plusieurs formes comme :

• Le protectionnisme dit nourrissiez ou éducateur

Une industrie naissante doit être protégée car ne pouvant lutter à arme égales. Dans ce
cadre, la protection est limitée aux industries jeunes. Elle est en outre dans le temps du
fait du caractère provisoire des obstacles rencontrés parmi ceux-ci l’insuffisance de

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production nécessaire pour bénéficier des rendements croissants ou liés à
l’indépendance des couts.

Cet argument a été utilisé par de nombreux pays quelques soit leur niveau de
développement. Il s'est exprimé via les protections non tarifaires également. A titre
d'exemple, le développement IBM (International Business Machine) aux USA, via les
commandes publiques dans ce cadre il est intéressant de constater que dans la plupart
des pays, les marchés publics restent du ressort quasi exclusif des entreprises nationales,
ce qui permet la protection des secteurs à haute valeurs ajoutés tournés vers la défense
nationale. Comme autre exemple, le Japon : c'est sur la base des efforts de prospection
et de mesures de politique économique (protection notamment) spécifique que le secteur
privé japonais a pu se lancer dans la bataille des ordinateurs, les petits tout d'abord, les
grands et les logiciels ensuite.
• Apport des capitaux en Provence de l'étranger

L'argument a été avancé lorsqu'un marché est fourni par une ou plusieurs grandes
entreprises qui ne veulent pas se voir couper de leur demande par un tarif douanier. Elle
crée alors, une filiale dans le pays qui impose le droit de douane et en conséquence, il y
a conjointement entré des capitaux dans les pays considérés.
• Argument de la balance commerciale.

Il a été avancé par beaucoup de pays en développement. Dans le cadre d'une dépendance
technologique forte à l'importation et d'une faible élasticité de la demande étrangère,
pour leur produit brute, ces pays considère que durant leur phase de démarrage, ils
doivent restreindre autant que faire se peut les importations, afin d'équilibrer les balances
de paiement et ainsi éviter un endettement extérieur trop croissant. (Autre approche la
substitution aux importations produire un bien et le faire consommer à ma population
de sorte que ce même produit qui est importé ne le soit plus et que mon produit prenne
le déçu et qu'il soit accessible à tous les consommateurs.) Dans ce cas, ils poursuivent
où ont poursuivi des stratégies industrielles de substitution de la production locale aux
importations basé directement ou indirectement sur l'aide de l'état et la protection du
marché domestique.
2.2. Argument des recettes publiques.

Dans un pays en voie de développement, on peut concevoir que les droits de douane,
avant d'être une source de protection de l'industrie, soit celle de constitution des recettes
publiques. Cela d'une part parce qu'il est plus aisé de taxer les flux extérieurs (export et
import) et de l'autre parce que ses flux sont plus certains que ceux des dépenses et des
revenus intérieurs compte tenu de la nécessité de satisfaire certaines contraintes tel
l'alphabétisation, la gestion de la santé publique, l'irrigation des terres etc.….
• Le protectionisme de zone

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Dans les années 1980, J-M Jeanneney a proposé une suite d'arguments d'ordre structurel
justifiant la protection s'exerçant vis à vis des pays tiers aux frontières d'un ensemble
d'Etats souverains ayant établi un libre échange entre eux. Le protectionnisme des zones
se limite à la poursuite de trios objectifs :
- Tirer le meilleur parti des aptitudes naturelles et humaines de la zone
- Rendre féconde les politiques de croissance de plein emploi
- Assurer l'indépendance économique en la protégeant des évènements surgissant en
dehors d'elle.

D. PRISE EN COMPTE DES EFFETS EXTERNE


Externalité : Ce que je subi sans que je n'en sois l'auteur dans ma création. Le fait
qu’un agent économique crée, par son activité, un effet externe en procurant à autrui,
sans contrepartie monétaire, une utilité ou un avantage de façon gratuite, ou au
contraire une nuisance, un dommage sans compensation.
Aux arguments précédemment avancés, s'ajoute maintenant celui de la prise en compte
de coût non-intégré a ceux du secteur privé mais rejaillissant au niveau
macroéconomique sur les budgets publics et finalement sur la collectivité toute entière
; tel est le cas des coûts de pollution. Il est dans cette situation tout à fait convenable
d'imposer un droit de douane sur la production des activités polluantes de façon à réduire
les distorsions entre coûts privé et couts sociaux.
E. LES ARGUMENTS NON-ECONOMIQUES
Ils mettent principalement en avant la fierté et/ou la défense nationale, la santé publique.
Les deux premiers arguments sont les favoris des producteurs réclamant une protection
tarifaire. De 1959 à 1973 celui de la défense nationale s'est avéré efficace aux USA dans
le cas des limites imposées aux importations de pétrole. L'argument de santé publique a
été utilisé à la fois par les USA (Législation anti-drogue) et la CEE (Certificats
d'Economies d’Energie).
F. LE PROTECTIONNISME COMME POLITIQUE DE PREMIER CHOIX
Dans certains ouvrages, sont recensés un certain nombre de cas où le tarif douanier
apparaît comme la politique souhaitable pour résoudre les problèmes de l'emploi, de
répartition des revenus, de divergence entre salaire dans les industries manufacturières
et le coût social d'opportunités du travail dans le secteur rural. Ces cas sont :
a) L'amélioration des termes de l'échange
Dans un pays a monopole de production, il peut lever les taxes sur ses exportations pour
restreindre l'offre mondiale et en conséquence améliorer ses termes de l'échange. Cette
politique doit être empreinte de prudence car les pays clients peuvent rechercher d'autres

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sources d'approvisionnement. Madagascar a expérimenté cette situation avec la vanille
et girofle deux de ses produits d'exportation.
b) Le soutien de l'entreprise locale (potentiel ou effective) face au monopole local d'une
entreprise dominante produisant à l'étranger.
c) L'argument des tarifs factoriels. Rendre féconde les politiques de croissance de plein
emploi
d) Cout de perception des taxes commerciales moins élevées que ceux des taxes non-
commerciales

E. LUTTE CONTRE LA FRAUDE FISCALE


Un droit de douane peut embarrasser les sociétés multinationales voulant se soustraire
aux fiscs par le biais de la détermination des prix de transfert ne reflétant pas souvent la
réalité.
F) FACILITE DE PERCEPTION DES RECETTES FISCALES
G) L'AUTONOMIE NATIONALE
H) LA CORRECTION CAMOUFLE DE LA REPARTITION DU REVENU
NATIONAL.
I) L'AVANTAGE COMPARATIF DYNAMIQUE.
Un pays aura intérêt à se spécialiser dans les productions pour lesquelles les perspectives
de sa demande domestique sont relativement favorables. Il devra importer les produits
pour lesquels ses perspectives le sont moins. A cause de la priorité du marché intérieur,
cet argument est protectionniste et ses raisons l'expliquent. Pour CORDEN explique
qu'il est nécessaire de protéger les industries manufacturières dans les pays en voie de
développement.

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