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INTRODUCTION AU DROIT – CORRIGE DU DEVOIR D0001

CORRIGE DU DEVOIR D0001

QUESTIONS PRATIQUES

Correction proposée : elle respecte les consignes demandées dans le devoir, les réponses
sont courtes et précises, elles ne contiennent ici que les éléments indispensables.
Cependant trop de « hors sujet » sera pénalisé...

A. Qualifier les trois situations suivantes en précisant à chaque fois :

1. Un particulier fait paraître une annonce dans un journal local pour vendre sa
voiture.

 Offre de contracter.
 Acte juridique : manifestation de volonté dans le but de produire des effets de droit.
 Le contrat de vente n’est pas encore formé, il ne le sera que lorsque l’offre aura
rencontré une acceptation. Elle doit être suffisamment précise pour que la simple
acceptation forme le contrat. D’ici là, l’offre doit être maintenue pendant un délai
raisonnable et, dès elle aura été acceptée, elle ne pourra plus être retirée car ce ne
sera plus une offre, mais les termes du contrat lui-même.

2. M. X blesse un passant en faisant tomber quelque chose de son


balcon.

 Événement accidentel.
 Fait juridique : événement involontaire qui produit des effets de droit.
 Ce fait est un quasi-délit qui entraîne la responsabilité délictuelle de M. X envers le
passant blessé. Il devra réparer les conséquences dommageables de sa faute
d’imprudence par l’allocation de dommages et intérêts (art. 1240, ex-art. 1382 et
suiv. C. civ.).

3. M. X fait un don à sa femme.

 Contrat unilatéral par lequel M. X transfère la propriété d’un bien à sa femme, qui
l’accepte, sans contrepartie et avec intention libérale.
 Acte juridique : manifestation de volonté qui a des conséquences juridiques.
 Le contrat est unilatéral car il engendre des obligations à la seule charge de M. X,
mais c’est bien un contrat car il suppose une double manifestation de volonté : M. X
a la volonté de donner, Mme X a la volonté d’accepter le don. La donation est un
contrat solennel qui doit être passé devant notaire pour être valable (il nécessite un
acte authentique à titre de validité et pas seulement de preuve), sauf dons manuels.

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INTRODUCTION AU DROIT – CORRIGE DU DEVOIR D0001

B. Répondre aux questions suivantes

1. Que sont les droits subjectifs ?

Les droits subjectifs sont les droits et les obligations dont les personnes juridiques
(physiques ou morales) sont titulaires. Ce sont les prérogatives attribuées par la règle de
droit (le droit objectif) aux personnes juridiques, dans leur intérêt. Ils peuvent s’exercer sur
une chose (ex : droit de propriété) ou entre les personnes (ex : droit de créance). Ils peuvent
avoir une valeur patrimoniale (ex : obligation contractuelle) ou extrapatrimoniale (ex : droit de
vote).
2. Quelles sont les sources des droits subjectifs ?
Ils ont deux sources possibles :

 les actes juridiques : manifestations de volonté émises conformément à des règles


légales et destinées à produire des effets de droit, sauf cas de nullité ou annulation
de l’acte. Cet acte peut être unilatéral (testament) ou multilatéral (contrat) ;
 les faits juridiques : événements qui donnent naissance à des conséquences de droit
en dehors de toute manifestation de volonté de la personne quant aux effets produits
(naissance, décès), mais parfois suite à une activité volontaire (possession, faute
délictuelle). Le fait juridique est créé par la loi qui détermine son régime et ses
conséquences.
3. Qu’appelle-t-on preuves préconstituées ?

Ce sont des preuves d’actes juridiques créateurs de droits subjectifs, que les parties se
ménagent par avance, en dehors de tout contexte contentieux. Elles concernent
essentiellement le domaine contractuel et ce sont en général des preuves écrites. Elles
servent de preuve de la nature et de l’étendue des droits et obligations de chacun, lors d’un
litige ou d’un procès postérieur à leur établissement.
4. Qu’est-ce que la preuve testimoniale ?
À ne pas confondre avec des dispositions « testamentaires » (qui proviennent d’un
testament), la preuve « testimoniale » signifie preuve par « témoin ». Le témoignage est la
déclaration écrite ou orale, faite en justice par une personne, sur des faits dont elle a eu
personnellement connaissance. La force probante du témoignage est laissée à la libre
appréciation du juge, au civil comme au pénal : ce n’est pas une preuve parfaite.l.
5. Qu’appelle-t-on présomptions du fait de l’homme ?
Une présomption est une déduction tirée à partir d'un fait connu, pour établir la
vraisemblance d'un fait inconnu : on tient le fait inconnu pour certain sur le fondement du fait
connu qui le rend vraisemblable. La présomption qui n’est pas légale peut être « du fait de
l’homme », c'est-à-dire du juge.
L’ancien article 1349 du Code civil les définissait comme « les conséquences que le juge tire
d’un fait connu à un fait inconnu ». Dans cette expression, « l’homme » désigne le juge ; la
« présomption » lui permet de déduire, d’un fait connu, un fait inconnu ou difficile à prouver.

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INTRODUCTION AU DROIT – CORRIGE DU DEVOIR D0001

Le nouvel article 1382 du Code civil reprend en la simplifiant, par rapport à l’ancien article, la
définition légale de cette notion : « Les présomptions qui ne sont pas établies par la loi sont
laissées à l’appréciation du juge (anciennement, art. 1353, « aux lumières et à la prudence
du magistrat »), qui ne doit les admettre que si elles sont graves, précises et concordantes,
et dans les cas seulement où la loi admet la preuve par tout moyen ».
C’est un mode de raisonnement par induction ou par déduction : il s’agit d’indices, de
circonstances de fait, suffisamment « graves, précises et concordantes », grâce auxquels il
est possible d’établir l’existence d’un fait non directement connu et permettant au juge de
conclure à la vraisemblance de l’événement à prouver. Leur force probante dépend donc de
l’appréciation qu’en fait le juge.

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