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Mémoire de fin d’études

Pour l’obtention du diplôme de la Licence Fondamentale


« Sciences Economiques et Gestion »

Sous le thème :

La fraude fiscale au Maroc

Réalisé par : Sous l’encadrement de :


LECHHAB Abdellah Mr. NEJJARI Mohammed
ALAOUI Ismail
MAAROUF Nouhaila
LKHALIKI Safae

Année Universitaire: 2020-2021


Résumé

La fraude fiscale représente un phénomène lourd dans l'histoire, elle consiste à


s'échapper du paiement des dispositions légales par les citoyens contribuables. Au
fur du temps, les techniques et les méthodes de la fraude sont multipliées en raison
des progrès techniques, alors que les États ne cessent de déployer aucun effort
pour lutter contre ce fléau afin de la détrôner.

Par ailleurs, la difficulté de mettre ses causes en évidence, maîtriser ses


mécanismes et prévoir ses conséquences en vue de construire une image claire et
délicate concernant cette tendance, nous pousse à adopter des méthodes
d'évaluation de la fraude et des instruments qui servent à lutter contre ce
phénomène.

L'objectif de ce mémoire est de donner une présentation du phénomène de la


fraude fiscale et de le distinguer des autres pratiques similaires à savoir l'évasion
et l'optimisation fiscales.

Mots-clés : Fraude, Fiscalité, Contribuables, Civisme, DGI, BGE.

2
Dédicaces

Nous voulons profiter cette occasion, pour remettre un hommage

particulièrement sincère à travers ce travail :

À tous ceux qui nous sont chers, à tous ceux qui nous ont soutenus

moralement et matériellement.

À nos très chers et honorables parents ainsi que nos frères et sœurs

qui nous ont éternellement encouragé(e)s, aidé(e)s, exhorté(e)s vers

le bon chemin, par leur bonté, leur gentillesse, leur générosité, leur

éducation et leurs riches et indélébiles conseils.

À notre cher professeur et encadrant qui n’a pas cessé de nous

conseiller et nous offrir ses suggestions pertinentes.

À tout le corps professoral de notre respectable faculté.

3
REERCIEMENT

D’abord en guise de reconnaissance, nous tenons, à remercier Dieu

qui nous a donné la volonté et le courage pour réaliser ce travail.

Ainsi, nous remercions Mr. NEJJARI Mohammed qui nous

accompagnait et guidait tout au long de ce travail par ses conseils

inappréciables, son sens critique, sa présence au moment de la doute, son

professionnalisme, ses instructions claires et ses encouragements.

Finalement, nous remercions tous ceux ou celles qui ont agi dans

l’ombre et qui ont participé discrètement à l’achèvement de ce mémoire.

4
Liste des abréviations :

BGE : Budget Général de l’État

CESE : Conseil Economique, Social et Environnemental

DGI : La Direction Générale d’Impôt

GE : Grandes Entreprises

IR : L’Impôt sur les Revenus

IS : L’Impôt sur les Sociétés

TIC : Technologies de l'Information et de la Communication

OCDE : L’organisation de Coopération et de Développement Economique

PIB : Produit Intérieur Brut

TVA : La Taxe sur la Valeur Ajoutée

5
Sommaire :

Introduction générale

CHAPITRE 1 : Fraude fiscale : Définition, causes et conséquences.

SECTION 1 : Notions de base : La fraude fiscale, l’évasion fiscale et


l’optimisation fiscale.

SECTION 2 : Les causes, les mécanismes et les conséquences de la fraude


fiscale.

CHAPITRE 2 : Les méthodes d'évaluation et les moyens de lutte contre la


fraude fiscale.

SECTION 1 : Les méthodes d’évaluation de la fraude fiscale.

SECTION 2 : Le contrôle fiscal : moyen de lutte contre la fraude fiscale.

Conclusion générale

6
Introduction générale :

La fiscalité désigne l'ensemble des règles, lois et mesures qui régissent le domaine
fiscal d'un pays. Définie autrement, la fiscalité se résume aux pratiques utilisées
par un État ou une collectivité pour percevoir des impôts et autres prélèvements
obligatoires. La fiscalité joue un rôle déterminant dans l'économie d'un pays, elle
participe en effet au financement des besoins de ce dernier, par le truchement de
faire participer les citoyens contribuables au renflouement du budget de l’Etat, et
elle est à l'origine des dépenses publiques (travaux autoroutiers, constructions de
bâtiments publics...).

Dans un système fiscal moderne et fondé sur la déclaration des citoyens


contribuables qui déclarent leurs richesses de leur propre chef, le législateur
marocain a mis en place des mesures et des dispositions relatives aux droits de
l’administration fiscale de contrôler la fiabilité et la régularité des déclarations
souscrites par ces contribuables qui sont présumés être de bonne foi, afin de
concilier entre les pouvoirs dévolus à l’administration fiscale d’une part et les
garanties accordées aux contribuables d’autre part.

A cause de quelques défaillances de ce nouveau système qui engendre des erreurs


et des insuffisances et il ne peut pas limiter les nouvelles tentatives de la fraude
qui traduisent l’incivisme fiscal, la fraude trouve ses racines dans le domaine
économique comme un instrument qui sert à conserver les bénéfices des
contribuables d'une manière prohibée, et devant le fléau historique de résistance
à l’impôt, la fraude est indissociable de la fiscalité.

Cette pratique falsificatrice constitue une sorte des fuites budgétaires pour tous
les pays du monde, née du non-respect des réglementations déterminées par le
littérateur en matière fiscale dont les méthodes sont diversifiées et complexes ces
pratiques restent incontrôlables et présentent une menace directe pour le
développement et la résorption des dépenses publiques.
7
C’est ainsi se dessine notre problématique de sujet :

Dans quelle mesure la fraude fiscale constitue-t-elle une pratique volontaire et


illicite impactant le développement économique ?

Cette question problématique capitale fait découler d’autres questions


subsidiaires :

- Que signifie la fraude fiscale ?


- Quelles sont les causes et les conséquences de la fraude fiscale ?
- Quelles sont les méthodes de son évaluation ?
- Quelles sont les mesures mises en place pour lutter contre ce phénomène
fiscal ?

Dans le dessein de fournir des éléments de réponse à cette problématique, nous


essayerons, à travers ce travail, d’apporter plus d’explicitations sur ce sujet, en
adoptant la méthodologie ci-après :

Le premier chapitre sera dédié à l'étude de l'aspect théorique de la fraude fiscale.


Ici, il sera question de définir et de présenter les formes de la fraude fiscale,
ensuite on va citer ses diverses causes et conséquences.

Le deuxième chapitre sera concentré sur les diverses méthodes d'évaluation de la


fraude fiscale, son incidence significative sur le budget de l’Etat et le
développement au Maroc, ainsi que les moyens adoptés pour lutter contre ce
phénomène.

8
CHAPITRE 1 : Fraude fiscale : Définition, causes et
conséquences.

Introduction

En vue d'échapper au paiement total ou partiel des impôts, certaines


entreprises font recours à une panoplie d’instruments qui servent à diminuer la
base imposable, par conséquent, la fraude trouve ses racines dans le domaine
économique et apparaît comme une mauvaise application adoptée par les
entreprises autour du monde, les mécanismes de la fraude fiscale ne sont pas
l'apanage des entreprises dites « développées ».

Ainsi, dans le domaine historique, certains mécanismes de fraude ou d’évasion


fiscale sont connus dans la tradition historique. Dans le monde grec ancien du
temps d'Alexandre le Grand, les gens ont découvert certaines méthodes pour
s'enrichir par la fraude fiscale. Pour nous rapprocher de ce fléau, ses causes et ses
conséquences, nous envisagerons d'étudier dans ce premier chapitre :

 Les notions de base : la fraude fiscale, l’évasion fiscale et l’optimisation


fiscale
 Les causes et les conséquences de la fraude fiscale

9
SECTION 1 : Notions de base : La fraude fiscale, l’évasion fiscale
et l’optimisation fiscale

A : La Fraude fiscale :

« Étymologiquement parlant, la fraude vient du mot latin "Fraus", qui


signifie "Actes malveillants aux fins de tromperie". »

La fraude fiscale est définie par l’OCDE comme « toute action du contribuable
qui implique une violation de la loi, lorsqu’on peut prouver que l’intéressé a agi
dans le dessein délibéré d’échapper à l’impôt. »

« Par fraude fiscale, il faut entendre une infraction aux lois et aux règlements
fiscaux ayant pour but d’échapper à l’impôt ou d’en réduire le montant1. »

Ici, on parle d'une violation express et volontaire de la loi fiscale, la fraude fiscale
reste l'anomalie la plus intéressante pour les fiscalistes, parce qu'elle est traduite
par la soustraction frauduleuse ou la tentation de se soustraire frauduleusement à
l'établissement de l'impôt, mais le Code Général des Impôts (CGI) marocain n'a
pas donné une grande importance à ce phénomène qu'en quelques lignes :

Une amende égale à 100% du montant de l’impôt éludé est applicable à toute
personne ayant participé aux manœuvres destinées à éluder le paiement de
l’impôt, assisté ou conseillé le contribuable dans l’exécution desdites manœuvres,
indépendamment de l’action disciplinaire si elle exerce une fonction publique.

Article 187 bis1.- Sanctions pour infraction aux dispositions relatives à la télé
déclaration : une majoration de 1% est applicable sur les droits dus ou qui auraient
été dus en l’absence d’exonération, en cas de non-respect des obligations de télé
déclaration prévues à l’article 155 ci-dessus.

1
Rosier C., « l’impôt », ED. Montagne, 1936, p.152

10
Le montant de la majoration précitée ne peut être inférieur à mille (1 000) dirhams.
La majoration visée ci-dessus est recouvrée par voie de rôle sans procédure.

B : L’évasion fiscale :

À l'encontre de la fraude fiscale, l'évasion fiscale consiste à employer


légalement différents moyens pour diminuer une charge fiscale. Il s'agit
concrètement d'un contournement de l'impôt sans violer la loi, en exploitant les
failles du système fiscal où en se soustrayant à l'imposition en faisant passer son
bien en sa personne à l'étranger, par le biais de ce qu’on appelle « les paradis
fiscaux ». L'évasion fiscale est alors synonyme d'évitement licite de l'impôt. Elle
concerne aussi bien des entreprises que des particuliers.

Néanmoins, cette notion peut contenir une ambiguïté du fait qu’elle peut être
rapprochée à celle de la fraude fiscale parfois appelée également évasion fiscale.
Bien que selon l'origine et la méthode utilisée, l'évasion fiscale est généralement
légale, en effet, si le contribuable a fait recours à des moyens légaux, l'évasion
devient une optimisation, et vice versa, s’il s'appuie sur des techniques illicites,
l'évasion s'apparente à la fraude.

La confusion est permanente concernant la question de la réduction de l'impôt en


déplaçant un patrimoine vers un autre pays de type « paradis fiscal » et sans
déclarer les revenus générés par ces avoirs. Dans ce sens, il est impératif de faire
distinction entre deux notions à savoir : « l'évadé fiscal » et « l'expatrié fiscale ».

La première est interdite alors que la seconde, est relativement autorisée, malgré
que les procédés poursuivent les mêmes buts, ils s’appuient sur des moyens
différents en l'occurrence :

 L’évadé fiscal pratique l'évasion fiscale, c'est-à-dire il profite des lois pour
réduire son impôt jusqu'à aller au-delà de ce qui est permis.

11
 L’exilé fiscal se déclare officiellement dans un pays à faible taxation mais
continue à vivre dans son pays d’origine.
 L'expatrié fiscal, quant à lui, quitte réellement le pays pour trouver asile
dans des pays plus agréables fiscalement.

A titre d’exemple, en trois ans, le géant de l'Internet aurait économisé 3,1 milliards
de dollars en transférant successivement ses bénéfices en Irlande, aux Pays-Bas
puis dans les Bermudes, depuis 2007, il aurait économisé 2,3 milliards d'euros de
taxes via différents systèmes d'évasion fiscale2.

La firme de Mountain View utiliserait ainsi les techniques du "sandwich


hollandais" et du "double irlandais" qui consistent à faire transiter les revenus des
Etats-Unis vers l'Irlande, puis les Pays-Bas et enfin les Bermudes. Ces transferts
d'argent permettent à Google de faire baisser son taux d'imposition de 35% à
2,4%.

Il s'agit d'utiliser les accords fiscaux entre les pays3, par exemple, une entreprise
française va faire remonter ses bénéfices vers une holding basée aux Pays-Bas
avec lequel la France a un accord, d'où le nom de sandwich hollandais. Cet argent
va ensuite remonter vers une holding basée dans les Antilles néerlandaises avec
lesquelles les Pays-Bas ont un accord. L'entreprise est donc imposée dans les
Antilles à hauteur, en moyenne, de 5%4. »

C : L’optimisation fiscale :

Optimiser signifie bénéficier au maximum de quelque chose. Fiscalement,


l'optimisation est une pratique licite qui sert à éviter le paiement des montants
volumineux au trésor, l'impôt est comme les autres charges qui devraient être
minimisées dans l'ordre d’augmenter le profit, donc les contribuables auront la

2
Site spécialisé Bloomberg, jeudi 21 octobre.
3
Eric Vernier, docteur en sciences de gestion et auteur de « Techniques de blanchiment » à Nouvelobs.com.
4
https://www.nouvelobs.com/les-internets/20101022.OBS1672/google-champion-de-l-evasion-fiscale.html
« Consulté le 05/04 »

12
capacité de payer moins d’impôt et garder une grande part de leurs profits, au
travers de la gestion du patrimoine et certaines techniques légales.

L’optimisation fiscale permet de réduire les charges fiscales. Elle est possible
pour les entreprises comme pour les particuliers. Elle permet d’appliquer des
règles fiscales précises, tout en restant dans la légalité, des experts peuvent
accompagner les contribuables pour élaborer une stratégie efficace, et au plus près
de la situation de l’entreprise. Parmi les professionnels dédiés à ces missions se
trouvent les fiscalistes, les auditeurs, les experts comptables, les analystes
financiers et les conseillers en gestion de patrimoine, la gestion du patrimoine
reste très proche de la gestion d’une petite entreprise. En effet, il y a des actifs et
des flux à gérer, tout comme dans l’activité d’une entreprise.

Donc, l'optimisation fiscale est une technique incontournable parmi autres comme
la gestion du personnel, la gestion du stock, la gestion financière qu'elle faut
maîtriser pour assurer une bonne gouvernance des ressources.

Lors de la constitution d'une société, plusieurs éléments sont essentiels à prendre


en compte, pour assurer une meilleure performance de la société, la constitution
juridique, le choix du secteur et la nature d'activité, la concrétisation du projet à
travers le choix de la localité d'installation ainsi que le mode de financement de
celle-ci.

Coup d'œil sur certains instruments de l'optimisation fiscale :

 Optimisation liée au choix de la forme juridique de l'entreprise :

La forme juridique optée par l'entreprise peut jouer un rôle lequel sert à diminuer
le montant probable de l'impôt payé, et aussi pour certaines formes juridiques, les
droits d'enregistrement sont très élevés, et pour des autres formes, ils sont faibles
et des fois sont nuls.

13
 Optimisation liée au choix de l’emplacement géographique :

Certaines entreprises peuvent bénéficier d'une exonération permanente ou d’une


réduction temporaire, et ça dépend de leurs emplacements géographiques.

 Optimisation liée au choix du type d’activité :

Agissant à des activités spécifiques, les législateurs ont donné des incitations
fiscales à certains secteurs d'activité pour que les entreprises puissent en
bénéficier, donc l'entreprise peut optimiser en fonction du choix d'une activité
exonérée totalement ou partiellement de l'impôt.

D : Distinction entre fraude, évasion et optimisation fiscales :

Pour distinguer entre les trois concepts, il faut rappeler que les trois ont
presque la même destination (s'échapper de la fiscalité totalement ou
partiellement) mais en se reposant sur des moyens différents.

Bien que nous devions les traiter différemment, lorsque nous parlons de la
fraude fiscale, les clients de l'État tentent de réduire le montant de l’impôt de
manière prohibée. « La fraude implique une tromperie, une escroquerie, une
falsification, une malversation. La fraude fiscale consiste en un détournement du
système pour ne pas s’acquitter de l'impôt quel qu'il soit (sur le revenu, sur les
bénéfices, sur les plus-values, sur le patrimoine), bref c'est une infraction.
Intentionnellement, un contribuable ne respecte pas le droit fiscal par l'omission
de déclaration ou l'organisation d'insolvabilité. »5

Au contraire, l'évasion et l'optimisation fiscales sont des techniques licites qui


servent à minimiser le montant d'impôt versé mais sans infractions liées aux lois.
Bien que dans des cas précis, on trouve que l'évasion repose sur des moyens qui
sont caractérisés par un sens de tromperie.

5
Éric V, « Fraude fiscale et paradis fiscaux », Dunod Paris, 2014, p.20

14
« Le conseil des prélèvements obligatoires, organe de la cour des comptes, la
définit comme l'ensemble des comportements du contribuable qui visent à réduire
le montant des prélèvements dont il doit normalement s'acquitter. S'il a recours à
des moyens légaux, l'évasion entre alors dans la catégorie de l'optimisation. A
l'inverse, s'il s'appuie sur des techniques illégales ou dissimule la portée véritable
de ses opérations, l'évasion s'apparentera à la fraude6. » Donc, l'évasion est un
moyen qui montre à la fois un caractère licite et illicite, mais généralement il est
basé sur des failles qui se trouvent dans le CGI.

L'optimisation fiscale est une technique purement licite du fait qu'elle est basée
sur des techniques et des choix stratégiques, non pas sur des moyens qui sont
illégaux, elle est assise sur le choix des meilleures solutions qui servent à assurer
l'avenir de l'entreprise face aux contraintes financières, fiscales et administratives.

Source : Rapport du Sénat, l’évasion fiscale des capitaux et des actifs hors de France et ses
incidences fiscales, juillet 2012. (Illustration)

6
http://www.bsi-economics.org/501-commission-europeenne-transparence-
fiscale#:~:text=Le%20conseil%20des%20pr%C3%A9l%C3%A8vements%20obligatoires,la%20cat%C3%A9go
rie%20de%20l'optimisation. « Consulté le 06/07 »

15
SECTION 2 : Les causes, les mécanismes et les conséquences de la
fraude fiscale :

A : Les causes de la fraude fiscale :

Les causes et les mécanismes de la fraude fiscale résident dans la complexité


du système fiscal et dans la difficulté d’évaluation de la matière imposable par
l’inspecteur des impôts.

Au Maroc, la problématique de la fraude et de l’évasion fiscale a été facilitée


par la multiplicité des taux d’imposition, l’importance démesurée des
exonérations et la relative complexité de la législation fiscale. Le système fiscal a
connu des aménagements se traduisant par la diminution du nombre d’impôts et
de taxes, par la diminution des taux d’imposition et la réduction progressive des
mesures dérogatoires. Par rapport à la complexité du système fiscal, la D.G.I est
entrée dans un processus de simplification du système actuel autour de trois
principaux impôts (IR, IS, TVA). Subséquemment, l’adoption de dispositions
communes a permis l’avènement du code général des impôts en 2007.

Les causes de la fraude fiscale sont multiples et extrêmement variées. Il serait


hasardeux de se risquer à citer ou à déterminer laquelle des causes est la plus
pratiquée ou la plus déterminante. Pour cela, on va les classer en trois catégories
d’ordre politique, économique, et technique.

1 : Les causes politiques

Pour sa stabilité, le système politique fait recours aux recettes fiscales pour
financer les exigences de son environnement en termes des dépenses publiques.
Au Maroc, les choix politiques d’octroi des avantages fiscaux et le poids fort des
groupes de pression dans la décision fiscale ont attisé la tendance à la fraude.

16
Consciente de cet état de fait, l’administration fiscale marocaine œuvre, depuis
quelques années, pour la réduction progressive des dérogations fiscales et la
consolidation d’une certaine équité fiscale, à l’instar des actions menées au niveau
international. Il y a lieu de rappeler brièvement que l’histoire du Maroc a connu
des cas de non-consentement à l’impôt et à pression fiscale excessive7.

Depuis l’indépendance, les caractéristiques principales des exigences du système


politique marocain résidaient dans la volonté d’assurer la sécurité de l’État au
moyen du renforcement de son appareil administratif et la sauvegarde du pouvoir
d’achat de la grande masse de la population par la subvention des produits de large
consommation ou stratégique. En effet, les besoins de la défense nationale du fait
de la récupération des provinces sahariennes sont devenus des facteurs
d’importance croissante qui ont affecté lourdement le financement intérieur : la
courbe des dépenses militaires n’a pas cessé d’augmenter :

 Au niveau de la répartition des revenus, une grande disparité entre les


classes sociales.
 Au niveau de la consommation des ménages, la paupérisation d’une grande
partie des ménages marocains en milieu urbain et rural.

Sous l’effet combiné de ces deux facteurs, les pouvoirs publics ont procédé par
une politique de subvention au maintien des prix des produits alimentaires, c’est
ainsi que grâce à une subvention moyenne annuelle de l’ordre d’un milliard de
dirhams, les prix du pain, du sucre et de l’huile n’a connu qu’une faible hausse,
alors que les prix unitaires de ces mêmes produits à l’importation ont été
multipliés par quatre. Ces options stratégiques qui s’inscrivent dans la logique de
l’État-providence ont fini par engendrer un dysfonctionnement du système
politique en termes de politique du financement et de déficit du trésor.

7
Aïcha BELMANÇOUR : « La fraude fiscale au Maroc », Thèse professionnelle, ISCAE, 2018

17
L’existence des lobbies :

Au Maroc, pour consolider l’option libérale et faire entendre les thèses de


l’entreprise, le secteur privé s’appuie sur des structures représentatives organisées
telles que :

 Les chambres de Commerce, d’Industrie, d’Artisanat, de Service et


Maritime.
 Les différentes associations professionnelles regroupant les chefs
d’entreprises et œuvrant pour la consolidation de l’esprit de l’entreprise et
la défense de leurs intérêts. Au centre de ce réseau, il y a la Confédération
Générale des Entreprises du Maroc (C.G.E.M) qui a une fonction capitale
et joue un rôle catalyseur.

En fait, il est certain que les actions des différentes associations ne sont pas
toujours très fortes devant les actions du gouvernement, mais leur véhémence
revendicative, en revanche, n’est pas du reste en matière fiscale tout
particulièrement.

Malgré les dispositions draconiennes de la Constitution et la Loi Organique des


Finances qui minimisent le rôle du Parlement en matière financière, celui-ci, par
l'intermédiaire de la commission des finances, exerce des pressions sur le
gouvernement pour ne pas adopter certaines dispositions financières ou pour en
éloigner l’exécution dans le temps, ou pour les supprimer tout simplement. Les
membres de la commission des finances jouent donc le rôle de lobby pour
défendre, dans le cadre du jeu démocratique, les intérêts de certains groupes
professionnels.

Le lobbysme fait naître une discrimination en matière fiscale, ce qui ne fait


qu’enraciner le problème de la fraude fiscale dans le tissu économique marocain.
À cet égard, on peut citer l’exemple d’un impôt édifiant qui a bien été défendu
par son lobby, c’est l’impôt agricole.

18
Le lobby agricole a pu mobiliser la majeure partie des députés de la commission
des finances pour bloquer le vote de la loi de finances, sous réserve que le
gouvernement s’engage à ne pas prendre l’arrêté d’application nécessaire à
l’exécution effective de l’augmentation inscrite dans le projet de loi de finances.

2 : Les causes économiques

« La situation économique du contribuable affectée par la conjoncture


économique commande souvent son comportement en matière fiscale et peut
l’inciter à la fraude. Ainsi, le niveau de prélèvement constitue un facteur important
dans l’incitation à la fraude »8. Ceci dit, un contribuable à faible revenu à des
charges nombreuses, diverses et variées relatives à l’entretien de sa famille ou de
son activité génératrice de revenu sera beaucoup plus enclin à se soustraire à son
obligation de s’acquitter de sa dette à l’égard du fisc. D’où la nécessité de rendre
beaucoup plus concret, le critère de personnalisation de l’impôt ; c’est-à-dire fixer
les taux d’impositions en prenant en considération la faculté contributive de
chaque contribuable.

Nous pouvons cependant citer dans l’acte frauduleux quartes éléments suivants :

 La conjoncture économique

La majeure partie des contribuables vit dans la pauvreté ; c'est ce qui fait que les
marocains ont du mal à payer l'impôt pour le peu qu'ils gagnent. Raison pour
laquelle ils ont choisi la fraude fiscale.

 L'appât du gain

Certains commerçants (personnes physiques ou morales) se lancent dans la fraude


fiscale pour qu’une partie de leurs bénéfices ne soit pas imposée (en majorant les
frais, en dissimulant les recettes, etc.). Et les mesures nécessaires pour leur

8
https://www.village-justice.com/articles/ « Consulté le 06/07 »

19
contrôle ne sont délibérément pas mises en place. C’est aussi le cas de nombreuses
professions libérales qui disposent de nombreuses possibilités de soustraire une
partie de leurs activités à l'impôt.

 Les refus des contraintes

C'est dans le sens du caractère obligatoire ou contraignant de l'impôt. Il est


mal de forcer un individu à payer un impôt pour financer des biens ou services
auxquels il n'a pas consenti. Il est alors légitime de résister à l'impôt par la fraude
fiscale, la fraude fiscale ou la révolte fiscale. Pour lui, la fraude fiscale, la
compétition fiscale, la fraude les révoltes fiscales sont bonnes, car elles
contraignent les gouvernants à choisir des moyens respectueux des droits
individuels pour arriver à leurs fins. En effet, certains contribuables veulent
souvent défier l'administration fiscale. Ils veulent s'assurer si son contrôle est
efficace.

3 : Les causes techniques

En matière technique, la fraude est beaucoup plus due à la complexité et à


l’extrême technicité du système fiscal en lui-même. Il est vrai qu’à partir des
années 80, des tentatives manifestes de réformer le système fiscal afin de le rendre
beaucoup plus simple, performant, rentable et équitable ont été entreprises9.

 Les défaillances de l’administration fiscale

Si un contribuable a la possibilité de ne pas se conformer à ses obligations fiscales


et s’il considère qu’il n’a qu’un risque minime d’être contrôlé et partant
sanctionné, il y a de fortes chances qu’il prendra ce risque. L’étendue de la fraude
fiscale dépend donc en partie de la « peur du gendarme », c'est-à-dire de la crainte
que l’administration fiscale inspire aux contribuables. Ainsi, les insuffisances sur
le plan humain et organisationnel, de l’administration fiscale facilitent la tâche du

9
https://www.mawarid.ma/document-2431.html « Consulté le 13/04 »

20
fraudeur, de même que son attitude laxiste à l’égard de la fraude encourage la
prolifération de ce phénomène.

La deuxième cause de la défaillance de l’administration fiscale est la corruption.


En effet d’après les Nations unies les causes de la corruption dans les
administrations des pays en voie de développement sont au nombre de quatre10 :

 L’insuffisance du contrôle des fonctionnaires disposant de pouvoirs très


étendus ;
 Le parasitisme familial ;
 Le mauvais exemple des politiciens - un traitement insuffisant ;
 L’environnement social tolérant.

B : Mécanismes de la fraude fiscale :

La dissimulation ou la minoration de recettes et sous facturation : il


s’agit d’occulter à l’administration fiscale l’existence d’une activité économique
ou la perception d’un revenu.

Les fausses justifications : une deuxième grande catégorie de fraude plus


élaborée consiste pour le contribuable fraudeur, à chercher à travestir la réalité de
sa situation de façon à minorer le montant d’impôt normalement dû.

Le développement des montages : à l’inverse des catégories précédentes, la


dernière grande catégorie de fraude est beaucoup plus sophistiquée : de
complexité extrêmement élevée, d’autant que, pour les grandes entreprises, ils
comportent souvent une dimension internationale et s’inscrivent dans des
structures du groupe elles-mêmes complexent.

10
NGAOSYVATHN P : « Rôle de l’impôt dans les pays en voie de développement », L.G.D.J 1978.

21
Prix de transfert : l’internationalisation des activités économiques a conduit les
entreprises à agir de plus en plus indépendamment des frontières. Le mécanisme
des prix de transfert, bien connu des multinationales, consiste à manipuler les prix
des transactions entre filiales d’une même entreprise afin de diminuer l’imposition
dans le pays de production et de destination.

Au Maroc, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)


peuvent faciliter la fraude fiscale. En fait, la tâche des fraudeurs est
incroyablement facilitée à cause de la généralisation des TIC au sein de notre
économie et de notre société. Le commerce électronique et l’internet, la
comptabilité informatisée et d’une manière générale la dématérialisation de
l’économie constituent de véritables opportunités de fraude.

C : Les conséquences de la fraude fiscale :

Les conséquences de la fraude fiscale sont colossales sur l'équilibre des notions et
sur le développement économique et humain, et aussi la fraude fiscale constitue
un facteur de dysfonctionnement des structures économiques et un blocage
sérieux à l’amélioration des ressources de l’État, alors que les revendications en
matière de dépenses publiques pèsent lourdement sur les moyens de financement
de l’État, c’est au niveau des conséquences qu’on s’aperçoit aisément des effets
nocifs de la fuite devant l’impôt, on distingue des effets qui se manifestent
immédiatement et d'autres se font observer ultérieurement.

1 : Les effets immédiats

Parmi ces effets de la fraude fiscale, on retiendra les effets sur les recettes fiscales,
et les effets sur la justice fiscale.

22
1.1: Fraude et rendement de l'impôt

Il est clair que la principale conséquence de la fraude fiscale est le manque à


gagner pour le trésor public ; l’importance de ce manque varie
proportionnellement à celle de la fraude fiscale dans un pays donné.

Dès lors, quand on sait à quel niveau stupéfiant se situe la dimension de la fraude
fiscale dans les pays en voie de développement, on n’a pas du mal à imaginer
l’ampleur de l’hémorragie causée aux finances publiques au sein de ces pays. Pour
illustrer ce fait, on se réfère au cas de la Colombie, « où une augmentation de la
pression fiscale de 2%, permettaient d’augmenter de 50% les dépenses de l’État
affectées au développement économique11 ». Signalons que la pression fiscale
dans ce pays atteint à peine 12% du produit national brut.

On s’aperçoit que les gouvernements des pays en voie de développement, où


l’ampleur de la fraude est grande, sont incapables d’augmenter le niveau des
investissements publics par leurs propres ressources : leur développement
économique et social s’en trouve compromis. Comme palliatifs de cette situation,
les responsables en matière de fiscalité, sont amenés pour assurer un niveau de
recettes fiscales à augmenter les taux des impôts existant compte tenu de la fraude
ce qui aggrave davantage la situation : « l’incitation à la fraude est d’autant plus
grande que ces taux sont plus élevés ». On remarque à quel point, la fraude fiscale
contribue de manière sensible à contraindre les pays du tiers-monde à dépendre
de plus en plus des moyens de financements extérieurs.

1.2: Fraude et justice

Bien avant les effets de la fraude, tout impôt comporte un élément


d’injustice. L’introduction du phénomène de la fraude fiscale ne fait qu’accentuer

11
NGAOSYVATHN : Article Revue problèmes économiques.

23
l’injustice, en ce sens où les contribuables qui ne fraudent pas supportent une
charge fiscale plus lourde puisqu’ils doivent compenser pour ceux qui s’adonnent
à la fraude. L’injustice fiscale est également ressentie par les contribuables dont
l’impôt est prélevé à la source et qui n’ont aucune possibilité de l’éluder, il s’agit
essentiellement des salariés. Certains fiscalistes expliquent la situation de ces
contribuables par la faiblesse des taux d’imposition pour cette catégorie de
contribuables.

La tendance à accentuer l’injustice fiscale entre catégories de contribuables est


davantage prononcée par les dispositions que sont amenés à prendre les
responsables fiscaux, ces dispositions, comme on l’a vu plus haut ont pour but
d’assurer un volume donné aux recettes fiscales compte tenu de l’existence de la
fraude ; ces dispositions aboutissent généralement à créer un cercle vicieux12.

2 : Les effets différés

Ces effets ont trait à l'impôt en tant qu'instrument de la politique économique


et sociale et en tant qu'un facteur agissant sur des structures économiques ou
sociales.

2.1: Fraude fiscale et concurrence

Il est établi que les entreprises qui s’adonnent à la fraude fiscale, mènent une
concurrence déloyale à celles qui ne fraudent pas. En faussant les conditions de la
concurrence, la fraude « permet la survie non pas des plus aptes, des plus utiles à
la collectivité, des mieux équipés et des mieux organisés, mais des plus
fraudeurs13». Ceci est vrai dans la mesure où toutes les entreprises appartenant à
un même secteur, et ayant des dimensions semblables ne s’adonnent pas toutes à

12
NGAOSYVATHN : Article Revue problèmes économiques.
13
Adant.G : « Théorie sociologique de l’Impôt.» Bibliothèque Générale de l’école Pratique des hautes études,
1966

24
la fraude. Or généralement, lorsqu’il existe au sein d’un secteur une manie de
frauder celle-ci est généralement pratiquée par toutes les entreprises.

Par ailleurs, et ceci est d’autant plus vrai au sein des pays en voie de
développement, la fraude fiscale constitue un facteur d’improductivité. G. Ardant
cite à ce propos ; « les possibilités de fraude ont pour premier effet de détourner
l’activité de certains individus ou de certaines entreprises de l’orienter vers des
travaux inutiles à la collectivité ». Ainsi, on remarque souvent le "déplacement"
vers les secteurs où le gain est réputé facile et plus rapide de la part des
investissements des pays en voie de développement.

Ces facilités découlent surtout des possibilités de fraude qu'offrent certaines


activités. Les distorsions causées par la fraude fiscale ne sont pas propres
uniquement au domaine économique ; des répercussions aussi graves sont
ressenties au niveau social.

2.2 : Fraude et morale

À ce niveau il est plus difficile de savoir si le manque de rigueur morale est


la cause ou la conséquence de la fraude fiscale. En effet, les premiers
contribuables à entreprendre des actes frauduleux, couronnés de succès avec
l'assurance d'une impunité, s'offrent en exemple, aux autres contribuables. La voie
est alors facile à la prolifération du phénomène. La fraude appelle la fraude. Bien
plus, il n'est pas étonnant de constater le renversement des choses ; la morale veut
maintenant que tout contribuable soit un fraudeur.

C'est au niveau moral que les répercussions de la fraude se manifestent avec plus
d'acuité. En effet, c'est à ce niveau que les conséquences sont les plus graves car
bien plus que des "pertes" en ressources publiques, un acte frauduleux, entraîne
un autre acte, et constitue de ce fait le premier maillon d'un processus difficile à
contenir.

25
2.3 : Sur le plan international

Dans ce cas, la fraude fiscale peut susciter une animosité entre les États
bénéficiaires de la fraude d’une part et ceux qui supportent le poids de ce
phénomène d’autre part. Par ailleurs, elle peut être à l'origine des conflits
sociopolitiques entre plusieurs États, en effet, la diversité des systèmes fiscaux est
le reflet de la diversité même des États, de leur histoire, de leurs richesses, de leurs
rapports sociaux.

Progressivement, les entreprises cherchent à optimiser leur situation face à la


fiscalité en usant de cette diversité des lois, puis de la difficulté des contrôles qui
varient voire s’absentent de façon totale.

Conclusion

On constate que la fraude constitue un phénomène critique qui exerce une


influence majeure sur le BGE et aussi bien sur la performance de l’Etat face à ses
besoins. Les causes de la fraude fiscale reviennent, parfois, aux non-efficacités du
système fiscal et au comportement des contribuables.

Au bout du compte, la fraude s'inspire de son environnement sociopolitique qui


est susceptible d'avoir une double facette, et de constituer soit une entrave à ce
phénomène, soit un catalyseur à son développement. Par voie de conséquence,
l'État a développé certains mécanismes et méthodes qui servent à absorber et lutter
contre la fraude, mais nonobstant les efforts déployés, l'envergure de la fraude
reste cruciale.

26
CHAPITRE 2 : Les méthodes d'évaluation, l'incidence et les
moyens de lutter contre la fraude fiscale

Introduction

L'évaluation de la fraude fiscale est une mission complexe et très délicate,


due principalement à la diversité des termes employés pour rendre compte de ce
fléau et à la pluralité des méthodes qui sont développées jusqu'à maintenant pour
apprécier la cachette d'activité, en termes des méthodes macroéconomiques et
microéconomiques. Le domaine de l'évaluation de l'activité dissimulée et ainsi
marquée par la fragilité des méthodes d'estimation des vrais scénarios.

Afin de traiter de la fraude fiscale, il faut soulever la problématique du périmètre


de la criminalité financière en mettant en évidence les débats qui découlent sur la
nature de son évaluation.

Par ailleurs, puisque la fraude fiscale a un impact négatif sur le budget de l’Etat,
en particulier au niveau des pays en développement économique et social, il
s'avère que la fiscalité est, pratiquement, l'unique source de financement des
dépenses publiques.

Dans ce chapitre nous allons traiter :

 Les méthodes d’évaluation de la fraude fiscale ;


 Le contrôle fiscal : un moyen de lutte contre la fraude fiscale.

27
SECTION 1 : Les méthodes d’évaluation de la fraude fiscale :

Ici il faut distinguer entre deux approches d'évaluation qui sont fondamentales,
les approches macroéconomiques et les approches microéconomiques.

A : Les approches macro-économiques ou dites « indirectes » :

1 : L’approche monétaire :

En vue d'évaluer l'ampleur de l'économie fantôme et son ampleur sur


l'économie, les chercheurs ont développé certaines techniques qui leur permettent
d'estimer l'ampleur des montants qui se situent en dehors du circuit économique
de la nation, les contribuables sont en tendance à effectuer ces opérations en
espèces dans le but d'échapper à l'impôt, le fait qui se traduit par le manque d'une
grande partie de la masse monétaire, parce que certains flux restent vagues et donc
la défaillance des agrégats macroéconomiques de définir parfaitement la situation
économique de la nation.

À ce titre, Bazart affirme : « les personnes actives dans le secteur de


l'économie occulte sont incitées à entreprendre les opérations monétaires en
espèces de manière à ne pas faire apparaître les paiements sur leurs relevés
bancaires. »

L'approche monétaire distingue 3 méthodes d'évaluation qui sont fondamentales


en vue d'estimer l'ampleur de l'économie fantôme14 :

 La variation de l’argent liquide dans la structure de la masse monétaire en


circulation ;
 La variation du ratio, la monnaie en espèce en circulation et les dépôts à
vue détenus dans les établissements bancaires ;

14
https://www.cnis.fr/wpcontent/uploads/2017/10/DC_2016_3e_reunion_GT_Travail_Dissimule_DNLF_Metho
des_evaluation.pdf « Consulté le 25/04 »

28
 La méthode des transactions ou l’approche relation monnaie/transactions.

 Limites de cette méthode :


1. Conditions empiriques d’application très difficiles à remplir : (nombre
considérable de données nécessaires, hypothèses difficiles à tester…) ;
2. Très grande sensibilité des estimations aux hypothèses retenues ;
3. Estimations plus élevées.

Exemples : USA (10% à 28% en 1979), Royaume-Uni (7% à 15% en 1981),


Canada (6% à 20% en 1993) soit dépense 8 500€ annuel/ménage.

2 : L’approche par le taux de participation au marché du travail :

Cette approche concerne les statistiques de la population qui est active et son
ampleur dans la participation au marché du travail, le pourcentage de la population
active supposée constant, donc la diminution du taux de participation signifie un
accroissement du travail dissimulé dans les secteurs concernés.

 Limites de cette méthode :


1. Plusieurs causes possibles expliquent les différences de taux de
participation au marché du travail ;
2. Non prise en compte des cumuls emploi dissimulé et déclaré ;
3. Estimations très différentes des autres approches : peu crédibles ;
4. Difficultés de mesure de l’évolution du phénomène.

3 : L’approche par les inputs physiques :

Cette méthode essaye de définir l'accroissement de la consommation de


l'électricité par la population stipule à un accroissement de l'activité dissimulé,
donc cette méthode repose sur un indicateur physique de l'activité économique de
la population qui est représentée par la consommation d'électricité :

PIB officiel mesuré - consommation électrique = activité dissimulée.

29
 Les limites de cette méthode :
1. Importantes variations de la demande d’électricité au cours du temps et
selon les pays ;
2. Consommation très sensible aux progrès techniques du pays considéré et
toutes activités dissimulées n’exigent pas un débit important d’électricité
(ex : services à la personne).

4 : L’approche comptable :

Le rôle de cette méthode est basé sur la comparaison des dépenses et des
recettes qui sont mesurées par la comptabilité nationale, tout décalage attribué à
l'existence d'une activité dissimulé, le problème ici est que la qualité de mesure
des dépenses et des recettes est imparfaite, ainsi que les statistiques peuvent
comporter des asymétries qui peuvent être liées à des omissions, des erreurs et des
ajustements comptables.

5 : L’approche des écarts revenus – dépenses :

Cette méthode consiste à déterminer l'écart entre les revenus et les dépenses
de l'État qui servent à évaluer le PIB et la détermination de la partie des revenus
de l'économie fantôme.

Pour déterminer le PIB, il y a plusieurs méthodes, le problème est que, dans


la majorité du temps, les pays trouvent que les dépenses sont largement
supérieures aux recettes, ce qui est traduit par la remise en question des effets qui
se partageaient entre les pays concernés par ce phénomène.

Généralement, on peut expliquer cet écart par la partie des recettes qui
revient au secteur informel, certains pays n’ont pas l’aptitude absolue de contrôler
les recettes dans les secteurs informels. Par conséquent, ils se trouvent
impuissants. Mais en vue d'estimer le montant manquant du circuit économique,

30
cette approche macroéconomique présente des limites qui peuvent être présentées
comme une source de surestimation ou sous-estimation de l’économie fantôme.

6 : La méthode « Multiple Indicateur, Multiple Causes (MIMC) » :

Cette méthode consiste à mettre en œuvre plusieurs indicateurs pour estimer


la taille de l'économie fantôme et non pas un seul indicateur. Dans le même sens
aux méthodes d'évaluation macroéconomiques, cette méthode consiste à évaluer
l'ampleur de l'activité non déclarée sur économie, la méthode d'estimation est la
suivante :

Economie non déclarée = variable latente inobservée, reliée à un ensemble


d’indicateurs observables et une combinaison de variables causales observables.

Cette méthode est surtout utilisée dans les travaux de Friedrich Schneider,
des approximations ont été récemment mentionnées dans l'avis du CESE sur
l'économie non déclarée publier en juin 2013. La logique qui rend la méthode
indirecte plus compliquée mais plus parfaite en vue d'estimer l'amplitude et la
signification de l'économie fantôme.

B : Les approches microéconomiques ou dites « directes » :

1 : L’évaluation de la fraude par extrapolation des résultats du


contrôle fiscale :

Due aux obstacles qui se trouvent face aux méthodes d'évaluation


macroéconomiques (le temps, des échantillons hétérodynes, les coûts de
l'évaluation, la procédure de l'évaluation...) les experts ont développé d'autres
méthodes qui aident à estimer l'ampleur de la fraude fiscale et à l’évaluer.

Cette méthode est très récente, à l'aide du contrôle fiscal, l'administration


fiscale peut vérifier l'authenticité de la comptabilité et la fiabilité des déclarations
fiscales, « les services de l’administration fiscale ont la possibilité de vérifier la

31
véracité des informations contenues dans les déclarations des contribuables. Ils
peuvent constater des omissions totales ou partielles au niveau de l’assiette de
l’impôt, dont le but est de pouvoir les corriger. Un contrôle fiscal peut prendre
plusieurs formes et peut dans certains cas, nécessiter un déplacement des autorités
administratives compétentes sur place »15, cette méthode consiste à un contrôle
intensif sur un échantillon stratifié aléatoire et/ou ciblé de ménages et
d'entreprises.

 Limites de cette méthode16:


1. Contrôles aléatoires ne permettant pas de capter tous les comportements.
2. Correction imparfaite du biais de ciblage des entreprises contrôlées
(résultat très corrélé à l’efficacité du ciblage).
3. Non prise en compte du biais de détection lors du contrôle et difficulté de
mise en œuvre de la méthode sur l’impôt sur les sociétés (IS).

2 : Méthodes fondées sur une enquête statistique :

Cette méthode est très acharnée et efficace parce qu'elle permet d'évaluer
l’ampleur de la fraude à partir d'un échantillon représentatif d’individus
(ménages/entreprises), cette technique permet la révélation d’informations et
garantit l’anonymat et la confidentialité des réponses, elle sert aussi à trouver les
stimulateurs qui motivent les contribuables à s’orienter vers la fraude.

L’exploitation des réponses a permis de confirmer l’intérêt de la démarche et de


quantifier les liens qui existent entre les différents types de la fraude.

L'enquête statistique permet d’assembler des informations concernant le


phénomène de la fraude en vue de construire une image sur la procédure de cette
dernière, donc le rôle de l'administration fiscale, dans la lutte contre la fraude
auprès des méthodes qui servent principalement à l'étude de ce phénomène et à la

15
https://www.ionos.fr/startupguide/gestion/controle-fiscal/ « Consulté le 27/04 »
16
https://www.cnis.fr/wpcontent/uploads/2017/10/DC_2016_3e_reunion_GT_Travail_Dissimule_DNLF_Metho
des_evaluation.pdf « Consulté le 27/04 »

32
recherche de résolutions des conflits, peut devenir commode lors de la création
d'une image qui recueillit l'ensemble des informations.

En dernier ressort, on peut conclure que chaque méthode a des spécificités pour
évaluer la fraude fiscale et son ampleur sur l'économie. Mais en vue d’ensemble,
ces méthodes partagent certains points communs, en l’occurrence : le budget de
la recherche est très élevée, la procédure de recherche et de l'évaluation prend du
temps, donc les données ne sont pas instantanés, par exemple les résultats de
l'analyse de cette année seront affichés l'année prochaine dans la majorité des
méthodes, cela ne signifie pas que l'administration fiscale est vaine face à ce
phénomène ; mais la collecte des informations dans un environnement non assisté
reste très difficile entre le contribuable et le fisc, c’est le jeu du plus rusé contre
le plus fort. Le contribuable ne reconnaît pas l’état comme législateur, mais le
considère comme un créancier qui est assez puissant pour imposer sa loi, il se
croit ayant droit d’y échapper17.

17
Le contribuable face à l’administration fiscale, mémoire de fin d’étude, IHEC, 96/97.

33
SECTION 2 : Le contrôle fiscal : un moyen de lutte contre la fraude
fiscale

Le contrôle fiscal est une technique adoptée par l'administration fiscale en


vue de vérifier l'exactitude et l'authenticité des déclarations des contribuables.

Les sujets de contrôle fiscal peuvent être les particuliers et/ou les professionnelles,
cette procédure de contrôle concerne tous les types d'impôts, IS, IR, TVA, droits
de succession etc.

En effet, due aux existences de plusieurs techniques de fraude et d'évasion, le


contrôle fiscal trouve ses racines comme un instrument qui sert à lutter contre les
mauvais comportements des contribuables.

L'État considère que tous les contribuables ont un esprit conscient ; alors la DGI
marocaine a opté pour un système fiscal confectionné sur un régime déclaratif
pour éviter la procédure traditionnelle et longue de déclaration et encourager le
règlement des impôts avec des moyens plus convenables.

Le contribuable doit déclarer ses richesses pour calculer l'impôt dû et régler cette
disposition légale, l'administration fiscale constate des erreurs, des omissions, et
des absences de déclaration, ce qui rend l’environnement propice pour faire
intervenir une procédure du contrôle fiscal.

A ce stade, il faut distinguer entre deux composantes essentielles du contrôle


fiscal, le contrôle sur pièces et le contrôle sur place.

A : Le contrôle sur pièces :

Le contrôle sur pièces constitue fréquemment le premier stade conduisant au


redressement. Il permet de vérifier certains éléments des déclarations grâce à des
justificatifs qui doivent justifier leur cohérence. En fonction des constatations, le

34
redressement fiscal pourra être projeté. Il est donc crucial d’y réagir avec
condensabilité18.

« Le contrôle sur pièces est constitué par l’ensemble des travaux du cabinet au
cours desquels l’administration procède à l’examen critique des déclarations à
l’aide des renseignements et documents figurant dans les différents dossiers
qu’elle détient, et, le cas échéant, établit les redressements ou dégrèvements
justifiés. A la différence des vérifications de comptabilité, l’administration n’est
pas tenue d’aviser le contribuable qu’elle va procéder à l’examen de sa
déclaration. Ce dernier n’en a connaissance que le jour où l’administration lui
adresse une demande de renseignements ou de justifications ou lui notifie une
proposition de rectification19. »

Il est nécessaire de comprendre que cette procédure ne se fait pas sur place, elle
est à l’inverse organisée à distance, par correspondance, le contribuable qui doit
être contrôlé sera averti de cette procédure, un avis exhaustif mentionnant les
impôts concernés et les preuves souhaitées seront adressés avec accusé de
réception.

Pendant toute sa durée, l’agent confié de ce contrôle sur pièces peut appeler à
l'entreprise concernée pour fournir tous types de documents et de justificatifs. Une
lettre sera envoyée avec tous les éléments requis à investigation du dossier.
L'entreprise encline d'uniquement 30 jours pour les fournir à l’administration
fiscale.

1 : La demande des informations :

L’intention de ce genre de demande est de fournir une explication sur certains


chiffres ou certaines opérations, ce type d'exigence ne revendique pas de fournir

18
https://uzan-avocat.fr/controle-pieces « Consulté le 02/05 »
19
http://www.cabinethaddad.com/spip.php?article20#:~:text=Le%20contr%C3%B4le%20sur%20pi%C3%A8ces
%20est,%C3%A9tablit%20les%20redressements%20ou%20d%C3%A9gr%C3%A8vements «Consulté le
04/05 »

35
des indices concrets à ce niveau, l’administration fiscale se base alors sur la bonne
foi de l’entreprise contrôlée.

Cette exigence se fait le plus souvent par écrit, quand la voie écrite est privilégiée,
le délai mis à disposition pour répondre est carrément indiqué, aucune nécessité
de réponse pour cette demande de renseignements et aucune sanction n’a été
prévue, par contre, le manque de réponse peut conduire à un contrôle fiscal plus
provoqué.

2 : La demande de justifications ou d’éclaircissements :

Dans ce cas, il faut par contre fournir des justifications par rapport à certaines
écritures comptables. Pour les particuliers, ce type de demande peut de même être
utilisé. Il faut par contre apprendre que l’absence de réaction peut mener à une
taxation d’office, des réponses médiocres peuvent pareillement conduire à cette
sanction.

En l’occurrence, elle peut faire jouer son droit de communication auprès des tiers
suivants :

• Des administrations
• Des clients et fournisseurs
• Les banques et organismes financiers au moment que le contrôle sur
pièces a été réalisé, trois cas peuvent se produire
• L’administration fiscale a reçu les documents/justificatifs souhaités
et le dossier est donc classé.
• Les pièces justificatives ont mis en évidence des irrégularités, un
redressement pourra donc être décidé.
• L’administration n’a pas réussi à recevoir toutes les informations
demandées. Elle estime que l’entreprise ou le particulier est de
mauvaise foi et ne fait pas preuve de transparence. Dans ce cas, un
contrôle fiscal.

36
B : Le contrôle sur place

Comme définition scientifique, la vérification de comptabilité est le


processus systématique qui consiste à obtenir et à évaluer objectivement des
éléments probants concernant une assertion vérifiable portant sur des activités et
des faits, en vue d’établir le degré de conformité de l’assertion avec des critères
établis et à communiquer en suite les résultats aux utilisateurs intéressés20.

« Le contrôle sur place est une procédure de vérification « classique » où


l’inspecteur vérificateur se déplace dans les locaux du contribuable personne
physique ou morale pour vérifier sa comptabilité et ses déclarations fiscales sur
les quatre derniers exercices non prescrits21. »

De la même manière qu'une demande d'information, l'inspecteur de


l'administration fiscale adresse au contribuable un avis avec accusé de réception
par courrier conseillé, en lui avertissant qu'il procède à un contrôle fiscal (ou
encore avis de vérification sur la comptabilité) de la société. Le contrôle sur place
est réglementé par la loi. L'inspecteur doit visiter l’entreprise au moins 3 fois22:

• Lors du 1er rendez-vous, l’inspecteur est tenu d’expliquer au


contribuable les textes de loi relative au contrôle fiscal et de présenter
les éléments de procédure.
• Le 2ème rendez-vous est fixé pour que l’inspecteur puisse prendre
connaissance des éléments justificatifs demandés (à ce titre,
l’inspecteur peut solliciter d’autres rendez-vous afin de prendre
connaissance d’éléments complémentaires),

20
American Accounting Association, A Statement of Basic Auditing concepts, Studies in Accounting Research,
n°6, 1973.
21
https://wecount.ma/fr/controle-fiscal-au-maroc-quels-sont-les-facteurs-susceptibles-de-declencher-une-
verification-comment-la-prevenir-ou-tout-du-moins-en-limiter-les-consequences-
6#:~:text=Le%20contr%C3%B4le%20sur%20place,4%20derniers%20exercices%20non%20prescrits.« Consulté
le 05/05»
22
https://blog.sogedev.com/2016/09/05/cir-quelle-difference-entre-un-controle-sur-pieces-et-un-controle-sur-
place/ « Consulté le 05/05 »

37
• L’inspecteur présentera ses conclusions au cours d’un troisième
rendez-vous qui permettra d’avoir un débat contradictoire.

C : Le contrôle fiscal au Maroc

Au cours de la dernière décennie, le contrôle fiscal au Maroc a connu une


transmission significative au niveau des dossiers traités et aussi au niveau des
droites recouvrées, cela signifie que la DGI a réussi à développer ses méthodes
pour la lutte contre toutes mauvaises actions exercées par les contribuables.

23

Les droits recouvrés chaque année grâce au contrôle fiscal depuis 2009 jusqu'à 2019

D'après l'observation de cette figure, force est de constater que la DGI a recouvré
des montants significatifs, ce qui implique que le contrôle fiscal joue un rôle
primordial dans le recouvrement des recettes de l'État.

Le rendement moyen par dossier s’élève à 1,64 MDH pour les GE (grandes
entreprises), à 107.000 DH pour les autres personnes morales (+200%) et à 62.600
DH pour les particuliers, la DGI a amélioré ses actions à travers renforcement de

23
https://www.tax.gov.ma/wps/portal/DGI/Nous-connaitre/Rapports-d_activite « Consulté le 09/05»

38
son système d’information et de sa Data, ainsi que par l’automatisation de la
programmation via son système d’analyse-risque24.

Cette performance au niveau des droits recouvrés revient principalement à la fois


au nombre et à la qualité des dossières contrôlés.

Le nombre des dossiers contrôlé chaque année depuis 2009


jusqu'à 2019
9000
8000 7622 7481
7000
6000
5000 3977
4000 3258
3000 2167
1774
2000 1273 1344 1421 1415 1439
1000
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 25

Le nombre des dossiers contrôlés chaque année depuis 2009 jusqu'à 2019

Au fur du temps, le nombre des dossiers contrôlés a connu un accroissement


remarquable grâce aux efforts des inspecteurs et fonctionnaires de la DGI, en
passant de 1273 dossiers contrôlés en 2009 à 7481 en 2019, ce qui justifie les
efforts significatifs menés par l'administration fiscale.

24
https://www.medias24.com/2019/05/03/controle-fiscal-les-recettes-de-la-dgi-ont-explose-en-2018/ « Consulté
le 09/05 »
25
https://www.tax.gov.ma/wps/portal/DGI/Nous-connaitre/Rapports-d_activite « Consulté le 09/05 »

39
Conclusion

Au bout du compte, on peut déduire que la fraude fiscale est un phénomène


qui pèse lourdement sur l'État et sur le développement, le trésor se trouve dans un
état critique et la cause essentielle réside dans le fait que les coûts qui
accompagnent les méthodes d'évaluation de ce fléau sont très élevés, ce qui
constitue une perte pour le trésor.

En revanche, le contrôle fiscal apparaît comme un instrument qui sert à atténuer


les menaces qui peuvent entraver le développement de l'économie du pays, il faut
structurer les facteurs qui rendent possible l'efficacité du contrôle. L’essentiel est
la construction d’une base de données énorme qui concerne l'historique des
entreprises et leurs comportements vis-à-vis de l'impôt, en plus, il est nécessaire
de renforcer le contrôle de l'administration fiscale parce que, sans ce contrôle
efficace, tous les efforts de lutter contre la fraude fiscale n'aboutiront à rien.

40
Conclusion générale :

À l'instar de multiples pays en voie de développement, la fraude fiscale au


Maroc est un phénomène très fréquent et jusqu’aujourd’hui on n’a pas terminé de
repérer absolument tous les aspects et les formes qu’elle peut recouvrir.

La problématique est que l'ensemble des contribuables ont la capacité de frauder,


parfois, on trouve que le contribuable échappe à l’impôt mais sans avoir pris en
considération les conséquences graves en matière juridique et pénale
accompagnant ce phénomène, la majorité des contribuables ne sont pas conscients
des risques y afférents.

Les effets nuisibles de la fraude fiscale ne sont plus à prouver. L’administration


fiscale est maintenant au courant de ce fléau qui détruit les finances de l’État,
celui-ci ayant atteint des envergures angoissantes.

La fraude se caractérise par la complexité de ses causes. Si l’absence du civisme


fiscal chez le contribuable est la cause majeure, la corruption des agents de
l'administration fiscale joue aussi un rôle significatif dans l’expansion de ce
phénomène, les liens de ces causes ont un effet entre la fraude et la corruption des
agents de l’administration.

« Il semble alors qu’il faut réfléchir de nouveau à propos du rôle de l’impôt en


particulier, et celui des finances publiques en général26. »

Donc il est nécessaire que l'administration fiscale renforce son capital humain, et
qu’elle éduque les citoyens contribuables à travers des débats ciblés sur ce
phénomène dans les réseaux sociaux et la télévision marocaine.

26
BELMANCOUR AICHA, « la fraude fiscale au Maroc », mémoire d’études Supérieures, ISCAE, Casablanca,
2008.

41
Alors jusqu’à quand aura-t-on une fiscalité accolant des citoyens contribuables
qui obéissent au civisme fiscal et un système fiscal efficace, efficient et équitable
afin d'assurer une réconciliation entre les deux parties qui participent amplement
et substantiellement et en collaboration dans le développement du pays ?

42
Liste des références

Bibliographie :

Adant. G : « Théorie sociologique de l’Impôt. » Bibliothèque Générale de l’école


Pratique des hautes études.

BELMANÇOUR Aïcha : « La fraude fiscale au Maroc », Thèse professionnelle,


ISCAE, 2018.

Crivelli, E., De Moij, R., et Keen, M. (2015). IMF Working Paper: Base Erosion,
Profit Shifting and Developing Countries.

DUVERGER M : Institution Financière, édition PUF 1960.

Éric V, « Fraude fiscale et paradis fiscaux », Dunod Paris, 2014.

NGAOSYVATHN P : « Rôle de l’impôt dans les pays en voie de développement.


» L.G.D.J 1978.

Rosier C., « l’impôt », ED. Montagne, 1936.

Webographie :

https://blog.sogedev.com/

http://www.bsi-economics.org/

http://www.cabinethaddad.com/

https://www.cnis.fr/

http://www.etudier.com/sujets/la-fraude-fiscale-au-maroc/

https://www.ionos.fr/startupguide/gestion/controle-fiscal/

https://www.mawarid.ma/document-2431.html

43
https://www.nouvelobs.com/les-internets/20101022.OBS1672/google-
champion-de-l-evasion-fiscale.html

www.leconomiste.com

http://www.oxfamfrance.org/nos-actions/financement-
developpement/justice-fiscale-et-lutte-contrelevasion-fiscale

https://www.tax.gov.ma/wps/portal/DGI/Nous-connaitre/Rapports-
d_activite

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44
Table des matières

Résumé ...................................................................................................................................... 2

Dédicaces ................................................................................................................................... 3

REERCIEMENT ...................................................................................................................... 4

Liste des abréviations : ............................................................................................................ 5

Sommaire : ................................................................................................................................ 6

Introduction générale : ............................................................................................................ 7

CHAPITRE 1 : Fraude fiscale : Définition, causes et conséquences. .................................. 9

Introduction .......................................................................................................................... 9
SECTION 1 : Notions de base : La fraude fiscale, l’évasion fiscale et l’optimisation
fiscale.................................................................................................................................... 10
A : La Fraude fiscale : ....................................................................................................... 10
B : L’évasion fiscale : ....................................................................................................... 11
C : L’optimisation fiscale : ............................................................................................... 12
D : Distinction entre fraude, évasion et optimisation fiscales : ........................................ 14
SECTION 2 : Les causes, les mécanismes et les conséquences de la fraude fiscale : ... 16
A : Les causes de la fraude fiscale : .................................................................................. 16
1 : Les causes politiques................................................................................................ 16
2 : Les causes économiques .......................................................................................... 19
3 : Les causes techniques .............................................................................................. 20
B : Mécanismes de la fraude fiscale : ............................................................................... 21
C : Les conséquences de la fraude fiscale :....................................................................... 22
1 : Les effets immédiats ................................................................................................. 22
1.1: Fraude et rendement de l'impôt .................................................................... 23
1.2: Fraude et justice .............................................................................................. 23
2 : Les effets différés...................................................................................................... 24
2.1: Fraude fiscale et concurrence ........................................................................ 24
2.2 : Fraude et morale ............................................................................................ 25
2.3 : Sur le plan international ................................................................................ 26

45
Conclusion ........................................................................................................................... 26
CHAPITRE 2 : Les méthodes d'évaluation, l'incidence et les moyens de lutter contre la

fraude fiscale ........................................................................................................................... 27

Introduction ........................................................................................................................ 27
SECTION 1 : Les méthodes d’évaluation de la fraude fiscale : ..................................... 28
A : Les approches macro-économiques ou dites « indirectes » : ...................................... 28
1 : L’approche monétaire : ........................................................................................... 28
2 : L’approche par le taux de participation au marché du travail : ............................. 29
3 : L’approche par les inputs physiques : ..................................................................... 29
4 : L’approche comptable : ........................................................................................... 30
5 : L’approche des écarts revenus – dépenses :............................................................ 30
6 : La méthode « Multiple Indicateur, Multiple Causes (MIMC) » : ............................ 31
B : Les approches microéconomiques ou dites « directes » : ........................................... 31
1 : L’évaluation de la fraude par extrapolation des résultats du contrôle fiscale : ..... 31
2 : Méthodes fondées sur une enquête statistique : ....................................................... 32
SECTION 2 : Le contrôle fiscal : un moyen de lutte contre la fraude fiscale ............... 34
A : Le contrôle sur pièces : ............................................................................................... 34
1 : La demande des informations : ................................................................................ 35
2 : La demande de justifications ou d’éclaircissements : ............................................. 36
B : Le contrôle sur place ................................................................................................... 37
C : Le contrôle fiscal au Maroc......................................................................................... 38
Conclusion ........................................................................................................................... 40
Conclusion générale : ............................................................................................................. 41

Liste des références ................................................................................................................ 43

Table des matières .................................................................................................................. 45

46

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