Vous êtes sur la page 1sur 41

Le rôle des firmes multinationales sur le ci

Introduction
Depuis la seconde guerre mondiale, le commerce international a enregistré un développement
spectaculaire : les échanges s’intensifient et les entreprises cherchent à conquérir des
opportunités au-delà de leur frontière nationale, vers un marché de clients plus vaste, des
approvisionnements moins chers ou de meilleure qualité et des partenaires bien plus
intéressants, d’où l’invasion des firmes multinationales (FMN), qui connaissent une montée
en importance. Considérées comme acteurs clefs de la mondialisation, ces firmes dites aussi
internationales favorisent aussi bien le commerce de biens intermédiaires, le commerce intra
branche, les échanges de services, l'internalisation du commerce, la globalisation financière,
la mondialisation de la technologie et des connaissances et la mobilité internationale du
travail.
Le commerce international est très lié à l'activité des FMN. On estime en effet qu'un tiers du
tiers du commerce mondial de bi commerce mondial de biens et services correspond à des
échanges « intra-firmes » réalisés par des entreprises dépendant d'une même firme. Un autre
tiers correspond aux ventes «« extra-firmes » des FM extra-firmes » des FMN et de leurs
filiales.
Les sociétés transnationales jouent un rôle fondamental dans la mondialisation de l'économie,
il existe aujourd'hui plus de 80000 sociétés transnationales qui comptent environ 840.000
filiales étrangères dans tous les pays du monde.
Le Maroc a également engagé ces dernières années en plusieurs réformes structurelles qui ont
eu pour résultat la stabilité de son cadre macro-économique et la consolidation de l’ouverture
de son économie sur son environnement international avec notamment la signature de
plusieurs accords d’associations et de libre-échange en termes de FMN.

Chapitre 1 : l’esprit fondamental des FMN


1. La mondialisation des FMN
a. La Mondialisation

Notion récente elle caractérise une nouvelle économie mondiale où tous les biens
économiques circulent sans entrave, les entreprises, les systèmes productifs et les États
devenant concurrents. Cette notion économique a donné naissance à un développement qui se
fait aujourd’hui à l’échelle mondiale.
Ce libre échange ne se caractérise pas seulement sur les biens et les services échangés (des
importations et des exportations) mais aussi la circulation des capitaux, en se basant sur les
investissements directs à l’étranger, ainsi que les firmes multinationales.
b. Les FMN

Une firme multinationale est une entreprise nationale qui possède ou contrôle plusieurs
filiales de production dans plusieurs pays.
La multinationalisation des entreprises est une facette de leur internationalisation, c’est-à-dire
de l’élargissement de leur champ d’activité au-delà du territoire national. Elle s’effectue
d’abord par des IDE (investissements directs à l’étranger), qui consistent en la création ou
l’achat de sociétés à l’étranger qui deviennent des filiales de la firme ainsi multi nationalisée,
dès lors que leur capital est détenu majoritairement par la FMN.
Une firme multinationale est d’abord une entreprise nationale, les termes de multinationale
ou transnationale présentent une certaine ambiguïté en suggérant que ces firmes pourraient
avoir plusieurs nationalités, or, en pratique, on observe que toutes ces entreprises conservent
une nationalité, celle de leur pays d’origine.
Une firme multinationale est composée d’une société, appelée entreprise-mère, qui se situe
dans le pays d’origine et de l’ensemble des entreprises détenues ou contrôlées par cette
entreprise-mère et appelées des filiales.
c. Caractéristiques de la FMN :

Les premières entreprises dont l’activité s’est mondialisée sont très anciennes (la Compagnie
des Indes par exemple, créée par Colbert en 1664). Au ,xx l’exploitation de richesses des
colonies contribue au développement d’activités de production. C’est pourquoi la majorité
des pays d’accueil des IDE sont des pays en développement.
En effet, si les États-Unis dominent le processus, ils sont progressivement concurrencés par
les pays européens et par le Japon.
En outre, les nouveaux pays industrialisés émergent dans le club des pays investisseurs au
début des années 90. Par ailleurs, les pays développés remplacent les pays du tiers monde
comme principal pôle d’accueil des IDE. Enfin, si l’industrie a supplanté le primaire comme
premier secteur attirant ces investissements, les IDE ont tendance, depuis le début des années
quatre-vingt, à se redéployer vers le secteur tertiaire.
Ces firmes se caractérisent essentiellement par :
 Présence dans de nombreux pays.
 Capital social détenu par des actionnaires répartis dans plusieurs pays.
 Nationalités variées des dirigeants.
 Stratégie mondiale du groupe : la structure organisationnelle de la firme, l’élaboration
de sa stratégie est conçue à l’échange du monde pris globalement.
 Autonomie des firmes vis-à-vis tant de leur pays d’origine que de leur pays
d’implantation.

2. Les types des FMN


 Les firmes poly-centrée dont les filiales s’intègrent dans leur pays d’accueil et s’y
comportent des firmes nationales
 Les firmes ethnocentries, par leur organisation et gestion restent marquées par leur
origine nationale
 Les firmes géo-centrées, une organisation et une stratégie qui seraient ainsi définies
directement à l’échelle mondiale.
3. . Les stratégies de multinationalisation
 la stratégie de réduction des coûts: c’est une stratégie générique qui consiste à
réduire les coûts, afin d’augmenter la productivité et de baisser les prix. La réalisation
des économies d’échelle est donc tout à fait importante pour aller dans cette direction.
Elle repose largement sur les effets d’apprentissage. Mais pour réduire les coûts, la
FMN peut jouer sur plusieurs tableaux : - la chasse continue aux gaspillages avec
comme ligne de mire l’optimisation des flux de production : à ce titre, il s’agit de la
suppression des productions défectueuses (zéro défaut), l’élimination des attentes
(temps morts), la suppression des pannes, des stocks…., - l’implantation de filiales
dans des pays où les salaires sont bas…
 la stratégie d’impartition ou de coopération: il s’agit d’une coopération entre deux,
sinon plus, entreprises qui ont la même activité, ou des activités complémentaires ou
qui appartiennent à des secteurs différents. Il n’existe donc pas uniquement de la
concurrence, mais aussi de la coopération dans des divers domaines.
 stratégie de délocalisation: ici, une entreprise ferme une usine dans son pays
d’origine et ouvre une autre (filiale) dans un autre pays. On distingue entre la
délocalisation absolue (on ferme deux usines dans le pays d’origine et ouvre d’autres
autres dans un autre pays) et la délocalisation relative (on ferme un seul site dans le
pays d’origine (on garde donc un) et on ouvre un site dans un autre pays). La
délocalisation consiste ainsi à créer une filiale à l’étranger. Les déterminants et les
impacts de ce genre de stratégie figurent dans le tableau qui suit.
 stratégie d’intégration verticaleversus de désintégration verticale: Dans le premier
cas, la firme cherche à maîtriser le processus de production, lequel passe par plusieurs
étapes. Sous cet éclairage, elle tente d’être présente dans le maximum d’étapes, et
donc de réduire la place des équipementiers. Elle peut pousser le bouchon plus loin,
en ce sens maîtriser le processus en amont, en mettant la main sur
l’approvisionnement en matières premières : exemple, durant les années 1910-1920,
Ford disposait de ses propres aciéries, possédait une forêt qui lui fournissait le
caoutchouc pour la fabrication des pneus, etc. En interne, la firme réalise donc le
maximum de pièces, assure le montage et l’assemblage final. Les approvisionnements
en provenance de l’extérieur restent donc limités.
Dans le second cas, c’est le contraire. La firme intervient dans ce processus de
manière limitée. Le recours aux équipementiers ou fournisseurs (de premier rang) est
donc quasi systématique. Elle revient, comme on dit, à son métier de base, et
n’internalise qu’un nombre réduit d’opérations. Elle opte donc pour le « faire faire »,
alors que dans le premier cas, elle opte plutôt pour le « faire ».
 stratégie de croissance. Ici, deux principales configurations sont possibles,
croissance interne versus croissance externe. Dans la première, la firme grandit
moyennant l’utilisation de ses propres ressources : achat du terrain, construction de
l’usine, installation des machines, embauche du personnel…Dans la seconde, elle
grandit par le biais de l’achat ou l’acquisition (totale ou partielle) de la propriété et du
contrôle d’une entreprise qui existe et fonctionne déjà. Les modalités de la croissance
externe sont diverses : absorption, fusion, prise de participation, apport partiel d’actif,
prise de participation croisée…. Il s’agit donc de l’achat (total ou partiel) d’une
entreprise concurrente ou qui a des activités complémentaires ou totalement
différentes (Holding), ou des regroupements comme la fusion.
 stratégie d’innovation :les FMN, mais aussi des start-ups, disposent généralement de
moyens conséquents pour faire de la R&D. Elles mobilisent ainsi des ressources pour
activer l’innovation, moyen tout à fait indiqué pour se démarquer et créer un avantage
concurrentiel. L’innovation peut être radicale ou majeure (acier, moteur à explosion,
électricité, NTIC…) qui bouleverse les structures économiques, ou mineure,
d’amélioration ou incrémentale (qui joue un rôle clef dans la diffusion du bien
économique moyennant l’introduction d’améliorations : nouveaux services, nouvelles
applications…). L’idée schumpétérienne qui associe l’innovation à une « nouvelle
combinaison » est suffisamment pertinente. Cette combinaison concerne diverses
directions que peut emprunter l’innovation : commerciale, technologique,
organisationnelle…La diversité des sources énergétiques et naturelles y joue
également un rôle. De même en est-il des matériaux composites (mélange d’acier, de
fibre de carbone, de polymère…). Pour mesurer les ressources dédiées à la R&D par
les FMN, plusieurs critères ou ratios sont utilisés, parmi eux figure en bonne place
celui de la part de R&D dans le chiffre d’affaires
4. Démarche d’analyse des FMN

 l’internationalisation des activités: les apports du cycle de vie et du paradigme


éclectique

Les stratégies de localisation des firmes, et notamment des multinationales, font l’objet d’une
attention croissante depuis les années 1960. Les chercheurs ont souhaité comprendre
pourquoi les firmes multinationales choisissent un pays plutôt qu’un autre pour implanter
leurs activités et quels modes d’entrée elles adoptent pour pénétrer les pays étrangers.
La localisation à l’international peut être définie comme le choix des firmes de faire faire
hors des frontières nationales ce qu’elles auraient pu faire dans leur pays d’origine
(Mucchielli, 1998). Ce processus concerne rarement la totalité des fonctions de l’entreprise
car, comme l’avance Krugman (1995), la décomposition internationale de la chaîne de valeur
des entreprises constitue l’un des aspects les plus importants de l’économie mondiale. Cette
fragmentation des activités est notamment évidente chez les firmes multinationales qui
localisent les activités constituant leur chaîne de valeur dans différentes régions.
L’organisation et la distribution des activités de production et d’autres activités de
l’entreprise s’effectuent au niveau global et ceci fait partie de ce qu’on appelle la chaîne de
valeur globale (UNCTAD, 2002). Sont concernées par ce processus les activités comme la
production, la distribution, le marketing ou la recherche et le développement (R&D).Avant de
voir le rôle des FMN dans la structuration du CI on doit d’abord procédé à l'analyse des
FMN. Afin qu’une analyse soit précise et bien structurée on doit suivre une démarche
d’analyse des FMN, on a divisé cette dernière en 3 étapes qui vont répondre aux questions
posées, premièrement, pourquoi une entreprise localise-t-elle ses activitées à l’étranger,
deuxièmement, comment une entreprise choisit-elle son mode d’entrée, troisièmement,
comment choisit-elle le lieu (région) de localisation.
a. Le cycle de vie (Vernon, 1966)

On va procéder à la réponse de la première question par le concept de cycle de vie de produit


proposé par Vernon (1966) suggère que l’expansion internationale d’une entreprise peut être
considérée comme une conséquence des avantages (notamment technologiques) possédés par
la firme et exploités dans des marchés étrangers. Vernon explique que la vie d’un produit est
constituée de cinq étapes : la conception, le lancement, la croissance, la maturité et le déclin,
et qu’à chaque étape, les entreprises appliquent des stratégies différentes, notamment au
niveau de la localisation de leurs activités de production. Dans les premières étapes du cycle
de vie, la production est généralement localisée dans le pays ou la région d’origine de
l’entreprise qui bénéficie d’un avantage technologique pour commercialiser ses produits dans
sa zone géographique. Dans un deuxième temps, le producteur est amené à exporter ses
produits dans d’autres pays ou zones géographiques afin d’élargir ses marchés et de générer
des profits. Au fur et à mesure que les volumes de ventes réalisés à l’international
augmentent, l’entreprise choisit de localiser la production à proximité de la demande pour «
protéger » ses opérations et ses profits à l’étranger. En effet, l’avantage technologique dont
elle bénéficiait dans les premières étapes du cycle de vie ne peut durer éternellement et il
devient nécessaire de réduire les coûts en délocalisant les activités de production.
L’entreprise va donc progressivement internationaliser sa production pour préserver voire
augmenter ses parts de marché sur les marchés internationaux. Le concept de cycle de vie a
émergé dans un contexte où la localisation à l’international des activités des entreprises était
un processus beaucoup plus lent qu’aujourd’hui et les avantages technologiques associés à
certains pays ou zones géographiques plus durables. Néanmoins, ce cadre théorique reste
d’actualité dans la mesure où il permet de comprendre l’évolution des choix de localisation
effectués dans les secteurs manufacturiers tels que le textile-habillement, l’électronique et
l’automobile.
b. Le paradigme éclectique “OLI”

Concernant la deuxième question on va y répondre on se référent au fameux paradigme


éclectique. À partir des années 1980, les chercheurs ont tenté de fournir des explications plus
complètes des stratégies de localisation. Le modèle de l’expansion à l’étranger et en
particulier sa version « paradigme éclectique » a constitué le modèle conceptuel dominant
dans la recherche en management international pendant les deux dernières décennies
(Rugman, 2005). Dans son approche éclectique, Dunning (1988) se penche sur la question du
mode d’entrée sur un marché étranger. Il explique que le choix entre la licence, l’exportation
et l’investissement direct à l’étranger est guidé par des avantages « OLI »: les avantages
spécifiques (Ownership advantages) qui correspondent aux avantages spécifiques possédés
par la firme; les avantages de localisation (Location advantages) qui désignent les avantages
associés à la localisation des activités à l’étranger; et les avantages de l’internationalisation
( Internationalisation advantages) qui correspondent aux bénéfices de l’internalisation des
activités à l’international.
Une implantation à l’étranger par le biais d’un investissement direct à l’étranger est favorable
si les trois types d’avantages sont réunis. Le modèle proposé intègre de nouvelles variables
explicatives de la localisation en mettant notamment l’accent sur les avantages spécifiques
possédés par la firme, mais aussi sur l’intérêt de localiser les activités productives à l’étranger
et de les internaliser. Il permet de mieux comprendre la localisation en intégrant les notions
d’avantages et de ressources spécifiques, mais aussi les problématiques de contrôle de
chaînes productives qui commencent à se régionaliser. Ainsi, le paradigme éclectique peut
être utilisé pour expliquer pourquoi les FMN choisissent d’effectuer des investissements
directs à l’étranger plutôt que d’exporter ou de signer des accords de licence.
c. LE CHOIX DE LA RÉGION D’IMPLANTATION

Le modèle du cycle de vie et le paradigme éclectique nous aident à comprendre pourquoi les
entreprises sont amenées à localiser leurs activités à l’étranger et de quelles options elles
disposent pour établir leur présence sur ces marchés. Toutefois, ils n’abordent pas le choix du
lieu précis de la localisation. En effet, juste dans les années 1990, la dimension géographique
de la localisation est absente des explications.
Or, les stratégies choisies par les multinationales montrent que cette dimension influe
fortement sur le choix de localisation des activités. Les stratégies de localisation ne dépendent
pas seulement des éléments internes à l’entreprise, elles sont également guidées par des
aspects d’attractivité des territoires (villes, régions, pays) pour la localisation des activités
concernées.
Avec la prise en compte de ces aspects géographiques et spatiaux d’organisation des activités,
un nouveau courant de la littérature sur la localisation a vu le jour: la nouvelle géographie
économique. Lancé par Krugman (1991), ce courant s’intéresse à l’organisation spatiale des
activités industrielles. Il explique que les activités industrielles ont tendance à s’agglomérer
dans certaines régions et tente de comprendre pourquoi certaines régions semblent attirer plus
d’activités économiques que d’autres.
Krugman et Venables (1995) expliquent que les liens en amont et en aval entre les entreprises
(notamment à cause de l’interdépendance au niveau des biens intermédiaires) conduisent à la
localisation dans des endroits proches (mêmes régions) et ainsi à l’agglomération des
activités industrielles. Le courant de la nouvelle géographie économique contribue à une
meilleure compréhension des dynamiques d’agglomération, caractérisées par une
territorialisation accrue des activités. Les variables géographiques et spatiales apparaissent
comme de nouvelles variables explicatives des choix de localisation des firmes. Elles
viennent enrichir les modèles précédents et contribuent à une vision plus complète des
stratégies de localisation. En effet, comme l’avance Rugman (2005), le choix du mode
d’entrée et le choix de la région de localisation constituent des décisions stratégiques
complémentaires d’une haute importance pour les entreprises multinationales. Les travaux
issus de ce courant ont tenté d’identifier les déterminants du choix de la localisation. En
synthétisant les différents courants de la littérature sur la localisation internationale des
activités économiques, Mucchielli (1998) met en évidence quatre types de déterminants:
1) la demande du marché des biens que l’entreprise espère exploiter sur chaque localisation.
2) le coût des facteurs de production que sa filiale va l'utiliser.
3) le nombre d’entreprises locales et étrangères déjà installées dans la localisation.
4) les différentes politiques d’attractivité menées par les autorités locales d’accueil.
L’auteur analyse ensuite plus en détail les deux derniers facteurs. Il explique notamment que
l’impact du nombre d’entreprises déjà installées dans une région est moins clair que l’impact
de la demande et des coûts de production (Mucchielli, 1998). En effet, des forces centripètes
et centrifuges peuvent être présentes. La distance géographique isole de la concurrence et
peut ainsi motiver les entreprises à se localiser loin des concurrents. Ceci implique que la
présence d’un grand nombre d’entreprises accentue la concurrence et réduit l’attractivité du
territoire. À l’inverse, des externalités positives peuvent exister entre les entreprises
localisées à proximité (partage d’un marché de travail, réduction des coûts de transport pour
des biens intermédiaires produits par les entreprises proches, transfert de technologie, etc.) et
ces forces pousseront les entreprises à s’agglomérer géographiquement. L’influence des
externalités positives devrait être plus forte si l’échelle géographique est fine et le niveau
régional devrait de ce fait être dominant. Quant aux politiques d’attractivité, elles peuvent
prendre différentes formes (subventions à la création d’emplois, exemption temporaire de la
fiscalité, faibles impôts, etc.) et devraient inciter les entreprises à s’implanter.
Chapitre 2 : l’esprit fondamental des IDE
Les firmes multinationales passent par les IDE, elles commercialisent, produisent et
conçoivent comme si le monde est un seul pays.
1. Généralité sur les IDE
a. Définition des IDE

Ce sont les investissements qui se font à l’étranger et cela signifie une création d’une
entreprise à l’étranger ou bien le rachat ou la participation dans une société étrangère pour
avoir le pouvoir de la gestion en d’autres termes c’est l’exportation des capitaux dans un
autre pays afin d’y créer une entreprise, de racheter ou de prendre une participation dans une
entreprise de ce pays, l’objectif étant d’acquérir un pouvoir de décision effectif dans la
gestion de l’entreprise, il existe quatre grandes logiques des IDE :

 L’implantation ou agrandissement de sites de production situé à l’étranger


 Délocalisation avec fermeture d’un site de production pour transfert sur un autre site à
l’étranger
 Fusion, acquisition internationale amenant une entreprise à prendre le contrôle d’une
entreprise étranger en rentrant massivement dans le capital de l’autre entreprise.
 Joint-venture, deux entreprises qui s'associent et de créer une filiation commune chargé
d’une zone géographique particulière.
b. les différentes catégories des IDE

Il en existe trois :

 les investissements en capital social qui regroupent les participations de plus de 10%
dans l'entreprise, mais aussi les souscriptions aux augmentations de capital et les
dotations de succursales, en plus des investissements immobiliers
 les bénéfices réinvestis qui concernent la partie non reversée et mise en réserve des
résultats opérationnels courants des filiales et des autres participations à l'étranger. Elle
est prise en compte à hauteur de la quote-part du capital social détenu par l'investisseur
 les prêts entre les investisseurs directs et les entreprises dans lesquelles ils ont investi et
les prêts entre entreprises appartenant à un même groupe situées dans des pays
différents, même lorsqu'elles n'ont pas de lien en capital social.
2. l'Évolution et l’actualité des IDE
a. Evolution des IDE

la première fois depuis 2005. Les IDE a connaissent une baisse, avant d’amorcer une reprise
en 2022. Un retour de l’IED à la tendance sous-jacente qu’il suivait avant la pandémie est
possible en 2022, mais uniquement selon les prévisions les plus optimistes.
b. L’actualité des IDE dans le monde

 Les investissements directs étrangers dans le monde chutent de 49% au cours du premier
semestre 2020

 Les baisses les plus importantes ont été enregistrées dans les pays développés, et ce pour
toutes les principales formes d'investissements étrangers directs.

 Les flux mondiaux d'investissements directs étrangers (IDE) ont chuté de 49 % au cours
du premier semestre 2020 par rapport à 2019, en raison de l’impact économique de la
COVID-19, selon le dernier Global Investment Trends Monitor de la CNUCED publié
le 27 octobre.
 Dans le sillage de la pandémie, les confinements décrétés à travers le monde ont ralenti
les projets d'investissement existants et les perspectives d'une profonde récession ont
incité les entreprises multinationales à réévaluer leurs projets.
 "Le déclin des IDE est plus important que nous ne l'avions prévu, en particulier dans les
économies développées. Les économies en développement ont relativement mieux
résisté à la tempête au cours du premier semestre", a déclaré James Zhan, directeur des
investissements et des entreprises à la CNUCED. "Les perspectives restent très
incertaines".

 Les économies développées enregistrent la plus forte chute

 Selon le rapport, ce sont les économies développées qui ont connu la plus forte baisse,
l'IDE atteignant, selon les estimations, 98 milliards de dollars au cours des six premiers
mois, soit une baisse de 75 % par rapport à 2019.
 Cette tendance a été exacerbée par des flux entrants fortement négatifs dans les
économies européennes, principalement aux Pays-Bas et en Suisse. Les flux d'IDE vers
l'Amérique du Nord ont chuté de 56 %, pour atteindre 68 milliards de dollars.
 Dans le même temps, la baisse de 16 % des flux d'IDE vers les économies en
développement a été moins importante que prévu, principalement en raison de la
résistance des investissements en Chine. Les flux n'ont diminué que de 12 % en Asie,
mais étaient inférieurs de 28 % à ceux de 2019 en Afrique et de 25 % en Amérique
latine et dans les Caraïbes.
 Au cours des six premiers mois de 2020, les pays en développement d'Asie ont
représenté plus de la moitié des IDE mondiaux. Les flux vers les économies en
transition ont diminué de 81 % en raison d'une forte baisse en Fédération de Russie.
 Le rapport montre que ce déclin concerne toutes les principales formes d'IDE.
 Le rapport estime la valeur des fusions-acquisitions transfrontalières à 319 milliards de
dollars au cours des trois premiers trimestres en 2020. La baisse de 21 % dans les pays
développés, qui représentent environ 80 % des transactions mondiales, est restée limitée
grâce à la poursuite des activités de fusions-acquisitions dans les industries numériques.
 La valeur des annonces de projets d'investissement dans de nouvelles implantations - un
indicateur des tendances futures des IDE - s'est élevée à 358 milliards de dollars au
cours des huit premiers mois de 2020. Les économies en développement ont connu une
chute beaucoup plus importante (-49 %) que les économies développées (-17 %), ce qui
reflète une capacité plus limitée à mettre en place des programmes de soutien à
l’économie.
 Le nombre d'opérations de financement de projets transfrontaliers annoncées a diminué
de 25 %, les plus fortes baisses ayant été enregistrées au troisième trimestre 2020, ce qui
laisse penser que le glissement s'accélère encore.

 Figure 2 : Entrées d'IDE par région, S1 2020 vs moyenne sur 6 mois 2019

 (milliards de dollars américains et pourcentage)

Source : La CNUCED
 Les perspectives pour l'ensemble de l'année restent négatives

 Les perspectives pour l'ensemble de l'année restent conformes aux projections


antérieures de la CNUCED, qui prévoyaient une baisse de 30 à 40 % des flux d'IDE,
indique le rapport.
 La courbe à la baisse dans les économies développées devrait s'aplatir, car certaines
activités d'investissement semblent avoir repris au troisième trimestre.
 Les flux vers les économies en développement devraient se stabiliser, l'Asie de l'Est
montrant des signes de reprise imminente.
 Les flux dépendront de la durée de la crise sanitaire et de l'efficacité des interventions
politiques visant à atténuer les effets économiques de la pandémie. Par ailleurs, les
risques géopolitiques continuent d'ajouter à l'incertitude.
 Malgré la baisse de 2020, l'IDE reste la principale source de financement extérieur pour
les pays en développement, selon la CNUCED. Le stock mondial d'IDE s'élevait à 37
000 milliards de dollars à la fin de 2019.
3. Les déterminants des IDE

Les déterminants de l’implantation des firmes multinationales dans un pays donné sont
multiples et parfois complexes, cependant, certaines études empiriques ont mis l’accent, en
particulier, sur la taille du marché, les incitations fournies par les pouvoirs publics aux
investisseurs, la qualité des institutions, la stabilité économique et financière, la politique
commerciale, le développement des infrastructures, l’investissement dans le capital humain,
etc.
 Taille du marché

La taille du marché reste l’un des déterminants traditionnels de l’investissement étranger.


Elle est exprimée généralement par le taux de croissance économique du pays d’accueil et le
revenu moyen par habitant.
Dans une étude sur l’investissement dans 28 pays en développement, Nunnenkamp et Spatz
(2002) démontrent l’importance de la taille du marché intérieur en tant que principal facteur
déterminant des IDE. Le même résultat a été trouvé par Anyanwu (2011) dans une étude sur
les déterminants des IDE en Afrique sur la période 1980-2007. En outre, Ferrara et Henriot
(2004) trouvent que les tailles du pays investisseur et du pays d’accueil apparaissent comme
des déterminants privilégiés de l’importance du degré d’internationalisation des économies.
En revanche, Motta et Norman (1993 et 1996)9 montrent, dans une étude sur les entreprises
japonaises implantées à l’étranger, que la taille du marché du pays d’accueil ne constitue
pas un déterminant majeur de l’arbitrage d’une firme entre exportation et IDE. C’est plutôt,
l’accessibilité que permet la constitution d’un marché commun qui justifie ce choix. Ainsi,
la taille du marché intégré et le coût élevé qui peut résulter du commerce avec les
partenaires hors dudit marché commun influencent le choix stratégique des firmes pour des
IDE.
Dans ce sens, le modèle développé par Baltagi et al. (2007) stipule que la taille du marché
des partenaires, la distance entre les pays concernés et le niveau de qualification dans le
pays d’accueil, constituent des variables explicatives du comportement des firmes
américaines en matière du choix d’implantation.
 . Incitations publiques à l’investissement

Les pays d’accueil souhaitent promouvoir les investissements étrangers sur leur territoire
dans la mesure où cela peut contribuer à la création d’emplois, faciliter l’importation de
capital, de technologie et de savoir-faire et favoriser l’intégration du pays dans l’économie
mondiale, de sorte que les coûts de l’investissement initial en termes d’incitations puissent
être récupérés et que l’économie du pays d’accueil se développe grâce à l’IDE.
Parmi le large éventail de mesures incitatives10 mises en place par les pays d’accueil, les
plus fréquentes sont des avantages financiers et fiscaux, tel que la réduction d’impôts, la
restitution des droits de douane et l’exemption de droits. Ces types de subventions réduisent
le coût initial de l’investissement et minimisent ainsi le risque encouru par le projet. A cet
effet, Benassy-Quere, Fontagne et Lahreche-Revil (2005) montrent que les différences
fiscales entre 11 pays de l’OCDE « jouent un rôle significatif dans la compréhension des
décisions de localisation des investissements étrangers»11.
Toutefois, ces mesures incitatives sont mises en cause pour les raisons suivantes :
premièrement, il existe des problèmes en matière d’identification des investissements qui ne
pourraient pas entrer dans le pays d’accueil sans ces incitations. Deuxièmement, il est
difficile de réaliser des calculsfiables pour déterminer les opportunités et les avantages
attendus en termes d’emploi, de recettes fiscales ou de croissance en général.
Troisièmement, et en particulier si la nature de l’investissement étranger est assimilée aux
investissements locaux, la subvention de l’IDE fausse la concurrence et peut générer des
pertes importantes aux entreprises nationales (Blomström, 2002). A cet égard, pour De
Gregorio (2003) il n’existe aucune raison pour faire la discrimination entre les investisseurs
étrangers et locaux, sauf de fournir certaines garanties qui concernent uniquement les
investisseurs étrangers telle que la simplification de transfert des profits réalisés sur le
territoire du pays d’accueil.
Cependant, force est de constater que les incitations à l’investissement international peuvent
jouer un rôle en matière des décisions d’implantation des FMN même si la recherche
empirique montre que leur rôle est limité (Blomström et al. 2000). C’est ainsi que d’autres
facteurs comme la stabilité du cadre macroéconomique, la qualité des institutions, la
politique commerciale... expliquent la plupart des variations d’entrées des IDE entre pays.
 Qualité des institutions (le risque politique)

Plusieurs indicateurs ont été employés12 pour la mesure de la qualité des institutions dont
notamment l’indice de risque politique de l’International Country Risk Guide (ICRG). Ce
dernier est noté sur la base de 100 points et inclut douze éléments, à savoir la stabilité du
gouvernement, la qualité de l’investissement, les conditions socio-économiques, les conflits
internes et externes, la corruption, la participation de l’armée dans la politique, les tensions
religieuses, le respect des lois, la solidité et l’impartialité du système judiciaire, la
responsabilisation démocratique et la qualité bureaucratique.
Asiedu (2003) en examinant un échantillon de 22 pays africains pour la période 1984-2000,
trouve que la structure juridique efficace attire l’IDE au moment où la corruption et
l’instabilité politique y font obstacle. De même, Busse et Hefeker (2005), démontrent
l’importance de la qualité des institutions dans une étude sur un échantillon de 83 pays en
développement sur la période allant de 1984 à 2003.
De son coté, (Koffi, 2005) en examinant la relation entre les IDE et la croissance
économique, tout en mettant l’accent sur les faits économiques et politiques marquants de la
Côte d’Ivoire sur la période de 1975 à 2002, a souligné que la prise en compte de la stabilité
politique, des mesures d’ajustement structurel et de la dévaluation a pour but de déterminer
le rapport entre la croissance économique et l’IDE. Cela veut dire qu’un contexte politique
stable et un environnement économique dynamique et performant constituent des conditions
nécessaires à l’afflux des IDE et à la croissance économique de la Côte d’Ivoire. Ces
résultats ont été confirmés par (Esso, 2005).
De ce fait, plusieurs études ont démontré que l’IDE, en particulier dans les pays en
développement, est impacté négativement par l’incertitude politique. Dans ce sens,
(Boujedra)13 a démontré, en analysant un échantillon comprenant vingt-huit pays en
développement à bas ou moyen revenu, sur la période 1984-2002, que le choix
d’implantation des IDE est déterminé par le risque pays. Ainsi, l’IDE devient instable et suit
une évolution irrégulière dans les pays à risque.
Il faut signaler que les investisseurs étrangers visent les pays où les lois et les règlements ne
sont pas trop gênants ou directifs14, le respect des contrats est assuré par les tribunaux, la
non- discrimination vis-à-vis des investisseurs étrangers et les règles de l’économie de
marché sont respectées et la diffusion d’informations sur les conditions et possibilités
d’investissement est transparente (CNUCED, 2008 et 2009).
En outre, la gouvernance (dont la corruption) joue aussi un rôle important en matière de
compétitivité des pays et de l’amélioration du climat d’investissement. Dans ce sens, les
tracas administratifs et l’opacité des procédures constituent une source de corruption et
engendrent des coûts additionnels pour les investisseurs. Les résultats d’une enquête
effectuée par Nkendah, (2007) sur les pays de la CEMAC, «estiment totalement
imprévisible le processus d’investissement dans cette zone, quel que soit le secteur
d’activité, en raison des entraves d’ordre administratif et gouvernemental ».
De même, la protection des droits de la propriété intellectuelle (brevets ou copyright...) est
susceptible d’encourager l’afflux des investissements internationaux, du fait qu’elle rend
plus difficile la reproduction illégale des éléments de savoir, propres à l’entreprise (OCDE,
2002). En général, la bonne qualité des institutions favorise les IDE et les exportations de
produits manufacturés (Sekkat et Méon, 2004 ; Sekkat, 2012).
 . Environnement économique et financier stable et favorable à l’investissement

La stabilité économique et financière constitue un cadre propice à l’investissement étranger,


du fait qu’elle permet aux investisseurs de développer leurs affaires et par conséquent
d’augmenter la rentabilité du capital investi à l’abri de tout risque.
Parmi les indicateurs qui donnent une image sur la stabilité économique d’un pays figurent,
en particulier, une inflation et un taux de change maitrisés ainsi qu’un taux d’intérêt favorable
aux affaires.
De ce fait, plusieurs études ont démontré que l’IDE, en particulier dans les pays en
développement, est négativement impacté par l’incertitude économique (Schneider et Frey,
1985 ; Elbadawi et Mwega, 1997 ; Méon et Sekkat, 201016) et l’instabilité macroéconomique
(Asiedu, 2003).
De même, (Froot et Stein, 1991 ; Klein et Rosengren, 1994 ; Stevens, 1998 ; Lim, 2001 ;
Basu et Srinivasan, 2002; Bloningen, 2005) montrent que la stabilité macroéconomique et
spécifiquement la stabilité du taux de change, joue en faveur de l’attractivité de
l’investissement. Schneider et Frey (1985) soulignent également l’impact négatif des déficits
élevés de la balance des paiements sur les flux d’IDE, alors que (Apergis et Katrakilidis,
1998) trouvent le même rapport avec l’inflation.
Dans le même ordre d’idées, Hermes et Lensink, (2003), Alfaro et al. (2004) montrent qu’un
système financier en plein essor joue un rôle assez important en matière de stimulation des
flux des IDE.
Dans une étude empirique couvrant 7 pays de la rive sud de la méditerranée, sur une période
allant de 1975-2002, Alaya (2006) trouve que, dans les trois pays de cet échantillon à savoir :
le Maroc, la Tunisie et la Turquie, le développement du marché financier est l’un des facteurs
explicatif de l’entrée des IDE dans leurs territoires.
C’est dans cette perspective que l’ouverture, la liberté et la dynamique du marché des
capitaux peuvent encourager et promouvoir l’investissement étranger en réduisant le coût du
capital. De ce fait, certains accords internationaux d’investissement traitent de l’importance
de l’accès au marché des capitaux pour les investisseurs (CNUCED, 2008).
 . Ouverture économique

L’ouverture de l’économie sur le marché mondial exprimé par le ratio des exportations et des
importations rapporté au PIB, garantie à la FMN, d’une part, une plus grande flexibilité en
matière d’importation de biens de consommation intermédiaire nécessaires à la production et
d’autre part, un accroissement de facilités et d’opportunités d’exportation des biens produits.
A cet égard, l’ouverture d’un pays sur l’extérieur, par son adhésion à l’Organisation mondiale
du commerce (OMC), la signature d’accords de libre-échange et la conclusion d’accords
internationaux d’investissement, stimule l’implantation des investisseurs étrangers (El
Aïdouni, 2003 et al.; CNUCED17, 2009). De ce fait, l’ouverture sur l’économie mondiale a
des effets positifs sur l’attractivité de l’investissement étranger (Morisset, 2000 ; Chakrabarti,
2001; Sekkat et Varoudakis, 200718, Anyanwu, 201119).
Par ailleurs, des auteurs comme Brainard (1997) trouvent une relation négative entre le
niveau des droits de douane et l’IDE. De son coté, Asiedu (2002) rejette le rôle de l’ouverture
économique sur les IDE dans le cas des pays de l’Afrique, étant donné que les réformes
commerciales menées par ces pays sont jugées peu crédibles par les investisseurs
étrangers20.
 Développement des infrastructures

L’existence d’infrastructures sous forme d’équipements en réseau routier, ferroviaire et


portuaire, de nombre de ligne téléphoniques et d’accès à internet, d’approvisionnement en
eau, etc. joue un rôle déterminant en matière d’attraction des IDE, notamment dans les pays
en développement.
A cet effet, Alfaro et al. (2005) ;Sekkat et Varoudakis, (2007), soulignent que les pays ayant
de bonnes infrastructures attirent davantage d’IDE. Ce constat est déjà confirmé dans une
étude effectuée sur les pays de la méditerranée (Bouklia et Zatla, 2000). Ainsi, la mise en
place d’infrastructures de soutien, sous forme d’installations et de services socio-
économiques, pourraient aider à mieux attirer de nouveaux investissements étrangers plutôt
que d’accorder des subventions qui ont peu de chances d’être plus durables (Schmidt et
Culpeper, 2003)21.
 . Disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée

Le système d’éducation constitue l’un des fondements les plus importants de la dimension
socioculturelle. Il est à l’origine de la préparation des ressources et des compétences
humaines au service du développement économique du pays. De ce fait, le capital humain est
l’un des facteurs clés de l’attractivité d’une économie en termes de capitaux étrangers (Wang,
1990 ; Hanson, 2001 ; Dupuch et Milan, 2005).
Dans le cas du Maroc, Bouoiyour (2007), a étudié les déterminants des IDE sur la période
1960- 2000 et trouve que la taille du marché intérieur, l’effort d’investissement (FBCF), le
capital humain, le coût de la main d’œuvre, la dépréciation du taux de change et l’ouverture
commerciale constituent les principaux déterminants des IDE. En revanche, l’instabilité
macroéconomique (inflation) et l’instabilité de la croissance économique impactent
négativement l’attractivité des IDE.
Dans l’étude FEMISE (2008), le taux de croissance du PIB, qui reflète la dynamique de
l’économie marocaine, n’est pas un déterminant pertinent de l’IDE. De même, le taux de
change a un effet négatif sur l’attractivité de l’IDE au moment où l’ouverture impacte
positivement l’entrée des IDE.
Toutefois, il n’existe pas de consensus sur les déterminants des IDE, le cadre théorique
s’intéressant aux stratégies des firmes multinationales offre un aperçu sur l’arbitrage de ces
dernières en matière de choix du pays d’implantation. Ce choix s’explique, essentiellement,
par la logique de la division internationale du travail en termes de différence d’avantages
comparatifs entre les pays. D’autres facteurs catalyseurs des IDE22 ont été expliqués par les
études empiriques tels que les incitations publiques à l’investissement, le climat des affaires,
le développement du marché financier, l’ouverture économique, la qualité des institutions,
l’infrastructure etc.
D’autres facteurs semblent être d’une grande importance en matière de l’attractivité des IDE
dont la proximité linguistique et culturelle entre les partenaires. Dans le cas des
investissements intra- arabes, par exemple, Sekkat (2014) trouve que les déterminants
traditionnels à savoir le capital humain, l’ouverture commerciale, les infrastructures et la
qualité des institutions n’affectent pas la décision d’investissement. Ce phénomène peut être
expliqué par les similitudes culturelles et les relations entre les gouvernements arabes.

4. Impacts des FMN sur les pays d’origine et sur les pays d’accueil
a. Impacts des FMN sur les pays d’accueil

Quel que soit le pays d’accueil des pays industrialisés ou au contraire des pays en voie de
développement. Ils ont pour conséquences positives : la création d’emploi, en particulier pour
les pays émergents, le transfert de compétence et de technologie, l’amélioration de sa
productivité. Développement économique par effets d'entraînement, l’implantation d’une
multinationale a de nombreux effets indirects : création d’entreprise en amont ou en aval
constituant, constitution d’un tissu industriel. Augmentation des exportations.
dans le pays d'accueil une fmn est appelée filiale

avantages Inconvénients

- les ide affectent positivement la


croissance:
un effet en termes de transferts de
connaissances et de technologie vers
le pays d’accueil sous certaines
conditions de disponibilité en capital
humain ;
un effet indirect passant par la
productivité dans différents
secteurs ;
un effet de transformation de la
spécialisation internationale du pays
d’accueil à la faveur d’une
diversification sectorielle permise
par les investissements des firmes
multinationales ;
un effet de renforcement du processus
d’agglomération permettant
théoriquement, selon les apports de
la nouvelle économie géographique,
une meilleure efficacité de la
croissance.

a. Impact des FMN sur les pays d’origine

Principalement effet c’est la délocalisation sont connues pour les conséquences négatives
mais elles peuvent également comporter des effets positifs
 . Les conséquences négatives de la délocalisation

_ Suppression d’emploi et donc chômage pour les salariés les moins qualifiés qui ne
retrouvent pas
D’emploi et pour tous les salariés dans les régions en crise, même si leurs qualifications leur
permet de retrouver du travail dans une autre région.
_ Baisse ou stagnation des salaires face aux chantages à la délocalisation : gel des salaires
c’est-à-dire au menace de délocaliser si les syndicats sont agressifs dans le domaine des
rémunérations.
_ La désindustrialisation du pays d’origine dans certains bassins d’emploi. Dans un avenir
proche, un risque important est celui de la délocalisation de la matière grise
 Les conséquences positives

Ils sont surtout observables à long terme pour l’entreprise : des gains de productivité. Une
diminution du risque de change : en produisant dans un pays au lieu d’y importer des
marchandises, l’offre et le règlement sont effectué dans la même monnaie, il n’y a pas de
crainte de voir fluctuer les monnaies entre la commande et le règlement, comme c’est le cas
des opérations du commerce international.
Au niveau du pays, on observe une meilleure exploitation de ses avantages comparatifs (on se
spécialise) qui lui permet de renforcer sa spécialisation dans les échanges internationaux. Une
hausse du pouvoir d’achat induite par une baisse des prix, les prix des produits importés
diminuant du fait de la concurrence internationale.
Des recettes fiscales plus importantes apportées par les profits élevés des FMN qui ont
délocalisé leurs productions. (Barrière douanière à l’entrée)
 Les principales limites pour l’entreprise qui se délocalisent :

Problème de langues, divergence culturelle, coût du transport, moindre qualité, fuite des
compétences, l’éloignement qui induit un risque de perte d’information émanant des clients
(information indispensable qui ne peuvent plus remonter vers le service commercial et R&D),
la volonté de garder le corps de métier et les centres de décisions stratégiques près des sièges
sociaux, confiance dans la stabilité des économies et dans les gouvernances des pays.

Partie 2 :
Chapitre 1 : le rôle des firmes multinationales dans la structuration de CI

L’analyse du commerce international connaît aujourd’hui une évolution importante qui


s’exprime à travers la prise en compte des comportements des firmes pour expliquer le
développement des échanges internationaux.

L’idée avancée est que l’intensification des échanges découle principalement d’une «
fragmentation de la production » à l’échelle mondiale, favorisée par un recours croissant à de
l’impartition international, qui prend la forme d’une « spécialisation verticale », dont la
particularité est d’organiser une dispersion de la chaîne de valeur de la production des biens
entre plusieurs pays.

La détermination des flux commerciaux implique une profonde transformation dans la


manière dont est perçu le commerce international. Pour mettre en évidence cette mutation,
nous montrerons dans une première partie que ces nouveaux développements prolongent les
modèles des années 1980 qui proposaient une première approche de la spécialisation verticale
en mettant l’accent sur les rendements croissants et la concurrence imparfaite pour expliquer
le commerce intra-branche et intégrer la firme multinationale dans la théorie du commerce
international. Les nouvelles explications de la spécialisation verticale par le comportement
des firmes pourront alors être présentées dans une deuxième partie et enfin la structure du
commerce international par les firmes multinationales.

1. Rendements croissants, concurrence imparfaite et spécialisation vertical


L’introduction des rendements croissants et de la concurrence imparfaite dans la théorie du
commerce international trouve son origine dans les possibilités offertes par les analyses de
Spence (1976) et de Dixit et Stiglitz (1977) d’une part, et celles de Lancaster (1979) d’autre
part, de formaliser de manière simple, mais aussi suffisamment générale, des comportements
de demande pour des produits différenciés. Bien que différentes, ces deux conceptions
permettaient d’intégrer des phénomènes de rendements croissants et de concurrence
monopolistique dans des modèles d’équilibre général qui devenaient immédiatement
applicables à la théorie du commerce international (Dixit et Norman, 1980 ; Kierzkowski,
1984 ; Helpman et Krugman, 1985). Dans cette perspective, « la théorie du commerce
international devient ainsi inextricablement liée à l’économie industrielle » ; mais dans le
même temps, « pour l’économie internationale, il s’agit là d’une réorientation radicale
a. Rendements croissants et commerce intra-branche

Le fait de considérer que « les rendements croissants sont une cause de commerce
international aussi fondamentale que l’avantage comparatif » (Krugman, 1987, p. 133)
conduit inévitablement à distinguer une nouvelle théorie du commerce international, fondée
sur les concepts de concurrence imparfaite et de rendements croissants, de l’ancienne, fondée
sur ceux de concurrence pure et parfaite et d’avantage comparatif. Cependant, cette
réorientation vers des modèles inspirés de l’économie industrielle soulevait une interrogation
supplémentaire : quelle pouvait être la portée de cette nouvelle théorie dans la mesure où «
ces modèles mettent en doute la possibilité d’expliquer le commerce réel par l’avantage
comparatif » (ibid., p. 131) ? En effet, si les flux d’échanges inter-industries sont toujours
déterminés par les dotations factorielles, il est en revanche impossible de prédire l’orientation
des flux d’échanges intra-industrie à partir des caractéristiques des pays (Helpman et
Krugman, 1985)

b. Rendements croissants et firme multinational

L’introduction de la firme multinationale a imposé une transformation non négligeable dans


la manière d’appréhender la production dans la théorie du commerce international. Celle-ci a
été réalisée en intégrant tout d’abord, à côté des facteurs de production traditionnels que sont
le travail et le capital, un nouvel élément : les services de direction (headquarter services). Ce
type de service est produit à l’aide de travail et de capital avec des rendements d’échelle
croissants. Il possède ainsi les mêmes caractéristiques qu’un produit différencié, puisque
l’entreprise doit l’adapter à la variété du bien final qu’elle produit, et se présente donc comme
un actif spécifique Ensuite, pour ouvrir la possibilité d’un commerce intra-firme, il était
nécessaire de prendre en compte deux produit finals : un bien homogène, produit à
rendements constants, et un bien différencié qui est produit à l’aide des deux facteurs de
production (capital et travail), de services de direction et d’un bien intermédiaire différencié,
ce dernier étant lui-même produit à l’aide des deux facteurs de production et de services de
direction. « Cette caractéristique de la production génère une incitation à l’intégration
verticale d’autant plus forte que les biens intermédiaires sont produits avec des rendements
d’échelle croissants » (Helpman et Krugman, 1985, p. 248). Enfin, si la production des
services de direction est attachée au pays d’origine de la firme, la production des variétés du
bien final et du bien intermédiaire peut être délocalisée. La possibilité offerte aux entreprises
de développer leur production à l’échelle internationale, autorise ainsi l’apparition d’une
spécialisation verticale.

Synthétisée par Helpman et Krugman (1985, ch. 12 et 13), cette démarche se présente comme
une variante de la démarche précédente puisqu’elle permet de rendre compte simultanément
d’un commerce intersectoriel entre le bien homogène et des variétés de bien final, mais aussi
d’un échange intra-branche entre des variétés du bien final et des variétés du bien
intermédiaire. La seule différence est que cette nouvelle variante élargit le cadre de la
précédente puisqu’elle intègre la possibilité d’un commerce intra-firme traduisant l’activité
des firmes multinationales.

Plus généralement, l’objectif affiché par Helpman et Krugman (1985)est de montrer que si
l’introduction des rendements croissantscomplexifie la démarche de la théorie du commerce
international, saréférence à l’équilibre général reste pertinente puisque le principe
del’égalisation internationale des prix des facteurs est toujours valide. Eneffet, ce principe
démontre que le commerce international a pour effetde compenser l’hypothèse d’absence de
concurrence internationale desfacteurs

2. .Comportement des firmes et spécialisation verticale

La volonté d’expliquer la nature des spécialisations, inscrite dans uneévolution logique de la


théorie du commerce international, aboutitnaturellement à l’apparition de développements
essayant de fonder lesflux commerciaux sur les logiques de firmes. Deux ensembles
detravaux partagent cet objectif mais diffèrent quelque peu dans lesmodalités d’introduction
des logiques organisationnelles de firmes. Lepremier comprend les travaux initiés par
Helpman et Grossman qui seproposent d’introduire l’interdépendance des choix individuels
de firmesdans une approche en termes d’équilibre général. Le second regroupe
les travaux initiés par Antràs, qui se fondent davantage sur l’hétérogé-néité des choix
organisationnels de firme pour en déduire les fluxcommerciaux.

Ces deux ensembles de travaux concourent en tous les cas à une prise en compte explicite des
stratégies verticales de firmes dans ladétermination du volume du commerce international,
mais aussi de sacomposition (commerce intra-branche, commerce intra-firme).prise en
compte explicite des stratégies verticales de firmes dans ladétermination du volume du
commerce international, mais aussi de sacomposition (commerce intra-branche, commerce
intra-firme .

a. Choix d’organisation des firmes et équilibre international

Grossman et Helpman (2002, 2003, 2005) ont progressivementélaboré un modèle d’équilibre


général dans lequel les choix d’organisation verticale des firmes déterminent directement un
commerceinternational lié à la spécialisation verticale, et indirectement uncommerce
international « traditionnel » portant sur des bienshomogènes. Leur démarche s’est
développée en trois étapes. Lesmodalités des choix d’organisation verticale des firmes sont
d’abordexplicitées isolément et en économie fermée, avant d’être étendues àun choix de
localisation à l’étranger, puis d’être intégrées à un modèled’équilibre général susceptible
d’expliquer l’ensemble du commerceinternational .La première étape pour introduire les
logiques de firmes consiste àdéfinir la nature de ces choix, leurs déterminants et la manière
dontces choix individuels peuvent être analysés à un niveau plus global, enl’occurrence au
niveau d’une industrie. En effet, il ne s’agit pas ici deseulement étudier un choix individuel
de firmes, mais d’estimer à partirde ces choix individuels la nature des flux commerciaux
entre industries et in fine entre territoires.

Le choix entre impartition et intégration renvoie à une comparaisonde coûts:

les coûts de production interne sont plus élevés, mais unedécision d’impartition est soumis à
des coûts supplémentaires.

Cescoûts sont de deux types:

— Un coût de recherche du partenaire, qui dépend négativementde la taille de l’industrie,


c’est-à-dire du nombre de sous-traitants potentiels, ainsi que des technologies de recherche.
— Un coût d’adaptation de l’input (customisation), car l’inputgénérique vendu par un sous-
traitant doit être adapté à la spécificitédu bien différencié produit par la firme. Ce coût dépend
négativementde la taille de l’industrie, ainsi que des technologies utilisées pour

adapter l’input.

Chaque firme détermine donc, sur la base de ces coûts, la pertinence relative d’une
production interne ou externe. L’existence de cesdeux types de coûts vise à créer une
interdépendance entre les choix individuels de firme.

La deuxième étape consiste pour Helpman et Grossman (2003) àmontrer l’impact de la


localisation dans ces choix organisationnels defirmes. Pour cela, le choix initial entre
intégration et impartition esttransposé au cas d’une implantation à l’étranger. Une firme qui
prendla décision de produire l’input à l’étranger 3 est confrontée au choixentre un
investissement direct à l’étranger (IDE) et un choix de soustraitance. La nature de ces choix
est en fait en mesure d’expliquer levolume relatif du commerce intra-firme (lié aux IDE) et
du commerceintra-branche (lié à la sous-traitance internationale).

Les mêmes coûts de recherche et d’adaptation sont alors analysésen fonction de l’état de
l’industrie étrangère. Le poids de la soustraitance relativement aux IDE est positivement relié
à la taille del’industrie étrangère, ainsi qu’à l’amélioration de l’environnementcontractuel à
l’étranger. En effet, la taille de l’industrie et la meilleureprotection contractuelle contribuent à
favoriser la conclusion de partenariats interentreprises, via la diminution de l’aléa contractuel
et l’effetd’échelle évoqué précédemment. Une augmentation des salaires relatifsau Sud 4
tendra en revanche à favoriser l’investissement direct et doncla part intra-firme du commerce
internationala troisième étape consiste à élaborer un modèle combinant les fluxcommerciaux
issus d’une spécialisation traditionnelle, de typehorizontale, et les flux commerciaux issus
d’une spécialisation verticale,guidés par les choix d’organisation des firmes (Grossman et
Helpman,2005). Afin d’introduire ces deux types de commerce international etévaluer leur
interdépendance, deux types de biens sont considérés:

— Un bien homogène, qui peut être produit au Nord ou au Sud;

le commerce de ce bien obéit aux déterminants traditionnels ducommerce international


(salaires relatifs, coûts de transport).
— Un bien différencié par un input, tel qu’il apparaissait dans lesprécédents modèles, qui ne
peut être produit que par une firme duNord, mais dont l’input est confié à un sous-traitant, qui
peut se situerau Nord ou au Sud 5; le commerce de ce bien obéit aux déterminantsdéjà
évoqués (taille de l’industrie, environnement contractuel).

Le modèle proposé par Helpman et Grossman (2005) fait dépendrele volume du commerce
international et la part intra-branche de cecommerce des logiques d’organisation verticale des
firmes. Par consé-quent, les logiques de firmes apparaissent effectivement comme une

nouvelle voie d’explication de la spécialisation et des flux de commerceinternational

a. Choix hétérogènes de firmes et flux commerciaux


 Les conditions des choix d’organisation verticale des firmes

le choix d’une localisation et le choix d’une forme organisationnelle sont indissociables.


Lafirme ne fait pas face à deux choix indépendants mais à une matricede choix, constituée de
plusieurs combinaisons associant une formeorganisationnelle (intégrée ou externalisée) et une
localisation (Nor ou Sud). Les réflexions sur l’organisation verticale et sur la localisation

ne sont donc ni menées isolément, ni séquentiellement, comme c’estdavantage le cas chez


Helpman et Grossman (2003, 2005), qui neutralisent, selon le cas, une des composantes du
choix pour étudier l’autre.Si ces deux choix sont analysées conjointement, c’est parce qu’ils

répondent chez Antràs et Helpman (2005) à un même calcul de la firme, en l’occurrence un


arbitrage entre coûts variables, coûts fixes, etrépartition du profit. D’une part, le choix d’une
localisation géographique correspond à un arbitrage entre le gain en terme de coûtsvariable
offert par le Sud et le gain en terme de coûts fixes et en termede répartition du profit offert
par le Nord (le risque de captation duprofit est plus fort au Sud, en raison notamment d’un
environnementcontractuel défaillant). D’autre part, le choix d’une forme organisationnelle
correspond à un arbitrage entre le gain en terme de coûtsfixes offerts par l’externalisation et
les gains en terme de partage durevenu offert par l’intégration. Ainsi, les mêmes déterminants
(montantdes coûts fixes, montant des coûts variables, répartition des profits)sont à la base des
choix de localisation et d’organisation verticale.

3. La structuration du commerce international par les FMN :


La théorie économique peut aussi bien présenter L’IDE comme un substitut au commerce
international que comme son complément. A l’évidence, les dernières décennies ont
enregistré une croissance concomitante du commerce international et des flux des
investissements directes à l’étrangers. Certaines imperfections de marché et surtout la
possibilité de réaliser des investissements verticaux laissent entendre que ces deux évolutions
sont effectivement liées.

a. Les IDE entretiennent la croissance du commerce international

Les flux des IDE permet de dégager un fait stylisé sans appel, ces flux sont fortement corrélés
aux échanges internationaux des biens et services. Les deux types de flux ont connu une très
forte progression au cours des trente dernières années et surtout, ils sont tous deux largement
dominés par des échanges entre les économies géographiquement proches et développées.

Plus encore que pour le commerce international, la domination des échanges Nord-Nord est
flagrante pour les IDE.

Deux arguments peuvent être avancés pour expliquer cette corrélation. D’une part les firmes
multinationales participent directement aux échanges mondiaux. On estime qu’environ les
deux tiers du commerce international seraient directement liés aux activités des firmes
multinationales ; mais au-delà, près de tiers des échanges mondiaux se ferait entre filiales
d’un même groupe implantées dans des pays différents. D’autres part, les analyses
économétriques montrent que les IDE, tout comme les flux de commerce, répondent très bien
aux équations de gravité. Ces équations bien connues des économistes internationaux pour
leur excellent pouvoir explicatif, viennent estimer les échanges internationaux en fonction de
la taille des deux économies partenaires et de la distance géographique qui les sépare. Dans la
même façon que le commerce international, les investissements directs sont motivés par
l’accès aux grandes marchés et la distance géographique est associée à des couts qui viennent
limiter les investissements vers des pays éloignés.

b. Impact des ide sur le capital humain

Les IDE peuvent contribuer significativement à l'accroissement du stock des connaissances


dans le pays d'accueil, non seulement en fournissant des nouveaux biens d'équipement et des
nouveaux procédés de production, mais surtout, en transférant un nouveau savoir-faire en
management et en améliorant le niveau des qualifications pouvant être diffusées aux firmes
locales. L'amélioration des qualifications peut s'opérer à travers une formation formelle des
travailleurs au sein des filiales étrangères.

L’impact positif sur l’accumulation de capital humain est expliqué en grande partie par
l’existence des firmes multinationales. Ces dernières ont un impact relativement important
sur l’enseignement supérieur. Les retombées technologiques des flux des IDE nécessitent une
main d’œuvre qualifiée et de haut niveau, ce qui amène les pays d’accueil à assurer une
formation professionnelle adéquate, à entretenir l’enseignement supérieur par des
programmes d’éducation qui satisfasse les besoins et les attentes des investisseurs étrangers.
En outre, dans la formation de leur personnel, les multinationales investissent plus que les
entreprises locales. Cette formation peut être bénéfique au reste du tissu industriel lors du
départ des salariés des entreprises multinationales vers des entreprises locales. Selon
l’OCDE, « à partir du moment où des individus sont employés par des filiales d’entreprises
multinationales, leur capital humain peut être encore amélioré par une formation et un
apprentissage sur le tas »

c. Les FMN et l’emploi

Il faut cependant se garder de tirer de l'observation du rôle des IDE dans le commerce
international des conclusions trop optimistes. Pour les pays développés, si les IDE sortant ne
semblent pas engendrer de réduction de production, ils doivent cependant modifier la
demande de travail aux dépens des travailleurs les moins qualifiés en charge des tâches qui
sont délocalisées ; cette évolution impose donc la mise en place de politiques
d’accompagnement social et d'investissement dans l'éducation et la formation
professionnelle. Pour les pays en développement, l'attraction d'investissements directs peut
constituer un moteur de la croissance et faciliter l'insertion dans l'économie mondiale. Il
conviendra cependant de ne pas se laisser enfermer dans des spécialisations fondées sur
l'exploitation des faibles taux de salaires, mais d'utiliser au mieux l'arrivée des firmes
étrangères comme catalyseur d'un processus de développement plus durable. Enfin,
l'augmentation progressive de la part du commerce intra-firme est un fait trop souvent ignoré
des analyses du commerce international, et dont les conséquences sont encore mal perçues.
La mesure même de ces flux est difficile à appréhender puisque les prix auxquels sont
valorisés ces échanges (les prix de transfert) résultent des choix stratégiques et non des
équilibres de marché. De même, les déterminants des échanges intra-firme sont
nécessairement différents de ceux expliquant les flux inter-firmes, et on connaît encore mal
les conséquences des politiques et des chocs macroéconomiques sur cette part grandissante
du commerce international.

CHAPITRE 2 : les fluctuations du CI suite à la structuration des FMN (cas du


Maroc)

En 1973, afin d'atténuer les tensions politico-sociales qui menaçaient le régime marocain. LE
ROI Hassan II procède à la « marocanisation » des entreprises et des terres encore
détenues par des colons français (près de 100.000 Français vivent encore au Maroc
en 1971) afin de calmer les esprits et les ambitions et de répondre aux appels nationalistes de
rupture avec les résidus du protectorat et faire face au forte croissance du chômage des
diplômés de niveau supérieur Dans les années quatre-vingt. La dominance du travail non
qualifié se trouve pour l’essentiel induite par l’inadéquation entre l’offre et la demande de
travail.Mais cette situation peut également être associée aux stratégies des firmes
multinationales (FMN) et leur positionnement dans la division internationale du travail.La
marocanisation, telle qu'elle est organisée par les textes de 1973, ne signifie ni
nationalisation, ni contrôle par le secteur public ou par le capital privé marocain des
entreprises étrangères. Elle exige seulement une participation des personnes physiques ou
morales marocain avec un pourcentage de 50% et plus du capital.
En revanche, Dans un contexte mondial en plein essor économique qui vit sous la loi de la
mondialisation de l’économie et de la compétitivité internationale, l’investissement sous ses
deux aspects, tant national qu’étranger, est une action capitale pour faire face aux exigences
du décollage économique. Dans cet environnement, le Maroc s’est résolument engagé, à
l’instar d'autres pays émergents, dans une politique qui cherche à faire de l’investissement
étranger, un support stratégique de croissance économique et sociale
1. L’evolution des IDE ET FMN AU MAROC :
a. Les fmn au maroc :
 Qu’est ce qui pousse les fmn pour s’implanter au maroc ?

Les atouts du Maroc sont :


 Un cadre juridique et des mesures d'accompagnement très favorables aux
investisseurs
 Des salaires encore relativement faibles ;
 Une position stratégique idéale entre l'Europe et l’Afrique subsaharienne ;
 Une population jeune et relativement bienformée
 Une stabilité politique encouragée par la popularité du roi, Mohammed VI ;
 Les bénéfices du Maroc par les fmn :
 la création de nouveaux emplois => diminuer alors les taux de chô mages très
élevés
 quant aux employés, travailler dans une multinationale leur permet d’acquérir
l’expérience des professionnels et avoir un emploi plus ou moins stable
 offre aussi l’opportunité de faire connaître les aptitudes de sa mains d’œuvre
 aide à développer d’autre secteurs .

 les inconvenients des fmn pour le maroc :


La multinationalisation laissera toujours les pays en voie de développement dépendants
des autres pays, c’est un aspect entre autre plus moderne de la colonisation et
l’impérialisme, et la concurrence des pays pauvres pour recevoir les grandes sociétés
réduira peu à peu les bénéfices, les centres d’appels par exemple qui assurent l’emploi
de milliers de jeunes (ces derniers ont pour la plupart laissé tomber les études) peuvent
disparaître du jour au lendemain et laisser plusieurs employés sans science exacte, un
fort exemple le cas de la pandemie covid 19.

 Qu’est ce qui friene les fmn d’investir au maroc ?


Les principaux freins au développement du Maroc sont :
 Un marché intérieur encore relativement limité ;
 Un pays encore très dépendant de l'agriculture et par conséquent vulnérable
aux catastrophes naturelles et au prix des hydrocarbures ;
 Une lourdeur administrative ralentissant, entre autres, le démarrage d'activités ;
 D’importantes disparités sociales en fonction des régions (rurales vs urbaines)
et un taux de pauvreté important ;
 Un taux du chô mage élevé et une productivité faible ;
 Un manque de transparence dans les marchés publics.

b. Les ide au maroc :


Selon  le rapport Doing Business 2020 de la Banque Mondiale, le Maroc se classe au
53ème rang sur 190 économies, en progression de 7 places par rapport à 2019 et de
40 places depuis 2012.
L’Europe représente la première source d’investissement direct étranger. La part des
investissements européens, au cours des dernières années, évolue au tour de 80 % du
total des IDE au Maroc. Le capital européen, essentiellement français et espagnol, est
le premier qui a profité des opérations de privatisation lancées à partir de 1993.
Les entreprises françaises sont de très loin les premiers investisseurs étrangers au
Maroc (présence ancienne héritée de la colonisation). Certains secteurs ont toujours
connu une participation française importante et ce, malgré l'interlude de la
marocanisation.
Les investissements français au Maroc, tradition- nullement concentrés dans le
secteur industriel manufacturier, touchent actuellement plusieurs secteurs, notamment
les télécommunications, au profit en particulier du secteur des technologies de la
communication et des services aux usagers. Pour les investissements espagnols, ils
ont concerné surtout le secteur industriel (industrie du tabac).
Sur la période 2000-2007, la France a fourni 45,7 % du total des flux des
investissements étrangers au Maroc, suivie de l'Espagne 19,2 %, des pays arabes 8,5
%, de la Grande-Bretagne 4,1 %, de l’Allemagne 3,7 %, des Etats-Unis3,6 % et du
Portugal 3,3 %. Ces IDE ont touché plusieurs secteurs, notamment les
télécommunications, l’industrie, l’immobilier et le tourisme.

 les flux D’IDE et secteur d’activite :

Investissement Direct Etranger 2017 2018 2019

Flux d'IDE entrants (millions USD) 2.686 3.559 1.599


Stocks d'IDE (millions USD) 63.205 64.135 66.523
Nombre d'investissements greenfield* 91 71 111
Value of Greenfield Investments (million USD) 3.800 4.553 3.069

Source : CNUCED, Dernières données disponibles.

Nb: Un investissement greenfield est une forme d'IDE qui se produit lorsqu'une société
transnationale s'installe dans un pays en voie de développement pour construire de
nouvelles usines et/ou magasins.

Le secteur 2018, en %

Assurances 20,0
Secteur manufacturier 18,0
Immobilier 15,0
Commerce 9,0
Énergie et Secteur minier 8,0
Transports 8,0
Tourisme 4,0

Source : Office des changes du ministère des finances - Dernières données disponibles.

Les secteurs investis


au maroc en 2018, en %
5%
10%
24%

10%

11%
22%

18%

Assurances Secteur manufacturier Immobilier


Commerce É nergie et Secteur minier Transports
Tourisme
Source : Office des changes du ministère des finances - Dernières données disponibles.

Les pays investisseurs 2018, en %

Irlande 20,0
France 17,0
Émirats Arabes Unis 8,0
Danemark 6,0
Espagne 5,0
Luxembourg 5,0
États-Unis 5,0
Royaume Uni 4,0
Japon 3,0
Pays-Bas 2,0

Source : Office des changes du ministère des finances - Dernières données disponibles.

LES FLUX D'IDE PAR PAYS au maroc en


2018, en %
Pays-Bas 2
Japon 3
Royaume Uni 4
É tats-Unis 5
Luxembourg 5
Espagne 5
Danemark 6
É mirats Arabes Unis 8
France 17
Irlande 20
0 5 10 15 20 25
Commentaire :  Selon les données du bureau marocain des changes, l'Irlande a remplacé la
France et est maintenant le plus grand investisseur au Maroc, une première dans l'histoire du
pays. Cela s’explique principalement par le rachat de Saham Assurances par le sud-africain
Sanlam via son entité dédiée à la gestion d'actifs basée en Irlande pour un montant de 1
milliard d’USD. Par conséquent, le secteur de l'assurance a obtenu la part du lion en termes
d’IDE en 2018, recevant 20,9% des flux. Cela étant dit, l'industrie manufacturière représente
la plus grande part des stocks d'IDE, suivie par les secteurs de l'immobilier, des
télécommunications, du tourisme et de l'énergie

 l’évolution des IDE au Maroc:

Figure 1: Investissements directs étrangers au Maroc

 A fin janvier 2020, le flux net des Investissements Directs Etrangers (IDE) atteint
1.432MDH contre 2.111MDH un an auparavant, soit une baisse de 679MDH ou -
32,2%.
 Ce résultat s’explique par la baisse des recettes des IDE de 34,9% ou -1.067MDH
(1.992MDH contre 3.059MDH), atténué toutefois par une baisse des dépenses de
388MDH ou -40,9%.

Pour encourager les IDE le maroc fixe un nombre de mesures d’aide comme suite :
Les formes d'aide
Il s'agit généralement de contribution au financement des infrastructures d'accueil,
mais aussi à l'acquisition du foncier et la construction de bâtiments professionnels.
 Les domaines privilégiés
Il peut s'agir soit de prêts soit d'aide au financement des infrastructures.
 Les zones géographiques privilégiés
Nouvelles technologies de l'information et de la Communication (NTIC)
Industries exportatrices, notamment aéronautique et automobile
Tourisme

 Les zones franches


Il existe des parcs industriels (Bouskoura, Meknès, etc.), des technoparcs (Casa
Technopark) et des zones franches (celle de Tanger notamment) bénéficiant
d'avantages fiscaux et douaniers particuliers. Il y a aussi une loi bancaire offshore
concernant Tanger.

 Les organismes qui financent


La commission des Investissements, le Fonds Hassan II pour le Développement
Economique et Social et le Fonds de Promotion des Investissements gérés par
la Direction des Investissements.
L'Agence Française de Développement de part sa filiale

2. Les investissements marocains à l’étranger : en Afrique

Les investissements privés marocains en Afrique commencent à prendre de l’ampleur,


d’autant plus que ces marchés sont totalement ouverts aux firmes marocaines et que le Maroc
jouit d’une image positive en Afrique. Toutefois, les investissements marocains en Afrique
subsaharienne restent limités, quand les projets de la Chine dans la région ont dépassé 9,5
milliards de dollars en 2006. Les investissements marocains en Afrique s’orientent vers les
secteurs des banques et organismes financiers, des télécommunications, de la cimenterie, des
mines, du transport et de l'habitat, moyennant des prises de participation au capital des
entreprises locales et/ou le montage de filiales.

Le flux des investissements directs des marocains à l'étranger (IDME) a atteint 10,9 milliards
de DH en 2019 contre 3,8 milliards en 2009, indique Bank Al-Maghrib (BAM) dans le
rapport sur la stabilité économique, monétaire et financière au titre de l'exercice 2019. Le
Royaume occupe ainsi la 5e place africaine en termes d'investissements réalisés à l'étranger.
Toutefois, le volume des IDME ne représente que 0,5% de son PIB, une proportion qui reste
faible par apport à la moyenne des pays émergents et en développement (PEMD) qui atteint
1,5%.

"Depuis le début des années 2000, les IDME ont connu une hausse importante, leur volume
annuel moyen étant passé, selon les données du la Conférence des Nations unies sur le
commerce et le développement (CNUCED), de 232,3 millions de dollars entre 2000 et 2009 à
540,2 millions de dollars au cours de la décennie suivante", souligne également BAM.

 L’évolution des IDME :

 Au titre du premier mois de l’année 2020, le flux net des Investissements Directs
Marocains à l’Etranger (IDME) baisse de 1.827MDH (393MDH à fin janvier 2020
contre 2.220MDH une année auparavant).
 En effet, les investissements directs marocains à l’étranger atteignent 535MDH à fin
janvier 2020 contre 2.420MDH à fin janvier 2019, soit une baisse de 77,9%. En
parallèle, les cessions de ces investissements reculent de 29%.

Figure 2: Investissements directs Marocains à l’étranger


 Investissement Directs Marocains (IDM) en Afrique

Au cours de la période 2009 – 2019, les investissements directs marocains en Afrique passent
de 3 Mds DH en 2009 à 6,8 Mds DH en 2019 affichant un taux d’accroissement annuel
moyen de 8,3%. Ces investissements ont atteint leur niveau le plus haut durant cette période
en 2017 avec une valeur de 8,8 Mds DH. La part des investissements directs marocains en
Afrique dans le total des investissements directs marocains à l’étranger s’établit à 58,7% en
2019 avec une part moyenne de 59,5% durant la période 2009 – 2019.

Source: Office des Changes

En 2019, les investissements marocains en Afrique sont présents dans 29 pays contre
seulement 9 pays en 2009. La Côte d’Ivoire se place en première position avec une part de
21,4% en 2019, suivie du Tchad avec 19,8% puis le Sénégal avec une part de 14,7%. Ces
trois pays représentent à eux seuls, 55,9% du total des IDM en Afrique en 2019. L’Egypte,
pays destinataire d’un montant record de ces investissements en 2017, occupe la 7ème place
en 2019 (3,7% du total des IDE en Afrique en 2019 contre 61,1% en 2017).Par secteur, les
IDE marocains en Afriquetouchent un nombre important de secteurs (plus de 13 secteurs en
2019 contre seulement 7 secteurs en 2009).Le secteur des banques est classé au premier rang
avec une part de 39,4% en 2019 (quasi- stabilité par rapport à 2009 : 36,3%). Le secteur des
télécommunications arrive en deuxièmeposition avec une part de 21,1% (baisse par rapport à
2009 avec une part de 59,9%). En troisième position, vient le secteur de l’industrie avec une
part de 13,5% (Hausse par rapport à 2009 avec une part de seulement 2,6%). Ces trois
secteurs s’accaparent 74,1% du total des IDM à destination de l’Afrique en 2019.

Répartition par secteur d’activité des investissements directs à destination de l’Afrique

Secteur 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019

Banques 1.106,6 1.494,4 595,6 1.300,5 1.373,7 353,2 1.323, 1.160,6 6.415,0 939,2 2.669,2
7
Holding 5,7 883,8 - - 9,5 13,2 620,5 57,3 88,7 56,3 35,7

Immobilier - - - 129,8 189,4 353,6 270,0 181,0 284,6 99,9 13,4

Commerce 7,5 172,5 3,3 19,6 10,9 266,0 239,6 12,9 101,9 81,3 839,4

Industrie 77,9 70,2 123,9 53,7 137,8 153,2 80,3 2.464,0 574,3 900,4 916,2

Energieetmines - - - - 8,8 - 27,3 7,8 40,2 418,5 107,9

Assurances - - - 73,5 191,9 91,7 20,2 175,8 498,4 184,2 512,7

Télécommunications 1.823,3 1.963,8 149,1 108,4 84,8 21,0 5,4 360,4 683,5 1.759,1 1.427,4

Tourisme - - - 15,7 0,9 12,0 9,9 6,6 0,9

Transports - - 0,3 1,4 1,0 1,0 0,8 0,4 1,9 5,9 61,5

Grandstravaux 21,3 - 1,2 7,0 6,7 30,3 0,6 3,2 28,2 39,3 73,9

Etudes - - - - - 0,1 - - - - -

Agriculture - - - - - - - 13,1 2,7 2,5 -

Autresservices 3,9 40,2 38,9 32,8 35,0 104,1 440,4 215,0 15,0 34,3 110,6

Divers - - - - 0,2 9,4 0,6 4,7 9,4 3,6 0,4

Total 3.046,2 4.624,9 912,3 1.727 2.050 1.413 3.030 4.668 8.754 4.531 6.769

Source : Office des Changes

 La délocalisation des entreprises marocaines


Les raisons susceptibles de pousser les entreprises marocaines à étendre leurs activités à
travers l’implantation à l'étranger sont multiples. Il convient de citer, entre autres,
l’exacerbation de la concurrence turque et chinoise sur le marché domestique, qui plus est
saturé pour certaines branches d’activités. Conscient du parti pris des entreprises nationales
pour l’international, l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) a organisé récemment
dans ses locaux une rencontre placée sous le thème : «Implantation des entreprises à
l’étranger : aspects juridiques et fiscaux».

Pour les entreprises marocaines, tout l’enjeu est de tirer profit des multiples accords
internationaux conclus par le pays avec d’autres Etats, tout en évitant les fâcheuses
conséquences des contrôles fiscaux.

Parmi les points cruciaux à ne pas négliger pour toute entreprise qui fait le pari de s’implanter
à l’international, il y a lieu de citer la forme juridique (filiale ou succursale), le financement
du projet, la gestion des ressources humaines et les démarches complémentaires auprès du
pays d’implantation (réglementation des changes, droit du travail, enregistrement de brevets,
etc.). Faudrait-il rappeler que la structure juridique de la succursale, qui présente une gestion
plus simple, a l’avantage de revenir à moindre coûts, sachant que la société-mère conserve la
responsabilité juridique sur sa succursale basée à l’étranger. Ce qui n’est pas le cas de
l’aspect fiscal. Cela dit, même si les coûts de gestion d’une filiale sont davantage élevés, du
fait de son organisation plus aboutie, cette forme juridique permet de lever des fonds dans le
pays d’implantation. D’ailleurs, la législation de certains pays astreint les investisseurs
étrangers à opter pour la forme juridique de la filiale, notamment dans le domaine des
assurances et des mines.

Même si le Maroc a signé plusieurs conventions fiscales avec des pays étrangers, certaines
d’entre elles ne sont pas encore entrées en vigueur. Ces conventions doivent être ratifiées par
les parlements des Etats et cela peut parfois prendre plusieurs années. Il aura fallu près de 20
ans pour que certains de ces instruments fiscaux entrent en vigueur. D’où la nécessité d’être
pointilleux sur ce sujet. Cela dit, le financement du projet d’implantation revêt une dimension
importante. En effet, en fonction de l’opportunité, l’entreprise peut opter pour un capital fixe
ou variable. Toutefois, il est utile de souligner que certains pays étrangers accordent des aides
financières aux investisseurs étrangers, notamment pour l’acquisition de terrains ou de locaux
ou la formation des ressources humaines. L’autre élément de taille à noter est que
l’entreprise, qui a fait le pari de s’implanter à l’étranger, doit élaborer un objet social aussi
large que possible. Ce qui lui permet de ne pas avoir les mains liées en cas de volonté de
développement ou de diversification de l’activité. Enfin, le pacte des actionnaires et la charte
de gouvernance doivent être bien négociés pour éviter des situations préjudiciables.

C-Les banques et assurances, principales cibles des


IDME :
La répartition des investissements directs marocains à l’étranger selon la nomenclature
marocaine des activités économiques reste inchangée par rapport aux structures antécédentes.
Les activités financières et d’assurances continuent de capter une grande partie de ces
investissements. Le flux réalisé dans ce secteur à fin juin a avoisiné les 1,95 milliard de
dirhams, dont 1,86 milliard de dirhams pour les activités de services financiers, hors
assurance et caisses de retraite y compris les activités des sociétés holdings. Le flux généré au
niveau des assurances est de 49 millions de dirhams tandis que 33 millions de dirhams ont été
enregistrés au niveau des activités auxiliaires de services financiers et d’assurances. De
même, 627 millions de dirhams ont été injectés dans les industries extractives au premier
semestre de l’année. Le flux des IDME dans le «commerce, répartition d’automobiles et de
motocycles» a atteint les 208 millions de dirhams, dont 100 millions de dirhams pour le
commerce de gros, 106 millions de dirhams pour le commerce de détail et 2 millions de
dirhams pour la réparation d’automobiles et de motocycles. Les investissements marocains
dans le transport et entreposage sont estimés à 13 millions de dirhams. On observe,
également, un flux de 82 millions de dirhams d’investissements dans le secteur de la
construction et de 1 milliard de dirhams dans l’agriculture, sylviculture et pêche. Le premier
semestre de l’année a été marqué par un net ralentissement des investissements marocains
directs à l’étranger dans le secteur de la communication. Leur flux ressort négatif de 737
millions de dirhams à fin juin.

3. l’impact du covid19 sur LES IDE ET LES IDME

a- L’IMPACT DU COVID19 SUR L’IDE

La pandémie de COVID-19 place les économies de la région du Moyen-Orient et de


l’Afrique du Nord (MENA) face à une nouvelle série de difficultés. Freinée par un climat
d’investissement peu propice et des tensions géopolitiques régionales, la région s’est jusque-
là efforcée d’attirer plus d’investissements directs étrangers (IDE) et de meilleure qualité.
Alors que la récession à court terme annoncée devrait frapper durement les économies de la
région, la crise pourrait toutefois engendrer de nouvelles occasions de profiter des tendances
mondiales, telles que la relocalisation et la restructuration deschaînes de valeur mondiales et
régionales. 

Cela dépendra de la poursuite des réformes en cours, de l’adoption de nouvelles stratégies et


mesures adaptées au contexte post-épidémique

, ainsi que du renforcement de la coopération régionale. Cette note présente un aperçudes


répercussions de la crise engendrée par le COVID-19 sur l’investissement dans la région, et
présente les réponses politiques des gouvernements visant à promouvoir l’investissement et à
favoriser une reprise plus inclusive.

Selon les récentes statistiques de l’Office des changes, le flux net des Investissements
directs étrangers (IDE) au Maroc a atteint plus de 7,23 milliards de DH à fin mai 2020soit
une baisse de 15,9% par rapport à la même période en 2019. L’Office des changes explique,
dans son bulletin sur les indicateurs des échanges extérieurs à fin mai, que ce repli par une
baisse des recettes des IDE de 26,9% à 10,6 milliards de DH, conjuguée à la baisse des
dépenses de 43%.

b-Période du covide_19 fin septembre :


Malgré le coup encaissé à cause de la conjoncture, les investissements directs marocains à
l’étranger (IDME) reprennent légèrement. Alors qu’il se situait autour de 5 milliards de
dirhams à fin juin, le volume de ces investissements a grimpé à 5,64 milliards de dirhams à
fin septembre. Toutefois, il s’inscrit toujours en net repli par rapport à la même période de
l’année durant laquelle ils avoisinaient les 8 milliards de dirhams. La baisse est, ainsi, estimée
à 28,5% en glissement annuel. Pour ce qui est du flux net de ces IDME, les statistiques
relevées par l’Office des changes font ressortir une baisse de 3,66 milliards de dirhams. Ils
ont ainsi basculé en une année de 6,67 milliards de dirhams à 3 milliards de dirhams à fin
septembre 2020. Malgré ce repli, ce flux s’inscrit en légère amélioration par rapport à ce qui a
été enregistré au premier semestre de l’année en cours. A fin juin 2020, le flux des
investissements directs marocains à l’étranger atteignait les 2,46 milliards de dirhams. Tour
d’horizon des principales tendances relevées au premier semestre.
c-l ’impact du covide19 sur les IDME :
Au moment où le Luxembourg captait, ces dernières années, l’essentiel des investissements
directs marocains à l’étranger, la structure des destinations des IDME a changé au premier
semestre de l’année. Les Emirats Arabes Unis arrivent en tête du classement. Le flux généré
en cette destination au titre des six premiers mois de l’année s’élève à 560 millions de
dirhams. Le Cameroun se place pour sa part en deuxième position avec un flux de 513
millions de dirhams au moment où la Côte d’Ivoire a reculé d’une place pour se positionner
en tant que troisième destination des IDME totalisant ainsi un flux de l’ordre de 423 millions
de dirhams contre 1,17 milliard de dirhams réalisé à fin décembre 2019. Le flux des
investissements directs marocains en France continue sur sa tendance baissière. Il est ainsi
passé de 426 millions de dirhams à fin 2019 à 263 millions de dirhams au premier semestre
de l’année en cours. Le flux réalisé à l’Ile Maurice est estimé à 224 millions de dirhams
contre 284 millions de dirhams observés fin 2019. Au Burkina Faso, le flux des
investissements marocain est revenu à 218 millions de dirhams, contre 188 millions de
dirhams au Mali, 171 millions de dirhams au Gabon, 141 millions de dirhams en Egypte, 98
millions de dirhams au Sénégal, 76 millions de dirhams au Togo et 66 millions de dirhams au
Luxembourg et en Guinée. En revanche, ce flux est ressorti négatif au Bénin (-337 millions
de dirhams), aux Pays-Bas (-137 millions de dirhams), au Niger (-79 millions de dirhams), au
Congo (-46 millions de dirhams) et en Inde (-30 millions de dirhams).

Vous aimerez peut-être aussi