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CHAPITRE IV 

: LES ACTEURS DES RELATIONS


INTERNATIONALES
Pendant longtemps l’Etat était considéré comme le seul acteur des relations
internationales. Aujourd’hui grâce aux travaux de sociologues de notamment de J Rosenau,
on sait désormais qu’en dehors des Etats, prospèrent d’autres acteurs sur la scène
internationales.
Aujourd’hui, le concept d'acteur a pris tout son statut, toute son importance dans le
cadre de l'étude des relations internationales. D’après Marcel Merle, est considéré comme
acteur des relations internationales  « toute autorité, tout organisme, tout groupe et même
à la limite toute personne susceptible de « jouer un rôle » dans le champ social en
l’espèce sur la scène internationale. Tenir un rôle peut consister à prendre une décision,
à entreprendre une action ou même tout simplement à exercer une influence sur les
détenteurs du pouvoir de décision et de la force matérielle ».

On comprend donc que ce qui fait la particularité d’un acteur des RI, n’est pas son
appartenance au monde des Etats, mais sa capacité à influencer le cours des RI.
Il convient donc de distinguer les concepts d’acteur et de sujet des RI. La notion
de sujet qui trouve toute sa pertinence dans le droit international confère la personnalité
juridique. C’est-à-dire que le sujet des RI est responsable de ses actes dans la mesure où les
règle du droit international lui sont opposables. Il est aussi actif puisqu’il est titulaire de droits
et d’obligations en vertu desquels il participe également à leur création.

En somme, ce qui caractérise le sujet du droit international, c’est l’acquisition d’une


personnalité juridique. Par contre l’acteur des RI n’est reconnu comme tel que parce qu’il a
une capacité à changer le déroulement des RI. Ainsi, nous verrons trois types d’acteurs :
l’Etat, les OIG, et les acteurs transnationaux

A- L’Etat

1- La définition sociologique

L’Etat est « une collectivité qui se compose d’un territoire, d’une population soumise à
un pouvoir politique organisé et qui se caractérise par la souveraineté ». On distingue donc
trois éléments constitutifs de l’Etat : la population, le territoire et le gouvernement.

a- Le territoire
Le territoire est un espace composé de terre, d’eau et d’air sur lesquelles vit une
population où s’exerce l’autorité de l’Etat. C’est le lieu où s’exprime le pouvoir exclusif de
l’Etat. Il importe de prendre en compte certains critères :
- La dimension des territoires importe peu, puisque les micros Etats ne sont pas
contestés ;
- La notion de territoire fait appel à celles de population et de gouvernement,
- La forme des Etats, leur situation géographique, détermine leur manière d’exercer le
commerce et de mettre en place leurs relations internationales.
b-La Population
La population est l’ensemble des personnes vivant sur un même territoire. Cependant, il
faut distinguer les termes de population et de nation. Il y a nation quand il existe une certaine
homogénéité économique, politique, historique, linguistique et une volonté de la part des
Hommes de vivre ensembles. D’où l’idée de la nationalité. La nationalité est un lien qui créée
une allégeance des individus envers l’Etat.
Le passage de la population à la nation exige donc une communauté d’intérêts entre les
individus autours de certaines valeurs. Lesquelles valeurs fondent la construction de l’Etat.

a- Le gouvernement
L’Etat est une abstraction c’est dire qu’il est immatériel. Il n’existe que par les
institutions et le gouvernement qui le représentent. Le Droit international n’impose pas une
forme particulière de gouvernement puisque le Pacte International Civil de 1966 affirme que
tous les gouvernements déterminent seuls leur statut politique, mais il exige seulement qu’il y
ait une autorité qui possède un pouvoir suprême.
Pour qu’un gouvernement existe, il doit être effectif. C’est-à-dire qu’il doit montrer sa
capacité réelle à exercer le pouvoir, à imprimer son autorité sur son territoire. Il doit aussi
être reconnu impérativement par ses pairs.

2- Le statut juridique de l’Etat

a- La personnalité
L’Etat est une personne morale qui bénéficie de la personnalité internationale. Il est donc
titulaire de droits et d’obligations. Par conséquent, seul l’Etat est le destinataire des règles
juridiques internationales, il est le seul à avoir des responsabilités quant à l’ordre juridique.

b- Souveraineté
C’est l’élément qui distingue l’Etat des autres sujets des Relations internationales.
Selon Carré de Malberg : « la souveraineté désigne le caractère suprême d’une puissance
pleinement indépendante ». Cela se vérifie tant sur le plan interne et qu’externe. Sur le plan
interne : l’Etat a une puissance totale et générale alors que les collectivités territoriales par
exemple ont un pouvoir limité. Sur le plan international, Etat est souverain, il n’a au-dessus
de lui aucune autorité qui le domine. La souveraineté de l’Etats a trois caractéristiques :
- la plénitude : l’Etat a tous les pouvoirs et exerce toutes ses compétences sur
territoire ;
- l’exclusivité : L’Etat est le seul à pouvoir exercer ses pouvoirs sur son territoire ;
- l’Egalité : en droit international, tous les Etats sont égaux. Selon l’article 2 §1 de la
Charte des Nations Unies : « l’ONU est fondé sur le principe de l’égalité souveraine
de tous ses membres »

B- Les organisations intergouvernementales (OIG)


Elles font leur apparition dans les RI au XIX siècle sous la forme de conférences
diplomatiques. Les premières OIG avaient pour objectif d’organiser la navigation fluviale
entre les pays membres : Citons à titre d’illustration la Commission centrale de la navigation
sur le Rhin (1831), et la Commission européenne du Danube (1856)). Les OIG qui
apparaitront après seront beaucoup plus technique: l’Union télégraphique internationale
(1865), l’Union postale universelle (1878)). Les OIG les plus importantes seront créées après
la première guerre mondiale. En 1919, on assiste à la création de la SDN, qui sera remplacé
par l’ONU en 1945. Depuis la SGM, on assiste à un accroissement du nombre des OIG (300
actuellement).

L’OIG est créé par un acte multilatéral appelé pacte, charte ou traité. Il édicte les
principes, les règles de fonctionnement et objectifs que les Etats membres s’engagent à
respecter. Les OIG ont un statut juridique qui leur reconnaît le droit de ratifier des traités,
entretenir des rapports avec les Etats. L’OIG est composée d’Etat dont les modalités
d’adhésion et de retrait des Etats sont définies dans l’acte fondateur. La finalité des OIG est
d’harmoniser les positions des Etats sur des questions de dimension mondiale. Les OIG
assument :
- Une fonction normative. C’est l’élaboration de règles juridiques plus ou moins
contraignantes, ce sont des décisions, des résolutions, des recommandations, ou des
directives ;
- Une fonction de coordination sur des questions mondiales (grande criminalité,
épidémies…)
- Une fonction de contrôle qui permet de vérifier que chaque Etat se conforme à ses
obligations (ex : les droits de l’homme ou le désarmement pour l’ONU) ;
- Une fonction de pacification dans le but d’aider les Etats à établir une confiance entre eux.

Les OIG ont une autonomie qui leur permet souvent d’influencer, de manière
déterminante, la définition de l’agenda des négociations multilatérales. Cependant leur
pouvoir est limité. Leurs actions sont étroitement surveillées par les gouvernements en raison
de l’importance de leur mandat. Comme le soulignent les réalistes en effet, les bureaucraties
internationales n’échappent pas à l’emprise des gouvernements. Leurs programmes et budgets
sont dictés par les États membres, notamment les plus puissants.

C- Les acteurs transnationaux

Par le concept de « relations transnationales », James Rosonau met en exergue


l’émergence de nouveaux acteurs sur la scène internationale, qui, dotés d’un pouvoir
structurant, influencent le processus de la vie internationale. Ces nouveaux acteurs
représentent dans ce sens ce que Marcel Merle a qualifié de « forces transnationales ». Par ces
dernières, l’auteur désigne les « mouvement courants de solidarité d’origine privée qui
cherchent à s’établir à travers les frontières et qui tendent à faire valoir ou prévaloir
leur point de vue dans le système internationale.
Ces acteurs se distinguent par leurs natures, leurs objectifs et leurs ressources. Leurs
rapports à l’Etat varient ainsi en fonctions de leurs caractéristiques propres. Nous en
distinguerons cinq : les FMN, les ONG, les Organisations criminelles, les individus et les
groupes politico-militaires.

1-Les FMN
La première FMN créée au XVIème est la Compagnie des Indes. Souvent appelées
firmes transnationales, entreprises transnationales, les FMN exercent leurs activités dans
plusieurs pays à travers des filiales qui dépendent du siège social. Dotées d’un pouvoir
financier important (elles contrôlent 1/3 de la production mondiale) les FMN, ont souvent une
influence décisive sur la politique des Etats. Dans certains pays d’Amérique du Sud et
d’Afrique, elles ont abusé de leur puissance pour renverser les gouvernements. En Afrique
centrale il convient de mentionner le rôle joué par ELF dans la chute régime de Pascal
Lissouba.

2-Les ONG

Marcel Merle définit une ONG comme : «  tout groupement, association ou


mouvement constitué de façon durable par des particuliers appartenant à différent pays en
vue de la poursuite d’objectifs non lucratifs ». Créées par des individus ou des mouvements
internationaux, les ONG se sont multipliées ces dernières années (de 25 000 dans le monde)
au point de s’imposer comme des acteurs incontournables dans la politique internationale des
Etats. Bénéficiant des faveurs de l’opinions publiques veulent peser sur les États ou modifier
leur comportement.
On peut les classer en 6 catégories :
- les ONG religieuses (ex : le Congrès juif mondial, le Conseil islamique mondial)
- les ONG sportives (le CIO, la FIFA)
- les ONG politique et idéologique (ex : l’Internationale socialiste)
- les ONG scientifiques et culturelles
- les ONG écologiques (ex : Greenpeace)
- les ONG humanitaires (ex : Médecins du Monde, Médecins sans frontières, l’AICR)

Citons quelques exemples d’ONG les plus puissantes en Afrique centrale :

Amnesty International s’oppose aux États en dénonçant toute atteinte aux droits de
l’homme, soutient les prisonniers politiques pour faire pression sur leur gouvernement et
publie des rapports annuels
. Médecins sans frontières a été créée après la guerre du Biafra en 1969 pour dénoncer le
silence officiel de la Croix-Rouge face au comportement de l’armée nigériane qui avait très
brutalement réduit la sécession de cette région. Aujourd’hui, elle mène de nombreuses actions
humanitaires dans les conflits dans le monde en général et en, Afrique en particulier.
Greenpeace lutte contre les essais nucléaires.

3-Les organisations criminelles

a- Les organisations terroristes


Elles font usage d’acte de violence pour atteindre leurs objectifs politiques. Cette
violence est soit faite contre un Etat, soit contre des biens et des personnes civiles afin de
semer la terreur. La plus célèbre dans le monde est Al Qaida. Elle a été fondée en 1997 par
des anciens djiahadistes, vétérans de la guerre d’Afghanistan, dirigé par Ben Laden, et
soutenu par la CIA, le Pakistan et l’Arabie Saoudite. En Afrique centrale on peut citer comme
exemples, les bakassi freedom fighters, l’ARS, et Boko haram.

b) Les mafias
D’origine sicilienne, la mafia désigne une organisation criminelle très structurée
fondée sur des solidarités familiales, claniques ou ethniques dont les activités soumis à une
collégialité occulte prospèrent grâce à la corruption. Cette organisation a diversifié ses
activités : piratage informatique, blanchiment d’argent, immigration clandestine, fraude aux
cartes de crédit, trafic d’armes, trafic de matériels nucléaires.
Trois grands centres existent : Italie, Colombie et Russie. L’Italie est le berceau de ce
type d’organisation, ce sont les plus anciennes et les organisés. Des liens se créent aussi entre
les guérillas entre les groupes criminels (ex : les FARCS et les narcotrafiquants).
L’Afrique centrale est quant à elle sous l’emprise des mafias de toutes sortes qui tirent
leurs profits des transactions frauduleuses d’armes, des produits miniers, (l’or, le diamant) du
trafic d’enfants et d’organes humains.

4-les individus
L’individu est devenu acteur des relations internationales par le biais de la défense des
droits de l’homme. Échappant de plus en plus à la compétence exclusive de la souveraineté
étatique, l’individu est de plus en plus protégé par le droit international.
L’émergence de l’individu dans les RI est examinée à travers la protection de ses
droits fondamentaux. C’est ainsi que plusieurs traités ont été signé dans ce sens : Déclaration
universelle des droits de l’homme (10 décembre 1948). Il y a aujourd’hui une cinquantaine
d’instruments internationaux concernant la protection de l’individu. Doté d’une
reconnaissance internationale, l’individu qui se distingue beaucoup plus en Afrique centrale
par son statut de migrant ou de réfugié est devenu un acteur important dont les activités
influencent le comportement des Etats de la sous-région.

Terrorisme est tout acte de violence pour une fin politique : terreur et fin politique

Les groupes terroristes contestent l’Etat établi pour instaurer le Califat.

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