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Ne pas pouvoir prouver son droit revient à ne pas avoir de droit. Les personnes sont amenées à
prouver qu’elles ont des droits subjectifs.
- Droits patrimoniaux : Droits que l’on trouve dans le patrimoine d’une personne concernant
les éléments qui ont une valeur pécuniaire.
Les éléments du patrimoine sont transmissibles (cessibles) et ont une valeur pécuniaire.
o Droits réels (ex : droit de propriété)
o Droits personnels (ex : droit de créance)
o Droits intellectuels (ex : brevet = titre de propriété intellectuelle d’une invention)
- Droits extra patrimoniaux : Droits concernant éléments qui n’entrent pas dans la
composition du patrimoine, donc pas de valeur pécuniaire, incessibles (ex : droit de vote).
I. L’objet de la preuve
A. « Ce qui doit être prouvé »
On n’a pas à prouver l’existence de la règle de droit applicable, mais il faut prouver le ou les droits
subjectifs (DS).
Dans la pratique, c’est difficile de prouver un droit subjectif (ex : droit de créance), la preuve portera
sur l’événement à l’origine de ce droit subjectif.
L’événement peut être soit un fait juridique, soit un acte juridique.
Ex : difficile de prouver le droit d’être remboursé, on cherche donc à prouver que l’on a prêté de
l’argent dans le but d’obtenir son droit subjectif.
Les faits juridiques sont des événements volontaires ou non, mais dont les effets juridiques qui en
découlent n’ont pas été voulus (ex : bagarre, pot de fleur sur une voiture, non-paiement d’une
somme d’argent).
Les faits de la nature (naissance, décès) sont considérés comme des faits juridiques.
Il va donc falloir prouver l’acte ou le fait juridique pour prouver ses droits.
En théorie (article 1353 code civil), les parties apportent leurs preuves dans un ordre chronologique.
En pratique, elles le font simultanément sans se préoccuper de qui a la charge de la preuve.
Cependant, si le doute persiste, le juge déboutera celui sur qui pèse la charge de la preuve.
Rappels :
1. Définition
C’est une conséquence que la loi tire à partir d’un fait connu pour établir un fait inconnu. C’est une
supposition, une déduction, ce qui paraît vraisemblable.
Il existe une liste prévue par la loi, mais non limitative (non-exhaustive). Par exemple, des
jurisprudences peuvent étendre cette liste.
Ex : présomption de paternité
⚠ Face à certaines présomptions légales, il peut être possible ou non de prouver le contraire. On
distingue ainsi :
- Les présomptions légales simples ou mixtes : il est toujours possible de prouver le contraire.
La preuve contraire est plus ou moins facile à apporter (simple = très facile, mixte = plus
complexe).
Ex : présomption de paternité si quelqu’un conteste la paternité ; parties à un contrat sont
présumées de bonne foi ; une partie à un contrat est présumée à avoir la capacité juridique ;
celui qui possède un bien meuble est présumé être le propriétaire.
- Ceux qui lient le juge (qui emportent la conviction du juge) et qui ont une importante force
probante : ce sont les preuves parfaites.
- Ceux que ne lient pas le juge , qu’il peut rejeter et dont la force probante est moins
importante, qui devront donc être complétés par d’autres modes de preuves : ce sont les
preuves imparfaites.
La force probante (ou valeur probatoire) est l’efficacité d’un mode de preuve.
a) Définition
C’est ce qui est établit par les parties pour matérialiser un accord.
⚠Le procédé d’identification de l’auteur doit être fiable et l’intégrité de l’acte doit être garantie.
Il est présumé fiable. C’est une présomption simple.
c) L’acte authentique et l’acte sous signature privée (sous seing privé)
i. Acte authentique
C’est un acte dressé par une personne qui a la qualité d’officier publique.
Exemple d’officiers publiques:
Pour être considéré comme une preuve parfaite, il faut respecter un formalisme exigeant :
Pour être considéré comme une preuve parfaite, il faut respecter un formalisme :
La valeur probante de l’acte sous seing privé est moindre par rapport à l’acte authentique. L’acte
sous seing privée fait foi jusqu’à preuve contraire.
L’acte sous seing privé peut être contresigner par un avocat (apposer sa signature à côté de celle des
parties), ainsi l’avocat atteste qu’il a conseillé les parties. Certaines mentions manuscrites peuvent
devenir non-obligatoires.
Un acte sous seing privé peut faire l’objet d’une copie, qui pour avoir la même valeur que l’original,
doit être fiable. La copie fiable = copie fidèle (à l’identique) + copie durable (intégrité garantie dans
le temps).
En principe, l’écrit est une preuve parfaite (AA, ASSP, contresigné par avocat ou pas, copie fiable)
qui lie le juge et emporte à elle seule la conviction du juge.
Si l’acte authentique est irrégulier, alors il deviendra un acte sous seing privé.
Si l’acte sous signature privée est irrégulier, alors il deviendra un commencement de preuve par écrit
(preuve imparfaite).
En cas de conflit de preuves, le juge retient la plus vraisemblable.
2. L’aveu judiciaire
C’est une déclaration par une personne :
- En justice : au cours de l’instance (du début de l’action à la décision) devant une personne
habilitée
- D’un fait ou d’un acte qui lui est défavorable
- Qui est spontanée (non-provoquée)
- Qui fait foi contre celui qui l’a fait : on dit qu’il est indivisible (on doit prendre tout l’aveu) et
irrévocable (on ne peut pas revenir sur son aveu) en droit civil.
Exception : la personne peut changer d’avis s’il y a erreur de compréhension.
Le juge tient pour vrai ce qui est judiciairement approuvé = preuve parfaite.
3. Le serment décisoire
Procédé obsolète.
Celui qui n’arrive pas à rapporter la preuve va déférer le serment au défendeur : c’est au défendeur
de jurer (« je le jure »).
Un faux serment est un délit.
A elles seules, ces preuves ne lient pas le jugent, plus elles sont nombreuses, plus il est convaincu.
C’est l’appréciation (ou pouvoir souverain) du juge qui détermine leur valeur probatoire.
2. Exception
La preuve redevient libre (possibilité pour le demandeur de présenter toute type de preuves) dans
plusieurs situations :
- Pertinents
- En lien direct
- Concluant : éclaire le juge
2. Exceptions
C’est le cas de l’état des personnes : naissance, mariage, divorce, décès, …
Il faut un acte d’état civil.
⚠Uniquement pour prouver les actes (et faits) entre commerçants et les actes de commerce.
2. Exceptions
Certains modes de preuves sont interdits :