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Résumé des fiches de Travaux dirigés

Sceaux – Droit constitutionnel 1ère année


Julien Boudon
Fiche 1 : Constitution et Etat
Marcel Prélot, Précis de droit constitutionnel, 1948
- Constitution = double sens :
o Au sens passif : manière d’être ou structure d’un ensemble
o Au sens actif : fondation, établissement
- Au sens juridique : la constitution établit une structure et les fondations des entités
juridiques. Ce sont des règles qui donnent à un Etat sa physionomie distincte.
- Institution = tout groupes d’individus dont une norme ou des règles sociales coordonnent
l’activité en vue d’un but commun. La Constitution établit l’institution.
- Droit constitutionnel : l’ensemble des normes régissant l’organisation d’une quelconque
collectivité humaine.
o Préférence pour l’appellation droit constitutionnel politique ou droit politique et
constitutionnel.
o Politique et constitutionnel : pas équivalent mais complémentaire.
o Définition : science des règles juridiques suivant lesquelles s’établit, se transmet et
s’exerce l’autorité politique le droit de l’autorité politique.

Adhémar Esmein, Eléments de droit constitutionnel français et comparé, 1914


- L’Etat est la personnification juridique d’une nation ; c’est le sujet et le support de l’autorité
publique.
- Nation = société d’hommes sur laquelle s’exerce une autorité supérieure aux volontés
individuelles.
o Pas de pouvoir concurrent à ce pouvoir = souveraineté.
 Souveraineté intérieure : droit de commander aux citoyens.
 Souveraineté extérieure : droit de représenter la nation et de l’engager vis-à-
vis des autres nations.
o L’Etat est la personnification titulaire de la souveraineté.
 Attention distinction : l’Etat est une personne morale titulaire de la
souveraineté,
 Les dirigeants = personnes physiques dépositaires de la souveraineté qui
l’exerce pour le compte de l’Etat.
- Plusieurs conceptions de la Nation :
o Dans les Etats simple : la souveraineté n’est pas divisée et conserve sa pleine unité.
o Dans l’Etat fédératif : la souveraineté est fractionnée malgré la recherche d’une
unité nationale.
 Chaque Etat conserve sa souveraineté intérieure.
 Certains attributs de la souveraineté sont enlevés aux Etats pour le
transférer à l’Etat fédéral.
 Forme fédérative convient aux Républiques.
o La Confédération d’Etats : chaque Etat composant la confédération conserve sa
souveraineté intégrale ou plénière.
 Les Etats se lient par un pacte pour unir leurs forces dans un but déterminé
 La confédération est créée par un traité international (la Diète) et
représentée par une assemblée où siègent les différents représentants des
Etats.
 Pas de pouvoir exécutif ou judiciaire ni même un pouvoir réellement
législatif car les décisions ont prises à l’unanimité.
 exemple les cantons suisses (avant 1998)

Florence Poirat, Etat, Dictionnaire de culture juridique, 2003


- L’Etat = place centrale dans la culture juridique : puissance et légitimité en font une
référence incontestée.
- L’Etat comme phénomène historique :
o Confrontation doctrinale :
 Conception extensive : toute organisation du pouvoir peut être qualifiée
d’Etat.
 Conception restrictive : l’Etat n’est qu’une forme parmi d’autre
d’organisation du pouvoir.
o Définition spécifique du pouvoir procède de la deuxième théorie : L’Etat
correspond alors à un mode spécial de rationalisation, d’aménagement du pouvoir et
d’encadrement des rapports humains.
 Cela permet d’identifier le moment de l’émergence de l’Etat : l’Etat se
distingue alors de la polis grecque ou de la civitas romaine. Il se distingue de
la mafia (bande de brigand selon Saint Augustin) ou de l’Eglise également…
 Etat = status ou stare = se tient debout.
o Crise de l’Etat : elle se caractérise par l’affaiblissement interne et externe de l’Etat
par des causes juridiques et économiques.
 L’Etat est en concurrence avec d’autres entités : internet, multinationales ou
groupes d’intérêts (lobbies) ou société civile.
 Paradoxe : en dépit de ces concurrences, l’Etat demeure le schéma idéal de
l’exercice du pouvoir → multiplication du nombre d’Etats.
 Pas de modèles alternatifs
- L’Etat institution juridique :
o Formation de l’Etat : Trois conditions : Population, territoire, appareil
gouvernemental.

Olivier Beaud, Constitution et constitutionnalisme, Dictionnaire de philosophie


politique, 2012
- Constitution = latin constitutio → terme médical de l’état d’une personne ou juridique en
faisant référence aux textes du pape ou encore aux actes authentiques.
- Conception institutionnelle ou organique : la constitution est un ordre politique.
o Comme organisation : action et vie de l’Etat → tout Etat a une constitution.
o Conception antilibéral : l’Etat étant une autorité du tout s’impose de manière
unilatérale sur les individus pour maintenir l’ordre (Hobbes, Hegel, Carl Scmitt).
o La Constitution permet de concilier le maintien de l’ordre et l’unité du peuple face à
la force centrifuge de l’Etat (Montesquieu, Aristote).
- Conception normative : la Constitution est une norme fondamentale et suprême et une
technique de limitation du pouvoir (Locke, Constant, Rawls).
- Le constitutionnalisme : technique consistant à maintenir des freins effectifs à l’action
politique de l’Etat.
o Promotion d’un gouvernement limitée
o Substitution du Gouvernement de la loi au gouvernement des hommes.

Constitution de la confédération helvétique du 18 avril 1999


- Protection des libertés et des droits des peuples dans la Constitution.
o La Constitution crée des engagements de l’Etat d’assurer la sécurité, l’égalité des
chances…
o Les cantons sont souverains sous réserve des limites imposée par la Constitution
fédérale.
- Article 43 : La Constitution prévoit les compétences de la Fédération et des cantons : la
Confédération n’agit que pour les compétences dans lesquelles elle est utile.
- Article 44 : obligation d’assistance entre l’Etat fédéral et les cantons.
- Article 45 : participation des cantons aux décisions fédérales.
- Article 49 : primauté du droit fédéral.

Constitution de la République et canton de Genève du 14 octobre 2012


- Le Canton de Genève appartient à la confédération helvétique mais demeure un Etat
souverain.
- Article 2 : la souveraineté appartient au peuple. Garantie du peuple par l’établissement de
droits fondamentaux dans la Constitution genevoise.

Constitution de la République italienne


- Constitution italienne prévoit l’indivisibiltié de la République (article 5) tout en reconnaissant
l’autonomie locale.
o Forte décentralisation administrative.
o Adaptation des législations nationales aux exigences de l’autonomie et de la
décentralisation.
- Article 114 : LA décentralisation est différenciée
- Article 117 : le pouvoir législatif est divisé entre l’Etat et les régions dans le respect de la
Constitution et des traités internationaux.
o Compétences exclusives de l’Etat : immigration, citoyenneté, religion, armées,
monnaie, rapports internationaux…
o Compétences partagées : relations internationales et européennes mais principes
généraux dans ces compétences appartiennent à l’Etat italien.
o Compétences exclusives des régions : toute matière non expressément réservées à
la législation nationale.

Fiche 2 : Souveraineté et représentation


Raymond Carré de Malberg, Contribution à la théorie générale de l’Etat, 1920
- Souveraineté = qualité → un certain degré de puissance. C’est le caractère suprême d’un
pouvoir car il n’admet aucune concurrence.
- La souveraineté est double :
o LA souveraineté dans les rapports internationaux : exclusion de toute subordination
ou dépendance d’un Etat sur un autre = égalité entre les Etats souverains donc
indépendance.
o La souveraineté interne : tous les membres sur le territoire de l’Etat sont soumis à
l’autorité de l’Etat qui prédomine sur tout autre.
o Ce ne sont pas des souverainetés distinctes mais deux aspects de la souveraineté.
- LA souveraineté c’est la négation de toute entrave ou subordination.

Textes constitutionnels français entre 1789 et 1958


- Déclaration des droits de l’homme du 26 août 1789 :
o Article 3 : la souveraineté appartient à la nation : pas d’accaparement par des
sections ou groupes composantes du peuple.
o Article 6 : Les citoyens participent à la souveraineté dans la confection de la loi
(expression de la souveraineté) par l’intermédiaire de leurs représentants.
- Constitution des 3 et 14 septembre 1791 :
o Article 1er, Titre III : Indivisibilité de la souveraineté. Elle appartient à la Nation. Les
représentants ou un groupes de peuvent s’en accaparer l’exercice.
o Article 2 : La souveraineté s’exerce par délégation : les représentants de la Nation
sont le Corps législatif et le Roi.
- Constitution du 5 fructidor an III (1795).
o LA loi = expression de la majorité des citoyens ou leurs représentants.
o Universalité du peuple français = la Nation = souverain.
- Constitution du 4 novembre 1848 :
o Art. 1er : La souveraineté appartient à l’universalité des citoyen (la Nation) et
inaliénable et imprescriptible.
o Art. 18 : Tous les pouvoirs publics émanent du peuple.
- Constitution du 14 janvier 1952 :
o Article 1er : garantie de libertés issues de la DDHC et du droit public des français.
o Article 2 : LE président de la République devient la figure centrale des institutions : il
gouverne avec l’aide des autres institutions mais art. 3 la législation est faite
collectivement entre le Président et le Parlement.
o Article 5 : rapport personnel entre le président et le peuple par le droit de
référendum.
- Constitution du 27 octobre 1946 :
o Article 1er : La République est indivisible et démocratique.
o Art. 3 : la souveraineté nationale appartient au peuple. Pas d’accaparement de la
souveraineté par une section du peuple.

Maximilien de Robespierre, Assemblée nationale, septembre 1789


- Le Corps politique se gouverne par sa propre volonté : il est une Nation, un vouloir commun
composé des facultés de vouloir particulières.
o La puissance législative est inaliénable souveraine et indépendante.
o LA loi est l’expression de cette volonté qui s’exerce en corps
- Les représentants sont dépositaires du pouvoir souverain de la Nation :
o Volonté des représentants : autorité supérieure et sacrée à toute volonté
particulière : un seul ne peut avoir une volonté supérieure à celle de tous.
o Critique du veto royal = opposition d’un seul contre tous (monstre inconcevable en
morale et en politique).
o La Monarchie n’a plus de sens car elle suppose le pouvoir d’un seul.
o Les Pouvoirs du peuple impliquent que le Roi est le représentant du peuple =
fonction publique et non pas personnelle dans le sens de la liberté et des droits de la
Nation.
- Mais les représentants de la Nation peuvent abuser de leur autorité : le Roi doit avoir le
pouvoir de s’opposer à la loi
o Il faut une précaution dans le contrepouvoir royal : il ne peut pas s’opposer à la
représentation paisible du peuple par le Corps législatif.
o Le Monarque a un pouvoir extrême en dirigeant l’armée et l’Administration.
o Même le veto suspensif est insuffisant pour garantir contre les oppositions du Roi.

Hamilton, Jay et Madison, Le Fédéraliste


- La démocratie pure implique le sacrifice des plus faibles et de la minorité à la volonté des
majorités qui ont des intérêts communs.
o La démocratie pure est donc incompatible avec la sûreté personnelle et la
protection du droit de propriété.
o Démocratie condamnée à une existence éphémère.
- LA République ou Gouvernement représentatif est un régime opposé à la démocratie pure :
o Dans la République, le pouvoir est délégué à des représentants élus : le choix des
citoyens représentants permet de sélectionner ceux qui ont un intérêt pour la chose
publique et le bien public.
o Les représentants doivent être en nombre suffisant pour éviter la corruption mais
ne doivent as être trop nombreux pour éviter la confusion : la répartition des
talents et des vertus dans les circonscriptions aboutira à une représentation efficace
de la Nation.
o Plus la République est grande, plus on sélectionne les candidats selon leur mérite.
o Selon le nombre d’électeurs représentés, les électeurs seront plus ou moins proches
des circonstances locales ou des préoccupations de l’intérêt général.

Constitution espagnole, 27 décembre 1978


- Préambule : La Nation s’assemble pour déterminer le bien de ceux qui la composent :
garantie de la démocratie et de l’Etat de droit, promouvoir les droits de l’homme.
- Article 1er : LA souveraineté nationale appartient au peuple espagnol
- Article 9 : obligations des pouvoirs publics d’agir dans le cadre des libertés des individus.

Léon Duguit, Traité de droit constitutionnel, 1928


- Distinction des systèmes de gouvernement :
o Le Gouvernement direct : un corps de citoyens exerce les fonctions de l’Etat.
o Gouvernement représentatif : désignation d’un individu ou d’un groupe d’individus
pour exercer au nom du peuple les fonctions étatiques.
- Dans la plupart des Etats modernes : choix du gouvernement représentatif :
o LA représentation implique une volonté unique qui émane des volontés des
citoyens.
 Dans les rapports privés : théorie du mandat → acte juridique accompli par le
mandataire comme s’il provenait du mandant. Le représentant a une
responsabilité envers le représenté.
 Dans les rapports publics : les manifestations des volontés de certains
individus ont la même force et les mêmes effets que si elle provenait du
corps de citoyens.
o En 1789 et 1791 : théorie juridique de la représentation politique encore applicable.
La représentation est issue des assemblées élues et non élues comme les chefs
d’Etat. Mais l’idée de la représentation est fondée sur l’idée du mandat.
- LA nation est une personne titulaire de la souveraineté : elle (le mandant) donne mandat à
une autre (le Parlement mandataire) pour exercer le pouvoir en son nom.
o Le Parlement représente toute la nation dans son entier.
o LE député ne représente pas ses électeurs ou son corps électoral dans une
circonscription mais la Nation tout entière.
o = Théorie du mandat représentatif.
o Cela implique l’exclusion du mandat impératif : toute instruction donnée au
mandataire est nulle et non avenue (art. 7 section III C° de 1791 ou 34 et 35 C° de
1848 ; art. 13 de la Loi constitutionnelle du 30 novembre 1875). Le député ne doit
aucun compte aux électeurs.
- Participation ponctuelle du peuple : le référendum, la dissolution…

Raymond Carré de Malberg, Loi expression de la volonté générale, Etude du concept


de loi dans la Constitution de 1875, 1931
- Concept de loi = article 6 DDHC de 1789 :
o La loi a pour fondement la volonté générale = expression directe.
o La volonté générale est exprimée par le Corps législatif représentant la totalité des
citoyens.
- Constitution de 1791 : deux titulaires de la puissance publique :
o Le Corps législatif : représentant de la Nation : il devient le souverain en tant que
représentant. Il est ainsi supérieur car il exprime la volonté générale.
o Autres représentants nécessairement inférieurs.
- Les autres autorités ne sont que commises.

Fiche n°3 : La séparation des pouvoirs


Florilège de préambules constitutionnels français et étrangers
- Préambule de la DDHC de 1789 : Les représentants du peuple français sont constitués en
Assemblée nationale. L’action des institutions doit être guidée par les droits naturels de
l’homme et les droits du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif permettent d’aller en ce
sens.
- Préambule de la Déclaration des droits de l’homme du 24 juin 1793
o La tyrannie et la confusion des pouvoirs a abouti au mépris des droits naturels de
l’homme.
o Le Gouvernement doit aller dans le sens de la recherche du bonheur par l’éviction de
la tyrannie.
o Séparation entre les magistrats et le législateur.
- Charte constitutionnelle du 4 juin 1814 :
o R2tablissement de la souveraineté royale et des apports de la monarchie en termes
d’administration et de justice.
o Admission des apports de la révolution par la Charte de 1814 : reconnaissance
d’institution à côté du Roi comme une chambre des députés représentant le peuple
et d’une chambre aristocratique.
- Constitution du 4 novembre 1848 : La Constitution est adoptée par l’Assemblée nationale.
- Constitution du 14 janvier 1852 :
o Constitution élaborée par l’Empereur dont l’autorité est voulue par le peuple.
o Création d’institutions autour de l’Empereur : un Gouvernement, un Conseil d’Etat,
un Corps législatif et un Sénat.
- Constitution du 4 octobre 1958 : La Constitution est adoptée par le peuple.
- Constitution des USA du 17 septembre 1787 : la Constitution établit par le peuple lui-même.
- Loi fondamentale allemande du 23 mai 1949 : LE peuple allemand se donne la loi
Fondamentale en vertu de son pouvoir constituant.
- Constitution suisse du 18 avril 1999 : la Constitution établie au nom de dieu, du peuple et
des cantons.

Sélection de textes constitutionnels français relatifs à la révision de la Constitution


- Constitution du 3 et 14 septembre 1791 : Constitution rigide = procédure complexe.
o Droit du peuple de changer et modifier sa constitution.
o Vœu uniforme renouvelé pendant trois législatures. Les deux premières devront
proposer la révision au début de la législature et la troisième doit la réitérer à la fin
de la législature.
o Pas de révision proposée après une révision pendant deux législatures.
o 4ème législature (celle de révision) : augmentation du nombre de députés de 249 pour
former une assemblée de révision. Les membres de la 3ème législature ne peuvent
être élus dans l’assemblée de révision.
- Constitution du 5 fructidor an III (22 août 1795).
o Proposition de la révision par le Conseil des Anciens soumise à ratification par le
Conseil des 500.
o Dans un espace de 9 ans, la proposition a été réitérée tous les trois ans : convocation
d’une assemblée de révision formée de deux membres par département élus comme
le Corps législatif mais distinct de lui.
- Constitution du 4 novembre 1848
o Article 111 : Volonté de révision émise par l’Assemblée nationale dans la dernière
année de la législature.
o Résolution définitive après trois réitérations par délibération à un mois d’intervalle
aux trois quarts des suffrages avec un quorum de 500 députés.
o L’assemblée de révision est nommée pour 3 mois.
- Article 8 de la loi constitutionnelle du 25 février 1875 (plus souple)
o Résolution dans chaque assemblée (Sénat et chambre des députés) sur la révision à
la majorité absolue.
o Réunion des deux chambres en Assemblée nationale.
o Révision adoptée à la majorité absolue.

Sélection de textes constitutionnels étrangers relatifs à la révision de la Constitution


- Constitution suisse du 18 avril 1999
o Article 192 : LA révision peut être totale ou partielle selon la procédure législative
(sauf disposition contraire).
 Article 193 : Révision totale proposée par le peuple ou par un des deux
conseils ou décrétée par l’Assemblée fédérale.
 LE peuple décide de la révision totale si l’initiative provient de lui ou
si ’il y a un désaccord entre les Conseils.
 Si le peuple acquiesce la révision totale, les deux conseils sont
renouvelés.
 Article 194 : révision partielle peut être demandée par le peuple ou
l’Assemblée fédérale.
 La révision partielle doit respecter l’unité de la matière révisée.
 Révision partielle par initiative populaire doit respecter l’unité de la
forme.
o Entrée en vigueur dès que les cantons et le peuple l’ont accepté.
- Constitution italienne du 27 septembre 1947
o Art. 138 : lois de révisions = adoptée par chacune des assemblées en deux
délibérations successives à intervalle de 3 mois et adoptée à la majorité absolue.
o Référendum si dans un délai de 3 mois la demande est faite par un 1/5é des
membres d’une chambre ou par 500 000 électeurs ou par 5 Conseil régionaux.
o Si la loi est acceptée à la majorité des 2/3 des membres dans chacune des chambres :
pas de référendum.
o Article 139 : Pas de révision de la forme républicaine du Gouvernement.

Eric Maulin, Souveraineté, Dictionnaire de la culture juridique, 2003


- La souveraineté est issue des révolutions française et américaine : c’est une compétence
constituante ou méta-compétence = compétence de la compétence.
- Difficulté de penser le statut juridique du peuple ou de la Nation : le peuple ou la Nation
existent antérieurement à la Constitution selon Sieyès.
o Son existence précède l’acte constituant : déplacement du titulaire de la
souveraineté du monarque à la Nation ;
o L’entité nationale ne peut exercer par elle-même la souveraineté. : distinction du
constitutionnalisme moderne → titulaire légitime de la souveraineté (le peuple ou la
Nation) et les détenteurs de son exercice (organes constitués).
- Distinction nette
o dans la Constitution de 1787 : Nous le peuple américain : les institutions constituées
proviennent de la volonté du peuple.
o Dans la Déclaration des droits de l’homme : article 3 : la souveraineté réside
essentiellement dans la Nation.
o LE pouvoir de révision provient toutefois de la Constitution : tous les pouvoirs
même constituants dérivés proviennent de la Constitution. La Constitution est alors
une légitimation a posteriori.
- Sieyès : distinction radicale entre
o pouvoir constituant dérivé : pouvoir de réviser la Constitution = compétence de la
compétence permettant aux pouvoirs constitués de réviser la constitution selon les
procédures instituées.
o pouvoir constituant originaire : pouvoir révolutionnaire à l’état brut et exclu du
monde juridique (totalement libre).
o Conclusion : le pouvoir constituant dérivé est une propriété du système juridique et
non un pouvoir transcendant.
o Carré de Malberg : la constitution caractérise l’Etat moderne car elle est capable de
se transformer intégralement.

Sélection de textes français et étrangers relatifs à la distinction des pouvoirs constitués


entre 1787 et 1978.
- Constitution des 3 et 14 septembre 1791 :
o Article 3 : LE pouvoir législatif est délégué à l’Assemblée nationale qui l’exerce avec
la sanction du Roi.
o Article 4 : LE pouvoir exécutif est délégué au Roi.
o Article 5 : Le pouvoir judiciaire est délégué aux juges élus temporairement.
- Constitution du 5 fructidor an III
o Le Corps législatif est composé du Conseil des Anciens et du Conseil des 500.
o Pas de délégation des pouvoirs législatifs possible.
o LE pouvoir exécutif est délégué à 5 directeurs nommés par le Corps législatif.
o Fonction judiciaire exclue du Corps législatif et de l’Exécutif.
- Constitution du 4 novembre 1848
o Art. 18 : Tous les pouvoirs émanent du peuple.
o Article 19 : la séparation des pouvoirs est la première condition d’un Gouvernement
libre.
o Art. 20 : le pouvoir législatif est délégué à une Assemblée.
o Art. 43 : Le pouvoir exécutif est délégué à un citoyen = le président de la République.
- Loi du 3 juin 1958 :
o LE suffrage universel est la source du pouvoir.
o LE pouvoir exécutif et législatif doit être effectivement séparé.
o Le Gouvernement doit être responsable devant le Parlement.
o L’autorité judiciaire doit être indépendante.
- Constitution USA du 17 septembre 1787
o Art. Premier Section I : Les pouvoirs législatifs sont attribués au Congrès.
o Art. II : LE pouvoir exécutif est confié au président des Etats-Unis d’Amérique.
o Art. III : LE pouvoir judiciaire est dévolu à la Cour suprême et aux cours inférieures.
- Constitution espagnole du 29 décembre 1978 :
o Article 66 : les Cortes générales représentent le peuple et se composent du Congrès
et du Sénat. Elles exercent le pouvoir législatif.
o Article 97 : LE Gouvernement dirige la politique intérieure et extérieure.

Léon Duguit, Traité de droit constitutionnel, 1928


- Doctrine de la souveraineté nationale : la volonté nationale est représentée par un ou
plusieurs organes ?
- LA souveraineté ne peut être divisée et elle résulte de la collaboration avec plusieurs
organes.
- Ambiguïté dans la théorie : Confusion entre la séparation des pouvoirs et la séparation des
fonctions :
o La Constitution de 1791 fait une séparation trop rigide des pouvoirs.
o Selon Montesquieu : pas de liberté si un même organe ou un même homme pouvait
exercer le pouvoir sans contrôle.
o Erreur de la séparation des pouvoirs : il ne s’agit pas d’une division de la
souveraineté dans trois organes distincts et d’une telle indépendance qu’il régnerait
une séparation absolue des pouvoirs.
o Au contraire il doit exister une collaboration continuelle des organes législatifs et
exécutifs. Le pouvoir législatif participe à la fonction exécutive et inversement.
- Si le parlement a le pouvoir législatif : le parlement a un caractère représentatif et veut pour
le peuple souverain. Il participe à la législation et collabore avec le Chef de l’Etat I l’arrête la
décision que d’une certaine manière. Inversement l Chef de l’Etat peut prendre des décisions
sous le contrôle du Parlement.
- Si le Chef de l’Etat a le pouvoir exécutif : il participe à l’activité de l’Etat mais de manière
différente que le Parlement il propose la loi et la promulgue et peut demander une nouvelle
délibération.

Michel Troper, Actualité de la séparation des pouvoir, Pour une théorie juridique de
l’Etat, 1994
- LA séparation des pouvoirs au XVIIIé siècle : selon la doctrine classique (Carré de Malberg,
Esmein, LA ferrière ou Barthélémy) la SDP proclamée par l’article 16 de la DDHC est une
technique constitutionnelle attribuée à Montesquieu.
o Règle 1 : L’indépendance des organes : cela implique qu’aucun organe ne doit
provenir de l’autre. Cela implique qu’ils ne puissent être révoqués par l’autre et
interdire la responsabilité ministérielle et la dissolution.
o Règle 2 : La spécialisation des organes : l’Etat exerce trois fonctions ou deux selon la
variante française. Chaque organe occupe une fonction et ne doit pas participer à
l’exercice des autres.
- Critique de l’interprétation traditionnelle :
o Selon le modèle de la SDP = l’Angleterre : pas de séparation des pouvoirs au sens de
spécialisation parce que le Roi exerce un droit de véto et les Chambres participent au
pouvoir judiciaire.
o Pas d’indépendance : le Roi peut dissoudre la Chambre des communes et celle-ci
peut engager la responsabilité pénale des ministres.
o Selon Carré de Malberg : la séparation des pouvoirs implique l’égalité dans les
organes : si les fonctions sont hiérarchisées il ne peut y avoir d’équilibre entre les
autorités. Au XVIIIé siècle, on conçoit le Parlement comme l’Esprit et le
Gouvernement comme le bras.
o Constitution de 1791 :
 Les organes ne sont pas spécialisés puis que le Roi dispose d’un droit de véto
suspensif (participation à la fonction législative). Le Parlement s’ingère dans
les relations internationales du Rois.
 Les organes ne sont pas indépendants : le Parlement peut engager la
responsabilité pénale des ministres.
- LA véritable signification de la SDP au XVIIIé siècle :
o L’interprétation officielle de la doctrine classique est donc abusive.
o SDP ou distribution des pouvoir = principe essentiellement négatif interdisant le
cumul du pouvoir dans les mains d’un seul homme.
o La compétence souveraine est répartie dans plusieurs autorités : celui qui exécute
ne peut le faire qu’en vertu d’une loi prise par un autre organe.
 Soit on spécialise les autorités : faveur des démocrates car l’organe législatif
est le représentant du peuple qui détient le pouvoir hiérarchiquement le plus
important et donc demeure un organe suprême.
 Soit on crée une collaboration par participation réciproque des organes aux
fonctions de l’Etat : il permet de créer un équilibre entre les organes.
Fiche 4 : Le contrôle de constitutionnalité
Sélection de textes constitutionnels français entre 1799 et 1958
Sélection de textes constitutionnels étrangers
Cour Suprême des Etats-Unis, Marbury c. Madison 23 février 1803
Sélection de décisions du Conseil constitutionnel
Maurice Hauriou, Précis de droit constitutionnel, 1929
Léon Duguit, Traité de droit constitutionnel, 1930
Débat entre Sieyès et Thibaudeau sur la jurie constitutionnaire à la Convention
nationale, 1795

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