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VANINA JOULIN-BATEJAT

RÉUSSIR
aux
USA
Entreprendre, travailler
et vivre aux États-Unis
RÉUSSIR
aux
USA
Réussir aux USA
Entreprendre, travailler et vivre
aux États-Unis

Autrice: Vanina JOULIN-BATEJAT

Édition 2024

© GERESO Édition 2024


Direction de collection : Catherine FOURMOND
Suivi éditorial et conception graphique : GERESO Édition
Illustration : Anastasiia_M@gettyimages.fr

www.gereso.com/edition
e-mail : edition@gereso.fr
Tél. 02 43 23 03 53

Reproduction, traduction, adaptation interdites


Tous droits réservés pour tous pays
Loi du 11 mars 1957

Dépôt légal : Janvier 2024


ISBN : 979-10-397-0561-5
EAN 13 : 9791039705615
ISBN numériques
ISBN eBook : 979-10-397-0713-8
ISBN ePub : 979-10-397-0714-5

GERESO SAS au capital de 465 920 euros - RCS Le MANS B 311 975 577
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Remerciements

Je tiens à remercier tout particulièrement Raphaëlle Cormier qui a su


me faire conance avant même que le livre ne soit achevé et qui a
su me guider pour en donner une version beaucoup plus complète et
facile d’accès pour le public non averti.

Je remercie également mes clients qui m’ont appris tout ce que je sais
autant que je leur ai transmis tout ce dont ils pouvaient avoir besoin
pour s’implanter avec succès aux États-Unis.

Je remercie également ma famille, en particulier mes deux enfants


Victor et Colomba qui restent une source d’inspiration permanente et
une source de bonheur indescriptible, mais également mes parents qui
m’ont appris à aller au bout de mes rêves en prenant des précautions
et en mettant tout en œuvre pour y arriver et enn mon mari qui n’a
pas hésité à me suivre lorsque je l’ai embarqué pour les États-Unis et
qui lui-même, a réussi l’implantation de sa liale aux États-Unis avec
succès.

Enn, je remercie mes lecteurs qui, je l’espère, trouveront non seu-


lement les informations nécessaires à leur implantation réussie aux
États-Unis, mais également l’envie d’aller jusqu’au bout de leurs rêves.

5
Sommaire

Remerciements .................................................................................... 5
Préface ............................................................................................... 11
Introduction ........................................................................................ 13
Vue d’ensemble: les États-Unis, un pays mais cinquante États ....... 19

Chapitre I - Réussir son implantation aux États-Unis ................... 23


Préparer son implantation aux États-Unis.......................................... 23
Le business plan ou plan d’affaires ............................................. 23
Valider votre lieu d’implantation ................................................... 28
Valider ses capacités nancières
S’implanter aux États-Unis coûte cher ........................................ 31
Considérations juridiques ................................................................... 33
Ai-je besoin d’un visa? ................................................................ 33
Protéger ma propriété intellectuelle ............................................. 56
Quel type de société? ................................................................. 58
Valider les différents permis et les règles applicables
à mon type d’entreprise ............................................................... 64
Valider mes contrats d’assurance (responsabilité produits,
assurance erreurs et omissions…) ............................................... 67
Les différents modes d’implantation .................................................. 75
Implanter une liale ou lancer sa start-up .................................... 75
Racheter une entreprise ............................................................... 90

7
RÉUSSIR AUX USA

ChapitreII - Travailler avec les Américains.................................. 103


Comprendre les Américains: différences culturelles ....................... 103
Stéréotypes au travail ................................................................ 103
Comprendre le contexte et la culture des États-Unis ................ 106
Travailler avec les Américain(e)s –
Votre environnement professionnel .................................................. 108
Manager ses employé(e)s aux États-Unis .................................. 108
Qui seront vos employés? ......................................................... 110

ChapitreIII - Vivre aux États-Unis ................................................. 121


Stéréotypes à propos des Américains ............................................. 121
Stéréotypes géographiques ....................................................... 122
Les Américains sont naïfs .......................................................... 130
Les Américains réagissent comme des cow-boys:
ils agissent et ils pensent ensuite............................................... 130
Les Américains sont en général plus riches
et l’argent est le but de leur vie .................................................. 131
Les Américains n’ont pas de culture et sont superciels. .......... 131
Les écoles américaines sont faciles ........................................... 132
Les Américains n’ont pas le sens du social ............................... 132
Les Américains font des procès pour tout ................................. 132
Sans assurance maladie aux États-Unis,
on ne vous soigne pas ............................................................... 133
Les premières démarches en arrivant .............................................. 133
Obtenir votre numéro de sécurité sociale:
SSN ou Social Security Number ................................................ 133
L’inscription au Registre des Français ....................................... 134
Ouvrir un compte bancaire ......................................................... 134
Obtenir votre permis de conduire............................................... 134
Vivre aux États-Unis ......................................................................... 135
Votre installation personnelle ..................................................... 135
Vous assurer ............................................................................... 143
Les démarches pour acheter un véhicule .................................. 147
L’installation de vos enfants ....................................................... 148
Votre scalité personnelle aux États-Unis .................................. 160
Votre retraite ............................................................................... 167

8
SOMMAIRE

Le coût de la vie ......................................................................... 168


S’intégrer aux États-Unis ........................................................... 175

Chapitre IV - Informations pratiques ............................................ 199

Conclusion ....................................................................................... 205


À propos de l’autrice ........................................................................ 207

9
Préface

«L’Amérique, Je veux l’avoir et je l’aurai…


si c’est un rêve, je le saurai…»
Joe Dassin, 1970

Cette chanson qui a fait fureur dans les années soixante-dix est tou-
jours d’actualité. Je la vis au quotidien depuis plus de trente-cinq ans
en accompagnant des milliers de clients –bien souvent devenus amis–
dans leurs démarches complexes des lois d’immigration américaines.
En fait, quinze ans après cette chanson et trois jours après avoir prêté
serment à la cour d’appel de Paris en tant que jeune avocate, j’ai pris
l’avion pour la Floride sous le prétexte de compléter un stage trouvé
après avoir envoyé des centaines de postulations – trois cent trente
pour être exacte–, mais en réalité pour tenter mon rêve d’adolescente.
J’ai travaillé d’arrache-pied avec grande crainte d’échouer. Je ne par-
lais pas couramment la langue américaine (à distinguer de l’anglais
scolaire), je n’avais guère d’économies, mais ma détermination était
hors pair. Après avoir obtenu mon diplôme à l’université américaine
et exercé en tant qu’avocate aux États-Unis, j’ai souhaité aider les
immigrants de toutes origines, nationalités et parcours à réaliser leur
rêve de s’installer aux États-Unis. À ce jour, je représente aussi bien
des compagnies mégas multinationales concernant la mobilité de leurs
employés, des sportifs et artistes de haut niveau, des investisseurs et
professionnels, et bien sûr des personnes qui, comme moi, ne savaient
pas forcément au départ à quel saint se vouer tout en ayant un fort
désir de franchir le pas.

11
RÉUSSIR AUX USA

Réussir aux États-Unis, c’est avant tout une détermination et un ob-


jectif, mais ceux-ci ne sont pas sufsants pour y parvenir. Il est in-
dispensable, critique, et vital d’être accompagné dans les démarches
d’implantation. Rien n’est simple, tout est complexe. La désinforma-
tion et les idées fausses sont monnaie courante et conduisent tout
simplement à la catastrophe. L’évaluation initiale ainsi que toutes les
étapes suivantes ne peuvent être accomplies sans l’accompagnement
de «vrais» professionnels à la réputation impeccable et irréprochable.
Les beaux parleurs et prometteurs sont à éliminer. Les personnes avec
peu d’expérience et sans licence professionnelle sont de même à éli-
miner. Il n’y a pas de formule « one size fits all» en cette matière. De
plus, l’accompagnement par des professionnels biculturels et bilingues
assure une meilleure écoute et une compréhension des plus poussée
des différentiels associés à l’implantation.

Vanina Joulin-Batejat, l’autrice de ce livre, si informatif et on point, a


consacré les quinze dernières années à accompagner des expatriés
qui, grâce à elle, ont réussi leur implantation. Sa passion, son honnête-
té, sa franchise, sa connaissance du sujet, et son expérience sont tout
simplement hors du commun. Vanina a créé un réseau hors pair de
professionnels dont elle est le chef d’orchestre. Le plus grand privilège
que Vanina et moi-même partageons à ce jour est la satisfaction de
voir nos clients réussir et d’être considérées comme leurs amies, leurs
«vraies» amies.

Catherine Henin-Clark1

1. Catherine R. Henin-Clark est une avocate spécialisée en matière d’immigration


aux États-Unis depuis trente-cinq ans et est certifiée en tant qu’experte par le
barreau de Floride; uniquement soixante-dix avocats sur plus de mille cinq cents
sont certifiés en tant qu’experts en matière d’immigration en Floride depuis 1995,
cela est dû à la complexité des examens et du droit de l’Immigration. Maître
Henin-Clark a été désignée pour diriger le comité de certification pendant plusieurs
années par le barreau de Floride. Dotée d’un double cursus juridique français
et américain, Maître Henin-Clark a été admise au barreau de Paris (1984) avant
de s’expatrier aux États-Unis et elle a reçu de nombreuses accolades («rating»)
concernant son niveau d’expertise et en tant qu’une des meilleures avocates en
la matière tels que AV rated Martindale-Hubbel, 5 Stars AVVO, et Orlando Leisure
Magazine «Top Women Lawyer», et elle a été professeur de droit à l’université de
Floride, College of Law.

12
Introduction

Les informations présentées dans cet ouvrage ne sauraient faire foi


juridiquement. Étant donné le rythme des changements de législation,
nous vous invitons à vérier qu’il n’y a pas eu de modications avant
d’entamer toute démarche.

En 2008, j’ai créé USAFRANCE, LLC Dba ReussirUSA®, une société


de consulting destinée à aider les entreprises francophones et améri-
caines à se développer et à exporter aux États-Unis.

J’ai par ailleurs proposé des formations interculturelles aux dirigeants


français ou américains de multinationales telles que BioMérieux,
Thales, Airbus… qui venaient d’être envoyés aux États-Unis pour
diriger une des liales. À la suite du constat que nombre d’expatriés
échouent dans leur nouvelle localisation, non pas en raison de leurs
compétences, mais de leur incapacité à s’adapter, ces sociétés m’ont
sollicitée pour coacher leurs cadres et préparer leurs futurs expatriés
et leurs familles à travailler et vivre aux États-Unis. Cette demande
est née de mon expérience dans les deux pays.J’ai également animé
des séminaires sur l’implantation et l’exportation aux États-Unis avec
des chambres de commerce françaises et franco-américaines et initié
également les participants aux habitudes culturelles et attentes des
consommateurs et des distributeurs aux États-Unis.

Enn, au sein de ma société USAFRANCE, LLC Dba ReussirUSA®, j’ai


eu le privilège d’assister des centaines d’entrepreneurs, entrepreneurs

13
RÉUSSIR AUX USA

individuels, start-ups, dirigeants de liales avec leurs familles dans leur


installation aux États-Unis.

Ce sont ces quatorze années d’expérience que je partage dans ce


guide.

Ce livre s’adresse en premier lieu aux entrepreneurs, TPE, PME sou-


haitant s’implanter aux États-Unis. Vous trouverez les ressources
principales et nécessaires pour vous y établir durablement.

Les États-Unis représentent un pays qui fait rêver. C’est un pays où il est
possible de réussir à partir de rien. C’est le marché le plus consomma-
teur du monde avec une population de plus de 330millions d’habitants.

Tout cela est vrai. Mais c’est aussi un pays où l’on ne vous attend pas.
Pour réussir, il faut d’abord comprendre ce pays, ses différences cultu-
relles, son histoire, ses modes de fonctionnement, venir avec un projet,
un savoir-faire et des capacités nancières importantes.

Avec ce guide, j’ai également voulu mettre un terme aux mythes, aux
idées préconçues, aux fausses informations et aux stéréotypes divers
et offrir des réponses aux questions qui se poseront à tout entrepre-
neur, toute PME, TPE qui souhaitent s’implanter aux États-Unis et y
envoyer leurs cadres pour assurer le lancement de leur liale.

La lecture de ce livre vous permettra d’acquérir un savoir-faire, une


«feuille de route» qui pourra vous aider à faire vos choix en optimisant
vos chances de succès.

S’implanter dans un autre pays signie qu’il faut être prêt à prendre des
risques… En effet, mais cela ne veut pas dire que vous ne voulez pas
quantier et anticiper au maximum ces risques.

Si vous choisissez de sauter le pas, soyez prêt à être persévérant et


patient. En effet, s’implanter aux États-Unis requiert beaucoup de pa-
tience et d’argent.

Il faut en général compter au minimum deux ans pour commencer à


réussir aux États-Unis, et ceci même si vous avez déjà commencé à
exporter aux États-Unis. C’est la même chose lorsque vous rachetez
une entreprise existante, lancez votre propre entreprise ou achetez une
franchise aux États-Unis. Le succès n’est pas immédiat.

14
INTRODUCTION

Il ne suffit pas de dupliquer ce que vous avez fait en France ou dans


votre pays d’origine (Canada, Belgique ou Suisse par exemple, ou
tout autre pays). Votre acquis vous sera utile, mais il faudra vous
adapter à votre nouvel environnement.

Il est très important de s’entourer d’un personnel local, non seulement


parce qu’ils maîtriseront bien mieux que vous la langue en général,
mais surtout, parce qu’ils connaissent la façon de travailler aux États-
Unis et surtout la manière de vendre.

Donc, soyez prêt à vous adapter et à devoir adapter votre produit ou


service au marché américain.

Vous lirez et entendrez de très beaux exemples de réussites aux États-


Unis, mais des entreprises comme Vente Privée ont échoué’, de même
que Décathlon ou, dans le secteur automobile, Peugeot, Citroën, et
ils sont loin d’être les seuls. En effet, à titre d’exemple, Peugeot a es-
sayé de s’imposer sur le sol américain dans les années soixante. Ainsi
commençait un chemin difcile. Les normes américaines sont très dif-
férentes des normes françaises. On imposa alors à Peugeot de subir
l’épreuve du crash-test, d’adapter les phares, les rétroviseurs, des toits
ouvrants pour conquérir la Californie… Mais les voitures se vendirent
peu et surtout il était impossible de trouver les pièces de rechange. La
marque souffrait aussi d’un nombre de revendeurs trop faibles. Selon
la presse, le manque de abilité des voitures et leur relative étroitesse
par rapport aux berlines américaines et japonaises expliquaient aussi
le départ de Peugeot. Enn, le design très européen n’était pas adapté
aux goûts des Américains, ce qui pouvait expliquer aussi les échecs
successifs des véhicules, selon les experts automobiles de l’époque.

Ce fut un échec cuisant et Peugeot n’a pas eu d’autres solutions que


de se retirer du marché américain en raison des coûts trop importants
pour un succès non présent.

Il faut également prendre du recul avant toute implantation. Si votre


entreprise a des faiblesses, il faut les corriger avant de vous lancer sur
le marché américain. On ne va pas aux États-Unis parce que cela
ne fonctionne pas dans notre pays d’origine ou simplement pour
trouver de nouveaux débouchés. On va aux États-Unis parce que
l’on est solide dans son pays d’origine et que l’on a la capacité de
se lancer sur le marché américain. Ce n’est pas un pays où l’on

15
RÉUSSIR AUX USA

se rend par défaut. Si l’on vient en tant qu’entrepreneur lancer une


nouvelle start-up, il faut s’assurer de venir avec des fonds nécessaires
et, si vous lancez un nouveau concept, prenez le temps de tester le
marché.

Prenez également le temps de valider votre capacité d’expansion,


c’est-à-dire vos disponibilités nancières, vos capacités en matière de
stocks, votre capacité pour embaucher de nouveaux employés…

Enn, le point essentiel au risque de le répéter encore est de bien


valider votre budget: prévoyez en moyenne un budget cinq fois plus
élevé que pour un lancement équivalent en France. Par ailleurs, pré-
voyez un budget supplémentaire pour les imprévus. Des entreprises se
sont lancées au moment du COVID-19, notamment le leader les pro-
duits sans gluten en France. Les produits arrivés sur le sol américain
sont restés bloqués dans les entrepôts alors que toutes les démarches
de commercialisation (surtout les salons) ont dû être stoppées en rai-
son de l’épidémie. Sans avoir les fonds nécessaires, cela aurait pu pro-
voquer un déséquilibre nancier pour la maison mère.

Il est également nécessaire de prévoir les coûts d’avocats, que ce soit


pour la création de votre société, la protection de votre propriété intel-
lectuelle, la validation de vos contrats, et l’obtention de votre visa. Ce
sont des coûts qu’il faut estimer en amont, de même que le coût de
recrutement des salariés et le coût des salaires. À cela, il faut ajouter le
budget de commercialisation et le budget marketing qu’il faut multiplier
au moins par trois ou quatre par rapport à la France.

Dans ce guide, vous découvrirez donc, étape par étape, les démarches
nécessaires à une bonne implantation aux États-Unis, que vous vous
lanciez en entrepreneur solo ou que vous implantiez une liale.

Vous apprendrez également comment travailler avec les Américains.


Les différences culturelles entre les deux pays sont majeures. Vous
croyez connaître le pays et les Américains pour avoir vu des lms ou
y être allé en vacances. Mais vous aurez simplement des stéréotypes
qu’il faudra oublier.

La dernière partie est consacrée à l’implantation de la famille, car


lorsque c’est un projet familial, il faut que chaque personne impliquée
soit en accord avec le projet.

16
INTRODUCTION

À retenir !
Le rêve américain, c’est possible MAIS:
La supercie des États-Unis est égale à environ dix-sept fois
celle de la France: donc on ne se lance pas aux États-Unis en
visant tout le territoire. Bien considérer son lieu d’implantation en
fonction de:
- Son projet.
- Sa famille.
- La scalité de l’État et le coût de la vie dans l’État concerné.
- Les débouchés dans l’État concerné.
- Le décalage horaire: notamment si vous avez des liens perma-
nents avec la maison mère.

Bien valider son budget: intégrer les frais d’installation, les frais
d’avocats, les frais de recrutement, les frais de marketing, les
frais de prospection, les frais d’adaptation de votre produit.

Prévoir un budget supplémentaire (un an de budget de fonction-


nement) pour des événements inattendus.

Bien valider son lieu d’implantation.

S’adapter au marché américain! Le marché américain est le plus


convoité et le plus difcile ET personne ne vous attend.

Prévoir d’embaucher des Américains dès le démarrage de


votre entreprise.

Ne pas s’attendre à une réussite immédiate. Être adaptable. Être


persévérant.

Bien s’entourer de prestataires fiables franco-américains (avo-


cats, comptables, consultants) et américains (marketing, ventes).

17
VUE D’ENSEMBLE :
LES ÉTATS-UNIS, UN PAYS
MAIS CINQUANTE ÉTATS

Avant de commencer à entrer dans les détails, voici une vue d’en-
semble des États-Unis. Une chose importante à retenir, c’est que les
États-Unis sont en fait cinquante États tous différents avec une culture,
une économie, un paysage différents. Les États-Unis ne sont pas ce
que vous voyez dans les lms. La connaissance des États-Unis ne peut
pas se résumer à quelques voyages en vacances. C’est un pays où tout
est possible, mais c’est un pays qu’il faut apprendre à connaître avant
de se lancer. Cette vue d’ensemble vous donne quelques notions pri-
maires sur les différences et caractères fondamentaux des États-Unis.

- Une langue principale mais pas de langue fédérale obligatoire.


- Un droit fédéral et cinquante droits étatiques.
- Une scalité fédérale et cinquante fiscalités étatiques.
- Un pays multiculturel, multimentalités, multireligions.
- Un pays avec des climats et des environnements complètement
différents.
- Un pays uni par le sens de la patrie, uni par le drapeau.
- Un décalage horaire de trois heures d’est en ouest et de six à neuf
heures entre la France et les États-Unis selon les États.

19
RÉUSSIR AUX USA

Drapeau:

Nom officiel du pays: USA (United States of America).

Superficie: +9,6millions de km2.

50États

Langue nationale: l’anglais américain, même si les États-Unis n’ont


pas de langue ofcielle au niveau fédéral.

Nombre d’habitants: +334millions d’habitants au 1erjanvier20231.

1. https://www.census.gov/newsroom/press-releases/2022/new-years-day-
population.html#:~:text=DEC.,Day%20(April%201)%202020.

20
VUE D’ENSEMBLE: LES ÉTATS-UNIS, UN PAYS MAIS CINQUANTE ÉTATS

Capitale: Washington, D.C.

Géographie : les États-Unis d’Amérique sont le troisième plus grand


pays au monde après la Russie et le Canada.

Climat : du fait de la taille du territoire, de la diversité des paysages


et de l’inuence de deux océans, le pays présente une extraordinaire
variété climatique.

Régime politique: république fédérale présidentielle.


Président (POTUS: President of the United States): Joe Biden.
Droit fédéral et droit des États: les États-Unis d’Amérique sont soumis
aux lois fédérales, mais également aux lois de chaque État. La jurispru-
dence joue également un rôle important pour l’interprétation des lois.
Certains États connaissent encore la peine de mort.

Monnaie: dollar (USD).

Décalage horaire (à soustraire de l’heure française):


- Six heures côte Est.
- Neuf heures côte Ouest (par rapport à Paris).

PIB: $23690 MdsUS 2, soit environ dix-sept fois la France.

Les Français aux États-Unis:


- 158000inscrits au Registre des Français établis hors de France aux
États-Unis (ministère de l’Europe et des Affaires étrangères).

Selon les sources de France diplomatie actualisées en janvier2023:


- Le taux de croissance en 2021 est de : 5,6 % (Congressionnal
Budget Ofce avec une estimation à 3,1% pour 2022).
- Le taux de chômage est de 3,7% (octobre2022).
- Le taux d’inflation en 2022 est de 7,7% (octobre2022), en baisse
en 2023.
- Le déficit budgétaire est de 2772milliards USD en 2021 (12,4%
PIB).

2. https://tradingeconomics.com/united-states/gdp#:~:text=GDP%20
in%20the%20United%20States%20is%20expected%20to%20reach%20
23618.00,macro%20models%20and%20analysts%20expectations

21
RÉUSSIR AUX USA

- La dette publique est de 28529milliards USD en 2021 (125% PIB).


- Les principaux clients et partenaires commerciaux en 2020 sont:
le Canada, le Mexique, la Chine, le Japon, le Royaume-Uni (la France
est au 15erang).
- Les principaux fournisseurs en 2019 sont: la Chine, le Mexique, le
Canada, le Japon, Allemagne (la France est au 15erang)3.

Je vous ai présenté des éléments très généraux, mais cela vous donne
une image de la puissance et de la grande diversité du pays que vous
allez maintenant apprendre à connaître, an de vous permettre une
expatriation et une implantation aux États-Unis en meilleure connais-
sance de cause, et avec des éléments de réexions qui seront néces-
saires à votre succès.

3. https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/etats-unis/presentation-des-
etats-unis/

22
Chapitre I


RÉUSSIR
USSIR SON
IMPLANT
IMPLANTATION
ATION
AUX ÉT
ÉTATS-UNIS
ATS-UNIS

Préparer son implantation aux États-Unis


Le business plan ou plan d’affaires 1
Le business plan sera votre feuille de route. Il n’est pas simplement
nécessaire pour valider le budget dont vous allez avoir besoin, mais il
vous sera également nécessaire pour l’obtention de votre visa.

En effet, lorsque vous postulez pour un visa investisseur (EB5, E-1


ou E-2), l’expansion ou le démarrage d’une entreprise aux États-Unis
grâce à un visaL-1, la rédaction d’un business plan est une étape cru-
ciale. C’est d’autant plus le cas lorsqu’il s’agit de petites entreprises
avec des revenus faibles et peu de salariés. L’USCIS et les agents

1. Ces deux termes seront utilisés de la même manière.

23
RÉUSSIR AUX USA

consulaires attendent également de la part des nouvelles entreprises


un business plan détaillant la stratégie de développement de l’entre-
prise aux États-Unis.

Le business plan permet d’expliquer le concept et la stratégie de votre


entreprise aux autorités d’immigration qui valideront alors ou non votre
demande de visa investisseur. Les facteurs permettant la réalisation
d’un business plan convaincant sont du temps, de la recherche et de
la précision. Il est important de savoir ce que l’agent consulaire va exa-
miner dans un business plan an de répondre au mieux à ses attentes.
Convaincre l’agent consulaire est la première étape d’une implan-
tation aux États-Unis, car c’est la clé pour obtenir votre visa qui
vous permettra de vivre et travailler aux États-Unis.

En quelques mots, voici les éléments incontournables de votre bu-


siness plan: celui-ci est indispensable que vous lanciez une nouvelle
entreprise, que vous rachetiez un fonds de commerce ou une fran-
chise. Il sert à démontrer que vous avez une vision claire de ce que
vous souhaitez faire aux États-Unis et que vous avez les fonds dispo-
nibles, que vous connaissez le marché, que potentiellement vous avez
déjà des clients et partenaires prêts à travailler avec vous et que vous
avez déjà commencé les démarches d’implantation adéquates.

Décrire votre entreprise et son activité –


votre investissement et l’origine des fonds
Il est important pour l’agent consulaire de comprendre rapidement
votre projet, sa structure, ses ambitions. Il faut rédiger cette partie
comme si vous présentiez votre entreprise à quelqu’un.

Il convient de lui offrir une lecture structurée permettant de le rensei-


gner sur vos objectifs généraux et vos facteurs clés de succès. Il faut
également expliquer la structure de votre entreprise ainsi que son his-
toire et votre historique professionnel. Il faut donc détailler la naissance
du projet et les raisons de sa naissance, quelle est votre expérience
dans le secteur, quelles démarches vous avez entreprises pour com-
prendre votre nouveau marché…

Cette partie permet aussi de donner des renseignements sur la pro-


priété de l’entreprise (qui détient combien des parts de l’entreprise) et
également de détailler votre investissement de départ.

24
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Pour des questions de crédibilité, tout montant concernant l’inves-


tissement mentionné dans le business plan doit être appuyé par une
facture ou un relevé de compte bancaire, et l’ofcier consulaire doit
pouvoir tracer l’origine des fonds qui doivent être issus des économies
de l’investisseur principal.

Enn, vous devez expliquer précisément ce que vous commercialisez


(produits et/ou services).

Il faut également intégrer ce qu’on appelle les «milestones». Il s’agit


ici des étapes que vous avez et que vous prévoyez d’effectuer pour la
création de votre entreprise et naliser votre projet. Ce peut être l’enre-
gistrement de votre entreprise aux États-Unis, des accords signés avec
les partenaires ou encore l’achat de biens immobiliers, achat de maté-
riels, équipements, démarches marketing, salons… Chaque étape doit
être datée et de préférence appuyée par une preuve pour les étapes
déjà effectuées et des factures correspondantes.

Votre étude de marché et votre stratégie marketing


Cette partie est destinée à la description du marché dans lequel vous
souhaitez pénétrer et à l’explication de votre stratégie marketing. Cela
permet de montrer à l’agent consulaire que vous êtes au courant des
caractéristiques de votre marché, des différents segments de clientèle
possibles ainsi que de la concurrence présente.

Il est important d’écrire en détail chacune des parties de l’étude de


marché, car l’agent consulaire souhaite être renseigné sur le secteur
qui vous concerne. Par ailleurs, cela vous permettra d’analyser vos
concurrents et de mieux comprendre l’adaptation de vos produits ou
services que vous aurez à faire.

Vous devez par la suite expliquer précisément votre stratégie marke-


ting : comment allez-vous faire connaître votre entreprise, quels ca-
naux de communication allez-vous utiliser, quelle part de votre inves-
tissement allez-vous allouer à votre stratégie marketing?

La gestion de votre personnel


Ne jamais oublier que votre candidature ne sera acceptée seulement
que si l’agent consulaire considère que votre projet est bénéfique à
l’économie américaine et créateur d’emplois aux États-Unis.

25
RÉUSSIR AUX USA

Un plan d’embauche est donc une partie cruciale. Vous devez y décrire
le personnel de départ avec un organigramme précis décrivant le poste
de chacun.

Ensuite, vous devez y joindre un tableau expliquant l’évolution de votre


équipe et de leur rémunération sur cinq ans.

Les prévisions financières


Les prévisions nancières sont une des parties que l’agent consulaire
va examiner en détail également. Elles lui permettront de dénir si oui
ou non votre projet est rentable, s’il va perdurer, s’il va permettre de dé-
gager des revenus adéquats pour l’entrepreneur et sa famille et surtout
pour les employés(e) et futur(e)s employé(e)s.

Il est important que vos prévisions nancières soient bien organisées


an de permettre une compréhension aisée à l’agent consulaire. Par
ailleurs, il vous permettra de savoir si vous avez les ressources nan-
cières nécessaires. Nombre d’entrepreneur(e)s sous-évaluent les fonds
nécessaires pour permettre leur venue aux États-Unis.

Je ne veux pas vous décourager, surtout que ces statistiques sont légè-
rement meilleures pour les détenteurs de visasE-2 investisseurs, mais
les taux d’échec de toutes les nouvelles entreprises selon le ministère
du Travail aux États-Unis (rapport Business Employment Dynamics du
Bureau of Labor2) seraient les suivants:
- 20% de taux d’échec jusqu’à la fin de la 1 reannée.
- 30% de taux d’échec jusqu’à la fin de la 2 e année.
- 50% de taux d’échec jusqu’à la fin de la 5 e année.
- 70% de taux d’échec jusqu’à la fin de la 10 eannée.

Et dans ce rapport, il convient de noter que la plupart des entreprises


nouvellement enregistrées ne sont pas de véritables start-ups. Vous ne
devez donc pas supposer que votre probabilité d’échouer au cours de
la 1 reannée n’est que de 20% si vous essayez de faire quelque chose
d’innovant.

2. https://www.bls.gov/bdm/us_age_naics_00_table7.txt

26
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Le financement de départ
Déjà énuméré dans la description de votre entreprise, un tableau dé-
crivant votre nancement de départ est à intégrer dans vos prévisions
nancières. Il permet de rappeler à l’agent consulaire ce que vous avez
déjà investi dans la création de votre entreprise. Il ne s’agit pas ici de
montrer un investissement de départ le plus conséquent possible, mais
un investissement réfléchi permettant de lancer votre projet sur
des bases solides.

Les prévisions des ventes


La description des prévisions de ventes est un point clé du business
plan puisqu’elles permettent de montrer à l’agent consulaire combien
votre projet va dégager. Il est nécessaire de faire une projection de vos
ventes sur cinq ans en montrant une croissance réaliste de votre résul-
tat. Ces prévisions vous permettront également de budgéter votre plan
d’embauche, votre plan marketing, vos démarches commerciales…
Elles ne valent donc pas que pour votre dossier d’immigration, mais
sont importantes pour valider votre projet. Encore une fois, trop de
personnes ont tendance à sous-évaluer leurs besoins en nancement
et vous n’aurez pas accès à des crédits en arrivant aux États-Unis.
Donc prévoir les fonds à partir de la France ou de votre pays d’origine.

Il faut également intégrer à cette partie les charges directes, c’est-à-


dire les charges directement imputables à la production des biens ou
services de votre entreprise.

Tableau prévisionnel des produits et charges


Ce tableau est un des éléments les plus importants de votre business
plan puisqu’il retrace la totalité des produits et charges que votre pro-
jet dégage. Il faut donc y inclure vos prévisions de vente avec leurs
charges directes, et y ajouter les charges indirectes, c’est-à-dire les
charges qui ne sont pas directement liées à la production de biens et/
ou services.

Le calcul de l’EBITDA: la question de l’EBITDA (Earning before Inte-


rest, Taxes, Depreciation and Amortization) est un concept qui n’existe
pas en France. Il est donc important de travailler votre business plan
avec un comptable franco-américain ou un consultant spécialisé en la
matière présent aux États-Unis. Il s’agit d’une mesure comptable amé-

27
RÉUSSIR AUX USA

ricaine que l’on peut comparer à l’EBE (excédent brut d’exploitation)


français: cette notion anglo-saxonne est néanmoins différente.

L’EBITDA américain permet donc de mesurer les revenus que dégage


l’activité réelle de votre entreprise (hors gains nanciers et gains ex-
ceptionnels), en ne comprenant pas les taxes fédérales et/ou étatiques.

Cette mesure est donc particulièrement analysée par les agents consu-
laires, car elle permet d’offrir la meilleure vue de la réalité économique
de votre entreprise. De plus, l’EBITDA permet de valoriser votre entre-
prise et de la comparer à d’autres entreprises du même secteur.

Le seuil de rentabilité
L’analyse du seuil de rentabilité est un élément attendu dans la plupart
des business plans. Cette analyse montre combien de revenus vous
avez besoin de dégager pour couvrir les frais xes et variables.

L’agent consulaire va examiner le seuil de rentabilité pour déterminer


les risques liés à votre projet.

Pour faire simple, si votre chiffre d’affaires est inférieur à votre seuil de
rentabilité, votre entreprise court un risque non négligeable.

Une fois que vous avez nalisé ce business plan et que vous avez une
idée de vos besoins pour ce qui est du budget, des partenaires, des
fournisseurs, des clients, il convient de valider l’État dans lequel vous
souhaitez vous implanter.

Valider votre lieu d’implantation


S’expatrier et s’implanter aux États-Unis est presque un projet de
vie, surtout si vous venez en famille. Il faut donc bien valider l’État
dans lequel vous allez vous implanter en fonction de différents
facteurs.

Si vous venez en famille, il faudra considérer l’intégration familiale. Des


projets échouent parce que l’époux(se) n’a pas trouvé les ressources
nécessaires (travail, écoles, services, santé…) dans l’État choisi. Donc
c’est une priorité qu’il faut envisager si vous venez en famille.

Il y a cinquante États aux États-Unis, donc il y a cinquante États ayant


une imposition différente, avec un environnement juridique différent, un

28
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

marché du travail différent, un environnement économique et culturel


différent.

Si vous implantez une liale ou lancez une nouvelle start-up, il ne faut


pas forcément rechercher l’État où l’on paiera le moins d’impôts, mais
plutôt opter pour l’endroit où vous trouverez les plus grands débou-
chés pour vos produits ou services ainsi que les fournisseurs et la
main-d’œuvre adéquate.

Il y a effectivement des États où l’imposition est plus élevée que


d’autres, comme la Californie, ou l’État de NewYork et d’autres comme
le Texas ou encore la Floride où l’imposition est plus faible. Néanmoins,
là encore, il faut aller dans les détails des coûts de la vie. Par exemple
en Floride, la taxe sur l’immobilier est très importante et les assurances
sont beaucoup plus chères qu’ailleurs en raison des conditions clima-
tiques parfois difciles (ouragans).

Le droit du travail est également différent même s’il est ultra-minima-


liste par rapport à la France. En Californie ou à NewYork, il existe des
lois plus protectrices pour les salariés. Dans les États du Sud comme la
Floride, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud, la Géorgie… le droit du
travail se limite, pour résumer, à interdire les discriminations entre les
hommes et les femmes, et entre les races. Ensuite le chef d’entreprise
décide de toutes les règles applicables dans l’entreprise avec ce que
l’on appelle le « handbook », sorte de règlement intérieur que nous
verrons en détail par la suite.

Vous n’aurez pas d’unions/syndicats dans les États du Sud par


exemple.

Si vous avez un projet avec un investissement de plusieurs millions,


validez trois États potentiels, en fonction des aides que vous pourrez
avoir en matière de:
- Main-d’œuvre, compétences présentes, assistance au recrutement.
- Présence d’universités qui pourront collaborer avec vous si vous
souhaitez faire de la R&D, mais aussi si vous souhaitez avoir des
étudiants formés.
- Les États comme la Caroline du Nord sont reconnus pour le textile,
la fabrication de meubles.

29
RÉUSSIR AUX USA

- À San Diego, vous aurez une main-d’œuvre qualiée dans les bio-
technologies, l’intelligence articielle.
- L’Ohio est plutôt un État industriel.
- L’Illinois est réputé pour les industries liées au transport, mais aussi
l’agriculture.
- L’Indiana est réputée pour les industries liées à l’automobile.
- Validez également si vous pouvez bénécier de crédit d’impôt.
- Validez également si vous pouvez bénécier de réductions de prix
en cas de location de locaux industriels. Certaines villes offrent des
aides en la matière.

Ainsi, selon la taille de l’entreprise que vous souhaitez implanter et son


domaine, il vous faudra déterminer l’État d’implantation avec attention
et vous devez aussi tenir compte des conditions de vie pour vos sala-
riés si vous souhaitez faire venir certains managers de France.

À titre d’exemple, Airbus a choisi l’Alabama pour son usine d’assem-


blage, car ils ont pu bénécier d’aides nancières importantes, mais
aussi d’un support pour la recherche de main-d’œuvre.

L’usine de 600millions de dollars, qui s’étend sur plus de 4000 mètres


et qui était l’ancienne base aérienne de Brookley, a été l’aboutissement
de très longues négociations, alors que plusieurs villes avaient proposé
des aides pour attirer Airbus chez elles. L’Alabama et Mobile ont donc
été choisies par Airbus pour son implantation en contrepartie de géné-
reux allégements scaux et d’autres incitations nancières.

En retour, Airbus a promis de créer des centaines, voire des milliers de


nouveaux emplois. Pour Mobile, une ville de moins de 200000 habi-
tants, la perspective de créer jusqu’à 4000emplois chez Airbus et ses
fournisseurs dans les années à venir s’était révélée particulièrement
attrayante.

Par ailleurs, en raison du choc culturel que les salariés arrivant de


France, Allemagne, ou Espagne pouvaient expérimenter avec leur fa-
mille, Airbus a mis en place des formations interculturelles pour prépa-
rer ses équipes. L’Alabama est un vrai État du Sud dans ce que l’on
appelle la « Bible Belt», avec tout ce que cela implique et cela peut
représenter une difculté pour les familles venant s’implanter (la culture
WASP, une forte présence de la religion, un contexte parfois difcile

30
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

pour les populations noires, le port des armes). Ces différences cultu-
relles seront présentées de manière plus détaillée dans la deuxième
partie du livre. Appréhender ces différences en amont et comprendre
comment bâtir votre réseau est essentiel à votre réussite!

L’objectif est donc de trouver l’État qui permettra d’optimiser les


chances de succès de votre implantation aux États-Unis.

Une fois que vous avez validé votre État d’implantation, il faudra vali-
der vos capacités nancières que vous aurez déjà évaluées dans votre
business plan.

Valider ses capacités financières


S’implanter aux États-Unis coûte cher
Comme déjà exposé dans l’introduction, s’implanter aux États-Unis
coûte plus cher, très cher!

Il faut prévoir:
- Les coûts d’installation professionnelle et personnelle, à savoir:
 Les coûts liés à l’avocat immigration.
 Les coûts liés à l’avocat des affaires.
 Les coûts liés à votre logement.
 Les coûts liés à la location de votre local.
 Les coûts liés à vos assurances.
 Les coûts liés à vos équipements, votre voiture…
 Les coûts liés à l’obtention des différents permis nécessaires pour
votre entreprise.
 Les coûts liés à l’installation de votre famille, la santé, l’éducation…
- Les coûts de fonctionnement de votre entreprise pour la première
année.
Si vous souhaitez lancer une entreprise ou liale aux États-Unis,
il faudra budgéter au moins une année de budget de fonctionne-
ment qui inclura notamment les dépenses suivantes qui peuvent
surprendre par rapport à la France. Il ne faut pas hésiter à prendre
conseil auprès d’un consultant ou un expert-comptable franco-amé-
ricain pour valider votre budget de manière réaliste.

31
RÉUSSIR AUX USA

- Il faut d’abord considérer le coût de la main-d’œuvre: le minimum au


niveau fédéral est de $7,25 3, mais dans la réalité, le salaire minimal
est de $15 de l’heure et bien souvent $20.
Le coût des salaires des cadres est en général au moins deux fois, voire
trois fois supérieur (notamment dans la «tech») par rapport au coût
des salaires français. En revanche, la moyenne des charges sociales
pour l’employeur incluant ce qu’on appelle «la worker compensation»,
assurance en cas d’accident du travail, représente environ 9% du sa-
laire brut, donc est beaucoup moins importante qu’en France.
Si vous dépassez le seuil de cinquante salariés, il vous faudra de
plus offrir la couverture santé et un «plan retraite», dit «plan 401k».
C’est également une dépense à prévoir si vous souhaitez attirer une
main-d’œuvre qualiée et la garder.
- Les dépenses de marketing sont environ à multiplier par deux, voire
trois, par rapport à la France.
- Il en est de même pour les coûts juridiques, honoraires d’avocats.
- Le coût des primes d’assurance est a minima trois fois supérieur aux
coûts que vous supporterez en France. Bien faire attention égale-
ment au fait que le système américain est l’inverse du système fran-
çais, à savoir que si vous ne demandez pas spéciquement d’être
assuré pour certains risques, vous risquez de ne pas être assuré.
Nous en reparlerons plus tard.
- La scalité est en général moindre, mais varie en fonction des États
et il faut ajouter la scalité au niveau fédéral (national).

Toutes ces dépenses professionnelles devront être reprises dans votre


business plan. En ce qui concerne vos dépenses personnelles, si vous
venez avec une famille de quatre personnes, il faut prévoir environ
$100 000 la première année (logement, assurance santé – environ
$20000 annuels pour une famille de quatre–, frais d’installation énu-
mérés ci-dessus, vie courante), d’autant plus que vous ne pourrez pas
avoir de crédit ou acheter à crédit en raison du fait que vous n’aurez
pas de «credit score» (notion que nous expliquerons à la n).

Une fois que vous avez une première validation de votre projet, vous
pouvez commencer les démarches nécessaires pour l’obtention de
votre visa, car sans visa de travail ou entrepreneur, vous ne pourrez
pas rester, travailler et vivre aux États-Unis.

3. https://www.dol.gov/general/topic/wages

32
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Considérations juridiques
Il faut comprendre que pour venir vivre aux États-Unis, il vous faut un
visa. Par ailleurs, si vous mettez en place ou rachetez une entreprise,
ou une franchise, il y a de nombreux points juridiques à valider. Vos
partenaires seront inévitablement, a minima, un avocat spécialisé en
droit de l’immigration, un avocat en droit des affaires et enn potentiel-
lement un avocat en droit de la propriété intellectuelle. Il est préférable
de prendre des avocats spécialisés dans chaque domaine, car ce sont
des matières complexes et si un avocat propose tous les services, sauf
s’il a plusieurs avocats dans le même cabinet qui sont chacun spécia-
lisés dans une matière, vous pouvez vous poser des questions. Vous
n’irez pas voir un cardiologue si vous avez un problème d’oreille. C’est
un peu la même chose dans ce cas. Par ailleurs, et surtout en arrivant,
préférez des avocats franco-américains qui vous seront recommandés
(car les prix peuvent varier facilement d’un à cinq); ce qui vous permet-
tra de mieux comprendre des sujets parfois épineux comme l’immigra-
tion, le droit des brevets ou le droit de la franchise.

Ai-je besoin d’un visa ?


Sauf si vous venez moins de trois mois, en visiteur, il vous faudra un
visa pour pouvoir travailler et vivre aux États-Unis. Nous nous concen-
trerons sur les visas investisseurs, et de commerce, et les visas de tra-
vail essentiellement. Il en existe d’autres comme les visas d’étudiants,
de chercheurs, de personnes aux qualités exceptionnelles, athlètes de
haut niveau, artistes… que nous n’étudierons pas dans ce guide.

Vous êtes ressortissant français et vous souhaitez rester moins


de trois mois aux USA : le VWPP
Le Visa Waiver Pilot Program (VWPP) permet aux ressortissants fran-
çais de solliciter l’admission sur le territoire américain pour un séjour
touristique et/ou d’affaires d’une durée inférieure à quatre-vingt-dix
jours sans avoir à obtenir un visa au préalable. Le voyageur doit alors
remplir le formulaire ESTA 4 , présenter un passeport en cours de validité
à l’inspecteur de l’immigration et projeter un séjour de quatre-vingt-dix
jours maximum (le billet aller-retour constitue une preuve sufsante).

4. https://www.cbp.gov/travel/international-visitors/esta

33
RÉUSSIR AUX USA

Vous souhaitez rester plus de trois mois aux USA


Le Visa Tourisme et Affaires: il n’y a pas des milliers de possibilités de
rester aux USA plus de trois mois. Tout dépend du but de votre voyage,
mais dans cette conguration, il existe le visaB-1. Il vous faudra rem-
plir le formulaire D-160, mais là encore, il n’est délivré que pour six
mois et il peut être renouvelé une fois: en fait c’est à la discrétion des
services de l’immigration.

Cependant, sous certaines conditions, vous pourrez obtenir une durée


de séjour supérieure à un an. Il vous faudra remplir le formulaireI-539
et demander une extension pour vos enfants.

Pour cela vous devrez expliquer et détailler le pourquoi de cette de-


mande en précisant:
- Les raisons de votre demande.
- Prouver que votre demande de séjour supplémentaire est bien tem-
poraire et quand vous prévoyez de repartir, ce que vous avez prévu,
et montrer vos billets de retour.
- Prouver que cette prolongation de séjour ne risque pas de mettre en
péril votre activité dans votre pays d’origine, ni même de vous faire
perdre votre logement.
- Par ailleurs, le visaB-1 ne vous autorisera pas à exercer une activité
professionnelle aux États-Unis; il permet cependant de négocier des
contrats, de rencontrer des clients et de prendre des commandes,
d’assister ou de participer à des conférences/séminaires, et/ou de
participer à des expositions.
- Pour obtenir le visa, vous devez démontrer que:
 le but de votre visite est légitime, pour le travail par exemple;
 vous planiez de ne pas rester plus de six mois (du moins lors de
la demande initiale).
- Vous avez l’argent pour couvrir toutes vos dépenses pendant votre
séjour.
- Vous avez une résidence en dehors des USA que vous n’avez pas
l’intention de laisser.
- Vous avez également des connaissances, des attaches personnelles
ou professionnelles (famille, business…) qui établissent que vous
souhaitez bien revenir dans votre pays d’origine à l’issue de votre
séjour.

34
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Votre conjoint et vos enfants pourront obtenir un visaB-2.

Les visas entrepreneur et « de commerce »


Le Visa de «commerçant», E-1 (Treaty Trader)
Le visaE-1 «de commerce» est réservé aux sociétés qui opèrent dans
le commerce international de biens et de services entre les États-Unis
et la France.

Le visa E-1 pour le commerce de biens présuppose des opérations


d’importation depuis la France vers les États-Unis (ou exportation des
États-Unis vers la France), à la différence du visaE-2 qui ne concerne
que l’investissement. Ainsi, au moins 50 % du volume d’affaires
de l’entreprise américaine doit être réalisé avec la France, et doit
constituer un volume dit « substantiel ». L’USCIS dénit le « com-
merce substantiel » comme « le ux continu d’articles commerciaux
internationaux importants, impliquant de nombreuses transactions au
l du temps». Tant que votre activité commerciale répond à cette dé-
nition, vous pouvez prétendre à un visaE-1. Il n’y a pas de montant
spécique en dollars relatifs aux échanges de marchandises ou ser-
vices France-USA qui détermine si vous êtes admissible ou non au
visaE-1, mais il faut bien prouver que ce montant représente plus de
50% de votre chiffre d’affaires et qu’il est substantiel.

Les ressortissants français doivent posséder au moins la majorité du


capital de la société mère française. En principe, l’entreprise améri-
caine doit déjà être en activité depuis un an. Le détenteur d’un visaE-1
peut être rémunéré par l’entreprise américaine.

En 2019, la durée de ce visa avait été abaissée à vingt-cinq mois pour


les Français, mais nous venons de recevoir la nouvelle que cette situa-
tion va être régularisée et le visa va revenir à une durée plus longue de
quarante-huit mois.

Ceci vient d’être annoncé suite à la visite de Gérald Darmanin, mi-


nistre français de l’Intérieur. En effet, l’administration américaine lui a
annoncé qu’elle serait prête à prolonger la durée de validité des vi-
sas E de vingt-cinq à quarante-huit mois pour les entrepreneurs
et investisseurs français souhaitant s’établir aux États-Unis. Selon
le communiqué de presse du député, « cet allongement de la durée
de validité devrait prendre effet dans les prochaines semaines, après

35
RÉUSSIR AUX USA

formalisation de l’accord entre les parties. L’administration française


s’est, quant à elle, engagée à mettre en œuvre un canal privilégié pour
l’octroi et le renouvellement des visas destinés aux investisseurs et
entrepreneurs étrangers».

Ce qui a permis de débloquer la situation, c’est, en grande partie, l’in-


tervention directe d’Emmanuel Macron auprès du président Biden lors
de son déplacement aux USA endécembre2022.

Comme pour le visa E-2 investisseurs, la famille du détenteur du


visaE-1 peut accompagner le titulaire du visa aux États-Unis. La na-
tionalité des personnes à charge n’a pas besoin d’être la même
que celle du détenteur principal du visaE-1. Les membres de la fa-
mille (à savoir, le conjoint et les enfants) peuvent demander le statut
de non-immigrants E-1 en tant que personnes à charge et accéder
au visa de «dépendants». Le conjoint obtiendra immédiatement son
permis de travail lui permettant de travailler dans toute entreprise de
son choix.

Les enfants de moins de 21 ans sont également considérés comme


dépendants et ont accès à toutes les écoles publiques ou privées, mais
ne peuvent pas travailler, car ils n’auront pas de numéro de sécurité
sociale.

Le visaE-2, visa investisseur ou entrepreneur


C’est le visa le plus utilisé par les investisseurs, entrepreneurs français
qui souhaitent venir travailler ou implanter une liale aux États-Unis et
y envoyer un manager. Dans certains cas, le manager pourra voir son
statut modié et obtenir la carte verte avec le visaEB-2 NIW (National
Interest Waiver).

Le EB-2 NIW a été peu utilisé jusqu’à récemment, en période post-Co-


vid. En effet, les tribunaux ont, au l des années, afné son application
à son état actuel aujourd’hui. L’affaire phare sur l’application du NIW
est Matter of Dhanasar 26 I&N Dec. 884 (AAO 2016). Le tribunal de
Dhanasar a déclaré que pour qu’une candidature étrangèreEB-2 soit
exemptée du test du marché du travail local, le candidat doit satisfaire
à trois critères:
- L’effort proposé par le ressortissant étranger a à la fois un mérite
substantiel et une importance nationale.

36
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

- Qu’il est bien placé pour faire avancer l’effort proposé.


- Que, dans l’ensemble, il serait avantageux pour les États-Unis que
cet individu conserve cet emploi.

Ce visa est utilisé notamment pour les ingénieurs, managers qui lancent
une start-up aux États-Unis dans le domaine des nouvelles technolo-
gies, biotechnologies, industries aérospatiales…

Mais revenons au visaE-2 plus simple et couramment utilisé pour s’im-


planter aux États-Unis.

- Qu’est-ce qu’un visaE-2?


Un visa d’investisseur E-2 permet à un entrepreneur étranger et aux
membres de sa famille d’être admis sur le territoire américain pour y
vivre et y travailler.

- Quelles sont les conditions?


L’E-2investisseur doit investir aux États-Unis soit:
- En créant une nouvelle entreprise.
- En rachetant une entreprise existante.
- En achetant une franchise.
- En s’associant de manière substantielle (au moins 50%) avec une
entreprise existante.

- Quelle est la durée de validité du visaE-2?


Comme indiqué ci-dessus, les États-Unis ont conrmé que ce visa
pouvait avoir maintenant une durée de quarante-huit mois au lieu de
vingt-cinq mois. Il est renouvelable ad vitam aeternam tant que l’en-
treprise est prospère. En tout état de cause, il faudra renouveler votre
autorisation de séjour tous les deux ans. Pour cela, il suft de traver-
ser la frontière. L’autorisation de séjour est un concept qui n’est pas
toujours compris: ainsi, votre visa peut être de quatre ans, mais votre
autorisation de séjour sur le territoire américain sera au maximum de
deux ans renouvelable tant que vous continuerez d’avoir votre visa (ou
en autorisation ESTA si vous venez en touriste).

Il n’y a aucune limite sur le nombre de fois où le visa E-2 peut être
renouvelé tant que l’investisseur répond toujours aux critères de l’E-2
et que l’investissement se poursuit.

37
RÉUSSIR AUX USA

- Quelles sont les principales exigences d’admissibilité pour le


visaE-2?
 Les visas investisseurs sont disponibles seulement pour les res-
sortissants des pays ayant conclu un traité en ce sens avec les
USA : sont inclus notamment la France, le Canada, la Suisse, la
Belgique, le Congo, l’Espagne, l’Italie…
 Si l’investisseur est une société, il faudra également vérier la na-
tionalité des propriétaires des parts ou actions de la société qui
investit.

L’investisseurE-2 doit:
- Être à l’origine du capital et doit être propriétaire d’au moins 50% de
l’entreprise ou de ses parts ou actions.
- Venir aux États-Unis pour diriger et contrôler les opérations de l’en-
treprise dans laquelle il ou elle a investi.

- Quels sont les besoins en matière de financement : des exi-


gences guidées par le bon sens?
L’investissement doit être «substantiel», sans aucune exigence mini-
male. Le pourcentage de «substantialité» de l’investissement néces-
saire est inversement proportionnel au coût global de l’entreprise (l’in-
vestissement doit correspondre à ce qui serait nécessaire pour l’achat
de la société au juste prix du marché, ou s’il s’agit d’un démarrage, l’in-
vestissement global doit permettre à l’entreprise d’être opérationnelle).

Si la société est une start-up, l’investisseur doit déjà avoir fait des
achats pour au moins certains des actifs nécessaires, et doit être en
mesure de chiffrer précisément les moyens nanciers supplémentaires
nécessaires pour faire fonctionner l’entreprise. Souvent les investis-
seurs pensent qu’on leur demande de « mettre la charrue avant
les bœufs », car on leur demande d’investir avant même d’avoir
obtenu leur visa. En fait, l’ofcier consulaire ne se contente plus du
business plan. Il veut savoir que l’entrepreneur est bien engagé et qu’il
a déjà investi une partie substantielle des fonds nécessaires au bon
fonctionnement de l’entreprise qu’il s’engage à diriger s’il obtient son
visa.

Attention, l’investissement est dit «à risque», c’est-à-dire que l’inves-


tisseur pourra perdre son investissement si le projet échoue.

38
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

- Il doit s’agir d’un investissement à but lucratif.


L’investisseurE-2 doit «contribuer» à l’économie américaine. La mise
en place d’une petite échoppe risque de ne pas permettre de qualier
l’investisseur pour un visaE-2 (tout dépend du contexte, embauches,
preuves…).

Les investissements spéculatifs ou passifs ne sont pas admissibles.


Donc investir dans de l’immobilier de manière passive, en laissant la
gestion a une entreprise de location par exemple, ne pourra pas per-
mettre d’obtenir le visa investisseurE-2.

- Les revenus générés par l’entreprise ne doivent pas être «mar-


ginaux» et ils doivent permettre a minima de:
 Soutenir l’investisseur et sa famille.
 Permettre l’embauche d’employé(e)s américain(e)s ou de travail-
leurs indépendants américains aux États-Unis.
 Contribuer à l’économie américaine.
 Le nombre minimum d’employé(e)s n’est pas spécié, mais plus il
y en a, mieux c’est.

- Comment faire sa demande?


Le visaE-2 ne nécessite pas l’approbation préalable de l’USCIS. Par
conséquent, les investisseurs peuvent s’adresser directement au
consulat des États-Unis ayant compétence sur leur lieu de résidence
permanente.

Chaque ambassade ou consulat a ses propres procédures d’examen


et calendriers de traitement. Cependant, en règle générale, les inves-
tisseurs peuvent s’attendre à un délai d’environ quatre à six semaines
pour l’examen du dossier, suivi d’un entretien personnel.

- Quels sont au minimum les documents requis pour demander


un visaE-2?
L’ofcier qui examinera votre dossier pourra vous demander tout do-
cument complémentaire.

Voici la liste des documents qu’il conviendra de remettre dans l’ordre


ainsi énuméré : toute demande doit être présentée dans un dossier
divisé en sections séparées par des tabulations ou lettres numérotées.

39
RÉUSSIR AUX USA

L’avocat(e) vous assistera dans la préparation de ce dossier qui doit


être très précis pour éviter un refus ensuite difcile à rattraper.

Votre dossier devra comprendre notamment:


- Le formulaireDS-160.
- La photocopie de votre passeport.
- Le formulaireDS-156 E.
- La lettre de présentation décrivant l’entreprise, une biographie détail-
lée de l’investisseur avec ses fonctions dans la nouvelle entreprise.

Dans le dossier, l’investisseur doit démontrer:


- Qu’il a investi ou est en train d’investir.
- La possession et le contrôle des fonds investis.
- Tous les biens d’équipement transférés et destinés à l’entreprise
pourront faire partie de l’investissement et doivent être valorisés se-
lon les règles comptables américaines et justiés si possible par des
factures.
- Que l’entreprise est en cours de mise en place ou ouvrira ses portes
très prochainement.

Il faudra détailler précisément le rôle de l’investisseur dans l’entreprise,


bien établir son rôle de manager: il faudra prouver les compétences
du cadre (joindre le CV, les diplômes, les contrats de travail, tout docu-
ment pouvant justier d’un passé d’entrepreneur…), et il faudra égale-
ment inclure un organigramme de la société.

L’ofcier consulaire devra recevoir l’«operating agreement», sorte de


statuts de la société avec la répartition du capital pour permettre de
démontrer que l’investisseur est propriétaire d’au moins 50 % de la
société qu’il met en place ou qu’il vient de racheter.

Enn, une des pièces maîtresses à fournir est le business plan très
détaillé sur les cinq prochaines années et il faut y inclure les dépenses
prévues et les prots. Le plan d’affaires doit vérier la capacité de l’en-
treprise à réaliser un bénéce dans un délai maximum de cinq ans. Ce
document doit également montrer le plan d’embauches sur cinq ans.
N’hésitez pas à faire valider votre business plan par un expert-comp-
table franco-américain qui pourra envisager au mieux vos besoins et
ceux de votre business.

40
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Autres documents:
- Un passeport pour voyager aux États-Unis et valide pour au moins
six mois après la date de demande de visa (y compris le temps de
traitement du visa).
- Une déclaration d’intention sans équivoque que les investisseurs
quitteront les États-Unis si le visaE-2 n’était pas renouvelé.

Cette déclaration est très importante et une des premières questions


que l’ofcier consulaire risque de vous poser est : « souhaitez-vous
rester aux États-Unis?» Bien entendu votre visa est temporaire. En
conséquence, votre réponse doit être que vous souhaitez venir et di-
riger votre nouvelle entreprise et que vous êtes prêt à rester tant que
votre visa sera renouvelé.

À NOTER
Même si le visaE est un visa temporaire, il vous est possible de postu-
ler pour le visa permanent en jouant par exemple à la loterie annuelle
DV-Lottery 5 que nous détaillerons par la suite.

- Autres informations utiles


Différence visa E2/visaE1?
Le visaE-1 est basé sur la preuve d’un commerce important entre
une société française opérant aux États-Unis et la France.

Le visaE-2 est basé sur la preuve d’un investissement substantiel


réalisé par un investisseur français ou par une société française.

Les conjoints et les enfants célibataires de moins de 21ans reçoivent le


visa de dépendants, an d’accompagner l’investisseur principal.

Le conjoint d’un titulaire de visaE-2 est admissible à obtenir immédia-


tement un permis de travail.

- Quelques raisons possibles d’un refus?


Un business plan incomplet ou imprécis, d’où l’importance de le faire
valider préalablement.

5. https://dvprogram.state.gov/

41
RÉUSSIR AUX USA

L’absence des pièces justicatives pour justier la viabilité de l’entre-


prise permettant l’obtention du visaE-2, un dossier confus, d’où l’im-
portance d’être représenté par un(e) avocat(e) spécialisé(e) en immigra-
tion et enn, un entretien avec l’ambassade mal préparé.

Attention ! Le visaE-2 peut être renouvelé ad vitam aeternam si vous avez


pérennisé votre entreprise, mais il ne vous donnera pas accès à la carte
verte. Néanmoins, avec le concours d’un(e) avocat(e), il vous sera possible
de faire évoluer éventuellement votre dossier vers d’autres visas vous per-
mettant de déboucher sur une carte verte comme vu précédemment.

Avant de vous engager dans cette aventure, étudiez la manière de faire


du business aux États-Unis. Vous faire accompagner par des consul-
tants, avocats, experts-comptables franco-américains est vivement
conseillé et vous permettra d’éviter beaucoup de problèmes, des in-
compréhensions, un manque de préparation. Il faudra bien valider éga-
lement votre capacité nancière et votre détermination dans ce projet.

Pour nir, il ne faut pas oublier que votre visa est lié à la viabilité de
votre entreprise.

Le visaEB-5, autre voie vers la carte verte –un investissement


important!
Le visa EB-5 permet sous certaines conditions d’obtenir le visa per-
manent dit « carte verte » au bout de deux ans. C’est un visa qui
demande un investissement beaucoup plus conséquent que pour
le visa investisseurE-2.

Selon le chemin choisi, vous n’aurez pas ou aurez le contrôle de votre


activité.

Voici les critères d’admissibilité :


 Pour une nouvelle entreprise commerciale
An de se qualier, le postulant doit:
- Investir au moins $1,000,000 (ou $500,000 si l’investissement est
dans une région rurale ou avec un fort taux de chômage –un taux de
chômage plus important que la moyenne nationale– dit TEA) dans
une nouvelle entreprise. Il est important de noter que l’entreprise doit
être une entreprise commerciale qui offre des produits et/ou des ser-
vices, qui embauche des employé(e)s, qui produit des revenus plutôt

42
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

qu’un investissement «passif» qui consiste en l’achat de biens sans


autre activité. Si l’investisseur a acheté une entreprise qui a été créée
après 1990, elle se qualierait en tant que nouvelle entreprise, mais
elle devrait tout de même créer dix emplois additionnels.
- Apporter un avantage à l’économie américaine en offrant des pro-
duits ou des services aux marchés américains.
- Créer des emplois à temps plein (quarante heures par semaine) pour
au moins dix employés(e)s américain(e)s pour chaque postulant de
ce visa immigrant. Ceci inclut les citoyens américains, les résidents
permanents avec carte verte et d’autres individus autorisés à travailler
aux États-Unis. En revanche, ce nombre n’inclut pas l’investisseur et
les membres de sa famille. La création des dix emplois peut être ac-
complie dans une période de deux ans après le dépôt de la demande
auprès du service d’immigration. En revanche, s’ils ne sont pas encore
créés au moment de l’application pour un visa immigrant, l’investisseur
doit soumettre un plan prévisionnel (business plan) détaillé qui décrit
les postes qui seront requis et une justication de ces postes.
- Participer à la gestion quotidienne de la nouvelle entreprise, ou la
gérer par la formulation de politiques d’entreprise –par exemple, en
tant que mandataire social ou membre du conseil d’administration
de la société. En revanche, il n’est pas requis que l’investisseur ait le
contrôle et/ou des parts majoritaires de l’entreprise (ce qui est le cas
pour le visa d’investisseur non immigrantE-2).

Dans la catégorie de carte verte EB-5, l’investisseur obtient d’abord


une carte verte «conditionnelle» de deux ans. L’investissement doit
être maintenu en accord avec les conditions de qualication pendant
ces deux ans. Une pétition est alors soumise dans laquelle on doit
prouver que les dix emplois créés existent toujours et que l’investisse-
ment correspond encore à toutes les dispositions. Quand l’investisseur
a obtenu la carte verte permanente, il peut, s’il le désire, retirer son
investissement.

 Investissement dans un centre régional


Bien que les investisseurs EB-5 puissent créer leur propre entreprise
commerciale, près de 90 à 95% de tous les demandeurs de visaEB-5
investissent dans un projet de centre régional.

Faire attention tout de même: l’investisseur ne gère pas ses fonds


dans ce cas-là!

43
RÉUSSIR AUX USA

Un centre régional («CR») est une unité économique, publique ou pri-


vée, qui favorise la croissance économique, la productivité régionale,
la création d’emplois et l’augmentation des investissements nationaux
en capital.

Les centres régionaux sont désignés par l’USCIS. L’USCIS est auto-
risé à fermer un centre régional au cas où il ne favoriserait plus
la croissance économique aux États-Unis. En 2021, beaucoup de
centres ont été fermés et le programme a été momentanément sus-
pendu. Certains centres régionaux n’avaient pas de projets solides et
les investisseurs ont perdu leurs fonds, ce qui a fait chuter la réputa-
tion du programme. En effet, avant leur suspension en juin 2021, les
centres régionaux étaient à la fois l’optionEB-5 la plus populaire et la
plus grande source de fraude. Les centres régionaux permettent aux
candidatsEB-5 d’agir en tant qu’investisseurs plutôt qu’en tant qu’en-
trepreneurs, en investissant leur argent dans le centre, qui utilise cet
argent pour l’injecter dans des projets plus importants.

Si le projet échoue et fait faillite, voici les possibles conséquences:


- Du point de vue de l’immigration, l’investisseur est protégé tant que
l’exigence de création d’emplois est satisfaite.
- Si le projet a créé dix emplois à temps plein pour les travailleurs amé-
ricains, l’investisseur sera en mesure de supprimer les conditions
xées sur sa carte verte et d’obtenir le droit de vivre, de travailler,
d’étudier aux États-Unis à vie.
- D’un point de vue commercial, si le projet fait faillite, l’investisseur
ne sera pas en mesure de récupérer l’investissementEB-5. (Soit un
minimum de $600,00 –si l’on inclut les frais de dossiers).

Par ailleurs, il y a un arriéré de dossiers maintenant. Et le traitement


du dossier peut prendre jusqu’à sept ans. C’est pourquoi certains in-
vestisseurs commencent à entreprendre aux États-Unis par le biais du
visaE-2 investisseur avant de se diriger vers le visa EB-5.

Quelques exemples de projets EB-5:


- Les tours Trump.
- Des hôtels Hilton.
- Des maisons de retraite…

44
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Bien garder en tête que c’est un visa risqué, réservé aux immigrants
riches et soucieux des affaires qui cherchent à établir leur résidence
permanente aux États-Unis. Les entrepreneurs s’en tireront bien avec
le programme régulier, tandis que ceux qui souhaitent une approche
plus passive peuvent simplement investir leur argent dans un centre
régional. Les retours sur investissement des centres régionaux sont
généralement extrêmement faibles puisque le programme interdit le
retour des fonds avant que l’approbation complète nale et la suppres-
sion de la condition ne soient traitées.

Il s’agit actuellement d’un processus qui peut être très long pouvant
aller jusqu’à sept ans comme indiqué plus haut, et il peut arriver que le
montant total de l’investissement principal soit perdu pendant le trai-
tement de la demande. Le programme d’investisseursEB-5 n’est plus
ce qu’il était lors de son ouverture en 1990 et les investisseurs doivent
examiner toutes les options disponibles avant d’engager leur temps et
leurs fonds dans ce programme.

Une autre façon de venir travailler aux États-Unis est d’obtenir un visa
de travail de typeL-1 et de venir gérer la liale aux États-Unis.

Les visas de travail


Le visaL-1 (versus le visaE-2)
Ce type de visa est un sésame pour l’obtention de la carte verte. Néan-
moins, il est difcile à obtenir et surtout, il n’est souvent pas renouvelé
après la première année. Il est réservé aux salariés cadres managers
de multinationales et nécessite que les conditions ci-dessous soient
réunies.
- Être dirigeant (executive en anglais), «manager» ou «personne
ayant des connaissances spécialisées»: selon la dénition don-
née par la réglementation américaine sur l’immigration, un bon
exemple serait un ingénieur qui a également des fonctions exécu-
tives dans son entreprise d’origine (a plusieurs personnes sous sa
responsabilité).
- Avoir travaillé pour la maison mère en dehors des États-Unis pen-
dant au moins un an dans les trois dernières années qui précèdent
le séjour du manager aux USA dans l’une des fonctions indiquées
ci-dessus.

45
RÉUSSIR AUX USA

- Être transféré dans une entreprise américaine filiale ou succur-


sale de celle-ci. Le titulaire d’un visaL-1, l’employé peut être rému-
néré par l’entreprise américaine. De nombreux justicatifs sont de-
mandés par les services de l’immigration pour l’obtention de ce visa.

En revanche, bien que ce visa soit destiné à transférer un manager


d’une multinationale pour démarrer en l’occurrence la société afliée
aux États-Unis, il n’est pas forcément la solution qui sera recomman-
dée notamment par l’avocat d’immigration. En effet:

Le visaL-1 sera délivré pour un an au cours duquel le demandeur (l’en-


treprise maison mère en France) devra non seulement établir et lancer
la société, mais aussi et surtout créer des emplois.

Le visaL-1 est de plus en plus difcile à obtenir et surtout à renouveler.


Les services d’immigration (USCIS) ont tendance à refuser le L-1, à
moins que la société concernée soit une très grosse PME, avec des
milliers d’employé(e)s dans le monde.

Pour une petite entreprise, le visa le plus souvent recommandé sera


alors le visaE-2 d’investisseur qui permettra à l’investisseur principal
d’obtenir un visa dont la durée vient de repasser à quarante-huit mois
et renouvelable à son expiration tant que l’entreprise continue de fonc-
tionner avec des bilans positifs. Si par la suite, il y a plusieurs niveaux
d’employé(e)s en France et aux États-Unis, il est alors possible de faire
une demande de résidence permanente («carte verte»).

À NOTER
Le visaE-2 ne «convertit» pas à la carte verte sauf dans deux cas :
- Le cas du lancement d’une filiale avec un visaE-2 investisseur:
 si la société en France ou dans votre pays d’origine (Canada,
Suisse…) est toujours en activité;
 la société aux États-Unis a été en activité pendant au moins un an;
 la société aux États-Unis a plusieurs niveaux d’employé(e)s (plu-
sieurs managers et autres employé(e)s);
 le manager envoyé aux États-Unis pour lancer la filiale avait déjà en
France plusieurs employé(e)s sous sa direction.

46
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

- La transformation du visaE-2 investisseur en visaEB-5, néces-


site que les conditions ci-dessous soient réunies au moment de
la demande de résidence permanente:
 si l’investisseur a investi $1million;
 et s’il peut démontrer qu’il va créer au moins dix emplois dans les
deux ans;
 il peut s’agir de $500,000 au lieu d’$1million si la société est située
dans des zones rurales en dévitalisation ou dans lesquelles le taux
de chômage est plus élevé que la moyenne nationale.

Il y a une proposition de loi qui permettrait par la suite de convertir


le visa E-2 en carte verte, mais cette loi n’est pas encore passée et
chaque année, un projet de loi est représenté.

À retenir !
Les avantages du visaE-2 par rapport au visaL-1:
- Le visaE-2 est plus facile à obtenir et il est donné pour une du-
rée de quarante-huit mois, et renouvelable ad vitam aeternam,
tant que l’entreprise fonctionne.
- La création d’emplois n’est pas aussi critique: pour le visaL-1,
c’est non seulement indispensable mais très difcile à réaliser
en si peu de temps (moins d’un an); pour le visaE-2, il sufra
d’une ou deux personne(s) pour commencer; tout dépend de
la nature de l’entreprise.
- Avec le visa E-2, il est possible de faire venir une personne
supplémentaire en tant qu’employé nécessaire au développe-
ment de l’entreprise mais dans la mesure où il dispose des
qualications adéquates.

Les conditions requises pour le visaE-2 –de manière succincte–


consistent à démontrer:
- Que la société américaine est possédée majoritairement par des
ressortissants français. Il n’est pas recommandé d’avoir des par-
tenaires américains et il peut être préférable que la société soit une
liale de la société française pour maintenir l’option de convertir à
la carte verte si l’investisseur a sufsamment d’employé(e)s.

47
RÉUSSIR AUX USA

- Que l’investisseur a investi le capital nécessaire pour le dé-


marrage de l’entreprise : le capital peut être nancier, mais
cela peut être aussi de l’équipement transféré de France ou du
pays d’origine dans la mesure où l’équipement est au moins
en transit vers les États-Unis. Il n’y a pas de montant mini-
mum. En revanche, plus le montant est moindre, plus l’of-
ficier consulaire risque de conclure que l’entreprise sera
marginale (ne générera pas assez de revenus sufsants pour
soutenir l’investisseur principal et sa famille mais surtout des
employé(e)s américain(e)s supplémentaires).
- Que la société est prête à démarrer les opérations (ouvrir ses
portes).
- Qu’elle génère un revenu personnel supérieur au revenu moyen
américain. Cela est démontré par un business plan sur cinq
ans qu’il est fortement recommandé de faire faire par des
professionnels.

Les visas de type «H»


Ces visas ouvrent la possibilité d’obtenir la carte verte. Ils sont limi-
tés par des quotas. Ce ne sont pas des visas investisseurs, mais ils
peuvent être utiles pour des entreprises françaises implantées aux
États-Unis depuis longtemps qui ont besoin d’une main-d’œuvre
qualifiée bilingue.

Nous nous intéresserons plus particulièrement au visaH-1B: sésame


pour la carte verte, mais très difcile à obtenir. (Bien souvent, la majo-
rité des visas sont remis à des ingénieurs embauchés par des entre-
prises comme Google, Meta…)

C’est l’un des visas les plus utilisés et des plus intéressants. Il peut
déboucher sur une carte verte sans quitter le territoire. Vous pouvez
aussi voyager sans problème, même quand vous avez demandé la
carte verte et vous pouvez aussi changer d’employeur à condition
que le nouvel employeur fasse une demande de transfert de visa.
Pour ces raisons, c’est le plus convoité des visas de travail. C’est le
visa des employé(e)s qualié(e)s (par des études ou par une expérience
professionnelle reconnue).

48
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Mais ce visa est très coûteux et demande également de la part de l’em-


ployeur beaucoup de coopération. Pour ces raisons, les entreprises qui
acceptent de parrainer un étranger sont de plus en plus rares. Il faut
aussi ajouter que l’USCIS (United States Citizenship and Immigration
Services, responsable de l’immigration) étudie scrupuleusement les
dossiers et envoie des demandes de documentation supplémentaire
(«Request for Evidence») plus fréquemment. Le pourcentage de refus
a augmenté ces derniers temps. Il faut donc être très prudent et être
sûr que toutes les conditions sont réunies pour obtenir le visaH-1B. La
présentation du dossier doit être faite par un avocat spécialisé en droit
de l’immigration.

- Quelles sont les conditions pour obtenir le H-1B?


Le poste proposé doit être une «specialty occupation».

Qu’est-ce qu’une «specialty occupation»?


C’est une occupation qui requiert l’équivalent du « bachelor’s de-
gree» (diplôme obtenu en n de «College», soit quatre ans d’études
supérieures, ce qui représente un niveau licence au minimum, car le
niveau baccalauréat est crédité comme une année de «collège»).

À défaut, il faut prouver que le diplôme de «bachelor’s degree » est


normal dans l’industrie où le salarié va travailler et/ou le travail est
si complexe qu’il peut être assumé seulement par une personne di-
plômée (Bachelor’s degree toujours) et/ou l’employeur requiert ce ni-
veau d’études. Le diplôme, ou son équivalent, doit être dans le même
domaine que le travail offert.

À titre d’exemples: pour être ingénieur, il faut un diplôme d’ingénieur,


pour être mathématicien, un diplôme en mathématiques,etc. Comme
exemples de professions qui seraient considérées comme «specialty
occupations», il y a: ingénieur, chimiste, informaticien, professeur du
secondaire ou à l’université, expert-comptable, avocat international…

À NOTER
L’USCIS conteste de plus en plus souvent une demande de statut
H-1B sur la base de ce critère, indiquant que le poste offert n’est pas
une «specialty occupation».

49
RÉUSSIR AUX USA

- L’employé – « Beneficiary » – doit être qualifié pour le poste


proposé.
Le visaH-1B est le visa de travail pour les professionnels. En tout état
de cause, une «foreign credential evaluation», c’est-à-dire l’évaluation
du diplôme obtenu en France, devra être déposée avec la requête. Non
seulement le diplôme lui-même sera requis, mais également les relevés
de notes indiquant les matières enseignées.

Le baccalauréat français est en général crédité comme une année


de «collège», mais pas toujours. Si vous êtes peu diplômé, l’USCIS
comptera trois années d’expérience professionnelle comme une année
d’études à condition que l’expérience soit progressive et en relation
avec la spécialité du travail offert. Mais il faut une spécialité rare et
qui nécessite une véritable expertise. Encore une fois, une évaluation
devra être faite par une entreprise spécialisée qui prendra en considé-
ration les années d’expérience.

Ne pas oublier que l’employeur doit prouver qu’il ne peut pas trouver
d’employé américain pour le poste.

- L’employeur dit « petitioner » doit être une société établie, qui


offre un emploi légitime et qui doit avoir la capacité de payer le
salaire offert.
Si l’entreprise est une « start-up », l’ofcier de l’immigration chargé
du dossier sera très pointilleux et demandera beaucoup de détails sur
l’entreprise pour s’assurer que ce n’est pas une fraude et que la société
n’est pas en fait indirectement contrôlée par la personne sollicitant le
visa. Plus l’entreprise est importante (chiffre d’affaires et nombre de
salariés) et ancienne, plus vous avez de chances d’obtenir un visa.

À NOTER
Si l’entreprise a un chiffre d’affaires faible, voire présente un déficit,
le dossier peut être accepté si le chef d’entreprise produit sa propre
déclaration de revenus démontrant des revenus importants et se porte
personnellement garant.

L’ofcier de l’immigration sera également très méant et soupçonnera


une fraude si l’entreprise est trop petite pour embaucher un employé
pour le poste proposé. Ce qui, il y a quelques années, était acceptable,
ne l’est plus aujourd’hui: une entreprise qui a cinq salariés et un chiffre

50
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

d’affaires modeste se verra refuser une demande de visa H-1B pour


un poste d’expert-comptable bilingue par exemple. L’immigration dira
que le poste n’est pas légitime et que l’entreprise peut parfaitement
sous-traiter sa comptabilité à une autre société et que la demande de
visaH-1B n’est par conséquent pas justiée.

- L’employeur doit payer un salaire supérieur au « prevailing


wage».
Le «prevailing wage» –salaire de référence– est considéré comme le
salaire qui serait offert à un Américain pour le même emploi. Il y a des
barèmes de salaire pour chaque occupation et en fonction du lieu de
travail. En réalité, il s’avère que ces barèmes sont très élevés et dé-
passent largement le salaire moyen. La «labor condition application»
doit maintenant être remplie sur le site du « Departement of Labor »
dénommé «iCert portal» et l’employeur s’engage à payer le salaire.

Si un contrôle est effectué par le Department of Labor –Département du


travail– et qu’il s’avère que le salaire n’a pas été versé comme promis,
l’entreprise s’expose à payer une amende et à être retirée de la liste
des entreprises capables de parrainer un salarié pour un visaH-1B.

- Quelle est la procédure?


Le Gouvernement américain impose un quota : il y a un quota an-
nuel de 65 000 visas (sauf de 2001 à 2003 où le quota est passé à
195000visas). Il y a aussi un quota de 20000visas supplémentaires si
vous avez fait vos études aux USA et si vous avez obtenu un diplôme
de Master (maîtrise). Les quotas sont en général atteints dès le pre-
mier jour de l’ouverture de la demande (le 1 er avril). C’est pourquoi il
est recommandé de présenter sa demande le plus tôt possible à partir
du 1 eravril pour espérer que le dossier soit accepté et de pouvoir com-
mencer à travailler le 1 eroctobre, qui est le début de l’année scale.

Les salarié(e)s d’institutions d’enseignement supérieur (higher educa-


tional institutions), d’organisations de recherche sans but lucratif ou de
recherche gouvernementale sont exemptés des quotas.

- Le H-1B est limité à six ans, sauf exception.


Le H-1B est octroyé pour une période de trois ans, renouvelable
jusqu’à six ans de séjour au total. Il y a une possibilité d’extension

51
RÉUSSIR AUX USA

du statut H-1B lorsqu’une procédure de demande de visa permanent


(carte verte) est en cours.

- Votre famille a un statut H-4.


Votre conjoint et vos enfants de moins de 21 ans sont considérés
comme dépendants et devront déposer une demande de visa H-4.
L’époux(se) détenteur(trice) du visaH-4 doit faire une demande de per-
mis de travail pour pouvoir travailler.

- Que se passe-t-il si votre employeur vous licencie?


Si votre employeur vous licencie, vous avez dix jours de grâce pour
quitter le territoire ou bien trouver un autre employeur qui dépose une
demande pour un transfert de H-1B.

- Enfin, le visaH-1B vous permet d’avoir une «Dual intent» –in-


tention double.
Cela veut dire que si vous êtes titulaire d’un visa H-1B, vous pouvez
demander le visa permanent en même temps tout en continuant à
utiliser votre visa de travail pour entrer aux États-Unis et en sortir libre-
ment –pendant que votre demande de carte verte suit son cours. C’est
un des grands intérêts de ce visa. Normalement, si vous demandez par
exemple un visa E-1, vous devez spécier que vous avez l’intention
de retourner dans votre pays lorsque le commerce s’arrêtera entre les
deux pays.

- Quel est le coût d’un visaH-1B?


C’est le visa le plus onéreux et le prix continue à augmenter régulière-
ment. Les «ling fees», c’est-à-dire ce qui est versé à l’USCIS, varient
en fonction de la taille de l’entreprise qui vous parraine. En plus de
ces frais directement payés aux services d’immigration, il vous faudra
payer les frais d’avocats qui varient de $4,000 jusqu’à parfois $10,000.

Nous étudierons maintenant une dernière possibilité d’obtenir le visa


permanent, quel que soit votre statut actuel et peu importe où vous
résidez.

52
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Le visa permanent ou « carte verte »


Je fais ici surtout référence à la loterie qui permet en effet d’obtenir la
fameuse «carte verte»… si vous gagnez! Faire attention que le pro-
cessus soit entièrement gratuit et donc il est inutile, voire déconseillé
de payer une organisation pour jouer à cette loterie. En effet, le
Département d’État encourage fortement les demandeurs à remplir la
demande sans l’aide des «consultants de visa», «agents de visa», ou
d’autres personnes qui proposent de soumettre une demande au nom
des demandeurs. Dans de nombreux cas, ces «agents» substituent
leur adresse à l’adresse du demandeur et ainsi, reçoivent la notication
de sélection à la place du vrai demandeur et demandent de l’argent
pour ce service et ces notications peuvent être perdues. De surcroît,
vous pouvez parfaitement participer vous-même. Il suft de remplir un
formulaire en ligne et d’ajuster votre photo au format demandé.

Le visa permanent, comme déjà expliqué, est le visa le plus difcile à


acquérir, car il peut vous permettre d’obtenir la citoyenneté américaine.
Vous pouvez obtenir « la carte verte » par rapprochement familial, à
la suite de votre mariage (mais les contrôles sont stricts), à la suite
de l’obtention d’un visa EB-5, à la suite de l’obtention d’un visa E-2
(comme vu au-dessus), avec l’obtention d’un visa de type H ou L (visas
de travail), mais également à la loterie.

La procédure sur le site internet du Département d’État (http://www.


dvlottery.state.gov/) pour le programme Diversity Visa (DV-20XX) est
ouverte chaque année de début octobre à fin novembre: ne manquez
pas ces dates! Le formulaire d’inscription ne sera disponible que sur
cette période et cette période seulement. Les inscriptions ne seront
pas acceptées par le service postal des États-Unis.

Cette procédure est à ce stade totalement gratuite et le site ci-dessus


est le seul site valide.

En effet, le programme de visa « Diversity Immigrant », adopté par le


Congrès, est géré et mis en œuvre tous les ans par le Département
d’État. Le programme annuel de DV permet la délivrance de visas de
résident permanent aux personnes satisfaisant à certaines conditions
d’admissibilité simples mais strictes. Les candidats sont initialement
sélectionnés par tirage au sort au moyen d’une loterie électronique.
Ces visas seront toutefois répartis entre six régions géographiques; un

53
RÉUSSIR AUX USA

nombre plus élevé de visas est destiné à celles dont le taux d’immigra-
tion est faible, tandis que les ressortissants des pays ayant envoyé plus
de 50000 émigrants aux États-Unis au cours des cinq dernières an-
nées n’en reçoivent aucun. Dans chacune de ces régions, aucun pays
ne peut recevoir, par an, plus de 7% des visas Diversité disponibles.

En dessous, nous reprenons les conditions énumérées par le Dé-


partement d’État américain vous permettant de participer, je le redis,
gratuitement, à ce stade à la «loterie pour la carte verte».

- Conditions relatives à la naissance


Le candidat doit être né dans l’un des pays énumérés sur le site et qui
peuvent participer. Ainsi, si une personne est née dans un pays qui ne
gure pas sur la liste, elle peut se prévaloir du pays de nationalité de
son conjoint et le conjoint peut jouer pour toute la famille.

Deuxièmement, le candidat peut se prévaloir du pays de naissance de


l’un de ses parents s’il est né dans un autre pays et n’a pas été reconnu
dans le pays de nationalité de ses parents.

- Conditions liées à l’éducation ou formation minimum nécessaires


 Un candidat doit avoir, SOIT une éducation secondaire ou son
équivalent, dénie aux États-Unis comme étant douze ans d’en-
seignement primaire et secondaire.
 SOIT deux ans d’expérience professionnelle obtenue au cours des
cinq dernières années, dans une profession requérant au moins
deux ans de formation ou d’expérience.

- Comment participer?
Seuls les formulaires électroniques de demande de visa DV remplis
en ligne sur le site www.dvlottery.state.gov pendant la période d’ins-
cription entre 16 h 00 temps universel (GMT) débutant en général le
premier ou deuxième jour du mois d’octobre et se nissant à 17h00
temps universel (GMT) le dernier jour de novembre seront acceptés par
le Département d’État.

Important : il faut veiller à ne présenter qu’une SEULE demande par


candidat. Néanmoins, chaque personne dans le couple peut participer.
Les parents couvrent chacun les enfants de moins de 21 ans par la
demande.

54
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Un écran de confirmation comportant le nom du candidat et un


numéro de confirmation unique s’affichera lorsque la demande
aura été dûment enregistrée. Le demandeur doit l’imprimer pour son
dossier personnel.

Depuis janvier 2020, le demandeur pourra vérier le statut de sa de-


mande en allant sur le site internet du gouvernement américain et en y
saisissant son numéro de conrmation.

Les demandes sur papier ne seront pas acceptées. Il est très important
de joindre toutes les photographies requises. La demande sera reje-
tée si toutes les photos requises ne sont pas jointes électroniquement
avec le formulaire électronique de demande de visa DV. Il faut une
photographie pour chaque membre de la famille. Les photographies
doivent être récentes (moins d’un mois) et conformes au format de-
mandé sur le site du gouvernement. Utiliser le logiciel sur le site pour
valider chaque photographie soumise.

Remplir scrupuleusement les informations demandées sur le formulaire


qui incluent le nom de famille, prénom de chaque membre de la famille,
date et pays de naissance, sexe, adresse, e-mail, niveau d’études,
statut célibataire ou marié, nombre d’enfants avec leurs informations
complètes, et ajouter la photo de chaque candidat.

Le tirage se fait par ordinateur et les candidats sélectionnés sont avertis


en général au mois de juillet de l’année suivante par courrier en prove-
nance du Centre Consulaire du Kentucky (Kentucky Consular Center).
Ce courrier explique les démarches qu’il convient de faire pour naliser
l’obtention du visa permanent. Il faudra prévoir une visite chez le mé-
decin indiqué par le consulat, remplir un dossier. Vous aurez ensuite
un rendez-vous au consulat au cours duquel vous paierez également
les frais de traitement de votre dossier par les services d’immigration
américains.

Une fois votre visa obtenu, vous aurez six mois pour le valider déni-
tivement en venant aux États-Unis. Il existe d’autres visas de travail
notamment et des visas étudiants que nous n’étudierons pas dans ce
guide qui s’adresse plutôt aux entrepreneurs qui souhaitent s’implanter
aux États-Unis. Nous avons tout de même indiqué la possibilité de la
loterie, car des personnes venues en visa E-2 ont par la suite joué et
obtenu leur carte verte par le biais de cette loterie. Ainsi, si vous êtes

55
RÉUSSIR AUX USA

déjà présent aux États-Unis et possesseur d’un autre visa, par exemple
E-2, comme cela a été le cas de quatre de mes clients, vous devrez
faire ce que l’on appelle un «adjustement of status» de votre visa vers
le visa permanent.

Par ailleurs, certains couples obtiennent le visa par la loterie et de-


viennent ensuite entrepreneurs aux États-Unis.

Une fois votre projet déni comme indiqué dans la première partie de
ce chapitre, et que vous avez tous les éléments pour naliser l’obten-
tion de votre visa ou êtes déjà possesseur de votre visa, il faut mettre
en place votre projet.

Nous allons donc étudier les différentes étapes cruciales et nécessaires


à une implantation réussie aux États-Unis.

Protéger ma propriété intellectuelle


Protéger sa marque et ses droits de propriété intellectuelle
Protéger sa marque n’est pas toujours un réexe habituel chez les en-
trepreneurs français qui viennent s’implanter aux États-Unis. ls com-
mencent à vendre sous une marque, mais reçoivent une lettre d’avocat
les informant que cette marque est déjà enregistrée. Non seulement ils
ne peuvent plus l’utiliser mais doivent payer une somme pour réparer
le préjudice subi. Cela entraîne également des coûts marketing sup-
plémentaires. À ces coûts s’ajoutent les frais d’avocats qui peuvent
être prohibitifs, pouvant rapidement aller jusqu’à $100 000, d’où la
nécessité absolue de s’assurer que votre marque n’est pas utilisée
aux États-Unis et également de prendre une assurance qui permettra
dans certains cas de payer les frais d’avocats, ce dont nous parlerons
un peu plus loin.

Donc, TRÈS IMPORTANT: si vous avez l’intention de vendre des mar-


chandises ou des services aux ÉtatsUnis sous une marque particulière
ou sous un nom, enseigne, ou slogan promotionnel, vous devrez vé-
rier auprès de votre avocat(e) américain(e), –il existe également des
services en ligne comme LegalZoom qui peuvent vous assister dans
cette démarche d’enregistrement– avant le début de vos activités,
que l’utilisation de cette marque, ce nom, cette enseigne, ou ce slo-
gan n’est pas susceptible de porter atteinte à une marque existante.
Une fois cette vérication effectuée, vous pouvez envisager de faire

56
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

une demande d’enregistrement de votre marque aux États-Unis. Une


telle demande de protection peut être envisagée dans tous les pays
de l’hémisphère occidental dans lesquels vous souhaiteriez lancer vos
produits ou services (par ex. au Canada, au Mexique).

À NOTER
Si vous utilisez déjà votre marque en France et qu’elle y a été enregistrée,
vous pouvez étendre sa protection aux États-Unis à partir de la France.
Votre avocat(e) devra effectuer préalablement une recherche d’antériorité.

En ce qui concerne les autres formes de propriété intellectuelle, telles


que les brevets, droits d’auteur et dessins, les mêmes démarches de-
vront être envisagées. Les procédures de demande de protection dif-
fèrent pour chaque type de propriété intellectuelle, et les droits confé-
rés sont différents.

Licencier (louer) votre propriété intellectuelle


En termes simples, cela signie que vous allez «louer» votre marque
ou votre droit de propriété industrielle à la liale que vous allez créer aux
États-Unis. Je vous recommande fortement de faire appel à un avocat
franco-américain dans cette démarche. Cette licence peut s’appliquer
à des brevets, des marques, les noms de domaine, les droits d’auteur
(incluant les logiciels), les secrets de fabrication et de commerce, et le
savoir-faire.

Dans la plupart des cas, on accorde une licence pour une durée dé-
terminée. D’autres fois, la durée est indéterminée, mais le concédant
ou les deux parties peuvent mettre un terme à la licence avec ou sans
motifs. En contrepartie des droits accordés par la licence, le licencié
s’engage à payer des redevances (sorte de loyer).

Il est possible également de licencier ces droits à une société améri-


caine. Dans ce cas, il est nécessaire de vous faire accompagner par
un avocat franco-américain. Nous avons eu le cas d’un client qui a
loué son logiciel à Microsoft. Un tel contrat de licence peut prendre
plusieurs mois et représenter des centaines de pages. À défaut de faire
appel à un avocat expérimenté en la matière et de préférence fran-
co-américain, les conséquences de la conclusion d’un mauvais contrat
peuvent être:
- La mise en danger de vos droits de propriété intellectuelle.

57
RÉUSSIR AUX USA

- Le risque d’un procès.


- Des dépenses inutiles.

Les accords de licence préparés pour le marché américain sont plutôt


détaillés, compliqués, assez longs et pas toujours faciles à négocier.
Un accord mal négocié peut mettre par exemple en danger l’usage de
votre brevet aux États-Unis et engendrer en outre un procès avec des
coûts très importants. Le droit applicable sera le droit fédéral américain
qui est bien différent du droit français et votre avocat peut négocier
une clause d’attribution de compétence à un tribunal français. Il y aura
de nombreux points à valider, d’où encore l’importance de vous faire
accompagner.

Un autre élément à négocier concerne les redevances à payer pour


l’utilisation de la marque, brevet, droit de propriété intellectuelle. De
même, il est possible de protéger et licencier votre savoir-faire et se-
crets de fabrication et avec paiement de redevances. Les tribunaux
américains accordent une grande protection aux « trade secrets» et
à toutes les informations de nature condentielle. En cas de violation,
les tribunaux ordonneront d’arrêter les comportements de contrefaçon.
Les règles de l’association américaine d’arbitrage permettent égale-
ment aux arbitres de rendre des sentences intérimaires ou dénitives
de ce genre.

Une fois que vos droits de propriété intellectuelle sont protégés, il faut
dans le même temps choisir le type de société que vous allez mettre
en place.

Quel type de société ?


Le bureau de représentation, succursale
Je ne m’étendrai pas sur ce mode d’implantation qui est risqué. En
effet, la succursale présente l’inconvénient majeur de ne pas avoir de
personnalité juridique propre, et en conséquence de ne pas isoler la
responsabilité de la société mère qui, en cas de difcultés, reste ainsi
totalement exposée, tant sur les biens qui appartiennent à la succur-
sale que sur ses propres actifs.

Par ailleurs, du point de vue scal, un bureau de représentation ou suc-


cursale peut être considéré comme un établissement stable par l’admi-
nistration scale américaine en tant qu’entité qui génère des prots, et

58
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

être soumis à des obligations de déclarations similaires à celles d’une


société établie aux États-Unis.

Si vous projetez d’implanter une liale, pour toutes ces raisons, il faut
préférer la création d’une société aux États-Unis. La société mère fran-
çaise peut être associée ou actionnaire à 100% et il est conseillé de
demander à un expert-comptable franco-américain quelle est la meil-
leure stratégie.

Si vous lancez une start-up ou rachetez une entreprise ou une fran-


chise, il vous faudra également enregistrer une société localement.

Le cas du Delaware
Le Delaware est la juridiction de prédilection pour les sociétés cotées
aux États-Unis. Plus de la moitié de ces sociétés (dont 64% des so-
ciétés listées dans Fortune 500) sont enregistrées dans le Delaware. Le
Delaware peut également être intéressant si vous savez que vous allez
offrir vos services ou produits sur tout le territoire américain et risquez
d’avoir des employé(e)s sur l’ensemble du territoire.

Le Delaware est connu pour être un État protecteur des sociétés, ce


qui est à considérer en cas de poursuites judiciaires. Ainsi, le Delaware
est reconnu pour être l’État américain qui donne aux actionnaires plus
de droits et de flexibilité et dont les tribunaux font valoir les droits des
actionnaires en justice.

Au niveau scal, il peut être avantageux pour une liale d’être enregistrée
dans le Delaware pour deux principales raisons:
- Les revenus non américains des sociétés liées d’outre-mer ne sont
normalement imposés qu’au moment de leur rapatriement.
- Les sociétés unipersonnelles constituées dans un autre État sont
considérées comme des « personnes morales transparentes », ce
qui permet aux membres non américains des LLCs, c’est-à-dire
«Limited Liability Company» –équivalent de la SARL de famille en
France– d’éviter la taxation sur des revenus non américains.

Néanmoins, il est bien souvent préférable d’enregistrer votre so-


ciété dans l’État dans lequel vous allez vous implanter et avoir
vos employé(e)s, ceci pour éviter une double taxation, dans le De-
laware et dans l’État où vous exercerez réellement votre activité.

59
RÉUSSIR AUX USA

Donc avant de prendre toute décision en la matière, en discuter avec


votre expert-comptable franco-américain.

Les deux types de sociétés les plus utilisées : la C-Corp. et la LLC


Je ne vous parlerai que de ces deux types de sociétés les plus utilisées
par les entrepreneurs français pour s’implanter aux États-Unis: la cor-
poration et la LLC.

La corporation, ou Inc.
La corporation est l’équivalent de la société anonyme (SA) en France.
Outre le fait qu’elle est relativement facile à constituer, elle permet de
surcroît de limiter la responsabilité de ses actionnaires au montant de
leur apport. (Donc en cas de faillite, vous ne perdrez rien de plus que
le montant des sommes ou des apports en nature que vous aurez ap-
portés à la société.)

De plus, enregistrer une corporation aux États-Unis permet d’isoler la


responsabilité de la société mère au titre des activités que mène sa
liale aux États-Unis.

Les corporations (C-Corp.) peuvent avoir des actionnaires, des per-


sonnes individuelles ou des sociétés. Il est également possible comme
pour les SA en France d’avoir différentes classes d’actions, avec droit
de vente ou dividende prioritaire. (En cas d’action à dividende priori-
taire, vous n’avez pas le droit de voter mais recevez les dividendes en
priorité sur le résultat distribué par la société, souvent supérieur à celui
perçu par les actions ordinaires ou avec droit de vote.)

Comme dans les SA, le transfert des titres se fait simplement.

Ce type de société sera souvent utilisé dans le cas d’implantation


d’une liale par une grosse PME, Fortune 500 ou si les actionnaires
souhaitent faire rentrer d’autres personnes dans le capital rapidement
et lever des fonds.

Contrairement à la LLC, la gestion est plus lourde. Il vous faudra un


«Board of Directors», «ofcers», CEO… Comme pour la LLC, il n’y
a pas de capital minimum. Contrairement à la France, ce n’est pas le
capital de la société qui va donner conance.

60
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

La société est régie par des « By-Laws » qui sont les statuts de la
société. Ils déterminent les règles de fonctionnement de la société et
doivent être préparés par votre avocat d’affaires franco-américain.

La gestion de la corporation est plus lourde que la LLC.

Selon le droit en vigueur dans l’État concerné, les premiers


administrateurs (Initial Directors), et les actionnaires tiennent leurs pre-
mières assemblées et procèdent ainsi aux démarches suivantes:
- Adoption des By-Laws.
- Adoption des documents constitutifs et ratication des démarches
effectuées par le(s) fondateur(s).
- Nomination des dirigeants (Officers).
- Fixation de la date de la n de l’exercice scal.
- Approbation des offres de souscription de la part des actionnaires.
- Autorisation d’ouverture de comptes bancaires.
- Limitation des pouvoirs des dirigeants.

La LLC: structure la plus utilisée par les entrepreneurs ou TPE


Comme la corporation, et comme indiqué un peu plus haut, la LLC
est une «Limited Liability Company », ce qui veut dire une société à
responsabilité limitée. Son équivalent en France serait la SARL ou la
SAS. Donc les associés sont responsables au montant de leurs ap-
ports respectifs.

À moins que vous n’optiez pour le statut scal de la C-Corp., la so-


ciété sera transparente scalement et vous éviterez donc la double
imposition.

Les associés peuvent être des personnes physiques ou des personnes


morales (sociétés).

C’est la structure conseillée (surtout pour un entrepreneur individuel ou


TPE) lorsque vous venez vous implanter aux USA, tant elle est simple
à mettre en place et à gérer.

Son organisation est gérée par « l’operating agreement », équivalent


des statuts d’une SARL, qui gère les rapports des associés, la rémuné-
ration du manager, la distribution des résultats…

61
RÉUSSIR AUX USA

Certains États, dont celui de New York, prévoient qu’à défaut de


stipulation contraire des statuts, la gestion de la société est confiée
à l’ensemble des associés. Selon la plupart des législations qui ont
adopté la LLC, les membres d’une LLC peuvent être managers de la
société, SANS pour autant perdre le bénéce de la responsabilité li-
mitée. Les dirigeants (Managers) de la LLC ont un devoir de diligence
(Duty of Care) et un devoir de loyauté vis-à-vis de la société (Duty of
Loyalty). Tout manquement à ces devoirs peut, en revanche, engager
leur responsabilité personnelle.

La S-Corp.
À noter que la LLC peut décider d’être taxée comme une S-Corp. Cela
n’est réservé que pour les résidents scaux américains et citoyens
américains, ou détenteurs de la «carte verte». Donc, vous ne pourrez
pas le faire lorsque vous démarrerez la société, sauf si vous avez ob-
tenu le visa permanent qui vous donne le statut de résident scal. Par
ailleurs, une S-Corp. ne peut pas avoir plus de cent associés.

Les avantages de passer en S-Corp. sont les suivants pour une LLC:
- Les actions de la S-Corp. sont librement transférables.
- Les parts de LLC ne sont en général pas librement transfé-
rables–l’approbation des autres membres est souvent requise.
- Un avantage important est qu’il est possible de percevoir un sa-
laire et de taxer ce salaire qui a un taux inférieur à la taxation du re-
venu que vous percevez directement de la LLC. Les taxes FICA sont
retenues et payées sur ce montant. Ce salaire devient une charge
pour l’entreprise.

Le moment venu, lorsque vous aurez la résidence scale, en parler


avec votre expert-comptable.

Les démarches pour enregistrer et démarrer votre société


sur les plans juridiques et fiscaux
Une fois que vous avez déterminé la structure la plus adéquate en fonc-
tion de votre projet, les démarches sont les suivantes, qu’il s’agisse
d’une C-Corp. ou d’une LLC.

62
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Étapes pour enregistrer et démarrer votre société


- Le «Resident Agent»
Si vous ne connaissez personne dans l’État dans lequel vous souhaitez
vous enregistrer (avocat, expert-comptable ou ami avec une adresse
physique et non pas une boîte postale) qui peut vous servir de «Re-
sident Agent», vous devrez payer les services d’un «Resident Agent»,
jusqu’à ce que vous puissiez devenir « Resident Agent» après avoir
obtenu votre visa et avoir obtenu une adresse physique dans l’État
où la société est enregistrée. Le « Resident Agent » est obligatoire.
Il sera chargé de recevoir toute correspondance légale et d’État pour
votre entreprise, telle que des citations à comparaître ou des avis de
renouvellement.

Lors de l’enregistrement de votre société, vous êtes tenu de mention-


ner le nom et l’adresse de ce «Resident Agent» et avoir un courrier qui
conrme que celui-ci accepte cette mission.

- La mise en place de l’operating agreement s’il s’agit d’une LLC


ou des By-Laws pour la C-Corp.
Eu égard à l’importance de ce document qui gère les rapports entre les
associés ou actionnaires, qui régit également les fonctions du Manager
ou des membres du Board, qui régit les distributions de revenus ou de
dividendes, il est important de faire appel à un avocat spécialisé en
droit des sociétés, présent dans l’État dans lequel vous souhaitez
vous implanter, car cela relève du droit étatique.

- Obtenir votre EIN ou Federal Tax identification Number


C’est le numéro qui identifie votre société tout au long de sa du-
rée et qui vous sera demandé tout le temps en particulier pour ouvrir
un compte bancaire, embaucher des salarié(e)s, prendre à bail des
locaux…

Pour l’obtenir, il faudra remplir le formulaire Form SS-4 6. Comme vous


n’avez pas de numéro de sécurité sociale, la procédure peut prendre en
ce moment (en 2023) jusqu’à trois mois. Je vous conseille, néanmoins,
de passer par votre expert-comptable pour naliser la demande.

6. https://www.irs.gov/pub/irs-pdf/fss4.pdf

63
RÉUSSIR AUX USA

- Obtenir un Dba (doing business as) ou Fbn (Fictious Business


Name)
Il s’agit en fait d’un nom commercial si vous ne souhaitez pas utiliser
le nom de votre société. Pour l’obtenir, il suft de remplir un formulaire
avec le «County», comté, dans lequel l’entreprise se trouve. Vous de-
vrez payer des frais d’enregistrement qui s’élèvent à environ $50 ou un
peu plus. À titre d’exemple, je vous mentionne le comté de SanDiego:
Fictious Business Name registration Kiosk7.

- Ouvrir votre compte bancaire


Comme personne ne vous connaît aux États-Unis, il est conseillé de
passer par un consultant local qui pourra vous assister, un avocat ou
un expert-comptable qui pourra vous introduire auprès d’une banque.

Ils vous demanderont a minima d’apporter les documents d’enregis-


trement de votre société, ainsi que votre EIN (numéro d’identication
de la société) et les passeports des associés ou managers ou CEO
de la société qui auront la capacité de payer des chèques, faire des
virements…

Valider les différents permis et les règles applicables


à mon type d’entreprise
Permis qu’il faut obtenir selon votre type d’entreprise
Les permis fédéraux
Selon le type d’entreprise dans laquelle vous travaillez, vous aurez
peut-être besoin d’une licence ou d’un permis fédéral. La plupart des
entreprises n’ont PAS besoin d’une licence ou d’un permis fédéral.
Cependant, si vous êtes engagé dans l’une des activités suivantes,
vous devez contacter l’agence fédérale responsable pour déterminer
les exigences pour faire des affaires:
- Conseil en investissement (http://www.sec.gov)
- Fabrication de médicaments (http://www.fda.gov)
- Préparation de produits carnés (http://www.fda.gov)
- Radiodiffusion (http://www.fcc.gov)
- Transport terrestre (http://www.dot.gov)
- Vente d’alcool, de tabac ou d’armes à feu (http://www.atf.gov)

7. https://arccfbn.sandiegocounty.gov/#

64
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

- Il y a également certaines régulations spéciques à certaines indus-


tries. À titre d’exemple, si vous vendez des logiciels dans le domaine
de la santé, vos produits devront être en conformité avec les régle-
mentations HIPAA mises en place en 2009.

Cette réglementation fédérale américaine en matière de données de


santé s’applique non seulement aux prestataires de soins, mais aussi à
leurs sous-traitants qui gèrent des informations médicales protégées.

S’ajoute à la réglementation fédérale une myriade d’autres lois secto-


rielles et étatiques, qui peuvent s’appliquer à vos activités, en complé-
ment ou remplacement de ces lois fédérales.

Nous avons eu l’exemple d’un client qui a essayé de vendre un logiciel


de santé sans avoir validé cet aspect.

Heureusement, nous l’avons alerté et il a effectué les démarches né-


cessaires pour se mettre en conformité. Il faut savoir en effet, qu’en cas
de non-respect des règles établies par l’HIPAA et l’HITECH Act, le prix
à payer peut-être extrêmement élevé. Ainsi, le montant des dommages
et intérêts peut aller jusqu’à 1,5 million de dollars et des sanctions
pénales peuvent aussi être imposées dans les cas les plus extrêmes
de non-respect des règles par les prestataires de soins.

Les licences d’État


Certaines occupations et professions nécessitent une licence ou
un permis d’État. Les lois varient d’un État à l’autre. Néanmoins, si
vous exercez l’une des professions suivantes, vous devez contacter
l’agence de l’État dans lequel est située votre entreprise, responsable
pour déterminer les exigences de votre entreprise:
- Entrepreneurs en construction.
- Banques.
- Compagnies d’assurances.
- Médecins.
- Comptables.
- Barbiers, coiffeurs.
- Agents immobiliers.
- Commissaires-priseurs.
- Détectives privés.

65
RÉUSSIR AUX USA

- Agents de sécurité privés.


- Directeurs de funérailles.
- Sociétés de recouvrement de créances.
- Cosmétologues.
- Restaurateurs.

Cette liste n’est pas exhaustive et bien se renseigner avant de vous


lancer.

Les licences et permis d’État basés sur les produits vendus


Certaines exigences de licence d’État sont basées sur le type de pro-
duit vendu. Contactez les autorités compétentes de votre État pour
déterminer les exigences en matière de licences nécessaires pour l’ou-
verture de votre entreprise. Par exemple, la plupart des États exigent
des licences spéciales pour vendre:
- De l’alcool.
- Des tickets de loterie.
- De l’essence.
- Des armes à feu.

CONSEIL : la plupart des personnes engagées dans les types d’en-


treprises qui nécessitent une licence ou un permis d’État spécial
connaissent déjà les exigences (c’est-à-dire par exemple qu’un comp-
table connaît les exigences en matière de licence pour les comptables,
de même un coiffeur si vous rachetez son commerce saura vous
guider).

Ensuite, il faudra vous préoccuper des permis nécessaires à votre ac-


tivité et des sales tax que vous devrez acquitter.

Les permis nécessaires et les « sales tax », taxe sur les ventes
Si votre entreprise vend des produits physiques dans l’État où elle
exerce ses activités, vous devrez peut-être percevoir et payer une
«sales tax» ou taxe sur les ventes. Faire attention que ce ne soit pas
la même chose que la TVA et chaque État a une taxe d’un montant
différent. Par ailleurs, différentes règles s’appliquent selon que vous
vendez en ligne dans l’État où est présente la société ou dans un
autre État. Nous vous conseillons vivement de bien vérier avec votre
expert-comptable.

66
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

L’obtention de ce permis se fait en ligne. Chaque État a son propre


service. Je vous mets le service de l’État du Texas à titre d’exemple:
comptroller.texas.gov8

CONSEIL : de nombreuses entreprises de services qui ne vendent


pas de produits physiques et tangibles ne sont PAS tenues de perce-
voir la taxe sur les ventes, par exemple si vous vendez des services
de consulting. Il faut vous renseigner auprès des services scaux de
l’État dans lequel est localisée votre entreprise et/ou demander à votre
expert-comptable.

La licence commerciale
La plupart des villes ou des comtés exigent que vous obteniez une li-
cence commerciale, même si vous exploitez une entreprise à domicile.
Il s’agit d’une licence accordant à l’entreprise le pouvoir de faire des
affaires dans cette ville ou ce comté. En fait, il s’agit surtout d’une taxe,
mais vous devez la payer.

Ensuite, l’un des points importants sinon le point le plus important pour
gérer une entreprise aux États-Unis est de S’ASSURER. À cet égard, je
vous conseille vivement de vous faire accompagner par un agent d’as-
surances, si possible franco-américain, car les assurances aux États-
Unis sont d’une grande complexité et vous risquez d’oublier de vous
assurer sur certains points, ce qui peut être extrêmement coûteux.

Valider mes contrats d’assurance (responsabilité


produits, assurance erreurs et omissions…)
Pour un entrepreneur, s’assurer aux États-Unis est un point important,
sinon, le point le plus crucial. En France, vous avez l’habitude que les
assurances vous offrent un package où tout est compris. Ici, si vous ne
demandez pas, vous ne serez pas assuré.

Nous allons donc tenter de décrypter cet univers des assurances et


des responsabilités que vous avez en tant qu’entrepreneur.

En premier lieu, il est important de reprendre les différents types de


responsabilités que vous aurez.

8. https://security.app.cpa.state.tx.us/

67
RÉUSSIR AUX USA

Si vous fabriquez des produits : « la liability insurance » (assurance


responsabilité)
La responsabilité du fait des produits aux États-Unis est un enjeu impor-
tant et la presse en fait parfois un écho un peu exagéré, mais il est vrai
que les dommages et intérêts peuvent atteindre des sommes considé-
rables avec le recours à une «class action», actions de groupe, concept
qui existe en France avec la loi Hamon de 2014. Cependant, c’est une loi
qui a été très atténuée par le législateur et est peu utilisée, contrairement
aux États-Unis. La «class action» permet donc à des consommateurs
de se grouper et de poursuivre une société pour un même dommage.

À titre d’exemple, en 2008, GM (General Motors) a dû faire face à une


«class action» sur le fondement de la responsabilité du fait d’un de
ses produits, concernant un liquide de refroidissement Dex-Cool. Les
consommateurs ont allégué qu’un produit chimique nocif avait été uti-
lisé dans le liquide de refroidissement, ce qui avait causé des fuites et
des dommages au moteur. Un recours collectif a été déposé au nom
d’environ 35millions de clients GM pour environ 150 millions de dol-
lars. Les clients qui ont intenté la poursuite ont ni par recevoir des
paiements individuels de l’ordre de $50 à $800.

Il peut également arriver que vous soyez poursuivi en tant que «third
party»: à titre d’exemple, vous vendez une des pièces d’une chaîne
de production. Si l’acheteur attaque l’assembleur de la chaîne de pro-
duction, et, même si la partie que vous avez vendue représente un très
faible pourcentage du prix du produit nal, vous pourrez être poursuivi
également sur la base que le produit fourni est défectueux ou parfois
sur le fait que le service fourni est défectueux. Il est possible que vous
soyez poursuivi pour la totalité du dommage qui peut s’élever à plusieurs
millions alors que votre produit ou service ne représente que 10% du
coût total de l’ensemble de la chaîne. Dans ce cas, il existe un autre type
d’assurance complémentaire que l’on appelle E&0 (« erreurs et omis-
sions») et qui concerne les services rendus, et que les assureurs ne vous
proposeront pas nécessairement. Nous la détaillerons ci-dessous.

La «liability insurance», parfois appelée aussi « casualty insurance»


(«assurance tous risques»), ou «civil liability insurance» («assurance
responsabilité civile générale), couvre la responsabilité de la société
envers les tiers en cas de sinistres dus à ses activités ou à ses produits,
ou en cas d’accidents pouvant se produire dans ses locaux.

68
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Cette assurance est indispensable, car les poursuites en respon-


sabilité civile sont courantes aux États-Unis, si vous souhaitez évi-
ter une catastrophe financière, voire devoir fermer votre société.

L’assureur prendra en charge non seulement les frais d’avocats et


nommera d’ailleurs l’avocat en charge de défendre ce litige (souvent un
avocat spécialisé dans la médiation), et de surcroît, prendra en charge
les frais résultant de toute décision judiciaire ou transaction amiable
qui peut être négociée.

L’assurance prendra aussi en charge les frais des experts qui pourront
être commis.

Vous devez prendre le temps de comprendre les termes de votre


contrat d’assurance et l’étendue de votre couverture d’assurance,
car cela est crucial et je vous conseille de vous faire assister par
un broker, un consultant ou un avocat ou votre expert-comptable
si nécessaire.

Il faudra faire attention que l’assurance responsabilité civile puisse


être basée sur la survenance d’une «occurrence» (ou «fait domma-
geable»), ou être claim-based (ou «base réclamation»).

Le type de police souscrite détermine l’année assurée à prendre en


compte pour couvrir la responsabilité. Ainsi, la police basée sur la sur-
venance d’un «fait dommageable» est activée (ou «déclenchée») par
un préjudice subi au cours de la période couverte par la police, sans
égard pour la date où la réclamation a été déposée. Par exemple, si une
employée (femme enceinte) a inhalé du plomb au cours d’une certaine
année, mais ne dépose une réclamation que lorsque le problème de
saturnisme se déclenche plusieurs années après, la police d’assurance
de l’année durant laquelle l’exposition au plomb a eu lieu couvrira le
sinistre même si c’est plusieurs années après.

La police «base réclamation» est déclenchée par une réclamation ou


demande similaire déposée contre l’assuré, et tient compte de la police
souscrite au moment du dépôt de la réclamation. Donc la réclamation
ne serait pas couverte et l’entreprise dans ce cas devra payer les frais
résultant de cette poursuite judiciaire. Il faut donc bien faire attention
au type de police d’assurance que vous choisissez!

69
RÉUSSIR AUX USA

Les polices basées sur la survenance d’un fait dommageable sont gé-
néralement considérées comme plus utiles, car elles couvrent, pour
une durée illimitée, les responsabilités encourues pour un sinistre sur-
venu pendant la période couverte.

L’assurance E&O, erreurs et omissions ou responsabilité professionnelle


C’est une assurance également très importante si vous offrez des ser-
vices de consulting ou par exemple d’expertise comptable et elle est
indispensable dans toute entreprise qui offrira un service après-vente.
Ainsi, si un cabinet comptable donne à un client de mauvais conseils
qui lui font subir une perte nancière importante et que le cabinet est
attaqué, l’assurance E&O sera mise en œuvre. En conséquence, si le
client poursuit le propriétaire du cabinet comptable pour négligence, la
couverture pour erreurs et omissions pourra payer:
- Les dommages, y compris les frais de procédure en cas de procès.
- La procédure disciplinaire déclenchée par un organisme de réglemen-
tation, d’octroi de licences ou un autre organisme gouvernemental.
- Le manque à gagner dû au temps que vous consacrez aux déposi-
tions et aux procès.
- L’assistance à comparaître si vous êtes témoin dans un procès.
- Certaines de ces couvertures, selon les compagnies, s’étendent non
seulement à tous les États-Unis mais également au Canada.

La « Commercial property insurance »


ou assurance des biens commerciaux dite « assurance dommages »
Cette assurance protège les biens d’une entreprise et les actifs physiques
de l’entreprise contre les dommages. Ce type d’assurance commerciale
peut aider à minimiser l’impact nancier sur une entreprise à la suite de
certains accidents, événements météorologiques ou autres dangers.

Les entreprises possédant des actifs physiques de valeur doivent


souscrire cette assurance. Un actif physique de valeur ne doit pas né-
cessairement être un bâtiment; il peut s’agir de matériel informatique
onéreux ou d’autres éléments dont le remplacement coûterait cher.

Les principales causes de sinistres de la police dénissent les événe-


ments au cours desquels ces biens seront couverts. Voici les princi-
pales causes de dommages, ainsi que les types de dommages qu’ils
couvrent:

70
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Les principales causes de dommages reconnues par les assurances


sont:
- Le feu ou la fumée.
- La foudre.
- L’explosion.
- La tempête ou la grêle.
- Les émeutes ou troubles civils.
- Les avions ou véhicules venant s’écraser sur la propriété.
- Le vandalisme.
- La fuite d’eau.
- L’effondrement.
- L’action volcanique.
- Le bris de glace dû à l’un des risques ci-dessus.
- La chute d’objets.
- Le poids de la neige, de la glace.
- Les dégâts d’eau causés par des appareils qui fuient.
- L’effondrement du bâtiment.

Il faut penser enn à valider le montant de l’assurance, la franchise et


l’étendue des frais pris en charge (valeur à neuf ou valeur d’usage).

La « Business interruption Insurance »


ou assurance pertes d’exploitation
L’assurance contre les pertes d’exploitation aide à compenser les
revenus que votre entreprise perd pendant qu’elle se remet d’un ac-
cident ou d’une catastrophe. Ce type d’assurance commerciale peut
également aider à couvrir des dépenses supplémentaires, comme la
location d’un bureau temporaire, pendant que vous reconstruisez.

L’assurance pertes d’exploitation couvre généralement:


- La perte de revenus pendant la période de récupération.
- Le paiement de loyers, d’hypothèque ou de bail.
- Le paiement du prêt que vous pouvez avoir sur votre bâtiment, mais
également si vous louez certains équipements de production.
- Le paiement des impôts pendant la durée de la perte d’exploitation.
- Les salaires.

71
RÉUSSIR AUX USA

- La formation des employé(e)s à l’utilisation des équipements de


remplacement.
- La location d’un espace temporaire.

Une fois encore, bien valider la police d’assurance!

Assurance des véhicules


Si votre société possède des véhicules utilisés par les employé(e)s,
bien entendu c’est obligatoire.

La « worker’s compensation »
C’est une assurance obligatoire dès votre premier employé et qui va
couvrir votre salarié en cas d’accident du travail. Certains États in-
diquent que vous pouvez la prendre à partir de deux employé(e)s, mais
ne faites surtout pas cette erreur qui peut vous coûter des centaines de
milliers de dollars s’il arrive un accident à votre employé, en plus des
frais d’avocats que vous devrez assumer dans ce cas.

L’assurance santé
Cette assurance est obligatoire à partir de cinquante salariés. Néan-
moins, c’est un excellent moyen de déliser vos employé(e)s. Vous
pourrez ne prendre en charge qu’une partie du coût de l’assurance et
votre employé devra assumer l’autre partie. Il y a différents types d’as-
surances et bien souvent les assurances proposent des plans HMO qui
impliquent que les salariés soient tenus d’aller voir un médecin compris
dans le réseau déni par la compagnie d’assurances.

Autres assurances
«L’umbrella insurance»: cette assurance vient en complé-
ment de l’assurance responsabilité.
Elle a un rôle important, car:
- Elle fonctionne comme une assurance « parapluie », c’est-à-dire
qu’elle se superpose à votre assurance responsabilité civile. Elle aug-
mente donc le taux de couverture si votre responsabilité est engagée.
Par exemple, si votre police de responsabilité civile générale offre une
couverture d’un million de dollars par événement ou de deux millions
de dollars au total, vous pouvez obtenir une police parapluie de deux
millions de dollars et augmenter ces limites à trois millions de dollars
par événement et à quatre millions de dollars au total.

72
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

- Elle élargit la couverture des éléments que vos polices sous-jacentes


peuvent ne pas couvrir. Ainsi, si votre police de responsabilité civile
automobile couvre les accidents qui pourraient survenir dans une zone
spécique, une police parapluie pourrait étendre le territoire couvert.

L’assurance responsabilité en cas de mauvaises pratiques


dans la gestion du personnel
Cette couverture peut aider à protéger votre entreprise contre les
poursuites des employé(e)s entraînant une discrimination présumée,
un licenciement abusif, du harcèlement ou d’autres problèmes liés à
l’emploi. Néanmoins, cela arrive très rarement.

L’assurance en cas de cyberattaque


Ce type de couverture peut aider votre entreprise à récupérer les dé-
penses associées à une cyberattaque ou à une atteinte à vos données.
Ces coûts peuvent inclure les frais juridiques résultant de poursuites
pour atteinte aux données personnelles des clients, ainsi que le coût
de la récupération des données perdues. En l’occurrence, je vous
conseille vivement de prendre cette assurance.

Il existe également des assurances si votre entreprise utilise ou émet


des déchets toxiques…

L’idée est donc de bien prendre le temps de comprendre votre


industrie, et de valider vos besoins en assurance. Bien souvent
en venant de France ou de votre pays d’origine (Canada, Suisse,
Belgique, Cameroun…), il est difficile de se rendre compte des dif-
férences en la matière et il est important de vous faire assister.

Il existe différents modes d’implantation que nous verrons dans le pa-


ragraphe suivant et dans tous les cas, les règles et informations énon-
cées ci-dessus seront applicables.

73
RÉUSSIR AUX USA

À retenir !
Les deux types de sociétés les plus utilisées par les
entrepreneurs:
- La C-Corp.: équivalent de la société anonyme en France, inté-
ressante notamment lorsque vous souhaitez faire rentrer beau-
coup d’actionnaires dans votre société.
- La LLC: équivalent de la SAS ou de la SARL à transparence
scale en France. Après avoir obtenu la résidence scale, il est
possible de demander à devenir une S-Corp., ce qui permet le
versement de salaires

L’enregistrement d’une société :


- Tous les États vous demanderont un «Resident Agent», per-
sonne physique ou morale qui pourra recevoir les documents
ofciels et légaux de la société et qui doit avoir une adresse
physique et non une boîte postale.
- Une C-Corp. sera régie par des By-Laws.
- Une LLC sera régie par un operating agreement.

Il faudra bien valider les permis dont vous aurez besoin au


niveau fédéral, de l’État mais aussi du comté et de la ville.

Également vérifier les réglementations qui s’appliqueront à


votre industrie (HIPPA, FDA…).

Enfin, prenez le temps de confirmer vos polices d’assurance,


car c’est un élément crucial de votre réussite. Il est impor-
tant de vous faire accompagner et a minima, de prévoir de
prendre:
- L’assurance responsabilité civile, responsabilité des produits.
- L’umbrella insurance (assurance parapluie) qui se superpose
aux autres assurances.
- L’assurance dommages aux biens.
- L’assurance E&O ou erreurs et omissions.L’assurance pertes
d’exploitation. La worker’s compensation ou accidents du travail.

74
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

- L’assurance automobile.
- L’assurance santé.
- L’assurance contre les cyberattaques.

Il y a d’autres assurances comme l’assurance homme clé, l’assu-


rance si vous utilisez des matières toxiques…

Les différents modes d’implantation


Nous considérerons ici les quatre modalités d’implantation utilisées
par les entrepreneurs avec en premier l’implantation d’une liale ou
le lancement d’une nouvelle entreprise. Dans ce modèle, cela signie
que vous allez créer de toutes pièces votre nouvelle entreprise aux
États-Unis, en apportant votre savoir-faire ou celui de la maison mère
en cas de liale.

Implanter une filiale ou lancer sa start-up


Nous regroupons l’implantation d’une liale avec le lancement d’une
start-up, car les notions incluses dans ce paragraphe s’appliquent aux
deux.

Nous considérons que vous avez déterminé:


- L’État d’implantation en fonction de votre industrie, de votre famille,
des ressources en matière de main-d’œuvre, mais aussi d’éducation,
éventuellement de vos besoins de rester connecté avec la France
(décalage horaire), du coût de la vie, de la logistique (notamment si
vous faites de l’import-export : présence de ports), de l’environne-
ment scal.
- La structure de la société (LLC ou C-Corp.).
- Vos besoins en assurances.
- Vos besoins juridiques (propriété intellectuelle, réglementations en
vigueur, permis, licences obligatoires) en fonction de votre industrie
et du type de produit ou service que vous allez offrir.

Il vous faut maintenant faire des démarches plus «pratiques».

75
RÉUSSIR AUX USA

Louer des locaux : bien valider votre bail commercial


Une fois que vous avez déterminé l’emplacement souhaité, la nature
des locaux, la surface nécessaire et le budget, vous allez découvrir
en visitant différents locaux possibles que le choix est difcile, car les
termes qui vous sont proposés sont souvent différents d’un bâtiment
à l’autre. Le bail commercial aux États-Unis est totalement différent de
ce que vous connaissez en France ou votre pays d’origine et il vous
sera difcile de comparer.

La surface des locaux commerciaux est, en général, indiquée soit en


USF (usable square feet, ce qui comprend également la surface des
cloisons et des murs intérieurs), soit en RSF (rentable square feet,
c’est-à-dire la surface sur laquelle le loyer est effectivement calculé).

À ce loyer va se rajouter le « CAF » common aera factor : en fait,


cela correspond à votre accès et utilisation des parties communes
(hall d’entrée, couloirs, paliers…). Cela peut représenter jusqu’à une
augmentation de +10 % du loyer, voire plus dans certains endroits.
Cela concerne surtout les bureaux.

Les places de parking peuvent être incluses dans le loyer, ou facturées


en plus, notamment quand le parking est couvert. Suivant les États et
les villes, il existe un ratio minimum de places de parking par 1000sqft
de locaux.

À ces charges, vous devrez ajouter:


- La taxe foncière («Property tax»).
- Les assurances liées à l’immeuble.
- Les frais d’entretien et de maintenance (« Common area mainte-
nance» ou CAM).
- Le management: la gestion de l’immeuble.
- Les «Utilities»: électricité, eau, chauffage et air conditionné.
- Le « Janitorial » : essentiellement le gardiennage, le ménage et
l’entretien du jardin et du parking.

Toutes ces charges valent pour les bureaux industriels. Bien faire at-
tention au type de bail commercial que l’on va vous proposer et bien
souvent, c’est la loi du propriétaire et votre marge de négociation est

76
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

quasiment nulle. Il convient tout de même de vous faire assister pour, a


minima, comprendre à quoi vous vous engagez.

Il existe deux grands types de baux commerciaux :


- Le bail dit NNN (Triple Net) qui laisse le paiement de toutes les
charges et aménagements du local à la charge du locataire.
- Le FSG (full service gross) dans lequel toutes les charges sont in-
cluses dans le loyer.

Bien évidemment, vous allez préférer le second, mais encore une fois,
bien souvent, vous n’aurez pas le choix.

Si vos besoins en bureaux sont minimes pour commencer (consul-


ting, tech), vous avez parfois intérêt à choisir un bail de type Regus ou
WeWork (espace de coworking avec possibilité de louer des bureaux
complets, ce qui vous permettra de grandir en fonction de vos besoins
en main-d’œuvre), la première année; ce qui vous donnera le temps de
trouver un local qui corresponde à vos besoins. Il faut savoir que tout
bail commencé est dû jusqu’à la fin de la durée fixée dans le bail. Si
vous souhaitez partir avant, vous resterez débiteur du paiement du bail
jusqu’à la fin, sauf si vous trouvez un autre locataire qui sera accepté
par le bailleur.

Par ailleurs, quel que soit le bail, une copie du bail ou du contrat de
location d’espace de coworking devra faire partie de votre dossier
d’immigration.

La durée du bail
La durée d’un bail est totalement libre, et contractuelle. Il n’y a pas de
baux types ayant force légale aux USA, de type 3/6/9ans classique en
droit français. Ce qui implique notamment qu’à l’issue du bail, le loca-
taire commercial n’a droit à aucune indemnité ni aucun droit particulier
de maintien dans les lieux, sauf à renégocier un nouveau bail avec le
propriétaire, aux conditions du marché. Il n’y a pas, en droit américain,
de notion de «droit au bail». Il est possible de négocier au préalable
les conditions de renouvellement cependant, ce qui vous évitera des
hausses de loyer que vous ne pourriez pas payer.

Il peut également arriver lorsque vous achetez un « fonds de com-


merce» que vous puissiez reprendre le bail existant. Dans ce cas, vous
bénécierez des conditions de l’ancien locataire. Attention, ceci n’est

77
RÉUSSIR AUX USA

possible que si le propriétaire bailleur vous accepte en tant que nou-


veau locataire.

À titre d’exemple, si vous achetez un restaurant, vous pourrez béné-


cier de la reprise du bail existant et, dans certains cas, il vous sera
possible de négocier les conditions de renouvellement, mais une fois
encore, c’est au bon vouloir du propriétaire.

En pratique, les baux américains sont souvent de trois ou cinq ans,


parfois dix ans, notamment pour les locaux industriels, avec éventuel-
lement des clauses de renouvellement, et/ou de sous-location, pré-
vues dès la signature.

Lors de la négociation du bail et pour vous assurer un maximum de


exibilité, il est conseillé de négocier dès le début la clause de renou-
vellement et de sous-location, ceci pour vous permettre de partir avant
si besoin ou vous assurer un renouvellement avec des conditions qui
devraient vous permettre de pouvoir payer le loyer sans mettre en péril
vos nances.

Faites attention, que si vous ne payez pas votre loyer, vous serez fa-
cilement expulsable contrairement à la France et comme indiqué plus
haut, que vous partiez ou soyez expulsé, vous serez redevable du
paiement du loyer jusqu’au terme de la durée du bail.

Les frais d’aménagement («tenant improvements»)


Il est d’usage, dans les baux commerciaux et, en particulier, dans le
cas de bâtiments neufs, que le propriétaire prenne à sa charge une
partie des frais d’aménagement d’un nouveau locataire, et ce sous
forme d’une «allowance», exprimée en dollars par sqft (square foot),
et calculée en général sur la surface effective «USF». Cela peut aller
de la réfection des moquettes et des peintures (le plus classique) aux
cloisons de bureaux, l’installation du réseau électrique et du chauffage/
air conditionné, voire d’une cuisine complète dans le cas d’un restau-
rant. Le principe de base de cette «subvention» est lié au fait que les
travaux d’aménagement comme l’air conditionné ou le chauffage sont
par nature xes («Fixture»), et donc deviennent automatiquement la
propriété du propriétaire de l’immeuble, qui peut d’ailleurs dans cer-
tains cas les amortir scalement.

78
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Cette «allowance», somme remboursée au locataire par le propriétaire


de l’immeuble loué, au titre des coûts d’installation, est une compo-
sante importante du bail. Ce remboursement peut représenter plu-
sieurs mois de loyer. Mais c’est au bon vouloir du propriétaire.

Le bail peut aussi prévoir une clause qu’à la sortie du bail, vous serez
tenu de remettre les locaux en l’état, et ceci, à vos frais.

Le dépôt de garantie
Comme en France, le propriétaire demande logiquement un dépôt de
garantie, correspondant à un à deux mois de loyer, et calculé sur le
loyer nal du bail. Ce dépôt de garantie est payé avec le premier loyer,
dès la signature du bail, et donc potentiellement avant la date d’en-
trée effective du locataire dans les lieux, en cas de travaux préalables.
Lorsque vous arrivez aux États-Unis en visa investisseur notamment,
vous n’aurez pas de «credit score», notion inconnue en France mais
qui démontre vos capacités de payer. Donc le propriétaire ne vous
connaît pas et considère que potentiellement vous pouvez ne pas payer
le loyer et de plus, vous risquez de repartir. Selon le type de local et le
lieu où il se trouve, le propriétaire pourra vous demander un dépôt de
garantie allant jusqu’à six mois, voire un an de loyer. C’est une charge
très lourde mais, en revanche, c’est un élément positif dans votre dos-
sier d’immigration, un investissement qui démontre votre engagement.

Si vous lancez une liale, le propriétaire vous demandera de fournir


les trois derniers bilans de la maison mère, pour s’assurer de votre
solvabilité.

Il vous faudra donc préparer votre documentation nancière traduite en


anglais et avoir les fonds nécessaires.

Le montant du loyer, et son augmentation


Le montant du loyer se calcule en dollars par square foot et par an, sa-
chant que ce prix s’applique sur les Rentable Square feet, c’est-à-dire
la surface du local, augmentée d’un prorata des parties communes,
plus les éventuelles charges locatives en fonction des conditions pré-
cises du bail. (FSG, NNN, etc.). Il n’y a pas de taxe (de type TVA ou
sales tax) sur les loyers commerciaux.

La négociation du bail prévoit également, dès la signature, les condi-


tions d’augmentation du loyer de base. Le propriétaire s’assure ainsi

79
RÉUSSIR AUX USA

d’une augmentation régulière de la rentabilité de son immeuble. Il n’est


pas question d’un indice de référence des loyers, ou d’une indexation
sur une ination « ofcielle ». À cette augmentation du loyer s’ajoute
également l’augmentation des charges locatives, et cette variation
ainsi que la répartition de cette augmentation entre le locataire et le
propriétaire sont prévues dans le contrat de bail.

Certains baux comme les baux commerciaux pour les restaurants ou


les garages automobiles, par exemple, peuvent prévoir une augmen-
tation du loyer en pourcentage de l’augmentation du chiffre d’affaires.

Vu la complexité des baux commerciaux, qui peuvent parfois faire plus


de soixante-dix pages, je vous conseille vivement de faire appel à un
avocat ou un broker (agent immobilier spécialisé dans la vente de biens
commerciaux) et de vérier avec votre expert-comptable que votre ra-
tio loyer/chiffre d’affaires estimé est bon.

Il convient maintenant de déterminer les différents réseaux pour trou-


ver votre local commercial. Vous pouvez naturellement passer par un
broker, mais je vous conseille de vous renseigner et vous familiariser
sur ce qui existe pour être proactif dans cette recherche qui est déter-
minante, car le loyer représente bien souvent une des charges les plus
importantes pour l’entreprise.

Comment trouver votre local ou bâtiment industriel?


Il existe de nombreux sites sur lesquels vous pourrez commencer à
vous familiariser avec les biens que vous pouvez trouver et les condi-
tions des baux: nous donnons quelques ressources en dessous à titre
d’exemples et ces ressources sont les plus utilisées.

- LOOPNET: https://www.loopnet.com
LoopNet est le site web d’immobilier commercial le plus connu, avec
plus d’un million de propriétés vendues.

Au cours de la dernière année, ce site internet a reçu environ 1,3mil-


liard de visites. La popularité du site est un facteur positif et négatif. Les
propriétés répertoriées sur LoopNet reçoivent plusieurs offres et ont un
taux de concurrence élevé.

80
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

- CRÉXI: https://www.crexi.com/
En tant que plate-forme relativement nouvelle fondée en 2016, Crexi
est rapidement devenue l’un des leaders de l’industrie. Le site a été
créé et est géré par d’anciens brokers et d’autres professionnels de
l’immobilier qui ont utilisé leurs connaissances et leur expérience in-
ternes pour créer un site permettant aux investisseurs de trouver la
propriété idéale plus rapidement que la concurrence.
En outre, la plate-forme comporte une composante d’enchères, où les
investisseurs peuvent enchérir sur les propriétés disponibles, suppri-
mant ainsi les allers-retours des négociations.

- LISTE QUANTIQUE: https://quantumlisting.com/


QuantumListing est la meilleure option pour les investisseurs qui ne
souhaitent pas s’engager dans une adhésion payante. Le site permet
de rechercher des propriétés par emplacement géographique, type
d’actif, coût,etc.
De plus, le site d’annonces propose un outil de collaboration pour les
équipes immobilières et les réseaux de brokers (courtiers). Les groupes
d’investissement reçoivent les outils nécessaires pour travailler en-
semble an de trouver la propriété idéale.

- REONOMY: https://www.reonomy.com/
Reonomy est le leader de la recherche hors marché de biens immobi-
liers commerciaux. La plate-forme de cotation permet aux investisseurs
d’accéder à plus de cinquante millions de propriétés hors marché.

Ce site internet, facile d’accès, propose des ltres et d’autres outils


pour aider les investisseurs à identier les propriétés les plus suscep-
tibles de se vendre rapidement ou les propriétés confrontées à des
difcultés nancières potentielles.

- CRAIGSLIST: https://geo.craigslist.org/iso/us
On peut trouver de tout sur Craiglist, à vendre et à louer, et il peut être
intéressant de regarder même dans le domaine de biens commerciaux.

- «Economic Development», EDC


Enn, je vous conseille de contacter les organismes de développement
économique local. Ils peuvent vous assister dans la recherche de lo-

81
RÉUSSIR AUX USA

caux industriels notamment et seront une source de comparaison. À


titre d’exemple: https://www.raleighecondev.org/sites-and-buildings

Il faut maintenant penser à apporter et acheter les équipements né-


cessaires au fonctionnement de votre entreprise. Ces équipements
doivent être listés dans votre plan d’affaires qui sera inclus dans votre
dossier d’immigration.

Apporter ou acheter de l’équipement, de la propriété intellectuelle,


du savoir-faire
Durant la phase préparative et l’écriture de votre business plan, vous
allez déterminer les actifs et les équipements dont vous avez besoin.
Certains actifs pourront être apportés par la maison mère. Dans ce
cas, il faudra une évaluation comptable par un expert-comptable fran-
co-américain. Cette évaluation sera également demandée et annexée
à votre dossier d’immigration.

Vos actifs seront répartis en trois grandes catégories:


- La propriété tangible.
- La propriété intangible.
- La propriété intellectuelle.

Selon le type d’actifs, vous allez apporter (avec évaluation comptable),


acheter ou louer ces actifs pour votre entreprise.

La première étape consiste à déterminer quels actifs aideront votre en-


treprise à réussir.

Ces éléments comprennent notamment:


- Les bâtiments.
- Les véhicules.
- Les équipements utilisés pour les activités commerciales de votre
entreprise (machines, équipements informatiques…).

À ces actifs corporels s’ajoutent les immobilisations incorporelles qui


concernent en fait toute votre propriété intellectuelle:
- Votre marque.
- Éventuellement un ou des brevet(s).
- Le savoir-faire.

82
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

- Les logos.
- Le ou les site(s) internet.
- Un ou des nom(s) de domaine.
- Un ou des logiciel(s).

Ces actifs sont souvent apportés par la maison mère ou peuvent éga-
lement faire l’objet d’un contrat de licence entre la liale et la maison
mère. Il faudra examiner avec attention avec votre avocat la meilleure
façon de procéder ainsi qu’avec votre expert-comptable. Dans tous les
cas, tous ces biens devront être détaillés dans votre business plan et
votre dossier d’immigration.

Pour les biens qui ne sont pas apportés, vous pouvez décider d’ache-
ter ou de louer.

La location (leasing) peut être une bonne option si vous avez besoin
d’acquérir rapidement beaucoup d’équipement ou si l’équipement
dont vous avez besoin est très coûteux. L’espace commercial/indus-
triel fait le plus souvent l’objet d’un bail commercial, jusqu’à ce que
vous soyez en mesure de déterminer si vous souhaitez et avez la capa-
cité nancière d’acheter un bien immobilier.

Il faut prendre en compte que si vous venez avec un visa investis-


seurE-2, il vous sera difcile, sinon impossible d’obtenir un crédit pour
nancer ces biens. Il vous faudra attendre d’obtenir votre visa perma-
nent. Dans certains cas, la location peut en fait être moins chère que
l’achat avec un prêt à taux d’intérêt élevé. Par ailleurs, louer votre équi-
pement vous permettra de garder de la trésorerie. Néanmoins, pour le
dossier d’immigration, vous serez dans l’obligation d’acheter une par-
tie de votre équipement (informatique, bureaux…). L’achat de l’équi-
pement peut être une bonne option si vous disposez de suffisamment
d’argent et que vous êtes sûr d’utiliser les actifs pendant longtemps.

Vous pouvez également faire une location avec option d’achat. Ce type
de «lease» fonctionne un peu comme un prêt. Vous êtes propriétaire
de l’actif à des ns comptables.

À savoir
Lors de votre arrivée, comme indiqué préalablement, vous n’aurez pas
de «credit score», notion américaine, permettant de démontrer votre

83
RÉUSSIR AUX USA

capacité à rembourser vos crédits. Donc, il vous sera difcile, sinon


impossible d’obtenir un crédit d’une banque pour acheter votre équi-
pement. Si vous n’avez pas les fonds nécessaires, il est possible de
privilégier la location avec option d’achat, mais c’est assez coûteux.

Enn, l’option peu connue et souvent négligée est l’achat des biens ex-
cédentaires proposés par les organismes gouvernementaux (au niveau
fédéral ou de l’État). À peu près tous les actifs corporels dont votre
entreprise pourrait avoir besoin sont vendus par ces organismes à un
prix égal ou inférieur à ce que vous paieriez sur le marché. Lorsqu’un
organisme fédéral ou d’État dispose d’équipements excédentaires, de
biens saisis, les biens sont soit transférés à un autre organisme gouver-
nemental, soit vendus au public. Ces articles sont vendus «tels quels»
(«as is») aux enchères en personne ou en ligne ou les deux. Les États
ont tendance à avoir un seul site d’enchères en ligne, tandis que le
gouvernement fédéral en a plusieurs9.

L’étape suivante consiste à embaucher le personnel nécessaire pour


démarrer les opérations. En tant qu’investisseur étranger, plusieurs op-
tions vous sont offertes.

Embaucher et payer le personnel


Envoyer du personnel détaché
Dans un groupe de dimension internationale, un salarié peut être mis à
disposition d’une liale étrangère. Son statut peut être celui du salarié
détaché (soumis à la protection sociale française) ou celui du salarié
expatrié (soumis au régime de protection sociale du pays d’accueil).

En cas de salarié(e) détaché(e), il/elle est mis(e) à disposition de la liale


avec maintien du lien contractuel (c’est-à-dire des obligations et des
engagements prévus par le contrat de travail d’origine) avec l’entre-
prise, ceci, par avenant: cet avenant constate la modication apportée
au contrat de travail initial et cet avenant doit être accepté d’un com-
mun accord entre les deux parties.

Embaucher en contrat local


La liale procédera à la conclusion d’un contrat de travail entre le sala-
rié et la liale. Dans ce cas, le contrat de travail initial sera suspendu. En
outre, un avenant au contrat initial précisera en général les conditions

9. https://gsaauctions.gov/gsaauctions/gsaauctions/

84
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

du retour du salarié. La rupture du contrat de travail initial peut se faire


à l’amiable ou démission avec conclusion simultanée d’un nouveau
contrat entre le salarié et la liale.

Si le salarié mis à disposition d’une liale étrangère conclut un contrat


de travail avec cette liale, le droit local s’applique à ce contrat. Tou-
tefois, le salarié peut décider de soumettre le contrat au droit français.

Dans un contrat international soumis au droit français, il est important


de savoir que certaines clauses sont nécessaires pour que le contrat
de travail soit valable:
- Le lieu de travail.
- La date du début de l’activité.
- La durée du contrat de travail (durée déterminée ou indéterminée,
conditions de reconduction éventuelle).
- L’existence d’une période d’essai et sa durée.
- L’identication et la qualité des parties (employeur et employé).
- La législation applicable au contrat et la juridiction compétente en
cas de litige.
- Le salaire et les congés payés…

Il faudra tout de même préparer votre employé(e) à revoir le contrat à la


lumière du droit local pour ne pas faire trop de différence de manage-
ment entre les travailleurs locaux et le travailleur expatrié. D’une façon
générale, il faut s’attendre à voir le nombre de vos semaines de congés
payés réduites à deux semaines par an.

Il est essentiel de savoir qu’en matière de salaire, vous le négocierez


sur la base du montant brut. Il vous faudra, par la suite, enlever les
charges salariales et sociales qui seront prélevées à la source, mais qui
sont beaucoup plus réduites que ce que vous avez l’habitude de voir
prélevé en France.

Vous pouvez négocier un meilleur salaire en mettant en avant vos com-


pétences qui sont essentielles à la compagnie, votre connaissance du
coût de la vie, d’où l’importance de vous renseigner (par exemple à
NewYork ou SanFrancisco, le coût de la vie est plus élevé que dans la
plupart des autres villes des États-Unis) et le fait que vous changez de
pays (un effort supplémentaire de votre part).

85
RÉUSSIR AUX USA

À ce contrat de travail, si l’expatrié occupe un poste de manager ou


ingénieur de haut niveau, l’employé sera tenu bien souvent de signer
un non-Compete and non-Disclosure agreement qui n’est en fait qu’un
contrat de non-concurrence et de condentialité. Prenez le temps de
valider ce type de contrat en fonction de l’État dans lequel le salarié
est embauché, car il y a des règles différentes et parfois les clauses
peuvent être remises en cause dans certains États comme en Cali-
fornie qui ne reconnaît pas les non-compete agreements, car on ne
doit pas empêcher le salarié de travailler. De préférence, faites-vous
assister par un avocat franco-américain.

Embaucher des Américains


Avant de trouver la bonne personne pour le poste, vous devrez créer un
plan de rémunération des employé(e)s. Prévoyez de créer un plan de
compensation pour les vacances et les jours dits de maladie.

Il faut savoir que les employeurs aux États-Unis prévoient en moyenne


onze jours de maladie payés par an. Vous pouvez utiliser ces jours pour
prendre des vacances, mais si vous tombez malade, vous ne recevrez
plus de rémunération, car les jours auront déjà été pris. Concernant
l’administration de la paie, vous pourrez prévoir de faire appel à un
service interne ou externe comme ADP, Paychex, Gusto qui sont les
plus connus et très bien réputés.

- Employment «at will»: comprendre ce que cela veut dire.


Aux États-Unis, sauf pour les plus hauts cadres salariés managers de
multinationales, le contrat est «at will». Il n’y a donc pas de contrat
de travail : l’employé peut partir à tout moment et l’employeur peut
également le renvoyer à tout moment, même pour de simples retards
répétés.

Une limite est apportée à ce principe par le WARN Act de 1988 (Worker
Adjustment and Retraining Notification Act) qui prévoit, sauf exception
(catastrophe naturelle, circonstances commerciales imprévisibles,etc.)
pour les employeurs de plus de cent salariés le respect d’un préavis
de soixante jours calendaires lors de licenciements collectifs. Ainsi, le
droit du travail est minimaliste.

86
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

En voici les grandes lignes.

- Les congés
En matière de congés, la loi fédérale ne vous impose pas en tant
qu’employeur d’accorder des congés payés (y compris congé ma-
ternité). Seulement tout salarié a droit à douze semaines de congés
non payées pour raisons médicales ou familiales, pendant lesquelles
il continue de bénécier de la couverture d’assurance de l’entreprise.

- La durée de travail
La législation américaine n’impose aucune limite concernant le nombre
d’heures maximales de travail et la durée est généralement déterminée
en fonction du poste occupé. On distingue cependant les «hourly wor-
kers» payés à l’heure par leur employeur, des salariés qui perçoivent
un «salary», somme fixe payée pour l’exécution d’une mission, sans
décompte du temps de travail.

En tout état de cause, les heures supplémentaires sont rémunérées


avec un taux 1,5fois supérieur au salaire de base.

- Le salaire minimum
Le salaire fédéral horaire minimal est de 7,25dollars bruts, mais cette
fois encore il est possible pour chaque État de prévoir un taux supérieur.

En effet, chaque État a sa propre règle en la matière et par exemple en


Californie, le salaire minimal sera de $15 10.

Notons que malgré la souplesse du droit du travail américain, la res-


ponsabilité de l’employeur n’en est pas moindre, notamment avec
l’intervention du juge dans les actions en responsabilité délictuelle me-
nées par les salariés contre leurs employeurs, et qui peuvent entraîner
le versement de lourds dommages et intérêts, principalement sur la
base d’une action en discrimination.

- Quelques règles existent tout de même


L’employeur a l’obligation de vérier le statut légal de l’employé: ceci
veut dire que l’employeur doit s’assurer que l’employé est en situation
légale. Pour cela, il est recommandé d’utiliser le logiciel mis en place
par le gouvernement : E-Verify. Certains vous diront que ce logiciel

10. https://www.paycor.com/resource-center/articles/minimum-wage-by-state/

87
RÉUSSIR AUX USA

n’est pas able, car il ne reconnaîtra pas les faux papiers d’identité.
Néanmoins, en tant qu’employeur, son utilisation démontre que vous
avez rempli votre obligation de vérication.

Dans ce cas, l’employeur doit afcher «Avis de participation» à E-Ve-


rify ainsi que la mention «Droit au travail». Ces afches du ministère
de la Justice sont en anglais et en espagnol, ceci, dans un endroit bien
en vue qui est clairement visible pour les employés(e)s potentiels et
tous les employé(e)s dont l’admissibilité à l’emploi sera vériée avec
E-Verify. L’employeur doit également fournir une copie de ces afches
avec les documents de candidature, en ligne ou sur papier. Les afches
doivent également être fournies au moment de l’intégration11 .

La loi fédérale protège également plusieurs catégories de salariés


contre la discrimination au travail : la discrimination des travailleurs
handicapés (Disabilities Act de 1990), la discrimination entre hommes
et femmes (Equal Pay Act de 1963), la discrimination des salariés de
plus de 40ans (Age Discrimination in Employment Act de 1967),etc.

L’employeur sera toujours en mesure de se défendre en évoquant


des moyens tels que la «business necessity» (pour la bonne marche
de l’entreprise), mais il est, quoi qu’il en soit, nécessaire pour tout
entrepreneur français désireux d’employer du personnel aux USA
d’être accompagné d’un avocat au fait de toutes ces spécicités.

- Statut préférentiel pour les anciens combattants, les «veterans»


Les vétérans (anciens militaires) et les autres personnes éligibles ont
des droits spéciaux en matière d’emploi au sein du gouvernement
fédéral. Ils bénécient d’une préférence lors de l’embauche initiale et
d’une protection lors des réductions d’effectifs. Les allégations de vio-
lation de ces droits sont examinées par le Service de l’emploi et de la
formation des anciens combattants.

- La sécurité et la santé au travail


La loi sur la sécurité et la santé au travail (OSH) est réglementée et régie
par l’Administration de la sécurité et de la santé au travail (OSHA). Les
conditions de sécurité et de santé dans la plupart des entreprises

1 1 . h t t p s : / / w w w. e - v e r i f y. g o v / s i t e s / d e f a u l t / f i l e s / e v e r i f y / p o s t e r s / I E R _
RighttoWorkPoster.pdf

88
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

privées sont réglementées par l’OSHA 12 ou des programmes d’État


approuvés par l’OSHA, qui couvrent également les employeurs du sec-
teur public.

Les employeurs couverts par les lois OSHA doivent se conformer aux
réglementations et aux normes de sécurité et de santé de l’OSHA et ont
l’obligation générale, en vertu de cette loi de fournir à leurs employé(e)
s un travail et un lieu de travail exempts de dangers graves reconnus.
L’OSHA applique la loi par le biais d’inspections et d’enquêtes sur le
lieu de travail. Une assistance à la conformité et d’autres programmes
coopératifs sont également disponibles.

Pour nir, veillez à prévoir une couverture d’assurance de votre em-


ployé avec la worker’s compensation expliquée dans les paragraphes
ci-dessus.

- Posters
L’employeur est tenu d’afcher certaines afches relatives au droit du
travail au niveau fédéral.

Certaines des lois et réglementations appliquées par le département


américain du Travail exigent que des avis soient fournis aux employé(e)
s et/ou afchés sur le lieu de travail. Le DOL – département du Tra-
vail – fournit gratuitement des copies électroniques et imprimées de
ces afches requises.

Vous pouvez trouver ces afches sur le site elaws 13 . Les afches, dispo-
nibles en anglais et dans d’autres langues, peuvent être téléchargées
et imprimées directement sur le site.

À défaut de mettre en place une nouvelle entreprise, vous pouvez


décider d’en racheter une. Dans ce cas, l’investissement peut s’avérer
plus élevé, mais vous garantira déjà une certaine stabilité sur le terri-
toire américain.

12. https://www.osha.gov/publications/poster
13. https://webapps.dol.gov/elaws/posters.htm?_ga=2.74520082.1013594890.
1681355262-745735604.1681355262

89
RÉUSSIR AUX USA

Racheter une entreprise


Tout dépend de votre conguration, mais parfois il sera plus opportun
de racheter une entreprise plutôt que d’acheter une franchise.

Si vous souhaitez implanter une liale ou élargir vos activités existantes


et vous lancer aux États-Unis, le rachat d’une entreprise qui peut être
par exemple un partenaire commercial, un fournisseur, un centre de
logistique… sera probablement la solution. J’ai eu le cas d’une socié-
té fabricant des produits de soin pour les cheveux qui a racheté une
société de distribution de produits cosmétiques an de se lancer plus
rapidement sur le marché américain. Cela suppose que vous ayez les
fonds sufsants. Dans le cas présent, la BPI14 avait également participé
au nancement de ce rachat.

Si vous démarrez votre procédure pour obtenir le visa E-2 investis-


seur et que vous avez un capital modéré, les deux options sont
envisageables:
- Rachat d’une entreprise existante (restaurant, salon de coiffure, ga-
rage, société de nettoyazge, société de services aux personnes
âgées…).
- L’achat d’une franchise.

Bien comprendre les différences


entre la franchise et l’achat d’une entreprise
En effet, avant de décider si l’une de ces options vous convient, assu-
rez-vous de connaître les tenants et les aboutissants de ces deux pos-
sibilités, notamment au niveau du contrôle que vous aurez de l’entre-
prise, mais également des coûts associés pour les deux types d’achats.

Dans le concept de la franchise, on vous prodiguera plus de conseils,


mais vous acceptez alors de déléguer un certain contrôle de votre ac-
tivité. En effet, la franchise est un modèle commercial dans lequel un
propriétaire de la franchise (le «franchiseur») vendra ses droits sur le
logo, le nom commercial, le savoir-faire, et le modèle de son entreprise
à un entrepreneur indépendant (le « franchisé »). Les restaurants, les
hôtels et les entreprises axées sur les services, l’immobilier ont souvent
recours au modèle de la franchise15.

14. https://www.bpifrance.fr/
15. https://www.franchisedirect.com/top100globalfranchises/rankings

90
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Les deux formes de franchises les plus courantes sont les suivantes:
- Le franchisage de produit/nom commercial : le franchiseur détient
le droit sur le nom ou la marque de commerce et vend le droit d’uti-
liser ce nom et cette marque de commerce à un franchisé. Ce style
de franchise se concentre normalement sur la gestion de la chaîne
d’approvisionnement. En règle générale, les produits sont fabriqués
ou fournis par le franchiseur et livrés au franchisé pour être vendus.
- La franchise en « format entreprise » : le franchiseur et le franchi-
sé entretiennent une relation continue. Ce style de franchise se
concentre normalement sur la gestion d’entreprise dans son intégra-
lité. En règle générale, le franchiseur propose des services tels que la
sélection de sites, la formation, la fourniture de produits, le marketing
et même une aide à l’obtention de nancement (à titre d’exemple:
Starbucks).

Les avantages de la franchise sont que vous allez tout de suite béné-
cier du savoir-faire mais également de la reconnaissance de la marque,
des promotions et du marketing. Cependant, cela signie également
que vous devez suivre les règles de la franchise sur la façon dont vous
gérez votre entreprise.

Au contraire, l’achat d’une entreprise existante vous donne plus de


contrôle, mais vous êtes seul et vous devrez vous former par vos
propres moyens. Vous aurez la pleine propriété de l’entreprise (achat
de parts ou «du fonds de commerce»). Dans ce cas, l’un des grands
avantages est aussi d’avoir tout de suite une clientèle établie, des dé-
penses d’exploitation dénies et des employés parfaitement formés. Il
convient donc d’évaluer tous les avantages et les inconvénients de ces
deux types d’achats.

En résumé, voici les points à valider lors du rachat d’une entreprise:


- L’entreprise a une relation établie avec les clients et les fournisseurs.
- Les opérations peuvent commencer immédiatement.
- Les stocks actuels peuvent être vendus pour générer des ux de
trésorerie immédiats.
- Si l’entreprise rachetée génère de bons résultats, cela sera un
élément positif dans votre dossier d’immigration.
- Vous aurez des employés déjà formés qui pourront vous aider à vous
lancer et à mieux appréhender le marché américain.

91
RÉUSSIR AUX USA

Considérer également ces désavantages:


- Le coût peut être plus élevé que de partir de zéro, car vous achetez
souvent ce que l’on appelle ici «le goodwill», c’est-à-dire la renom-
mée de l’entreprise, son savoir-faire, tout ce qui est immatériel.
- Les problèmes existants peuvent être cachés jusqu’après la vente,
d’où l’importance de plutôt racheter le fonds de commerce que les
parts.
- Les inventaires peuvent être obsolètes en raison de leur ancienneté.
- L’équipement peut être défectueux.

Recommandations
Voici les points de passage obligés si vous souhaitez racheter une en-
treprise: comprenez bien que cette étude n’est pas exhaustive, mais
cela vous alerte sur les points essentiels à considérer. Il est très impor-
tant avant de vous lancer de passer du temps pour comprendre les
mécanismes commerciaux spéciques aux États-Unis. Il est conseillé
de passer par des cabinets spécialisés (intermédiaires) dans la vente
de locaux commerciaux. En effet, il s’agit d’une décision complexe
qui nécessite une analyse minutieuse des équipements, des biens
immobiliers éventuellement, des états nanciers et des relations entre
l’entreprise et ses clients, sa communauté et ses concurrents. N’es-
sayez pas de faire cette analyse seul –obtenez l’aide d’un profes-
sionnel pour évaluer et fixer le prix de l’entreprise, en particulier
quand vous venez de l’étranger.

Les dues diligences (étude approfondie de l’entreprise


que vous souhaitez acheter)
Il s’agit de faire un examen approfondi de la situation de la société cible.
Dans tous les cas d’acquisition d’une société américaine, la phase pré-
liminaire de recherche et d’analyse des documents juridiques, scaux,
nanciers et comptables est obligatoire. Tous les aspects de la société
cible devront être soigneusement examinés et évalués. Sur la base des
documents fournis par la société, l’avocat, l’expert-comptable et le
broker immobilier qui pourront vous accompagner vont faire une étude
approfondie et éventuellement feront intervenir d’autres experts en cas
de doutes sur certains éléments comme des experts en environnement
ou des ingénieurs. Le résultat de cet examen vous permettra de conr-
mer si vous souhaitez acheter et négocier en meilleure connaissance
de cause.

92
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

- Exiger que le vendeur mette par écrit et garantisse chaque partie


essentielle de l’entreprise, y compris:
 Que les états nanciers qui doivent être joints en pièces sont véri-
diques et exacts.
 Qu’il n’y ait aucune responsabilité cachée de quelque nature que
ce soit (créances scales, poursuites judiciaires ou factures de
fournisseurs).
 Une liste complète de tout ce qui est acheté : bail commercial
– même s’il n’y a pas de droit au bail comme en France, assu-
rez-vous de pouvoir continuer de louer les locaux avec des condi-
tions qui vous satisfassent –, contrats, sommes dues aux four-
nisseurs, sommes dues par les clients, inventaire, agencements,
équipements, enseignes, matériel informatique et logiciels, et tout
ce qui contribuera au succès de l’entreprise.
- Si les états nanciers n’ont pas été audités par un expert-comptable,
faites-le faire. Si le vendeur ne paie pas le coût, vous devriez le faire
an de vous assurer que votre investissement est judicieux.
- Comparez les données nancières et comptables avec des sociétés
similaires dans l’industrie.
- Si vous payez plus pour l’entreprise que les actifs ne sont évalués,
conrmez que vous achetez du «goodwill» –un actif incorporel qui
peut être amorti sur une période de quinze ans.
- Déterminez pourquoi le vendeur vend l’entreprise.
- Validez combien de temps cette entreprise peut durer. Y a-t-il des
facteurs qui pourraient mettre n à l’entreprise, comme une route en
cours de construction qui vous obligerait à déplacer l’entreprise avec
un risque de perte de clientèle?
- S’il y a un bail, parlez au propriétaire de l’entreprise pour vous as-
surer que les termes du bail resteront les mêmes. C’est un excellent
moment pour discuter des conditions de renouvellement et des pos-
sibilités de résiliation.
- Demandez au propriétaire de vous laisser travailler dans l’entreprise
avant de prendre la décision de l’acheter. Il n’y a pas de meilleur
moyen de juger si le volume d’affaires est satisfaisant, si vous aime-
rez travailler dans cette entreprise et s’il y a des problèmes que vous
devez régler avant que la vente ne soit nalisée.

93
RÉUSSIR AUX USA

- Une entreprise réussit souvent grâce à la personnalité de son pro-


priétaire. Si tel est le cas, vous devez décider si vous serez en me-
sure de faire de l’entreprise un succès grâce à votre personnalité.
- Assurez-vous que le vendeur signe un accord de non-concurrence
pendant les trois à cinq prochaines années environ. Ceci est particu-
lièrement important si vous pensez que sa personnalité est la raison
du succès de l’entreprise.
- Enquêtez sur les entreprises du quartier qui ne sont pas des concur-
rents directs pour savoir ce qu’elles ont à dire sur la croissance des
affaires dans votre région, les problèmes qu’elles voient pour l’avenir
et ce qu’elles pensent de l’entreprise que vous achetez.
- Faites vérier la solvabilité du propriétaire-vendeur et de l’entreprise
elle-même.
- Vériez auprès des fournisseurs pour déterminer si l’inventaire que
vous achetez est évalué correctement.
- S’il y a des employés, demandez-leur s’ils resteront si vous ache-
tez l’entreprise. Obtenez toute autre information qu’ils sont prêts à
fournir.
- Parlez à certains clients. Prenez le temps de déterminer s’ils sont
satisfaits.

Si vous souhaitez bénécier d’une formation continue et avoir accès à


des équipements et un inventaire préétabli, il est peut-être préférable
que vous achetiez une franchise. C’est ce que nous allons examiner
maintenant.

Acheter une franchise


Il existe une multitude de franchises aux USA, mais c’est un concept
coûteux même si le corollaire est que vous allez bénécier immédiate-
ment d’un fort savoir-faire.

Voici quelques règles à prendre en compte avant de vous lancer.

Les coûts
En échange du droit d’utiliser le nom et de bénécier de l’assistance du
franchiseur, vous serez tenu de payer les frais suivants:
- Les frais initiaux pour accéder à la franchise

94
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

Ces frais peuvent aller de plusieurs milliers de dollars à plusieurs cen-


taines de milliers de dollars, et potentiellement non remboursables.
Ces frais incluent notamment:
- Les coûts de location de votre local.
- La mise aux normes en fonction des recommandations du franchi-
seur de votre local.
- L’achat de biens d’équipement.
- L’achat de l’inventaire initial.
- Le paiement de licences d’exploitation.
- Les coûts d’assurance.
- Les frais d’ouverture pour le lancement de votre franchise selon les
méthodes données par le franchiseur.
- Le paiement permanent des redevances: ces redevances peuvent
être xes ou calculées en fonction de votre chiffre d’affaires brut
mensuel. Vous paierez des redevances même si votre point de vente
ne gagne pas d’argent au début notamment. C’est un élément que
vous devez prendre en considération et il vous faudra prévoir un
cash-ow en conséquence.
Important! Même si vous souhaitez résilier le contrat de franchise
avant son terme qui peut aller jusqu’à vingt ans, vous serez tenu de
continuer de payer les redevances, sauf si vous trouvez un repreneur.
Donc bien faire attention avant de vous engager.
- Les frais de publicité: vous bénéficierez des campagnes nationales
de la franchise, mais une partie de ces frais seront répercutés sur
votre entreprise.

Le pouvoir de contrôle
Pour assurer l’uniformité, les franchiseurs contrôlent généralement
comment les franchisés mènent leurs affaires. Ces contrôles peuvent
limiter considérablement votre capacité de gérer votre entreprise
comme vous le souhaitez.

Voici quelques exemples des contrôles qui seront opérés, et où vous


devrez suivre les directives du franchiseur:
- Le site doit être approuvé par le franchiseur. Ceci doit en principe
vous permettre d’augmenter votre clientèle, car les sites approuvés
ont fait l’objet d’une étude de marché de la part du franchiseur.

95
RÉUSSIR AUX USA

- L’agencement de votre local, magasin: vous devez suivre les normes


du franchiseur et acheter votre équipement chez des fournisseurs
agréés par le franchiseur. Ceci peut augmenter vos coûts, mais vous
n’aurez pas le choix.
- Le franchiseur pourra restreindre les biens et services que vous ven-
drez (exemple : franchise Mc Donald’s ou Macarons…). Vous êtes
tenu encore de vous fournir chez les fournisseurs du franchiseur,
sans possibilité de négocier vos coûts. Néanmoins, en principe, vous
bénécierez d’une négociation à grande échelle par le franchiseur
qui prendra une commission.
- Le contrôle par le franchiseur de vos méthodes de fonctionnement
est restreint. Ainsi, le franchiseur peut dicter les jours, les heures
d’ouverture et de fermeture, imposer les uniformes des employé(e)s,
les méthodes de publicité, les prix de vente.
- La limitation de votre territoire : vous serez tenu de vendre dans le
territoire qui vous sera alloué par le franchiseur. Donc vous ne pour-
rez pas décider de déménager dans un autre emplacement qui pour-
rait vous paraître plus rentable sans accord préalable du franchiseur
par exemple.
- Le site internet devra suivre les recommandations du franchiseur
également.

Résiliation ou terme du contrat


- Le franchiseur peut prendre l’initiative de cette résiliation. Vous per-
drez ainsi le droit à votre franchise si vous enfreignez le contrat de
franchise. Les contrats de franchise portent sur un temps limité ;
votre droit au renouvellement n’est pas garanti.
- Un franchiseur peut mettre n à votre contrat de franchise pour di-
verses raisons, y compris votre défaut de paiement des redevances
ou suite au manque de respect des normes de performance et des
normes de la franchise. Si votre franchise est résiliée, vous pou-
vez perdre votre investissement.
- Le renouvellement: les contrats de franchise peuvent durer jusqu’à
vingt ans, mais vous pouvez commencer par conclure un contrat
pour dix ans. Lorsque vous arrivez aux États-Unis avec un visa in-
vestisseur, supposément limité dans le temps (de quarante-huit mois
(France) à cinq ans selon les pays) et même si vous pouvez renou-
veler ce visa tant que votre entreprise fonctionne, il n’en demeure
pas moins que c’est un point à considérer. En effet, il ne faut pas

96
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

oublier que vous serez redevable des redevances de la franchise


jusqu’à son terme, sauf si vous pouvez la revendre. Par ailleurs,
à la n du contrat, le franchiseur peut refuser de le renouveler. Les
renouvellements ne sont pas automatiques. En cas de renouvelle-
ment, le franchiseur peut décider d’augmenter le montant des rede-
vances, imposer de nouvelles normes de conception et de nouvelles
restrictions de vente ou réduire votre territoire. N’importe lequel de
ces changements peut entraîner une plus grande concurrence de la
part d’autres points de vente appartenant à l’entreprise ou à d’autres
franchisés.

Trouver la bonne opportunité


Il existe de nombreuses façons de trouver une franchise. Visitez les
sites des franchises qui vous intéressent, allez à des expositions spé-
cialisées dans la franchise ou vous pouvez faire appel à un broker (cour-
tier en franchises) qui pourra vous guider et vous expliquer les détails
des franchises que vous examinez: néanmoins, rappelez-vous que le
courtier est payé par la franchise. Donc sélectionnez le bon courtier qui
saura vous assister dans votre recherche, mais pour comprendre les
documents de la franchise. Un contrat de franchise peut contenir plus
de sept cents pages! En outre, n’hésitez pas à visiter une franchise et
lui poser des questions sur ses relations avec le franchiseur, son chiffre
d’affaires, les coûts globaux (redevances, marketing, produits…) de la
franchise, assistance et contrôle du franchiseur sur votre activité…

C’est un investissement important. Prenez votre temps et assurez-vous


que c’est la bonne solution en comparaison avec l’achat d’un fonds de
commerce ou le lancement d’une nouvelle entreprise.

Les documents de la franchise:


le FDD et le contrat de franchise
La franchise est réglementée par la Federal Trade Commission et par
les lois des États.

La Federal Trade Commission est en quelque sorte l’équivalent de la


DGCCRF en France. Elle s’efforce de prévenir les pratiques commer-
ciales frauduleuses, trompeuses et déloyales. La FTC fournit égale-
ment des informations pour aider les consommateurs à repérer, arrêter
et éviter les escroqueries et les fraudes.

97
RÉUSSIR AUX USA

Le franchiseur est tenu de vous fournir des informations précises


et détaillées an que vous puissiez prendre des décisions éclairées
concernant l’offre de franchise. Ces documents juridiques, ainsi que
les manuels d’exploitation, vos besoins en personnel, les programmes
de formation et les initiatives de marketing, sont vos principaux inves-
tissements dans le système de franchise.

Les deux principaux documents que vous allez recevoir sont le contrat
de franchise et le document d’information sur la franchise (FDD).

- Le contrat de franchise
Le contrat de franchise est le contrat qui vous lie avec le franchiseur.
Il explique tous les droits et obligations des deux parties et protège
l’intégrité du système de franchise, des marques de commerce du
franchiseur. C’est le premier document que vous allez recevoir en tant
que franchisé.

Un bon contrat de franchise sera concis, clair et équitable. Les questions


généralement abordées dans un contrat de franchise comprennent:
- Les frais de franchise initiaux et continus.
- Les délais d’ouverture de la franchise pour les entreprises.
- Le territoire concédé.
- Les spécications pour l’équipement, les fournitures et l’inventaire.
- La durée du contrat et les conditions de son renouvellement.
- Les règles concernant le transfert de la franchise à un tiers.
- Les conditions de résiliation du contrat.
- Les obligations postérieures à la résiliation.
- Les clauses de non-concurrence.
- Les exigences de ventes minimales (le cas échéant).
- Comment les différends doivent être résolus, y compris les méthodes
alternatives de règlement des différends telles que la médiation et
l’arbitrage.

- Le document d’information sur votre franchise ou Franchise


Disclosure Document (FDD)
Ce document doit être préparé dans le strict respect des règles de
la FTC. Vous êtes tenu de recevoir ce document dans un maximum
de quatorze jours après votre demande. De plus, quinze États exigent

98
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

que les franchiseurs enregistrent leurs FDD auprès de l’État ou les


informent qu’ils offriront des franchises avant de commencer à exercer
toute activité de franchise dans l’État.

Le FDD divulgue des informations détaillées sur la franchise, divisées


en une page de couverture, une table des matières et vingt-trois caté-
gories, incluant:
- Depuis combien de temps la franchise existe.
- La concurrence probable et toutes les lois spéciales qui se rap-
portent au secteur, telles que les exigences en matière de licence ou
de permis.
- Les personnes clés: l’identité et l’expérience des dirigeants et des
principaux dirigeants.
- L’historique des litiges que la franchise a pu connaître.
- La divulgation de toute allégation de fraude ou de violation des lois
sur les franchises.
- S’il existe des cas de faillite chez les fondateurs de la franchise.
- Les frais de franchise initiaux.
- La liste la plus exhaustive possible des coûts de démarrage et d’ex-
ploitation de la franchise, y compris les dépôts ou les frais non rem-
boursables, ainsi que les frais de publicité et de marketing en cours.
- Les programmes de formation offerts par la franchise.
- Les restrictions sur les sources de produits ou de services et les four-
nisseurs qui doivent être utilisés pour maintenir l’intégrité du système
de franchise.
- Les aides nancières que le franchiseur peut offrir potentiellement.
- Les obligations que vous devrez suivre dans le fonctionnement quo-
tidien de l’entreprise.
- Les états nanciers de la franchise, an que vous en tant que fran-
chisé, vous puissiez déterminer si l’entreprise sera rentable et si le
franchiseur sera en mesure de vous assister en cas de situation éco-
nomique difcile passagère.
- Vous devrez recevoir les noms et coordonnées des franchisés ac-
tuels an que vous puissiez leur parler et glaner plus d’informations
sur la viabilité du système de franchise, le support et les opportunités
de revenus.

99
RÉUSSIR AUX USA

Il est donc important de vous faire accompagner, non seulement


par un courtier en franchises, mais également par un avocat et un
expert-comptable.

Un comptable peut vous aider à comprendre la situation nancière de


l’entreprise, élaborer un plan d’affaires, évaluer vos projections nan-
cières pour les cinq prochaines années. Ce plan d’affaires vous sera
d’ailleurs demandé par l’avocat qui s’occupera de votre dossier d’im-
migration. Un avocat spécialisé dans la franchise vous assistera pour
vous aider à comprendre vos obligations.

À retenir !
Trois possibilités pour vous implanter
- Implanter une liale ou lancer votre start-up
 Prévoir les business plans (plan d’affaires).
 Valider votre bail commercial, point très important dans le
développement de votre business en général.
 Valider les équipements que vous allez apporter et faire éva-
luer les apports par un expert-comptable franco-américain
pour que ce rapport serve non seulement comme preuve
d’une évaluation valide au regard de l’IRS (Service des impôts
américain) mais également par rapport à l’ofcier consulaire
qui examinera votre dossier d’immigration.
 Embaucher du personnel américain immédiatement en plus
du personnel français que vous allez faire venir.
- Racheter une entreprise
 Ce peut être un bon moyen pour vous lancer rapidement
sur le marché américain en bénéciant déjà d’employés qui
pourront vous aider à comprendre le marché américain, d’un
réseau de fournisseurs, et d’une clientèle. Mais cela coûte
plus cher en général que de lancer une start-up. Il est pos-
sible de se faire accompagner nancièrement par la BPI.
 Vous faire accompagner par un business broker (courtier im-
mobilier spécialisé dans la vente de fonds de commerce et
d’entreprises) pour la recherche de l’entreprise.

100
RÉUSSIR SON IMPLANTATION AUX ÉTATS-UNIS

 Possibilité de se faire accompagner par les centres de déve-


loppement économique locaux.
 Prévoir les fonds nécessaires, car on ne vous prêtera pas
d’argent, car vous n’avez pas de «credit score», notion spé-
cique aux États-Unis qui démontre que vous êtes capable
de rembourser vos crédits.
 Faire des «due diligence » approfondies : c’est-à-dire bien
valider tous les éléments de l’entreprise que vous allez ra-
cheter. Si vous achetez le « fonds de commerce », valider
que l’équipement n’est pas obsolète, faire revoir les états
nanciers des trois dernières années par un expert-comp-
table franco-américain, valider les documents juridiques
avec un avocat américain dans l’État dans lequel se trouve
l’entreprise que vous rachetez et valider avec un avocat fran-
co-américain le contrat d’achat (surtout en cas de rachat
d’une grosse entreprise dans le cadre de l’implantation d’une
liale).
- La franchise: bien valider les éléments positifs et les éléments
négatifs (contrôle, coûts récurrents, durée…).
 Vous faire accompagner par un avocat spécialisé pour com-
prendre les documents de la franchise (FDD et contrat).

101
Chapitre II

TRA
TRAVAILLER
VAILLER
AAVEC
V EC
LES AMÉRICAINS

Comprendre les Américains :


différences culturelles
Stéréotypes au travail
Les Américains passent pour être les adeptes
de la communication directe et explicite
C’est vrai dans certains contextes, notamment en cas de négociations,
mais c’est inexact lorsque vous êtes dans une relation d’employeur-em-
ployé(e). En effet, lorsque vous êtes dans un contexte de travail, ils ne
sont pas si explicites que cela. Les Américains sont souvent plus expli-
cites et plus directs que les Français ou, plus précisément, leur culture
se caractérise par une contextualité faible. Mais il existe une exception
majeure: lorsqu’un manager évalue ses subordonnés. Dans un contexte

103
RÉUSSIR AUX USA

français, les compliments sont souvent implicites, alors que les critiques
s’expriment de façon plus directe. Aux États-Unis, c’est exactement
le contraire: un patron exprimera en général sa satisfaction de façon
directe, alors qu’il essayera de donner à ses critiques une forme positive,
encourageante. Donc si vous travaillez bien, votre employeur vous dira
«Great Job», ce qu’il ne faut pas traduire et ne surtout pas comprendre
en français que vous avez fait un travail super. Non, vous avez juste
fait ce que vous devez faire, mais vous êtes dans un environnement
positiviste, ce qui veut dire que «great» c’est bien et « bien», c’est
mauvais ou pas vraiment bien et il faut vous poser des questions. Votre
employeur vous expliquera que votre dossier est bien, MAIS que vous
pouvez peut-être améliorer ce point. En langage simple, revoyez sérieu-
sement votre dossier.

En réunion, les Américain(e)s aiment particulièrement


que l’ordre du jour soit respecté
C’est vrai. Lors des réunions, les Américain(e)s aiment qu’il y ait un
ordre du jour précis et que celui-ci soit scrupuleusement respecté. Les
réunions sont orientées vers l’action et l’objectif est d’atteindre ra-
pidement un consensus pour pouvoir agir vite et bien. Les débats trop
longs sont perçus comme une perte de temps. Par ailleurs, une réunion
d’une heure s’arrêtera au bout d’une heure. Donc chacun doit parler de
manière concise et aller droit au but.

Les Américains agissent vite et ne s’intéressent pas aux détails


avant de passer à l’action
Les Américain(e)s aiment la réactivité et le respect des délais même si
tout n’est pas parfait, on peaunera au fur et à mesure (Test and lean or
trial and error). Trop rééchir avant d’agir est perçu comme «Analysis
Paralysis». L’esprit critique n’est pas apprécié quand il n’est que né-
gatif, il doit être constructif et inclure du positif.

Le temps, c’est de l’argent


Oui, c’est vrai. On n’a pas le temps de philosopher trop longtemps.
Il faut agir. Le temps est perçu comme de l’argent que l’on peut dé-
penser, perdre ou investir intelligemment. Le temps doit être utilisé de
manière rationnelle an d’en tirer prot au maximum. Les délais doivent
être tenus, les réunions doivent commencer à l’heure et l’ordre du jour

104
TRAVAILLER AVEC LES AMÉRICAINS

doit être respecté. Arriver en retard peut être perçu comme de l’impoli-
tesse, mais surtout comme une incapacité à s’organiser.

Les Américain(e)s ont un mode de raisonnement empirique


C’est vrai. C’est pour cela que lorsque vous faites une présentation
dans une réunion de travail, il est important d’illustrer vos propos de
faits et preuves concrètes: ce qui est important ce sont les faits et les
résultats. On analyse des situations réelles pour aboutir à des solutions
pratiques. Ainsi, pour impressionner et convaincre un public américain,
il est important de fournir de nombreuses preuves concrètes et de ne
pas hésiter à illustrer votre présentation d’images et de visuels pour
rendre crédibles vos propos.

Un bon manager doit donner un feed-back permanent à ses employés


C’est vrai, et faire attention à la manière dont vous donnez ce feed-
back. En effet, il faut d’abord parler du positif, puis évoquer avec beau-
coup de nesse le négatif et rebondir sur le positif. Pourquoi? Parce
que vous êtes dans une culture du positivisme. Dès le plus jeune âge,
les enfants à l’école sont valorisés. On cherchera à valoriser ce qu’ils
font bien pour mieux les encourager et les aider à trouver des solutions
sur ce qui est moins bien. Dans la culture professionnelle américaine,
les marques de reconnaissance du manager sont un des éléments
essentiels de la motivation. Le feed-back positif est donc important
pour eux et le fait de reconnaître ce qui est bien donne du crédit pour
aborder ce qui doit être amélioré.

Concrètement, pour formuler un feed-back négatif à un(e) employé(e)


américain(e), il vaut mieux utiliser ce qu’on appelle le «feed-back en
sandwich»:
- Mettre en avant ce qui est bien.
- Expliquer ensuite ce qui doit être amélioré.
- Terminer en afrmant la conance qu’on accorde à notre employé(e)
pour y parvenir.

Les Américains ne prennent pas de vacances


S’il est vrai que les États-Unis sont le seul pays industrialisé où les
entreprises ne sont pas obligées d’offrir des congés payés, il n’en de-
meure pas moins que la grande majorité des employeurs accordent
des vacances. C’est un moyen de conserver ses salariés en bonne

105
RÉUSSIR AUX USA

santé et de les déliser. La première année, au moins une semaine de


congés payés est offerte et ensuite deux semaines. Puis pour déliser,
le nombre de PTO (Paid Time Off ou congés payés) peut aller jusqu’à
quatre semaines. L’OCDE indique que la moyenne de congés payés
aux États-Unis est de vingt-trois jours.

Une différence est que les Américain(e)s prennent très rarement plu-
sieurs semaines d’aflée comme en France avec la «transhumance»
du mois d’août. Ils préfèrent prendre quelques jours, mais en proter
à fond. Notamment la semaine du 4 juillet qui est la fête nationale et
la semaine de Thanksgiving qui est une fête familiale très importante
aux États-Unis, et qui commence le dernier jeudi du mois de novembre
jusqu’au dimanche. Le vendredi suivant Thanksgiving est souvent of-
fert comme un jour férié. Il s’agit du Black Friday, le jour de dépenses
et de consommation maximales aux États-Unis.

Les Américains ne savent pas gérer leur argent


et ils doivent être payés à la semaine
C’est un peu vrai en ce sens que l’Américain(e) a tendance à dépenser
plus qu’il ne gagne. Il fera un crédit pour prendre des vacances ou
même prendra des meubles en location. C’est ce qui fait également
marcher l’économie américaine. Ainsi, même s’il est possible de pré-
voir de payer les employé(e)s au mois, ce n’est pas la règle et pas
conseillé… C’est quelque chose à prévoir lorsque vous venez gérer
une entreprise aux États-Unis. Nous avons eu certains employés qui,
s’ils ne recevaient pas leur salaire à la n de la semaine, n’étaient plus
en mesure de payer leur essence. Ceci peut paraître surprenant quand
on compare avec la France où il est normal de n’être payé qu’une fois
par mois, généralement vers la n du mois.

Comprendre le contexte et la culture des États-Unis


La « WASP » culture
Lorsque l’on parle des États-Unis, on parle de cinquante États avec
des différences culturelles profondes, notamment entre les États dits
de la Bible Belt ou Sud-Est des États-Unis et le Wild West américain,
ou plus exactement la Californie ou encore des États du Nord et côtiers
comme New York qui sont foncièrement différents dans leurs modes
de vie, mais également, pour ce qui est des valeurs comme la concep-

106
TRAVAILLER AVEC LES AMÉRICAINS

tion de l’avortement, le droit de porter des armes pour ne citer que


quelques thèmes importants et qui divisent la population américaine…

Néanmoins, le pays reste imprégné de la «WASP», culture importée


par les protestants même si en déclin du fait de l’augmentation des
populations d’origine hispanique plutôt catholiques et de celles d’ori-
gine asiatique.

Ce terme «WASP» désigne en fait le «White protestant» représenté


pas le stéréotype « blanc » (souvent originaire du Deep South, ou
Bible Belt) et principalement la classe moyenne supérieure ou classe
supérieure, car le terme n’est généralement pas appliqué aux Blancs
pauvres de la classe ouvrière.

Cette culture a historiquement favorisé le travail acharné, une éthique


morale qui implique que l’on doit donner le meilleur travail possible,
la discipline personnelle et la responsabilité individuelle, ainsi que la
croyance que la réussite matérielle est une preuve de vertu personnelle.

Cette mentalité a été intégrée dans les relations de travail, où les tra-
vailleurs sont souvent encouragés à travailler dur et à se concentrer sur
leur propre réussite plutôt que sur la solidarité et la coopération avec
leurs collègues. Les travailleurs qui réussissent sont souvent récom-
pensés par des promotions et des augmentations de salaire, tandis
que ceux qui ne parviennent pas à atteindre les objectifs xés sont
souvent considérés comme manquant de discipline ou de motivation.

Il est important de noter que même si l’on retrouve cette culture dans
la plupart des entreprises, il n’en demeure pas moins que ces facteurs
culturels sur le lieu de travail peuvent varier considérablement en fonction
de la culture spécique du lieu de travail et des personnes impliquées.

Ainsi, on peut observer la prédominance de cette culture dans les mi-


lieux industriels, notamment dans les États du Sud.

Les employé(e)s veulent donner le meilleur. Contrairement à la France


(où le droit du travail ne rendrait cela pas possible de toute façon),
en cas de grosse commande par exemple, ils peuvent décider d’eux-
mêmes de faire des heures supplémentaires, voire de travailler tout le
week-end si nécessaire. Ils sont en général ponctuels et respectent les
règles. Ils savent également que comme ils travaillent «at will», c’est-

107
RÉUSSIR AUX USA

à-dire sans contrat, l’employeur peut leur demander de partir à tout


moment sans préavis.

Néanmoins, dans les sociétés de services (insurance, banques, consul-


ting, tech…) avec une forte présence de génération dite Z, les contextes
peuvent être différents et les employé(e)s veulent se sentir considéré(e)s,
recherchent un équilibre entre le travail et leur vie personnelle.

Travailler avec les Américain(e)s –


Votre environnement professionnel
Comme indiqué plus haut, les employé(e)s sont «at will», et peuvent
être «let go» (renvoyé(e)s) à tout moment. Ils le savent. En sens inverse,
ils peuvent partir à tout moment, s’ils trouvent un travail qui leur offre un
salaire plus intéressant ou un travail dans lequel ils pensent que leurs
compétences seront mieux valorisées.

Manager ses employé(e)s aux États-Unis


Un bon manager doit littéralement être un leader et un «coach » au
sens sportif du terme. Le manager doit être accessible à tout moment
(politique de la porte ouverte) même s’il y a un grand respect de la
hiérarchie. En tant que leader, le manager s’efforce de dénir sa vision
pour la société et d’aider son équipe à comprendre pourquoi ils font ce
qu’ils font, pourquoi c’est important et pourquoi cela en vaut la peine.

Donc pour un entrepreneur français qui vient aux États-Unis, il sera né-
cessaire de décrire cette vision et faire comprendre à chaque membre
de votre équipe l’importance de leur rôle pour réaliser cette vision.

Si cette vision est bien communiquée, les membres de l’équipe qui


viennent partager la vision du leader ressentent un sentiment partagé
d’appropriation et de responsabilité de pouvoir la mener à bien. Ainsi, la
vision d’un leader individuel devient une vision partagée. Si vous ne pre-
nez pas le temps de communiquer cette vision, vous risquez d’avoir des
employé(e)s qui vont travailler sans inspiration. Ils/elles doivent se sentir
responsabilisé(e)s et capables de participer à la réussite de cette vision.

J’ai écouté un manager qui expliquait combien il était important de


partager sa vision surtout dans un contexte où les gens peuvent partir

108
TRAVAILLER AVEC LES AMÉRICAINS

à tout moment.Il a repris une histoire de Simon Sinek qui a illustré ce


point avec sa version de la parabole intemporelle des tailleurs de pierre
telle que relatée dans Start With Why: How Great Leaders Inspire Eve-
ryone to Take Action. Il expliquait:

«Vous vous approchez du premier tailleur de pierre et lui demandez:


"Aimez-vous votre travail?" Il lève les yeux vers vous et répond: "Je
construis ce mur depuis aussi longtemps que je me souvienne. Le tra-
vail est monotone. Je travaille sous le soleil brûlant toute la journée. Les
pierres sont lourdes et les soulever jour après jour peut être éreintant.
Je ne sais même pas si ce projet sera réalisé de mon vivant. Mais c’est
un travail. Ça paie les factures." Vous le remerciez pour son temps et
continuez votre chemin.

À environ trente mètres de là, vous rencontrez un deuxième tailleur de


pierre. Vous lui posez la même question: "Aimez-vous votre travail?"Il
lève les yeux et répond: "J’aime mon travail. Je construis une cathé-
drale. Bien sûr, je travaille sur ce mur depuis aussi longtemps que je
me souvienne, et oui, le travail est parfois monotone. Je travaille sous
le soleil brûlant toute la journée. Les pierres sont lourdes et les soulever
jour après jour peut être éreintant. Je ne sais même pas si ce projet
sera réalisé de mon vivant. Mais je construis une cathédrale."

Alors que les deux tailleurs de pierre exécutaient exactement la même


tâche, le second avait une idée de la raison pour laquelle il faisait ce
qu’il faisait et comment cela s’inscrivait dans un objectif plus vaste et
plus grandiose –la vision.

Cette vision est mise en exergue dans les sociétés qui innovent et veulent
impliquer leurs employés. Un des maîtres en la matière était Steve Jobs.

En plus d’être un leader, vous devez avoir des qualités de coach


(entraîneur sportif) aux États-Unis si vous souhaitez garder vos em-
ployés et instiller cette énergie qu’ils ont d’ailleurs envie de recevoir
pour donner le meilleur d’eux-mêmes.»

Dans la pratique, cela veut dire...


- Donner un feed-back permanent.
En effet, les employé(e)s aux États-Unis ont besoin de ce feed-back
permanent et faites attention à ne pas être trop critique. Toute critique

109
RÉUSSIR AUX USA

doit être accompagnée de félicitations. C’est une façon de faire à l’op-


posé de ce qui se fait en France.
Enn, le bon manager demande également le feed-back de ses em-
ployés pour lui permettre de les supporter au mieux et de les aider à
travailler au mieux ensemble.
- Il faudra prévoir une vraie politique de formation: les employé(e)s aux
États-Unis sont en général moins formé(e)s qu’en France. Faire at-
tention que cela reste une généralité et vous trouverez, par exemple,
de très bons ingénieurs, notamment en Californie à Boston, au Texas.
Néanmoins, les besoins en formation restent énormes et se former
toute sa vie est une démarche naturelle.
- Prévoyez de devoir payer vos employés à la semaine.
- Même si une certaine hiérarchie existe, le manager doit rester acces-
sible: c’est ce que l’on appelle ici la politique de la porte ouverte.

Ce sont juste quelques règles pour mieux vous guider dans vos pre-
miers pas aux États-Unis dans la gestion de votre personnel. Vos em-
ployé(e)s sont exibles, le droit du travail est réduit dans la plupart des
États à son strict minimum, à savoir ne pas faire de discrimination entre
les hommes et les femmes, entre les races, et ensuite vous dictez vos
propres règles y compris en matière de congés payés, de «benets»,
c’est-à-dire les avantages comme le plan retraite dit plan 401k ou alors
le paiement de l’assurance santé qui est maintenant obligatoire pour
les entreprises de plus de cinquante salariés, mais vous ne pouvez en
payer qu’une partie. C’est à vous d’organiser toutes les relations de
travail avec le règlement intérieur dit «handbook».

Qui seront vos employés ?


Voici les principales qualités qui sont demandées et que vous retrouve-
rez chez vos employé(e)s. Bien entendu ce sont des généralités, mais
cela se retrouve dans la plupart des entreprises.

Des employé(e)s complètement dédié(e)s à votre entreprise


Cela implique et comprend un fort sentiment de soutien et de loyauté
envers votre entreprise avec des employé(e)s motivé(e)s à assurer la
réussite de l’entreprise.

110
TRAVAILLER AVEC LES AMÉRICAINS

Aux États-Unis, ceci est une généralité et il peut exister des excep-
tions, si vous êtes un bon manager, on retrouvera ces qualités:
- Une passion pour leur travail: les Américain(e)s se dévouent à leur
travail. Il ne faut pas oublier que leur travail fait partie de leur identité.
- Une attitude positive envers leur travail en général même si des son-
dages démontrent qu’en fait ils ne sont pas vraiment satisfaits. Mais
ofciellement ils démontreront une attitude positive.
- La ponctualité pour tous les événements liés au travail.
- La exibilité lors de l’attribution des tâches de travail.
- Des employé(e)s prêt(e)s à se former.

Nous examinerons en détail ces particularités de vos employé(e)s.

Des employé(e)s fiables


Dans la majorité des cas, vous pourrez leur faire conance. Ils cher-
cheront à accomplir leurs tâches de la manière la plus professionnelle
possible (confer également la référence à la «WASP» culture).

Ils sont prêts à travailler en équipe fmême s’ils sont individua-


listes et attendent que la qualité de leur travail soit reconnue;
exemple: l’«employee of the month» (l’employé(e) du mois).
Même s’ils recherchent leur réussite personnelle, ils sont prêts à tra-
vailler en équipe pour accomplir votre vision. Un peu comme de bons
joueurs d’équipe, ils se montreront flexibles tant par rapport aux tâches
qu’ils doivent accomplir, mais également par rapport aux horaires de
travail, ils/elles se montreront ables et responsables et «problem sol-
ver»: c’est quelque chose que vous entendrez beaucoup aux États-
Unis. Ils veulent jouer un rôle majeur dans la résolution des problèmes
et mettront tout en œuvre pour le faire.

Indépendance
Vos employé(e)s auront la capacité à travailler de manière autonome
comme de travailler en équipe. Ils peuvent prendre des initiatives si
cela permet d’atteindre les objectifs de la société. Ils vont en référer
à leur manager, mais sont prêts à tout mettre en œuvre pour atteindre
le but. Ainsi, ils peuvent décider de travailler en 3X8, travaillant alors
nuit et jour, si cela peut permettre de terminer une commande urgente.
Nous l’avons expérimenté dans notre entreprise et ils prennent l’initia-
tive de venir travailler le week-end.

111
RÉUSSIR AUX USA

Leur indépendance s’exprime également dans leurs temps de pause.


En France, les « pauses-café » ou « pauses déjeuner » ou « pauses
cigarette» se font en général avec d’autres collègues même s’il faut
aller dehors pour fumer.

Aux États-Unis, le temps de pause est un temps individuel durant le-


quel vous faites ce que vous voulez. Vous verrez souvent les Améri-
cains manger devant leur bureau tout en continuant de travailler ou
en prenant ce temps pour consulter des sites qui les intéressent ou
répondre à leurs courriels personnels.

Respect des horaires


Les employé(e)s et même les managers arrivent tôt le matin vers
7 heures et parfois 6 heures du matin dans les ateliers. En revanche,
le soir, les Américains aiment terminer tôt, pas plus tard que 17heures
(au contraire de la France). Ceci parce que les enfants terminent tôt à
l’école et il faut les amener à toutes leurs activités, sport, notamment,
mais aussi musique…

Il convient maintenant de se demander comment sont régis les rapports


de travail au sein de l’entreprise, sachant qu’à l’exception de quelques
cadres de grandes entreprises, il n’y a pas de contrat de travail.

Comment sont régis les rapports de travail ?


L’employee handbook ou le règlement intérieur
L’employé(e) est «at will ». Donc le contrat de travail n’existe pas en
principe sauf pour les cadres les plus importants dans les grandes en-
treprises Fortune 500/1000.

L’employee handbook – règlement intérieur de l’entreprise très


détaillé – est donc le document majeur qui régule la vie des em-
ployé(e)s dans l’entreprise.

Comme le règlement intérieur, l’employee handbook est un document qui


xe les droits et les obligations des salarié(e)s au sein de l’entreprise ou
de l’établissement. Ce document est rédigé par l’employeur. Il précise
toutes les règles applicables au sein de l’entreprise en matière de santé,
de sécurité et de discipline. Il xe en particulier la nature et l’échelle des
sanctions que peut prononcer l’employeur à l’encontre du salarié(e).

112
TRAVAILLER AVEC LES AMÉRICAINS

Il xe également les congés, l’utilisation des équipements de l’entre-


prise incluant équipement informatique, téléphones, voitures… Ce
document vous permet de communiquer facilement les règles et les
responsabilités aux employé(e)s, de sorte qu’il n’y a aucun doute sur
ce que l’on attend d’eux/elles –ou de vous, en tant que propriétaire de
petite entreprise ou de manager de grande entreprise.

C’est un document très important pour l’employeur et il protège égale-


ment les intérêts de la société.

Exemple: si un employé vous poursuit en justice, afrmant qu’il a été


harcelé par un collègue, vous pouvez utiliser «l’employee handbook»
comme preuve que vous avez clairement déni les politiques anti-har-
cèlement en place.

Gardez également à l’esprit qu’avoir une assurance contre les acci-


dents du travail est important pour protéger votre entreprise au cas où
un(e) employé(e) ou un(e) client(e) intenterait une action en justice.

Il ne faut pas hésiter à embaucher un avocat ou un conseiller spé-


cialisé en la matière qui pourra adapter ce document en fonction
de votre entreprise et de votre industrie.

Une enquête aux États-Unis auprès des PME, TPE a révélé que même
si elles avaient mis en place ce règlement intérieur de l’entreprise pour
résoudre les principaux problèmes commerciaux, juridiques et de ges-
tion de leurs employé(e)s, les règles édictées n’étaient pas toujours
suivies dans la pratique. Il existe, en effet, assez souvent, un vrai dé-
calage entre la théorie et la pratique. Cette déconnexion peut entraîner
des objectifs commerciaux manqués, une augmentation des actions
en justice et la perte de talents.

C’est pourquoi il est important de vous faire accompagner pour créer


ce document et de le suivre pour une gestion plus facile de votre per-
sonnel, surtout quand vous venez de l’étranger et que vous n’avez ja-
mais géré des employé(e)s aux États-Unis.

Ce document est en effet un outil essentiel et permet de plus de fournir


aux employé(e)s des informations importantes sur votre organisation,
la che de paie constituant la preuve de son activité dans l’entreprise

113
RÉUSSIR AUX USA

visée. L’employé(e) a besoin de règlement intérieur pour savoir com-


ment se comporter dans l’entreprise.

C’est donc un document à prendre très au sérieux, quelle que soit la


taille de votre entreprise et qui doit être signé par tout nouvel(le)em-
ployé(e). L’employeur garde le récépissé de la signature qui conrme
que l’employé(e) en a pris connaissance. Voici les grandes lignes de ce
qu’il doit contenir à minima, mais encore une fois, il faudra l’adapter à
votre industrie et votre entreprise.

Informations générales sur l’emploi


Un élément essentiel de ce manuel est l’information générale sur l’em-
ploi dans votre entreprise. Cela inclura les sujets qui intéressent les
employé(e)s, tels que:
- La politique d’embauche.
- Le calendrier des paiements (et méthodes de paiement disponibles):
en général les employé(e)s non cadres sont payés à la semaine, les
cadres peuvent être payés toutes les deux semaines ou au mois.
- Le paiement des heures à temps plein vs à temps partiel, et égale-
ment quelles sont règles applicables aux personnes à temps partiel
qui, bien souvent, n’auront pas droit à l’assurance santé.
- Le paiement des heures supplémentaires.
- Les pauses repas et repos.
- Les congés.
- Les procédures d’évaluation des performances.
- Les procédures de sûreté et de sécurité.
- Les procédures de démission et de licenciement.

Gardez à l’esprit que certains de ces éléments, tels que les règles de
rémunération des heures supplémentaires et la couverture d’indemni-
sation des accidents du travail, sont au moins quelque peu dictés par
les lois fédérales et étatiques ou même locales.

Les lois anti-discrimination et anti-harcèlement


Il est important d’énumérer toutes les lois fédérales, étatiques et locales
en vigueur qui concernent votre main-d’œuvre. Celles-ci peuvent
inclure des lois sur l’égalité des chances en matière d’emploi, la lutte
contre le harcèlement et la discrimination.

114
TRAVAILLER AVEC LES AMÉRICAINS

Les règles de conduite


Au-delà des exigences de la loi, vous avez probablement vos propres
attentes quant à la façon dont les employé(e)s se conduiront au travail
et vous aurez donc besoin de politiques adaptées à une conduite spé-
cique au travail. Ces politiques peuvent inclure:
- Le code vestimentaire.
- La politique de consommation de drogue et d’alcool (interdiction).
- La politique d’éthique (pas de possibilité de recevoir de cadeaux
d’entreprise).
- L’utilisation personnelle de la technologie (outils informatiques, ac-
cès internet, téléphones…).
- La politique sur les réseaux sociaux (pas d’utilisation pendant les
heures de travail, sauf travail spécique dans le marketing).
- Les données et la condentialité des clients.
- La politique de résolution des conits.

Il convient maintenant de dénir les avantages sociaux qui sont pris en


charge par l’entreprise et ils peuvent être nombreux! En effet, lorsque
les entreprises offrent à leurs employés d’excellents avantages so-
ciaux, cela augmente leur dévouement et leur loyauté. Cela peut en-
gendrer un faible taux de roulement de personnel, ce qui est bénéque
à terme pour l’entreprise. Mais encourager la délité à l’entreprise est
aujourd’hui plus difcile, surtout avec les Milleniums. Il ne suft plus de
simplement offrir un bon salaire et quelques jours de congé.

Dans le monde d’aujourd’hui, les employés veulent travailler pour des


entreprises qui valorisent l’équilibre travail-vie personnelle. Ils veulent
également des accords de travail flexibles, des congés payés et des
avantages sociaux spéciaux. C’est ce que nous allons étudier maintenant.

Les avantages sociaux


Comme cela ne devrait pas vous surprendre, la section des avantages
sociaux –benefits, employees perks– est l’une des sections les plus
fréquemment regardées de votre « règlement intérieur ». C’est aussi
l’aspect le plus important pour attirer et garder vos employé(e)s. Il faut
donc faire attention à cette section et, bien entendu, valider les plans
que vous souhaitez mettre en place, car les plans retraite –plan 401k–

115
RÉUSSIR AUX USA

ou d’assurance santé sont des coûts importants pour les entreprises et


surtout lorsque vous êtes en phase de démarrage de votre entreprise.

Votre handbook ne décrira probablement pas tous les détails concernant,


par exemple, votre régime d’assurance maladie, car ceux-ci peuvent être
assez détaillés (et ces informations peuvent être fournies séparément).

Mais vous souhaitez probablement donner les bases: quand un em-


ployé peut-il s’inscrire au plan de santé de l’entreprise et combien
d’options proposez-vous: types de plans, couverture familiale? Quelle
est la période annuelle d’inscription ouverte… ? Pourcentages payés
par la société et laissés à la charge de l’employé?…

De même, vous souhaiterez présenter brièvement les autres avantages


que vous offrez, tels que:
- Les vacances ou congés payés (PTO).
- En plus de l’assurance santé, potentiellement l’assurance-vie et l’in-
validité de courte et/ou de longue durée.
- Les prestations de formation, y compris le remboursement des frais
de scolarité.
- Tous les avantages dits «soft» que vous pouvez offrir, qu’il s’agisse
d’horaires exibles, des cours de yoga sur place ou des déjeuners
gratuits le vendredi, paiement de l’inscription dans une salle de sport…
- Présence de crèche dans l’entreprise ou remboursement partiel ou
total des frais de garde d’enfants qui peuvent rapidement s’élever à
$1000 par mois.

Ce ne sont que des exemples, mais qui peuvent être proposés dans votre
entreprise en fonction de vos ressources nancières et de votre industrie.

Ensuite, en raison de l’absence de contrat de travail, si vous êtes dans


un secteur concurrentiel ou si simplement vous avez un savoir-faire
que vous voulez protéger, il est grandement conseillé de signer des
accords de condentialité avec les employés(e)s clés.

Les clauses de confidentialité/accord de non-divulgation/conflit


d’intérêts
Toutes les entreprises n’incluent pas cette section, mais les entreprises
qui travaillent dans des secteurs hautement concurrentiels avec des

116
TRAVAILLER AVEC LES AMÉRICAINS

secrets commerciaux et des inquiétudes quant aux employé(e)s qui


quittent le navire pour un concurrent peuvent souhaiter que les em-
ployé(e)s signent un accord de condentialité ou au moins inclure une
politique de conit d’intérêts dans le handbook.

Il faut savoir que dans certains États comme la Californie, les clauses
de non-concurrence ne sont pas valides. Donc bien valider ces contrats
spéciques avec un avocat situé dans l’État dans lequel se trouvera
l’employé(e).

Les politiques disciplinaires


Il est important que vos employé(e)s comprennent les risques de ne
pas suivre les politiques, les règles et les procédures que vous énoncez
dans ce «règlement intérieur».

Envisagez d’avoir une section qui explique qu’ils seront tenus respon-
sables de leurs actions et de leur comportement. Vous voulez aussi
que les employé(e)s sachent qu’ils reçoivent un traitement équitable et
que tous les employé(e)s sont soumis aux mêmes procédures discipli-
naires (par exemple, avertissement pour un retard, et au bout de trois
avertissements, possibilité d’être renvoyé(e) par l’employeur).

La clause de non-responsabilité
Il est important que vos employé(e)s ne traitent pas ce règlement
intérieur comme un contrat de travail entre vous et eux pour plu-
sieurs raisons.
- Votre employee handbook doit rester exible en fonction des circons-
tances de votre entreprise: ainsi, si vous fusionnez avec une autre
entité, vous pouvez être amené à revoir entièrement ce règlement
intérieur. Il ne doit donc pas être considéré comme étant un contrat
de travail et cela doit être clairement notié dans le document.
- Ce ne doit pas être un document qui pourrait permettre à votre em-
ployé(e) de vous poursuivre si les politiques et procédures contenues
dans le manuel ne sont pas respectées.

Une fois encore il faut vous assurer d’inclure une clause de non-res-
ponsabilité indiquant que ce document n’est pas un contrat, an de
vous protéger contre de telles préoccupations même si la politique et
les règles que vous énoncez dans ce document doivent être respec-
tées de tout temps, par vos employé(e)s.

117
RÉUSSIR AUX USA

Même si je ne le mentionne que maintenant, le premier élément à inclure


dans ce règlement est un paragraphe qui va énoncer clairement la
culture de votre entreprise et vos valeurs. Ces valeurs fondamentales
constitueront un ensemble de principes directeurs mis en place par vous
ou les fondateurs de la société. Ces valeurs fondamentales dictent les
politiques élaborées concernant tous les aspects de votre entreprise.
C’est un élément important aux États-Unis pour les employé(e)s, mais
également pour vos partenaires, vos fournisseurs, vos clients.

À titre d’exemples, voici quelques valeurs que vous pouvez mentionner.

La transparence
Le ou et la malhonnêteté peuvent entraîner des frictions entre la direc-
tion et les employé(e)s. Lorsque les employé(e)s ne sentent pas qu’ils
peuvent faire conance à leurs supérieurs, ils ont tendance à prendre
les choses en main et à former ou à s’enrôler dans des syndicats ou à
démissionner, ce qui pourrait être préjudiciable à l’entreprise.

La transparence encourage une communication honnête et bidirec-


tionnelle entre la direction et les employé(e)s. C’est d’ailleurs ce que
veulent les employé(e)s avec un feed-back à double détente.

L’intégrité.
C’est un principe qui est très déployé dans les entreprises et qui pro-
vient notamment de la «WASP» culture.

Une entreprise comprend généralement un ensemble diversié de


personnes. Étant donné que tout le monde a des convictions person-
nelles, il est très important de s’en tenir aux valeurs fondamentales de
votre entreprise. C’est là qu’intervient l’intégrité : faire ce qu’il faut en
toutes circonstances, et quelle que soit la personne avec laquelle vous
avez affaire, guidé par ce qui est juste et en interagissant de manière
positive, ouverte et honnête.

Ce principe doit s’appliquer à toutes les relations de travail avec les


employés(e)s, mais aussi les partenaires de l’entreprise.

Un manque d’intégrité peut donner l’impression que la direction n’est


pas digne de conance et ses pratiques peuvent être considérées
comme contraires à l’éthique dans de nombreux cas.

118
TRAVAILLER AVEC LES AMÉRICAINS

La compassion
La compassion est considérée comme un élément essentiel de toute
culture d’entreprise, et il n’y a pas de mystère derrière cela. Favoriser
un environnement de travail sain, bienveillant et empathique est un
principe standard de haut en bas dans la hiérarchie. Englobant chaque
membre de votre entreprise, il favorise le respect mutuel et la bienveil-
lance les uns envers les autres.

Le travail en équipe
Ceci signie travailler avec conance, ouverture, honnêteté et respect de
chaque personne dans l’entreprise, et des idées des autres personnes.

Ce ne sont que quelques valeurs à titre d’exemples et vous pouvez


vous inspirer de différentes sociétés, mais l’important est qu’il faut bien
énoncer les valeurs que vous souhaitez faire prévaloir dans votre entre-
prise en fonction de vos convictions et de votre industrie.

Enn, beaucoup d’entreprises valorisent le concept de «give back to


the community» (rendre à la communauté).

Rendre à sa communauté: dans la pratique


Cela signie notamment que vous allez mettre en place une politique et
des mesures pour inciter les employé(e)s à s’impliquer activement dans
la vie de la communauté en parrainant et en participant à des œuvres
caritatives. Bien entendu, cela doit être un acte volontaire de chaque
employé(e). À titre d’exemple, nous avons dans notre entreprise ac-
cordé des jours payés entiers dans l’année pour donner la possibilité
aux employé(e)s le souhaitant, de participer à des œuvres de chari-
té similaires aux Restos du Cœur (exemple: l’organisation «Feeding
SanDiego» ou «Hickory Soup Kitchen»). Dans certaines entreprises,
les employé(e)s seront incité(e)s à le faire sur une base individuelle, sur
leur propre temps et à leurs propres frais.

Des gens inspirés


Développez une culture où les gens sont motivés, engagés, valorisés
et en pleine croissance. Les employé(e)s font la différence et sont l’es-
sence même de votre société. Ils doivent comprendre ce qu’ils font et
que leur travail est apprécié et apporte une pierre importante à l’édifice
qu’est votre projet d’entreprise et vos objectifs à atteindre.

119
RÉUSSIR AUX USA

Le dernier chapitre est peut-être l’un des plus importants, car il va


déterminer si vous souhaitez rester aux États-Unis sur le long terme.
Vivre aux États-Unis est un rêve, mais pas pour tout le monde, et il est
important de comprendre qui sont les Américains et comment vous
intégrer dans cette nouvelle communauté.

À retenir !
Les Américain(e)s ont une mentalité différente.
- Vous êtes dans la culture du positivisme. Ne pas donner de
reproche brut à un (e)employé(e). Utiliser la méthode « feed-
back en sandwich».
- L’employee handbook –sorte de règlement intérieur de l’entre-
prise– est le document majeur pour régler vos rapports de tra-
vail dans l’entreprise. Il est rédigé par l’employeur et modiable
au bon vouloir de l’employeur.
- Prévoir de payer vos employé(e)s à la semaine.
- Les réunions sont courtes et tournées vers la décision.
- Le bon manager doit donner un feed-back permanent.
- Il existe bien des congés payés, en moyenne vingt-trois jours
par an, même s’ils ne sont pas obligatoires. Les salarié(e)s ne
prennent pas de vacances longues et préfèrent partir quelques
jours pendant la semaine du 4 juillet (fête nationale) ou la se-
maine de Thanksgiving.
- Les employé(e)s sont «at will» sauf les cadres supérieurs de
très grandes entreprises telles Google, Facebook, Morgan
Stanley… Cela veut dire qu’ils peuvent partir à tout moment et
que vous pouvez les licencier «let go » à tout moment, sans
préavis, sauf si vous effectuez un licenciement massif dans
une entreprise de plus de cent salariés(e)s.
- Si vous souhaitez retenir vos employé(e)s dans votre entreprise,
prévoir des «benets», c’est-à-dire le plan 401 K –équivalent
d’un plan retraite–, l’assurance santé, le paiement de l’inscription
dans des clubs de sport, une crèche sur le lieu de l’entreprise…

120
Chapitre III

VIVRE
AUX ÉT
ÉTATS-UNIS
ATS-UNIS
Nous aborderons différentes sections comprenant notamment les
stéréotypes les plus courants que vous pouvez avoir en provenance
de l’étranger, mais qui existent à l’intérieur même des États-Unis, car
chaque État a sa personnalité.

Stéréotypes à propos des Américains


Voici quelques stéréotypes courants et si certains sont vrais, d’autres
sont parfois exagérés. Nous commencerons par les stéréotypes géo-
graphiques dont vous pourrez avoir connaissance et qui perdurent à
l’intérieur même des États-Unis. Il n’y a pas de fumée sans feu, beau-
coup de ces stéréotypes ont un fond de vérité.

121
RÉUSSIR AUX USA

Stéréotypes géographiques
Le « Heartland »
Il englobenotamment:
- Le Dakota du Nord et du Sud.
- Le Nebraska.
- Le Kansas.
- L’Oklahoma.
- L’Arkansas.
- Le Missouri.
- L’Iowa.
- Le Minnesota.
- Le Wisconsin.
- L’Illinois.
- L’Indiana.
- L’Ohio.
- Le Michigan.

Ce Heartland est le noyau industriel et agricole des États-Unis.

Beaucoup voient cette partie des USA comme la partie «retardée» des
États-Unis, pro-républicaine, pro-armes et anti-avortement (ce qu’ils
appellent «pro-life»). Et pour continuer dans le cliché, les Américains
des côtes ou des grandes villes vous diront que les Américains dans
cette partie des États-Unis sont en général obèses, gagnent moins,
consomment plus d’opioïdes et sont moins éduqués. Il faut prendre
ces préjugés avec nuances même si tout cela est vrai à un certain
degré et il faut en tenir compte si vous avez l’intention de vous im-
planter dans l’un de ces États. Toutefois, si l’on considère par exemple
l’Illinois et sa ville principale Chicago, c’est une ville en plein essor, la
ville du président Obama avec un centre portuaire très dynamique. De
manière générale, le « Heartland » n’est pas monolithique : son
économie varie considérablement d’un endroit à l’autre.

À cet égard, la région est un échiquier de sous-régions, d’États et de


communautés locales où certains endroits du Heartland prospèrent
tandis que d’autres se détériorent, tout comme dans d’autres régions.
On peut ainsi constater un écart important entre les performances de

122
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

l’Ouest et de l’Est du «Heartland». Le pourcentage de population ac-


tive, par exemple, reste à des niveaux de crise dans la section orien-
tale, tandis que le marché du travail de la partie occidentale est un des
plus tendus du pays.

Donc il faut se garder de généraliser sur le plan économique. Le Heart-


land comprend également neuf des dix villes ayant le coût de la vie
le plus bas, selon le classement annuel de Kiplinger des endroits les
moins chers où vivre aux États-Unis.

La plupart des États du Heartland sont proches de la moyenne pour ce


qui est du revenu national disponible par habitant. L’Illinois avec Chica-
go, le Minnesota et le Dakota du Nord sont au-dessus de la moyenne 1.

Ce seront des États à considérer si vous souhaitez trouver une main-


d’œuvre bon marché qu’il faudra, néanmoins, prendre le temps de
former. À titre d’exemple, Valeo a choisi de s’implanter à Seymour, une
petite ville industrielle de l’Indiana. Cependant, envoyer des Européens
dans ces petites villes très typiques peut représenter un choc culturel
et d’adaptation. L’éducation est en général d’un niveau faible, ce qui
peut constituer un frein lorsque vous envoyez un cadre de direction
avec sa famille, qui a l’habitude d’avoir accès à des écoles de hauts
niveaux de très bonne qualité.

Les valeurs peuvent vous surprendre avec une façon de voir l’église
totalement différente de ce que vous pouvez voir en France et en Eu-
rope. L’église est très présente (avec différents courants protestants
comme les mormons ou l’Église de Jésus-Christ des Saints des Der-
niers Jours, les baptistes, les évangéliques, les luthériens…) dans la
vie quotidienne. Les gens peuvent y passer une grande partie de leur
dimanche en plus d’autres soirées dans la semaine. C’est un orga-
nisme communautaire qui servira aussi de crèche, de centre d’instruc-
tion pour les enfants mais aussi pour les parents. Un organisme qui
apportera de l’aide aux plus démunis et il est d’usage de donner 10%
de ses revenus à l’église.

Si vous ne faites pas partie d’une église, vous risquez de vous sentir
«hors de la communauté». C’est un point important lorsque vous envi-

1. https://www.kiplinger.com/real-estate/places-to-live/601488/25-cheapest-us-
cities-to-live-in

123
RÉUSSIR AUX USA

sagez d’envoyer un(e) expatrié(e) avec sa famille pour gérer votre liale.
Si la famille ne parvient pas à s’intégrer, cela peut être un vrai problème
et un vrai risque que ce manager souhaite retourner en France ou dans
son pays d’origine plus rapidement que prévu, ce qui pourra être pré-
judiciable au développement de votre compagnie.

La « Bible Belt » (États principalement situés


dans le Sud des États-Unis)
On retrouve un peu les mêmes stéréotypes dont certains sont vrais, en
ce qui concerne la «Bible Belt».

Le terme «Bible Belt» inclut en fait dix États et notamment:


- Mississippi.
- Alabama.
- Louisiane.
- Arkansas.
- Caroline du Sud.
- Tennessee.
- Caroline du Nord.
- Géorgie.
- Oklahoma.
- Utah.

Voici quelques éléments incontournables de la Bible Belt:


- La religion fait partie intrinsèque de la vie des «Sudistes».
Il serait difcile de contester cela, car il y a une église à presque tous
les coins de rue des villes du Sud.
Les dimanches sont les moments où les croyants vont à l’église, les
mercredis soir sont consacrés aux études bibliques, et vous enten-
drez «Je prierai pour vous» chaque fois qu’une tragédie surviendra
ou simplement que vous avez des hésitations sur votre futur ou sur
votre vie. À cet effet, il faut comprendre que cette offre de prier pour
vous est sincère. Donc, oui, les Sudistes vivent selon la Bible, c’est
exactement pourquoi le Sud est connu sous le nom de Bible Belt.
- Les Sudistes ont un fort accent et pour un étranger, il faut un certain
temps d’adaptation pour les comprendre. C’est un peu comme en
France. Néanmoins, lorsque vous arrivez aux États-Unis et, qu’en

124
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

général, vous avez appris la langue avec un accent britannique, cela


peut vraiment surprendre. Vos interlocuteurs auront également, la
plupart du temps, beaucoup de mal à vous comprendre au début,
car ils sont beaucoup moins habitués à entendre des accents étran-
gers. Ainsi, même si vous parlez la même langue, vous risquez d’en
douter et il vous faudra quelques mois pour passer «l’épreuve» du
téléphone et que vous vous compreniez.
Un conseil: faites un séjour dans l’État dans lequel vous souhaitez
vous implanter ou implanter une liale de plusieurs semaines pour
commencer à comprendre la culture, l’accent, la façon de vivre de la
ville/État d’implantation.
- Les Sudistes sont pro-armes. Indéniablement. Dans les faits, cela
veut dire que la plupart des gens sont propriétaires de plusieurs
armes à feu. Ils sont généralement des partisans de la NRA (National
Rife Association), organisation chapeautant les fabricants et distri-
buteurs d’armes, qui constitue un lobby énorme aux États-Unis, qui
nance une partie des fonds de pension (retraites) et qui, de plus,
subventionne les partis politiques et en l’occurrence, le parti répu-
blicain. Bien évidemment, les gens du Sud sont très attachés aux
droits du second amendement. Cela veut dire que porter une arme
à la ceinture à tout moment est normal, y compris dans des lieux où
il ne peut y avoir que des enfants comme des salles de sport pour
enfants (c’est quelque chose de vécu). Cela peut surprendre pour
un Européen ou un Français et, si vous évoquez le danger que tout
enfant peut prendre le pistolet facilement pour jouer, on vous rap-
pellera alors que c’est un droit. Il faut alors aussi se rappeler que la
première cause 2 de mortalité chez les enfants aux États-Unis est les
armes. C’est un aspect de la vie à laquelle beaucoup de Français ont
du mal à s’adapter. En revanche, j’ai eu des clients qui recherchaient
l’aspect « cow-boy» et qui se sont très bien adaptés, considérant
que, de plus, c’est le meilleur moyen de se protéger. En effet, dans
certains États comme la Caroline du Nord, si une personne non auto-
risée entre dans votre jardin, le propriétaire de la maison est en droit
de lui tirer dessus. Bien évidemment, cela n’arrive pas tous les jours,
mais c’est quelque chose à garder en tête et à comprendre comme
étant une vraie différence culturelle. L’aspect positif est que vous ne

2. https://www.npr.org/2022/04/22/1094364930/firearms-leading-cause-of-
death-in-children

125
RÉUSSIR AUX USA

verrez pas de clôtures autour des maisons ni même de volets. Quand


vous voyez des volets, ils sont faux et vous ne pouvez pas les fermer.
- Les Sudistes ne peuvent pas conduire dans la neige. Contrairement
aux habitants du Nord, qui ont l’habitude de conduire à travers les
tempêtes de neige comme à Boston, les habitants du Sud peuvent
à peine descendre dans la rue lorsqu’il y a de légères averses de
neige. La météo du Sud peut être très capricieuse, ce qui signie que
les Sudistes ne savent jamais vraiment à quoi s’attendre. Dans les
faits, s’il neige, si vous le pouvez, vous resterez à la maison, car les
enfants n’auront pas école, car vous ne trouverez plus de bus pour
les conduire.
- Tout ce que les Sudistes mangent est frit. Poulet frit, poisson frit,
légumes frits,etc. C’est vrai, c’est une de leurs spécialités culinaires.
Mais cela ne signie pas que les Sudistes ne mangent que des ali-
ments frits. Il n’en reste pas moins que c’est aussi courant que de
manger du pain en France.
- Les Sudistes sont politiquement conservateurs. Il y a des gens dans
le Sud qui votent démocrate. Néanmoins, la plupart sont attachés à
ce que l’on considère les valeurs républicaines, au même titre qu’il y
a des valeurs démocrates. Ces valeurs républicaines sont:
 Ils se disent «pro-life», ce qui veut dire anti-avortement.
 Ils revendiquent le droit de porter des armes et le 2ndamendement.
 Ils revendiquent l’intervention minimale de l’État dans la vie de la
population et le refus de payer trop de taxes, car les gens doivent
s’assumer.
 Ils préfèrent payer leur assurance santé et ne pas avoir à payer trop
de taxes.
- La country music représente la musique des États du Sud et les Su-
distes sont de grands buveurs de bière.
En effet, la country music est très écoutée dans les États du Sud.
« On a tous quelque chose en nous de Tennessee». À ce propos,
le Congrès américain a ofciellement reconnu Bristol, Tennessee
comme le «berceau de la musique country», sur la base des ses-
sions d’enregistrement historiques à Bristol en 1927. Depuis 2014,
la ville abrite le musée du berceau de la country music que je vous
recommande de visiter 3.

3. https://birthplaceofcountrymusic.org/

126
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

Concernant la bière, elle est consommée dans tous les États et pas
uniquement dans le Sud. En effet, la bière reste la boisson alcooli-
sée que les Américains déclarent boire le plus souvent suivie du vin.
Par ailleurs, il faut savoir qu’en matière d’alcool, les États du Sud
sont très réglementés. En dehors du fait qu’il est interdit de boire
de l’alcool avant 21ans, il existe tout un panel de règles spéciques
aux États ou même aux villes, allant de l’interdiction de se promener
avec une bouteille de bière ou d’alcool non recouverte d’un sac en
papier par exemple, dans la rue, ou l’interdiction d’acheter de l’alcool
avant midi le dimanche, l’interdiction de vendre de l’alcool dans les
grandes surfaces : l’alcool est vendu dans des magasins spéciali-
sés sous le contrôle de l’État… au contraire de la Californie où vous
pourrez acheter du vin dans tout supermarché. C’est un facteur à
considérer, notamment si vous souhaitez exporter du vin ou de l’al-
cool aux États-Unis. Dans la vie quotidienne, faire attention à ce que
vos enfants en dessous de 21 ans ne boivent pas d’alcool, car ils
peuvent, et vous aussi, vous retrouver au poste de police. Il s’agit gé-
néralement d’un délit pénal pour toute personne mineure qui achète,
consomme ou possède de l’alcool. Surtout s’il s’agit d’une première
infraction. La sanction pour une condamnation peut inclure des
amendes, la participation à des cours sur l’alcool, l’exécution
d’heures de service communautaire et la révocation du permis
de conduire. Donc ce n’est pas quelque chose à prendre à la
légère!
- Les États du Sud sont plus agricoles avec beaucoup de fermes.
C’est vrai, mais il n’y a pas que des fermes et il y a de grosses indus-
tries notamment aéronautiques avec Airbus qui a implanté une liale
à Mobile en Alabama. En Caroline du Nord, le triangle à côté de Ra-
leigh regroupe de grandes entreprises comme BioMérieux, et un peu
plus loin en Caroline du Sud, vous avez beaucoup d’entreprises liées
à l’automobile comme Michelin, mais aussi Nissan, pour ne citer que
quelques entreprises.

La Californie et les Californiens


Oui, il existe bien entendu des stéréotypes plus ou moins vrais sur la
Californie et les Californiens. Il faut faire prêter attention au fait que la
Californie du Sud qui comprend SanDiego, LosAngeles et SantaBar-
bara, pour ne citer que les grandes villes, ne ressemble pas à la Cali-
fornie du Nord avec sa ville principale SanFrancisco et la Silicon Valley.

127
RÉUSSIR AUX USA

Les Californiens sont vus par les États du Sud comme des ultralibéraux
et pro démocrates. Ce n’est pas vrai. Il y a beaucoup de conservateurs
en Californie et il ne faut pas oublier que l’ancien gouverneur de la
Californie était Arnold Schwarzenegger, républicain.

Ils sont tous des hippies, maintenant on dirait plus des hipsters dans le
nord de la Californie. C’est bien entendu une généralisation, même si
le mouvement hippie était bien né à Berkeley dans les années soixante.

Néanmoins, il est vrai que dans les villes telles que San Francisco et
ses environs avec la Silicon Valley, Berkeley et SantaCruz, l’accent est
certainement davantage mis sur l’inclusivité, les valeurs progressistes
et le respect de la nature. Les Californien(nes) défendront le droit à
l’avortement qui est un droit et sont généralement en faveur de la ré-
glementation des armes à feu.

Si vous êtes dans les États du Sud, vous entendrez que SanFrancisco
est plein de sans-abri et de drogués. Concernant la drogue, il est vrai
que l’usage est admis au niveau de l’État de la Californie, mais toujours
pas admis au niveau fédéral et réglementé différemment par chaque
ville. Donc ce n’est pas en vente libre complètement sans réglementa-
tion, comme on pourrait le penser. Néanmoins, celui qui veut prendre
de la marijuana pourra en trouver. Cela est vrai dans tous les États
nalement, que ce soit légal ou pas. Concernant les sans-abri, c’est un
stéréotype californien basé sur une certaine vérité. Il y a beaucoup de
sans-abri à SanFrancisco en grande partie à cause du coût de la vie
élevé et du prix des logements qui est devenu prohibitif en raison de
la présence de nombreux employés dans la tech qui touchent des sa-
laires très élevés et peuvent se permettre de payer des logements plus
chers. Mais la ville qui regroupe le plus de sans-abri en Californie est
en fait LosAngeles qui attire une ribambelle de personnes souhaitant
tenter la vie d’acteur(rice) et qui ne trouvent pas d’emploi correspon-
dant alors à leurs attentes.

Vous entendrez également que tout le monde veut travailler dans le


showbiz à Los Angeles. Bien entendu, c’est le pôle principal. Néan-
moins, la tech est également très développée à LosAngeles ainsi que
la nance.

Ils surfent tous dans le Sud (Huntington Beach, SanDiego). Il n’y a pas
de fumée sans feu –certains des meilleurs surfeurs professionnels du

128
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

monde sont originaires du Golden State, et Surf City USA (également


connu sous le nom de Huntington Beach) est situé dans le sud de la
Californie. Surf in the USA a été composée et chantée par les Beach
Boys qui sont originaires de Hawthorne, une ville située au sud-ouest
de LosAngeles.

Gardez néanmoins à l’esprit qu’un grand nombre de résidents de So-


Cal (Californie du Sud) ne pourraient pas vous dire comment surfer sur
une vague.

Dans la réalité, la Californie est très variée. C’est l’État qui compte le
plus d’émigrés, que ce soient des Mexicains, Asiatiques, et de plus en
plus d’Européens notamment dans le secteur de la tech.

Il y a beaucoup de personnes qui se disent agnostiques, mais avec


une présence importante de Mexicains, il y a également beaucoup
d’églises catholiques.

C’est vrai que c’est l’un des États les plus taxés des États-Unis et
dans lequel le coût de la vie est plus important que la moyenne natio-
nale, mais c’est aussi un État où vous trouverez quelques-unes des
meilleures universités au monde que ce soient Stanford, Caltech ou
Berkeley pour n’en citer que certaines.

La réglementation concernant les armes est plus restrictive et vous ne


pourrez pas porter une arme sur vous. Vous pouvez en avoir une à la
maison dans un coffre.

Les New-Yorkais et New York


Il y a des stéréotypes assez vrais mais que vous retrouverez dans toute
grande ville.

Les New-Yorkais sont toujours pressés. C’est vrai, mais c’est la même
chose à Paris ou à Londres. Par ailleurs, il y a 8millions de personnes,
il ne faut pas l’oublier, dans moins de 800kilomètres carrés: ainsi, tout
le monde va partout aussi vite qu’il l’est humainement possible. Donc
oui, les gens sont pressés et peuvent paraître rudes.

NewYork est une ville où le coût de la vie est élevé. C’est incontestable
et rien que de vivre à NewYork vous oblige à payer 10% de taxes en
plus à la ville. Le loyer moyen à Manhattan est d’environ 3 000 dol-

129
RÉUSSIR AUX USA

lars par mois, avec Brooklyn non loin derrière à plus de 2 000 dol-
lars, toutes deux nettement supérieures à la moyenne nationale. Et
à moins que les propriétaires ne soient riches ou simplement extrê-
mement chanceux, ces appartements pourraient ressembler plus à un
placard qu’à un château. Néanmoins les New-Yorkais aiment leur ville
et peuvent facilement s’accommoder d’une habitation réduite ou faire
de la colocation.

Dans les faits, même à Manhattan, sortir manger n’est pas si cher et
utiliser le métro pendant un mois ne vous coûtera que $112. Comparez
cela à l’essence en plus du coût de l’assurance automobile et NYC
peut presque ressembler à une bonne affaire.

New York est une ville dangereuse. C’est faux. C’est l’une des villes
les plus sûres des États-Unis. Et les gens ne sont pas si rudes et im-
patients. Si vous êtes perdu, ils n’hésiteront pas à vous aider et à vous
montrer le chemin dans le métro, avec rapidité mais gentillesse.

Vous venez de voir quelques stéréotypes et vérités majeurs sur les


différences des États-Unis. Comme vous pouvez le constater, chaque
État a sa personnalité. Choisissez donc un État qui sera proche de vos
valeurs et pensez également au facteur climat, car du Nord au Sud
vous pouvez vous retrouver de-40°C à+50°C au Sud.

Les Américains sont naïfs


Ils font conance et sont moins méants, ce qui peut être confondu
avec de la naïveté.

En règle générale, les Américains, à cause de leur base religieuse, sont


honnêtes. Vous pouvez laisser la porte de votre maison ouverte (sauf
dans certains endroits, certains quartiers, mais c’est assez vrai, il en va
de même pour votre voiture).

Les Américains réagissent comme des cow-boys :


ils agissent et ils pensent ensuite
Dans la pratique, en effet, les Américains sont rapides dans leurs prises
de décisions. Néanmoins, ils acceptent leurs erreurs dues au fait qu’ils
ont pu prendre des décisions trop rapides. Ainsi, notamment dans le
milieu du travail, on leur permettra de commettre des erreurs, bien

130
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

évidemment à condition de ne pas renouveler la même trop souvent.


Toute réunion doit déboucher sur des décisions. Échanger des idées
sans aboutir n’est pas acceptable pour un Américain.

Les Américains sont en général plus riches


et l’argent est le but de leur vie
Ce n’est pas exactement vrai. C’est vrai que c’est le pays où il y a
le plus de grandes fortunes. C’est également vrai qu’en moyenne le
salaire moyen est plus élevé et les charges moins importantes. Mais en
contrepartie, ils sont bien souvent tenus de payer leur assurance santé,
du moins partiellement, et les études universitaires même s’il existe
beaucoup de bourses disponibles. Par ailleurs, l’Américain est surtout
un immense consommateur. Le but de sa vie n’est donc pas l’argent
mais consommer.

C’est pourquoi, à part les cadres supérieurs, ils veulent être payés à la
semaine, car n’ont bien souvent pas assez pour payer leurs dépenses
courantes sans ce salaire versé de manière hebdomadaire.

Vivre à crédit est naturel et ils n’hésiteront pas à acheter leurs meubles
à crédit ou même partir en vacances à crédit.

Les Américains n’ont pas de culture et sont superficiels


Les Américains ont une culture moins ancienne que celle de l’Europe,
mais ils sont ers de leur culture plus récente. Ils ont une véritable
histoire qui fait partie de l’enseignement scolaire et qu’il est bon d’ap-
prendre pour mieux comprendre les antagonismes encore existants
entre les populations blanches, noires ou « native Américains », in-
diennes. Les Américains peuvent paraître superciels dans leurs rap-
ports parce qu’ils n’hésiteront pas à vous raconter toute leur vie sans
même vous connaître. Mais c’est justement pour briser la glace et enta-
mer une relation. Cela ne veut pas dire, par la suite, qu’ils souhaiteront
maintenir cette relation. Ce sera à vous d’apprendre à les connaître et
à les apprécier et ils peuvent devenir des amis pour la vie. Par ailleurs,
ils sont extrêmement solidaires. À titre d’exemple, lors des attentats du
World Trade Center, ils ont donné tellement leur sang que les banques
de sang leur ont demandé d’arrêter de donner pendant une certaine
période pour pouvoir écouler les stocks.

131
RÉUSSIR AUX USA

Les écoles américaines sont faciles


Il faut savoir que les écoles sont gratuites jusqu’à l’université. Il existe
bien entendu des écoles privées, mais tout enfant a la possibilité d’aller
à l’école publique gratuite ou à des écoles dites «charter schools» qui
offrent une éducation équivalente à celle d’une école privée, mais qui
sont gratuites. En revanche, comme il y a plus de demandes que de
places, les enfants sont tirés au sort pour pouvoir y rentrer.

Concernant la difculté: cela dépend totalement de l’endroit où vous


vous trouvez.

Si vous êtes dans certains endroits aisés des USA comme PaloAlto,
San Diego, New York, Boston… vous trouverez un système éducatif
très élevé avec les trois dernières années de highschool (c’est-à-dire
le lycée en France) avec un enseignement intensif, de type classe pré-
paratoire. Donc il faut se garder de dire que les écoles américaines
sont faciles. En revanche, il est vrai qu’ils cultivent le positivisme et que
plutôt que de se focaliser sur ce qui ne va pas chez l’enfant, ils vont se
concentrer sur les réussites de l’enfant et vont l’aider sur les points où
il/elle peut avoir des problèmes. Les cours sont en général plus prag-
matiques et les professeurs plus souples, cela ne signie pas qu’ils ne
sont pas respectés. Ils sont en revanche faciles d’accès.

Les Américains n’ont pas le sens du social


C’est exactement le contraire, mais les actions sociales sont souvent
faites dans l’humilité, par la philanthropie, par le biais des églises,
comme une façon de prouver sa foi. Au lieu de compter sur l’État
providence, il y a tout un système de charité très organisé aux USA.
Donner au moins 10% de ses revenus à une église ou à un organisme
de charité est la norme aux USA.

Les Américains font des procès pour tout


En fait, les procès ont été très médiatisés. Qui ne connaît pas le procès
qui a coûté plusieurs centaines de milliers de dollars à Mac Donald’s
parce que le café servi à un client était trop chaud… Il est vrai que cela
est plus développé qu’en France même si cette tendance commence à
se développer également sur le vieux continent. En tout état de cause,
l’avocat ne s’occupera de votre dossier et acceptera d’être payé à la
commission que s’il est sûr de gagner et uniquement si l’entreprise

132
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

ou la personne attaquée a la possibilité de payer. C’est une façon


de voir totalement différente par rapport à la France. Autrement, il se
détournera de votre dossier ou vous demandera d’être payé sur une
base d’honoraires à l’heure, ce que tous les gens ne peuvent pas se
permettre d’avancer, donc il faut relativiser. Le système fait que les
avocats ont tendance à d’abord se focaliser sur ce qui peut leur rap-
porter dans le dossier avant de réellement penser à vous défendre. À
cet effet, mieux vaut prévenir que guérir, ce qui veut dire qu’il faut:
- Bien valider vos contrats (contrats de bail, contrats d’assurance,
contrats avec vos fournisseurs…).
- Valider et prendre de bonnes assurances qui pourront prendre en
charge les frais d’avocats également.

Sans assurance maladie aux États-Unis,


on ne vous soigne pas
Non, c’est complètement faux. Personne ne vous laissera mourir aux
USA! En fait, il existe beaucoup de médecins qui acceptent le Medi-
care/Medicaid (assurance santé gratuite pour les plus démunis et les
personnes âgées). Par ailleurs, les hôpitaux sont tenus d’accepter tout
patient. Enn, comme indiqué plus haut, il existe des centres de soins
gratuits nancés par les dons privés dans la plupart des villes.

Maintenant que vous vous êtes davantage familiarisé avec les Améri-
cains, je vais vous indiquer les démarches les plus urgentes et obliga-
toires à faire en arrivant.

Les premières démarches en arrivant


Obtenir votre numéro de sécurité sociale :
SSN ou Social Security Number
C’est votre identiant et il vous sera demandé partout: pour l’ouverture
de votre ligne téléphonique, de l’électricité, du gaz, faire des emprunts,
passer votre permis de conduire si l’État demande de le repasser… Il est
donc fortement recommandé d’en faire la demande au plus vite dès votre
arrivée. Vous pouvez commencer à remplir les documents en ligne, vali-
der les documents requis et ensuite il faudra vous déplacer en personne
auprès du centre concerné selon votre lieu de vie: www.ssa.gov. Faire
attention au fait que les enfants de détenteurs de visasE-2 investisseurs

133
RÉUSSIR AUX USA

ou E-1 ne pourront pas obtenir de numéro de sécurité sociale et ne


pourront donc pas travailler quand ils seront en high school (lycée),
et ce, jusqu’à ce qu’ils obtiennent leur propre visa comme le visaF-1
étudiant.

L’inscription au Registre des Français


Il faudra vous inscrire au Registre des Français établis hors de France
du consulat dès que vous avez une adresse. Ce n’est pas obligatoire,
mais vivement conseillé pour différentes raisons: cela facilitera vos dé-
marches par la suite, notamment pour renouveler votre passeport fran-
çais, voter en tant que citoyen français, obtenir une bourse scolaire.
Donc ne pas négliger cette démarche au plus vite après votre arrivée.

Ouvrir un compte bancaire


Cela va de soi. Il faudra vous munir de votre passeport avec votre tam-
pon I-94 dessus qui montre que vous avez le droit de résider sur le
territoire américain, d’une preuve de votre adresse (relevé d’électricité,
contrat de bail…). Dès que vous l’aurez reçu, il faudra donner à votre
banque votre numéro de sécurité sociale. Il faut noter que comme vous
n’aurez pas de credit score, la banque ne vous donnera pas en règle
générale de carte de crédit au début (pendant au moins six mois) et
vous recevrez une carte de débit: comme son nom l’indique, vous ne
pourrez pas utiliser plus d’argent que ce qu’il y a sur votre compte.
Le vrai écueil de la carte de débit est que, si elle est volée, vous serez
responsable et vous ne pourrez pas récupérer les fonds débités à la
différence de la carte de crédit. Il faudra ouvrir un compte chèque et
un «saving account » ou compte épargne. Il y a différentes banques
en fonction des États et certaines sont présentes sur tout le territoire.
Des banques, comme First Citizens bank ou Bank of America, sont des
banques solides et présentes partout. Il y a également des banques
plus régionales, mais certaines sont moins solides comme c’est ré-
cemment le cas de la SVB.

Obtenir votre permis de conduire


Les titulaires d’un permis français peuvent conduire aux États-Unis
pendant quatre-vingt-dix jours, un an avec un permis international (à
condition de ne pas être résident). Au-delà, le permis de conduire amé-
ricain est obligatoire. Il permet aussi de faire considérablement baisser
le coût de l’assurance du véhicule. Chaque État a sa réglementation

134
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

en la matière. Dans certains États comme la Floride, vous n’aurez qu’à


présenter votre permis français pour obtenir le permis de conduire
en Floride (valide d’ailleurs dans les autres États également pendant
quatre-vingt-dix jours si vous déménagez), d’autres États comme la
Caroline du Nord vous demanderont de le repasser.

Les jeunes peuvent commencer à passer leur permis à partir de 15ans


et demi ou 16ans selon la réglementation de chaque État.

Maintenant que vous avez réglé ces premières démarches administra-


tives, il va falloir penser à votre installation.

Vivre aux États-Unis


Votre installation personnelle
Trouver un logement
Il est vivement conseillé de venir faire une pré visite de l’endroit où
vous souhaitez vous installer, sélectionner un agent immobilier et com-
mencer à regarder les locations possibles. Les agents immobiliers sont
payés par les propriétaires du bien à louer ou à vendre. Ne vous préci-
pitez pas pour acheter. Il faudra vous familiariser avec la ville, évaluer
les distances avec votre lieu de travail et également vérier s’il existe
des écoles de bonne renommée autour…

Vous avez donc tout à fait intérêt à vous faire accompagner par un(e)
agent(e) immobilier(ière) qui pourra de plus vous conseiller sur l’envi-
ronnement. Faire attention que lorsque vous choisirez votre bien im-
mobilier, si vous avez des enfants et que vous souhaitez les mettre à
l’école publique, la première chose est de choisir l’école et ensuite de
trouver la maison qui dépendra du «zip code» de l’école, c’est-à-dire
que votre maison, appartement – condominium – devra être situé(e)
dans un certain périmètre déni par l’école.

En arrivant, il est toujours possible de prendre un Airbnb an de com-


mencer vos démarches de prospection non seulement sur le lieu dans
lequel vous souhaitez vous établir, mais aussi sur les possibilités pour
ce qui est des écoles, soins de santé, activités sportives…

135
RÉUSSIR AUX USA

Louer un appartement ou une maison est une bonne idée au début. Si


vous êtes seul et pour une courte durée, vous pouvez, à moindre coût,
sous-louer. Internet fournit ce genre de renseignements, en particu-
lier Craiglist4, NextDoor5ou les journaux locaux et bien entendu un ou
une agent(e) immobilier(ère) peut vous aider à trouver un logement. Il
y a des appartements meublés et non meublés. Si l’appartement est
non meublé et que, par exemple, vos meubles ne sont pas arrivés ou,
tout simplement, vous n’en avez pas, il est possible d’en louer ou d’en
trouver bon marché sur internet (https://www.cort.com/furniture-rental
à titre d’exemple).

Quand vous vous informez sur le prix du loyer, demandez aussi si cela
comprend l’eau, l’électricité et s’il y a un parking, surtout dans certaines
villes. Renseignez-vous sur les conditions pour dénoncer le bail avant
terme et bien sûr sur le préavis à donner et quand il faut, si nécessaire,
le renouveler, avant de prendre une décision. En fait, ne prenez jamais
un appartement avec un bail de plus d’un an, car si le prix des locations
change, vous devez être en mesure de renégocier.

Si vous voulez louer, il faut bien entendu visiter, et vous remarquerez


que dans beaucoup de cas aux USA, les appartements sont loués avec
cuisinière, four et réfrigérateur. La machine à laver et le sèche-linge
sont plus rares, mais en général il y en a dans les parties communes de
l’immeuble ou dans les condominiums qui sont en fait un espace rési-
dentiel comprenant en principe salle de sport, piscine, aire de réunion,
espace barbecue…

Après avoir trouvé un appartement, il faudra donner un acompte d’un


mois comme caution contre les dégâts et un mois d’avance de loca-
tion. Préparez-vous aussi à ce que l’on exige des références et soyez
prêt à répondre à des questions sur votre lieu de travail et votre précé-
dent domicile. En tant que nouvel arrivant de l’étranger, il est possible
que l’on vous demande trois mois de caution au lieu d’un mois (en fait,
techniquement, un mois de caution et deux mois de loyer en avance).

Il est bien sûr plus facile de trouver un appartement juste après la n de


l’année scolaire, si vous êtes dans une ville universitaire.

4. https://sandiego.craigslist.org/
5. https://nextdoor.com/

136
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

N’oubliez pas de faire le tour du propriétaire avant de prendre pos-


session et de faire noter et signer les défauts que vous trouverez.
En toutes circonstances, demandez une copie du bail et gardez-la
précieusement.

Faites attention au quartier dans lequel vous souhaitez vous établir,


surtout si vous avez des enfants, car l’école dépendra de ce quartier.
En général, plus les quartiers ont un haut standing et plus les écoles
sont réputées.

Vous connaissez maintenant votre environnement et vous êtes prêt à


acheter. Il est vrai que si vous pouvez avoir des taux d’intérêt bas ou
si vous avez les fonds, ce qui sera en général le cas des personnes
qui viennent s’installer, car vous aurez peu de chances sinon aucune
chance d’obtenir un prêt du fait que vous n’avez pas de «credit score»,
il est préférable de vous faire accompagner par un(e) agent(e) immo-
bilier(ière)qui vous représentera et donc en principe doit défendre vos
intérêts. Par ailleurs, il/elle fera partie du MLS (Multiple listing Service)
et pourra vous faire visiter autant de maisons que vous voulez, et sur-
tout vous donnera une garantie en cas de problème. Dans un premier
temps, il est sans doute préférable de ne pas faire construire, car cela
demande beaucoup d’énergie et de temps pour que cela soit bien fait
et les normes de constructions sont totalement différentes par rapport
à l’Europe.

A minima, voici les précautions à prendre:


- Ne pas hésiter à passer par un(e) agent(e) immobilier(ière), car il/elle
sera responsable des défauts cachés qu’il/elle aurait dû vous notier.
- Vériez si le bien nécessite des rénovations et les coûts de ces réno-
vations. Renseignez-vous sur les «contractors» locaux, c’est-à-dire
les entrepreneurs individuels en rénovation, notamment auprès des
magasins de bricolage type Home Dépôt, qui pourront vous donner
des adresses d’entreprises de rénovation réputées, ou bien même,
votre agent(e) immobilier(ière)devrait pouvoir vous fournir des réfé-
rences également.
- Négociez le prix du bien immobilier, le marché actuel n’est plus aussi
favorable aux vendeurs qu’en 2021.
- Faites vérier l’électricité par un électricien.
- Faites vérier la plomberie et les canalisations.

137
RÉUSSIR AUX USA

- Faites inspecter la structure du bâtiment par un « structural en-


gineer », ingénieur en bâtiment, car, bien souvent, même si vous
voyez des pierres de l’extérieur, la structure est en bois et nécessite
un entretien régulier, voire annuel.
- Vous ferez intervenir un « home inspector » qui est un inspecteur
qui vérie l’état visuel de la maison, si les prises d’électricité fonc-
tionnent, l’état extérieur de la toiture… Il faut bien faire attention au
choix de ce prestataire, car bien souvent, son rapport est incomplet.
Certains sont moins regardants sur les défauts.
Veillez à en choisir un qui saura chercher tous les problèmes possibles,
car c’est sur la base de ce rapport que vous pourrez négocier de nou-
veau une baisse de prix.
- Faites passer un « mold inspector», c’est-à-dire un inspecteur qui
va détecter s’il existe de la moisissure dans le bien immobilier: les
Américains sont très craintifs par rapport au mold (moisissure) et les
coûts pour l’enlever peuvent s’avérer exorbitants. Donc si vous avez
le moindre doute sur une présence possible de moisissure, assu-
rez-vous de faire passer ce spécialiste.
- Demandez un rapport sur les termites: «termites inspection». Sa-
chez qu’avoir des termites est courant vu que les maisons sont à
90% construites en bois.
- Demandez aussi un rapport sur la présence éventuelle de plomb;
cela peut arriver si vous avez du crépi ou si les peintures sont très
anciennes.
- Il faudra également vérier l’absence de radon potentiel ou d’amiante.
- Enn, vériez l’état de la chaudière et de la climatisation.

Le vendeur devra signer un « seller statement» dans lequel il répond


à une vingtaine de questions sur l’état du bâtiment: c’est un élément
clé! Car si le bâtiment n’est pas dans l’état décrit dans le seller state-
ment, vous pourrez vous retourner contre le vendeur et lui demander
de participer aux réparations.

L’agent(e) immobilier(ière)vous assistera pour régler les formalités pour


la vente, incluant le compromis de vente, les «due diligences » : pé-
riode durant laquelle vous pourrez faire les inspections. Les agent(e)
s auront tendance à vouloir limiter cette période à quelques jours et
vous diront qu’il sera toujours possible de l’étendre. Tentez d’obtenir a
minima dix jours calendaires.

138
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

Je vous conseille de faire attention aux apparences. Les maisons


peuvent avoir une belle allure et être en fait en très mauvais état. Voici
un cas pratique et de surcroît réel d’un achat d’une maison en ruines
(en toute méconnaissance pour l’acheteur) : une histoire vraie, du
vécu! Après avoir visité de multiples maisons, nous avons nalement
trouvé une maison correspondant apparemment à nos attentes, pas
encore listée auprès d’agent(e)s immobilier(ière)s, et pour cause… Le
«home inspector» –choisi par le propriétaire– erreur à ne jamais com-
mettre, choisissez toujours votre home inspector (voir note en dessous
sur comment choisir le bon home inspector) –, est passé et a validé
l’état de la maison. Le propriétaire a indiqué avoir fait l’examen pour
les termites et avoir transmis le dossier à l’avocat chargé d’effectuer
les formalités. L’avocat était payé par nous et censé nous conseiller.
Finalement, l’avocat a fait un contrat de vente contre nous, omettant
de surcroît de vérier le document sur les termites et, pire que tout,
n’a pas fait remplir le seller statement, ce qui mettait le vendeur à l’abri
contre toute découverte ultérieure de malfaçons comme nous l’avons
fait.

Nous souhaitions faire quelques rénovations et c’est là que le cau-


chemar a commencé. Chaque jour, le contractor (artisan chargé de la
rénovation) venait nous voir pour nous indiquer qu’il fallait refaire tel
mur qui menaçait de tomber, car plein d’humidité, il fallait refaire les
terrasses, la cheminée, nalement, quasiment toute la maison, car elle
était imbibée d’eau. En outre, il a fallu traiter certains endroits contre
les termites. En tout état de cause, le résultat a été très onéreux et les
réparations ont coûté une somme additionnelle équivalente à un quart
du prix d’achat de la maison… et personne n’était responsable, car
nous n’avions pas signé le fameux seller statement. Quant au home
inspector, il avait fait l’inspection la plus minimale possible. Tout cela
pour dire: faites très attention quand vous achetez un bien immobilier.

Important: comment choisir votre «home inspector»


Pour trouver un inspecteur de bonne réputation, demandez d’abord à
des amis qui ont récemment acheté une maison s’ils recommandent la
personne à laquelle ils ont eu recours. Vous pouvez également trouver
des références via des communautés en ligne locales telles que Next-
Door ou Patch, où les membres publient parfois leurs expériences. Un
annuaire participatif tel que Yelp et des sites de services à domicile tels
que Angie’s List et HomeAdvisor peuvent également être utiles.

139
RÉUSSIR AUX USA

Si vous vivez dans l’une des sept régions métropolitaines couvertes


par le « Consumer’s checkbook6 », (Boston, Delaware, Pennsylvanie,
Washington DC, SanFrancisco, Minnesota, Washington), vous pouvez
vérier la renommée de l’inspecteur proposé.

D’autres ressources pour trouver des inspecteurs comprennent des


organisations professionnelles telles que l’American Society of Home
Inspectors (ASHI), l’International Association of Certied Home Inspec-
tors (InterNACHI) et la National Academy of Building Inspection En-
gineers, qui certie les ingénieurs et les architectes professionnels qui
effectuent des inspections de maisons. Certaines organisations d’État,
telles que la California Real Estate Inspection Association, disposent
également d’une base de données d’inspecteurs. Il ne faut pas hésiter
à vous rendre sur les sites internet de chaque groupe pour trouver des
détails sur l’expérience et les certications professionnelles des ins-
pecteurs locaux, ainsi que sur les services qu’ils fournissent. Une fois
que vous avez trouvé les candidats potentiels, vous pouvez effectuer
une recherche en ligne pour voir s’il y a eu des plaintes à leur sujet.

Il existe différents types de maisons. Il faut différencier le condominium


et la maison individuelle. Un condominium est un genre d’appartement
ou maison dont vous êtes propriétaire, mais vous avez des charges à
payer à l’association de copropriétaires et les règles de l’association
à suivre. Les charges mensuelles doivent permettre de payer la main-
tenance de l’extérieur de votre appartement ou maison, pour les lieux
communs, les terrains de sport, la piscine, le club house, et plus il y en
a, plus vos charges seront lourdes. En ce qui concerne les règlements
de l’association, il est très important d’en lire une copie avant d’acheter.

L’avantage est que vous avez accès à des piscines, terrains de tennis,
club house… et en général les jardins, les toitures, et les réparations de
tout ce qui est structurel dans votre maison ou appartement, relèvent
des HOA (associations de propriétaires). En revanche, vous pouvez
devoir régler jusqu’à plus de 1000dollars par mois selon l’endroit où
vous vous trouvez pour payer ces frais. Donc avant de vous engager,
bien faire attention à la manière dont est gérée l’association et si elle
a des réserves sufsantes pour le maintien de la communauté. Par
ailleurs, dans ce genre de communautés, vous ne serez pas libres de
modier les parties extérieures de votre maison et devrez demander

6. https://www.checkbook.org/national/home-inspectors/

140
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

une autorisation à l’association. (Par exemple, si vous souhaitez mettre


en place une véranda.)

Si vous achetez une maison individuelle ou une «townhouse» (maison


mitoyenne), pensez à demander des renseignements en premier sur les
écoles, mais également, concernant l’environnement, la démographie
du quartier, le niveau social, les impôts, le potentiel du quartier pour
la revente plus tard, l’appréciation éventuelle des propriétés dans le
temps, les services fournis, ou non, par la commune (ordures, pom-
piers, police, écoles –niveau, réputation, lieu,etc.).

Votre agent(e) immobilier(ière) devra vous guider une fois la propriété


choisie, car il faut que vous ayez le plus de renseignements possibles,
incluant également le prix des propriétés vendues qui sont similaires
dans le quartier choisi, s’il y a d’autres offres pour la même propriété,
combien de temps la propriété a-t-elle été en vente; ceci, an de dé-
terminer si le propriétaire actuel est pressé de vendre ou pas. L’agent(e)
pourra même se renseigner sur l’endettement du vendeur, s’il a encore
un prêt sur la maison (plus il est endetté, plus vous pourrez négocier):
tous ces éléments vous permettront de déterminer votre offre d’achat.
Demandez aussi s’il y a des maisons en «foreclosure», l’agent(e) im-
mobilier(ière) doit pouvoir vous renseigner en la matière.

Une maison en foreclosure peut être un achat intéressant. En effet,


c’est une maison qui a été saisie par la banque, car le propriétaire ne
pouvait plus payer le prêt. Dans ce cas-là, la banque souhaite surtout
récupérer les sommes restant dues au titre du prêt et vous pouvez
acquérir une maison à un prix très réduit.

Jusqu’à mi-août2022, le marché immobilier était un marché de «ven-


deurs ». Cela signie que le vendeur pouvait demander un prix bien
au-dessus du prix du marché pour la maison et la vendre. Depuis
n2022, il y a un ralentissement et même si les prix ne baissent plus,
ils n’augmentent plus et votre marge de négociation est meilleure.

Sauf si vous ne passez pas par un(e) agent(e), vous ne pourrez pas
négocier directement avec le vendeur. Après avoir fait une offre, vous
devrez payer un «deposit», dépôt minimal qui montre que vous êtes
vraiment intéressé (un dépôt de 1 % du prix d’achat proposé) pour
garder la maison jusqu’à la fin des négociations et la signature de l’acte
nal. Ce dépôt vous sera remboursé si vous n’arrivez pas à un accord.

141
RÉUSSIR AUX USA

Après acceptation de votre offre, vous pouvez, avec l’aide de l’agent(e)


immobilier(ière), négocier par exemple si vous voulez racheter certains
des meubles de l’ancien propriétaire.

Ensuite, il faut que la maison soit inspectée par le home inspector.


Une fois encore ; ne vous ez pas à son expertise. Vous pouvez de
plus négocier une assurance qui couvre certains équipements comme
la chaudière, les fours, le lave-vaisselle, etc. C’est au propriétaire de
payer cette assurance en principe, mais il peut arriver que l’on vous
demande de la régler soit intégralement, soit la moitié.

Une fois l’offre faite et acceptée, vous devez vous assurer que le titre
de propriété est bien au nom du propriétaire et qu’il n’y a pas de «lien»
(hypothèque) qui empêche la vente, ces informations étant disponibles
auprès du cadastre. Ceci fait d’ailleurs partie de la recherche que fera
la banque si vous empruntez, comme 90% des Américains, de l’argent
pour acheter votre maison. Néanmoins, si vous venez avec un visa de
type E-2, vous n’aurez probablement pas la possibilité d’obtenir un
prêt, surtout en arrivant.

Vous pouvez exiger au moment de la négociation du prix de la pro-


priété certains changements – peinture, etc. Dans certains cas, les
appareils électroménagers seront inclus. Vous devez bien sûr faire une
inspection nale avant de prendre possession.

Quand vous achetez une maison, on vous donne le montant des im-
pôts immobiliers qui ont été payés pour la dernière fois. Vériez que
ceux-ci couvrent non seulement le terrain, mais aussi la maison. Il est
arrivé que le propriétaire ait acheté un terrain et oublié de déclarer la
maison qu’il avait bâtie sur le terrain.

En particulier si la maison ou l’appartement que vous souhaitez ac-


quérir est un condominium avec présence de HOA – Home Owners
Association–, c’est-à-dire une association de propriétaires, vériez:
- Si vous avez le droit d’avoir une société dans votre maison.
- Si vous êtes dans un quartier résidentiel, si les camions de livraison
de vos marchandises ont le droit de venir (zoning de votre maison).
- Si vous avez le droit d’avoir des animaux domestiques: bien souvent
vous serez autorisé à avoir un petit chien ou un chat et rien d’autre.

142
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

- S’il y a des restrictions d’âge comme dans certains développements


pour seniors où les enfants ne sont admis qu’en visiteurs pour des
périodes limitées.

En ce qui concerne votre maison, le titre de propriété ne vous appar-


tient pas jusqu’au paiement de votre prêt et peut être vendu et revendu
par la banque à laquelle vous avez emprunté.

Avant de vous lancer dans un achat, prenez bien le temps de connaître


le quartier dans lequel vous souhaitez résider, le type de bien immo-
bilier (maison individuelle, condominium) que vous souhaitez acheter,
et n’hésitez pas à vous faire accompagner par un(e) agent(e) immobi-
lier(ière), qui devra vous représenter et vous conseiller. De préférence,
prenez une personne qui vous aura été recommandée par un(e) col-
lègue de travail, ami(e)…

Une fois que vous avez acquis ou loué la maison, il faut prendre les
abonnements nécessaires.

Démarches pour s’abonner:


l’eau, l’électricité, une ligne de téléphone, internet…
Il suft d’aller à la mairie pour mettre en place votre abonnement d’eau
et éventuellement pour les ordures ménagères qui sont parfois prises
en charge par des sociétés privées selon le secteur de la ville dans
lequel vous demeurez. Si vous êtes dans un condominium, l’eau peut
faire partie des abonnements fournis par l’association (HOA : Home
Owner Association), le service des ordures ménagères également.

Ensuite, appelez le fournisseur local d’électricité et le fournisseur inter-


net et téléphone. Prenez l’offre la plus réduite, car les offres qui incluent
la télévision sont plus chères et vous passerez plus de temps à regar-
der des publicités que des contenus.

Vous assurer
Ici encore il faut faire des comparaisons et obtenir au moins deux pro-
positions de compagnies différentes. Bien souvent on vous offrira un
package: assurance vol, assurance responsabilité civile et assurance
automobile. Il faut comprendre le fonctionnement des assurances aux
États-Unis. Au contraire de la France où tout est inclus, aux États-Unis,
si vous ne réclamez pas l’assurance et si vous n’ajustez pas le taux de

143
RÉUSSIR AUX USA

couverture, vous serez assuré au strict minimum, ce qui, dans les faits,
est loin de sufre pour vous couvrir en cas de sinistre. Il faut donc bien
faire attention. Voici les principales assurances incontournables:

L’assurance habitation
Que vous soyez propriétaire ou locataire, il faudra prendre cette assu-
rance habitation. Vériez que votre police d’assurance inclut ce que
l’on appelle la «dwelling coverage»: cette assurance va au-delà de la
couverture minimale et permet de prendre en charge les frais éventuels
de reconstruction ou de réparation de la structure physique de votre
maison si elle est endommagée par un risque couvert.

L’assurance paiera généralement une somme additionnelle représen-


tant 20 à 25% en plus du montant pour lequel vous êtes assuré. Par
ailleurs, vériez bien avec votre agent(e) ce que votre assurance cou-
vrira effectivement.

Il peut être bien d’ajouter ces assurances:


- L’assurance inondation. La plupart des propriétaires ne savent pas
que l’assurance contre les inondations n’est pas incluse dans leurs
polices habituelles.
- L’assurance ouragan. Si vous n’habitez pas à proximité d’un plan
d’eau, cette assurance n’est pas pour vous. Mais si vous habitez
près de la côte (Floride, Caroline du Nord, Caroline du Sud…), vous
voudrez peut-être vous renseigner sur une assurance contre les ou-
ragans. N’oubliez pas que si vous n’avez pas de couverture d’assu-
rance contre le vent ou de franchise distincte contre les ouragans,
votre police d’assurance habitation ne couvrira pas les dommages
causés par les ouragans (tornados).
- La couverture tremblement de terre. Selon l’endroit où vous vivez
dans le pays, et notamment en Californie, vous aurez intérêt à prendre
une assurance dite «earthquake» contre les tremblements de terre.
- En tant que locataire, vous devez également souscrire une assurance.
Ce n’est pas obligatoire mais fortement conseillé, notamment pour
couvrir vos biens s’ils sont détruits dans un incendie, une inondation
ou si vous êtes victime d’un cambriolage. Le propriétaire du loge-
ment vous réclamera en général de fournir la preuve d’assurance.

144
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

« L’umbrella policy » ou police parapluie


Cette police se superpose aux autres polices d’assurance habitation
ou automobile. Ainsi, si par exemple, vous vous retrouvez responsable
d’un accident impliquant plusieurs véhicules. Vos frais médicaux et vos
dommages matériels pourraient rapidement s’élever à plus que ce que
votre assurance automobile couvrira. Et si vous êtes poursuivi pour la
différence, vous serez tenu de payer et vous devrez peut-être même
vendre votre maison an de pouvoir payer la totalité des frais du si-
nistre non couvert. L’assurance parapluie viendra couvrir ces sommes
supplémentaires. Il est recommandé de prendre une couverture d’au
moins un million de dollars.

La protection contre le vol d’identité


Nous ne sommes malheureusement pas dans de la science-ction et
cela peut arriver. Une étude publiée en 2022 7 par Javelin Strategy sur le
vol d’identité a montré qu’en 2021, les pertes liées à la fraude d’identité
traditionnelle –celles impliquant toute utilisation des informations per-
sonnelles d’un consommateur pour réaliser un gain nancier illicite– se
sont élevées à 24milliards de dollars (USD) et ont pris au piège 15mil-
lions de consommateurs américains. Les pertes liées aux escroqueries
d’usurpation d’identité –impliquant un contact direct avec les victimes
par des criminels – ont totalisé 28 milliards de dollars et ont touché
27millions de consommateurs aux États-Unis. Il s’agit d’un problème
croissant qui s’est développé de nouvelle manière depuis le début de
la pandémie de COVID-19. Les vols de données font beaucoup trop
l’actualité et les magasins de détail (Target notamment, mais aussi des
sociétés de crédit) sont constamment attaqués par des pirates qui s’in-
troduisent dans leurs systèmes de paiements.

Pensez-y : avec seulement quelques informations importantes sur


vous, les criminels ont tout ce dont ils ont besoin pour demander une
hypothèque à votre nom et sur vos biens, prendre un crédit en produi-
sant de fausses déclarations de revenus,etc.

L’assurance automobile
Même si l’on peut encore voir des gens rouler sans assurance, avoir
une couverture d’assurance en cas d’accident automobile est obliga-
toire. Sans compter que cela peut coûter très cher.

7. https://javelinstrategy.com/2022-Identity-fraud-scams-report

145
RÉUSSIR AUX USA

Vous ne devriez jamais conduire sans assurance, non seulement parce


que c’est contraire à la loi, mais aussi parce que cela peut être coûteux.
Voici différents types de couvertures d’assurance automobile:
- L’assurance responsabilité. Si vous êtes responsable d’un accident,
votre assurance responsabilité prendra en charge les coûts des bles-
sures ou des dommages matériels causés par la collision. La plupart
des États vous obligent à avoir un montant minimum de couverture
de base. Je vous conseille de vérier auprès de votre agent d’assu-
rances pour déterminer le montant dont vous avez besoin.
- L’assurance collision. Cela couvre les frais de réparation ou de rem-
placement de votre véhicule s’il est endommagé ou détruit.
- L’assurance complète ou «compréhensive coverage»: l’assurance
couvrira alors tous les autres cas qui ne découlent pas d’une colli-
sion, comme le vol, le vandalisme, les inondations, les incendies et
la grêle.

L’assurance santé
Tout le monde en parle et à juste titre, car elle est hors de prix. Si vous
êtes embauché dans une société de plus de cinquante salarié(e)s, votre
employeur devra fournir une assurance santé, mais ne sera pas obligé
de payer la totalité de la prime: c’est à son bon vouloir. Cependant,
selon une étude réalisée en 2021 par la Kaiser Family Fondation 8, les
employeurs couvraient 83% des frais d’assurance pour un seul indivi-
du et 73% en cas de couverture familiale. Si votre employeur ne vous
couvre pas, vous n’avez pas le choix que de prendre une assurance si
vous ne voulez pas vous exposer à la faillite personnelle.

En effet, une seule urgence médicale impromptue pourrait représenter


des centaines de milliers de dollars de factures médicales. Ne vous
mettez pas dans cette situation en n’ayant pas d’assurance maladie.
Voici un cas concret. Une amie a eu un accident de voiture avec un
cerf (oui, il s’agit bien de l’animal), en Caroline du Nord, la nuit. Elle
a été hospitalisée à la suite d’une fracture du rachis cervical et a dû
être opérée rapidement. Le coût total de l’hospitalisation s’élevait à
plus de 100000 dollars. L’assurance automobile a pris une partie en
charge, tout ce qui concernait la voiture. L’assurance santé a pris en
charge une autre partie et l’assurance « umbrella » (parapluie) a pris
une dernière partie en charge. Finalement, elle a payé une franchise de

8. https://www.kff.org/health-costs/report/2021-employer-health-benefits-survey/

146
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

5000dollars. Ce qui était un moindre mal. Il n’en demeure pas moins


que le coût de l’assurance santé pour une famille peut aller jusqu’à
1500dollars par mois. An de réduire le coût de l’assurance maladie,
vous pouvez souscrire à un régime d’assurance maladie à franchise
élevée (pouvant aller jusqu’à 13000dollars pour la famille).

Bien sûr, vous serez alors tenu de payer une plus grande partie de vos
frais de soins de santé initiaux, mais vous paierez une prime mensuelle
moins élevée. Par ailleurs, vous pourrez alors régler ces frais non rem-
boursables avec un compte d’épargne santé (HSA) 9 , scalement avan-
tageux, puisque vous pourrez déduire le coût de ces frais médicaux de
votre base d’imposition. Enn, vous pourrez investir les fonds que vous
cotisez à votre HSA qui pourront fructier en franchise d’impôt.

Il existe enn d’autres assurances complémentaires comme l’assu-


rance invalidité ou une assurance sur la vie. Mais j’ai énuméré les as-
surances essentielles pour démarrer votre vie aux États-Unis.

Vous avez trouvé un logement et avez fait les démarches pour vous
installer et vous assurer, vous allez devoir acheter un véhicule. Ceci est
vrai partout, sauf dans quelques villes comme NewYork ou SanFran-
cisco, voire Atlanta par exemple, qui ont un système de transport pu-
blic assez performant.

Dans la majorité des villes, sans voiture, vous ne pourrez rien faire.

Les démarches pour acheter un véhicule


Il faut d’abord effectuer des recherches : le Consumer Reports, Kelly
Blue Book, Edmund’s sont de bonnes sources qui vous donneront le
prix exact des véhicules et le prix payé par d’autres personnes dans
votre région. Le MSRP (Manufacturer’s Suggested Retail Price) n’est
qu’un point de comparaison. Une alternative pour ne pas avoir à né-
gocier avec le concessionnaire est de passer par l’AAA (American
Automobile Association) qui, suivant les États, vous facilitera l’achat
sans frais supplémentaires. Il est conseillé de vous aflier à l’AAA, car
ils sont à votre disposition 24h/24 en cas de panne. En effet, si vous
êtes membre AAA, vous pourrez proter de leur programme d’achat
de voitures AAA par l’intermédiaire de concessionnaires certiés, dont
certains offrent également des rabais supplémentaires.

9. https://www.healthcare.gov/glossary/health-savings-account-hsa/

147
RÉUSSIR AUX USA

L’adhésion est requise pour utiliser ce programme, et selon le club ré-


gional auquel vous appartenez, il peut y avoir des frais pour utiliser le
programme. Les membres AAA qui ont acheté une nouvelle voiture au-
près d’un concessionnaire certié en 2021 ont économisé en moyenne
$1707 10.

N’oubliez pas de téléphoner à votre assureur pour lui faire part de votre
achat.

Si vous achetez une voiture d’occasion, il faudra veiller à vérier l’his-


toire de la voiture en utilisant Car Fax et chercher en particulier où la
voiture était, car il faut se méer des voitures qui se sont retrouvées
par exemple dans des inondations. Effectuez des recherches sur les
mêmes sites pour voir la valeur. Les concessionnaires vous aideront
pour avoir les plaques, dont le prix varie considérablement d’un État à
l’autre suivant les taxes.

Le leasing est une option peu coûteuse, car cela ne demande pas de
dépôt. Mais il faut faire très attention, car le nombre de miles permis
est limité sous peine de surcharge. En tout cas, le titre de la voiture ne
vous appartient pas jusqu’au paiement du véhicule.

Enn, si vous venez avec un visa de type E-2, il vous sera peut-être
difcile de faire un leasing pour une voiture en arrivant, car vous n’aurez
pas de credit score. Prévoyez donc d’acheter une voiture avec vos
fonds propres.

L’installation de vos enfants


Les crèches
Avant de commencer l’école, vous pouvez envisager de mettre votre
enfant à la crèche, appelée «childcare» ou «daycare».

Beaucoup de childcares ou crèches sont tenues par des églises lo-


cales. En général, l’enfant sera reçu à mi-temps ou plein-temps pour
une somme allant de $5000 à $10 000 annuels. Néanmoins il existe
des childcares laïques. À partir de 2ans, certaines Montessori Schools
accueillent les enfants qui ne sont pas seulement gardés, mais qui bé-
nécient aussi d’un enseignement. Ces écoles ont un coût (environ

10. https://www.ace.aaa.com/insurance/auto-insurance.html

148
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

de $10000 à $15 000 par an selon les États), mais elles sont recon-
nues pour la qualité de leur enseignement et je parle également en
mon nom, puisque mes deux enfants ont eu la chance d’aller dans
une Montessori School avant de démarrer l’école publique. Les écoles
Montessori favorisent la réflexion plutôt que la mémorisation. Au cours
du processus préscolaire de trois ans, la croissance de chaque enfant
est évaluée en observant et en analysant sa croissance scolaire, so-
ciale et émotionnelle. C’est donc une évaluation globale et les enfants
sont incités à travailler sur les activités qui les intéressent en rééchis-
sant et explorant par eux-mêmes. On cite souvent ces anciens élèves
qui, devenus adultes, ont connu le succès :
- Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
- Larry Page et Sergey Brin, fondateurs de Google.
- Peter Drucker, gourou de l’économie/des affaires.
- Katherine Graham, auteure lauréate du prix Pulitzer et ancienne pro-
priétaire/rédactrice en chef du Washington Post, pour n’en citer que
quelques-uns.

Il existe également des possibilités d’avoir des nounous à domicile et


des nounous qui proposent des gardes collectives.

En tout état de cause, validez votre choix avec un site internet de l’État
dont vous dépendez et qui vous donnera une note globale sur l’établis-
sement concerné, n’hésitez pas à demander des preuves (certicats)
et vériez les références 11. Le plus important, c’est d’observer l’établis-
sement pendant une journée typique. Si on ne vous laisse pas le faire,
il est conseillé de ne pas y mettre vos enfants.

Il existe également des écoles internationales françaises qui proposent


des programmes dès 3ans: c’est souvent une solution utilisée par les
expatriés qui pensent retourner en France assez rapidement. Ceux qui
ont le souhait de s’implanter sur une plus longue durée choisissent
en général d’inscrire leurs enfants dans les écoles américaines pour
permettre une meilleure intégration et un apprentissage plus rapide
de l’anglais. Beaucoup d’Américains sont également dans ces écoles
internationales.

11. https://www.ccld.dss.ca.gov/carefacilitysearch/Search/ChildCare : exemple


en Californie

149
RÉUSSIR AUX USA

L’école
Dans le contexte des écoles, le mot « État» signie l’État où la per-
sonne est domiciliée, contrairement à fédéral qui concerne l’ensemble
du pays.

Si vous venez aux États-Unis avec votre famille pour une période li-
mitée, vous pouvez souhaiter que vos enfants continuent à bénécier
d’un enseignement français et envisager l’inscription dans des écoles
franco-américaines qui sont également coûteuses.

Grâce au Centre national d’enseignement à distance12 (le CNED), il


est possible de suivre des cours à la maison avec l’assurance d’un
programme identique à celui homologué en France. Le CNED est un
établissement du secteur public sous tutelle du ministère de l’Éduca-
tion nationale. Les cours dispensés par le CNED sont donc identiques
à ceux du programme ofciel, reconnu par l’ensemble des établisse-
ments de France métropolitaine, et ce pour tous les différents niveaux,
allant de la maternelle à la terminale.

Si vous choisissez de mettre vos enfants dans des écoles privées, ou


franco-américaines, sachez que les coûts annuels peuvent aller de
15000dollars à 40000dollars.

Voici à titre d’exemple, l’école franco-américaine de SanDiego:


https://www.sdfas.org/fr/admissions/droits-dinscription-et-frais-de-
scolarite/

Le système d’enseignement américain peut être très confus pour un


Français d’autant plus que les termes et les mots utilisés ne sont pas
les mêmes de part et d’autre des USA, dans les États et même parfois
dans les villes.

Il existe différents types d’écoles.

- L’école publique de l’État


Il n’y a aucune école nationale (fédérale), et les écoles publiques ne
reçoivent pas de nancement du gouvernement fédéral. Il n’y a pas
non plus de programme national. Les écoles de chaque État reçoivent
un nancement déni par les lois de cet État de telle manière que des

12. Centre National d’Enseignement à Distance

150
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

écoles dans un même État peuvent avoir de grandes différences de


niveau et parfois même entre les villes d’un même État. Donc il est
impossible de comparer l’école publique française à l’école publique
américaine. Certaines sont meilleures que les écoles françaises et
d’autres pires. C’est à vous d’enquêter et d’évaluer ; comme dans
beaucoup de situations aux USA, vous êtes maître de votre destin.

- L’école publique «charter school»


Ces écoles reçoivent une licence pour fonctionner et un nancement
de l’État, en général pour cinq ans, et cela les autorise à plus de liberté
de fonctionnement. Ces écoles sont plus innovantes, mais en contre-
partie les élèves doivent avoir de meilleurs résultats aux examens de
l’État, et le niveau doit être plus haut. Sinon leur licence n’est pas re-
nouvelée. Les écoles charters doivent être ouvertes à tous, mais s’il
y a plus de demandes que de places, une loterie est organisée pour
accepter les élèves.

Comme ces écoles créent leur propre système, elles peuvent mettre à
la porte un ou une élève si, par exemple, cet(te) élève n’a pas de notes
assez bonnes ou s’ils sont indisciplinés. Mais attention, ce n’est pas
parce qu’une école est charter qu’elle est meilleure. Seulement une
école charter sur cinq a des résultats très supérieurs.

- Les établissements privés/indépendants


Ces écoles sont totalement indépendantes, ne sont pas subvention-
nées, et n’ont aucun lien avec l’État. Les élèves paient, et elles sont très
chères. Une demande d’inscription est nécessaire. Ces écoles peuvent
enseigner ce qui leur plaît. Certaines sont internationales, certaines
sont religieuses, certaines sont sans afliation an d’être totalement
indépendantes. Pensez à considérer les écoles Montessori ou Waldorf
qui sont des établissements indépendants pour les petites classes.
Des écoles très réputées avec des résultats non disputés notamment
en mathématiques utilisent la méthode Exeter élaborée par Phillips
Exeter Academy et la Harkness méthode. Phillips Exeter Academy 13
est largement considéré comme l’un des internats les plus prestigieux
pour les lycéens du monde entier. L’école gure dans le top cinq sur
une liste des cent meilleurs internats mondiaux.

13. https://www.exeter.edu/

151
RÉUSSIR AUX USA

Eu égard au fait que l’éducation peut vraiment varier d’un établisse-


ment à l’autre, prenez le temps de vous renseigner sur l’éducation
proposée dans l’établissement dans lequel vous pourriez souhaiter
inscrire votre enfant.

Par ailleurs, vous trouverez ci-dessous un petit tableau explicatif du


système scolaire par âge:

Niveaux
Nom Équivalence Âge
(Grades)
École élémentaire Le jardin
Kindergarten
d’enfants De 5 à 11ans
(jusqu’au
Niveau 5 ou 6
5thgrade) CM2
De 11 à
Middle school Niveaux 6 à 8 6e à la 4 e
13ans
De 14 à
High school Niveaux 9 à 12 3e à la terminale
18ans
Collège/université L’université

Le système de notes est totalement différent de la France. Si certaines


écoles privées se montrent très strictes concernant les notes (grades)
des élèves, il est très facile d’obtenir un A dans les écoles publiques.

En effet, la philosophie américaine part du principe que le professeur


est responsable d’enseigner aux élèves. Ce qui les différencie, c’est
que tout élève qui montre qu’il ou elle a acquis les connaissances doit
recevoir un A, il ne s’agit pas forcément de vérier ce qu’il ou elle ne
sait pas, mais plutôt de vérier que ce qui a été enseigné et ce qui a
été acquis. Donc beaucoup d’élèves ont des A, car c’est normal que la
majorité apprenne ce qui a été enseigné.

Le but est de montrer ce que l’élève sait, pas de lui faire honte de ce
qu’il ne sait pas. C’est pour cela que les commentaires négatifs ne
sont jamais faits devant les autres élèves, et les notes ne sont jamais
données devant les autres élèves non plus.

Un D dans un cours est l’équivalent d’un échec, même si ce n’est pas


un F.

152
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

À la différence de la France, les notes ne sont pas sur 20, mais il s’agit
de lettres qui représentent un pourcentage de bonnes réponses.

Note Signification Pourcentage


A Excellent 90-100%
B Bon 80-89%
C Moyen 70-79%
D Mauvais 60-69%
E Très mauvais
Moins de 60%
F Échec

Parfois, surtout au niveau universitaire, les notes sont «curved», ce qui


veut dire que la meilleure note de la classe marque le niveau pour un A,
et la courbe (the curve) commence à partir de là.

Contrairement à la France, un(e) élève peut contester sa note, et s’il


ou elle réussit à convaincre l’enseignant, la note peut être changée.
L’autre façon d’augmenter sa note, c’est de demander de faire des
devoirs supplémentaires (extra credit).

Les relations entre enseignants et élèves sont plus fréquentes et sou-


vent par e-mail. Il y a un curriculum ofciel de la classe, et il peut être
examiné par les parents.

Les parents sont informés continuellement des résultats de leurs en-


fants et vous pouvez les regarder en ligne à tout moment, notamment
à partir de la «middle school» (la 6 e), de même que vous saurez à tout
moment si votre enfant est présent, s’il/elle est arrivé(e) en retard ou a
manqué un cours.

Les parents sont souvent très impliqués dans les devoirs de leurs en-
fants. L’école considère que tout au long de la scolarité, l’implication
du ou des parents sera déterminante pour le succès de l’enfant. Le ou
les parents doivent avoir des contacts réguliers avec les enseignants
et doivent participer aux réunions de l’école et si possible se porter
volontaires pour aider.

153
RÉUSSIR AUX USA

Connaître l’école et les enseignants est important et permet de savoir


quand il y a plusieurs classes au même niveau et quels sont les bons
et les moins bons.

À tous les niveaux, le ou les parents aident ofcieusement les enfants


dans leurs devoirs.

Les enfants, avec l’aide des parents, apprennent rapidement à se poser


des questions comme le sujet du test, le genre de questions, le type de
test. Si un enfant s’est senti lésé, il peut voir avec son professeur, seul
ou accompagné de ses parents, s’il peut augmenter sa note, soit en
refaisant le devoir, soit en demandant s’il peut en faire en supplément.

- Les activités sponsorisées par les écoles


Il est très important pour les enfants de participer aux activités (que
ce soit théâtre, art, musique, sports) qui font partie de l’enseignement.
Cela commence à la middle school (collège) puis à la high school (ly-
cée), les leçons de musique, par exemple, sont généralement gratuites,
et les instruments sont souvent prêtés. Il est à noter que les élèves qui
font partie de la «band» (groupe musical de l’école) ont des résultats
en moyenne meilleurs que les autres, et cela leur apprend une certaine
discipline, l’importance de répéter et de passer beaucoup de temps
pour se perfectionner. En France, ce genre d’activité ne fait en général
pas partie de l’école, et l’intérêt est porté sur les sujets académiques,
et cela peut laisser un vide. En participant aux activités de l’école,
l’enfant fait aussi quelque chose de positif, est moins sujet à se laisser
entraîner dans d’autres activités négatives, et se fait des amis et des
connaissances pour la vie.

- Diplôme de lycée
Le baccalauréat n’existe pas, mais il est possible de le passer dans
certaines écoles qui ont l’IB (International Baccalauréat).

Dans une école publique, les élèves doivent donc réussir dans les
matières durant les trois dernières années (10e , 11e , 12e : seconde,
première, terminale). De plus, chaque État, suivant le cas, demande
au minimum que les élèves passent un certain nombre de tests qui
comprennent mathématiques, anglais, science,etc. Enn, selon l’uni-
versité, on vous demandera de présenter vos résultats au SAT ou ACT.
Ces deux tests sont un peu différents dans la forme, mais ont le même

154
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

but: ce sont des examens d’entrée utilisés par la plupart des collèges
et universités qui compteront pour la prise de décision quant à l’ad-
mission de l’étudiant. Il s’agit de tests papier-crayon à choix multiples
administrés par des organismes privés reconnus nationalement.

Leur but est de mesurer la préparation d’un élève du secondaire à l’uni-


versité, et de fournir aux collèges un point de données commun qui
peut être utilisé pour comparer tous les candidats.

Le but du SAT est de mesurer la préparation d’un élève du secondaire


pour l’université en maths et en littérature et ceci avec un examen au
niveau national.

Le ACT est un examen qui a la même reconnaissance au niveau natio-


nal, mais est divisé en quatre matières: anglais, littérature, mathéma-
tiques et sciences.

Enn et pour préparer les élèves à entrer à l’université, les élèves sont
obligés, pour recevoir leur diplôme, de faire un certain nombre d’heures
de bénévolat par an.

Pour être certain que l’élève puisse recevoir son diplôme, il faut prendre
rendez-vous avec le conseiller pédagogique de l’école. Les conseillers
pédagogiques ont en général une liste de ce que l’élève doit avoir fait
pour être diplômé, et ils la montreront aux parents lors du rendez-vous.

- Le collège/université: critères d’admission –bien choisir sa high


school (lycée)
Il y a les «community colleges» (qui sont l’équivalent des IUT) et les
collèges/universités (à noter : « college » en anglais = université. La
différence est, qu’en général, une université va jusqu’au niveau du
doctorat et un collège seulement jusqu’à la maîtrise). Bien qu’il y ait
beaucoup de choix en ce qui concerne les cours au niveau du lycée, il
faut choisir ceux qui vous préparent à être admis aux universités. Pour
cela, il faut vous assurer avec votre school counselor (conseiller péda-
gogique) dès la première année de lycée de valider un plan d’études
qui vous permettra d’être accepté dans les meilleures universités.

Les agents d’admission au collège/université examineront les résultats


des tests standardisés parallèlement à votre GPA qui représente la
somme des notes de vos trois dernières années de lycée. Le GPA, ou

155
RÉUSSIR AUX USA

Grade Point Average, est un nombre qui indique votre score moyen
pour chacun des cours que vous avez eus au cours de ces trois der-
nières années. Un vrai contrôle continu. À l’aide d’une échelle de 1,0
à 4,0, votre GPA suit vos progrès au cours de vos études. Ce numéro
est utilisé pour évaluer si vous répondez aux normes et aux attentes
établies des universités et collèges que vous avez choisis. À cela
s’ajoutent les lettres de recommandation d’enseignants ou de men-
tors, les activités parascolaires, les entretiens d’admission et les essais
personnels. L’importance des scores ACT/SAT dans le processus de
candidature à l’université varie d’une université à l’autre.

Pour être admis, ces universités et collèges prendront donc en consi-


dération tous ces éléments selon un certain degré (GPA, SAT/ACT, ac-
tivités parascolaires comme sports de haut niveau, participation à un
orchestre, mais aussi volontariat, vos emplois au cours des trois der-
nières années, éventuellement si vous avez écrit un «research paper»
(rapport de synthèse) après avoir travaillé dans un laboratoire dans une
université… Sur leur site internet, on trouvera les critères d’admission.
Pour résumer, avoir de bonnes notes durant vos années de lycée c’est
bien, mais cela ne suffit pas si vous visez les meilleures universités
des États-Unis.

Si votre enfant est absolument sûr de son choix, il ou elle pourra en-
voyer un dossier en avance, en «early action/early admission», c’est-
à-dire avant le dépôt des dossiers par la majorité des étudiants.

Cela ne veut pas dire que son admission sera certaine, mais cela don-
nera une certaine priorité à sa demande et dans certains cas, il est
possible de conrmer son inscription dénitive avant tout le monde.

Dans tous les autres cas, les formulaires d’inscription doivent, en gé-
néral, être envoyés en décembre de la dernière année de lycée ou au
plus tard début janvier.

Les élèves reçoivent leur réponse au mois d’avril, donc, avant de re-
cevoir leur diplôme, ce qui permet à un Français de pouvoir s’inscrire
dans une école supérieure si l’élève n’est pas reçu dans une université
en France.

De même un élève français qui veut aller à l’université aux USA après
avoir passé le TOEFL et rempli les formalités nécessaires pour s’ins-

156
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

crire, peut faire sa demande au mois de décembre de son année de


terminale et être xé avant le bac.

En attendant le verdict, on peut commencer à rééchir aux méthodes


de nancement des études supérieures, soit par bourses, soit par
prêts, soit en travaillant sur le campus si on en a le droit (tout dépend
du type de visa que vous avez. Les enfants «dépendants» du déten-
teur d’un visa E-2/E-1 ne peuvent pas travailler tant qu’ils n’ont pas
leur propre visa). Dans tous les cas, il est recommandé de remplir le
formulaire FAFSA qui permet à l’université de déterminer vos besoins
de nancement comme les bourses et leur permettra de préparer un
programme pour le nancement des études de votre enfant.

Les frais pour payer les universités et collèges peuvent paraître élevés
aux USA, mais il y a beaucoup de moyens de nancer ses études.
Les conseillers pédagogiques (counselors) disposent de ce genre
de renseignements au niveau du lycée et au niveau du collège et de
l’université.

Il est aussi possible de trouver des renseignements sur internet, par


exemple FastWeb 14, qui vous indiquera les bourses disponibles. Étant
donné qu’il y a un grand pourcentage de chances d’obtenir une bourse,
parlant par expérience, il est conseillé de faire plusieurs demandes et
ne pas se laisser inuencer par les rumeurs.

An de préparer au mieux votre enfant pour l’université, il est recom-


mandé de faire attention au choix du lycée. Voici quelques questions
générales à poser au lycée pour faire votre choix:
- Quels sont les cours nécessaires pour être diplômé?
- Est-ce que vous offrez des cours reconnus comme Advanced Pla-
cement (AP) et/ou International Baccalauréat (IB)? Si oui, lesquels?
- Quelles sont les notes à avoir ou les cours à suivre pour être admis
dans ces classes?
- Peut-on être admis et, en même temps, recevoir un double crédit
au lycée et au « community collège» de la région ? Cela veut dire
commencer à avoir des crédits qui s’imputeront sur le nombre de

14. https://www.fastweb.com/ppc?utm_source=google&utm_medium=p-
pc&ESRC=fw_ggl.kw&gad=1&mkw=fas+web&gclid=EAIaIQobChMI7Zyq9puK_
wIVJQR9Ch1pygETEAAYASAAEgJ3R_D_BwE&pcrid=554800746636&mkwid=s&
pmt=e

157
RÉUSSIR AUX USA

cours que vous devrez obtenir à l’université: cela peut réduire dras-
tiquement la facture à l’université également : cela est possible si
l’université visée accepte les AP (advanced placement), classes que
vous aurez choisies, et si vous continuez d’étudier ces matières à
l’université: à titre d’exemple, la majorité des universités vous don-
neront dix crédits d’avance si vous obtenez 5 à votre cours de AP
French. Ainsi, si pour obtenir votre diplôme en langue française, vous
avez besoin de cinquante crédits, vous aurez déjà acquis dix cré-
dits à ne pas payer à l’université. Cela vaut pour toutes les matières
que l’université choisie accepte (exemple: AP European History, AP
Calculus…).
- Avez-vous des classes de niveau collège dans ce lycée ou des «ho-
nor classes»?
- Avez-vous un conseiller pour informer les étudiants sur ce qui leur
permettra d’être admis dans une université?
- Est-ce que des collèges/universités viennent recruter au lycée ?
Comment mon enfant a-t-il connaissance quand cela se passe et
peut-il participer et rencontrer les recruteurs lors de leur passage?
- Quand on parle de recruteurs, on parle de représentants des univer-
sités qui viennent sur les campus de high school pour commencer
à repérer de potentiels étudiants et valider le niveau de l’école, car
les niveaux des écoles sont très variables selon les villes, les États…
- Quels programmes avez-vous pour aider les étudiants à se rensei-
gner sur les collèges et universités ? Comment mon enfant fait-il
pour participer?
- Comment fait-on pour avoir un rendez-vous avec le conseiller péda-
gogique du lycée?

NOTE: certains parents aux USA préfèrent ne pas envoyer leurs en-
fants à l’école, et ceux-ci suivre les cours chez eux. (Home School :
cela est assez répandu aux États-Unis). Cela est très surveillé par l’État
et les enfants passent des examens réguliers pour valider qu’ils sont
à niveau avec les standards au niveau national et de l’État où est situé
l’enfant.

Il y a des sites internet qui renseignent les enfants sur les universités
et collèges, leurs spécialités, et tous les renseignements nécessaires
pour choisir. Mais la meilleure façon de choisir, c’est de visiter les cam-

158
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

pus et de poser des questions. La visite permettra en même temps de


voir l’environnement du campus et les conditions de vie.

Le collège comme l’université doit être accrédité. On peut considérer


les programmes en ligne, mais il faut poser des questions sur leur vali-
dité et si c’est bon pour l’enfant.

La vie sur le campus est très importante comme adaptation sociale,


mais en contrepartie l’enfant devra s’adapter à la vie en dortoir qui
dans certains cas l’obligera à partager une chambre. Certaines univer-
sités obligent leurs étudiants «freshmen» (de première année) à vivre
sur le campus.

En ce qui concerne les examens, ils peuvent prendre toutes sortes de


formes. Une des formes est le «blue book», qui est acheté à la librairie
du campus et est uniquement utilisé pour écrire pendant les examens.
En général les examens sont moins surveillés qu’en France.

Après les quatre ans de licence, beaucoup d’étudiants, surtout qui


ceux qui étudient dans les domaines de l’entrepreneuriat, business,
marketing, commencent à chercher un travail avant de faire leur maî-
trise. Travailler avant de continuer ses études est très apprécié par les
universités, car cela démontre la faculté d’adaptation de l’étudiant.

Important: il est fortement conseillé de prévoir un budget conséquent


pour le paiement des universités même s’il y a un système de bourses
développé. Si vous venez en visa investisseur, vous n’aurez pas droit
à ces bourses. Vous pouvez alors privilégier l’université de l’État dans
lequel vous habitez, car dès que vous sortez de votre État, les frais
d’université sont multipliés par deux. Si vous considérez que votre en-
fant peut rester a minima quatre ans dans une université et que les
coûts minimums de l’université dans l’État dans lequel vous vivez
s’élèvent à environ $19020/an, cela fait déjà près de $80000 et si vous
sortez de l’État, vous devrez alors payer $160000, dans l’hypothèse
où vous n’obtenez pas de bourse (si vous allez dans des universités
prestigieuses telles que Stanford et que vous ne pouvez pas obtenir
de bourse, la facture peut s’élever à $80000 annuels. Donc sur quatre
ans, le minimum sera d’environ $80000 et peut aller jusqu’à $320000).

Ainsi, s’il est vrai que vous payez beaucoup moins de taxes qu’en
France, il n’en demeure pas moins qu’il faut garder à l’esprit ces coûts

159
RÉUSSIR AUX USA

de l’enseignement supérieur si vous avez des enfants. Nous allons


d’ailleurs maintenant tenter d’expliquer votre scalité aux États-Unis.

Votre fiscalité personnelle aux États-Unis


Je vous présente ci-dessous vos interlocuteurs en France et aux États-
Unis. Dans tous les cas, sachez que le service des impôts en France
est bien connecté avec le service des impôts américains. Il faut donc
bien s’assurer de la manière dont vous allez déclarer vos impôts et si
vous avez encore des biens, des revenus et des comptes bancaires en
France, je vous conseille vivement de passer par un expert-comptable
franco-américain, au moins la première année.

Pour la France
Le service fiscal de l’ambassade
Attaché scal: Stéphane Couderc
Attachée scale adjointe: Dominique Bondo (mai2023)
Site web: https://fr.franceintheus.org/service_sca
E-Mail: impots.usa@attachescal.org

Le service des impôts en France


https://www.impots.gouv.fr/portail/international/particulier
Déclarations d’impôts jusqu’au 22mai (obligatoirement en ligne).
Formulaire2042 +formulaires annexes (2044…). Il est conseillé de le
remplir, même lorsque l’on est non imposable, car il s’agit d’une attes-
tation utile au moment du retour en France.

Pour les États-Unis


Imposition fédérale
Internal revenue service: https://www.irs.gov
Ce site propose des programmes gratuits de déclaration en ligne et le
formulaire1040 pour les résidents (ou 1040 NR).

Imposition de l’État
il est important de regarder le site de l’État concerné. Il existe parfois
des impositions du comté et/ou de la ville (NewYork par exemple).

160
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

Les conventions fiscales franco-américaines


Il existe plusieurs conventions entre la France et les États-Unis pour
éviter que vous ne payiez deux fois l’impôt. Cela vaut pour de nom-
breux pays comme la Suisse, la Belgique, l’Espagne… Pour ne citer
que quelques exemples.

Concernant l’impôt sur le revenu


La France et les États-Unis ont signé le 31 août 1994 à Washington
une convention en vue d’éviter les doubles impositions et de prévenir
l’évasion et la fraude fiscales en matière d’impôts sur le revenu et sur
la fortune. Cette convention, parue au Journal ofciel du 22mars1996
(décret n°96-222), est entrée en vigueur le 30décembre1995.

Elle a été modiée par un avenant signé à Washington le 8 dé-


cembre2004 et entré en vigueur le 21décembre2006 (décret n°2007-
78 paru au Journal ofciel du 24janvier2007) et par un nouvel avenant
signé le 13janvier2009, entré en vigueur le 23décembre2009 15.

L’impôt sur les successions et les donations –


Le sujet du testament – Will – Trust
La France et les États-Unis ont signé le 24 novembre1978 une conven-
tion tendant à éviter les doubles impositions et à prévenir l’évasion
fiscale en matière d’impôts sur les successions et sur les donations.
Cette convention, parue au Journal ofciel du 1 er octobre1980 (décret
n°80-771), est entrée en vigueur le 1 er octobre1980. Elle a été modiée
par un avenant signé à Washington le 8décembre2004 et est entrée
en vigueur le 21décembre2006 (décret n°2007-789 paru au Journal
ofciel du 24janvier2007).

Important!
Un sujet auquel vous ne penserez probablement pas en arrivant, mais
qui devra être évoqué rapidement si vous avez l’intention de rester
pour une longue durée ou voire dénitivement aux États-Unis, est la
protection de vos enfants et de votre héritage.

Je vous donnerai les grandes lignes des raisons pour lesquelles il est
essentiel de penser à faire votre testament aux États-Unis. An de
l’harmoniser avec ce que vous avez peut-être déjà prévu en France,
je vous conseille une nouvelle fois de contacter un(e) avocat(e) fran-

15. http://www11.minefi.gouv.fr/boi/boi2010/14aipub/textes/14a610/14a610.pdf

161
RÉUSSIR AUX USA

co-américain(e) spécialisé(e) dans le droit de la famille et le droit des


successions.

En effet, si vous avez des enfants, il est très important de prévoir un


testament, appelé «will» aux États-Unis. La raison la plus impérieuse
d’avoir un testament est de pouvoir désigner un tuteur pour vos en-
fants en cas de décès. Les tribunaux accordent généralement la garde
au parent survivant, mais ce n’est pas obligatoire et de plus, les pa-
rents, en particulier les célibataires, doivent tenir compte de ce qui se
passera si leurs enfants deviennent orphelins et ceci d’autant plus si
votre famille est en France. Vous ne voudriez pas que ce soit le juge
aux États-Unis qui décide du sort de vos enfants en fonction de cri-
tères qui peut-être ne correspondront pas à vos souhaits. Sans ce do-
cument, le tribunal ne sera pas au courant de vos souhaits pour l’avenir
de vos enfants. Il peut potentiellement les mettre en famille d’accueil
(foster family) jusqu’à ce qu’une solution soit jugée (probate). Donc ne
prenez pas un tel risque! Par ailleurs, sans testament, ce sera au juge
de décider de la répartition de vos biens entre vos héritiers. Et sachez
qu’il est possible de déshériter ses enfants aux États-Unis.

Enn, la plupart des gens supposent que leur conjoint héritera de la


totalité de la succession, même s’il n’existe pas de testament. Au lieu
de cela, de nombreux États distribuent une partie de la succession au
conjoint survivant et répartissent le reste entre les enfants, ce qui peut
franchement être problématique. Non seulement il vous faudra trou-
ver l’argent pour payer les droits de succession (qui peuvent reposer
sur des biens immobiliers) mais en plus, même si vous voulez que la
moitié de vos actifs revienne à vos enfants, les mineurs ne peuvent
légalement hériter de leur argent qu’à l’âge de 18ans (ou 21ans dans
certains États). Pendant ce temps, le tuteur, c’est-à-dire vous le parent
survivant, devrez demander au tribunal chaque fois que vous voudrez
utiliser les fonds pour maintenir le mode de vie de l’enfant, y compris
pour le paiement de ses études, ses frais d’assurance santé…

Si vous avez beaucoup de biens, il est également conseillé de mettre


en place une ducie, appelée « trust». Les ducies sont en quelque
sorte des sociétés de famille qui peuvent également permettre des
structures de planication successorale plus complexes, en particulier
pour les familles nombreuses ou recomposées. Un autre avantage de
la ducie est d’éviter une nouvelle fois de passer par le juge (probate,
c’est-à-dire homologation par le tribunal), ce qui non seulement peut

162
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

durer jusqu’à plus de deux années, mais de surcroît va vous coûter en


moyenne 10% de l’héritage. Donc, faire un trust (ducie) est obliga-
toire si vous voulez anticiper et protéger votre famille et vos biens. Les
fonds seront automatiquement répartis selon vos souhaits au travers
de la ducie.

La définition du domicile fiscal


Cet élément est très important puisqu’il va déterminer votre lieu d’im-
position pour l’année en cours. Ainsi, si vous arrivez en cours d’année,
il est possible que vous soyez imposé des deux côtés. Il faudra donc
déclarer vos revenus en France pour la partie durant laquelle vous étiez
en France et aux États-Unis pour les revenus perçus à partir de votre
arrivée aux USA. Une fois que vous êtes résident scal américain, vous
devez déclarer au sc américain la totalité de vos revenus mondiaux.

En France, on considère que la résidence scale est en France, lorsque


c’est le lieu de séjour principal; elle peut être différente dans un couple.
Il est nécessaire de faire une déclaration de revenus mondiaux, sinon la
taxation s’opère sur les seuls revenus de source française.

L’imposition minimum est de 20% (puis 30%) des revenus fonciers, en


trois tranches (0%, 12%, 20%).

Aux États-Unis, la résidence scale est calculée en fonction du nombre


de jours de présence (au moins cent quatre-vingt-trois jours) pour les
personnes ayant un visa, avec des exceptions pour les diplomates et
les étudiants, entre autres. Les citoyens binationaux et les déten-
teurs de la carte verte sont considérés comme résidents fiscaux
américains et ceci, quel que soit leur lieu de résidence dans le
monde entier. Il est nécessaire de faire une déclaration de revenus
mondiaux.

La convention scale France-USA a pour but comme indiqué préala-


blement d’éviter la double imposition, mais ne supprime pas l’impo-
sition. Il faut noter que douze États américains ne reconnaissent pas
cette convention: Alabama, Arkansas, Californie, Connecticut, Hawaï,
Kansas, Kentucky, Maryland, Mississippi, NewJersey, Dakota du Nord,
Pennsylvanie.

163
RÉUSSIR AUX USA

Il faut donc se reporter à l’accord fédéral en vigueur. À savoir : cer-


tains États n’imposent pas les pensions obtenues par une cotisation
obligatoire.

Dans le cadre de la convention sont imposables dans le pays de source


les rémunérations, retraites, rentes d’un emploi salarié, revenus d’une
profession indépendante et plans de retraite.

Concernant l’impôt sur la fortune : il n’est pas reconnu aux États-


Unis donc vous devrez l’acquitter en France, MAIS vous ne pourrez
pas le déduire de votre revenu imposable aux États-Unis comme c’est
le cas pour les autres impôts que vous auriez payés en France sur des
revenus perçus en France mais rapportés à votre revenu mondial à
déclarer aux États-Unis.

Les intérêts des comptes sont imposables dans le pays de résidence.


Les loyers perçus en France, la plus-value, les dividendes (selon la
convention et la nationalité de l’entreprise) sont imposables en France,
et à déclarer aux États-Unis (ce qui fera monter votre tranche d’im-
position), mais vous aurez alors la possibilité de déduire l’impôt payé
en France (crédit d’impôt) ; ce qui neutralise l’impôt potentiel aux
États-Unis.

À NOTER
Les retraites françaises et complémentaires obligatoires sont impo-
sables en France uniquement pour le régime général et depuis le
1erjanvier2008 également pour les retraites de la fonction publique.
Il ne faut pas les déclarer sur le formulaire1040 aux États-Unis.

Pour les non-Américains, la Social Security est taxée à 25,5 % à la


source si l’on ne réside plus aux États-Unis.

Dans la pratique, vous déclarez vos impôts en France pour la partie


des revenus perçus en France (salaires, dividendes, loyers), vous payez
les impôts en France et rapportez ces revenus à vos revenus améri-
cains. Vous bénéficiez alors d’un crédit d’impôt égal à l’impôt que vous
avez payé en France. Ceci lorsque vous êtes résident fiscal américain.

Vous devrez créer votre compte sur le portail impots.gouv.fr (si cela
n’est pas déjà fait). Les salaires et pensions de source française perçus
par les non-résidents font l’objet en principe d’une retenue à la source
prélevée directement par l’employeur.

164
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

Il existe trois tranches pour cette retenue (revenus annuels nets après
abattement de 10% pour frais professionnels):
- 0% pour les revenus jusqu’à 14988€.
- 12% pour les revenus compris entre 14988€ et 43777€.
- 0% au-delà.

Bien qu’ayant déjà fait l’objet d’une retenue, ces ressources doivent
être déclarées dans la catégorie «Traitements et salaires» (Case 1AF
et suivantes), «Pensions, retraite, rentes » (Case 1AL et suivantes) et
«Rentes viagères à titre onéreux» (Case 1AR et suivantes). Les cases
sont normalement préremplies. Si les revenus ne sont pas pré-impri-
més dans les bonnes rubriques ou si les montants sont erronés, le
contribuable doit corriger sa déclaration.

Pour la partie américaine, en n d’année vous recevrez un formu-


laire W-216 avec le résumé de ce qui vous a été payé comme revenus
et les impôts que vous avez payés au niveau fédéral et au niveau de
l’État. Vous trouverez les formulaires à remplir sur internet, à la poste,
ou dans les bibliothèques. Vos impôts personnels doivent être payés
au plus tard le 15avril, bien que des demandes d’extension puissent
être demandées avant la date limite. Les impôts d’entreprise doivent
être payés le 15mars sans faute à moins de demande avant la date
d’une extension.

Dans la pratique, une demande d’extension est un processus courant.


En effet, si vous percevez des revenus en France et que vous devez
également déclarer vos impôts en France, vous devrez attendre d’avoir
la conrmation des impôts que vous allez payer en France pour avoir
la possibilité de les déduire aux États-Unis de votre revenu imposable.

Aux États-Unis, vous serez redevable des impôts fédéraux (au niveau
de la Nation) et de l’État dans lequel vous vivez. Dans certains États
comme la Floride, le Nevada, NewHampshire, Alaska, South Dakota,
Texas, Tennessee, Washington et Wyoming, il n’y a pas d’impôt sur
le revenu au niveau de l’État. Cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas
d’autres taxes au niveau de l’État comme l’impôt foncier très élevé
en Floride. Néanmoins, ces États sont considérés comme des États

16. https://www.irs.gov/forms-pubs/about-form-w-2

165
RÉUSSIR AUX USA

scalement «friendly 17», c’est-à-dire avec une taxation moins élevée


par rapport au reste des États-Unis.

An de ne pas vous tromper, il est conseillé de prendre de préférence


un expert-comptable franco-américain qui connaîtra la convention
franco-américaine et vous permettra d’optimiser et valider votre situa-
tion scale, au moins les deux ou trois premières années.

En effet, les premiers temps, n’essayez pas de remplir seul votre dé-
claration scale annuelle. Si malgré tout vous désirez le faire, il y a
des logiciels pour vous aider tels que Quickbooks 18, et les déclara-
tions peuvent être faites directement sur le site de l’IRS, par ordinateur.
Demandez à votre expert-comptable, qui s’assurera également de la
conformité de votre situation en général et au regard de votre statut
d’expatrié.

Enn, si vous avez encore des biens en France ou des comptes ban-
caires, bien faire attention à remplir tous les formulaires obligatoires
comme le FBAR. Le FBAR19  est un formulaire que toute « personne
américaine» doit remplir si elle possède des actifs nanciers de plus
de $10000USD à l’étranger. Une «personne américaine» inclut, sans
s’y limiter, des citoyens américains (peu importe où ils vivent) ainsi que
les résidents scaux américains (selon le nombre de jours aux USA ou
encore les résidents permanents reçus détenteurs de la «green card»,
visa permanent).

Le seuil du $10 000 USD concerne la valeur maximale de tous les


comptes si à un moment de l’année le total de tous ces comptes a
dépassé $10 000 USD. Par exemple, si vos parents vous donnent
$11000USD que vous utilisez le jour suivant en mise de fonds pour un
achat de propriété, le seuil a été dépassé en cours d’année et vous de-
vez remplir le FBAR même si, à la fin de l’année en cours, votre compte
afche seulement 10euros.

Les pénalités pour non-production d’un FBAR sont faramineuses. Si


vous ne déclarez pas le FBAR, la pénalité peut être la valeur du compte,

17. https://taxfoundation.org/2023-state-business-tax-climate-index/
18. https://quickbooks.intuit.com/learn-support/en-us/quickbooks-online/help-
topic/taxes/tax-preparation
19. FBAR https://www.irs.gov/businesses/small-businesses-self-employed/
report-of-foreign-bank-and-financial-accounts-fbar

166
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

pour un minimum de $10000. Par exemple, si vous aviez $11000USD


sur un compte bancaire en France et que vous n’avez pas déclaré
cet unique compte, la pénalité peut être de $11000USD. Des peines
de prison peuvent même être applicables. Bien que ces pénalités ne
soient pas en pratique appliquées systématiquement. Néanmoins, cela
pourrait changer, carl’IRSdevient de moins en moins compréhensive
face à l’inobservation du FBAR.

Il convient maintenant de parler de votre retraite même si c’est généra-


lement un sujet auquel vous ne penserez pas lors de votre expatriation
aux États-Unis.

Votre retraite
Prévoir votre retraite n’est pas la première chose à laquelle vous allez
immédiatement penser en arrivant aux États-Unis. Vous êtes préoccupé
par la mise en place de votre business ou votre intégration dans vos
nouvelles fonctions et votre installation personnelle, éventuellement
avec votre famille.

Il n’en demeure pas moins que c’est un élément à ne pas omettre.

Il peut arriver et ceci est de plus en plus rare, que votre employeur
cotise pour vous à la CFE (Caisse des Français de l’Étranger). Si votre
employeur ne le fait pas, vous pouvez le faire vous-même individuel-
lement, mais cela a un coût. L’intérêt de cotiser auprès de la CFE
dépendra finalement de votre âge, de vos revenus, du montant des
cotisations: avant d’adhérer, bien considérer tous ces éléments.

Il faudra également vous demander quel bénéce apporteront vos co-


tisations au montant de votre pension? Quel serait le bénéce en cas
de placement nancier du même montant?

Il peut être plus intéressant d’investir dans un bien immobilier ou dans


un plan 401K (plan retraite local offert par l’entreprise avec contribution
de l’employeur et de l’employé) ou alors, de manière individuelle, en
supplément, car la Sécurité sociale est un minimum, vous pouvez co-
tiser à un fonds de retraite (IRA) en investissant une partie de votre sa-
laire. Ce fonds produira des intérêts non imposables si vous ne retirez
pas cet argent avant un certain âge. Il y a aussi les comptes épargne
(certains garantis par le FDIC –La Federal Deposit Insurance Corpora-

167
RÉUSSIR AUX USA

tion est une agence indépendante créée par le Congrès pour maintenir
la stabilité et la conance du public dans le système nancier du pays:
elle garantit le paiement des dépôts des particuliers jusqu’à un certain
montant), ou investir dans des bons garantis par le gouvernement ou
des stocks qui sont de tous types depuis les métaux précieux jusqu’aux
stocks boursiers. Si vous n’êtes pas expert, il est conseillé de vous
adresser à des professionnels, mais vérifiez préalablement leur répu-
tation. Posez également beaucoup de questions pour comprendre les
charges que vous aurez à payer pour la gestion de votre portefeuille…

Enn, votre employeur retiendra sur votre feuille de paie une partie de
vos cotisations pour le fonds de Sécurité sociale. L’employeur y contri-
buera aussi.

Un autre aspect à bien étudier avant de vous implanter aux États-Unis


est le coût de la vie qui est en général bien supérieur à ce que vous
connaissez en Europe, surtout si vous vivez en dehors de Paris.

Le coût de la vie
Il faut comprendre qu’il est difcile de faire une comparaison générale,
car tout dépend de l’endroit dans lequel vous allez habiter. S’il existe
en France des différences pour ce qui est du coût de la vie par exemple
entre Paris et un village en Auvergne, ces différences peuvent être mul-
tipliées par dix aux États-Unis d’une ville à l’autre et d’un État à l’autre.

Je vais tenter de vous donner une estimation des coûts de la vie pour
que vous puissiez prévoir un budget en conséquence. En tout état de
cause, il est conseillé de venir avec au moins $50000 de côté pour vos
besoins personnels la première année.

An de mieux comprendre les chiffres en dessous, considérez que le


coût de la vie fait référence au montant d’argent nécessaire pour payer
vos dépenses de base, incluant notamment: les écoles, livres, activi-
tés, voyage, hébergement (loyer ou prêt sur un bien immobilier), élec-
tricité, nourriture, abonnements téléphoniques et internet (beaucoup
plus chers qu’en France), assurance santé (un coût majeur si votre em-
ployeur ne vous l’offre pas entièrement ou partiellement), vêtements,
eau, poubelles.

168
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

Comme indiqué plus haut, le coût de la vie pour différents endroits peut
varier considérablement. Les chiffres suivants donnent un aperçu du
coût de la vie aux États-Unis dans son ensemble:
- Revenu moyen des ménages: $70784
- Prix moyen d’une maison: $452510
- Loyer mensuel moyen: $1369
- Taux de chômage: 3,5%
- Taux de pauvreté: 11,6%
- Coût d’un gallon de lait: $4,88 (soit environ 3,3litres de lait)

Les données ci-dessus ont été extraites de diverses sources, notam-


ment le US Census Bureau 20, organisme statistique gouvernemental et
au niveau fédéral, le Bureau of Labor and Statistics 21 et l’indice du coût
de la vie au niveau national.

Ci-dessous je vous donne les dix villes les plus chères des États-Unis
en 2023.

Gardez à l’esprit que le coût de la vie n’est qu’une donnée, mais cela
vous permettra d’estimer combien vont coûter votre logement, la
nourriture et les biens de première nécessité. Cela vous permettra de
conrmer si vous avez les moyens de vous installer dans cette ville en
fonction du salaire que vous allez gagner. En général, les salaires sont
plus importants dans les villes où le coût de la vie est plus important
comme à SanFrancisco, mais ce n’est pas toujours vrai.

1. La ville la plus chère des États-Unis est… New York, Manhattan


- Coût de la vie global: 127,7% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $70663
- Prix moyen d’une maison: $2434977
- Loyer mensuel moyen: $4569
- Taux de chômage: 4,3%
- Taux de pauvreté: 17%
- Coût d’un gallon de lait: $6,08

20. US Census Bureau


21. Bureau of Labor and Statistics

169
RÉUSSIR AUX USA

Aujourd’hui, la ville attire toujours des essaims de résidents (plus de


70000habitants pour environ 1600mètres carrés). Le revenu moyen
des ménages de Manhattan est comparable à la moyenne nationale,
mais le coût de la vie est bien supérieur à celui-ci. Alors que tout dans
cet arrondissement est cher, c’est le marché du logement qui rend vrai-
ment les prix de Manhattan inabordables pour les particuliers. Le prix
d’achat des maisons à Manhattan est plus de cinq fois supérieur à
celui payé par l’Américain moyen.

2. Honolulu, Hawaï
- Coût de la vie global: 84% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $92600
- Prix moyen d’une maison: $1605915
- Loyer mensuel moyen: $3589
- Taux de chômage: 3,8%
- Taux de pauvreté: 10%
- Coût d’un gallon de lait: $8,60

Honolulu peut sembler un rêve avec son style de vie décontracté et


ses plages incomparables, mais les prix sont très chers, donc beau-
coup moins paradisiaques. En effet, les produits d’épicerie de l’État
sont toujours parmi les plus chers du pays, car la plupart des produits
alimentaires doivent encore être expédiés ou transportés par avion sur
l’île.

Le prix moyen des maisons est de près de 1,2 million de dollars de


plus que la moyenne nationale en raison du fait qu’Honolulu a un faible
inventaire et peu de nouvelles constructions.

3. San Francisco, Californie


- Coût de la vie global: 78,6% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $126187
- Prix moyen d’une maison: $1502557
- Loyer mensuel moyen: $3585
- Taux de chômage: 2,8%
- Taux de pauvreté: 10,3%
- Coût d’un gallon de lait: $6,78

170
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

Les San-Franciscains peuvent avoir des salaires inhabituellement éle-


vés, mais ils ont aussi des frais de subsistance exorbitants.

Pourtant, les taux de pauvreté et de chômage à San Francisco sont


inférieurs à la moyenne nationale en raison de la force des industries
de la ville –en particulier le tourisme, les nouvelles technologies et les
services nanciers. Aujourd’hui, le prix moyen des maisons dans la
ville est plus de trois fois supérieur à la moyenne nationale, tandis que
le loyer mensuel moyen est plus du double. Et comme SanFrancisco
est entourée d’eau, la ville ne peut pas lancer d’autres programmes de
construction.

4. Brooklyn, New York


- Coût de la vie global: 68,6% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $70663
- Prix moyen d’une maison: $1349755
- Loyer mensuel moyen: $3727
- Taux de chômage: 4,3%
- Taux de pauvreté: 17%
- Coût d’un gallon de lait: $5,16

Le prix moyen des maisons à Brooklyn est maintenant presque trois


fois supérieur à la moyenne nationale, alors que les résidents gagnent
à peu près la même chose que l’Américain moyen.

5. Washington, DC
- Coût de la vie global: 52,2% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $93547
- Prix moyen d’une maison: $1156418
- Loyer mensuel moyen: $3220
- Taux de chômage: 4,7%
- Taux de pauvreté: 16,8%
- Coût d’un gallon de lait: $5,20

Bien que de nombreux travailleurs de la capitale nationale aient l’habi-


tude de se retirer dans les banlieues à la n de la journée, Washington,

171
RÉUSSIR AUX USA

D.C. est devenue une ville dynamique avec de nombreux résidents à


temps plein.

La population de la ville a augmenté de plus de 100000personnes en


moins d’une décennie. Avec une abondance d’emplois dans le secteur
public et privé, D.C. attire une foule plus jeune de travailleurs acharnés.
Actuellement, l’âge moyen des résidents de D.C. est d’environ 34ans.
Mais alors que de nouveaux résidents enthousiastes continuent d’ar-
river dans la ville, l’offre de logements a du mal à suivre en raison des
restrictions sur la hauteur des bâtiments.

6. Le comté d’Orange, Californie (Orange County)


à côté de Los Angeles
- Coût de la vie global: 51,2% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $100485
- Prix moyen d’une maison: $1248882
- Loyer mensuel moyen: $2919
- Taux de chômage: 3,0%
- Taux de pauvreté: 9,9%
- Coût d’un gallon de lait: $5,14

Située entre LosAngeles et SanDiego, cette zone métropolitaine tenta-


culaire est moins peuplée et a moins de trac que ses villes limitrophes.

Semblable à Los Angeles, le comté d’Orange est un patchwork de


nombreuses villes qui possèdent chacune leur propre ambiance parti-
culière. Parmi les différentes communautés gurent Laguna Beach (un
village artistique), Newport Beach (une enclave plus riche), Anaheim
(le royaume de Disneyland), Irvine (un quartier d’affaires) et Huntington
Beach (une destination de surf à l’esprit libre).

7. Los Angeles, Californie


- Coût de la vie global: 50,6% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $69778
- Prix moyen d’une maison: $1098874
- Loyer mensuel moyen: $3182
- Taux de chômage: 4,4%

172
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

- Taux de pauvreté: 16,6%


- Coût d’un gallon de lait: $5,14

Bien que reconnue dans le monde entier comme la patrie d’Hollywood


et de Beverly Hills, LosAngeles propose de nombreuses offres éclec-
tiques en tant que deuxième plus grande ville des États-Unis. Elle
comprend de nombreux quartiers divers qui vantent des personnalités
uniques allant du chic au bohème.

Mais ce qui est vraiment révélateur, c’est le fait que le revenu moyen des
ménages de LosAngeles est inférieur d’environ $1000à la moyenne
nationale, tandis que les prix et les loyers moyens des maisons sont
environ 2,4 et 2,3fois plus élevés. Cet écart extrême aide à expliquer
pourquoi le taux de pauvreté de la ville est beaucoup plus élevé que
celui du pays.

8. Seattle, Washington
- Coût de la vie global: 49,9% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $105391
- Prix moyen d’une maison: $940665
- Loyer mensuel moyen: $3031
- Taux de chômage: 3,4%
- Taux de pauvreté: 10%
- Coût d’un gallon de lait: $5,18

Entourée d’eau et de chaînes de montagnes majestueuses, Seattle est


l’une des villes à la croissance la plus rapide du pays grâce à Amazon
(et dans une moindre mesure, à Microsoft, dont le siège social est situé
à proximité de Redmond).

Depuis qu’Amazon s’est implantée dans la ville il y a un peu plus de


dix ans, Seattle a connu un énorme changement dans son économie
locale. Les salaires ont augmenté de près de $21 000 en moyenne
tandis que le taux de chômage a baissé de 5,7%.

Avec plus de 100 000 nouveaux résidents à Seattle, l’offre de loge-


ments a du mal à suivre malgré une explosion de nouvelles construc-
tions. Compte tenu de la forte demande, les prix des logements ont

173
RÉUSSIR AUX USA

grimpé en èche. Actuellement, le loyer mensuel moyen de Seattle est


d’environ 2,2fois la moyenne nationale.

Les prix moyens des maisons ont connu un changement similaire,


étant le double de la moyenne nationale.

9. Boston, Massachusetts
- Coût de la vie global: 49,7% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $81744
- Prix moyen d’une maison: $921897
- Loyer mensuel moyen: $3747
- Taux de chômage: 2,7%
- Taux de pauvreté: 17,6%
- Coût d’un gallon de lait: $6,26

Connue pour ses racines historiques, ses universités de classe mon-


diale dont MIT ou Harvard, Boston est une ville animée remplie de
personnages colorés. Le loyer mensuel moyen dans la ville est le plus
élevé, soit plus du double de ce que les Américains moyens paient.

10. Oakland, Californie


(à côté de San Francisco et de la Silicon Valley)
- Coût de la vie global: 45,9% au-dessus de la moyenne américaine
- Revenu moyen des ménages: $85628
- Prix moyen d’une maison: $909739
- Loyer mensuel moyen: $2753
- Taux de chômage: 3,2%
- Taux de pauvreté: 13,5%
- Coût d’un gallon de lait: $5,26

Oakland est une ville moins connue que San Francisco et en fait, à
quelques minutes de distance via le Bay Area Rapid Transit (BART).
Cette ville moins chère est non seulement située au cœur de la Silicon
Valley et ne manque en aucun cas d’opportunités d’emploi.

En effet, cette ville abrite un certain nombre de grandes entreprises,


notamment Kaiser Permanente, Sutter Health, Southwest Airlines et

174
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

Pandora et se trouve à quelques miles de l’université de Berkeley.


Oakland est une communauté socialement et écologiquement respon-
sable qui encourage les résidents à penser localement en promouvant
les petites entreprises, des efforts de développement durable et l’agri-
culture urbaine.

Une fois installé(e)s, il est important de comprendre les États-Unis et


les Américain(e)s pour vous assurer d’une intégration durable et éga-
lement mieux appréhender le choc culturel auquel vous ne vous atten-
dez pas, car, bien souvent, vous avez une image lissée des États-Unis,
celle de Hollywood ou alors une image de vacances merveilleuse. La
réalité n’est peut-être pas loin, mais il vaut mieux apprendre à connaître
vos nouveaux voisins, partenaires, amis.

S’intégrer aux États-Unis


Pour s’intégrer aux États-Unis, un des meilleurs moyens est d’ap-
prendre en premier, l’histoire des États-Unis et de comprendre l’envi-
ronnement dans lequel vous allez vivre. En effet, cela ne vous paraîtra
pas comme étant une évidence, pourtant, c’est ce que vous recom-
mande le département d’État si vous voulez obtenir la carte verte.
Vous devez apprendre un peu d’histoire des États-Unis an de vous
permettre de mieux comprendre pourquoi les Américains réagissent
de telle manière notamment par rapport à certaines populations (il y
a toujours un antagonisme entre les « blancs » et les « noirs » pour
des raisons historiques), leur attachement au drapeau, leur rapport aux
armes avec le 2 e amendement, les différences entre les États qui au
départ n’étaient en fait que treize colonies.

Comprendre l’histoire des États-Unis


Les débuts: treize colonies, la déclaration d’indépendance,
la Constitution
En effet, avant de devenir un pays à part et libre, les États-Unis étaient
composés de treize colonies gouvernées par la Grande-Bretagne.
Les habitants de ces colonies n’avaient aucune voix concernant les
lois qui étaient adoptées et leur étaient imposées ou la manière dont
ils étaient gouvernés. En raison de l’augmentation des taxes et sans
capacité d’exprimer leurs voix, les représentants des premières colo-
nies ont commencé à s’opposer à la «taxation sans représentation».
Autrement dit, le peuple devait payer des taxes, mais n’exerçait au-

175
RÉUSSIR AUX USA

cune inuence sur le fonctionnement de son gouvernement. En 1776,


des représentants des colonies se sont regroupés, se sont battus
contre la Grande-Bretagne avec comme général Georges Washington,
qui deviendra le premier président des États-Unis, et, après de lon-
gues batailles, ont annoncé une Déclaration d’indépendance, écrite en
grande partie par Thomas Jefferson (il deviendra plus tard le troisième
président des États-Unis) et débattue par les «pères fondateurs».

Cet important document déclarait que les colonies étaient libres et


n’étaient plus liées à la Grande-Bretagne. La Déclaration d’indépen-
dance fut adoptée le 4 juillet 1776. Voilà la raison pour laquelle les
Américains célèbrent chaque année le Jour de l’indépendance, le
4 juillet. C’est l’équivalent de la prise de la Bastille le 14 juillet1789,
en France. C’est l’occasion pour les Américains de prendre quelques
jours de congé pendant la semaine du 4juillet.

Ces colonies sont par la suite devenues des États. Un gouverneur a été
nommé à la tête de chaque État. Chaque État fonctionne avec la même
hiérarchie de pouvoir qu’au niveau fédéral, c’est-à-dire au niveau de
la Nation. Si l’on devait comparer, on imagine que chaque État est un
pays de l’Europe et les États-Unis, la Communauté européenne.

Les États-Unis sont maintenant composés de cinquante États qui sont


représentés par des étoiles sur le drapeau américain, les treize bandes
rouges, représentant les treize premières colonies originelles.

« Tous les hommes sont créés égaux ». Beaucoup d’Américains


connaissent par cœur ces mots qui viennent de la Déclaration d’indé-
pendance: «Nous tenons pour évidentes pour elles-mêmes les vérités
suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par le
Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent
la vie, la liberté et la recherche du bonheur.» L’équivalent en France
est « Liberté, Égalité, Fraternité ». Comme vous le voyez, ce ne sont
pas les mêmes valeurs et la recherche du bonheur est une donnée à
bien prendre en considération même si cette dénition du bonheur est
très variable selon les personnes. Le concept d’égalité n’existe pas,
en revanche le concept de liberté est très important aux États-Unis,
d’où le désengagement de l’État aux États-Unis par rapport à l’État
providence en France.

176
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

Cela veut dire que chacun est né avec les mêmes droits de base. Le
gouvernement ne crée pas ces droits et aucun gouvernement ne
peut les enlever.

Ceci est important, car cela permet de comprendre que les


Américains, dans leur grande majorité, ne veulent pas de l’État
providence. Ils préfèrent être libres et responsables de leur des-
tin. Ils préfèrent avoir un salaire plus important et décider s’ils veulent
payer leur assurance santé ou cotiser à leur retraite. Dans le droit du
travail, cela se concrétise par le fait qu’ils n’attendent pas que l’assu-
rance chômage prenne le relais. Ils sont prêts à changer de travail si
besoin. Ils ont des droits inaliénables, et ils sont responsables de leur
destin. Le gouvernement est au service du peuple, MAIS il ne doit
pas remplir les fonctions que les individus peuvent remplir. Le gou-
vernement doit s’assurer de maintenir la sécurité et chaque individu
doit s’assurer de tout mettre en œuvre pour améliorer sa vie et arriver
au bonheur, mais ne doit pas entraver l’initiative individuelle.

Cela n’empêche pas cependant d’avoir un État providence minimal


pour les gens les plus démunis, les «seniors» qui bénécient de l’as-
surance santé gratuite après 65ans et cela remplit l’obligation de sé-
curité que le gouvernement doit assumer.

Ceci peut constituer une vraie différence culturelle avec la France.

Le document le plus important des États-Unis est la Constitution


adoptée le 17 septembre 1787. La Constitution décrit la manière
d’organiser le nouveau gouvernement, la manière d’élire les officiels
gouvernementaux, ainsi que les droits que ce nouveau gouvernement
central doit de tout temps garantir aux citoyens.

Certains représentants des treize colonies ont considéré que ces droits
n’étaient pas suffisamment détaillés et ils ont alors proposé dix amen-
dements appelés «The Bill of Rights» en 1791.

Ces droits comprennent:


- La liberté d’expression. Le gouvernement ne peut pas dire aux indi-
vidus ce qu’ils doivent ou ne doivent pas dire. Les individus peuvent
dire ce qu’ils veulent au sujet de questions d’intérêt général sans
peur de se faire punir. Néanmoins, on le voit avec le développement
des réseaux sociaux, il est possible de limiter cette liberté de parole

177
RÉUSSIR AUX USA

par les entreprises elles-mêmes si elles jugent que les propos sont
une menace pour la société (exemple : propos racistes, propos vi-
sant à renverser le pouvoir démocratique par la violence…).
- La liberté de posséder des armes à feu. Dans la plupart des cas,
le gouvernement ne peut pas interdire aux gens de posséder des
armes. Il est cependant possible d’avoir quelques règles au niveau
des États; c’est le cas en Californie notamment. Mais dans la plu-
part des États, vous pouvez porter une arme à la ceinture toute la
journée. Cela est considéré comme normal et est en fait un moyen
de vous défendre en cas de problème. Ce peut être un énorme choc
culturel. Mais il faut bien comprendre que pour une grande partie des
Américains, c’est un droit inaliénable, en plus du fait qu’il y a un fort
lobby en la matière de la part des fabricants d’armes qui, de plus,
participent au nancement des retraites.
- La liberté de la presse. Le gouvernement ne peut pas décider de ce
que disent les journaux, la radio ou la télévision ou même les réseaux
sociaux.
- La liberté de religion. Le gouvernement ne peut pas dire aux citoyens
dans quel lieu de culte aller. Les individus sont libres de décider
d’appartenir ou de ne pas appartenir à un culte.
- La liberté de se rassembler ou de se « réunir » dans des endroits
publics. Le gouvernement ne peut pas interdire aux gens de se réunir
publiquement et dans le respect des lois, à des fins licites et variées.
- La liberté de manifester contre les actions du gouvernement et de
demander le changement. Le gouvernement ne peut pas punir les
gens qui contestent les actions du gouvernement avec lesquelles ils
sont en désaccord.

La « Bill of Rights » garantit aussi un traitement équitable ou « due


process». Le traitement équitable est un ensemble de procédures ju-
ridiques spéciques qui doivent être respectées quand un individu est
accusé d’un crime. Les ofciers de police et soldats ne peuvent pas
arrêter et fouiller une personne sans raison valable. Tout comme ils ne
peuvent pas perquisitionner les domiciles sans permission du tribunal.
Les individus accusés d’un crime ont la garantie d’un procès rapide par
un jury composé de leurs pairs. Ils ont la garantie d’une représentation
légale et peuvent appeler des témoins à décharge.

178
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

La première chose à comprendre est que les États-Unis sont une dé-
mocratie représentative, et les citoyens jouent ici un rôle important
dans le gouvernement du pays.

«We the people», nous le peuple, sont les trois premiers mots de la
constitution. C’est très important, cela veut dire que le gouvernement
reçoit le pouvoir du peuple et il doit être au service du peuple et non
pas le contraire. Les citoyens votent dans des élections libres pour
élire les ofciels gouvernementaux importants, tels que le président,
le vice-président, les sénateurs, les députés, mais aussi le shérif de la
ville, le school superintendant (c’est-à-dire la personne qui chapeaute
toutes les écoles de la commune) et beaucoup d’autres représentants
de l’État au niveau de l’État ou de la commune.

Tout citoyen peut appeler tout représentant élu que ce soit un sénateur,
le gouverneur (« président » au niveau de l’État) ou le maire ou tout
autre représentant, pour exprimer son opinion, demander des rensei-
gnements ou de l’aide concernant un problème spécique.

Le gouvernement fédéral est composé de trois organes avec chacun


des pouvoirs différents (le pouvoir législatif avec le congrès (quatre cent
trente-cinq représentants des États en fonction de la population de
chaque État (en pourcentage) et le Sénat (deux sénateurs par État), le
pouvoir exécutif avec le président et le vice-président et enn, le pou-
voir judiciaire avec la Cour suprême pour assurer ce que l’on appelle
le «check and balances», c’est-à-dire une séparation des pouvoirs et,
en même temps, des contre-pouvoirs si un des pouvoirs faisait peser
un danger sur la démocratie et notamment le pouvoir de lutter contre
un gouvernement autocratique.

Au niveau des États, il y a un même système, avec le gouverneur qui


représente le pouvoir exécutif.

Le gouvernement au niveau fédéral a des pouvoirs bien spéciques


comme:
- Le pouvoir de prélever des impôts.
- De réglementer le commerce.
- Établir toutes les lois relatives à l’immigration aux États-Unis.
- Établir des tribunaux fédéraux (subordonnés à la Cour suprême).
- Établir et maintenir une armée.

179
RÉUSSIR AUX USA

- Déclarer la guerre ou le pouvoir sur l’arme nucléaire est également un


pouvoir au niveau fédéral.

Les compétences exclusives des États sont:


- Ratier les amendements.
- Gérer la santé et la sécurité publique.
- Gérer les écoles: en effet, les écoles sont gérées par les États et cer-
tains États investissent beaucoup plus dans l’éducation que d’autres.
- Superviser les règles de commerce dans l’État.

Certains pouvoirs se superposent:


- Élaboration et application des lois.
- Prélever les impôts (pour payer les routes, les écoles…) : comme
indiqué par la suite, il y a des impôts au niveau fédéral et au niveau
de l’État.
- Emprunter de l’argent (il y a ce que l’on appelle les «city bonds»:
les villes empruntent de l’argent directement auprès des particuliers).

Dans la pratique, vous l’expérimenterez à différents échelons.

En premier, au niveau des taxes et des impôts. Vous paierez de l’im-


pôt au niveau fédéral et au niveau de l’État. Certains États comme la
Floride ou le Texas n’ont pas d’impôts sur le revenu. En revanche, et
notamment en Floride, les taxes sur l’immobilier sont beaucoup plus
importantes que dans d’autres États.

Cela se ressent aussi au niveau de l’éducation. Certains États inves-


tissent beaucoup plus comme NewYork, le Connecticut alors que la
Floride investira peu. Cela peut être quelque chose à prendre en consi-
dération si vous avez des enfants 22.

Je vais maintenant vous parler d’un moment important de l’histoire des


États-Unis, car vous expérimenterez encore de nos jours les frictions
qui continuent d’exister en la matière.

22. https://usafacts.org/articles/how-much-money-do-states-spend-on-educa-
tion/?utm_source=usnews&utm_medium=partnership&utm_campaign=fellows-
hip&utm_content=link

180
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

La guerre de Sécession, la fin de l’esclavage et son impact


sur la société américaine
L’esclavage est un moment de l’histoire dont les Américains ne sont
pas ers. Un vrai clivage existe encore dans la société américaine.
Cette guerre civile reste la plus meurtrière pour le pays avec des décès
estimés entre 600000 et 800 000 personnes et c’est également l’un
des événements les plus importants de l’histoire des États-Unis. Il a
eu de nombreuses répercussions importantes qui ont eu un impact
profond et durable sur la nation.

Le premier impact était bien entendu la proclamation de l’émancipa-


tion des esclaves. Ceci n’a pu se faire qu’au prix de milliers de morts.
Abraham Lincoln était un des premiers à proclamer que «l’esclavage
est un mal odieux». La proclamation de la n de l’esclavage est entrée
en vigueur le 1er janvier1863, libérant légalement 3,1millions des 4mil-
lions d’esclaves du pays. Il convient de noter que la nouvelle loi n’a pas
libéré les esclaves détenus dans les États frontaliers du Delaware, du
Maryland, du Kentucky et du Missouri.

Au cours des cinq années qui ont immédiatement suivi la guerre civile,
la constitution des États-Unis a adopté les 13, 14 et 15 eamendements
constitutionnels entre1865 et1870.

Le 13 e amendement à la Constitution des États-Unis a ofciellement


aboli l’esclavage et la servitude involontaire, sauf en tant que punition
pour un crime. Le Sénat américain l’a adopté le 8avril1864 et il a été
incorporé à la constitution fédérale le 18décembre1865.

Le 14e amendement a été âprement contesté en particulier par les États


du Sud. Ajouté à la Constitution fédérale le 20juillet1868, l’amendement
déclarait que toutes les personnes nées ou naturalisées aux États-Unis
sont des citoyens américains, y compris les Afro-Américains.

Le 15 e amendement interdisait au gouvernement fédéral et aux États


de refuser à un citoyen le droit de voter en raison de sa « race, cou-
leur ou condition antérieure de servitude». Il a été ratifié et ajouté à la
Constitution fédérale le 3février1870.

Malgré ces amendements, beaucoup refusaient encore que les


Afro-Américains aient les mêmes droits.

181
RÉUSSIR AUX USA

Après la fin de la période de reconstruction en 1877, alors que les «su-


distes blancs» recommençaient à reprendre le pouvoir, des méthodes
ont été développées pour contourner les lois de reconstruction et em-
pêcher les populations noires de pouvoir prétendre aux mêmes droits.
Ceux qui prônaient ces méthodes s’appelaient les Rédempteurs. Ils
visaient à retirer les droits civils des Noirs en introduisant de nouvelles
lois.

Ces lois sont devenues connues sous le nom de Jim Crow Laws23, du
nom d’une bande dessinée raciste d’un pauvre homme noir sans ins-
truction. Les lois incluaient notamment d’obliger des Noirs à s’asseoir
à l’arrière des bus publics ou à «se qualier» pour voter en payant des
taxes, ou en récitant l’intégralité de la Déclaration d’indépendance ou
de la Constitution par cœur et beaucoup d’autres lois abusives.

Les registres ofciels des naissances, des mariages et des décès


des Noirs ne pouvaient pas être conservés dans les mêmes livres qui
contenaient les registres des naissances, des mariages et des décès
des Blancs. En raison de ces mêmes lois, les personnes de couleur
n’étaient pas autorisées à utiliser les mêmes fontaines d’eau. Ce ne
sont que quelques exemples. Un des premiers exemples de racisme
expérimenté par Martin Luther King fut quand le père d’un de ses
amis «blancs» interdit à son enfant de jouer avec lui parce qu’il était
«noir24 ».

«La Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté» qui a pris place
dans la capitale américaine de Washington, D.C., le 28août1963, était
la plus grande démonstration des droits civils à cette époque.

Les lois Jim Crow ont continué à être appliquées jusqu’en 1964, date à
laquelle elles ont nalement été annulées par la loi sur les droits civils
de 1964 et la loi sur les droits de vote de 1965.

Aujourd’hui, les vestiges de l’esclavage persistent aux États-Unis sous


la forme d’un racisme systémique ancré dans beaucoup d’aspects de
la société américaine même s’il y a un véritable souhait d’en terminer.

23. https://www.nps.gov/malu/learn/education/jim_crow_laws.htm
24. https://www.nobelprize.org/uploads/2020/01/Slideshow_Martin_Luther_
King_NobelPrizeLessons.pdf

182
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

De manière concrète, cela se manifeste différemment. Ainsi, la «Natio-


nal Urban League 25» a publié son rapport annuel sur l’état de l’Amé-
rique noire, et ses conclusions sont sombres. L’indice d’égalité en 2022
montre que les Noirs n’obtiennent toujours que 73,9% de la prospérité
économique dont bénécient les Blancs. Ainsi, le rapport montre que le
revenu moyen des ménages des Noirs s’élève à $43862et est inférieur
de 37% à celui des Blancs, à $69823. Les Noirs sont également moins
susceptibles de bénécier de l’accession à la propriété, le moteur de
la richesse générationnelle en Amérique. Il existait même des contrats
de bail obligatoires dans certains États qui interdisaient de louer un
bien immobilier à des personnes noires dans certains quartiers! Les
données du recensement montrent que les couples noirs sont plus de
deux fois plus susceptibles que les Blancs de se voir refuser un prêt
hypothécaire ou un prêt pour l’amélioration de l’habitat.

Sur le plan de la santé, les différences sont encore plus agrantes. Ain-
si, l’espérance de vie a légèrement diminué pour les Afro-Américains,
de sorte qu’un enfant noir, né aujourd’hui, peut espérer vivre jusqu’à
74,7ans, soit quatre ans de moins qu’un bébé blanc. Et des inégalités
sur l’espérance de vie existent aussi concernant les femmes noires
qui sont 59% plus susceptibles de mourir après avoir eu un enfant et
31 % plus susceptibles de mourir d’un cancer du sein. Les hommes
noirs sont 52% plus susceptibles de mourir d’un cancer de la prostate.

Sur le plan de la justice sociale, l’indice est basé sur les statistiques du
ministère américain de la Justice pour tracer les différences au niveau
de la justice sociale. Cet indice démontre que les Noirs sont plus de
deux fois plus susceptibles que les Blancs de subir des menaces
ou de recourir à la force lors de rencontres avec la police, et trois
fois plus susceptibles d’être emprisonnés s’ils sont arrêtés.

En 2020, ils étaient 93 % plus susceptibles d’être victimes de crimes


de haine. Cela est un facteur inquiétant notamment avec l’introduction
de l’intelligence articielle.

Ainsi, des chercheurs américains ont documenté plusieurs cas d’algo-


rithmes d’intelligence articielle biaisés. Cela inclut des algorithmes de
prédiction des crimes ciblant injustement les Noirs et les Latinos pour
des crimes qu’ils n’ont pas commis, ainsi que des systèmes de recon-

25. https://nul.org/state-of-black-america

183
RÉUSSIR AUX USA

naissance faciale ayant du mal à identier avec précision les personnes


de couleur ou encore le refus de prêts bancaires aux populations noires
ou latino-américaines. Plus précisément, 80 % des candidats noirs
sont plus susceptibles d’avoir leur demande de prêt refusée, ainsi que
40% des candidats latinos, et 70% des candidats amérindiens26.

Sur le plan de l’éducation, une fois encore, il y a de grosses disparités.


Les enfants d’âge préscolaire noirs et blancs sont à peu près également
préparés, mais les salles de classe dans lesquelles ils entrent sont ra-
dicalement différentes. Les écoles comptant plus d’élèves appartenant
à des minorités sont plus susceptibles d’avoir des enseignants moins
formés et même non certiés. Moins de ces étudiants sont inscrits dans
les cours STEM (sciences en nouvelles technologies) qui sont suppo-
sés mener à des emplois mieux rémunérés. Les étudiants noirs sont
moins susceptibles d’obtenir un diplôme universitaire. Récemment,
Harvard et l’université de Caroline du Nord ont été mises en lumière
au cours d’un procès intenté par des étudiants asiatiques demandant
la remise en cause de critères utilisés pas ces universités dans leur
admission.

En effet, il est aujourd’hui reproché à ces deux universités d’utiliser la


race comme critère d’admission. L’utilisation de ce critère avait pour
but d’assurer une plus grande diversité de population au sein des
institutions. Mais ce système d’admission de Harvard, cité pourtant
comme modèle, ainsi que le système de l’université de Caroline du
Nord sont remis en cause. L’UNC, qui jusque dans les années 1950
refusait d’accepter des candidats noirs, est désormais largement
considérée comme l’un des trois meilleurs collèges d’État du Sud, bien
que, comme de nombreuses autres grandes universités, elle ait du mal
à avoir une population étudiante véritablement diversifiée. Seulement
8 % de la population étudiante de premier cycle est afro-américaine
dans un État à 21% noir. Jusqu’à aujourd’hui, la Cour suprême avait
toujours statué que la race pouvait être prise en compte avec d’autres
facteurs dans le processus d’admission en fonction d’un « intérêt
impérieux».

Harvard et l’UNC soutiennent qu’en plus de l’excellence académique,


ils visent un corps étudiant diversié sur le plan démographique et

26. https://www.forbes.com/sites/korihale/2021/09/02/ai-bias-caused-80-of-
black-mortgage-applicants-to-be-denied/?sh=b95885036feb

184
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

qu’en évaluant les points forts de chaque candidat, un comité d’admis-


sion «n’a pas besoin d’ignorer la race d’un candidat pas plus que cela
concerne l’État d’origine, l’origine nationale, les antécédents familiaux
ou les réalisations particulières d’un candidat». Les juges ont pour le
moment donné raison aux deux universités, mais l’affaire est en appel.

Après ce bref aperçu historique et constitutionnel, nous allons voir


comment vous intégrer à votre communauté. En effet, vivre aux États-
Unis suppose de vous intégrer à votre communauté, ce qui peut avoir
une connotation différente de ce que vous connaissez en France ou
dans votre pays d’origine.

L’importance du réseau et comment vous engager


dans votre communauté
Le rôle des Églises
Quelle que soit votre croyance, la religion est très importante aux États-
Unis. C’est ce qui donne les valeurs morales qui sont le fondement de
beaucoup des règles de la vie américaine, en comparaison à la France
où la religion existe, mais n’est pas forcément appliquée à la vie quoti-
dienne ou de manière plus individualiste.

Le lieu de culte est un des centres sociaux de la vie aux USA. C’est un
lieu où vous trouverez plein d’activités, que ce soit une «megachurch»
de plusieurs milliers de personnes ou une petite église d’une centaine
de dèles. C’est un lieu où vous pourrez faire de nombreuses connais-
sances qui vous aideront dans votre insertion.

Le service religieux en lui-même peut être très médiatique (avec un


prêtre qui peut donner l’impression d’être dans une salle de concert,
avec musique à fond et microphone), et la qualité de la musique d’un
plus ou moins haut niveau. Néanmoins, bien souvent, surtout dans les
États du Sud ou du centre, cet environnement sera non seulement im-
portant pour vous mais aussi, si vous en avez, pour vos enfants.

Aux USA, quand on s’implante dans une ville, les arrivants vont faire la
comparaison des lieux de culte, ce qui s’appelle «church shopping»;
littéralement, vous allez d’église en église pour choisir celle qui vous
apportera le plus de prestations en fonction de vos besoins. Vous faites
donc un tableau des différents critères. Ceux-ci peuvent inclure:
- Votre croyance religieuse.
- La taille.

185
RÉUSSIR AUX USA

- L’âge moyen des personnes qui vont dans cette église, s’il y a des
familles.
- Le niveau social.
- La fortune apparente des membres.
- La présentation des membres (habillement).
- L’orientation familiale ou plutôt pour les jeunes non mariés.
- L’heure et la durée du service.
- Le type de voiture sur le parking.
- L’apparence de l’édifice.
- L’orientation politique.
- L’emplacement du lieu de culte.
- Les actions sociales.
- Les activités en dehors du service religieux.
- La gentillesse des dèles.
- La musique.
- Le représentant du culte.

Dans les religions protestantes, certaines dénominations attirent des


gens plus ou moins aisés, donc ce peut être un critère important, sur-
tout si vous cherchez à rencontrer des PDG d’entreprise.

Être membre d’un lieu de culte fait donc aussi partie du développement
de votre réseau de connaissances.

Un autre moyen d’accroître votre réseau est de devenir membre d’as-


sociations locales et en premier lieu:

Devenir membre d’une association internationale


Il ne faut pas hésiter à se renseigner sur les associations d’accueil inter-
nationales. Vous trouverez en général leurs coordonnées sur le site de
la mairie. Vous pouvez également vérier s’il n’existe pas une alliance
française locale ou un comité d’accueil local. Je vous mets quelques
exemples, mais il faudra prospecter en fonction de la ville dans la-
quelle vous souhaitez vous établir. Ces associations sont pleines de
ressources et vous aurez tout de suite un réseau d’entraide important,
également pour les femmes entrepreneurs:
- Accueil Houston: https://www.houstonaccueil.org/?lang=fr

186
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

- L’AFF à Chicago: https://www.affcchicago.com/


- Le réseau Fiafe a NewYork: https://www.accueilnewyork.org/
- Le réseau des femmes francophones entrepreneurs installées aux
USA: Elles Collectives: https://www.theellescollective.org/

Par ailleurs, toujours dans l’optique d’augmenter votre réseau, vous


pouvez vous inscrire dans des clubs. Il faut bien comprendre qu’aux
États-Unis, le réseau est aussi la clé de votre réussite. Il faut trouver
le réseau le plus adéquat en fonction de votre entreprise et de vos
besoins.

S’inscrire dans un club de gymnastique, yoga, fitness, tennis…


Les clubs sportifs et les salles de sport se classent toujours parmi les
dix meilleurs endroits pour rencontrer de nouvelles personnes, amis,
partenaires… et sont aussi un excellent moyen de trouver de nouvelles
opportunités commerciales.

Les clubs sportifs attirent des personnes partageant des valeurs et des
intérêts similaires: rester actif, rester en forme, s’améliorer, participer à
des sports et à des cours,etc. S’inscrire à un cours de groupe est un
excellent moyen de rencontrer des personnes qui vivent dans la même
ville et qui font des choix de vie similaires. Il y a de fortes chances
pour que vous ayez d’autres choses en commun –niveau d’éducation,
passe-temps, enfants et famille– qui peuvent constituer la base d’une
amitié solide.

Les clubs sportifs offrent également d’excellentes opportunités de ré-


seautage professionnel. Pour les cadres en ville, un voyage au club
de sport a remplacé le terrain de golf comme lieu de prédilection pour
rencontrer des clients. Et qui sait, le partenaire que vous rencontrez
lors d’un match de basket improvisé pourrait s’avérer être un futur par-
tenaire commercial.

Les clubs sportifs sont aussi étonnamment de bons endroits pour


trouver un emploi. Si vous êtes au chômage, essayez d’aller à la salle
de sport lorsque les travailleurs s’entraînent, tôt le matin, à l’heure du
déjeuner ou le soir. L’adhésion à un club sportif envoie des messages
faciles à reprendre: vous pouvez vous le permettre (vous n’êtes donc
pas désespéré), vous avez une solide éthique de travail et vous êtes
déterminé à vous améliorer.

187
RÉUSSIR AUX USA

Une fois que vous avez constitué votre réseau, il est important de com-
prendre les us et coutumes locaux qui peuvent parfois surprendre en
venant d’Europe.

Les différences et la vie au quotidien –les us et coutumes


Nous ne pourrons bien entendu pas présenter une liste exhaustive,
mais voici quelques différences essentielles à retenir, que ce soit dans
la vie personnelle ou au travail.

- Au travail, la porte de votre bureau doit rester ouverte, sauf en cas de


conversation condentielle, car tout collaborateur ou subordonné ou
manager doit pouvoir entrer dans votre bureau à tout moment.
- Dans la majorité des États (à part les villes comme NewYork, Boston,
SanFrancisco, LosAngeles …), les gens sont habillés décontractés,
jean, baskets, voire bas de pyjama et Crocs surtout chez les jeunes.
Cela ne choque personne et aller en pantalon de sport au supermar-
ché est tout à fait normal.
- Quand on va au restaurant, un Français préfère un restaurant tran-
quille avec de bons plats, alors que les Américains préfèrent un
«sports bar» bruyant.
- Très important ! Dans les restaurants, ne pas oublier de payer le
« tip», pourboire d’un minimum de 15% à 20% et plus. Lorsque
vous êtes plus de six, il peut arriver que le restaurant prélève le pour-
boire automatiquement.
- Les heures du dîner ne sont pas les mêmes. En général, vous dînerez
vers 18heures et maximum 19heures dans les grandes villes.
- Ne soyez pas étonné(e)s que chacun dîne quand il/elle le veut dans
la famille, car chaque personne a ses activités le soir (sport, église,
réunions…).
- Selon les religions, les membres de la famille ont l’obligation de man-
ger tous ensemble une fois par semaine. Le reste de la semaine,
chacun fait ce qu’il veut.
- Par ailleurs, si vous invitez des personnes chez vous, ne soyez pas
surpris s’ils se servent dans votre réfrigérateur s’ils ont soif ou faim.
C’est normal et vous pourrez faire de même en entrant dans une
famille américaine, cela ne choquera personne. Au contraire, cela
libère vos hôtes de faire le service.

188
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

- Les repas peuvent vous apporter des surprises comme lors d’un
déjeuner d’affaires, il se peut que votre interlocuteur et ses collègues
se mettent à prier.
- Au quotidien : tout est à crédit. Il faut faire la différence d’ailleurs
entre la carte de débit et la carte de crédit. La carte de débit est
celle que vous utilisez le plus souvent en France et qui débite votre
compte en banque à la source. La carte de crédit est plus utilisée
aux USA, et vous payez à la n du mois. Les avantages de la carte
de crédit par rapport à la carte de débit sont multiples du fait que
cela vous donne trente jours de crédit gratuit, et si vous contestez un
achat vous pouvez, en avertissant la banque, suivant le système, ne
pas payer. En revanche, si vous oubliez de payer à la n du mois, les
taux d’intérêt sont usuraires.
- En général, si on vous vole votre carte de crédit et que vous le dites
immédiatement à votre banque, vous n’aurez en principe rien à payer,
alors qu’avec votre carte de débit, un voleur peut vider votre compte.
- Aux USA, au cours d’une conversation, il faut demander trois fois
comment ça va pour avoir une vraie réponse (si vous voulez une vraie
réponse), autrement on se contente du « I’m ne, thank you ». Et
vos problèmes personnels ou du pays intéressent peu ou pas, donc
répondre toujours «I am ne», que vous le soyez ou non, et avec le
sourire, et ainsi, et c’est très important, le positif est contagieux et se
transmettra à votre interlocuteur.
- Attendez-vous à travailler de longues heures. Dans l’entreprise, le
café ou le soda coulent à ots toute la journée.
- Si vous cherchez un emploi, votre CV (resume) ne doit contenir au-
cun renseignement personnel et surtout pas de photo. De même
vous ne trouverez pas une annonce vous le demandant.
- Beaucoup de Français prétendent que leur anglais est mauvais. Ceci
est typiquement français, cela est dû à notre côté perfectionniste.
Pour l’Américain, l’important est de faire du business, donc se faire
comprendre est peu important si votre anglais n’est pas parfait. Ce-
pendant, à l’écrit, surtout si vous faites une proposition commerciale
ou que vous postulez à un emploi, il est tout de même fortement
conseillé d’avoir un écrit sans faute de grammaire.

189
RÉUSSIR AUX USA

- Dans la vie quotidienne, les apparences sont très importantes. Les


Américains rouleront toujours dans une voiture rutilante. Le jardin
côté rue sera toujours tondu à la perfection et ceci d’autant plus que
vous pouvez recevoir une amende de la ville si votre jardin n’est pas
tondu et est non présentable.
- En général, il n’y a pas de barrières autour des maisons.
- Les Américains sont les champions de la stratégie, que ce soit dans
le sport comme le baseball ou les affaires.
- Ne pas vous ez aux apparences. Beaucoup d’Américains vivent
bien parce qu’ils sont endettés et tout est acheté à crédit.
- L’Américain est philanthropique dans l’âme et cette valeur est
encouragée non seulement dès le jeune âge à l’école, mais également
dans les églises. L’Américain donne en moyenne 10% de son reve-
nu à des œuvres de charité. De plus, toutes les donations à des
organisations dites « non-prot » et ces dons sont déductibles de
vos impôts. C’est ce même esprit de générosité qui fera que votre
voisin viendra vous rencontrer lors de votre arrivée dans votre nou-
velle maison en vous apportant un dessert.
- La vie communautaire est importante. On s’invite entre voisins et
c’est spontané quand on le fait. Les familles font connaissance grâce
aux enfants, à l’école, aux sports ou pendant des activités (festi-
vals…) proposées par la commune, et les gens vous invitent volon-
tiers. Mais cela ne veut pas dire qu’ils s’attendent à ce que vous leur
répondiez et que vous les invitiez en retour.
- Dans les communes, souvent, on croise des gens et on leur dit bon-
jour, et ils vous répondent sans plus, même s’ils ne vous connaissent
pas.
- Comme en Angleterre, il est mal vu de couper les les d’attente. Se
mettre en colère ne sert à rien. Il est préférable de se plaindre avec
le sourire et de demander si la personne peut vous aider à démêler
la situation.
- D’une manière générale, les médecins ne se déplacent pas à domi-
cile. Si vous êtes malade, allez au centre médical le plus proche, et
faites attention aux faux amis. «J’ai mal au cœur» ne se traduit pas
par «my heart is hurting», car on croira à une crise cardiaque. Même
chose si vous avez mal au foie.
- Chez le médecin, c’est vous qui êtes le client, et il ne faut surtout
pas craindre de poser des questions. Même chose à l’hôpital. Il

190
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

ne faut pas hésiter à refuser certains examens qui vous paraissent


inutiles, car, par précaution (notamment en cas de poursuite), mais
aussi dans un souci purement de business, les centres de soins ont
tendance à cumuler les examens pas toujours justiés et la facture
peut augmenter très, très vite.
- Si vous êtes malade, les urgences sont le 911. Les Américains vont
aux urgences et dès l’arrivée, on vous demandera une preuve d’as-
surance maladie.
- Ne comptez pas sur le médecin local ou le pharmacien local pour
votre ordonnance française. Il vous faudra trouver le nom du produit
équivalent, même si le fabricant de votre médicament est une rme
internationale. Il est bon de voir un médecin rapidement après vous
être établi. Prenez conseil auprès de vos voisins et vos amis. Si on
vous le demande, n’acceptez pas de «Physicians Assistant » (PA),
qui ne sont pas des médecins. Il ne faut pas hésiter à questionner
votre médecin et aller chez plusieurs pour trouver le bon. Comme
d’habitude aux États-Unis, c’est à vous d’avoir l’initiative et de gérer
votre santé. Sur internet et en appelant les hôpitaux locaux, vous
obtiendrez une liste des médecins locaux acceptant de nouveaux
patients (avec bien sûr priorité pour ceux qui sont de leur hôpital),
mais vous pouvez préciser les critères (âge, sexe, spécialités, etc.)
du médecin que vous cherchez. Même chose pour les dentistes et
ophtalmologistes ou optométristes. Selon le type d’assurance santé
que vous aurez, notamment si vous avez une assurance santé dite
HMO, vous serez tenu de prendre un des médecins faisant partie
du réseau agréé de cette compagnie d’assurances. En effet, une
assurance HMO est une assurance maladie qui dispose d’une liste
de prestataires, tels que des médecins, des groupes médicaux, des
hôpitaux et des laboratoires. Vous devez obtenir tous vos soins de
santé auprès des prestataires gurant sur cette liste. Cette liste s’ap-
pelle un réseau (network). Habituellement, vous avez un médecin
principal, qui fait partie d’un groupe médical ayant un contrat avec
le HMO.
- Les gens mangent très souvent au restaurant, certains tous les jours.
Ils mangent rarement la totalité et ramènent le célèbre «doggy bag».
Le doggy bag est en fait un sac ou un récipient que le restaurant
donne au client qui le demande s’il souhaite ramener à la maison les
restes de son repas.

191
RÉUSSIR AUX USA

- Au restaurant, on vous demandera souvent si vous avez ni. En effet,


ils s’attendent à ce que votre repas soit terminé en trente minutes
maximum, car pour les restaurateurs c’est un business. Cependant,
remarquez le service et la gentillesse des serveurs et serveuses et ne
pas oublier qu’ils sont pour la plus grande partie, payés au pourboire.
- Dans beaucoup de supermarchés, des personnes seront là pour as-
sister le caissier à emballer vos produits dans vos sacs. Le sens du
service s’étend jusqu’à vous assister à apporter vos courses jusqu’à
votre voiture.
- Les Français ont tendance à détester les publicités à la télévision,
mais pour les Américains comme on peut prévoir quand elles ar-
rivent, elles permettent de discuter, de se restaurer. Certaines sont
franchement ridicules. Notamment lorsque l’on vous énonce pen-
dant trois minutes tous les risques, y compris les risques de mourir si
vous prenez tel médicament.
- Les Français n’aiment pas l’air conditionné, en général. À part en
Californie, notamment à SanDiego, vous entrez dans le royaume de
la climatisation à outrance.
- Je vous conseille de visiter la bibliothèque de votre ville qui est un
lieu plein de ressources. En plus de vous permettre d’emprunter des
livres et de trouver des ressources par exemple sur comment passer
son permis de conduire, elles organisent aussi beaucoup de pro-
grammes pour les enfants, mais aussi pour les entrepreneur(e)s.
- Dans votre maison, il y a le living-room, que les Américains n’utilisent
que lorsqu’ils ont des invités. Même chose en général pour la salle
à manger, les repas (quand ils existent) se déroulant sur la table de
cuisine et la vie familiale dans le «family room». Vous vous rendrez
compte que vous êtes vraiment accepté dans une famille quand on
vous invitera à manger dans la cuisine.
- Les vacances ne sont pas une priorité, en revanche le travail l’est,
même si l’on sent une évolution en la matière vers un désir de plus
grande «work-life-balance » et la recherche d’un meilleur équilibre
entre le travail et la vie personnelle. Il n’en demeure pas moins
que les deux principales périodes de vacances sont la semaine de
Thanksgiving et la semaine du 4juillet. Il convient de revenir sur ces
deux fêtes importantes aux États-Unis et que vous devrez connaître.

En effet, Thanksgiving aux États-Unis est un moment pour se réunir


en famille et entre amis, partager un repas traditionnel et exprimer sa

192
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

gratitude pour les bonnes choses de la vie. Cela peut aussi être un
moment de service aux autres, dans la communauté. Dans les faits, les
familles préparent le repas de Thanksgiving composé principalement
d’une dinde énorme et farcie, et se réunissent en famille, puis voyagent
la journée pour visiter le reste de la famille. C’est une fête chaleureuse,
intimiste, que je vous conseille d’expérimenter complètement avec des
Américains. Elle est célébrée le quatrième jeudi de novembre.

Les origines de Thanksgiving proviennent de l’histoire des États-Unis.


Lorsque les premiers colons sont arrivés, ils n’avaient pas apporté as-
sez de nourriture et il était trop tard pour semer. La moitié de la colonie
mourut durant l’hiver 1620-1621. Au printemps, les Indiens Wampa-
noag locaux ont enseigné aux colons comment cultiver du maïs et
d’autres cultures, et les ont aidés à maîtriser la chasse et la pêche. Ils
ont également montré aux colons comment cuisiner des canneberges
et des courges.

Les colons eurent d’abondantes récoltes à l’automne1621. Ils invitèrent


leurs bienfaiteurs Wampanoag à se régaler de dindons sauvages, de
canards, d’oies, de poissons et crustacés, de maïs, de légumes verts
et de fruits secs. Cette fête a continué d’être observée par la suite. En
1863, le président Abraham Lincoln a proclamé le dernier jeudi de no-
vembre comme fête nationale de Thanksgiving. En 1941, le président
Franklin Roosevelt a signé une loi xant Thanksgiving le quatrième (pas
toujours le dernier) jeudi de novembre.

Dans la pratique, les employeurs donnent le jour de Thanksgiving


comme congé payé et le jour d’après qui est appelé le «Black Friday»,
jour de la plus grande consommation aux États-Unis. Vous verrez des
queues se former aux abords des magasins à l’aube pour chercher la
bonne affaire. Certains sites internet se bloquent parfois tant la de-
mande est importante.

Le 4 juillet est la seconde fête la plus célébrée aux États-Unis. Vous


verrez des drapeaux partout dans les rues et devant chaque maison,
des parades dans toutes les villes. C’est la fête nationale (le 14 Juil-
let français), qui rappelle le jour de la déclaration d’indépendance des
États-Unis par rapport à l’Empire britannique. Les Américains prennent
une semaine de vacances ou au moins deux jours de vacances pour
le 4juillet.

193
RÉUSSIR AUX USA

Pour nir, je parlerai des loisirs et animaux de compagnie et des règles


de conduite en général.

Les animaux
Si vous avez l’intention d’emmener des animaux domestiques, il faut
vous renseigner sur les vaccinations nécessaires. En général votre ani-
mal sera mis en quarantaine à son arrivée, alors renseignez-vous.

Pour passer les douanes avec un animal:


- Votre chien doit avoir été vacciné contre la rage au moins trente jours
avant son entrée sur le territoire.
- Les chats n’ont en général pas besoin d’être vaccinés, mais cela
dépend de l’État. Renseignez-vous avant de partir.
- Il faudra penser à demander le carnet de santé international de votre
animal à votre vétérinaire.
- Il est interdit aux USA d’emmener son animal dans tout magasin
ayant de la nourriture ou dans tout restaurant sauf si l’animal est
classé et approuvé comme animal pour handicapé. Les animaux
peuvent voyager en avion, mais chaque ligne aérienne a ses propres
règles.

Les activités aquatiques


Le monokini n’est pas acceptable aux USA sauf sur les plages
naturistes.

Pour les hommes, se baigner avec des slips de bain n’est pas non plus
acceptable, il est plutôt recommandé de porter un maillot style boxer
ou un short de maillot de bain.

En voiture
Pour prendre de l’essence, c’est en self-service sauf dans les États de
l’Oregon et du NewJersey. Il y a généralement une racle pour nettoyer
soi-même le pare-brise.

Les limitations de vitesse varient d’un État à l’autre, ainsi que la tolé-
rance en fonction des excès de vitesse (ex.: 8miles au-dessus de la
vitesse autorisée en Caroline du Nord, mais beaucoup plus en Califor-
nie). Les voitures de la police d’État patrouillent sur les autoroutes et
ont des couleurs différentes selon les États. Il y a quelques voitures ba-
nalisées mais relativement peu. Il est en général interdit de téléphoner

194
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

(sans kit mains libres) ou texter en voiture. En revanche, vous pouvez


croiser un conducteur en train de se raser: ce n’est pas vraiment au-
torisé non plus!

Si vous vous faites arrêter, restez dans la voiture, mettez les mains
sur le volant, et attendez les instructions du policier. Soyez prêt à
donner votre permis de conduire, votre « card registration » et une
preuve d’assurance. En général, si on est en faute, il vaut mieux payer
l’amende que d’embaucher un avocat coûteux. Dans beaucoup de
cas, l’amende peut être payée sur place avec une carte de crédit. Si on
est membre de l’Automobile Club (AAA) 27 ou similaire, ils permettent de
«post bond 28», c’est-à-dire vous servent de caution jusqu’à 1000dol-
lars le temps que vous contestiez l’amende. Il est recommandé d’en
faire partie, car ils viennent aussi vous dépanner gratuitement dans
tous les USA. Enn, pour la première fois, acceptez de suivre un cours
de bonne conduite au « community college » local (ce sont des col-
lèges universitaires nancés par l’État), ce qui vous permettra que cette
infraction ne soit pas répercutée sur le coût de votre assurance voiture.

Tous les États n’obligent pas les automobilistes à être assurés. Si vous
avez un accident, appelez le 911 et attendez la police pour un constat.
Aussi méez-vous, car tous les automobilistes ne sont pas assurés,
certains États n’ayant pas d’assurance automobile obligatoire. Veillez
bien de votre côté à prendre une assurance complète qui vous couvrira
en tant que conducteur également. Quand vous changez de domicile,
si vous changez d’État, vous devez faire renouveler votre permis de
conduire dans le nouvel État, et chaque État a ses règles en ce qui
concerne le renouvellement.

Qui gère votre protection publique?


La police dépend de l’État dans lequel vous vivez (l’armée dépend du
gouvernement fédéral).

Il y a plusieurs polices:
- Les polices tribales dans les tribus amérindiennes.
- La police cantonale du shérif.
- La police municipale des villes.

27. https://www.ace.aaa.com/?zip=92602&devicecd=PC
28. https://autoclubsouth.aaa.com/documents/ArrestBond.pdf

195
RÉUSSIR AUX USA

- La police de l’État «State Patrol».


- La police fédérale FBI (gouvernement fédéral).
- La police de l’immigration ou « Border Patrol » aussi connue par
les hispanophones sous le nom de «migra» qui font partie de ICE
(fédérale).
- La police des aéroports ou TSA qui font partie de «Homeland Secu-
rity » (fédérale).

Les policiers travaillent en principe en binôme. Ils sont respectés, car


censés d’abord vous protéger et faire respecter la loi.

Ce dernier chapitre est la clé de votre réussite aux États-Unis. Car votre
réussite professionnelle passera obligatoirement par la connaissance
du milieu dans lequel vous allez vivre, ses codes culturels, son histoire,
ses valeurs. Prêtez bien attention à ce chapitre qui vous aidera à réussir
sur le long terme.

Le dernier chapitre beaucoup plus court a pour vocation à vous don-


ner quelques informations pratiques, mais un conseil, en arrivant, al-
lez-vous inscrire à la librairie de votre domicile et prenez contact avec
des associations d’accueil locales, alliances françaises, chambres de
commerce…

À retenir !
Avant de vous installer avec votre famille
Bien choisir votre ville d’implantation en fonction des opportuni-
tés et veiller à vous poser les bonnes questions:
- Quelles sont les opportunités pour ce qui est des écoles?
- Quelle est la vie communautaire, l’importance de l’église?
- Ai-je les capacités d’adaptation?
- Suis-je prêt(e) à accepter de vivre avec potentiellement la pré-
sence d’armes partout?
- Quelles sont mes priorités en matière d’éducation?
- Que sais-je de la mentalité et de la culture locale: Bible Belt,
Silicon Valley…?

196
VIVRE AUX ÉTATS-UNIS

- Y a-t-il des opportunités pour mon/ma conjoint(e) concernant


le travail?
- Quelles sont les possibilités offertes pour assurer la garde de
mon enfant?
- Quel est le coût de la vie et mon salaire sera-t-il sufsant pour
avoir a minima la même qualité de vie que nous avions en
France ou notre pays d’origine?
- Y a-t-il une présence importante d’une communauté française
ou européenne?
- Ai-je bien compris les différences culturelles que je vais
expérimenter?
- Puis je m’adapter au climat: Boston est une ville où il fait très
froid, à la frontière du Canada. Au contraire, en Arizona, vous
pourrez expérimenter des températures allant jusqu’à +50
degrés.

Un conseil
Avant de conrmer le choix de la ville dans laquelle vous allez vous
implanter professionnellement et installer votre famille, passez au
moins un mois dans la ville concernée pendant la période clima-
tique la plus difcile (par exemple en été en Arizona et en février à
Boston.) et renseignez-vous sur tous les points évoqués ci-dessus.

197
Chapitre IV

INFORMA
INFORMATIONS
TIONS
PRA
PRATIQUES
TIQUES
Ce dernier chapitre est très court et a pour but de vous donner un
résumé d’informations pratiques qui pourront vous aider lors de votre
installation.

Comme indiqué, ce guide a pour vocation d’assister les entrepreneurs,


TPE, PME à s’implanter aux États-Unis avec succès.

Les États-Unis restent la première puissance mondiale démocratique.

Ils représentent un marché de plus de 330millions de consommateurs.

C’est un pays qui est très différent en termes d’États, de populations


et de cultures.

C’est un pays qui reste un endroit où l’on peut réussir si on accepte de


choisir de prendre en main sa destinée.

199
RÉUSSIR AUX USA

Ce guide sera votre feuille de navigation pour vous lancer aux États-
Unis. Bonne chance et je reste à votre disposition pour en discuter,
répondre aux questions et à tout commentaire que vous pourriez avoir.

L’ambassade de France aux États-Unis:


Courriel: info@ambafrance-us.org
Site Web: https://fr.franceintheus.org/

La monnaie. Le taux de change est de : 1 EUR = $1,08 (mai 2023)


(vériez le taux de conversion le jour de votre départ).

Concernant les décalages horaires : il faut compter l’heure française


moins 6heures sur la côte Est mais 9heures de décalage pour la côte
Ouest (Californie, Washington, Oregon).

Les jours fériés observés au niveau national:


Il faut faire attention que férié ne veuille pas dire «non travaillé»: hor-
mis les banques, les sociétés privées ne font pas forcément de ces
jours un jour non travaillé (il faudra donc vous référer à votre règlement
intérieur de l’entreprise, le handbook).

Fête Équivalence en français Date


New Year’s Day Nouvel An 1er janvier
Martin Luther King Anniversaire de Martin Luther
3e lundi de janvier
Day King
President’s Day Jour des Présidents 21février
Dernier lundi
Memorial Day Jour du Souvenir
de mai
Independence Day Fête nationale 4juillet
1er lundi de
Labor Day Fête du Travail
septembre
Columbus Day Jour de Christophe Colomb 2e lundi d’octobre
Veterans’Day Jour des Vétérans 11novembre
4ejeudi
Thanksgiving Jour d’Action de grâce
de novembre
Christmas Noël 25décembre

200
INFORMATIONS PRATIQUES

Voici une liste des principales banques françaises ou ayant des implan-
tations en France et aux États-Unis:
Il est conseillé de travailler avec les banques locales. Néanmoins, il est
possible de trouver des banques françaises dans les grandes villes.
Avant d’ouvrir un compte chez eux, étudiez également les différences
de prix.

Banque Site internet


Crédit lyonnais www.lcl.com
Lazard www.lazard.com
Natexis www.banquepopulaire.fr
Bank of the West (anciennement www.bankofthewest.com
BNP, repris par la BMO) www.bnpparibas.com
Société Générale US www.socgen.com

Il existe beaucoup d’organisations américaines pour aider les entre-


prises à s’implanter et les assister dans leur développement écono-
mique, et notamment:
- L’Assistance Small Businesses (PME, TPE) avec deux organismes
semi-gratuits. Vous pourrez recevoir des informations gratuites et
assister à des séminaires et formations payantes en fonction de vos
besoins.
http://www.sba.gov/category/navigation-structure/loans-grants
http://www.score.org/index.html

Les organisations de développement économique sont présentes


dans chaque ville (deux exemples en dessous, mais il faut sélectionner
«Economic Development» et la ville que vous souhaitez).

Elles fournissent des informations et une assistance aux entreprises


qui créent de nouveaux emplois. Les «Economic Development» tra-
vaillent également avec les élus et les partenaires de la ville pour s’as-
surer qu’un environnement favorable à la croissance des entreprises
existe dans la communauté.

Ce sont d’excellentes ressources locales pour vous assister dans votre


développement et votre implantation.

201
RÉUSSIR AUX USA

https://www.sandiego.gov/economic-development
https://edpnc.com/allinnc?gad=1&gclid=EAIaIQobChMI_5rhgaGA_
wIVhRd9Ch3S_AbhEAAYASAAEgIU__D_BwE

Voici une liste des principales écoles françaises aux États-Unis.


Comme indiqué, si vous souhaitez vous implanter dans la durée, il peut
être plus judicieux de mettre vos enfants à l’école publique gratuite. Il
faudra faire attention dans ces cas-là, à la qualité de l’enseignement.

Numéro
École Site internet
de téléphone
École internationale
(404) 841 3840 www.aischool.org
d’Atlanta
École internationale
(617) 499 1451 www.isbos.org
de Boston
Lycée français de Chicago (718) 369 3023 www.lyceechicago.org
Denver International
(303) 756 0381 www.dischool.org
School
The Awty International
(713) 686 4850 www.awty.org
School de Houston
Lycée français
(310) 836 3464 www.lyceeonline.org
de LosAngeles
École franco-américaine
(786) 268 1914 www.frenchschoolmiami.org
de Miami
Lycée français
(212) 369 1400 www.lfny.org
de NewYork
École franco-américaine
(914) 250 0400 www.fasny.org
de NewYork
École internationale
(718) 369 3023 www.isbrooklyn.org
de Brooklyn
École internationale
(212) 584 3071 www.unis.org
des Nations Unies
École franco-américaine
(609) 430 3001 www.ecoleprinceton.org
de Princeton
École franco-américaine
(858) 456 2807 www.sdfrenchschool.org
de SanDiego
Lycée français La Pérouse
(415) 661 5232 www.lelycee.org
de SanFrancisco
Lycée Rochambeau
(301) 530 8260 www.rochambeau.org
de Washington

202
INFORMATIONS PRATIQUES

Enn, voici une liste d’acronymes et termes importants. Cette liste


n’est pas exhaustive.

Acronymes Termes Signification


Alcohol, Service fédéral chargé de la mise
ATF Tobacco en application des lois sur le tabac,
and Firearms l’alcool et les armes à feu
Organisme pour le consommateur:
Better Business
BBB vous pouvez regarder le «rating»
Bureau
pour vérier la abilité d’une entreprise
Chamber of
Chambre de commerce
Commerce
L’organisme qui va interpréter les codes
City Inspector
(de construction notamment) de la ville
Département qui collecte les créances
City Revenue pour la ville et qui protège
les consommateurs
Customs Douane
Département qui promeut les conditions
Dept. of Labor
de travail des salariés
Département fédéral qui promeut
Dept. of
et administre le commerce
Commerce
domestique et extérieur
Equal Em-
ployment
EEOC Ligue anti-discrimination
Opportunity
Commission
Employment
Pôle emploi
Security
Environmental Organisme chargé de la protection
EPA Protection de la santé humaine et de la sauvegarde
Agency de l’environnement naturel
Administration américaine des denrées
alimentaires et des médicaments. Toute
Food and Drug denrée alimentaire, cosmétique,
FDA
Administration et de santé doit obtenir l’aval
de la DFA ou être en conformité
avec ses réglementations

203
RÉUSSIR AUX USA

Acronymes Termes Signification


Federal Agence responsable de l’évaluation
Emergency et de la mise en place de plans
FEMA
Management de sécurité en cas de catastrophes
Agency naturelles
Fire
Caserne de pompiers
Department
Agence qui fait partie
Immigration
du département de la sécurité
ICE and Customs
du territoire qui fait respecter les lois
Enforcement
qui concernent l’immigration
Internal Reve- Bureau du ministère du Budget
IRS
nue Service qui collecte les impôts
Occupatio- Organisme gouvernemental qui a
nal Safety pour mission de sauver des vies,
OSHA
and Health prévenirles accidents et protéger
Administration la santé des travailleurs américains
US Department
USDA Ministère de l’Agriculture
of Agriculture
Secrétaire d’État: l’organisme chargé
Secretary
de prendre acte de l’enregistrement
of State
de votre société notamment
State Attorney
Procureur de l’État
General
State
Ministère des Affaires étrangères
Department
Tax Free Zone Zone sans taxes
Transport
Administration de la sécurité
TSA Security
des transports
Administration

204
CONCLUSION

Réussir aux États-Unis n’est pas seulement un rêve pour beaucoup


d’entrepreneurs mais aussi une opportunité à la portée de tous à condi-
tion de bien se préparer et d’avoir un projet éprouvé, les ressources, la
détermination et la persistance nécessaires.

En effet, les USA représentent la première puissance économique


mondiale avec un marché vaste, avide de nouveautés, et diversié et
bénécient d’une main-d’œuvre exible et qualiée.

De plus, comme vous avez pu le percevoir à travers ce livre, Les États-


Unis ont un environnement pro-entreprise avec des lois et des régle-
mentations qui favorisent l’entrepreneuriat. Il existe également une
culture qui encourage l’innovation et la prise de risque.

Les États-Unis restent également, un leader mondial en matière d’in-


novation et de technologie. S’installer aux États-Unis offre souvent un
accès plus direct aux dernières avancées technologiques et aux ten-
dances émergentes.

Enn, la culture américaine encourage l’entrepreneuriat et la prise de


risque. L’échec n’est pas stigmatisé de la même manière qu’il peut
l’être dans d’autres cultures, ce qui peut encourager l’innovation.

Cependant, il est important de noter que s’implanter aux États-Unis


peut également présenter des dés, notamment la concurrence in-
tense, les coûts élevés dans certaines régions et la complexité du

205
RÉUSSIR AUX USA

système scal. Il convient d’évaluer ces facteurs avant de prendre la


décision de s’implanter aux États-Unis.

À travers mes expériences personnelles mais aussi celles de mes


clients et de mes partenaires, j’ai tenté de vous donner les outils né-
cessaires pour pérenniser votre projet aux États-Unis.

Une fois encore, il conviendra de vous entourer avec de préférence des


prestataires Franco-Américains ou avec la culture de votre pays d’ori-
gine et celle des États-Unis, qui comprendront les cultures, les règles,
les habitudes de vie des deux pays.

Bonne chance ! Good luck !

206
Vanina JOULIN-BATEJAT parle couramment
anglais et français. Biculturelle et dotée de la
double nationalité, elle vit aux États-Unis de-
puis près de vingt ans après avoir également
vécu au Canada. Vanina a démontré son ex-
pertise de généraliste internationale en France
ainsi qu’au Canada et aux États-Unis.

Avec plus de vingt ans d’expérience à la direc-


tion d’entreprises françaises et internationales,
Vanina a négocié et dirigé avec succès des
dossiers juridiques et marketing complexes
(fusions-acquisitions de grands groupes en France), et a supervisé et
accompagné l’implantation de TPE et PME en France et au Canada au
travers de sa société créée en 2008, USAFRANCE, LLC Dba ReussirU-
SA®, une société de consulting destinée à aider les entreprises franco-
phones et américaines à se développer et à s’exporter aux États-Unis.

Depuis cette date, elle propose également des formations intercultu-


relles aux dirigeants français ou américains de PME et multinationales,
qui souhaitent s’expatrier aux États-Unis. À la suite du constat que
nombre d’expatriés échouent dans leur nouvelle localisation, non pas
en raison de leurs compétences, mais en raison de leur incapacité à
s’adapter, Vanina, riche de son expérience dans les deux pays, pro-
pose son coaching, accompagne et forme les futurs expatriés et leur
famille dans leur expatriation et implantation aux États-Unis.

Contact : usafrance1@gmail.com
Site internet : www.vaninajb.com

207
RÉUSSIR aux USA
Vous aspirez à vous installer aux États-Unis, seul ou en famille ?
À y implanter votre entreprise ?

Avant de vous lancer, vous devez comprendre ce pays, ses


différences culturelles, son histoire, ses modes de
fonctionnement…

Et surtout, partir avec un projet, un savoir-faire et des capacités


nancières assez importantes.

Ce guide a pour objectif de mettre un terme aux mythes, aux


idées préconçues, aux fausses informations et aux stéréotypes
en tout genre.

S’expatrier signie qu’il faut être prêt à prendre des risques,


mais il est possible de les quantier et de les limiter en
anticipant toutes les formalités.

Business plan, statut, assurances, sécurité sociale, banque,


scalité, démarches personnelles et familiales…

Les conseils avisés de l’autrice vous permettront de préparer


votre feuille de route et vous aideront à faire vos choix pour
optimiser vos chances de succès.

Car un entrepreneur averti et déterminé peut réaliser


ce rêve américain !

VANINA JOULIN-BATEJAT
vit aux États-Unis depuis près de 20 ans. Elle a fondé ReussirUSA®,
société de consulting qui aide les entreprises francophones à se
développer et à s’exporter aux États-Unis. De double nationalité,
elle accompagne les futurs expatriés et leur famille dans leurs
démarches d’expatriation et d’implantation aux États-Unis.

ISBN : 979-10-397-0561-5
25 €

Révélez vos compétences !

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