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Table des matières
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Sous-section II : Modes d’acquisition du droit de propriété ..................................................... 19
I. Hiérarchie des modes de preuve de la propriété .......................................................... 19
II. Régime des choses corporelles trouvées ...................................................................... 20
A. Conditions légales...................................................................................................... 20
B. Mode d’acquisition originaire de la propriété .......................................................... 21
III. Transformation .......................................................................................................... 22
IV. Accession ................................................................................................................... 22
A. Conditions et caractéristiques ................................................................................... 22
B. Accession immobilière............................................................................................... 23
V. Prescription acquisitive ................................................................................................. 24
A. Principes .................................................................................................................... 24
1. Notions .................................................................................................................. 24
2. Finalité ................................................................................................................... 24
3. Champ d’application.............................................................................................. 25
4. Règles visant à assurer l’équilibre entre les intérêts contradictoires ................... 25
B. Régimes juridiques distincts ...................................................................................... 26
1. Prescription acquisitive ordinaire .......................................................................... 26
2. Acquisition immédiate de bonne foi en matière mobilière .................................. 26
C. Mode de calcul des délais ......................................................................................... 28
1. Jonction des possessions ....................................................................................... 28
2. Causes de suspension ............................................................................................ 28
3. Causes d’interruption ............................................................................................ 28
Sous-section III : Causes d’extinction du droit de propriété ..................................................... 29
Sous-section IV : Sanctions du droit de propriété ..................................................................... 29
Sous-section V : Copropriété ..................................................................................................... 29
Section III : Droits réels d’usage .................................................................................................... 32
Sous-section I : Régime commun .............................................................................................. 32
A. Notion ............................................................................................................................ 32
B. Mode de constitution .................................................................................................... 32
C. Droits et obligations ...................................................................................................... 32
D. Modes d’extinction........................................................................................................ 33
Sous-section II : Usufruit ........................................................................................................... 34
I. Notions .......................................................................................................................... 34
A. Définition et finalité................................................................................................... 34
B. Caractéristique essentielle : la durée du droit .......................................................... 34
II. Modes de constitution .................................................................................................. 34
A. La loi........................................................................................................................... 34
B. Contrat....................................................................................................................... 34
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C. Testament.................................................................................................................. 35
III. Droits et obligations .................................................................................................. 35
A. Droits de l’usufruitier ................................................................................................ 35
B. Obligations de l’usufruitier ........................................................................................ 35
C. Droits et obligations du nu-propriétaire ................................................................... 36
IV. Cause d’extinction spécifique : la conversion ........................................................... 37
V. Sanctions du droit d’usufruit ......................................................................................... 37
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CHAPITRE I : LES BIENS
Choses Biens
Réalités, naturelles ou artificielles, corporelles Toute chose appropriée ou susceptible d’être
ou incorporelles, qui se distinguent des appropriée par une personne.
animaux, les choses et les animaux se
distinguant des personnes.
Choses communes Res nullius Res derelictae
Choses qui ne peuvent pas appartenir à une Choses qui n’ont Choses abandonnées
personne en particulier, leur usage étant jamais été appropriées librement et
commun à tous (eau, air, lumière, …) volontairement par
leur propriétaire
Une personne est en droit de s’approprier une
quantité déterminée d’une chose commune,
qui devient alors un bien.
Les animaux sont rattachés au régime juridique des choses corporelles, tout en bénéficiant d’une
protection prévue par la loi.
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Section II : Classification des biens
Genera : leur valeur se détermine sur base de leur quantité / b. Titre de droit : propriétaire / non-propriétaire
mesure Species : propriétaire ou non
Species : leur valeur se détermine à l’unité Genera : toujours propriétaire
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bien, ici le débiteur de l’obligation de restitution n’est
pas propriétaire) sauf si mise en demeure / citation en
justice
5. Prescription acquisitive
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La loi distingue trois catégories de biens immeubles :
1. Publicité foncière (biens immeubles)
1. Les immeubles par nature et par incorporation
Toutes les mutations immobilières, ainsi que divers actes et
Notion tridimensionnelle de la propriété immobilière : sol & actions en justice doivent être mentionnés dans les registres de
volume + ouvrages et matériaux présents dans ces volumes, sur l’Administration générale de la Documentation patrimoniale.
ou sous le sol.
Ceci permet aux tiers de vérifier :
Incorporation : critère physique (bien meuble attaché dans un
bien immeuble de façon suffisamment permanent pour que le a. La propriété d’un bien immeuble ou l’existence d’une
détachement ne puisse intervenir sans provoquer une servitude ou de tout autre droit réel immobilier. Les
détérioration) + critère fonctionnel (le bien meuble devient actes concernant les droits réels immobiliers doivent
immeuble s’il est essentiel à l’immeuble). = composantes être transcrits dans les registres de l’Administration.
inhérentes. Cette transposition nécessite un acte authentique.
(jugement ou acte notarié)
2. Les immeubles par destination
b. Les actions en justice concernant un bien immeuble
Biens meubles que la loi répute fictivement immeubles en raison doivent faire l’objet d’une mention marginale dans les
de leur affectation au service d’un bien immeuble. Ils font partie registres.
de la catégorie des accessoires d’un bien immeuble. Il faut qu’il y
ait une identité de propriétaire pour qu’un bien puisse être L’effet de la publicité foncière est de rendre l’acte juridique
immeuble par destination (les accessoires et l’immeuble auquel opposable aux tiers. Un acte juridique ne respectant pas le
ceux-ci sont affectés doivent appartenir à la même personne) formalisme de publicité sera valable entre les parties
contractantes, mais ne sera pas opposable aux tiers.
Sont notamment immeubles par destination :
- Les biens accessoires affectés à l’exploitation 2. Prescription acquisitive
économique de l’immeuble, pour autant qu’ils soient
aménagés de sorte à révéler aux tiers cette exploitation Voir plus tard.
(scooters du sushi-shop)
- Les biens accessoires installés dans un immeuble de
façon permanente (cuisine équipée)
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= les droits et actions portant sur des biens immeubles
(hypothèque)
3. Meubles incorporels
= les droits et actions portant sur des biens meubles (droit réel de
gage, de propriété,…)
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Section III : Patrimoine
L’ensemble des biens et des obligations d’une personne constituent une entité juridique autonome
appelée le patrimoine.
Principe de l’unité : Chaque personne a un seul patrimoine auquel s’intègrent de plein droit les biens
qu’elle acquiert et les dettes qu’elle contracte.
Principe de l’indivisibilité : L’ensemble des biens et des dettes forment un tout indivisible : le
débiteur ne peut pas fractionner son patrimoine dans l’intention de soustraire certains de ses biens à
certains de ses créanciers.
Si le débiteur n’exécute pas son obligation, le créancier pourra exercer des mesures d’exécution
forcée (saisie).
▪ Dans le cas où l’actif du patrimoine est supérieur au passif, le créancier se paye sur les biens
du débiteur et l’obligation s’éteint.
Situation de concours
= situation dans laquelle plusieurs créanciers font valoir simultanément leurs créances dont la
somme excède la valeur de l’actif du patrimoine du débiteur.
Le concours vise à la réalisation (=vente) des biens du débiteur en vue d’en répartir le prix entre les
créanciers.
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Principe de l’égalité des créanciers : loi du concours
La loi du concours prévoit la répartition équitable des biens du débiteur insolvables entre les
créanciers chirographaires : chacun reçoit un pourcentage identique de sa créance
Les créanciers privilégiés, désignés par la loi ou disposant d’une garantie particulière (sûreté
spéciale : gage, hypothèque, …) sont payés avant les créanciers chirographaires. Les créanciers
chirographaires sont payés après, uniquement s’il reste de l’actif à partager.
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CHAPITRE II : LES DROITS RÉELS
Introduction
▪ Absolus : ils peuvent être opposés par leur titulaire à quiconque revendiquerait un droit sur
le même bien
o En cas de conflit, un droit réel antérieur prévaut sur un droit réel postérieur.
▪ Munis d’un attribut appelé droit de suite : permet au titulaire du droit réel de l’opposer à
toute personne qui ferait l’acquisition d’un droit sur le même bien
▪ Le titulaire d’un droit réel peut disposer de son droit : le céder à une autre personne, même
sans l’accord du propriétaire s’il s’agit d’un droit d’usage.
Seul le législateur peut créer des droits réels ➔ ils existent en nombre limité, alors que les droits
personnels, issus de la volonté des parties contractantes, sont illimités.
Alors que le propriétaire d’un bien peut exercer un plein pouvoir sur celui-ci (usus, abusus, fructus),
le titulaire d’un droit réel d’usage ne détient qu’un pouvoir limité sur celui-ci.
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Section I : Possession
I. Notions
A. Finalité
Depuis l’époque du droit romain, le rapport juridique entre les hommes et les biens est conçu pour
évoluer dans une double dimension :
La possession est un état de fait qui résulte de la constatation qu’une personne se comporte comme
si elle était titulaire d’un droit réel (ex : propriété), même si en réalité elle ne l’est pas.
Le droit protège le possesseur et pas directement le titulaire du droit de propriété car prouver la
propriété peut être très compliqué : « probatio diabolica ». Une protection des seuls propriétaires
induirait une paralysie du droit.
2. Assurer la sécurité des rapports juridiques entre les personnes en accordant une protection
de leur relation sur les biens : les transmissions de biens (transactions) requièrent d’assainir
les situations juridiques ambiguës en consolidant le titre de fait (propriété) à partir du titre
de fait (possession) par l’effet de la prescription acquisitive.
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B. Définition
La possession est la manifestation extérieure d’un droit réel dont le possesseur est ou n’est pas
titulaire.
Toute personne ayant le corpus d’un bien est présumé en être le possesseur.
Lorsque le possesseur cède le bien à quelqu’un avec l’intention de le récupérer (prêt, droit réel
d’usage, …), il en reste possesseur malgré le fait qu’il n’a plus le corpus ➔ dans ce cas, la possession
est réduite à l’animus. Le tiers à qui est cédé le bien en exécution d’un contrat comprenant une
clause de restitution, ou en vertu d’un droit réel d’usage, est détenteur.
1. Continue
2. Publique : au grand jour, de manière non-cachée, non clandestine
3. Paisible : ne résulte ni ne perdure par la violence. Une possession qui a commencé dans la
violence devient paisible lorsque la violence prend fin.
4. Non équivoque : dépourvue de toute ambiguïté et ne peut prêter à plusieurs interprétations
quant à l’intention de celui qui se prétend possesseur de considérer le bien comme le sien.
La bonne foi correspond à la conviction raisonnable qu’a le possesseur d’être le véritable propriétaire
du bien qu’il possède ou d’être le véritable titulaire du droit réel qu’il exerce sur le bien.
➢ Protection renforcée pour le possesseur de bonne fois en cas de transmission d’un bien
meuble.
➢ Prescription acquisitive par 10 ans
➢ Prescription acquisitive immédiate en matière mobilière
➢ Le possesseur de bonne foi a droit aux fruits produits par le bien dont il pensait être le
propriétaire et qu’il a dû restituer ensuite à ce dernier.
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Il existe pour le possesseur une présomption non irréfragable que celui-ci est de bonne foi.
Tout possesseur, quel que soit le type de bien, est présumé titulaire du droit qu’il exerce, pour
autant que sa possession soit utile.
Si une autre personne revendique la propriété du bien du possesseur, elle pourra introduire une
action en revendication. Vu que le possesseur est présumé être titulaire du droit qu’il exerce, la
charge de la preuve de la « probatio diabolica » incombera au demandeur.
Le possesseur de bonne foi jouit d’une protection renforcée en matière mobilière : la possession utile
et de bonne foi d’un bien meuble vaut présomption de titre de propriété.
Le demandeur pourra renverser cette présomption en prouvant notamment que le détenteur était
tenu par une obligation de restitution, que la possession n’était pas utile ou pas de bonne foi.
En outre, le propriétaire devra lui bien fournir la preuve de son droit de propriété ou de sa propre
possession antérieure pour obtenir restitution du bien meuble.
Le possesseur de bonne foi à droit aux fruits du bien. Dès qu’il devient de mauvaise foi, il devra
restituer les fruits au véritable propriétaire. ➔ le droit aux fruits s’éteint précisément au moment où
cesse la bonne foi.
Impenses : dépenses faites par un détenteur ou un possesseur sur un bien appartenant à autrui et dont
le détenteur ou le possesseur demande le remboursement au propriétaire.
La théorie des impenses peut être mobilisée par le possesseur tant de bonne foi que de mauvaise
foi, ainsi que par le détenteur.
La théorie des impenses ne peut être évoquée qu’à titre subsidiaire, à défaut d’application des
autres mécanismes juridiques.
On distingue :
➢ Impenses utiles : qui ne sont pas indispensables à la conservation de la chose mais lui
assurent une certaine plus-value ou présentent un intérêt objectif ➔ remboursement partiel
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➢ Impenses voluptuaires : de pur agrément, sans utilité objective ➔ pas de remboursement
Le possesseur d’un droit réel immobilier dont la possession est paisible et publique et qui est victime
d’une voie de fait ou d’un fait de violence portant atteinte à sa possession bénéficie d’une protection
particulière sous la forme d’une action possessoire visant à le réintégrer dans sa possession. (ex :
action possessoire de réintégrande permettant au possesseur de faire réintégrer le bien dans sa
possession)
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Section II : Droit de propriété
Sous-section I : Principes
A. Notions
A. Finalité et contenu
Après la révolution française, le droit de propriété est reconnu comme droit fondamental.
Néanmoins, au fil du temps, le concept a été questionné au regard des enjeux actuels relevant de
l’intérêt général. Le droit de propriété a donc également une fonction sociale, qui est traduite
notamment par la sanction du non-usage.
Le droit de propriété se distingue des droits réels d’usage en ce qu’il réunit ces trois prérogatives. Les
droits réels d’usages se fondent sur une déconstruction du droit de propriété.
fruits produits
Définition Biens accessoires produits par un bien principal Biens accessoires produits
sans épuisement de la substance de ce dernier. par un bien principal et
entrainant l’épuisement de
la substance de ce dernier.
Distinction Fruits naturels Fruits civils
Fruits pouvant être Résultent de la
produit de manière valorisation d’un bien
organique (blé, par l’effet d’un contrat
pommes, …) (loyer, …)
Mode Par perception Au jour le jour
d’appropriation
Mode d’acquisition des fruits : « l’accessoire suit le principal » ➔ la propriété des fruits revient au
propriétaire du bien principal, sauf exceptions :
2. Si le bien principal fait l’objet d’un droit réel d’usage, le droit aux fruits revient au titulaire de
ce droit réel d’usage
3. Le voisin qui n’est titulaire d’aucun droit réel sur le bien principal a droit aux fruits tombés
naturellement des arbres du fond contigu.
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B. Limites au droit de propriété
Le droit du propriétaire de disposer de son bien ne signifie pas que ce dernier puisse l’exercer de
manière illimitée : l’exercice du droit de propriété de chacun doit être compatible avec celui des
autres d’une part, et avec l’intérêt général de la société d’autre part.
A. Restrictions particulières
Dans le respect de la hiérarchie des normes, la loi peut prévoir des restrictions aux propriétaires,
motivées par :
➢ L’intérêt général :
o Procédures d’expropriation (but d’utilité publique + juste indemnisation)
o Réquisitions : appropriation temporaire par l’autorité publique pour faire face à des
besoins dictés par les circonstances
o Prescriptions urbanistiques
o Mesures de classement (patrimoine)
o Tout le monde a le droit de s’introduire sur un terrain non bâti, non cultivé, non
clôturé et dont l’accès n’est pas clairement interdit, pour y passer quelques temps, à
condition que cette tolérance ne cause pas préjudice au propriétaire ➔ fonction
sociale du droit de propriété.
➢ L’intérêt particulier :
o La loi peut imposer à un propriétaire l’empiètement du droit d’un autre propriétaire
sur son propre droit
o Les relations de voisinage imposent au propriétaire d’un bien immeuble de tolérer
les atteintes portées à sa pleine jouissance de son droit de propriété, au bénéfice du
propriétaire d’un immeuble voisin (clôtures mitoyennes, servitudes légales,…)
B. Restrictions générales
Alors que l’abus de droit se fonde sur l’idée d’un usage fautif du droit, la théorie des troubles de
voisinage est indépendante de toute notion de faute.
Cour de cassation : « l’abus de droit consiste à exercer un droit d’une manière qui excède
manifestement les limites de l’exercice normal de ce droit par une personne prudente et diligente »
a. Lorsque le titulaire exerce son droit dans l’intention exclusive de nuire à autrui en
l’absence d’intérêt raisonnable et suffisant tout en causant à autrui un dommage.
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b. Lorsque parmi plusieurs manières équivalentes d’exercer son droit avec la même
utilité, le titulaire du droit choisit précisément la manière qui porte préjudice à
autrui.
Cette théorie vise une situation dans laquelle une personne s’abstient durablement d’exercer son droit,
suscitant chez autrui la croyance légitime qu’elle renonce à l’exercer, avant de se raviser et de mettre en
œuvre l’exécution de son droit abruptement, un tel comportement pouvant être constitutif d’un abus de
droit selon les circonstances.
Issue, elle aussi, de la jurisprudence, cette déclinaison particulière de l’abus de droit a été introduite dans
notre droit positif en 1980 par le Prof. Van Ommeslaghe.
Contrairement à l’abus de droit, la théorie des troubles de voisinages ne se fonde pas sur un exercice
fautif du droit de propriété. Elle vise à garantir un équilibre entre les droits de jouissances de chaque
propriétaire.
1. Le voisinage des deux fonds : les propriétés doivent se trouver dans une situation de
proximité suffisante, mais ne doivent pas forcément être limitrophes.
La sanction du trouble de voisinage consistera à rétablir l’équilibre par le biais de mesures adéquates
que le juge ordonnera (indemnisation, interdiction du trouble, …)
La loi prévoit également que la théorie des troubles de voisinage peut être mobilisée par voie
judiciaire à titre préventif.
Une personne devient propriétaire d’un bien par l’effet d’un fait ou d’un acte juridique qui a pour
finalité :
- De lui transmettre la propriété d’une autre personne (mode dérivé)
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- De constituer un nouveau droit de propriété dans son chef (mode originaire)
La loi établit une hiérarchie entre les différents modes de preuve du droit de propriété :
1. Mode originaire
2. Mode dérivé
3. Possession
A. Conditions légales
Le régime des choses trouvées prévu par la loi crée des obligations dans le chef du trouveur. Si ce
dernier les respecte, ainsi que le délai de 5 ans, la découverte du bien aura pour effet d’éteindre le
droit de propriété dans le chef du propriétaire et de créer un nouveau droit de propriété dans le chef
du trouveur.
Champ d’application :
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3. Les trésors (= bien meuble corporel qui a été caché ou est enfoui et dont le propriétaire est
inconnu)
4. Les biens confiés à un détenteur et non-récupérés par leur propriétaire.
2. Sauf s’il s’agit d’un bien abandonné aux poubelles, faire une déclaration à la commune dans
un délai de 7 jours à compter de la découverte
3. Si la chose a été trouvée dans la propriété d’autrui, le trouveur doit informer le propriétaire
par lettre recommandée.
5. Après 6 mois, le trouveur ou la commune peut vendre le bien trouvé, de bonne foi et d’une
manière économiquement justifiée
a. Exceptions : Le délai de 6 mois peut être raccourci si la chose est périssable, déprécie
rapidement, ou est préjudiciable à la santé ou sécurité publique. Pour les vélos, le
délai de conservation est de 3 mois.
1. Choses trouvées
Les biens trouvés qui avaient été perdus ou volés continuent d’appartenir à leur propriétaire qui
peut les récupérer à tout moment pendant 5 ans, en indemnisant, le cas échéant, le trouveur pour
les frais de garde, conservation, recherche.
Si le bien a été vendu ➔ propriétaire / ses héritiers peuvent récupérer la somme dans les 5 ans
Si le propriétaire ne se manifeste pas dans les 5 ans à compter de la date indiquée dans les registres
de la commune, le trouveur devient propriétaire de la chose.
2. Choses cachées
➢ Si la chose cachée qui n’a pas de propriétaire a été découverte par le propriétaire du bien
dans laquelle elle était cachée ➔ ce dernier devient instantanément propriétaire de la
chose.
➢ Si la chose cachée sans propriétaire a été trouvée dans le bien d’autrui ➔ la chose
appartiendra ½ au trouveur et ½ au propriétaire du bien dans lequel celle-ci a été trouvée, à
condition que le trouveur l’ait trouvée par hasard dans un bien dont il a la jouissance
(locataire, usufruitier, …) (matière supplétive)
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propriétaire n’aura plus cette possibilité car un droit de propriété sera né dans le chef du trouveur du
fait de la prescription acquisitive ordinaire.
Le trouveur, s’il doit restituer le bien au véritable propriétaire qui aura pu prouver son droit de
propriété, pourra demander une récompense raisonnable.
3. Choses non-enlevées
Lorsqu’un bien confié à un détenteur n’est pas récupéré par son propriétaire :
1. Le détenteur invite le propriétaire à venir retirer son bien par envoi recommandé
2. Le délai d’1 an après l’envoi du recommandé est expiré ➔ le détenteur peut faire vendre le
bien non-enlevé et s’attribuer le montant de sa créance sur le produit de la vente, le reste
étant versé au propriétaire ou sur un compte séparé à son nom.
3. Si après 5 ans le propriétaire n’a pas récupéré ce solde ➔ il va au trésor public.
III. Transformation
La transformation est le mode originaire d’acquisition de la propriété d’un bien nouveau créé à partir
d’un bien initial appartenant à autrui.
Le transformateur devient propriétaire du bien nouveau, sauf si la valeur du bien initial est
manifestement supérieure au cout du travail et des matériaux nécessaires à la transformation =➔
alors le propriétaire du bien initial devient propriétaire du bien transformé.
Dans tous les cas, des indemnités devront être versées à la personne qui ne devient pas propriétaire
du bien transformé.
IV. Accession
A. Conditions et caractéristiques
L’accession est le mode originaire d’acquisition de la propriété d’un bien accessoire incorporé dans
un bien principal appartenant à autrui. L’accession a comme effet d’éteindre le droit de propriété du
propriétaire du bien accessoire, au profit du propriétaire du bien principal.
Pour qu’il y ait accession, les trois conditions suivantes doivent être réunies :
3. Le bien principal et le bien accessoire doivent avoir des propriétaires différents, de sorte que
l’incorporation cause un conflit de propriété.
L’accession est instantanée (sauf convention contraire, le propriétaire du bien principal devient
propriétaire du bien incorporé au moment de l’incorporation) et définitive. (le propriétaire du bien
principal demeure propriétaire du bien incorporé même après une éventuelle séparation)
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B. Accession immobilière
L’accession immobilière artificielle est le mode originaire d’acquisition du droit de propriété qui
engendre l’acquisition, par le propriétaire d’un fonds, du droit de propriété portant sur tout ce qui y
est incorporé par le travail d’autrui.
La propriété immobilière s’étend à tout ce qui est incorporé sur, au-dessus ou en dessous du sol.
Limite : La loi pose une limite à l’étendue verticale du droit de propriété, liée à l’utilité que le
propriétaire du fonds peut en tirer ➔ les impétrants appartiennent toujours à l’installateur et
non au propriétaire du sol dans lequel ils ont été installés.
Le régime de l’accession immobilière artificielle est fondé sur une présomption réfragable : toutes
les constructions se trouvant sur un terrain sont présumées avoir été réalisées par le propriétaire du
terrain et sont présumées lui appartenir.
Cette situation vise un propriétaire de fonds qui construit sur son terrain en utilisant des matériaux
appartenant à autrui. Dès leur incorporation, les matériaux deviennent propriété du propriétaire du
fond par effet de l’accession.
Le propriétaire des matériaux n’a pas le droit de les récupérer, même s’il prouve la mauvaise
fois du propriétaire du fond.
Le propriétaire du fond devra alors rembourser la valeur des matériaux et pourra également
être condamné à des dommages et intérêts (responsabilité extracontractuelle), et poursuivi
au pénal.
Ce cas vise la personne qui est propriétaire des matériaux et construit sur un fonds appartenant à
autrui.
➢ Si le propriétaire des matériaux est de bonne foi ➔ le propriétaire du fonds est obligé de
conserver l’incorporation et d’indemniser le propriétaire des matériaux.
➢ Si le propriétaire des matériaux est de mauvaise foi ➔ le propriétaire du fonds peut choisir :
o Soit d’exiger l’enlèvement des incorporations aux frais du propriétaire des matériaux
qui a effectué l’incorporation
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o Soit de conserver les incorporations et d’indemniser le propriétaire des matériaux
sur base de l’enrichissement injustifié.
1. Chaque propriétaire a le droit de clôturer son fonds, peut obliger le propriétaire d’un fonds
voisin contigu à procéder au bornage de son fonds. Entre deux fonds dont au moins un est
bâti, chaque propriétaire peut exiger qu’une clôture mitoyenne soit érigée (elle sera
présumée appartenir en copropriété)
2. Un propriétaire peut exiger l’enlèvement d’une construction voisine empiétant sur son fond,
sauf si l’empiètement se fonde sur un titre légal ou contractuel.
a. Le propriétaire d’un fonds doit restituer l’animal qui se retrouve dessus ou permettre
à son propriétaire de venir le récupérer.
b. Le propriétaire d’un fonds doit tolérer que son voisin pénètre dessus pour effectuer
des travaux à son propre bien.
c. Possibilité pour tout le monde de se poser sur un terrain non clôturé ➔ voir plus
haut
V. Prescription acquisitive
A. Principes
1. Notions
La prescription acquisitive est une institution juridique fondée sur le principe selon lequel
l’écoulement du temps est un fait susceptible de créer des effets en droit.
On distingue la prescription acquisitive (usucapion), qui créé un droit par l’écoulement du temps
dans le chef de la personne qui exerçait durablement ce droit, de la prescription extinctive, qui est
un mode d’extinction du droit de propriété qui sanctionne le non-exercice prolongé d’un droit.
2. Finalité
La prescription acquisitive est un effet de la possession. Elle transforme une situation de fait en
situation de droit. Elle a une double fonction sociale :
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2. Fonction acquisitive du droit de propriété : elle consolide le statut juridique des
personnes qui possèdent un bien de manière durable.
Par ailleurs, la prescription acquisitive a pour effet de purger des actes juridiques de leurs vices (ex :
un contrat translatif de propriété est vicié – après 10 ou 30 ans, ce vice sera anéanti par la
prescription acquisitive qui permettra au possesseur d’effectivement devenir propriétaire)
La prescription acquisitive a un double effet : elle fait acquérir un droit au possesseur durable d’un
bien, et fait simultanément perdre un droit au propriétaire initial étant demeuré trop longtemps en
défaut de l’exercer.
3. Champ d’application
Plusieurs droits réels peuvent être acquis par la PA, mais pas les droits de créance.
1. Présomption de possession : toute personne ayant la mainmise matérielle sur un bien est
présumé en être le possesseur. (sauf succession universelle / à titre universel)
a. Exception : dans le cadre d’une succession universelle ou à titre universel, les ayants
cause ne bénéficie pas de la présomption de possession et de bonne foi mais
conservent la qualité de fait du défunt auquel ils succèdent.
5. La règle selon laquelle la bonne foi n’est requise que lors de la prise de possession
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4. L’exigence de la bonne foi (sauf PA 30 ans)
a. Conditions légales
La PA ordinaire permet d’acquérir la propriété d’un bien meuble ou immeuble après 10 ans si le
possesseur est de bonne foi, et après 30 ans si le possesseur est de mauvaise foi. Si le possesseur est
de bonne foi au moment de la prise de possession, mais devient de mauvaise foi par après, le délai
de 10 ans s’applique toujours.
b. Mécanisme juridique
La prescription acquisitive doit être constatée par une décision juridique, et produit des effets
rétroactifs au jour ou la possession utile a commencé. Le possesseur peut prendre l’initiative
d’introduire une action en justice pour établir son titre à l’égard du bien qu’il possède.
Le propriétaire et le possesseur peuvent aussi s’affronter dans le cadre d’une action pétitoire dont
l’objet est de déterminer qui est titulaire du droit de propriété. Dans ce cas, le propriétaire est
demandeur et le possesseur est défendeur. La charge de la preuve incombe donc au propriétaire.
a. Conditions légales :
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b. Mécanisme juridique
La possession de bonne foi d’un bien meuble acquis d’un tiers vaut droit de propriété.
Il y a deux cas de figure, en fonction que le propriétaire se soit dessaisit de son bien de manière
volontaire ou involontaire :
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C. Mode de calcul des délais
2. Causes de suspension
➢ Incapacité : la prescription est suspendue pendant la minorité, et pour les autres incapables
d’exercice
➢ Mariage : la prescription ne court pas entre les époux (mais bien entre les cohabitants
légaux !)
➢ L’impossibilité d’agir en justice pour faire valoir ses droits
➢ La prescription peut également être suspendue de commun accord
3. Causes d’interruption
L’interruption civile résulte d’un acte accompli dans le cas d’une procédure judiciaire :
La mise en demeure est la sommation expresse adressée par un créancier à son débiteur qui est en
retard de paiement. En matière de droits réels, la mise en demeure est la sommation faite par le
titulaire d’un droit (ou le possesseur) à celui qui trouble le droit (ou la possession).
Pour interrompre le délai de prescription, la mise en demeure doit être faite par acte d’avocat ou
d’huissier.
1. Renversement de la charge des risques pour le débiteur de species, il ne sera plus libéré par la
perte casu de la species une fois qu’il est mis en demeure ou cité en justice
❖ Citation en justice
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❖ Commandement de payer
Le commandement de payer est l’acte par lequel un huissier notifie un titre exécutoire (jugement,
acte notarié) au débiteur et lui fait injonction d’exécuter volontairement son obligation, sous peine
de poursuite ou de l’exécution forcée.
L’aveu fait par le possesseur que le propriétaire est bien titulaire du titre, interrompt le délai de la
PA.
Le droit de propriété a vocation à être perpétuel. Il ne s’éteint pas, sauf dans les cas particuliers
suivants :
1. Extinction du droit d’un des auteurs du propriétaire : lorsque le droit s’éteint dans le chef
d’une personne qui a cédé le droit de propriété à une autre personne, le droit s’éteint
également dans le chef de cette dernière
5. Renonciation
La prescription extinctive n’est pas un mode d’extinction du droit de propriété. En revanche, il y aura
extinction du droit de propriété au moment ou il y a création d’un droit dans le chef d’un tiers par
PA.
L’action en revendication est l’action en justice par laquelle la personne qui se prétend titulaire du
droit de propriété poursuit la restitution du bien sur lequel porte son droit et qui se trouve entre les
mains d’un tiers.
L’action en revendication est une action réelle (fondée sur la protection d’un droit réel) et une action
pétitoire (action par laquelle un titulaire de droit réel revendique la reconnaissance de celui-ci)
Sous-section V : Copropriété
Lorsque plusieurs droits réels de même nature sont divisés entre plusieurs titulaires, on parle
d’indivision. La copropriété est une forme d’indivision appliquée au droit de propriété.
29
Copropriété fortuite Copropriété volontaire Copropriété forcée
Dans quels cas ? Résulte de circonstances indépendantes de la Résulte d’un accord de volontés Porte sur des biens destinés à rester
volonté des copropriétaires indivis en raison de leur nature
Un frère et une sœur héritent de la maison de leurs Parties communes d’un immeuble à
parents appartement, mitoyenneté (copropriété
forcée à titre accessoire)
Régime 1. Les parts indivises sont présumées égales Le régime de copropriété volontaire 1. Les parts ne sont pas
juridique (non-irréfragable) est défini prioritairement dans le présumées égales, mais sont
contrat qui a créé la copropriété. définies par les parts de
2. Chaque copropriétaire peut disposer seul propriété privatives dont elles
de sa part indivise (vendre, céder, A défaut, les règles de la copropriété sont l’accessoire.
hypothéquer) fortuite s’appliquent.
(ex : je suis propriétaire d’un
appartement qui représente 1/100 de
3. Chaque copropriétaire peut utiliser le bien
l’immeuble, donc ma part des parties
en proportion de sa part indivise
communes est de 1/100)
4. Chaque copropriétaire contribue aux
charges en proportion de sa part indivise
30
disposition. En cas de refus d’un des
copropriétaires, le juge pourra le
contraindre.
Sortie Chaque copropriétaire peut à tout moment sortir - En cas de copropriété Il est interdit de sortir de l’indivision
d’indivision de l’indivision. Le partage est l’acte juridique par volontaire à durée sans l’accord de tous les
lequel il est mis fin à une situation d’indivision. déterminée, les parties sont copropriétaires. Les biens en
Chaque propriétaire peut demander le partage à tenues de rester en indivision copropriété forcée ne sont pas sujets à
tout moment. pendant la durée prévue par partage.
le contrat.
- Si le bien est divisible ➔ partage en
nature
- En cas de copropriété
- Sinon licitation et partage du produit de la
volontaire à durée
vente
indéterminée, le
Dérogation conventionnelle : les copropriétaires copropriétaire a le droit de
sont en droit de convenir de suspendre le partage dénoncer unilatéralement le
pendant une durée qui ne peut pas excéder 5 ans contrat en respectant un délai
via un pacte de maintien d’indivision. (si ce pacte de préavis raisonnable (max 5
concerne un bien immeuble, il doit être consigné ans)
dans les registres de l’Administration générale de
la Documentation patrimoniale pour être Ces dispositions sont
opposable aux tiers) également applicables aux
immeubles achetés avec un
clause de tontine /
accroissement
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Section III : Droits réels d’usage
Les droits réels d’usage démembrent le droit de propriété (usus – abusus – fructus) en le fractionnant
entre le propriétaire du bien et le titulaire du droit d’usage, conférent au titulaire du droit un certain
pouvoir (usus / fructus) sur un bien qui ne lui appartient pas.
Tous les droits réels d’usage sont temporaires, sauf le droit de servitude. La durée maximale des
droits réels d’usage est de 99 ans.
B. Mode de constitution
3. Par la loi : usufruit successoral du CS, ou bien par exemple une ordonnance de la RBC
accordant à un tiers un droit d’emphytéose sur un terrain appartenant à la Région.
C. Droits et obligations
La matière des droits réels d’usage étant en grande partie supplétive, une grande liberté est laissée
aux parties pour déroger aux règles prévues par convention. Néanmoins, il n’est pas question de
dénaturer totalement l’institution mobilisée.
- Droit de jouissance du bien d’autrui (droit réel ➔ stabilité et solidité) ➔ droit d’user du bien
et droit d’en retirer les fruits (sauf pour la servitude).
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- Le titulaire du droit réel n’a pas le droit de disposition, mais il peut céder son droit réel
d’usage à autrui.
- Le titulaire doit assurer l’entretien du bien et supporter l’ensemble des charges liées à celui-
ci
- Le propriétaire n’est tenu par aucune obligation vis-à-vis du titulaire du droit réel, si ce n’est
celle de respecter le droit de jouissance de ce dernier.
D. Modes d’extinction
3. Déchéance (Si le titulaire du droit réel d’usage manque gravement à ses obligations en
commettant des dégradations ou en laissant le bien dépérir par défaut d’entretien, le juge
peut prononcer la déchéance du droit réel d’usage)
Prescription extinctive
Tout comme la prescription acquisitive, la prescription extinctive se fonde sur le principe selon lequel
l’écoulement du temps produit des effets en droit. Ses effets diffèrent selon qu’elle concerne :
- Un droit réel d’usage ➔ fait perdre le droit lui-même + l’action qui le sanctionne
- Un droit de créance ➔ éteint uniquement l’action
Multitude de délais en fonction de la nature du droit. Pour les droits réels d’usage : 30 ans.
La finalité de ce mécanisme est d’assainir des relations juridiques devenues ambiguës suite au non-exercice
prolongé d’un droit, consolider des situations juridiques précaires, pénaliser l’inertie.
Par effet de la prescription extinctive, le droit réel d’usage s’éteint dans le chef de son titulaire et le droit de
propriété se reconstitue dans le chef du propriétaire.
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Sous-section II : Usufruit
I. Notions
A. Définition et finalité
L’usufruit est un droit réel d’usage qui confère à son titulaire (l’usufruitier) un droit d’usage
temporaire et au maximum viager sur un bien appartenant au nu-propriétaire.
Si l’usufruitier est une personne morale, le droit d’usufruit s’éteint lorsque la personne morale cesse
d’exister, ou après 99 ans, en fonction de ce qui arrive en premier.
L’usufruit, au contraire des autres droits réels d’usage, peut porter sur des biens meubles ou
immeubles.
Le caractère viager du droit d’usufruit est d’ordre public, toute clause y dérogeant est en
conséquence nulle. L’usufruit, étant au maximum viager, est affecté d’un terme extinctif
indéterminé.
Les parties peuvent prévoir, par contrat, un terme extinctif (10 ans par exemple). Dans ce cas,
l’usufruit courra jusqu’à ce qu’un des deux termes arrive à échéance (soit jusqu’à la mort de
l’usufruitier, soit pendant 10 ans, en fonction de ce qui arrive en premier).
Si l’usufruitier cède son droit d’usufruit, ce dernier courra jusqu’à sa mort, et non la mort de la
personne à qui elle l’a cédé.
A. La loi
1. Droits successoraux du CS
B. Contrat
Ici, le propriétaire d’un bien cède le droit d’usufruit tout en conservant la nue-propriété du bien. La
valeur du droit d’usufruit est dés lors déterminée par l’âge de l’usufruitier au moment de la
cessation, avec l’aide des tables de mortalités.
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La vente d’un usufruit est donc un contrat aléatoire, l’aléa résidant dans la durée de vie de
l’usufruitier. Le risque doit être pleinement assumé par les parties, pas de rescision pour lésion
possible.
Cet instrument est notamment utilisé pour la planification successorale : donation de l’usufruit d’un
immeuble à ses enfants afin de devoir payer moins d’impôts. (+ création d’une obligation alimentaire
dans le chef du donataire ➔ Le parent en situation de besoin ne sera pas bloqué par le fait qu’il ne
puisse vendre l’immeuble)
C. Testament
Par exemple, un parent doutant de la capacité du parent survivant à administrer les biens de leur
enfant pourra léguer l’usufruit des biens revenant à l’enfant mineur à des tiers pour un laps de temps
déterminé. Cette construction permet de priver le parent survivant de son droit de jouissance sur les
biens dont l’enfant mineur héritera, le legs devant respecter les limites de la QD pour ne pas porter
atteinte à la réserve de l’enfant.
A. Droits de l’usufruitier
Par ailleurs, l’usufruitier à le droit, dans le respect de la destination du bien, d’y apporter des
modifications, qui seront la propriété du nu-propriétaire par le mécanisme d’accession.
Si l’usufruit porte sur des genera, l’usufruitier a l’obligation de tenir les biens fongibles sur lesquels
porte l’usufruit séparés du reste de son patrimoine.
2. Droit d’aliénation
L’usufruitier a le droit de céder son droit d’usufruit ou de le grever d’un droit de gage ou
d’hypothèque. Il est également en droit de poser des actes d’administration, par exemple en mettant
le bien en location.
B. Obligations de l’usufruitier
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Au moment de l’ouverture de l’usufruit, le nu-propriétaire et l’usufruitier sont tenus de procéder à la
description des biens sur lesquels portent le droit d’usufruit. A la fin de l’usufruit, cela permettra de
voir si l’usufruitier a bien respecté ses obligations, et que le bien a été entretenu.
2. Obligation d’assurance
Faire usage du bien de manière prudente et raisonnable, et respecter sa destination. Sinon ➔ nu-
propriétaire peut demander la déchéance au juge.
Au moment de la fin de l’usufruit, l’usufruitier ou ses héritiers ont l’obligation de restituer le bien au
nu-propriétaire. Le nu-propriétaire pourra exiger à l’usufruiter ou à ses héritiers la réparation des
pertes, dégradations ou détériorations en se référant à la description du bien.
A défaut de description, l’usufruitier est présumé avoir reçu le bien en bon état, sauf preuve
contraire.
La disposition matérielle est impossible, mais la disposition juridique est possible à condition
d’aliéner le droit de propriété grevé du droit d’usufruit, le nouveau propriétaire devant alors
respecter les obligations lui incombant vis-à-vis de l’usufruitier.
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IV. Cause d’extinction spécifique : la conversion
Tant le nu-propriétaire que l’usufruitier peuvent, à tout moment, demander au juge la conversion
totale ou partielle de l’usufruit.
Si elle est demandée par le descendant non-commun ou le conjoint survivant, elle sera accordée
d’office.
Si le juge estime la demande fondée, la valeur de l’usufruit pourra être convertie soit en une pleine
propriété, soit en une somme de capital, soit en une rente indexée et garantie.
L’action confessoire est destinée à faire établir en justice l’existence de l’usufruit, le demandeur
étant l’usufruitier et le défendeur le nu-propriétaire.
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