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Université Moulay Ismail.

Faculté des Sciences Juridiques,


Economiques et Sociales.
Meknès.

Filière : Sciences Economiques et Gestion


Module : Fiscalité. (EG5)
Pr : H. Khalouki
INTRODUCTION
La fiscalité est le processus par lequel, les pouvoirs publics s’assurent les
fonds prélevés par voie obligatoire afin de financer les dépenses publiques. Les
impôts sont prélevés directement sur les personnes physiques ou sur des
personnes morales ou indirectement sur les transactions, sur des biens corporels
ou prestations de services.
La fiscalité est l’ensemble des lois et règles qui conditionnent l’impôt.
Elle occupe une grande importance dans les politiques étatiques grâce au besoin
budgétaire et au souci d’interventionnisme dans la vie économique.
La fiscalité, tant par son ampleur que par la multiplicité des effets
diversifiés qu’elle entraîne, influence l’ensemble de l’activité économique, la
production, la répartition, l’utilisation des biens et services, des actifs financiers
s’en trouvent profondément affectés.
Les agents économiques sont tout d’abord conduits à modifier leur
comportement d’investissement, de consommation, d’épargne, d’importation,
d’exportation et plus généralement les choix des affectations des ressources
qu’ils opèrent.
De ce fait, la fiscalité revêt un double aspect pour l’entreprise, elle
constitue tout d’abord une charge financière qui pèse sur la trésorerie et en suite
une contrainte administrative et source de risque.
Cependant, la fiscalité est souvent perçue par les agents économiques
comme une conséquence inéluctable de la politique financière de l’état qui
cherche à collecter le maximum de ressources pour financer ses besoins
croissants. Cette approche induit une certaine passivité chez les contribuables
qui se limitent à subir l’impôt sans chercher à faire du paramètre fiscal un
élément à intégrer dans les processus de décision de gestion.
Une nouvelle vision dynamique des mécanismes fiscaux s’impose et
devra se substituer à la position frileuse de considérer les impôts comme charge
permanente inévitable.
Les différentes étapes de la vie de l’entreprise marquent des choix fiscaux,
et chaque fois des solutions paraissent plus préférables à d’autres, surtout que le

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système fiscal ne cesse d’évoluer dans le sens d’attirer le maximum
d’investissements. Les entreprises doivent donc intégrer, de plus en plus la
variable fiscale dans leur décision de gestion dans le sens de réduire et de
maîtriser le poids de cette contrainte.
Dans le volé théorique de ce cours sur la fiscalité des entreprises nous
allons tenter de mettre l’accent sur un certain nombre de notions clés dans le
domaine fiscal afin de permettre une initiation des étudiants.
En effet, le champ fiscal est constitué de plusieurs disciplines, dont le
droit fiscal entant que branche juridique du droit des affaires, des finances
publiques, mais aussi des procédés techniques de gestion des entreprises et
notamment du management financier.
La fiscalité n’est par tout à fait une discipline abstraite, elle consiste en la
maîtrise des principes de base mais également de savoir les appliquer tout en
ayant des réponses aux différentes questions que peut soulever le contribuable.
On s’inspirant du professeur Cozian qui la compare à l’arithmétique
lorsqu’il dit que « l’important est moins de savoir disserter sur l’art de faire les
opérations que de savoir faire ces opérations », le volé pratique de ce cours sera
consacré aux principaux impôts du système fiscal national, ainsi qu’aux calculs
des principales situations fiscales rencontrées par les différents types
d’entreprises contribuables.
Le champ fiscal étant très vaste et complexe, le présent cours, ne
prétendant pas l’exhaustivité des concepts, des situations et des solutions
fiscales, ce n’est qu’une initiation à approfondir en matière de fiscalité de
l’entreprise.
Chapitre I : GENERALITES SUR L’IMPÔT.
Section 1 : Définitions, règles et principes
A/Qu’est ce que l’impôt ?
L’impôt est un prélèvement obligatoire réalisé au profit des
administrations publiques, il ne donne pas droit à une contrepartie directe mais à
des services fournis gratuitement à la collectivité.
Il sert principalement à financer les dépenses publiques, et constitue
également un moyen de régulation de l'activité économique. Les impôts se
distinguent notamment de l'emprunt, mais aussi des cotisations sociales, car
celles-ci ouvrent droit à une prestation et des versements obligatoires à des
agents économiques autres que des administrations publiques (ex : l'assurance
automobile) ; enfin des versements, obligatoires ou non, effectués au profit
d'administrations publiques en contrepartie de services dont le prix n'est pas hors

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de proportion avec leur coût (ex : le timbre fiscal acquitté pour l'établissement
d'un passeport).
« L’impôt est purement et simplement une contribution soit directe, soit
dissimulée, que la puissance publique exige des habitants ou des biens, pour
subvenir aux dépenses du gouvernement. Que ces dépenses soient bonnes ou
mauvaises, bien entendues ou non, qu’elles soient faites dans l’intérêt de tous ou
dans l’intérêt de quelques-uns, ces conditions peuvent avoir des conséquences
économiques et sociales, mais elles ne changent rien au caractère matériel de
l’impôt. » Cette définition de fait, seule valable, a été donnée en termes
excellents par M.Leroy-Beaulieu.
B/Règles fiscales.
Dès 1776, A. Smith formule très clairement, dans la Richesse des nations,
quatre règles fiscales fondamentales qui préfigurent déjà des principes généraux
de droit.
1. Règle de Justice : « les sujets de chaque Etat doivent contribuer aux
dépenses du gouvernement autant que possible en raison de leurs facultés
respectives, c’est-à-dire en proportion des revenus dont ils jouissent sous la
protection de l’Etat ».
2. Règle de certitude : « la taxe ou portion d’impôt que chaque individu
est tenu de payer doit être certaine et non arbitraire. L’époque, le mode, la
quotité de payement, tout doit être clair et précis, tant pour les contribuables
qu’aux yeux de toute autre personne ».
3. Règle de commodité : « Tout impôt doit être perçu à l’époque et
selon le mode que l’on peut présumer les plus convenables pour le
contribuable ».
4. Règle d’économie : « Tout impôt doit être perçu de manière qu’il
fasse sortir des mains du peuple le moins d’argent possible au delà de ce qu’il
fait entrer dans le trésor de l’Etat ».
C/Principes de l’impôt.
- Le principe de légalité, défini dans la Constitution, précisant que les
règles concernant l'assiette, le « taux », et les modalités de recouvrement des
« impositions de toutes natures » sont fixées par la loi, donc par le Parlement ;
- Le principe d'annualité, selon lequel le Parlement doit donner chaque
année au gouvernement l'autorisation de percevoir l'impôt ;
Remarque :
La création ou la modification d'un impôt sont toujours décidées par le
Parlement. En effet, la loi fixe les règles concernant l'assiette, le taux et les
modalités de recouvrement des impositions de toute nature. Le pouvoir

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d'imposer est une compétence exclusive de l'autorité souveraine dans l'État. Si le
gouvernement peut souhaiter la création d'un impôt, c'est le législateur,
représentant le peuple souverain, qui vote et décide des impôts.
La perception des impositions existantes, ainsi que leur affectation à des
personnes morales autres que l'État (ex : collectivités locales et organismes de
sécurité sociale) est autorisée chaque année par la loi de finances initiale votée
par le Parlement.
Cependant, il est interdit aux parlementaires de proposer une diminution
des ressources publiques. La réduction de l'assiette ou du taux d'un impôt, sans
contrepartie, ne peut donc être votée que sur l'initiative du Gouvernement.
Les collectivités locales peuvent fixer le taux des taxes directes (taxe
professionnelle, taxes d'habitation et taxes foncières) qu'elles perçoivent, dans le
cadre des règles fixées par la loi. Elles peuvent ainsi faire varier leurs recettes en
fonction de leur besoin de financement. Mais, cette liberté est encadrée
notamment par des « règles de liaison des taux », afin que la charge fiscale soit
répartie équitablement entre les contribuables.
Section 2 : NECESSITE ET RÔLE DE L’IMPÔT
A/ : Nécessité de l’impôt
Etant donné l’objet propre de l’impôt : couvrir les dépenses publiques, la
question de sa nécessité ne saurait se poser. Pour que l’Etat remplisse sa
mission, il faut qu’il accomplisse des dépenses. Pour pouvoir payer ces
dépenses, il faut qu’il recouvre des recettes, donc qu’il prélève l’impôt.
Ce point admis, certains économistes se sont posé la question de savoir
si l’impôt est un bien ou un mal. Il semble, au premier abord, que cette question
ne soit pas susceptible d’une solution générale. L’impôt peut être un mal, en ce
sens qu’il diminue les revenus des contribuables et réduit aussi leurs facultés de
jouissance et de production. Mais il peut être un bien s’il sert à créer des valeurs
nouvelles, des instruments de travail nouveaux ou des institutions utiles.
Il faudrait donc examiner d’une part, les bases et les conditions du taux
et du recouvrement de chaque impôt, d’autre part, l’emploi qui a été fait de
l’ensemble des ressources publiques. Il y aurait ainsi des cas où l’impôt sera un
bien, ou il sera un mal, selon que, dans le bilan établi, les avantages obtenus
excéderont ou non les sacrifices demandés aux contribuables.
B/ Rôle de l’impôt
Le rôle essentiel de l’impôt est-il uniquement d’ordre financier ?
Consiste-t-il seulement à procurer des ressources au Trésor ? Ou bien convient-il
de reconnaître à l’impôt un rôle économique et social ?
B.1 : Rôle économique

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L’impôt n’est pas une cause de richesse publique. Mais le législateur peut
l’employer, et c’est notamment le cas des impôts indirects et des douanes, pour
favoriser une production déterminée : c’est ainsi que le mode d’assiette de
l’impôt sur le sucre, de 1884 à 1903 (France) a été un stimulant pour
l’agriculture et l’industrie sucrière.
La législation douanière, dans les Etats modernes, présente beaucoup
plus le caractère d’un instrument destiné à protéger la production nationale
contre la concurrence excessive des importations étrangères, que d’un impôt
ayant pour objet fondamental de procurer des ressources au Trésor public. Le
but fiscal, dans ce cas particulier, n’est que secondaire, le but économique est le
principal.
Mais il ne faut pas oublier que ce rôle économique des impôts indirects
et des douanes, qui peut être poursuivi avec des résultats avantageux, peut, dans
de nombreuses circonstances, présenter des inconvénients graves. L’intervention
de l’Etat, par la voie de la taxation à la production ou à l’importation, dans le but
de favoriser telle ou telle branche de l’activité nationale, peut avoir des
conséquences très différentes de celles qu’on attendait ou, même si les buts
désirés sont atteints, nuisent gravement, par répercussion indirecte, à d’autre
branches de cette activité.
Indépendamment des conséquences économiques poursuivies
volontairement par l’Etat, tous les impôts indirects, tant par l’augmentation du
prix de revient dont ils sont la cause que par la gêne que le recouvrement peut
occasionner, ont une répercussion indubitable sur l’Etat du commerce et de
l’industrie. Aussi appartient-il à l’Etat de remédier à ces inconvénients
économiques en perfectionnant le mode de perception, en diminuant les
formalités, en accordant des facilités de paiement (obligations cautionnées,
drawback, admission temporaire, etc..), en dégrevant les objets de première
nécessité et en exonérant les produits exportés, les matières premières de
l’industrie et les produits employés dans un but agricole.
En définitive, si l’on en excepte les droits de douane dont l’objet est
surtout d’ordre économique, le rôle de l’Etat en matière d’impôts indirects doit
être essentiellement de prendre les mesures destinées à empêcher les
conséquences fâcheuses pour la production nationale.
B.2 : Rôle Social.
On a voulu également faire jouer au système fiscal, soit un rôle de
moralisation, soit un rôle de redressement des inégalités sociales.

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C’est ainsi qu’il imposera les boissons alcooliques plus fortement que
les boissons hygiéniques ; qu’il surtaxera certains produits dont l’abus est
particulièrement dangereux pour l’individu et pour la société.
Des droits élevés sur l’alcool en augmenteront la valeur et tendront à en
diminuer la consommation. Mais là encore, il convient d’observer la mesure ;
des droits trop élevés finiraient par enrayer la consommation et par tarir la
source de l’impôt.
On reproche à juste titre aux impôts indirects leur non proportionnalité.
Ils frappent les contribuables en raison de leurs besoins et non suivant leurs
ressources.
D’autres impôts viendront corriger ces défauts ; taxes somptuaires
(chevaux, voitures, automobiles, etc.) ; impôts sur les valeurs mobilières, impôt
progressifs sur les successions, impôt progressifs sur le revenu global, etc.)
Un bon système d’impôt tend à proportionner les sacrifices. Ici encore, il
serait à la fois dangereux et injuste d’aller trop loin dans cette voie. Il ne faut pas
oublier qu’une partie notable des dépenses publiques sont réalisées au profit des
classes peu fortunées (gratuité de l’enseignement, institution de prévoyance
sociale, etc.)
Remarque :
Le caractère obligatoire de la fiscalité engendre une réaction de défense
chez le contribuable qui cherche à éviter le prélèvement que le fisc prétend
opérer sur son patrimoine ou au moins à en réduire l’ampleur.
En fonction de non déclaration ou de fausses déclarations, la matière
imposable échappe à la fiscalité et ne donne pas lieu à imposition : ainsi
échappent à l’impôt des sommes considérables.
Ainsi l’administration fiscale constate que près d’une société sur deux se
déclare sans bénéfice, et que les trois-quarts des petites entreprises affirment
avoir des bénéfices négatifs ou nuls. C’est ce que l’on désigne du nom d’évasion
fiscale.
Il faut distinguer l’évasion légale de celle qui résulte de non déclarations
(fraude fiscale). Ainsi l’Etat accorde des dégrèvements fiscaux à certaines
catégories ; permet des amortissements fiscaux qui favorisent le profit,
l’imposition au forfait et non au bénéfice réel permet aussi de limiter
l’imposition des non salariés.
Parmi les moyens d’évasion fiscale :
▪ Frais de personnel incluant les salaires élevés des chefs d’entreprises.
▪ Amortissements supérieurs aux dépréciations réelles.
▪ Provisions trop importantes

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▪ Frais généraux supérieurs à la réalité
Section 3 : LA CLASSIFICATION DES IMPÔTS.
Les impôts sont classés habituellement selon deux grands critères : critère
administratif ou critère économique.
A/ La classification administrative
La classification administrative n’apporte aucun éclairage sur la nature
des impôts et sur leur signification. Elle est toutefois utile à connaître car très
souvent utilisée pour des raisons historiques et pratiques. Cette classification
distingue :
A1. Les impôts directs
Ce sont les impôts payés dans les perceptions à l’initiative de
l’administration : le service calcule l’impôt, établit un document (appelé rôle) et
l’adresse au contribuable. L’impôt, est donc payé « directement » par une
personne au nom duquel le rôle est établi.
Un impôt direct est définit par deux critères :
1- Il est perçu par l’administration des contributions directes.
2- Il est recouvré par voie de rôle nominatif.
Le rôle nominatif est le document administratif qui permet l’établissement
de l’impôt. C’est la liste nominative, classée alphabétiquement, de tous les
habitants de la commune comprenant à la fois la matière imposable et les
sommes à payer au titre de l’impôt correspondant. Le rôle ne se contente pas de
fixer les sommes à payer par les contribuables, il est aussi l’obligation de verser
l’impôt aux caissiers du Trésor Public.
Principaux impôts directs : impôts sur le revenu, impôt sur les sociétés,
taxe d’habitation, taxe professionnelle…
A2. Les impôts indirects
Ce sont des impôts calculés par le redevable et payés à son initiative. Ils
sont dus en raison de la réalisation d’une opération commerciale donnée (exp.
une vente.). Les impôts indirects (au sens large) sont définis par deux critères
principaux :
1-Administrativement, ils sont perçus par l’administration des
contributions indirectes, de l’enregistrement ou des douanes.
2-Sur le plan juridique, ils sont liés à des événements à l’occasion
desquels l’Etat prélève des impôts (ventes de biens et services soumis à la TVA
pour l’essentiel, mais aussi opérations au cours desquelles l’Etat autorise ou
enregistre, la fameuse vignette, les droits de douane…)..
La TVA est l’élément essentiel de la fiscalité indirecte, car elle procure la
masse fiscale la plus considérable.

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A3 Quelle est la différence entre impôts directs et impôts indirects ?
Les impôts directs, comme l'impôt sur le revenu ou la taxe d'habitation,
sont payés et supportés par la même personne. Le « redevable », celui qui verse
le montant de l'impôt, est alors également le contribuable, c'est-à-dire celui qui
supporte effectivement l'impôt. L'administration fiscale peut établir la liste des
contribuables dans un « rôle ».
En revanche, avec les impôts indirects, comme la taxe sur la valeur
ajoutée (TVA), les droits de douane ou les taxes sur les carburants, le redevable
est distinct du contribuable. Les impôts indirects sont versés par les entreprises
ou les personnes redevables, mais répercutés sur le prix de vente d'un produit ;
ils sont donc supportés par une autre personne, le contribuable. Ainsi, la TVA
est versée par les entreprises redevables, mais entièrement payée par le
consommateur final, les contribuables, inconnus de l'administration fiscale.
La distinction entre impôts directs et indirects n'est pas aussi nette qu'il y
paraît : ainsi l'impôt sur les bénéfices des sociétés, considéré comme un impôt
direct, est pour partie répercuté sur les prix de vente des entreprises.
Les impôts directs sont généralement considérés comme plus équitables,
car ils tiennent compte de la situation personnelle des contribuables. Les impôts
indirects, plus faciles à collecter car le nombre de redevables est moindre,
constituent plus de la moitié des recettes fiscales de l'État. Ils sont moins
sensibles à la conjoncture et relativement « indolores » pour les citoyens-
contribuables qui n'ont pas conscience d'acquitter des impôts en faisant leurs
achats. De ce fait, les gouvernements préfèrent souvent accroître les impôts
indirects mais baisser les impôts directs.
B/ La classification économique
A la différence de la classification administrative séparant impôts
directs et indirects, la Comptabilité Nationale utilise une classification à
signification plus économique :

Impôts liés à la production


et à l’importation

Les grands
types
d’impôts.
Impôts sur le revenu,
le capital
Et le patrimoine

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* Les impôts liés à la production et l’importation sont des prélèvements
obligatoires des administrations publiques sur les unités productrices et qui
frappent l’importation et la production de biens et services ou l’utilisation de
facteurs de production. Ces impôts sont dus indépendamment de la réalisation de
bénéfices d’exploitation.
Ce sont essentiellement la TVA et les droits de douane, mais aussi la
taxe professionnelle, les droits de mutation de jouissance, la taxe locale
d’équipement…
* Impôts sur le revenu et le patrimoine : l’impôt sur le revenu est un
impôt annuel qui frappe le revenu net global des personnes physiques. Il est
perçu par l’Etat. L’impôt courant (perçu annuellement) sur le patrimoine et le
revenu est perçu à la fois par l’Etat et les collectivités locales et comprend en
particulier les impôts locaux contributions foncière, mobilière (ou taxe
d’habitation)….
Les impôts sur le capital sont des prélèvements obligatoires perçus par
les administrations publiques de manière irrégulière dans le temps sur le capital
ou le patrimoine des unités institutionnelles.
Section 4 : Système fiscal et techniques d’imposition.
L’objectif de la fiscalité ne peut être recherché en dehors du système
fiscal, qui apparaît à première analyse comme un système en mutation, cette
dynamique est le reflet de l’évolution de l’économie et de la société où le
système fiscal s’insère comme composante essentielle.
Cette dynamique peut être perçue à plusieurs niveaux. Si le rôle de
pourvoyeur de fonds pour le financement du budget de l’état et des collectivités
locales apparaît comme un des traits dominants de ce système, ce dernier assure
d’autres rôles non moins importants.
Il participe à toute politique de régulation de l’activité économique dans
son ensemble, comme il permet la promotion de secteurs particuliers. Il assure
en fin une certaine correction de la distribution des revenus et des affectations
des dépenses des ménages.
Tout système fiscal pose trois questions essentielles :
1- Quelles quantités d’argent seront mieux affectées par le biais de l’Etat
que par l’utilisation individuelle. Quelle pression fiscale est souhaitable ?
2- A qui prendre les ressources fiscales et par quels types de moyens :
impôts directs ou indirects, sur la fortune ou sur les salaires …. ?
3- Comment affecter de façon rationnelle les ressources prélevées ?

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Cependant, le choix d’un nouvel impôt est nécessairement conditionné
par les caractéristiques du système fiscal dans lequel il s’intègre.
Il est nécessaire de tenir compte de considération de justice pour le
choix d’un nouvel impôt qui doit s’insérer dans tout le système fiscal. Ensuite, il
s’agit d’éviter de laisser subsister des failles dans le système fiscal. D’ailleurs,
Pour orienter les grandes options de politique fiscale, quelques principes doivent
être rappelés car ils sont susceptibles de guider la décision d’introduction d’un
nouvel impôt sur une même matière imposable qui aboutirait à rendre l’impôt
insupportable et pousserait à la fraude.
A/Fiscalité et redistribution
La finalité première de la fiscalité, entendue comme l'ensemble des
prélèvements, est de financer les dépenses publiques. Mais la structure de ces
prélèvements obligatoires peut également jouer un rôle économique incitatif, via
notamment des exonérations ou abattements d'impôts pour certaines activités ou
certaines dépenses, ou à l'inverse désincitatif (les écotaxes, c'est-à-dire les taxes
frappant la consommation, la production ou l'émission de substances nuisibles
pour l'environnement, comme les gaz à effet de serre), ainsi qu'un rôle de
redistribution. Il consiste à corriger et à limiter les inégalités de revenus,
notamment par l'intermédiaire de la progressivité de l'impôt.
La fiscalité peut donc être utilisée pour modifier la répartition du revenu
national, dans le sens d'une réduction des inégalités sociales. Le Conseil
constitutionnel a d'ailleurs considéré en 1993 que la progressivité de l'imposition
globale du revenu des personnes physiques était un principe à valeur
constitutionnel découlant de l'article 13 de la déclaration des droits de l'homme
et du citoyen selon lequel « la contribution commune... doit être également
répartie entre les citoyens, à raison de leurs facultés ».
Il convient toutefois, de souligner que les autorités publiques disposent
pour réduire les inégalités d'autres instruments que la fiscalité : les transferts
sociaux (comme les prestations familiales ou le revenu minimum, RM), la
production de services publics gratuits ou à prix réduit (comme l'enseignement
scolaire), enfin l'intervention directe sur les marchés des biens, des services ou
du travail (par exemple au travers de la fixation de salaires minima comme le
SMIG).
Un système fiscal est fortement redistributif lorsque les prélèvements
progressifs y occupent une place prépondérante, par rapport aux prélèvements
proportionnels :

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- un prélèvement progressif est un prélèvement dont le taux croît lorsque
son assiette augmente ; le taux de prélèvement est alors plus fort pour les hauts
revenus que pour les bas revenus (ex : l'impôt sur le revenu) ;
- un prélèvement proportionnel est un prélèvement dont le taux reste
fixe, quelle que soit son assiette ; le taux de la TVA est le même pour tous les
consommateurs, quels que soient leurs revenus mais, globalement, elle peut être
considérée comme un impôt dégressif car, compte tenu de la part plus forte de la
consommation dans les dépenses des ménages les moins aisés, les prélèvements
sur leur consommation seront proportionnellement plus importants.
B/Les phases de l’imposition

Détermination Fixation de Liquidation Recouvrement


de« matière l’assiette de l’impôt
imposable »

Soit un cadre qui perçoit un salaire de 70000 DH, reçoit d’un locataire un
loyer de 2000 DH et a 3 000 DH de dividendes. Cet ensemble de revenus
constitue sa « matière imposable ».
Pour fixer « l’assiette », il faut déterminer ce que l’on considère comme
imposable : par exemple, un certain montant peut être déduit pour frais
professionnels. Il faudra également tenir compte de la situation familiale.
Une fois l’assiette déterminée, l’impôt sera calculé en appliquant un
barème d’imposition qui généralement s’élève avec le revenu (liquidation). La
somme due au titre de l’impôt une fois fixée, on procède au « recouvrement »
(encaissement de l’impôt) selon des procédures dont la feuille d’avertissement
du percepteur matérialise le caractère impératif.
Enfin, plusieurs distinctions peuvent être établies pour les impôts : entre
impôts directs, payés directement par les contribuables, et indirects comme la
taxe sur la valeur ajoutée ; impôts nationaux et locaux ; proportionnels (même
taux d'imposition pour tous les contribuables) et progressifs (le taux s'accroît
avec le montant imposable) ou dégressifs.
C/ Taux et prélèvement de l’impôt.
C.1/Qu'est-ce que le prélèvement à la source ?
Le prélèvement ou retenue, à la source est un mode de recouvrement de
l'impôt, consistant à faire prélever son montant par un tiers payeur, le plus
souvent l'employeur ou le banquier, au moment du versement au contribuable
des revenus sur lesquels porte l'impôt. Au Maroc, près de la moitié des
prélèvements obligatoires, principalement les cotisations sociales et la
contribution sociale généralisée, sont aujourd'hui prélevés à la source.
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Le débat porte aujourd'hui sur le prélèvement à la source de l'impôt sur le
revenu (IR) des non fonctionnaires d’état. Ce dispositif pourrait pourtant
présenter des avantages pour l'administration fiscale, comme pour les
contribuables. En effet, il s'agit d'un mode de recouvrement relativement simple
et « indolore » pour le contribuable, favorisant l'acceptabilité de l'impôt. En
outre, il permet de relier plus étroitement les variations de l'impôt à celles du
revenu, alors que l'IR est aujourd'hui payé avec un décalage d'un an, car il porte
sur les revenus perçus l'année précédant leur déclaration.
Le prélèvement à la source de l'IR représenterait, toutefois, une charge
pour les tiers payeurs et soulèverait des problèmes de confidentialité, car ils
devraient connaître la situation particulière et familiale du contribuable pour
calculer l'impôt dû.
C.2Taux proportionnel et progressif
La détermination du taux d’imposition est essentielle dans le choix d’une
stratégie de justice fiscale, ou au contraire de neutralité.
Ainsi, le taux proportionnel exprime que plus l’assiette de l’impôt
augmente, plus l’impôt s’élève et ceci dans les mêmes proportions. Autrement
dit, le taux est constant ‘t’, et l’impôt perçu pour un revenu R est égal à tR
Exemple : Taux de 25 %. L’impôt pour un revenu de 2000 DH est de
2000 DH x 25 % = 500 DH, le revenu final est de 2 000 DH – 500 DH = 1500
DH (on ne tient pas compte de ce que l’Etat reverse comme transferts ou aides).
Si le revenu est le double, 4 000 DH, l’impôt payé sera aussi le double de celui
payé par le revenu précédent soit 4 000 DH x 25% = 1 000 DH, le revenu final
est alors de 3 000 DH. Autrement dit, l’impôt ne modifie pas la situation de la
répartition, le revenu après impôt demeure le double du premier.
L’impôt progressif : Souvent présenté comme un facteur de
redistribution, il voit son taux augmenter en même temps qu’augmente le
revenu. Il modifie les écarts entre les revenus avant et après impôt.
Remarque
Les impôts élevés découragent les investissements, font fuir les
travailleurs les plus compétents vers des pâturages plus verts, et incitent à
recourir au travail au noir et au marché noir. Au bout du compte, le
gouvernement ne récolte pas plus d'argent, parce que ses mesures fiscales
s'appliquent à une économie moins productive. Cela étant dit, l'impôt à taux fixe
contient malgré tout une certaine dose minimale de «progressivité», c'est-à-dire
qu'il continue à favoriser proportionnellement ceux qui gagnent moins, à cause
de l'exemption de base.

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