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Chapitre 4 : la preuve des droits subjectifs

La preuve est un élément fondamental pour qu’on puisse obtenir gain de cause. Sans
prouver ou démontrer l’existence d’un acte ou d’un fait, on ne pourra pas prospérer en
justice. On s’intéresse ici à tous les procédés techniques qui nous permettent d’établir
l’existence d’un acte ou d’un fait.

Section 1 – L’objet de la preuve

On se demande qu’est-ce que je dois prouver qui doit prouver (charge de la preuve) et
comment je dois prouver (moyen de preuve).

Les droits subis ont 2 sources :


- Acte juridique
- Fait juridique

I. L’acte juridique

Ce sont les manifestations de volonté destinées à produire des effets de droits, j’ai la volonté
de faire quelque chose pour qu’il y ait des répercussions juridiques par exemple le contrat
(accord de volonté entre au moins 2 personnes).

On classe les actes juridiques :


- Suivant le nombre de personnes concernées par l’acte : L’acte unilatéral, la
manifestation de volonté d’une seule personne par exemple le testament ou bilatéral
il y a la manifestation de volonté de 2 personnes avec le contrat de travail ou
multilatérale avec plusieurs personnes concernées qui ont un intérêt commun tels
que la convention collective en matière de droit de travail
- Suivant l’enrichissement qu’il produit, on parle d’acte juridique à titre onéreux lorsqu’il
procure un avantage à une autre personne comme contrat de vente ou à titre gratuit
c’est à dire qu’il n’y a pas de contrepartie financière comme la donation
- Suivant l’impact de l’acte sur le patrimoine d’une personne et on distingue 3 types
d’actes : actes conservatoires dont le but est de conserver un bien ou un droit
comme les réparations qui peuvent être effectuées sur un bien ; acte d’administration
qui est la gestion courante du bien comme la mise en location d’un bien ; acte de
disposition qui vise à transmettre un droit ou un bien comme la vente

II. Le fait juridique

Un événement ou agissement auquel la loi attache des effets de droits.


Y’en a qui sont volontaires et d’autres involontaires mais les conséquences juridiques sont
les mêmes.

Section 2. La charge de la preuve


I- Le principe

On se demande qui doit prouver ce fait ou cet acte juridique.Il y a des règles à respecter qui
sont prévues du code civil : article 1353 qui veut que par principe la charge de la preuve
incombe au demandeur. Celui qui exerce une action en justice doit prouver l’acte ou le fait
juridique qu’il invoque. La preuve est d’abord sur le demandeur puis sur le défendeur s’il doit
prouver.

Exemple : le prêt

II- L’exception, présomptions

La difficulté est qu’il est difficile de démontrer ce que l’on a prouvé. Le droit peut venir au
secours de la personne qui doit prouver ce qu’elle avance. C’est une faveur probatoire car
permet d’alléger le fardeau de la preuve.
Les présomptions sont des conséquences que la loi ou le juge tire d’un fait connu pour en
déduire un fait inconnu. On a des éléments qui nous permettent d’arriver à prouver quelque
chose, grâce à des indices connus on va pouvoir voir comment ces faits inconnus se sont
produits.
Exemple : Quand il y a des traces de freinages importants sur un lieu d’accident on va
pouvoir déduire la vitesse du véhicule

Il y a différentes types de présomption :


- les présomptions légales imposées par la loi : c’est la source qui va être
déterminante, la loi va imposer une existence ou non de la présomption (pris par le
législateur).
Cette présomption peut être de deux ordres, simples ou irréfragables. Une
présomption simple est celle que l’on peut combattre/démontrer par la preuve
contraire. Par exemple, le code civil pose une présomption simple à l’article 2274 qui
pose comme règle que la bonne foi est toujours présumer on part du principe qu’une
personne est toujours de bonne foi. Une présomption irréfragable c’est à dire des
présomptions dont ne peut pas rapporter la preuve contraire. Par exemple, la
garantie des vices cachés : quand on vend un bien sur le leboncoin on est vendeur si
la voiture présente des dysfonctionnements, le vendeur est tenu de la garantie des
vices cachés, il est possible d’agir contre le vendeur sur la garantie des vices
cachés. Quand on est vendeur professionnel, on est censé connaître les vices de la
chose. L'acheteur peut demander des intérêts.
Il y a aussi un mixte entre les deux présomptions: ce sont les présomptions mixtes
qui résultent de la loi mais le législateur limite les moyens de preuve qui peuvent être
invoquées pour combattre/renverser la présomption. Il renvoie à l’article 1733 du
code civil qui présume le locataire responsable de l'incendie qui s’est propagé dans
les lieux d’une co-propriété sauf preuve d’un cas de force majeure, d’un vice de
construction ou d’un feu provenant d’un immeuble voisin.

- les présomptions judiciaires ou du fait de l’homme, celles qui sont


imposées/décidées par le juge. Elles sont admises que s’il y a des indices
suffisamment précis et concordants : article 1382 du code civil. Par exemple, on a un
chien du voisin qui s’échappe, l’un des voisins retrouve ce chien qui a escaladé le
portail et se retrouve dans sa propriété. Le portail est abîmé, il veut engager la
responsabilité du responsable du chien : article 1243 du code civil.

Section 3 – Les moyens de preuve

On distingue la preuve écrite et les autres modes de preuves.

I- La preuve écrite

L’écrit c’est le mode de preuve parfait, on ne peut pas le combattre à part par un autre écrit,
c’est une preuve qui permet de démontrer/attester avec la plus grande force ce que l’on dit.
C’est une suite lettre, de caractères, de chiffres ou de tout autre symboles ou signes dotés
d’une signification intelligible quelque soit leur support.

Pour l’écrit électronique il faut que l’on puisse pouvoir identifier celui dont il émane et il faut
que cet écrit soit établi et conservé dans des conditions de nature à garantir son intégrité
c’est à dire que l’on ne puisse pas modifier son contenu.

L’écrit doit, de manière générale, doit déterminer la force probante des différents moyens de
preuve. La force probante est le degré/force/valeur juridique que l’on accorde à un écrit.
C’est celui qui a le degré le plus important.

Pour l’électronique il faut une signature électronique et si on a une signature électronique il


faut que ça remplisse certaines conditions.
La signature va être présumée fiable à 3 conditions : elle permet d’identifier le contractant et
de valider son consentement :
- D’abord il faut répondre au critère de la signature électronique avancée c’est à dire
être lié au signataire de manière univoque (sans ambiguïté possible) et permettre de
l’identifier et ensuite avoir été créé à l’aide de données de signature électronique que
le signataire peut, avec un niveau de conscience élevé, utiliser sous contrôle exclusif
et enfin, être lié aux données associées à cette signature de telle sorte que toutes
modifications ultérieures soient détectables.
- Ensuite, il faut que l’on puisse savoir s' il y a une modification du document.
- Enfin, elle doit être créée par un dispositif qualifié répondant à certaines normes
techniques.

Pour identifier l’auteur il faut une signature électronique ou manuscrite pour la perfection de
l’acte juridique d'après l’article 1367 du code civil.
Article 1363 du code civil : “nul ne peut se constituer de titres à soi même” c’est à dire que
nul ne peut se constituer une preuve à soi même.

Il y a plusieurs formes d’écrits :


- Les actes authentiques sont des actes dressés par un officier public c'est-à- dire un
commissaire de justice ou un notaire, ce sont des professions réglementées, ils
établissent des actes authentiques qui doivent respecter les formes imposées par la
loi. La force probante de ces actes est ce qu’ils font jusqu’à inscription de faux : la
seule façon de dire que le notaire à fait un faux à l’écriture. On remet en cause les
éléments fournis par le notaire.
- l’acte sous signature privé c’est l’acte qui est rédigé par les personnes privés, les
particuliers (nous). Dans ce cas là la force probante est limitée à l’originale c’est à
dire qu’il va valoir comme force de preuve devant le juge concernant l’original. La
signature existe mais le juge peut contrôler la signature. Le contenu de l’acte fait foie
jusqu’à preuve de contraire. Il y a un certain formalisme à respecter, quand on a un
contrat synallagmatique (contrat où il a des obligations qui reposent sur chacune des
parties comme par exemple le contrat de travail, le contrat de vente…) on applique le
formalisme du double contrat : chacune des parties doit avoir un exemplaire du
contrat. Il y a des cas où il y a des engagements unilatéraux (contrat de prêt, contrat
de cautionnement) il n’y a qu’un exemplaire du contrat, celui qui a le contrat c’est le
créancier. Article 1376 du code civil engagement unilatéral il faut absolument que ce
soit en lettre et en chiffre qu'apparaît le montant ainsi que la signature.
- l’acte sous signature privé contresigné par un avocat c'est-à- dire qu’on établit notre
acte par un avocat qui contresigne cette signature. L’avocat par sa signature atteste
qu’il a bien conseillé et bien éclairé les conséquences juridiques de l’acte. Cet acte
fait foie de l’écriture et de la signature des parties mais qui ne fait pas foie de sa
date.
- les copies d’actes authentiques ou sous signature privé, le code civil est clair : article
1379 du code civil qui nous dit que la copie fiable a la même force probante que
l’originale et plus précisément la question se pose de savoir ce qui est présumé
fiable. Une copie est présumée fiable jusqu’à preuve du contraire lorsqu’elle résulte
d’une reproduction à l’identique de la forme et du contenu de l’acte et dont l’intégrité
est garantie dans le temps par un procédé conforme à des conditions fixées au
décret d’état. C’est une présomption légale et simple.
la copie authentique d’un acte authentique est réputée fiable mais via une
présomption irréfragable
- tous les autres écrits (correspondances, livres comptables…) la force probante est
limitée. C’est le juge qui va faire sa propre conviction qui peut être combattu par une
force contraire.

II- Les autres modes de preuve

A- Témoignage

Ce sont les déclarations faites par des tiers pour relater les faits dont ils ont personnellement
connaissance. Il peut être utilisé pour prouver les faits juridiques, les actes juridiques
inférieurs à 1500 euros. Sa force probante est librement appréciée par les juges. On ne va
pas accorder le même crédit à tous les témoignages.

B- Présomptions judiciaires

cela renvoie à ce que l’on a déjà dit auparavant (cf cours)

C- Aveu
Il peut être judiciaire et extrajudiciaire. C’est une déclaration par laquelle une personne
reconnaît pour vrai un fait de nature à produire contre elle des conséquences juridiques.

L’aveu judiciaire est celui que l’on fait dans une action en justice, devant le juge. Il est
indivisible et irrévocable. Article 1383-2 du code civil, celui qui se livre à un aveu dans le
cadre juridique ne peut pas revenir sur sa déclaration sauf en cas d’erreur de faits. Par
exemple, si on a un litige sur des factures et qu’on se rend compte que les factures sont
contraires au litige et donc qu’il a commis une erreur, on peut revenir dessus. Il est
indivisible c’esta dire que l’aveu forme un tout on doit tenir compte de tout ce qui est dit dans
l’aveu. Les déclarations forment un tout et le juge doit recevoir ce bloc là pour pouvoir
émettre un avis. Au final, quand le juge a tout, il pourra prendre sa décision.

L’aveu extra-judiciaire peut être par écrit ou verbal. En tout cas, il ne peut être utilisé que
lorsque la preuve est par tout moyen c’est à dire par tout moyen de preuve. Il peut être
rétracter ou diviser (on ne peut prendre que quelques déclarations).

D- Serment

En pratique c’est quelque chose qui n’est pratiquement plus utilisé cependant ça existe.

Le serment c’est une déclaration solennelle favoarbale à celui qui va faire cette déclaration

2 types de Serment :
- serment décisoire : celui par lequel une partie demande à l’autre de prêter serment.
Dans le cas d’une instance, une ârtie demande à l’autre de lui faire une déclaration
qui lui est favorable à celui que demande le serment qui a une incidence sur l’issue
du procès.
- serment déféré d’office : celui qui va être demandé par le juge pour se forger son
intime conviction.

Le serment est tombé en déséitude car le serment c’est une déclaration verbale et
aujourd’hui on accorde plus beaucoup de crédit à la parole donnée.

Les juges du fond sont les juges de première instance et la cour d’appel

Section 4 – La recevabilité des moyens de preuve

I- Les principes en matière de preuve

On a 2 grandes catégories de preuves : la preuve écrite et les autres moyens de preuves.

On distingue aussi les preuves parfaites (preuve par écrit, aveu judiciaire, serment
décisioire) des preuves imparfaites, celles qui ne lient pas le juge donc le juge accorde la
force probante qu’il accorde à ce mode de preuve (témoignage, présomptions judiciaires,
écrits non signés, l’aveu extra-judiciaire, serment déféré d’office)
Les faits juridiques (évènements qui vont créer des effets juridiques) sont prouvés par tous
moyens

Les actes juridiques (article 1359 du code civil) doivent nécéssairement être prouvés par
écrit dès lors qu’ils éxèdent une somme de 1 500 euros. En dessous de ce montant la
preuve se fait par tout moyen (par n’importe quel mode de preuve qui peut être invoqué).

Il a des exeptions à la preuve écrite :


- les faits juridiques se prouvent toujours par tous moyens
- à l’égard des commerçant/entre 2 commerçants la preuve se fait toujours par tous
moyens (article L110-3 du code de commerce)
- les usages : quand il y a un usage, une habitude prolongée et que les perosnnes ont
l’habitude de contracter ensemble pas par écrit il n’y aura pas besoin de passer par
un écrit
- l’impossibilité de prouver par écrit : on peut avoir une impossibilité de prouver par
écrit en raison de 2 éléments tel qu’une impossibilité matérielle (la preuve devient
libre et donc faut prouver cette impossibilité) et une impossibilité morale (dans le cas
des relations familiales où on est dans un situation de ne pas demander un écrit, la
preuve est libre)
- En droit du travail la preuve est libre et en droit pénal si on veut établir l’existence
d’une infraction la preuve est libre donc on peut utiliser tous les moyesn de preuves.
De manière générale la preuve doit être loyale
- Le commencement de preuve par écrit définit à l’article 1362 du code civil : dans une
hypothèse où un écrit est éxigé, cet écrit doit émaner de la personne contre qui la
demande est formée et doit rendre vraisemblable le fait allégué. Et pour valoir mode
de preuve il faut qu’il soit complété par d’autres moyens de preuves, par tous
moyens
- l’acte mixte : l’acte qui est conclu entre un professionnel et un particulier, un
commerçant et un non-commerçant. Cet acte a une double nature, il est à la fois
commercial pour le commerçant et civil pour le non commerçant. La législateur
prévoit des règles favorables aux particuliers et si c’est le particulier qui agit contre le
commerçant la preuve va être libre. A l’inverse si le commerçant agit contre le
particulier, le commerçant se bvoit opposeer le principe de la preuve écrite si on est
au-delà de 1 500 euros.

II- Le rôle du juge

En matière probatoire, il est très important. Le juge n’est pas là pour pallier la carrence des
parties c’est à dire que si il y a quelqu’un qui ne peut pas rapproter la preuve c’est pas le
juge qui va essayer de les rapporter mais c’est un juge qui peut aller chercher les preuves
mais sauf le juge d’instruction qui va aller rechercher des preuves. De manière générale, ce
sont les parties qui doivent amener les preuves. Par contre le juge va vérifier l’authenticité et
l’éxactitude des preuves et qui me forge mon intime conviction sauf pour les preuves
parfaites. Il y a un principe de loyauté.

Ce qu’il faut retenir sur ce thème :


- établir la charge de la preuve, qui doit apoorter la preuve
- identifier les moyens de preuves et apprécier leur recavabilité et leur force probante

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