Vous êtes sur la page 1sur 85

Fiscalité approfondie

Progression / Plan

Ch 0 : Eléments introductifs

Ch2: Procédures de contrôle de l’impôt

Ch3: Droits et garanties fiscales du contribuable


Ch1: Eléments introductifs
La notion de fiscalité
Caractéristiques du système fiscal ivoirien
La notion de fiscalité
 Définition de la fiscalité et du droit fiscal
• Discipline juridico-économique qui a pour objet d’étudier les principes, les règles et les techniques de la mise en
œuvre des impôts. Elle donne naissance au droit fiscal.
• Le droit fiscal ensemble des règles applicables à la gestion de l’impôt. Ensemble de principes juridiques
entrainant le droit d’imposer et de percevoir l’impôt. Il réglemente les relations financières entre l’Etat et les
assujettis à travers un certain nombre de prélèvement fiscaux sous forme d’impôts et taxes.
 Source du droit fiscal ivoirien
 La constitution : contient les dispositions concernant les fondements de l’obligations fiscale et l’autorité
compétente pour l’établir
 La loi de finance : votée par les députés. Elle prévoit et autorise l’ensembles des ressources et des charges de
l’Etat
 La jurisprudence : les pratiques courantes reconnues par les tribunaux du fait de leurs absences légales et qui
satisfont les contribuables à travers des décisions prises à leur encontre
La notion de fiscalité
 Les sources internationales : le système fiscal ivoirien est inspiré de la législation fiscale française par des
conventions fiscales de réciprocité tendant à éliminer les doubles impositions.

 Principes du droit fiscal


 Principe de légalité devant l’impôt: le parlement est seul habilité à créer, modifier ou supprimer l’impôt
dans le cadre de la loi des finances ou d’une loi ordinaire.  autorisation législative
 Le principe de liberté : liberté individuelle de commerce et d’industrie
 Principe de nécessité de l’impôt: une contribution commune est indispensable pour l’entretien de la force
publique et pour les dépenses de l’administration
 Principe d’annualité de l’impôt: du fait de l’annualité budgétaire et l’autorisation législative étant annuelle
 Principe de territorialité de l’impôt: application de l’impôt dans l’espace territorial ou l’espace de
souveraineté fiscale; les conventions fiscales peuvent étendre cet espace fiscal
 Principe du non rétroactivité de la loi fiscale: l’application part de la date de l’adoption de la loi fiscale
La notion de fiscalité
 Définition de l’impôt
C’est un prélèvement obligatoire sans contrepartie directe et effectué par l’Etat ou les collectivités locales à
titre définitif en vue de financer les dépenses de l’Etat.
 Caractéristiques de l’impôt
• La contrainte : Le contribuable est obligé par la loi de payer l’impôt.
• L’absence de contrepartie directe : Toute la collectivité bénéficie des investissements réalisés par l’Etat et
financés sur la base de l’impôt.
• L’impôt est payé d’une façon définitive : Le contribuable ne doit pas s’attendre au remboursement d’un
impôt légalement payé.
 Le rôle de l’impôt
 le rôle économique: accorder certaines exonérations fiscales dans le but d’encourager les investisseurs
La notion de fiscalité
(entreprises nouvellement créées ou encouragement de certains secteurs); pour encourager la
décentralisation, l’Etat exonère également les entreprises qui s’établissent dans les régions en dehors de la
région où il y a une centralisation industrielle.

 Le rôle financier : sert à couvrir les dépenses de l’Etat et à rembourser la dette nationale.

 Le rôle social : sert à atténuer les inégalités des revenus (revenus faibles sont exonérés et au fur et à
mesure que les revenus augmentent l’impôt augmente) et sert à financer les besoins collectifs (rôle social).
Caractéristiques du système fiscal ivoirien
 Système d’imposition cédulaire
La cédule est une catégorie de revenu: salaire, le bénéfice, le dividende, le loyer. A chaque revenu correspond
un impôt
 Système d’impôts multiples
La caractéristique majeur du système ivoirien est la diversité de l’impôt de par son caractère cédulaire. A cela,
il faut ajouter les taxe spécifiques: sur les produits pétroliers, le cacao, le café, la banane, l’ananas, les
assurances, etc.
 Système fiscal déclaratif avec un droit de contrôle de l’administration
Il revient au contribuable ivoirien seul, de calculer le montant de son impôt, de le déclarer et de le payer, à
charge à l’administration fiscale d’exercer son droit de contrôle; ce qui signifie l’existence d’une certaine dose
de confiance vis-à-vis du contribuable, donc sa collaboration loyale (c’est lui qui fournit les éléments
d’imposition qu’il va supporter).
Caractéristiques du système fiscal ivoirien
Ainsi, les actes ou déclarations bénéficient d’une présomption d’exactitude et de sincérité, et les insuffisances,
inexactitudes ou omissions révélées sont présumées être commises de bonne foi. Mais la confiance de
l’administration n’est pas absolue car elle se réserve le droit de contrôler les déclarations, fait des
recoupements, des droits de communication et surtout de vérifications des situations fiscales. Ce pouvoir a
pour but de sanctionner les délits de fraudes fiscales et est nécessaire pour assurer l’égalité devant l’impôt.
Le système déclaratif interdit l’Etat de s’immiscer dans la conduite des affaires des opérateurs: l’obligation leur
incombe de déclarer leur existence fiscale et de lui notifier les bases de leur contribution sous le contrôle de
l’Etat.
Le système déclaratif postule que c’est le contribuable qui détient toute l’information indispensable à la
détermination des impôts.
Le système déclaratif repose sur la confiance que l’Administration accorde au contribuable et se fonde
uniquement sur sa bonne volonté, sa sincérité et son civisme.
Caractéristiques du système fiscal ivoirien
 Système fiscal inadapté à faible rendement
Comme tous les pays sous développés, le système fiscal ivoirien est à faible rendement, déséquilibré
(prépondérance des impôts indirects sur les impôts directs, sous administré et inadapté (organisation faible et
insuffisance de moyens d’action).
Ch2: Procédures de contrôle de l’impôt
Les fondamentaux du contrôle fiscal
Les techniques de contrôle fiscal
Les conséquences du contrôle
Les fondamentaux du contrôle fiscal
 Définition du contrôle fiscal
• Opération regroupant les techniques et moyens utilisés pour s’assurer de la sincérité ou de l’exactitude des
déclarations fiscales des contribuables;
• Vérification & examen des déclarations, des actes, des documents relatifs à l’établissement des impôts,
droits, taxes et redevances ainsi que les documents de déductions et attestations fiscales (art. 1 er du Livre
de procédures fiscales.

 Motifs du contrôle fiscal


• La fraude fiscale est le principal motif dû à :
 La dissimulation de recettes (minoration de recettes ou majoration de charges);
 L’oubli de revenu;
 L’omission volontaire de déclaration;
 De fausses déclarations;
Les fondamentaux du contrôle fiscal
 De travaux clandestins;
 La souscription d’aucune déclaration.
• Evasion fiscale (contourner ou diminuer l’impôt en profitant des possibilités offertes par les règles
fiscales ou leurs lacunes).
•  Système fiscal déclaratif accorde une confiance aveugle au contribuable et se fonde uniquement sur la
volonté, la sincérité et le civisme de celui-ci qui est soumis à une tentation forte de dissimulation et de
fausses déclarations

 Objectifs du contrôle fiscal


• Assurer la cohérence et la pérennité du système déclaratif ivoirien;
• Rendre opérationnelle la justice fiscale par l’instauration de l’égalité des citoyens devant l’impôt et le
respect d’une saine concurrence entre les entreprises;
• Renflouer les caisses du trésor public.
Les fondamentaux du contrôle fiscal
 Le rôle du contrôle fiscal
• Réalisation de l’équilibre entre les acteurs;
• Régulation des déclarations;
• Support privilégié dans la tâche de conseil et d’assistance au contribuable;
• Mission pédagogique;
• Un rôle répressif vis –à-vis des fraudeurs.
Les techniques du contrôle fiscal
L’étude de la cohérence interne de la déclaration n’est pas suffisante pour établir les omissions ou
dissimulations. Ainsi la loi du 25 avril 1997 a été adoptée et donne à l’administration fiscale un droit
d’investigation qui complète le droit initial de vérification.

1- Le droit d’investigation de l’administration fiscale


 Le droit de communication;
Documentation exigée des contribuables et des tiers (entreprises privées, organismes publics & juridictions)
par lettre, sur place ou par copie de documents susceptibles d’éclairer le fisc.
Un Avis de passage précisant les documents à mettre à disposition doit être adressé au plus tard à la date
de la première intervention.
Documents concernés:
• Rapports de commissaires aux comptes
• Rapport de gestion du Conseil d’Administration
• Eléments de suivi de la comptabilité matière et analytique;
• Dossiers d’exportation ou d’importation, le cas échéant;
• Manuels de procédures comptables, opérationnels et informatiques pour tester la qualité des supports et
systèmes produisant la comptabilité.
Les techniques du contrôle fiscal
NB:
• L’exercice de ce droit ne peut déboucher en lui-même sur une remise en cause directe de la présomption
d’exactitude attachée à la déclaration du contribuable. C’est ce qui distingue ce droit de celui de la
vérification;
• L’assistance d’un conseil n’est pas requise (obligatoire) en matière de droit de communication mais
tolérée;
• Le délai de conservation des documents par le contribuable est de 6 ans à compter de la dernière date
d’opération mentionnée dans le registre ou de la date d’établissement des desdits documents;
• Le contribuable a une obligation passive c’est-à-dire pas de procédure contradictoire;
• Le refus de communication constaté par un procès-verbal implique une amende fiscale;
• Le droit de communication est souvent entravé par la communication d’informations inexactes dans le
but de protéger la clientèle amenant l’administration à des requêtes d’éclaircissement et de justifications.
Les techniques du contrôle fiscal
 Les demandes d’éclaircissement et de justification;
• Les demandes peuvent être écrites ou verbales pour tous renseignements, explications, éclaircissements
ou justifications que l’administration fiscale juge utiles.
• La réponse du contribuable est de trente jours sous peine de sanction en cas de refus
• La demande d’éclaircissement porte sur la discordances qui concernent tous les éléments de
déclaration et renseignements apparaissant obscurs sur la forme ou sur le fond.
•  des justifications peuvent être exigées sur la situation & les charges du contribuable, les charges
retranchées du revenu global, les revenus catégoriels déclarés ou non et la disproportion entre les
revenus déclarés et la situation matrimoniale, de trésorerie et les élément du train de vie des membres
du foyer fiscal.
NB:
• les demandes doivent être explicites et suffisamment précises permettant au contribuable d’apporter des
réponses utiles;
Les techniques du contrôle fiscal
• La demande doit préciser le délai de réponse qui ne peut être inférieur à 30 jours.
• La réponse du contribuable doit être précise mais pas évasive ou générale sous pêne d’être taxée de
refus; Le défaut de réponse entraîne une taxation d’office: ainsi, le contribuable perd l’avantage de
l’application de la procédure de redressement contradictoire et se voit appliquer une procédure
unilatérale, exclusive de tout débat contradictoire.
• Le contribuable dispose d’un délai de 15 jours pour compléter une réponse non pertinente.

 Le droit d’enquête;
• Ce droit permet au fisc, le contrôle de la facturation émise ou reçue (article 67 du livre de procédure
fiscale) et intervient de façon inopinée chez les assujettis;
• Ce droit est mis en œuvre dans les locaux professionnels, les entrepôts affectés à une activité
professionnelle, moyens de transport à usage professionnel;
Les techniques du contrôle fiscal
• Un avis d’enquête contre décharge est un préalable et est nécessaire pour accéder aux documents.
Documents concernés par l’enquête:
L’enquête porte sur les documents professionnels pour s’assurer de la réalité des mentions portées sur les:
 factures reçues et émises (notes d’honoraires, de commissions ou de courtage, quittances de loyers, …),
 les livres (bilan, compte de résultats, journaux auxiliaires (banque, caisse, clients, fournisseurs, …),
 inventaires journalier,
 stocks et encours de matières premières,
 produits et prestations.
•  Obligation de production d’un procès-verbal mentionnant date, heure, personnes présente,
manquements constatés et la liste des documents examinés.
Les techniques du contrôle fiscal
 Le droit de visite et de saisie est reconnu à l’Administration fiscale par l’article 12 al. 1 du LPF
• Concerne la recherche de preuve d’agissements frauduleux en matière d’impôt général sur le revenu,
d’impôts sur les revenus, de taxes sur le chiffre d’affaires et de taxes indirectes.
• S’exerce également sur les véhicules transportant les marchandises et produits pour relever les
infractions à la facturation.
• Est librement exercé par les agents des impôts habilités en compagnie d’un officier de police judiciaire
sauf au domicile privé où l’autorisation préalable du président du tribunal est requis; mais en cas de
flagrance, l’autorisation n’est plus indispensable.
NB:
Þ le droit de visite ne peut s’effectuer
• qu’entre 6 heures et 21 heures, sauf les lieux ouverts au public;
• qu’en présence de l’occupant ou son représentant, ou à défaut l’officier de police requiert 2 témoins en
dehors de l’Administration;
Les techniques du contrôle fiscal
Þ Le droit de visite n’est pas une vérification fiscale et ne la remplace pas
 Un procès –verbal de visite relatant les modalités, le déroulement de l’opération et la matérialité des faits,
est établi par le fisc et comporte obligatoirement:
 Un inventaires des pièces et documents saisis;
 La signature de l’officier de police judiciaire et des agents des impôts ou le cas échéant des deux témoins;
 La mention le cas échant du refus de signature de l’occupant, de son représentant ou des témoins.

 Le contrôle de la facture normalisée (instituée par l’article 27 de la loi de finances pour la gestion 2005).
Les contribuables doivent obligatoirement utiliser les factures normalisées (art 145 du LPF) dans:
- La prestation de services au profit de tiers
- La cession d’un bien à un tiers
Pour s’assurer de l’application effective de la facture normalisée, l’Administration fiscale dispose d’un droit de
contrôle « sortie magasin » des factures exercé par un contrôleur ou inspecteur des impôts, à tout moment et
Les techniques du contrôle fiscal
de façon inopinée avec célérité et efficacité afin d’empêcher toute dissimulation éventuelle de factures irrégulières.
NB:
• Un Avis de contrôle de la facture normalisée est remis lors de l’intervention au contribuable ou à son représentant
• Un procès-verbal, dressé sur place, est signé par les contrôleurs et contresigné par le contribuable ou son représentant
• Le défaut de délivrance d’une facture normalisée entraine la confiscation des documents non normalisé et l’application
d’une amende égale à:
Þ 10 000 F CFA par facture non émise pour les contribuables relevant de l’impôt synthétique, cumul n’excédent pas 500 000
F CFA;
Þ 30 000 F CFA par facture non émise pour les contribuables relevant du régime réel simplifié, cumul n’excédent pas 3
millions;
Þ 50 000 F CFA par facture non émise pour les contribuables relevant du régime réel normal, cumul n’excédent pas 10
millions F CFA.
 Cette amende est payable dans un délai de 72 heures sous peine de fermeture de magasin; sanctions pénale en cas de
récidive.
Les techniques du contrôle fiscal
2- Le droit de vérification de l’administration fiscale
Ce droit implique une confrontation des documents détenus par le fisc avec ceux détenus par le contribuable
pour la recherche d’une conformité ou de cohérence des documents vérifiés qui sont en principe présumés
exacts par déclaration; alors que le droit d’investigation consiste à une collecte de renseignements.
L’administration a le choix entre un contrôle sommaire et un contrôle approfondi; mais le contrôle sommaire
précède toujours le contrôle approfondi.
 Le contrôle sommaire;
Effectué par les services d’assiettes de la DGI sans déplacement ni recherches particulières de la part du fisc à 2
niveaux: le contrôle formel et le contrôle sur pièces
 Le contrôle formel
• Recouvre les interventions destinées à constater la simple présence des documents exigés, à rectifier les
erreurs matérielles et mathématiques évidentes constatées dans les déclarations, à vérifier l’identité,
l’adresses des contribuables et les divers éléments en matière d’impôt général sur le revenu.
Les techniques du contrôle fiscal
• Objectif de prévention des erreurs et omissions de la part du contribuable
 Le contrôle sur pièces
Examen critique et exhaustif de tous les points de la déclaration confrontés avec les renseignements et
documents dont dispose le fisc et qui figure au dossier du contribuable en vue d’en vérifier l’exactitude et la
sincérité;
L’Administration fiscale entend les intéressés en cas d’utilité de leur audition ou lorsqu’ils demandent à fournir
des explications orales.
Elle peut demander par écrit tous les renseignements, explications, éclaircissements ou justifications et rectifier
les déclarations.
Ce contrôle a pour objectifs de:
- Rechercher les contribuables défaillants;
- Procéder aux redressements qui résultent de l’examen des dossiers et de l’exploitation des demandes de
renseignements et des bulletins de recoupements;
Les techniques du contrôle fiscal
- Sélectionner les contribuables qui doivent faire l’objet d’une vérification;
- Etablir les bulletins de renseignements nécessaires au contrôle de divers impôts et taxes;
- Détecter des situations les plus anormales qui feront l’objet d’ un contrôle approfondi;
- Rectifier les bases d’imposition déclarées.
NB:
 Le contribuable n’est pas informé du contrôle entrepris.
 Ce contrôle peut aboutir à un redressement fiscal (obligation de notification au contribuable).

 Le contrôle approfondi;
Implique des recherches extérieures et des investigations sur place avec ou sans la collaboration du
contribuable pour s’assurer de la sincérité de sa déclaration fiscale:
- Vérification de comptabilité sur place (siège): examen de la comptabilité et de la confronter aux éléments
d’exploitation et aux renseignements détenus par le fisc (livres légaux et auxiliaires ou pièces et documents
Les techniques du contrôle fiscal
- justifiant les écritures: relevés bancaires, factures, correspondances commerciales, livre de paie, documents
comptables informatisés, actes concernant la vie des personnes morales tels les délibérations, les rapports
de commissaires aux comptes).
- Vérification systématique des contribuables dont le dépôt des déclarations est irrégulier, des anomalies
fréquentes sont constatées (déficits permanents, crédits d’impôt permanent, chiffre d’affaires
anormalement bas sur plusieurs exercices);
- Vérification en cas de constatation d’anomalies et des difficultés pour appréhender la base imposable de
certains secteurs d’activités.
NB:
• Tous les impôts et taxes sont concernés y compris l’impôt général sur le revenu
• Le défaut de présentation de la comptabilité et de la documentation informatique est constaté par un
procès-verbal signé par le vérificateur et contresigné par le contribuable;
• Au cours de la vérification d’une entreprise individuelle, le fisc est en droit d’examiner la situation
Les techniques du contrôle fiscal
personnelle du chef d’entreprise au regard de l’impôt général sur le revenu et contrôler la cohérence entre les
revenus déclarés et la situation de trésorerie ou patrimoniale et les éléments du train de vie du contribuable
ainsi que celle des membres de son foyer fiscal et des personnes dont il assure en partie ou en totalité les
moyens d’existence sans oublier les comptes financiers utilisés à titre privé et professionnel.
 Ce droit de vérification peut déboucher sur des redressements.
Les conséquences du contrôle fiscal
1- Le redressement de l’imposition
Consiste au rétablissement d’une imposition supplémentaire pour réparer les erreurs constatées dans
l’assiette de l’impôt lors des contrôles.

 Les procédures d’imposition d’office;


• Sont des sanctions unilatérales du comportement fiscal du contribuable nées de situations d’incivisme
fiscal prouvant l’inexactitudes des impositions: absence de déclaration ou du retard de ce dépôt,
éventualité d’une comptabilité inexistante, présence de manœuvres d’opposition entrainant
l’Administration fiscale dans l’impossibilité d’asseoir l’impôt ou de procéder à son contrôle dans des
conditions normales.
• Font perdre au contribuable le bénéfice de garanties attachées au déroulement de la procédure ordinaire
de redressement et lui font supporter la charge de la preuve de l’exagération de l’imposition.
Les conséquences du contrôle fiscal
Þ Les situations de procédures d’office:
 La procédure de taxation d’office:
En absence de dépôt des déclarations dans les délais prescrits, l’Administration évalue les impôts et taxes dus par le
contribuable à l’aide des renseignements qu’elle possède à charge pour le contribuable de démontrer que ces
évaluations sont exagérées.
Les impositions réclamées sont assorties d’amendes et de majorations lourdes
Cette procédure s’applique dans les cas suivants:
- Souscription hors délai ou défaut de souscription des déclarations: absence ou déclaration tardive (dépôt d’une
déclaration non signée, production d’une déclaration inutilisable)
- Défaut de production dans les délais légaux de la déclaration des résultats prévue
- Défaut de réponse aux demandes de renseignements, éclaircissements ou justification ou dont la réponse
équivaut à un refus de réponse
- Est taxé d’office tout contribuable dont les revenus déclarés sont notoirement insuffisants pour justifier les
éléments de son train de vie .
Les conséquences du contrôle fiscal
 La procédure de rectification d’office
L’Administration fiscale est tenue de rectifier d’office les résultats déclarés ou les éléments servant de base au calcul
des impôts et taxes prévus par le code des impôts dans les cas suivants:
- Défaut de présentation de la comptabilité, de documents comptables, de livres et registres ou de tous autres
documents justifie le recours à cette procédure quels qu’en soit le motif doit être constaté par Procès-verbal.
- Tenue de la comptabilité parallèle;
- Erreurs, omissions ou inexactitudes graves ou répétées sont constatées dans la comptabilisation des opérations
effectuées (défaut d’inventaire, balances inexacte, importantes erreurs de report, enregistrement non
chronologique des opérations, fausses factures, solde du compte caisse créditeur, opérations non comptabilisées,
apports non justifiés)
- Absence de pièces justificatives prive la comptabilité de toute valeur probante: factures d’achat et de frais
généraux, déclarations en douanes, pièces justifiant les règlements effectués au profit des fournisseurs, factures
de vente, pièces de recettes pour les ventes, actes justifiant la réalité des emprunts consentis à l’entreprise.
Les conséquences du contrôle fiscal
 La procédure d’évaluation d’office
Les bases d’imposition sont évaluées d’office lorsqu’un contrôle fiscal (vérification de la comptabilité) n’a pu
avoir lieu du fait de l’attitude du contribuable: s’opposer au contrôle, c’est de la rébellion fiscale. L’opposition
tant individuelle que collective (intervention de tiers étrangers à l’entreprise: syndicat ou attroupement de
contribuables musclés attendant le vérificateur) est réprimée et peut aller de la simple mauvaise volonté à
l’hostilité déclarée tel que mise en feu de la comptabilité avant le début du contrôle, refus de communiquer la
comptabilité ou les éléments permettant sa reconstitution, la fermeture du siège sans fournir une nouvelle
adresse, absence volontaire au moment fixé pour la vérification, report systématique des rendez-vous, refus
de conditions matérielles aux vérificateur.
Þ Les incidences des procédures d’offices:
 Le rejet de débat contradictoire
Le contribuable défaillant, passible d’une procédure d’office ne bénéficie pas de garantie de la procédure
contradictoire qui est par contre bénéfique au contribuable soumis régulièrement à ses obligations fiscales.
Les conséquences du contrôle fiscal
Il conserve cependant la possibilité de demander une réduction de son imposition en démontrant devant le juge une
exagération de l’évaluation faite par le fisc.
 Les incidences sur le régime de la preuve
Le contribuable imposé d’office conserve le droit de présenter une réclamation contentieuse pour tenter d’obtenir la
décharge ou la réduction de l’imposition mise à sa charge.
Le vérificateur est toujours tenu de faire connaitre au contribuable les bases de taxation et la méthode suivie pour
parvenir aux résultats arrêtés.

 Les procédures de redressement contradictoire du contrôle approfondi;


Þ La procédure de droit commun
• Le champ d’application de la procédure de redressement contradictoire est vaste: tous les impôts pour lesquels le
contribuable est tenu à une obligation déclarative.
• Elle doit être utilisée dès qu’une rectification entraine un rehaussement des bases d’imposition: rectification des
déclarations
Les conséquences du contrôle fiscal
• Elle s’applique en cas de manquements de bonne foi ou de mauvaise foi aboutissant à de manœuvres
frauduleuses.
• La procédure de redressement contradictoire débute par une notification de redressements
NB: la procédure n’est pas applicable en cas d’erreurs dans la liquidation de l’impôt, erreurs de calculs de
l’impôt et dans le cas où le contribuable est soumis à l’impôt synthétique, défaut de paiement d’une
imposition payable spontanément, dans le cas où le contribuable n’a pas déposé de déclaration.
La charge de la preuve incombe au fisc lorsque le contribuable a respecté son obligation déclarative qui est
présumée sincère
La charge de preuve pèse aussi sur le contribuable lorsqu’il veut démontrer le dépôt dans les délais légaux
d’une déclaration ou l’exactitude d’une écriture comptable, l’imposition a été établie d’après les déclarations
qu’il a lui-même souscrites, la base d’imposition qu’il a déclarée, a été rectifiée, en cas de désaccord
consécutif à une vérification de comptabilité.
Les conséquences du contrôle fiscal
Þ La procédure de répression des abus de droit
L’abus de droit en matière fiscale est une manipulation des mécanismes ou montages juridiques ou l’abus des
choix juridiques (dissimuler la nature ou la portée d’une convention ou d’un contrat à l’aide de clauses par les
contribuables ou leurs conseils) servant à éluder ou atténuer les charges fiscales:
Types d’abus de droit
- L’abus de droit par simulation: mensonge juridique; convention ne correspondant pas à la réalité pour
payer moins d’impôt. Cette simulation est soit par interposition de personne, soit par acte fictif ou par acte
déguisé.
- L’abus de droit par fraude à la loi : éluder les impositions dont était passible l’opération réelle
Eléments constitutifs: existence d’un acte juridique (contrat ou convention) et d’une dissimulation altérant la
portée véritable du contrat ou de la convention à l’aide de clauses.
Les conséquences du contrôle fiscal
Champ d’application: procédure applicable lorsque le contribuable a conclu des actes à l’aide de certaines
clauses ou stipulations qui :
- Donnent ouverture à des droits d’enregistrement ou une taxe de publicité foncière moins élevées;
- Déguisent la réalisation ou le transfert de bénéfices ou de revenus;
- Permettent d’éviter le paiement de taxes sur le chiffre d’affaires en exécution de ce contrat ou de cette
convention.
Conséquences de la procédure de répression: permet au fisc de restituer les bases d’imposition. En cas de
désaccord entre le contribuable et le fisc, ils sont admis tous les deux à soumettre le litige devant la
commission mixte paritaire dans les jours de la confirmation des redressements. Les droits dans le cadre
d’une procédure de répression des abus de droit sont passibles d’une majoration de 150%.
Les conséquences du contrôle fiscal
2-Les sanctions de l’administration fiscale
 Les sanctions fiscales ou administratives
Ce sont les sanctions pécuniaires établies par le fisc dont les majorations de droits, les intérêts de retard et les
amendes fiscales. On note les:
 Pénalités de recouvrement
Le contribuable a déposé ses déclarations dans les délais légaux et n’a pas payé ses impôts aux dates prévues; le fisc
lui applique des intérêts de retard.
Les intérêts de retard sont exigibles en cas de redressement de l’imposition
Le niveau de ces intérêts est de :
• 5% pour les impôts et taxes non retenus à la source pour le compte du trésor, toute somme non acquittée dans les
délais légaux
• 0,5% d’intérêt complémentaire chaque mois ou fraction de mois de retard supplémentaire
• 10% majoré de 1% par mois ou fraction de mois supplémentaire pour les impôts et taxes retenus à la source pour
le trésor.
Les conséquences du contrôle fiscal
 Pénalités d’assiette
• Elles sont dues lorsque le contribuable n’a pas déposé de déclarations ou les a déposées en retard ou a
déposé dans les délais des déclarations inexactes. Ces pénalités sont des majorations et des amendes.
• Les majorations sont calculées sur le montant des droits dus (hors intérêt de retard) et dues pour
insuffisance de déclaration. Les majorations sont aussi dues en cas de taxation d’office, de rectification
d’office, d’évaluation d’office et d’abus de droit.
• Les amendes sont dues pour retard ou défaut de déclaration, pour infraction au droit de communication

 Les sanctions pénales: peines correctionnelles appliquées par les tribunaux pour réprimer les infractions
d’une gravité particulière.
 Infractions punissables
a. Délits de fraude fiscale
Commet l’infraction de fraude fiscale, le contribuable qui omet volontairement de souscrire sa déclaration dans
Les conséquences du contrôle fiscal
les délais prescrits, organise son insolvabilité ou empêche le recouvrement de l’impôt par l’emploi de tout
moyen frauduleux.
En cas d’infraction ou tentative d’infraction, le contribuable encourt indépendamment des sanctions fiscales
une amende de:
o 500 000 à 30 millions F CFA et un emprisonnement d’un mois à 2 ans, ou l’une de ces 2 peines seulement;
o 1 500 000 à 100 millions F CFA et un emprisonnement de 1 à 5 ans, ou l’une de ces peines seulement en cas
de récidive dans un délai de 5 ans.
NB: les complices sont frappés des mêmes peines et amendes

b. Délits assimilés
• La dissimulation: minoration des bases d’imposition par des documents ne relatant la réalité des opérations
(minoration du chiffre d’affaire ou majoration des charges). La dissimilation est punissable des mêmes
peines que la fraude fiscale. La tolérance légale se situe à 10 millions F CFA.
Les conséquences du contrôle fiscal
• Les fausses factures et opérations sans factures
Amende de 500 000 à 60 millions FCFA et d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans, ou l’une de ces peines.
• La tenue irrégulière de comptabilité: les agents d’affaires, experts et autres professionnels qui établissent ou
aide à établir les faux bilans, inventaires, comptes ou documents afin de fausser la détermination des
impositions sont passibles de peines à la fraude fiscale
• Le non versement de l’impôt retenu à la source: les personnes qui ses ont abstenues de reverser certains
impôts retenus à la source au trésor dans les 6 mois de la retenue sont passibles d’une amende de 500 000
à 10 millions F CFA et d’un emprisonnement de 1 à 5 ans ou l’une ou l’autre de ces 2 peines seulement.
• La résistance à l’impôt: la résistance collective au paiement de l’impôt ou à la loi fiscale par le biais de
manœuvres concertées, menaces ou voies de fait est punie d’une amende 1 à 2 millions F CFA et d’un
emprisonnement de de 1 mois à 2 ans avec possibilité d’interdiction du territoire pour une période ne
pouvant être inférieure à 6 mois.
Les conséquences du contrôle fiscal
 Les poursuites
• L’action publique est mise en œuvre sur la plainte du ministre des finances, du directeur général des impôts
ou du directeur général du trésor et de la comptabilité publique ou de leurs représentants
• La plainte peut être déposée jusqu’à la fin de la 4ème année suivant celle au cours de laquelle l’infraction a
été commise: l’administration est donc de l’opportunité des poursuites.
NB: les procédures administratives et pénales sont distinctes, les sanctions pénales et fiscales s’appliquent
cumulativement
Ch3: Droits et garanties du contribuable
Les droits préventifs du contribuable
Les droits du contribuables au recours
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant de l’obligation d’information de l’administration
 Avis de vérification fiscale préalable;
• Prévenir le contribuable de l’imminence d’un contrôle fiscal levant ainsi tout doute sur la nature du contrôle
dont il fait l’objet, 5 jours avant la 1ère intervention sur place sur la comptabilité;
• La notification en double peut se faire de la main à la main avec décharge sur l’exemplaire que le vérificateur
doit ramener, laissant l’autre au contribuable. L’envoi par courrier peut être utilisé avec accusé de réception.
Mention de l’Avis de vérification
• La période et l’objet de vérification (années soumises, nature des impôts soumis, objet)
• Date de la 1ère intervention sur place (date & heure): un report peut être sollicité (pas +5 jours) en cas de
motifs légitimes prouvés;
• Possibilité de recours aux supérieurs hiérarchiques du vérificateur;
• Invitation du contribuable à se faire assister par un conseil
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant de l’obligation d’information de l’administration
NB:
• Avis de vérification est le 1er acte de procédure en matière fiscale donc élément essentiel de protection du
contribuable;
• Sans Avis préalable en matière de VASFE (vérification approfondie de la situation fiscale de l’ensemble des
contribuables) ou vérification de comptabilité, la procédure est irrégulière et donc frappée de nullité.
• Une vérification commencée aussitôt après remise à la femme du contribuable, en l’absence de son mari, d’un
Avis de vérification, est entachée d’irrégularité; il est remis au contribuable ou à son représentant ou à l’un de ses
employés.
• Si le vérificateur n’est pas en mesure d’envoyer la preuve de l’envoi régulier d’un avis de vérification avant le début
des opérations de vérification, la procédure doit être annulée ainsi que les impositions de cette dernière.
• Aucun délai n’est prévu pour la VASFE, ni pour la vérification inopinée de la comptabilité (l’examen de fond ne
commence qu’à l’issue de 2 jours permettant au contribuable une assistance de son choix);
• L’absence de procès-verbal de constatation matérielle annule les redressements.
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant de l’obligation d’information de l’administration
 Assistance d’un conseil
• Obligation d’information du contribuable avec preuve (une possibilité d’assistance de conseil de son choix
sous peine de nullité de la procédure de vérification) sous peine de nullité;
• Le conseil peut être un expert-comptable, conseil fiscal, avocat, centre de gestion agréés, etc sous réserve
qu’aucune incompatibilité ne lui interdise d’assister le contribuable dans ses rapports avec le fisc (le fisc
n’a pas de jugement de la qualité du conseil).

NB:
• Pas de texte n’ayant fait de la présence effective du conseil une condition nécessaire à la validité des
vérifications;
• L’absence non motivée du contribuable ou de son représentant qualifié au jour fixé pour la vérification
s’analyse comme une opposition individuelle à l’exercice du contrôle et en un refus de communication.
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant de l’obligation d’information de l’administration
 Notification de redressements
• Lettre dans laquelle le vérificateur porte à la connaissance du contribuable le montant et les motifs des
redressements (éléments aditifs aux déclarations du contribuable majorant l’imposition initiale) qu’il
envisage mettre à sa charge à l’issue d’un contrôle.
• Obligation de porter à la connaissance du contribuable les résultats d’une VASFE ou d’une vérification de
comptabilité même en l’absence de redressement sauf en cas de contrôle sur pièces.
• L’accusé de réception de la Notification doit être signé par le contribuable ou son représentant légal
(personne morale) ou son fondé de pouvoir ou un tiers qui a des liens suffisamment d’ordre personnel ou
professionnel (membre de famille, conjoint, enfant, employé) à l’adresse indiquée.
NB: si un redressement portant sur un impôt dû par la société a également des conséquences à l’égard de la
situation fiscale d’autres contribuables (associés, dirigeant ou tiers), des notifications distinctes sont
adressées.
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant de l’obligation d’information de l’administration
Caractéristiques de la notification de redressements:
• Notification obligatoire
• Expression d’une Décision d’une compétence
• 1er acte d’une procédure contradictoire (ouverture d’un dialogue personnel avec le contribuable)
• Datée, la notification doit porter la signature (manuscrite), nom, grade, adresse du service d’origine de
l’agent chargé de sa rédaction, être adressée au contribuable lui-même ou à la personne indiquée par ses
soins sous peine d’irrégularité de la notification.
Exigences de la notification de redressements
• Modalité d’envoi de la notification (écrit, remise directe mains à mains avec accusé de réception par écrit
sur l’exemplaire à conserver au dossier, transmission par lettre recommandée avec demande d’avis de
réception.
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant de l’obligation d’information de l’administration
• Contenu de la notification: service expéditeur, exposé des propositions de redressements, procédure
applicable (contrôle sur pièces, vérification de comptabilité, VASFE), délai de réponse, signature de la
notification, résultats de la vérifications, motifs du redressements, nature des redressements (montant des
taxes & droits, pénalités de VASFE ou de vérification de comptabilité).
Effets de la notification de redressements
• Le défaut de notification entraine la nullité de la procédure d’imposition et la décharge des impositions en
litige.
• La notification est la clé de voute de la procédure de redressement (contradictoire ou d’office) d’où une
réglementation stricte et ouvre un délai de réponse de 30 jours qui s’impose à l’administration et au
contribuable.
• Elle interrompt le cours de la prescription au droit de reprise de l’administration et fixe les limites de
l’imposition à établir à l’issue de la procédure
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant de l’obligation d’information de l’administration
 Interruption de la prescription
Les notifications de redressement ne peuvent valablement interrompre la prescription que si elles sont régulières en
la forme (signature de l’autorité compétente, nature du redressement, indication du délai de 30 jours pour faire
parvenir son acceptation ou ses observations motivées, les bases d’imposition d’office, etc);
Une notification insuffisamment motivée peut interrompre la prescription (le contribuable ne connaît pas la nature
et le mode de calcul des rehaussements).
NB: en cas de changement de motifs au cours d’une procédure, l’Administration a l’obligation de faire connaître au
contribuable, au moyen d’une nouvelle notification, le motif rénové pour une nouvelle possibilité de discussion.
 Limites de l’imposition
• Fixation des limites supérieures de l’imposition complémentaire
• Absence de droits de discussion pour le contribuable, mais peut légalement présenter des observations à
approuver par la voie contentieuse l’exagération des impositions arrêtées d’office et unilatéralement par
l’administration
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant de l’obligation d’information de l’administration
 Droit de réponse du contribuable
Le contribuable (lui-même, son représentant légal, son mandataire régulier) dispose d’un délai de 30 jours, à
compter de la réception de notification pour faire parvenir son acceptation, ses observations motivées.
 Acceptation du contribuable
• Expresse: acceptation formelle par écrit, sous condition immédiate ou partielle (subordonnée à la
conclusion d’une transaction); mais en cas d’impossibilité ou non réalisation de la transaction, le
redressement est considéré comme refusé.
• Tacite: absence de réponse dans le délai légal, non retrait de la notification laissée au bureau de poste en
raison de l’absence du contribuable.
NB: l’accord tacite ou expresse met fin à la procédure de redressement contradictoire
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant de l’obligation d’information de l’administration
 Observations du contribuable
• En cas de désaccord sur les redressements notifiés, le contribuable doit présenter ses observations avant
l’expiration des 30 jours par écrit (signé par lui) ou oral.
NB: observations peuvent consister en un refus pur et simple ou comporter une argumentation à laquelle le
fisc doit répondre
• L’administration a l’obligation de lui donner une suite motivée après un examen approfondi des faits
exposés au regard des textes dans un délai max de 2 mois pour confirmer et motiver les redressements
(impôt synthétique, régime réel simplifié, régime réel normal de CA < 500 millions); 3 mois en cas de
vérification sur place des livres et documents comptables à compter de la date de notification, 60 jours en
cas de vérification ponctuelle
NB: la réponse du fisc a pour effet de clôturer le dialogue entre lui et le contribuable
•  abandon des poursuite ou confirmation des redressements: information du contribuable
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant des limites du pouvoir de reprise de l’administration
 Cadre général du contrôle fiscal;
 Lieu du contrôle fiscal
Þ Les contrôles se font au sein de l’entreprise ou endroit d’exercice d’activité professionnelle:
vérification de comptabilité. Le contribuable n’est pas tenu d’apporter ses livres et documents
comptables au bureau du vérificateur à moins d’en formuler une demande d’emport desdits
documents.
NB: Ceci permet au contribuable de suivre ses opérations, garantie le débat contradictoire et au
vérificateur d’apprécier les conditions de fonctionnement de l’entreprise.
L’emport de documents comptables d’origine doit émaner du contribuable; il devient irrégulier s’il émane
du vérificateur.
Þ Les contrôles se font dans les bureaux du fisc: la VASFE (documents et pièces apportés par le
contribuable) et le contrôle sur pièces.
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant des limites du pouvoir de reprise de l’administration
 Durée du contrôle fiscal
• La durée des vérifications de comptabilité ne peut excéder 6 mois (art 20.1 du LPF) sous peine de
nullité de l’imposition; ce délai peut être prorogé à 3 mois à la demande du contribuable si la
vérification a été suspendue: entreprises relevant du régime réel normal de CA excédant 500 millions
F CFA
• La durée de vérification est limitée à 3 mois pour les entreprises relevant du régime réel simplifié, du
régime réel normal de CA n’excédant pas 500 millions, les contribuables de l’impôt synthétique; ce
délai sera prorogé de 45 jours en cas de suspension de la vérification.
• En cas de vérification ponctuelle, le délai de vérification sur place ne peut excéder 15 jours ouvrables
pour tous les contribuables; ce délai peut être prorogé de 10 jours en cas de suspension.
• La durée de la VASFE ne peut excéder 12 mois; sous peine de nullité
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant des limites du pouvoir de reprise de l’administration
NB:
• La limitation de la durée du contrôle évite la paralysie de l’entreprise et le non respect dudit délai entraine la
nullité de la procédure et donc des impositions supplémentaires;
• La demande de suspension de vérification comptable peut émaner du contribuable comme de l’administration;
• Le délai de 12 mois pour la VASFE peut être prorogé pour des réponses d’éclaircissement ou de justification,
des relevés de comptes, obtenir des renseignements à l’étranger;
• Le délai de 12 mois est prorogé à 2 ans en cas de découverte d’une activité occulte (clandestine ou non
déclarées au greffe du tribunal de commerce, non portée à la connaissance du fisc)
 La prescription du droit de reprise de l’administration
• Le droit de reprise est la faculté appartenant à l’Administration de réparer les omissions, insuffisances ou erreurs
commises dans l’établissement des impôts de la part du contribuable ou des services de l’assiette ou de la
liquidation de l’impôt. L’exercice de ce droit est limité dans le temps: 10 ans
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant des limites du pouvoir de reprise de l’administration
 Effets de la prescription
• La prescription emporte déchéance des droits et actions de l’Administration car anéantit l’exercice du droit
de reprise (l’administration ne peut plus notifier des redressements en cas d’expiration du délai de reprise)
• L’extinction de la prescription n’est pas automatique, elle doit être invoquée et prouvée par le contribuable
devant le tribunal.
• La prescription ne dépouille pas l’Administration de tous ses pouvoirs: elle ne fait pas obstacle au pouvoir
d’investigation, ne porte pas atteinte au droit de communication, ne prive pas l’Administration de son droit
de vérification.
• La prescription est limitée à l’impossibilité d’obtenir la restitution des sommes versées en paiement d’impôts
prescrits, à la faculté de renoncer à la prescription (contribuable) et la prorogation du droit de reprise de
l’Administration.
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant des limites du pouvoir de reprise de l’administration
 L’interruption de la prescription
• Causes de l’interruption: notification de propositions de redressement, la mise en recouvrement, actes
comportant reconnaissance de la part du contribuable (déclaration d’impôt, versement d’un acompte, dépôt
d’une pétition en remise de pénalités).
• Effets de l’interruption: les actes interruptifs annulent la prescription commencée et fait courir une
prescription nouvelle de même nature et de même durée.
 L’interdiction des vérifications successives
 Principes & conséquences
• La loi du 25 avril 1997 en ses articles 18 & 19 interdit les vérifications successives pour les mêmes exercices
et périodes mêmes si aucun redressement n’a été effectué à l’issue de cette vérification (VASFE, vérification
de comptabilité);
• L’inobservation de l’interdiction entraine la nullité des impositions établies à la 2 ème vérification
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant des limites du pouvoir de reprise de l’administration
 Exceptions à l’interdiction
Une seconde vérification est requise:
• en cas de vérifications limitée à des opérations déterminées: contrôle de crédits de TVA, droits à déduction
de TVA, des frais généraux, des amortissements, provisions, etc (mentionnés dans l’avis)
• et à l’instruction d’observations du contribuable et en cas de constatation d’irrégularités constatées.
 Les autres types de garantie
 La garantie contre la répression des abus de droit
La procédure de répression des abus de droit n’est pas applicable si le contribuable a pris le soin de consulter par
écrit (avec avis de réception) la DGI (pour recueillir son accord) en lui fournissant tous les éléments utiles pour
apprécier la portée véritable avant la conclusion de l’opération (convention ou contrat); et celle-ci n’a pas
répondu dans un délai de 6 mois.
Les droits préventifs du contribuable
 Les droits résultant des limites du pouvoir de reprise de l’administration
NB: La demande doit avoir un exposé clair, complet et sincère de l’opération, la désignation exacte de toutes les
parties au projet, la description de leurs liens et la production d’une copie de tous les projets de documents
(actes, contrats, conventions, protocoles d’accord, statuts): bonne fois du contribuable.
 Les garanties contre le changement de doctrine de l’Administration
Interdiction à l’Administration de procéder à des redressements en contradiction avec sa propre
doctrine (redressement d’une base d’imposition régulièrement déclarée et n’ayant pas fait d’une
imposition); application de textes dont l’interprétation par l’Administration a été publiée
(instructions, circulaires ou document ayant une portée générale).
Le contribuable peut interroger l’Administration sur l’interprétation d’un texte ou sur les
conséquences fiscales: l’Administration dispose de 6 mois pour répondre au contribuable;
Le bénéfice de la garantie impose au contribuable sa bonne foi (correctement appliquée la
décision qui lui a été notifiée, exposé complet clair et sincère de la situation)
Le droit du contribuable au recours
Le droit au recours accordé au contribuable a pour souci d’établir un équilibre entre l’administration et le
contribuable; ainsi, le contribuable peut exercer un recours en cas de divergences de vue ou de position avec
l’administration fiscale: le recours précontentieux et non contentieux, et le recours contentieux.

 Le recours précontentieux & non –contentieux


Opportunité offerte au contribuable de saisir l’une des commissions administrative selon l’impôt en cause
avant tout recours contentieux.

But: permet au contribuable de demander une mesure de bienveillance à l’administration fiscale ou d’engager
une phase de discussion, de négociation avec l’administration au niveau des commissions avant de cristalliser
sa position dans le cadre d’un recours contentieux formel.
Le droit du contribuable au recours
 Recours devant les commissions administratives des impôts
Désaccords consécutifs à une vérifications sur place de comptabilité portant sur des questions de fait, et ceci dans les
30 jours de la réception de la notification définitive de redressements.
 Option entre le recours administratif et le recours devant la commission pour le contribuable; cependant, il peut
exercer concomitamment les deux voies de recours.
 La saisine des commissions administratives des impôts
La demande, adressée au directeur général des impôts, doit porter sur un désaccord:
• Consécutif à un cas d’insuffisance des prix exprimés et des évaluations fournies dans les actes ou déclarations
(évaluation d’un bien ayant servi de base à la perception des droits d’enregistrement);  saisie de la Commission
de conciliation à la seule initiative de l’administration
• Consécutif à une procédure de redressements contradictoire suite à une vérification de comptabilité ou une
répression des abus de droit;  saisie de la Commission mixte paritaire par le contribuable ou l’administration
• La demande doit contenir l’exposé sommaire des moyens, les conclusions du réclamant et appuyée des pièces
justificatives sans oublier les questions de fait contestées (relèvent de la pratique professionnelle).
Le droit du contribuable au recours
• NB:
• Impossibilité de saisie de la Commission Mixte Paritaire (CMP) en cas de contrôle sur pièces, une demande
d’éclaircissements ou de justifications, les redressements concernant les impôts exclus de la procédure
contradictoire (impôt synthétique), impositions établies dans le cadre d’une procédure d’imposition d’office.
• Le désaccord doit être persistant c’est-à-dire que le contribuable a signifié par écrit et dans les délais, son refus
de redressements notifiés ou des conclusions du vérificateur.
• Le contribuable qui a accepté de façon expresse les redressements ou qui n’a pas répondu dans le délai légal
(acceptation tacite) ne peut plus recourir au CMP.
• La CMP doit se limiter à l’examen et à la solution des questions de fait (litiges relatifs au caractère probant et
sincère de la comptabilité, au taux d’amortissement, au mode de calcul de la provision), à l’exclusion des
questions de droit (nature juridique de la profession exercée, interprétation des dispositions législatives et
réglementaires et la qualification à donner aux opérations, la détermination du lieu d’imposition, la
qualification d’entreprise nouvelle, la régularité d’une procédure d’office, etc).
Le droit du contribuable au recours
Effets de la saisine des commissions administratives:
• Le DGI a 30 jours pour répondre aux saisines en cas de rejet; en l’absence de réponse dans ce délai, le
contribuable peut s’orienter vers le recours administratif contentieux
• La DGI a 30 jours pour transmettre, au président de la CMP, les saisines retenues
• La saisine de la CMP suspend toute action en recouvrement pour les droits se rapportant aux questions de
fait contestées jusqu’à l’expiration du délai de 2 mois imparti à la commission pour statuer
 Les avis des commissions administratives des impôts
Délais et modalités des avis
• La commission de conciliation (présidée par le chef du service de l’enregistrement ou son délégué), doit
adresser la citation au contribuable dans un délai de 3 ans à compter du jour de l’enregistrement de l’acte
ou de la déclaration. En matière de fonds de commerce, ce délai est de 1 an.
• Le contribuable est convoqué 1 mois avant la date de la réunion pour l’entendre ou apporter des
observations écrites avec assistance en cas de besoin.
Le droit du contribuable au recours
• La CMP doit statuer sur la demande dans un délai de 2 mois à compter de la date de réception par son président
(magistrat désigné par le ministre de la justice); le contribuable est convoqué 15 jours avant la réunion pour se faire
entendre s’il le désire avec possibilité d’assistance par un conseil de son choix.
• Les Avis du CMP sont émis (à la majorité de ses membres présents avec prépondérance de la voie de son président en
cas d’égalité des voies) dans un délai de 20 jours suivant la séance.

Effets des avis


Þ Commission de conciliation
• L’administration et les parties peuvent saisir le Tribunal civil dans le ressort duquel les biens sont situés d’une requête
d’expertise dans un délai de 1 mois à compter de la notification de l’avis de la commission.
• En cas de refus des conclusions par l’administration ou des parties, une contre-expertise est requise.
Þ Commission Mixte paritaire
• La partie qui refuse de s’incliner devant l’avis de la commission, supporte la charge de la preuve en cas de contentieux
ultérieur.
• Après notification de l’avis, le fisc procède au recouvrement des impositions que le contribuable pourra toujours
contester devant le juge de l’impôt.
Le droit du contribuable au recours
 Le recours gracieux
Le recours gracieux a pour finalité d’obtenir de la bienveillance de l’Administration la grâce ou la diminution d’une
imposition régulièrement établie. Ainsi, le bien-fondé de l’imposition ou l’exigibilité des droits réclamés n’est pas contesté
par le contribuable qui doit plus tôt invoquer des motifs de gêne ou d’indigence.
 Nature des demandes
• Impôt en principal: sollicitation de remise ou modération (abandon pure & simple) partielle ou totale d’impôts dans le
cas d’impossibilité de payement par suite de gêne ou d’indigence, ou l’octroi de délais de grâce de paiement (chômeurs);
cet échelonnement entraine des intérêts de retard
• Pénalités fiscales ou transactions: remises ou modération d’amendes fiscales ou de majorations d’impôts peuvent être
accordées sur demande du contribuable lorsque ces pénalités, intérêts de retard et impositions n’étaient plus
susceptibles de faire l’objet d’un recours contentieux. Et les remises de transaction (convention écrite dans laquelle les
parties mettent fin à une contestation) sont accordées si la demande est présentée avant la mise en recouvrement des
pénalités et des droits dans les 45 jours de la réception de la notification définitive de redressements. Une atténuation
de droits, d’amendes fiscales, de majorations d’impôts et d’intérêt de retard par voie de transaction si ces impositions
sont encore susceptibles de faire l’objet d’un recours contentieux.
Le droit du contribuable au recours
• NB: les intérêts de retard ne peuvent pas faire l’objet d’une transaction
 La procédure du recours gracieux
Þ La demande de remise ou de transaction: pas de contestation de l’exigibilité des droits
Requête signée du contribuable adressée au DGI indiquant l’identité du demandeur, les droits ou pénalités dont
on réclame la remise partielle ou totale, l’avis d’imposition ou l’extrait du rôle et tous les éléments jugés
indispensables pour démontrer l’impossibilité de payement des impositions à charge (ressource du foyer fiscal,
charges de famille, consistance du patrimoine).
NB:
• L’Administration fiscale a la possibilité de sa propre initiative de prononcer des remises ou modérations
lorsqu’elle estime que le contribuable n’est pas en mesure de présenter lui-même une réclamation et qu’il est
hors d’état de régler les impositions mises à sa charge.
• Le DGI statue sur toutes demandes en remise, modération ou transaction de droits, d’amendes fiscales,
d’intérêts de retard et de majoration de droits. Le Ministre des finance statue en appel des décision du DGI.
Le droit du contribuable au recours
Þ La décision de l’administration après examen de la demande
• L’instruction des réclamations gracieuses et contentieuses relève de la compétence de la direction des
enquêtes et vérifications fiscales en relation avec le service de la législation et du contentieux
• Après instruction, la décision est notifié au contribuable
• Les décisions rendues peuvent faire l’objet de recours devant les mêmes autorités; en cas de refus suite à un
recours, la compétence relève du juge administratif pour excès de pouvoir.
• Moyens d’annulation: incompétence de l’auteur de la décision attaquée, non-respect des formes de la
décision, détournement de pouvoir, erreur de droit ou de fait, erreur manifeste d’appréciation
NB: le manque de diligence (aucun délai pour rendre la décision) peut provoquer la poursuite du recouvrement
des impositions à sa charge.
Le droit du contribuable au recours
 Le recours contentieux
 Recours administratif: le contribuable exerce son droit de réclamation devant le service des impôts (supérieur
hiérarchique du vérificateur)
• Ce recours a pour but la préservation durable des chances de dialogue entre le fisc et le contribuable.
• En cas de désaccord dans ce passage obligé, le contribuable pourra saisir le juge de l’impôt (judiciaire ou
administratif)
• Le champs d’exercice du recours: le recours administratif s’exerce en matière d’imposition et en matière de sursis à
paiement
Þ Les conditions du contentieux de l’imposition
Ce recours a pour objectif d’obtenir la réparation d’erreurs commises dans l’assiette ou le calcul des impositions, le
bénéfice réglementaire ou législatif.
Les réclamations signées et adressées au DGI, font l’objet obligatoire d’un récépissé délivré au requérant, doivent être
individuelles (contribuable unique), mentionner les impositions contestées, exposé des conclusions (objets & pièces
justificatives, considérations de fait et de droit), avis d’imposition, avis de mise en recouvrement.
Le droit du contribuable au recours
Þ Le délai de la réclamation du contentieux d’imposition: au plus tard au 31 décembre de la 2 ème année suivant
celle :
 De la saisine en recouvrement du rôle ou de la notification d’un avis de mise en recouvrement;
 Du versement de l’impôt contesté
 De la notification définitive
 De la réalisation de l’évènement qui motive la réclamation
NB: une réclamation prématurée est irrecevable; une seconde réclamation est recevable si même objet et
même cause que la 1ère .
Þ La demande du sursis à paiement
• Dans le cas d’une remise en cause de l’assiette ou le calcul de l’impôt. Pas de suspension de paiement; mais
appliquer le principe: « payer d’abord, vous contesterez ensuite »
• La demande doit être expresse dans les délais de la réclamation contentieuse et mentionner le montant ou les
bases du dégrèvement dont il estime avoir droit et être autorisé à différer le paiement de la partie contestée.
Le droit du contribuable au recours
• Le délai de la réclamation du
• La demande sursis a une portée limitée: si la réclamation n’est pas recevable, non plus la demande sursis
• La demande sursis doit être formulée dans la réclamation, pas directement au tribunal
• Le bénéfice du sursis de paiement ne concerne que les recours contentieux, à l’exclusion de toute demande
gracieuse
• Le sursis à paiement ne s’applique pas aux impositions établies dans le cadre d’une procédure de taxation,
de rectification ou d’évaluation d’office
Þ La constitution de garanties du sursis à paiement
• Cette constitution est une nécessité: sans garantie pouvant assurer le recouvrement de la créance du trésor,
le sursis peut être refusé
• La créance à garantir est constituée par les droits et pénalités encourues qui font l’objet de la réclamation
• Les garanties doivent être au moins égales à la moitié des droits et pénalités encourues qui font l’objet de la
réclamation
Le droit du contribuable au recours
• Si le contribuable a suffisamment de garanties, le recouvrement des impositions contestées est suspendu à
compter de la demande de sursis
• En cas d’absence ou d’insuffisance de garanties, le contribuable ne peut pas bénéficier de l’effet suspensif de
paiement
 Recours juridictionnel: saisine du tribunal en l’absence de gain de cause
Les décisions de rejet total ou partiel de l’Administration peuvent faire l’objet d’un recours devant le tribunal
compétent dans le délai de 2 mois à partir du jour de la réception de l’avis de la décision
Règles à respecter pour un débat de fond:
• La présentation de la réclamation préalable devant le service des impôts
• Le respect du délai de 2 mois
• Le choix du tribunal territorial compétent
Le juge, gardien de la bonne pratique de la loi, sanctionne les débordements administratifs, le recours abusif à
des procédures d’office, le non-respect des garanties accordées au contribuable vérifié.
Le droit du contribuable au recours
NB: le recours devant le tribunal n’est pas autorisé lorsqu’il s’agit d’une réclamation gracieuse qui n’aurait pas
connu une issue favorable auprès de l’Administration
 Les recours classiques:
 Les contentieux de l’imposition (essentiellement): montant des impositions à devoir au trésor ou non
• Le tribunal compétent en matière fiscale est la juridiction du lieu d’établissement de l’impôt
• Il faut au préalable une requête du contribuable par un exploit d’assignation délivré par un huissier adressé
au DGI. L’administration peut soumettre d’office la réclamation au tribunal, à elle d’informer le contribuable
de cette saisine.
• Le délai de saisine est de 2 mois à partir de la réception de l’avis de la décision; prorogé de 2 mois pour les
requérants hors du territoire
• Dans le cas de plusieurs réclamations, le délai de saisir le tribunal court à partir de la notification de la
dernière décision de l’Administration
• Le juge peut annuler la décision de l’Administration et substituer sa propre décision: statue en 1er ressort
Le droit du contribuable au recours
lorsque l’intérêt du litige excède 500 000 F CFA avec possibilité d’appel dans 1 mois; en deçà de ce montant, il
statue en 1er et dernier ressort; et la décision ne peut faire l’objet que d’un pourvoi en cassation dans le but
d’obtenir l’annulation de la décision attaquée.
• Le juge peut également prononcer la décharge des majorations et amendes, à l’exclusion des droits dus en
principal et des intérêts de retard lorsqu’une erreur non substantielle a été commise dans la procédure
d’imposition.

 Le contentieux de sursis à paiement pour éviter le paiement des sommes contestées (rarement)
• Cette requête peut être acceptée ou refusée; en cas de refus, le contribuable peut saisir le juge des référés
dans les 15 jours de la notification du refus si ces sommes mettent en péril la poursuite de ses activités.
• Le rejet doit être motivé au contribuable dans les 15 jours de la constitution des garanties (en l’absence de
rejet le recours au juge des référés est irrecevable.
NB: cette procédure ne s’applique pas aux impositions découlant de procédures de taxation, de rectification ou
d’évaluation d’office.
Le droit du contribuable au recours
Conditions de recevabilité de la requête
• Requête par écrit adressée au greffe du tribunal du lieu d’imposition doit contenir l’exposé sommaire des
faits se rapportant au litige, les points de contestation, les motifs justifiant le bien-fondé des prétentions du
réclamant les bases ou montant du dégrèvement auquel il estime avoir droit (assorties des justifications) qui
mettent en péril la poursuite de ses activités.
• Le contribuable doit obligatoirement présenter au comptable fiscal une caution bancaire couvrant 15% des
droits et pénalités contestés pour saisir valablement le juge des référés.
La décision du juge
• La décision du juge est rendue sous forme d’ordonnance
• La décision doit être motivée en cas de rejet
• L’ordonnance du juge des référés est exécutoire sans délai et non susceptible d’opposition
• L’appel est porté devant la Cour d’appel dans les formes de droit commun à 8 jours.
Le droit du contribuable au recours
 Les recours marginaux
 Contentieux de l’annulation pour excès de pouvoir
Possibilité d’exercer un recours en annulation contre des décisions administratives qui lui font grief
Demande effectuée auprès du juge administratif pour annuler une décision administrative illégale: actes de
diverses autorités administratives, réglementaires ou individuels qui violent la loi.
Autorité compétente en la matière est la Chambre administrative (Conseil d’Etat) de la Cour Suprême qui statue
en 1er et dernier ressort.
Caractéristiques du contentieux de l’annulation
• Cet recours permet d’annuler une décision administrative illégale; à ne pas le confondre avec le recours au
contentieux qui permet d’obtenir réparation d’erreurs commises dans l’assiettes ou le calcul des impositions
• Le juge doit se contenter à annuler l’acte administratif sans en tirer d’autres conséquences;
• Le juge possède les pouvoirs les plus étendus; car il peut non seulement annuler la décision de
l’Administration fiscale, mais lui substituer sa propre décision;
Le droit du contribuable au recours
• Le recours pour excès de pouvoir est irrecevable si le contribuable dispose du recours contentieux;
• Le recours pour excès de pouvoir est plus efficace que le recours contentieux ou parallèle (car met à néant un
texte avant que son application entraine des conséquences financières pour le contribuable requérant);
• Il est considéré par le juge comme un substitut au contentieux de l’imposition.
Les cas d’ouverture
Le contentieux en annulation concerne les décisions administratives illégales.
 Par décisions illégales, il faut entendre une violation de la loi compte tenu de:
• L’incompétence de l’auteur de l’acte qu’elle soit matérielle, géographique ou de temps; l’usurpation du pouvoir;
• L’incompétence stricto sensu: consiste pour l’autorité administrative à prendre un acte qui ne rentre pas dans ses
attributions, mais dans celle d’une autre autorité;
• Un vice de forme ou de procédure;
• La violation de la loi;
• Un détournement de pouvoir. L’acte qui en est entaché est édicté dans un but autre que celui pour lequel il a été
prévu par la loi.
Le droit du contribuable au recours
 Décisions administratives sont les actes réglementaires (décrets instituant une taxe parafiscale ou fixant le
montant d’une redevance, instructions, circulaires fiscales) et les actes individuels détachables de la procédure
d’imposition (décision n’a pas d’incidence fiscale)
NB: une décision administrative préalable est nécessaire à la recevabilité d’un recours pour excès de pouvoir

 Le contentieux de la responsabilité de l’état à raison du mauvais fonctionnement des services fiscaux


Recours contre l’Etat à raison du mauvais fonctionnement des services fiscaux; et l’Administration doit réparer le
préjudice qui lui est imputable: il peut arriver que le défaut de suivi administratif fasse que le contribuable se voie
refuser la garantie à laquelle il a droit parce que le service contrôle ou recouvrement n’a pas fonctionné dans le
temps.
Le contentieux de la responsabilité des services public est une faute à l’égard des usagers dont la victime doit
apporter la preuve de trois éléments:
• Une faute de l’Administration (faute de service dû à son mauvais fonctionnement ou par son inertie);
• Un préjudice;
• Un lien de causalité entre les 2 premiers.
Le droit du contribuable au recours
Domaine de la faute lourde
• Agissements empreints de légèreté et d’irresponsabilité de la part des services fiscaux dans leurs fonctions
de vérification et d’assiette.
• Faute lourde est une faute grave, inexcusable, inadmissible, dépassant la moyenne des fautes l’on peut
s’attendre (faute d’une particulière gravité).
•  fautes lourdes: opérations comportant des difficultés particulières tenant à l’appréciation de la situation
des contribuables.
Domaine de la faute simple
• Préjudice provoqué par la communication de renseignements erronés ou par un refus illégal d’accorder le
bénéfice d’un régime fiscal à un contribuable qui en remplit les conditions
• Faute grossière de saisie informatique
•  fautes simples: erreurs révélées dans la saisie et le traitement des déclarations et l’exécution
autonomique des prélèvements mensuels.
Ch4: Les paradis fiscaux
Notions & caractéristiques des paradis fiscaux

Paradis fiscaux: facteurs déterminants & raisons d’existence

Paradis fiscaux: conséquences & utilisateurs

Lutte contre les Paradis fiscaux


Notions & caractéristiques des paradis fiscaux
 Notion de paradis fiscaux
• C’est un pays « qui applique un régime fiscal dérogatoire tel qu’il conduit à un niveau d’imposition
anormalement bas » (précis de fiscalité français, 1973).
• Ce sont des territoires indépendants ou dépendants alliant secret bancaire et une politique de faible
taxation des avoirs des non résidents: ce sont des refuges fiscaux qui jouissent d’une liberté totale de
mouvements de capitaux internationaux. Ces territoires répondent aux critères suivants:
• Secret bancaire y est strictement appliqué
• Pas ou peu de taxe sur les revenus, les bénéfices ou l’immobilier
• Grande facilité d’installation, de création de sociétés
• Loi sur les trusts est très développée
• Le secret bancaire n’est qu’une tradition, une obligation établie par la loi (Suisse, le banquier de divulgue
des informations sur un client risque une peine de prison)
• L’évasion fiscale n’est pas considérée comme crime
Notions & caractéristiques des paradis fiscaux
 Caractéristiques des paradis fiscaux
Les pays concernés:
 Proposent des impôts faibles ou nuls aux non-résidents;
 Fournissent un niveau de secret élevé permettant de dissimuler les bénéficiaires d’entreprises, de sociétés
de fiducie et de comptes en banque;
 N’exigent aucune réalité économique quant aux transactions effectuées dans la juridiction (création de
résidences fictives);
 Coopèrent très peu ou pas du tout avec d’autres pays dans le domaine juridique (absence de transparence
dans l’application de la loi);
 Sont stables sur le plan économique et politique pour rassurer les investisseurs;
 Disposent d’un secteur financier surdéveloppé par rapport à la taille du pays et à sa dimension économique;
 Stabilité économique et politique;
 Liberté totale des mouvements de capitaux.
Notions & caractéristiques des paradis fiscaux
Les paradis fiscaux où sont basés les entreprises et investisseurs garantissent le secret, ce qui bloque l’accès à
des informations claires sur:
 Les activités de ces entreprises dans ces pays;
 La quantité d’échanges commerciaux qu’elles effectuent dans ces pays
 Le nombre de personnes qu’elles emploient dans les paradis fiscaux et juridictions secrètes;
 Les bénéfices enregistrés dans les paradis fiscaux et les impôts payés par ces entreprises.
Paradis fiscaux: facteurs déterminants & raisons d’existence
 Principaux facteurs déterminants des paradis fiscaux
 La juridiction applique des impôts inexistants ou insignifiants
 Absence de transparence dans la juridiction (indisponibilité d’informations justifiant les bases d’impôts
appliquées aux contribuables similaires)
 L’existence de lois ou pratiques administratives empêchant un véritable échange de renseignements à des fins
fiscales avec les autres administrations (absence d’accords bilatéraux d’échange d’informations fiscales)
 Absence d’activités substantielles (cohérentes) attirant des investisseurs ou des transactions qui sont motivés par
des considérations fiscales
 Raisons d’existence des paradis fiscaux
o Mettre à l’abri leurs biens
o Le souci de réaliser des opérations discrètes (Etats)
o Le souci d’échapper aux diverses fiscalités (Firmes multinationales)
o Le blanchissement d’argent pour en tirer le maximum de rentabilité (les truands)
 Le tryptique: rapidité, discrétion, faible fiscalité est la motivation principale des paradis fiscaux)
Paradis fiscaux: conséquences & utilisateurs
 Conséquences des paradis fiscaux sur la société et l’économie
 L’évasion fiscale due aux transfert de bénéfices
 Le blanchissement de l’argent sale
 Les circuits de blanchissement
 Spéculation / instabilité monétaire
 La dégradation des finances publiques (manque à gagner pour l’Etat);
 Une perte d’autonomie des politiques fiscales (obligation d’alignement sur les taux d’imposition faible pour
éviter l’évasion fiscale);
 L’opacité (absence du contrôle règlementaire, actionnaires et agences de notation) et l’instabilité financière
(prise de risque inconsidérés);
 Accroissement des inégalités et de l’injustice (contribuables plus mobiles car plus riches se soustraient à
l’impôt);
 Essor de la criminalité transnationale et du terrorisme (boîtes noires pour les criminels dû que l’origine des
fonds est occultée par les paradis fiscaux et judiciaires).
Paradis fiscaux: conséquences & utilisateurs
 Utilisateurs des paradis fiscaux
 Grandes entreprises qui y installent des filiales
 Fonds spéculatifs
 Filiales des banques
 Riches particuliers
 Sociétés d’investissement
 Les sociétés multinationales
 Réseaux criminels internationaux pour des fins de blanchissement d’argent
Lutte contre les Paradis fiscaux
Comment lutter contre les paradis fiscaux ?
 L’harmonisation des régimes fiscaux à l’échelle internationale (rendrait inutile les paradis fiscaux)
 Rendre automatique le système l’échange d’informations fiscales entre Administrations fiscales (se soustraire
du principe d’échange d’informations à la demande facilitant une lisibilité sur les comptes des non-résidents)
 La mise en place d’un FATCA (Foreign Account Tax Compliance Act) en 2014 serait souhaitable car oblige les
établissements financiers du monde à communiquer les transactions des américains.
 La mise en place d’une instance de coopération fiscale internationale facilitant l’échange permanent
d’informations ou échange automatique d’information (EAI)
 Permettre l’égalité entre les Etats du monde pour des décisions communes efficaces
 Mettre à terme à la concurrence fiscale entre les Etats (éviter les incitations fiscales discrétionnaires
 Réseaux criminels internationaux pour des fins de blanchissement d’argent
Je vous remercie!

Vous aimerez peut-être aussi