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COURS N°1: INTRO AU DROIT CONSTITUTIONNEL:

10.09.2020

Il y a une grande distinction entre le droit privé et le droit publique. Le droit privé c’est le
droit qui s’occupe des personnes privées au sens juridique du terme. C’est d’abord le droit des
individus. Il y a d’autre type de droit privé, qui concerne des personnes collectives comme les
entreprises.
Le droit public s’occupe des collectivités publiques à l’intérieur desquelles nous nous
trouvons.

—> La place du droit const: Le droit constitutionnel est une branche du droit publique.

—> Qu’est-ce que le droit const ? Quel est sa signification ? Le droit const est une branche
fondamentale du droit publique. Le droit constitutionnel est un effort de conciliation entre
l’autorité et la liberté. Il est juste de rappeler que cette dualité, autorité, liberté elle n’est que le
reflet de la condition de chaque Homme, qui est autant individuelle que collective.
Le droit constitutionnelle est une manière de consigner l’autorité d’un coté et la liberté de l’autre.
Le droit constitutionnel est entre la protection de l’autorité et la protection de la liberté. C’est une
technique qui sert l’autorité. Le droit constitutionnel tel qu’il s’est développé en Occident il fait
allusion à la philosophie des lumières du 18 ème, c’est en Europe qu’apparait à cette époque le
constitutionnalisme. C’est l’idée que le droit constitutionnel doit être au service de la protection
des libertés fondamentales.

C’est dans le cadre Etatique de la fin du 18 eme que le droit constitutionnel a prit son
essor.
La chute du mur de Berlin (1989) a permit aux pays proche de la France (PECO) de se
doter d’une constitution libérale et démocratique. Le droit constitutionnel est un droit vivant
car les sociétés humaines n’auront jamais fini d’évoluer entre l’autorité et la liberté, à la
recherche d’un point d’équilibre. Cet équilibre se fait en fonction de ce que les individus croient
et veulent, il évolue en fonction des mentalités.

PLAN DU COURS:

I. Cadre du pouvoir politique


A. L’Etat
B. La constitution

II. L’exercice du pouvoir politique


A. Désignation des gouvernants
B. Les modalités d’organisation du pouvoir dans l’Etat

III. Typologie des régimes politiques:

BIBLIOGRAPHIE:

1. Jean Gicquel « Droit constitutionnel et institution politique » Edition Montchretiens


2. Bernard Chantebout « Droit constitutionnel des sciences politiques » Edition Armand Collin
3. Dominique Chaglollaud « Droit constitutionnel contemporain » premier tome Edition Armand
Collin

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I. Cadre du pouvoir politique:

A. L’Etat:

Le phénomène Etatique que l’on peut qualifier aujourd’hui d’universel. Lorsque le juriste
parle d’un Etat il n’a pas à prendre en considération sa taille. Tout Etat en vaut un autre.
Est-ce que les différents politiques appliquent à la lettre le droit constitutionnel ?
La règle constitutionnelle n’est pas suffisamment précise, les autorités sont donc dans l’obligation
d’interpréter ces règles.

Etat: C’est l’institutionnalisation du pouvoir politique. C’est la conception moderne de l’Etat.


L’Etat moderne est apparu à partir du 14 ème -15 ème siècle.
Pourtant dans l’antiquité, on parlait d’Etat.
Mais il n’avait pas le même sens que celui donné aujourd’hui. Des anthropologues ont
expliqué, qu’il peut exister des sociétés sans Etat, c’est à dire sans phénomènes Etatique
moderne avec pourtant une certaines autorité à leur tête.
Il n’y a pas société humaine sans pouvoir politique.

L’Etat sous sa forme contemporaine est un phénomène relativement récent.

Théorie absolutiste ou autoritaire de l’Etat: Ces théorie vont souligner le droit déterminant des
structures Etatiques dans la société. L’Etat est plus important que les individus.

Théorie libérale de l’Etat: Met en avant la question des libertés individuelles et fondamentales
dans un Etat. Il ne s’agit pas de nier l’Etat, mais de donner sa place à la liberté. (John Lock,
Montesquieu, Rousseau, Tocqueville figure majeur du libéralisme politique, Benjamin Constant).

Théorie collectiviste, théorie socialiste et Marxiste de l’Etat: elles mettent l’accent sur les rôles de
la collectivité. Mettent en avant le rôle de l’Etat qui à tendance à prévaloir ses intérêts, les intérêts
publiques sur les intérêts individuels.

Définition juridique de l’Etat: C’est une personne morale de droit public.

Une personne morale est une invention du droit, c’est une personne abstraite, qui n’existe pas
physiquement. Il faut des éléments objectifs qui prouvent l’existence de la personne morale.
Lorsque plusieurs personne décide de s’associer pour créer une entreprise, pour le droit
cette entreprise collective est une personne juridique morale car ce n’est pas une personne
physique, le dirigeant ne peut pas être l’entreprise.

Une personne morale de droit publique est une organisation distincte de la personne de ses
dirigeants. Les personnes physique changent, l’institution elle, demeure.

—> Quels sont les éléments constituants de l’Etat ?


En droit constitutionnel on compte 3 éléments constituants un Etat. Ils sont tellement
importants, qu’il faut la réunion de ces 3 éléments pour qu’aux yeux des juristes l’Etat puisse
exister en tant que personne morale de droit publique. C’est la reconnaissance d’Etat. Un Etat
pour exister doit avoir ces 3 éléments et être reconnu par les autres Etats déjà existant.

Critère n°1: Population

Un Etat est une collectivité humaine. Existence de l’Etat impossible sans individu rattaché
à ce dernier. La taille de cette collectivité n’importe pas. C’est un ensemble de personnes
physique qui peuvent présenter des caractéristiques communes. Par exemple, l’appartenance à
un même groupe ethnique. Il peut y avoir une langue commune, ce qui n’exclue pas des langues
régionales. Une religion commune qui va dominer.
La question de l’Etat-Nation, c’est une notion et une réalité. Elle a fait l’objet de nombreuses
réflexion théorique. Etat-Nation: (def d’Eismein): « L’Etat, c’est la personnification juridique d’une
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Nation ». Elle sous entend, que il ne pourrait y avoir d’Etat que par rapport à l’existence d’une
Nation. Une Nation se définit par des éléments objectifs (la langue, la culture, la religion), au
delà de tous les éléments objectifs il faut des éléments subjectifs, un passé commun, un
héritage historique qui continu à influencer sur le présent, et le vouloir vivre ensemble. Pour qu’un
Etat existe il faut d’abord une collectivité nationale homogène, et que cette collectivité se dote
d’institution afin de former un Etat.
Il y a en revanche, des Nations que l’Histoire a divisé en plusieurs Etats. Comme l’Empire Austro-
Hongrois.
On ne peut pas établir une équation Nation= Etat ou inversement. On peut avoir des états qui
seront composés de plusieurs population Nationales, chaque population peut légitimement
revendiquer une Nationalité. Comme la fédération de Russie. Cet Etat est composé de
populations très variés, c’est un Etat multinations. La définition d’Eismein est une définition
juridique qui ne reflète pas forcement la réalité, ça n’est jamais aussi simple.

Il y a des populations qui veulent être reconnus comme un Etat. Alors qu’ils étaient une Région
d’un Etat, ils veulent devenir un Etat-Nation. Quels sont les réponses juridiques que les
gouvernants des Etats apportent ? L’Etat fédéral.

Critère n°2: Le territoire

C’est l’Espace géographique de l’Etat. La question du territoire donne lieu a des


controverses, notamment à propos des frontières. Est-ce que les frontières doivent être naturelles
ou pas ? Massif montagneux, fleuves, etc.

Idéologie de l’espace vitale de l’Allemagne Nazi.

Le principe de territorialité signifie qu’un Etat à la maitrise complète de son espace. C’est pour
cela que l’on défini des frontières terrestres. Il y a aussi des frontières maritimes. C’est la
notion les eaux intérieurs, l’Etat en à la maitrise aussi. C’est une partie de la mer où un navire de
l’Etat a parfaitement le droit de refuser la venue d’un autre navire voir de le détruire.
Il existe aussi les frontières aériennes, c’est l’espace aériens. Les Etats ont le droit de fermer
leurs espaces aériens a tout types de trafic militaire ou civil.
Il est interdit de violer des ambassades à l’étranger. Elles sont juridiquement déclarer inviolables,
parce qu’elles sont une partie d’une autre Etat.

Critère n°3: Organisation politique souveraine

La population qui vit sur un territoire doit avoir des institutions politiques quelqu’en soit la
forme.
La Notion de Souveraineté est une notion cardinale en droit. C’est l’attribut juridique essentiel de
l’Etat.
Laferriére a dit « La souveraineté est un pouvoir de droit originaire et suprême ». Un
pouvoir de droit est un pouvoir qui a une forme juridique, qui est reconnu, il se traduit par du droit,
il produit des règles de droits et des règles juridiques. Originaire signifie que ce pouvoir de droit a
pour origine lui même. Cette citation de Jellinek vient expliciter la première « Avoir la
compétences de ses propres compétences. » . Autrement dit, avoir le pouvoir de ses propres
pouvoirs. Etre à l’origine de ses pouvoirs. Et plus précisément le pouvoir d’avoir des pouvoirs. On
pourrait aller jusqu’a dire que c’est un pouvoir d’auto-organisation.

Un Etat dans la vision juridique est la source de ses pouvoirs, il est donc souverain.
Suprême veut dire qu’aucun pouvoirs ne peut se situer au dessus de l’Etat.
Cette organisation politique souveraine elle a fait l’objet d’une théorie de la part d’un auteur du 16
ème siècle, Jean Bodin, que l’on considère aujourd’hui à l’origine de la notion juridique de
souveraineté. Il a utilisé la réflexion d’autres auteurs et a synthétisé toutes une série de réflexion
et les a théorisés.
La souveraineté des Etats a une double face, on peut la considérer d’abord à l’intérieur de
l’Etat et on peut et on doit la considérer à l’extérieur de l’Etat.
La souveraineté doit se manifester par l’existence d’un droit qui va s’imposer à tous les
individus de l’Etat. C’est le droit de la puissance public. Elle peut s’imposer à tous les particuliers
au nom de l’Etat. On parle des pouvoirs régaliens. C’est un droit qui s’impose, il est donc
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contraignant. Les pouvoirs Régaliens les plus évidents dans tous les Etats sont la police et la
justice.
La souveraineté doit être aussi comprise comme se manifestant à l’extérieur de l’Etat, il va
pouvoir la manifester à l’extérieur. C’est le principe de l’indépendance nationale. Chaque Etat doit
en principe respecter la souveraineté des autres Etats en contrepartie. C’est au nom de la
souveraineté que les Etats ont le droit de conclure des traités (contrat conclue entre deux ou
plusieurs Etats). Les Etats se déclarent la guerre (qui est un acte juridique) si ces contrats sont
brisés.

Il y a de nombreuses limitations à la souveraineté des Etats. Il y a des limitations au plan interne


puis au plan externe.

Limitation au plan interne: L’état moderne est un Etat qu’on peut qualifier d’Etat de Droits.
C’est un Etat dans lequel l’action de la puissance publique et réglée et limitée par des règles de
droit. Ces règles de Droits constituent un ensemble très complexe, et elles sont hiérarchisées les
unes par rapport aux autres.
En haut de la hiérarchie il y a la constitution, tout en bas on trouve l’ensemble des règlements de
l’administration. L’Etat de droit est un Etat dans lequel les autorités publiques ne peuvent pas agir
n’importe comment, elle a l’obligation de respecter l’ensemble des règles qui s’imposent.
L’autorité du pouvoir exécutif est emmené a prendre une décision importante, elle doit respecter
les libertés fondamentales du citoyens, les libertés de l’homme. Si ils n’ont pas respectés les
libertés fondamentales, cela passera devant le juge.
La souveraineté de la puissance public est importante mais ne s’exerce pas n’importe
comment.

Limitation au plan externe: de l’exercice de la souveraineté.


* l’assistance est considéré comme un droit. Lorsque un Etat est dans le
mal être, à cause de conflits, etc. Elle ne va pas de soi, elle est une limite à la souveraineté. parce
que la souveraineté des Etats justifie l’indépendance. Les évolutions contemporaines de la vie
inter Etat permet l’entraide. Un grand nombre d’Etat éprouve le besoin de porter assistance, ils se
disent qu’ils ne peuvent pas laisser « crever » les populations dans un Etat pauvre. Jusqu’où les
Etats peuvent-ils pousser l’assistance ? Il faut faire attention que cette assistance reste dans des
limites raisonnable.
* Le développement du droit international, les traités, les conventions, les
accords entre les états. Plus un Etat conclue des traites, des accords ou des conventions, plus il
limite sa souveraineté d’un point de vue juridique. Car il se créer une interdépendance entre le
droit international et le droit interne. Il est clair que plus le droit de l’union européenne se
développe plus le droit interne à chacun des états membres est contraint par le respect de ces
règles. Il y a donc une limite à l’exercice des Etats membres de l’union européenne.

* Dernière limite: les questions économiques et financières.

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Section 2: les formes d’organisation juridique de l’Etat:

Il s’agit pour les Etats, d’organiser les rapports juridiques, les relations, entre les différents
niveaux de collectivité publique. C’est à dire, les différentes collectivités humaines qui existent au
sein de l’Etat. Un Etat est une multiplicité de collectivité humaine. La plus générale, est l’Etat, il
est la collectivité englobant toutes les autres. Les collectivités au sein de l’Etat s’appelle les
« collectivités infra étatiques ».

L’Etat unitaire et l’Etat fédéral. Ces deux modèles ne sont précisément que des
modulations de la réalité. Cette modélisation n’est pas la réalité, c’est une représentation de la
réalité. La réalité est toujours plus complexe que les modèles élaborés. Etat unitaire et Etat fédéral
représentent deux modèles de ces rapports entre l’entité globale (l’Etat) et les collectivités infra
étatique. Entre ces deux modèles il y a la place pour des réalités qui sont sensiblement différentes
de l’Etat unitaire et l’Etat fédéral.

A. L’Etat unitaire:

Un Etat unitaire est un Etat dans lequel existe un centre unique de pouvoir
qui dispose à lui seul de l’autorité juridique et politique sur l’ensemble du territoire. C’est la raison
pour laquelle dans un état unitaire il ne peut exister qu’une seule et unique constitution et une
seule législation de droits communs qui s’applique dans l’ensemble de l’Etat Unitaire.
Cette définition a un caractère théorique. Dans la réalité, un Etat unitaire est obligé de
s’organiser du point de vue politique, juridique selon des modalités différentes.

Les modalités d’organisation du pouvoir au sein de l’Etat Unitaire:

1. La centralisation et déconcentration (Etat unitaire)

La centralisation c’est le coeur de l’Etat Unitaire, c’est l’existence d’un


centre unique de pouvoir. La centralisation est la décision aussi bien du point de vue politique que
du point de vue administratif.
Dans un Etat Unitaire, il n’y a qu’un seul et unique pouvoir exécutif. Il y a une
centralisation politique. On peut observer parfois que cette centralisation politique existe aussi
au profit d’un parti politique unique. C’était le cas du régime de l’ancien URSS. On est en
présence d’une politique qui prône l’unicité de la pensée, l’unicité du pouvoir.

La centralisation administrative, c’est la concentration du pouvoir de décision de


l’ensemble de l’Administration. Chaque ministère est chargé d’un domaine de la vie collective.
Tout cela ne peut pas être gérer avec la centralisation. il est très vite apparue qu’il faut que le
pouvoir central dispose de relais locaux. Il faut déconcentrer le pouvoir central.

Définition déconcentration: Lorsque le pouvoir central délègue à des agents locaux


de l’Etat, la compétence de prendre des décisions administratives qui engage l’Etat et tout
ceci sous l’autorité des différents pouvoirs ministériel.

La déconcentration consiste à créer des autorités de l’Etat qui sont investies de compétences
propres à l’Etat. Sauf qu’on les mets en oeuvres sur le terrain au lieu de la capital.
Ce sont des autorités déconcentrées. C’est Napoleon qui a mit en place l’autorité préfectoral.
Le préfet a ainsi été créer au début du 19 ème. Les départements on été créer par des
révolutionnaires. Il n’était pas possible de gérer la vie administratives à Paris, il fallait qu’elle soit
gérer dans le département. Donc à la tête de chaque département, il y a une autorité de l’Etat,
c’est le préfet.
L’autorité préfectoral est restée telle qu’elle a été créer. C’est à dire que le préfet, a lui tout seul
représente tout l’Etat. Le préfet est donc incontournable pour les affaires de l’Etat. Mais il n’est
pas seul, il a besoin d’une administration, c’est la Préfecture. Elle est au service du préfet.

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Chaque autorité déconcentrée ne peut agir que sur un territoire bien délimitée, ce sont les
circonscriptions administratives d’Etat. Il existe aussi les préfets de régions, la préfecture de
régions.
Les compétences de l’autorité déconcentrée ont été confiée à une autorité élue par la population
alors que les autorités déconcentrées sont nommés par le gouvernement. C’est le maire.
Entre le pouvoir central et les autorités déconcentrée, c’est le pouvoir hiérarchique qui
s’exerce. Les autorités déconcentrées sont soumises aux autorités centrales. Le préfet quel que
soit l’importance de ses pouvoirs, peut être révoquer par le pouvoir central, le gouvernement.

2. La décentralisation ( on la trouve dans les Etats fédéraux et des les Etats


régionalisés)

Définition: c’est le transfert des compétences du pouvoir central de l’Etat a


des autorités locales représentant des personnes morales publiques distinctes de l’Etat. On est
en présence de collectivités juridiques bien distincte de l’Etat. Ce sont les collectivités infra
étatique. Ce sont des collectivités décentralisées ou encore collectivités locales. Cela suggère
d’une autonomie administrative qui dispose de compétences spécialisées, qui ont été acceptées
par l’Etat. Elles ont été fondées par le parlement.
La décentralisation est susceptible de degré. Car il y a une différence de nature. On va
d’abord pouvoir définir la décentralisation administrative. Et ensuite décentralisation de nature
politique

a. Décentralisation administrative:

Elle consiste a créer de nouvelles personnes de droits publiques qui auront


une autonomie de gestion administrative et qui vont disposer de compétences particulières. Elle
peut retenir des formes différentes. Elle peut être mise en place sur des bases fonctionnelles soit
sur des bases territoriales.
Décentralisation fonctionnelle, en droit publique cela s’appelle des établissements
publiques.
b. Décentralisation politique:

L’Etat décide de donner a certaines catégories de collectivités territoriales


des compétences très poussées qui vont au delà des compétences d’une collectivité
décentralisée sur une base territoriale. L’Etat accepte de transférer à ces collectivités la
possibilité d’exercer le pouvoir législatif, elles peuvent faire des lois. Cependant ces lois ne
sont applicables que dans ces collectivités. Ex: en Europe il y a deux Etats qui illustre la
décentralisation politique. L’Espagne et l’Italie. Car ils ont acceptés au 20ème siècle de donner le
pouvoir administratif et politique à certains types de collectivités, les régions. Les Espagnols se
sont dotés de ce fonctionnement en 1978 lors de l’écriture de la constitution, qui va créer
juridiquement les communautés représentantes. Les Italiens l’ont fait 1947 dans la constitution
démocratique « L’Italie est un état unitaire qui reconnait la diversités de ses régions ». On parlera
d’Etats régionalisés au sens juridique du terme ou des Etats autonomique. La France n’est pas un
Etat régionalisé au sens juridique du terme.

Pourquoi certains Etats vont-ils si loin dans la décentralisation ?


Il y a des Etats Européens dans lesquels les identités régionales sont
particulièrement forte, comme la Catalogne ou les Pays Basque.
Il existe des tensions entre les Etats et les Régions. Lorsqu’elles sont trop forte les Etats
Unitaires doivent trouver des solutions qui permettent les différentes logiques à l’oeuvre. Cette
réponse sera l’Etat fédéral.
Ces Etats régionalisés restent à ce jour des Etats Unitaires, car il n’y a qu’une seule
constituons valable pour la totalité du territoire qui compose l’Etat. Les assemblées élues par les
population concernées dans les régions autosomique disposent du pouvoir législatif dans les cas
prévus par la constitution. Ce pouvoir législatif est dans le cadre des principes de l’Etat unitaire,
les régions ont l’obligation de respecter la constitution. Cette région est controlée. En Italie le
contrôle est exercé par un représentant de l’Etat dans chacune des régions qui a pour rôle de
vérifier la légalité et l’opportunité des lois votées au niveau de la Région. En Espagne, c’est un
juge qui contrôle la constitutionnalité des lois régionales.
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Des Etats unitaires qui ont passé très loin la décentralisation ne sont plus tout à fait des Etats
unitaires. Ces Etats sont peut être en voie de devenir des Etats fédéraux. Par exemple: A l’origine
la Belgique était un Etat Unitaire lors de sa création en 1830 mais elle est devenu un Etat fédéral
en 1993, il a donc fallut créer une nouvelle constitution adapté à l’Etat fédéral.Mais cela n’a pas
suffit, les tensions entre les communautés sont toujours importantes. Certain évoque une
hypothèse d’un éclatement de cet Etat si les communautés ne souhaitent plus vivre ensemble.

Ces grands modèles parfois ne suffisent plus à satisfaire les attentes des populations.
La France qui a toujours été regardée comme le modele de l’Etat unitaire, la Revolution a
beaucoup centralisée, plus que pendant la monarchie. Alors au 20ème siècle, la France a
énormément décentralisé.

B. L’Etat fédéral:

Cette notion juridique n’est pas séparable de la notion de fédéralisme qui est plus
globale et dépasse le droit. C’est une philosophie politique. C’est faire vivre la diversité dans
l’unité.
Les origines de l’Etat fédéral sont très anciennes dans l’histoire. A l’époque, existait des Unions
d’Etats. Les Etats pouvaient décider de s’unir. Cette union était symbolisée par la présence d’un
roi souverain. La confédération d’Etat c’est une association d’Etat qui gardait leur souveraineté.
Ces Etats acceptent des limitations à leur propre souveraineté au profit de l’Etat fédéral. C’est
ainsi que l’Etat fédéral va pouvoir exercé des compétences juridiques et politiques majeures.
Ces compétences sont inscrites par écrit dans la constitution de l’Etat fédéral. Dans cette
constitution on trouve les Etats fédérés.

Il y a deux grandes motivations pour expliquer la création d’un Etat fédéral:


1. Volonté de plusieurs Etats unitaires de mettre en commun la gestion de certains
domaines, particulièrement importants.On parle ici d’un Fédéralisme d’intégration ou
d’agrégation.
2. Quand dans un Etat Unitaire, les collectivités qui le compose veulent de plus en plus
d’autonomie, la seule solution est de créer un Etat fédérale à partir des collectivités territoriales
existantes au sein d’un Etat Unitaire. C’est un fédéralisme de dissociation.

L’Etat fédéral permet de résoudre des tensions, de mettre en commun.

1. Les principes d’organisation de l’Etat fédérale:

2 Grands principes:

- Le principe de superposition des ordres juridiques. (2ordres). Ordres


juridiques Etatiques. L’ordre juridique fédérale et l’ordre juridique fédéré. Ce sont des ordres
constitutionnel. Chaque Etat fédéré à sa propre constitution. Il y a une liaison hiérarchique entre
ces deux ordres, l’ordre fédéral prime sur l’ordre des états fédérés. C’est le principe de primauté
du droit fédéral sur les ordres juridiques des droits fédéré. Il y a une applicabilité immédiate du
droit fédéral sur les droits fédérés.
Dans l’Etat fédéral il existe deux types de collectivité Etatique. D’une part l’Etat fédéral, et les
Etats fédérés. Les populations d’un Etat fédérale sont souvent très hétérogène. Il y a des risques
de conflits entre les différents Etats fédérés.

- Répartition des compétences. Principes dégagés par la pratiques. Il existe


3 catégories de compétences:
1. Compétences exclusives de l’Etat fédéral. La justice fédérale. La
monnaie. La défense nationale, il n’y a pas d’armées dans les Etats fédérés. Relation
internationales. La politique.
2. Compétences partagées ou concurrentes: Compétences
compétentes qui sont exercées concourament. Partagées entre les deux Ordres. On trouve la liste
énumérative dans la constitution fédérale.

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3. Compétences complémentaire: Compétences dont l’Etat fédéral
détermine les principes généraux. Chaque Etat fédéré décline ses principes pour les appliquer à
la réalité locale.

2. Les principes de fonctionnement de l’Etat fédéral:

1. Loi d’autonomie des Etats fédérés: Chaque Etats fédéré dispose d’une
constitution qui lui est propre. Les constitutions des Etats fédérés doivent être conforme aux
principes énoncés par la constitution fédérale.
Dans chaque Etat on trouve un gouvernement et un parlement fédéré. Il y a une législation propre
à l’Etat fédéré. Elle est le fruit de l’exécutif et du législatif dans cet Etat.

2. La loi de participation des Etats fédérés au pouvoir fédéral. Il y a un Ensemble


de juridictions propre à l’Etat fédéré et qui ne se confondent en rien avec les juridictions de
l’Ordre fédéral.
* La participation des Etats fédérés au pouvoir législatif fédéral: Phénomène
constitutionnel et politique, c’est le bicaméralisme ou bicamérisme. Le caméralisme est un terme
qui a pour origine la langue germanique « Cameral » qui signifie chambre, ou assemblée.
Dans un Etat fédéral il est indispensable qu’il y est une assemblée ou chambre qui représente les
Etats fédérés. Dans les Etats fédéraux c’est la seconde chambre qui est la chambre de
représentations de Etats fédérés. Aux Etats-Unis c’est le Sénat.
Représentation des Etats fédérés dans la seconde chambre de l’Etat fédéral:
Soit représentation égalitaire, les Etats fédérés sont représenté de manières identiques
pour tous les Etats. Deux sénateurs par Etats fédérés aux Etats-Unis.
Soit non égalitaire. Les Etats fédérés sont représentés dans la chambre,
proportionnellement à l’importance géographique et démographique.
Si le bicamérisme est égalitaire, cela signifie que la seconde chambre a autant de pouvoir que la
première chambre. Cette dernière représente la population toute entière de l’Etat.
Si le bicaméralisme est inégalitaire que celle-ci joue au détriment de la seconde chambre. Elle
aura donc moins de pouvoirs que la première. Les Etats fédérés ont donc moins de prises sur le
pouvoir législatif que dans le premier cas.

* La participation des Etats fédérés au pouvoir exécutif fédéral: L’exécutif c’est une
seule autorité (le président des Etats-Unis d’Amérique). Le sénat Américain est élu par la
population des Etats-Unis. Cette élection est prévue au suffrage universel, et est faite dans le
cadre des Etats fédérés.
Les représentants des Etats fédérés participent directement à la désignation du chef de l’Etat
(Allemagne).

* La participation à l’exercice du pouvoir constituant de l’Etat fédéral: Le pouvoir


constituant c’est le pouvoir d’édicter une règle de droit à valeur constitutionnel. Les Etats fédérés
sont associés à la révision de la constitution fédérale. C’est la seconde chambre qui a le pouvoir
de participer activement à la révision de la constitution. La chambre a le droit de proposer une
révision, et participer à l’élaboration de la révision, et elle a aussi le droit d’approuver ou de rejeter
le projet de révision.

Tout ceci est un contrat entre l’Etat fédéral et les Etats fédérés.

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Les grandes évolutions contemporaines de l’Etat fédéral:

1. La centralisation: L’évolution est de plus en plus centralisatrice. Phénomène de


renforcement du pouvoir fédéral au détriment du pouvoir des Etats fédérés. Il y a 3 facteurs de
centralisation:
- centralisation juridique. Le droit fédéral prend progressivement de l’importance
sur les droits des Etats fédérés.
- centralisation financière.
- centralisation partisane. Existence d’un parti politique fédérale dominant ou
unique.

2. La coopération: Coopération verticale entre l’Etat fédéral et les Etats fédérés,


coopération qui va au de la du cadre prévue. Coopération horizontale, exclusivement entre les
Etats fédérés, pas forcement tous les Etats fédérés.

L’Union Européenne est-elle un Etat fédéral ? Ou est-elle en voie de se fédéralisée ?

On peut dire aujourd’hui, que l’UE est à mi-chemin entre la confédération et la


fédération.

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Chapitre 2: La constitution:
La constitution symbolise l’institutionnalisation du pouvoir politique dans le cadre Etatique.
C’est la constitution qui fixe le statut du pouvoir dans l’Etat.
Toute constitution repose sur des principes politiques et sociaux majeurs. Ex: le principe de
séparation des pouvoirs dans les constitutions libérales.
La constitution est à la jonction du droit et de la politique.

Section-Première: La notion de la constitution:

INTRODUCTION: C’est de la notion moderne de constitution dont nous parlons. Lorsque


Aristote parle de la constitution il parle de ce que nous appelons aujourd’hui de la « Gouvernance
des sociétés ».
Cette notion moderne de constitution est apparue pendant le 18 ème siècle, elle est le fruit de la
philosophie des lumières. La constitution apparait, à cette époque, comme un moyen privilégier
pour lutter contre l’absolutisme du pouvoir monarchique. Le premier objectif de la constitution
est d’être alors un instrument de limitation du pouvoir politique. C’est le constitutionnalisme.
En posant des bornes au pouvoir royale revient a poser des limites au pouvoirs politiques quel
qu’ils soient.
Le constitutionnalisme signifie aussi que la constitution porte des valeurs fondamentales pour la
société. Certains auteurs et en particulier Rousseau ont parlé d’un « contrat social » pour désigner
les accords de la vie en société. La constitution peut nous mettre d’accord sur nos valeurs
sociales, sur ce qui nous réunit, ou sur la société.
La société évolue et il se peut que le contrat social qui avait réuni la société à un moment de
l’histoire est jugé caduque, obsolète, il y a donc à ce moment un changement de constitution.

Toute constitution est à la source des grands principes politiques régissant l’Etat.

La constitution est la source des libertés fondamentales (individuelles + collectives). C’est pour
cette raison que dans les constitutions on trouve les déclarations des droits fondamentaux. En
France ce sera celle du 26 aout 1789, « Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen ».
La constitution est également la source des règles de la vie politique, c’est-à-dire, la forme du
régime politique, les institutions du régime, les relations entre les pouvoirs politiques.

La notion moderne de constitution est très riche, son importance dans la vie des société
modernes est évidente. Tous les Etats se dotent donc d’une constitution.

La première tache d’un Etat qui se forme est de faire sa constitution, c’est une façon pour lui de
légitimer son pouvoir politique.

La constitution doit se définir selon deux points de vues, celui matériel et celui formel.
Le pdv matériel se fait lorsqu’on s’attache a l’étude du contenu d’un texte. Le pdv formel
s’intéresse à la forme, la procédure.

A. La constitution sous un point de vue matériel:

C’est l’ensemble des règles concernant les libertés fondamentales mais également
relatives à l’organisation et au fonctionnement de l’Etat. Cette matérialité peut prendre deux
modalités:
1. Les constitution écrites : Ensemble de règles qui sont explicitement formulées dans un
ou plusieurs textes en vigueur. (France). Aujourd’hui dans le monde la majorité des constitutions
sont écrites.
2. Les constitution non écrites (coutumières): Les règles constitutionnel sont implicitement
reconnues dans la pratique des institutions politique, dans la pratique institutionnel. Ce sont des
coutumes constitutionnel. (Peuple Britannique). Aujourd’hui dans le monde les constitutions
coutumières sont très rares.

Cela révèle des cultures politiques profondément différentes (même en Europe).


Cette distinction entre ces deux constitutions est à nuancer.
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Dans les pays qui ont des constitutions écrites on s’aperçoit qu’en réalité, il y a des règles de
natures constitutionnel qui ne sont pas écrites dans la constitution de l’Etat. il faut aller chercher
ailleurs que dans la constitution. Certains auteurs disent « il n’y pas de constitution exclusivement
écrites ». C’est ce que l’on appelle les lectures différentes d’une même constitution écrite.
Pour être appliquée il y a besoin d’interpréter ce que dit la constitution. C’est dans ces
interprétations que nous trouvons des règles de constitution non écrites.
On trouve des coutumes mêmes dans les pays de droits écrits.

Dans les Etats qui ont des constitutions coutumières il y a toujours place pour des textes écrits à
valeur constitutionnel. Ex: Magna Cartan en 1215 écrite au début du 13 ème siècle en grande
Bretagne, toujours en vigueur malgré la constitution coutumière.

Chaque forme de constitution a ses avantages, chaque Etat « choisi » la forme de sa


constitution qui lui est le mieux adapté.

B. La constitution d’un point de vue formel:

C’est l’examen de la procédure. La constitution ici est un ensemble de règle


juridique qui ne peuvent être élaborées ou modifiées que selon une procédure spéciales
différentes des autres modes d’établissement des règles de droits et par un organe spécial. Le
droit commun ne permet de modifier la constitution.
1. Constitution écrite: Ce sont des constitutions rigides en générales. Elles ne peuvent être
modifiée que par une procédure spéciale, le pouvoir constituant.
2. Constitution coutumière: Elles sont en générales des constitutions souples. Les règles
constitutionnelles peuvent être modifiées par des règles ordinaires. Dans le cas Britannique, le
parlement a toute liberté pour voter et discuter une règle constitutionnel qui viendrait modifier une
coutume constitutionnelle.

Section deux: L’exercice du pouvoir constituant

INTRODUCTION: Le pouvoir constituant c’est le pouvoir politique qui est à l’origine des
constitutions.
Il y a deux situations possibles:
1. L’élaboration de la constitution. C’est le Pouvoir constituant originaire.
2. Le pouvoir constituant peut se manifester pour modifier une constitution au cours de sa
vie. La constitution française a été révisée 25 fois depuis son élaboration. C’est le pouvoir
constituant dérivé. Il ne peut s’exercer que parce qu’il a été prévu par le pouvoir constituant
originaire. Les modifications de la constitution sont toujours prévues par la constitution.

A. Le pouvoir constituant originaire:

C’est le pouvoir qui a pour objet de doter l’Etat d’une constitution ou de changer la
constitution c’est-à-dire en créer une autre.
Changement de constitution= changement de régime politique.

Comment le pouvoir constituant originaire peut-il s’y prendre pour établir une constitution ?
1. Les procédés démocratique d’établissement d’un constitution. C’est le peuple qui va
créer la constitution. On demande au peuple d’élire des représentants. Ces derniers sont élus
pour faire la Constitution au lieu et place du peuple. C’est un referendum constituants.
2. Procédés non démocratiques: Le pouvoir constituant originaire n’est pas exercé par le
peuple. Il peut être exercé par exemple par le monarque. Il peut aussi que le pouvoir constituant
originaire soit exercé à l’extérieur de l’Etat concerné. Par exemple Accord de Deiton, dedans il y a
une constitution qui est donnée aux peuples de Bosnie-Herzégovine. La constitution a été donné
par le peuple Américain à ces peuples.

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B. Pouvoir constituant dérivé:

A pour objet de procéder à la révision d’une constitution existante selon les formes
et les procédures prévues par cette constitution. En théorie on peut affirmer que la seule manière
acceptable en droit pour réviser une constitution c’est d’utiliser le pouvoir constituant dérivé.
C’est le principe de rigidité constitutionnel.

Les techniques de révisions des constitutions:

1. Il va falloir qu’une autorité publique est l’initiative de la décision. En général, seul


les pouvoirs constitués ont le droit de prendre cette initiative. L’initiative peut venir de peuple dans
de très rares circonstances.
2. La décision de révision. La décision elle est remise au pouvoir public constitué=
exécutif et ou le législatif.
3. Apres avoir élaborée la révision, si la réponse est positive juste avant. On fait
une distinction au niveau de l’élaboration de la révision entre projet et proposition. Un projet est
préparé par l’exécutif. Alors qu’une proposition est préparée par le parlement. Cela permet
d’établir une hiérarchie. Le régime juridique d’un projet est plus favorable que le régime d’une
proposition.
4. L’adoption de la révision. Réunion des deux chambres pour qu’elles votent et
discutent la révision. En France c’est ce que nous appelons la réunion du congrès.
La révision peut être votée par le peuple par referendum.

Le pouvoir constituant dérivé est encadré au niveau juridique par le pouvoir constituant
originaire. D’un point de vue matériel le contenu d’une révision peut dépendre de ce qu’énonce
la constitution elle même. Ex: « La forme républicaine du gouvernement ne peut pas faire l’objet
d’une révision ». La constitution prévoit que la nature de l’Etat ne peut pas être changé.
Ou la constitution espagnol de 1978 énonce « Le monarque est le symbole de l’unité du royaume
d’Espagne » ceci est un verrou.

La question de supra-constitutionnalité, est-ce qu’il y aurait au dessus des constitutions en


vigueur des grands principes dont le respect s’imposerait à toutes formes de pouvoir constituants
? Le débat est encore ouvert. Il y a des société qui refusent la vision du droit occidentale. En
occident c’est l’individu qui prime sur la société alors qu’en chine par exemple c’est la société qui
prime sur l’individu. Existe-il des principes que tous pouvoir constituant devrait respecter ?

Section 3: Le contrôle de constitutionnalité:


Principe de suprématie constitutionnelle. Il signifie la prééminence de la constitution,
c’est-à-dire des règles à valeur constitutionnel dans la hiérarchie des normes juridiques. Ce
principe appelle une réserve, cela reste un principe. Est-ce que dans la pratique la norme
constitutionnel est vraiment suprême ? Il est nécessaire de vérifier l’effectivité des normes. Il faut
contrôler le respect de ce principe de la supériorité constitutionnel. Il faut donc un organe de
contrôle, cette idée c’est imposée, en occident, progressivement. L’idée que le contrôle doit être
effectué par un juge. Il existe deux types de contrôle de la constitutionnalité:

1. Contrôle non juridictionnelle. Peu fréquente. Laisser au pouvoir politique lui même la
tache de faire le contrôle de constitutionnalité. Mais cela pose un problème car on ne doit pas
être un juge et partie.
2. Contrôle juridictionnel. Si il s’agit de contrôler la loi le juge aura une responsabilité
énorme. Car il aura le droit de censurer la loi. Ce type de contrôle s’est répandue d’abord en
Europe par vague successive puis finalement dans le monde entier.

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Les vagues de diffusions du contrôle de constitutionnalité par un juge:

—> Commence en Europe après la première guerre mondiale. Auteur KELSEN a fait la théorie du
contrôle juridictionnel de constitutionnalité dans les années 1920. Le premier Pays au monde qui
se dote du contrôle juridictionnel est l’Autriche.
L’Allemagne, le Japon ont été contraint de mettre en place un contrôle juridictionnel de
constitutionnalité. Cela faisait parti des mesures destiné à empêcher tout retour en arrière.
—> Apres la chute du mur de Berlin, les pays post-communistes se sont tous dotés du contrôle
juridictionnel de constitutionnalité.

A. Les deux modèles du contrôle juridictionnel de constitutionnalité:

On dit aussi les deux modèles de justices constitutionnelle. Ce qui fait la différence
entre ces deux modèles, c’est l’organe juridictionnel chargé du contrôle de constitutionnel et les
modalités de ce contrôle. Il existe deux grands modèles, celui Américain et celui Européen. Le
modele Européen ce n’est que d’un point de vue historique que nous pouvons parler de lui.Car
l’évolution de ce modele a été tel qu’on trouve en Europe des éléments du modèles historique
mais aussi des éléments du modèle Américain.

1. Le modele Américain:

La justice constitutionnelle est parfaitement intégrée dans le droit commun, elle en


fait partie. Le contrôle de constitutionnalité peut être effectué par n’importe quel juge. Le contrôle
de constitutionnalité, on le qualifie dans ce modele de contrôle incident. Cela signifie que le
contrôle de constitutionnalité est totalement intégrée dans les procédures contentieuses
(procédures de règlements de litiges) ordinaires. Une partie d’un litige peu soulever l’exception
d’inconstitutionnalité. C’est-à-dire qu’il annonce que selon lui la loi n’est pas constitutionnel. La
première chose à faire pour le juge est de vérifier que la loi est conforme à la constitution. On
appelle cela un contrôle par voie d’exception. La décision que rend le juge sur la
constitutionnalité d’une norme n’a d’effet que pour le litige. Cela s’appelle la portée relative. En
réalité, les autres juges qui sont saisi de litiges ressemblant n’appliquent plus la loi jugée
inconstitutionnel par un autre juge.

2. Le modèle Européen:

Il n’y a qu’un juge compétent pour effectuer le contrôle de constitutionnalité. C’est


le juge constitutionnel.
Hans Kelsen, autrichien, a développé dans les années 1920 la théorie «du contrôle de
constitutionnalité » et de naissance européen, il a développé cette théorie sous une autre forme
que celle des Américains :
On retrouve donc le contrôle par voie d’action doté de 3 caractéristiques :
• ➢ 1ère caractéristique : La Cour constitutionnelle : le contrôle de constitutionnalité est
assurée par cette juridiction spéciale et unique (unique dans le sens où il n’y en a qu’une
seule par État)

• ➢ 2éme caractéristique : le contrôle abstrait : dans la pensée de Kelsen, le contrôle de


constitutionnalité n’a pas a être exercé à l’occasion d’un simple litige ; c’est la norme dont la
constitutionnalité est mise en doute qui doit faire l’objet d’un procès, on parle alors du
contrôle abstrait car ce n’est pas un litige concret qui va être contesté mais une norme. Il
n’est pas facile non plus pour la Cour constitutionnelle de juger la constitutionnalité d’une
Loi car il se peut que celle-ci n’est jamais posé de problème auparavant.

• ➢ 3ème caractéristique : une porté absolue : c’est à dire que la décision rendue par la
Cour s’impose absolument à TOUS les pouvoirs publique (judiciaire, exécutif et législatif).
« Comment est exercé le contrôle de constitutionnalité ? » →

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• ➢ La constitutionnalité de la loi peut être jugée « a priori » : Une fois votée mais non
promulguée.

• ➢ La constitutionnalité de la loi peut être jugée « a posteriori » : après sa promulgation.


→ Réf TD droit privé 3 / cours droit privé

La Cour doit être indépendante du pouvoir législatif et exécutif pour être crédible, elle est
composée de 9 juges qui délibèrent et rendent la décision, 3 d’entre eux sont nommés par
le chef de l’État, 3 autres par le président de l’assemblée national et les 3 autres par le
président du Sénat. Les juges nommés en tant que juges constitutionnels sont des
spécialistes de la matière et de là il bénéficient d’un statut particulier : L’inamovibilité :
personne ne peut les obliger à quitter leurs fonctions / rompre leur contrat (9 ans en France=
plus long que le mandat d’une autorité politique)
Après la 2nd Guerre Mondiale, plusieurs pays européens ont enrichie le modèle de justice
constitutionnelle qu’il avait déjà mit en place par le modèle américain du contrôle
d’exception : Contrairement on Américain, les pays européens reste dans un contrôle
centralisé.
Désormais coexiste le contrôle par voie d’action et le contrôle par voie d’exception qui va
concrètement être mis en œuvre par la Cour constitutionnelle unique mais aussi pouvoir t-
être déclenché éventuellement par le citoyens.

De cette voie d’exception, née en France en 2008 la dernière façon de contester la


constitutionnalité d’une Loi :
➢ La question prioritaire de constitutionnalité (QPC) : permet de de contrôler la constitutionnalité
de la loi à n’importe quel moment après sa promulgation.
→ La pratique du contrôle de constitutionnalité est plus riche en Europe qu’aux États-Unis.

B. Les techniques juridiques du contrôle juridictionnel de constitutionnalité:

C’est se qu’on appel ici le contrôle contentieux


Quand on parle de contrôle de constitutionnalité, il y a deux questions logiques :
« Contrôle de quoi ? » « Contrôle par rapport à quoi ? » → = Sources de constitutionnalité.

1. Les actes soumis au contrôle de constitutionnalité:

On retrouve plusieurs types d’actes :


• ➢ Les lois : les plus importantes mais compliquées car elles sont gérées par deux ordres
juridictionnels ; judiciaire et administratif.

• ➢ Les actes administratifs : (règlements et actes individuels) jugés par le juge


administratif.

• ➢ Les décisions de justices : rien d’anormal, le contrôle est presque toujours présent.

• ➢ Les actes de droit privé / non actes : (testament / contrat personnel) contrôle possible
mais pas forcément effectué (il arrive parfois simplement que des dispositions
contractuelles soient inconstitutionnelles)

2. Les sources de constitutionnalité:

Le juge constitutionnel Français se réfère à la constitution du 4 octobre


1958 = composé d’environ 90 articles, . Nous avons une constitution qui n’a pas de déclaration
des droits fondamentaux en bon et due forme = soit on a pas de « liste » à proprement parler En
revanche elle a un préambule : vient évoquer les grands textes écrits consacrés aux droits de
l’Homme, du citoyen et de l’individu au cours de notre histoire.
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Ces textes sont :
➢ La DDHC du 26 août 1789
➢ Le préambule de la constitution de 1946

Le problème c’est que le juge constitutionnel Français, de 1958 à 1971 se refusait à dire que le
préambule faisait parti de la constitution, ou alors il considérait que le préambule ne faisait pas
parti de la constitution. Par voie de conséquence seul les articles techniques de la constitution
étaient sources de constitutionnalité
Le 16 juillet 1971, le conseil constitutionnel prend une décision historique : il accepte de voir le
préambule de la constitution comme une partie à part entière de celle-ci. = le préambule devient
immédiatement source de constitutionnalité.
La constitution a une valeur constitutionnelle alors les textes auquel elle renvoie, c’est a dire le
préambule a aussi une valeur constitutionnelle. Il se trouve que le préambule de 1946 utilise une
expression «les principes fondamentaux reconnus par les lois de la république » (= PFRLR)

3. Les causes d’inconstitutionnalité:

On retrouve deux grandes causes :


• ➢ Les causes qui tiennent aux formes de l’acte : la procédure législative n’est pas
forcément respectée.

• ➢ Les causes qui touchent le contenu de la loi : dû a une loi contraire à un principe de la
constitutionnalité ou alors parfois le juge constate que le contenue de la loi est
disproportionné = travail d’appréciation de la proportionnalité des Lois.

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Titre 2 : L’exercice du pouvoir politique :

Chapitre 1 : Le régime démocratique :


« Dans un État qui est fondé à détenir le pouvoir ? »

La réponse dépend de ce qu’on appelle les idées politiques c’est à dire de la conception que l’on
a de la société et des rapports entre les individus de celle-ci.
On retrouve le concept de souveraineté : « Qui est souverain ? »
Normalement, la Démocratie signifie : « gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple »
Aucune autorité politique est légitime si elle n’émane pas du peuple.. Distinction entre légalité et
légitimité :

• ➢ La légalité = désigne ce qui est conforme à la loi. De ce point de vue il arrive


dans l’histoire qu’une autorité politique au plus haut soit désigné légalement et
pourtant elle a pu paraître à une grande partie de la population illégitime (pas
légitime pour gouverner).

• ➢ Légitimité = légitime à gouverner celui qui tire son pouvoir de la souveraineté.


Dans un régime démocratique il n’y a pas d’autre légitimité politique que celle
émanant du peuple.

Section 1: Les fondements de la participation des citoyens au pouvoir


politique:

Il faut pouvoir répondre à qui ont remet dans une société le pouvoir souverain, c’est à dire à qui le
pouvoir de commander, d’arbitrer etc, Dans les régimes de démocraties la réponse c’est le
peuple.
Pour répondre à cette question les auteurs, penseurs politiques depuis longtemps ont imaginé 2
théories que l’on peut dire classiques (car anciennes) qui visent toutes les deux à faire en sorte
que le pouvoir souverain soit remis au peuple.
Ces deux théories se distinguent selon que l’on entend soit la nation soit la communauté des
citoyens, soit des individus formant le peuple.

§.1 : La Théorie de la souveraineté Nationale :

A. L’idée qui préside cette théorie :

Idée que la souveraineté appartient à une entité abstraite de la nation : Considère que le
pouvoir souverain doit être remis à la nation en tant qu’une entité abstraite. Cette conception de
la souveraineté nationale est apparue au grand jour au 18ème siècle à une époque où en Europe
les nations commencent à devenir des réalités politiques de plus en plus fortes. Il faut remplacer
le monarque souverain par autre chose c’est ça la fin des monarchies absolus.

L’article 1 dit que « la souveraineté appartient à la nation » et que « aucune section du peuple ne
peut s’en attribuer tout seul l’exercice ». L’indivisibilité et l’inaliénabilité sont deux caractères
fondamentaux de la société.

1. Les conséquences institutionnelles:

1. Le droit de vote: Pour les défenseurs de la théorie de la souveraineté


nationale, le droit de vote est une fonction sociale qui ne peut être exercée que par certains
individus mais pas par d’autres. Il y a donc une restriction. On appelle cela la théorie de l’électorat
sanction.
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La conception qui a prédominé est le fait qu’il fallait laisser le droit de vote aux gens capables de
réfléchir la politique. Ceux qui avaient socialement réussis donc les plus fortunés. Lorsque le
droit de vote est remit aux plus fortunés, on appelle cela le suffrage censitaire. Le cens était un
impôt auquel il fallait avoir les moyens pour payer.
1848: Suffrage universel masculin en France.
1944: Suffrage universel pour tous (femme et homme) en France.

Aux Etats-Unis d’Amérique, les Etats du Sud ont pratiqué jusqu’en 1964 la discrimination raciale à
l’égard des populations noires.

2. La représentation politique: Avec cette théorie de la représentation


nationale, l’élu est considéré comme porteur d’un mandat qualifié de mandat représentatif. Celui
est qui est élu représente toute la nation. Le problème, est qu’avec cette théorie de la
souveraineté nationale, on a assisté au passage de la souveraineté nationale à la souveraineté
des représentants du peuple, c’est la souveraineté du parlement. Les représentants élus ont petit
à petit considéré que c’était eux qui représentait la souveraineté.
Nous somme donc passé de la souveraineté nationale à la souveraineté du Parlement.

Parlementarisme absolue: Forme de régime parlementaire où l’équilibre des pouvoirs est


supprimé par le parlement.

B. Théorie de la souveraineté populaire:

1. Causes:

Cette théorie est une très ancienne idée. On en trouve les premières
expressions dès le Moyen-Age. Elle a été théorisée par Rousseau dans son ouvrage « le contrat
social » dans lequel il a soutenu l’idée que dans une société, tout se passe comme si nous
passions un contrat tout ensemble. Pour que la société fonctionne bien, pour que beaucoup de
monde puisse s’épanouir, il faut de l’ordre.

Souveraineté populaire: C’est le peuple souverain formé de l’ensemble des individus qui le
compose.
Durant la Révolution française, une autre Constitution peu de temps après (1793) dit « le peuple
souverain est l’université des citoyens français ».
Qui est citoyen ?
Au sens juridique, les enfants ne sont pas citoyen jusqu’a l’âge de la majorité civile.

2. Les conséquences institutionnelles de la souveraineté populaire:

1. Droit de vote/droit de suffrage: on va parler de l’électorat droit. Le droit


de vote est donc un droit absolue, tout citoyen à le droit de vote. Personne, sauf exception, n’a le
droit d’enlever le droit de vote à une autre personne. Nous nous trouvons donc dans un suffrage
universel.

2. Au niveau de la représentation: Dans cette théorie, le mandat détenu


par le représentant du peuple est impératif.
Le détenteur du mandat est obligé d’exprimer les idées et les intérêts de ceux qui l’ont élu. Il
représente donc les idées de la circonscription. Un mandat est soit considéré comme
représentatif soit considéré comme impératif. Lorsque le mandat est impératif son détenteur
exprime une opinion générale.

3. La loi de la majorité des parlements: Outre la fonction de


représentation du peuple, ont une fonction de législation, voter la loi. Dans un parlement, il ya une
majorité gouvernante et une minorité. D’un point de vue théorique, la loi est l’expression de la
volonté générale. En définitive, ceux qui sont majoritaires ont le pouvoir de faire la loi.

Rousseau a écrit « si un jour je devais constater que mon opinion est minoritaire face à une
majorité, je dois considérer que c’est moi qui ai tort et que je dois m’incliner devant la majorité » Il

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a donc justifier la théorie de l’absolutisme démocratique (lorsque qu’on confère un caractère
absolu à la volonté de la majorité). On parle de la tyrannie de la majorité.

C. Une distinction théorique dépassée:

Il y a une cause majeur expliquant le dépassement de cette distinction entre les


deux formes de souveraineté. La Constitution de 1958 dit que « la souveraineté nationale
appartient au peuple français ». Cependant, il y a une relativité dans la distinction entre les deux
formes de souveraineté. La Constitution proclame que la souveraineté nationale appartient à tous
les citoyens.

1. Une cause majeur expliquant la relativité de la distinction:

L’octroi du suffrage universel a abouti à la démocratisation des sociétés


politiques (que ce soit des république ou des monarchies). L’ancienne Europe des 15 contenait
plus de monarchie que de Républiques. Cela prouve qu’un régime monarchique peut être une
république. Ex: Espagne et Grande Bretagne.
Cette démocratisation des régimes politiques signifie le développement des partis politiques, du
au droit de vote donné aux citoyens. La première fonction des partis politiques est la fonction
d’encadrement de l’opinion public
• Le suffrage universel a aboutit à la démocratisation des société et système politique :
pour que ça ne reste pas un mot en l’air, la démocratisation c’est d’abord l’extraordinaire
développement des parties politiques: à partir du moment où le droit de vote a été
donné, à tous les citoyens, il y a eu un encadrement de l’opinion politique par des
structures et des convention.
En réalité ce qu’il faut comprendre c’est que les démocraties contemporaines fonctionnent
sur un modèle un peu particulier que l’on appelle sous le terme de démocratie majoritaire

• ➢ Une démocratie majoritaire est un régime politique dans lequel le peuple élit une
majorité à travers les élections législatives c’est à dire les élections parlementaires ou
encore les élections des représentants du peuple. De cette majorité va émaner un
gouvernement avec un chef du gouvernement (1er ministre, Chancelier) qui exerce le
pouvoir exécutif au nom de la majorité et en s’appuyant sur cette majorité.
bhfd
2. autres causes d’évolution du régime représentatif:

➢ 1ère cause : les techniques de démocratie directes : c’est une technique de referendum : oui /
non

Le démagogie : c’est dire à son interlocuteur ce qu’il veut entendre

L’introduction dans les régimes politiques du monde contemporain des techniques de


démocraties directes: dans un point de vue théorique c’est l’hypothèse où l’universalité des
citoyens est en mesure d’exprimer leurs opinions. Par un moyen qui a été imaginé pour cela = un
référendum = technique de démocratie directe car peuple appelait à donner son accord ou à ne
pas le donner à une question. C’est le fait que les citoyens sont appelés à trancher. La démocratie
directe c’est poser la question au peuple.

C’est toujours une question binaire. Il se trouve que les régimes politiques contemporains
notamment dans la 5ème république fait une part importante à la technique référendaire. Ce qu’il
faut comprendre c’est que cette technique de démocratie directe elle vient en complément et
quelque fois même en opposition à la technique de la représentation du peuple. Le peuple a donc
2 voies pour exprimer sa volonté : voie représentative ou voie directe (référendum). Ces 2 voies
coexistent dans la constitution de 1958 « la souveraineté nationale appartient au peuple Français
qui l’exerce par la voie de ses représentants et celle référendum » = notre constitution met sur le
même pied d’égalité la voie représentative et la voie directe.
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➢ La 2ème cause : c’est la remise en cause du principe du mandat représentatif exercé par les
représentant du peuple :

Le juge constitutionnel a prit une position jurisprudentielle (1985) : « la loi votée n’exprime la
volonté générale que dans le respect de la constitution »
= la loi votée par le parlement exprime la volonté générale mais seulement dans le respect de la
constitution, autrement dit s’est une limite posée à l’expression de la volonté générale.

Cela dit explicitement que les pouvoirs des représentants du peuple trouvent leurs limites dans la
constitution = bloc de constitutionnalité (=pluralité de textes et de normes constitutionnel qui
reste en expansion indéfinie).

Section 2 : les techniques de participation des citoyens en régime


démocratique :
Elle passe pour l’essentiel par la désignation des gouvernants c‐a‐d par l’élection des
gouvernants.
Ce qui caractérise un régime démocratique c’est le caractère électif.
D’abord s’agissant du droit de vote il faut rappeler qu’il y a des conditions au droit de vote :

• ➢ l’âge : → être majeur, on ne peut pas donner le droit de vote à des individu qui n’ont
pas la capacité de se former un opinion.

• ➢ La nationalité : un sujet très sensible mais = la nationalité pour nous c’est un citoyens =
celui qui a la nationalité de l’État où il demeure

• ➢ La capacité électorale : certaine personnes sont touchées par une incapacité mentale à
voté.

• ➢ Indignité : peine donnée après des infractions qui a pour conséquence de la perte du
droit de vote.

• Il y a des facteurs d’inégalité dans le droit de vote : législative → ces élection se font par
les électeurs → un député dans un territoire représente 35 milles citoyens, un autre en
représente 189 milles, il y a un problème de représentation, une inégalité démographique,
on appelle ça l’inégalité des circonscriptions électorales. Pour remédier à ce problème, la
seule solution c’est de procéder périodiquement à une révision des découpages
électoraux. Cela suppose une connaissance très fine de l’opinion de l’électorat dans
chaque circonscription.

A. Les modes de scrutins pour l’organisation des élections :


Il faut comprendre que quand on parle des modes de scrutins, il y a deux éléments à bien

distinguer :

• ➢ La nature du scrutin : c’est le nombre de siège à pourvoir par circonscription.


Uninominal : il y a un seul siège à pourvoir dans le cadre de la circonscription. Scrutin de
liste / plurinominal : il y a plusieurs siège à pourvoir

• ➢ Méthode technique de répartition des sièges : « comment on va convertir des voies


électorales (= exprimées par les électeurs) en siège ? »

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Ce qui revient au problème de répartition des sièges. C’est ici que l’on trouve 2 logiques
profondément différentes : elle détermine deux modes de scrutins :

• ➢ 1. Scrutin majoritaire : la logique majoritaire c’est celle qui consiste à vouloir dégager à
partir des voies électorales une majorité important et cohérente.

• ➢ 2. Scrutin proportionnel : veut assurer une représentation politique au niveau des


sièges, la plus fidèle possible à la diversité des opinions du peuple.

• 1. Le scrutin majoritaire :
Aujourd’hui dans l’ensemble des démocratie du monde, il est pratiqué de façon
uninominal ; pour autant, il y a 2 manières de pratiquer ce scrutin : il dépend du nombre de
fois où l’électeur est appelé à voter dans la même opération électorale. = tour de scrutin.
(dépend de la culture politique)

• Scrutin majoritaire à 1 tour : c’est un mode de scrutin pratiqué traditionnellement dans les
sociétés anglo‐saxonne car on s’accorde à dire que la mentalité des anglo‐saxon sont
pragmatiques. Est élue le candidat qui a obtenue le plus de voix même si ce candidat
représente une minorité d’opinion par rapport à toutes les autres opinions.
Ex : 100 milles suffrages exprimés (exclu les bulletin nul et blanc) on se pose trois candidat
A B et C, A = 40 milles voix, B = 45 milles voix et C = 15 milles : B a gagné alors qu’il
représente une minorité par rapport aux autres (A + C = 55 milles voix).

• ➢ Scrutin majoritaire à 2 tours : C’est la tradition française mais attention, il est


parfaitement possible d’être élu au premier tour : la majorité absolu des voix exprimées
er
= 50 % +1 % des voix. Si aucun n’a la majorité absolu au 1 tour alors au 2ème tour la
majorité relative est suffisante pour remporter le sièges.

2. Scrutin proportionnel:

Fait en sorte que la répartition des sièges va devoir être le reflet le plus fidèle possible de
la diversité des opinions dans le système politique concerné. Il y a deux opérations qui doivent
être distinguées:
1. La première répartition des sièges. Elle se fait a partir des suffrages exprimés. Cette
opération suppose un calcul préalable, celui du quotient électoral. Pour ceci, on divise le nombre
total de suffrage exprimé par le nombre de siège à pourvoir. On divise ensuite le nombre de voix
obtenue par chaque liste par le quotient électoral qui donne directement le nombre de siège. Ces
sièges se nomment les « sièges du quotient ».
2. Les sièges reparties dans la deuxième répartition se nomment « les sièges de restes ». Il
y a deux modalités correspondant à la dimension de la circonscription. On utilise la technique de
représentation proportionnelle intégrale. On additionne tous les restes de voix. On divise de
nombre totales de voix restantes non utilisées encore.

Représentation proportionnelle approchée: calculée au niveau local. Il existe deux techniques. La


RP au plus fort reste et la RP à la plus forte moyenne.

RP au plus fort reste:


Attribution des sièges restants aux listes qui ont le plus fort reste de voix inemployées. Ce sont
les sièges restants.

RP à la plus forte moyenne:


Rajout de sièges fictifs supplémentaires. va diviser le nombre des voies totales obtenues par
chaque liste par le nombre que l’on vient de calculer.

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3. Scrutin mixte:

Ces scrutins vont chercher une combinaison des deux modes de scrutin principaux
(majoritaire et proportionnelle) .Les Etats ayant cherchés a mettre en oeuvre ce mode de scrutins
ont fait chacun à leur façon.

Italie: Depuis 1993 les Italiens ont fait dans le simple. Les deux assemblées, la première
chambre (députés) et la seconde chambre (sénat), 3 quarts des sièges sont reparties au scrutin
majoritaire et un quart au scrutin proportionnel.

Allemagne: Depuis sa constitution de 1949 (Constitution démocratique d’après guerre)


pratique le scrutin mixte mais il est extrêmement compliqué à comprendre. L’électeur pour la
même opération électorale a deux voies. Une voies pour choisir au scrutin majoritaire
uninominale à un tour le candidat à la députation de leur choix.
La seconde voie sert au même électeur à élire à la représentation proportionnel les listes dans
leader des landers (cadre des Etats fédérés).
L’idée du mode de scrutin allemand est de combiné la logique de scrutin majoritaire pour le choix
des candidats permet de choisir les listes. La logique proportionnelle prime sur la logique
majoritaire.

L’intérêt est de faire jouer les deux logiques dans la même opération électorale pour les élections
législative.

Cette idée de combiner les deux logiques elle procède d’un soucis de modération politique dans
la mesure ou le scrutin majoritaire lorsqu’il est employé seul tend à donner une prime au gagnant.
On s’aperçoit à la fin. que l’encrât entre les sièges obtenues de la majorité et l’opposition, c’est
l’effet déformant.

Les élections sont un critère incontestablement de démocratie, de désignation démocratique des


gouvernements. Peut-on poser l’équation élection = démocratie ? Les elections sont une
conditions absolument nécessaire pour conclure à la présence d’un régime démocratique mais
elles ne suffisent pas. Il y a au moins une autre conditions majeure pour réaliser un régime
démocratique. C’est le pluralisme des idées.
Les élections pluralistes sont une condition importante, il faut également qu’elle soit transparente.

B. Conséquences des modes de scrutins:

Analyse des systèmes électoraux. Les conséquences des modes de scrutins doivent être
mesurée sur le fonctionnement du système politique tout entier. C’est pour cela que nous parlons
de système électoraux. Ces conséquences des modes de scrutins concernent en particuliers, les
partis politiques.
Les modes de scrutins déterminent les systèmes de partis politiques, c’est à dire la manière dont
les parties politiques fonctionnent.

Analyse des systèmes électoraux:

*Effets du scrutin majoritaire: Son effet principal est qu’il joue en faveur de l’apparition des
majorité des cohérentes.
Le scrutin majoritaire à 1 tour a comme effet de concentrer l’expression des
suffrages sur deux grands partis dominants. C’est le bipartisme, cette expression sert à designer
l’existence de deux partis de gouvernements (deux partis capables chacun d’avoir la majorité
absolue des voix) ex britannique. Le problème étant qu’il est difficile dans quel sens la relation de
causalité joue. Est-ce que c’est le scrutin majoritaire à 1 tour qui créer le bipartisme ou est-ce que
c’est par ce qu’il y a un bipartisme que le scrutin majoritaire est en vigueur ?

Le scrutin majoritaire à 2 tours: favorise la bipolarisation. C’est à dire le


regroupement des tendances partisanes et sensibilités politiques en deux pôles. La bipolarisation
découle techniquement du fait que le scrutin est à deux tours. On permet aux opinions de faire
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des alliances après le premier tour. La logique veut qu’au second tour il y ai deux ou trois
candidats en compétition pour que les électeurs puissent trancher. « Au premier tour l’électeur
choisi, au second tour il élimine ».
Il faut un système multi-partisans qui connait un effet de bipolarisation. Dans un système
bipolaire puisqu’il y a deux grands pôles dominants, les extrêmes font figures de parties anti-
système.

Représentation proportionnel: Elle joue en faveur de l’éclatement ou de


l’éparpillement des forces politiques, c’est le multipartisme. Il peut exister sur deux modalités
selon qu’il est régulé ou pas.
Il peut être réguler dès lors qu’il existe une discipline assez forte pour qu’il existe un partie
politique dominant. Elle permet aux partis charnières de jouer un rôle déterminant dans la
formation des alliances gouvernementales.

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Chapitre 2: La séparation des pouvoirs
Organisation constitutionnel du pouvoir politique dans l’Etat. On fait une distinction entre
les régimes de séparations et de concentrations des pouvoirs. Ceux qui concentrent les pouvoirs
sont des régimes caractérisant les régimes autoritaires et au delà, les régimes totalitaire.
Les régimes de séparation des pouvoirs sont caractérisés par le libéralisme politique et par le
pluralisme des idées politiques.

Section 1: La théorie classique de la séparation des pouvoirs:


Section 2: Théorie classique de la séparation des pouvoirs remises en cause

Section 1: Le principe de séparation des pouvoirs


Principe classique de la séparation des pouvoirs que nous devons à la philosophie des
lumières. Cette nécessité de séparation des pouvoirs n’est pas née au 18 ème siecle, on retrouve
cette idée dans l’antiquité grecque classique, Aristote. Il a cependant fallu attendre le 18 ème
siècle qui promeuve cette idée de séparation des pouvoirs.
Aujourd’hui, nous avons l’habitude de faire une distinction très nette entre deux aspects de la
séparation des pouvoirs. D’un coté la séparation verticale et la séparation horizontale des
pouvoirs.
La séparation horizontale: c’est celle que l’on peut observer si elle existe au sommet de
l’Etat, au pouvoir centrale de l’Etat. L’idée est que cette séparation concerne les grands organes
de l’Etat.
La séparation verticale c’est la répartition du pouvoir dans l’Etat entre le centre et la
périphérie.

Montesquieu quand il parle de séparation des pouvoirs il parle de la séparation horizontale des
pouvoirs.

A. La finalité de la théorie classique de la séparation des pouvoirs:

Les deux noms incontournables lorsqu’on évoque la théorie classique de la


séparation des pouvoirs sont John Lock (premier auteur au 17 ème qui écrit et travaille à cette
théorie « Essai sur le gouvernement civil » publié en 1690), et Montesquieu au 18 ème (il publie en
plein 1748 « De l’Esprit des Lois »). L’intention de Montesquieu est de réfléchir au règles de droit.
Montesquieu est persuadé qu’une règle de droit est nécessairement le résultat d’une série de
phénomène sociaux, culturels et juridiques.

Cette idée de séparation des pouvoirs est née d’un constat. Le pouvoir politique à toujours
tendance à devenir absolu. C’était la tendance des monarchies et notamment en France.
Cette théorie est née d’une volonté. Celle de limiter le pouvoir en lui posant des bornes efficaces.
La finalité de cette théorie est donc la limitation du pouvoir politique. Le but était d’en finir
définitivement avec l’absolutisme royale.

Comment faire ?
C’est ici que l’idée de la séparation des pouvoirs est interessante. La seule manière d’arriver au
résultat de la séparation des pouvoirs c’est de suivre l’idée que le pouvoir qui arrête le pouvoir. Il
n’y a qu’un pouvoir constitué qui puisse vraiment arrêter un autre pouvoir constitué qui tendrait à
l’abus de pouvoir. Cette idée procède de l’idée qu’il faut éclater le pouvoir politique en partis ou
en branches. De tel manier que nous puissions opposer ces morceaux de pouvoirs. C’est de
l’équilibre de ces partis que nait la modération du pouvoir.
On veut repartir le pouvoir entre plusieurs pôles d’exercice qui vont s’empêcher mutuellement
d’abuser de leur pouvoir.
Le but est de trouver le point d’équilibre entre deux impératifs. Le premier est la nécessité de
poser des limites efficaces à l’exercice du pouvoir politique. Il ne faut pas que le pouvoir étouffe
les libertés fondamentales. Le second est celui que les gouvernants doivent pouvoir gouverner. Il
n’est pas question que la séparation des pouvoirs aboutissent à l’impossibilité d’exercer le
pouvoir politique.
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B. L’aménagement du principe de séparation des pouvoirs:

L’aménagement des pouvoirs passe par la distribution organique des pouvoirs de


l’Etat et la limitation mutuelle des pouvoirs. Il y a une cause technique à la séparation mutuelle
des pouvoirs. La loi c’est la fonction législative, ensuite il faut l‘appliquer, c’est la fonction
exécutive. La loi, il faut la sanctionner, sanctionner les manquement à la loi. Il y a 3 pouvoirs,
chacun d’eux exerçant l’une des trois fonctions.
C’est la conception organique de la séparation des pouvoirs.

1. Distribution organique de la séparation de ces pouvoirs:

La fonction législative consiste à élaborer, fabriquer la loi. Il y a une procédure


constitutionnelle pour fabriquer la loi. C’est la procédure législative.
L’organe législatif peut être investi d’autres taches aussi importantes que la fonction législatives.
Les parlements en disposent dans certains régimes, ce sont des régimes parlementaires. Les
parlements dans ces régimes, exercent en plus de la fonction législatives, la fonction de contrôle
de l’action gouvernementale.
Dans les régimes parlementaires classiques d’Europe, la règle traditionnelle est que le chef de
l’Etat est élu par les représentants du peuple. Dans certains Etats c’est le parlement qui est
emmené à designer le premier ministre.

La fonction exécutive est dévolue au pouvoir exécutif. Elle s’organise en monocephalisme


ou bicéphalisme. Est-ce que l’exécutif est composé d’une seule institution ou de plusieurs ? Dans
les régimes présidentiels (Etats-Unis), l’exécutif est monocéphale. Le président du point de vue
juridique constitue à lui seul tout le pouvoir exécutif.
Le bicéphalisme est une caractéristique du régime parlementaire. Dans tous les régimes
parlementaires l’exécutif est double, d’un coté le chef de l’Etat et de l’autre le gouvernement (le
premier ministre). On parle aussi d’exécutif dualiste.
Au départ l’exécutif, est véritablement le pouvoir qui a pour mission d’exécuter les lois, petit à
petit le pouvoir est aller au delà. Il acquit une certaine autonomie de gestion, notamment au
niveau de la production des normes juridiques.

La fonction juridictionnelle ou judiciaire: En considérant le cas français. Il y a le droit privé


et le droit public (Etat). Il y a deux types de catégories de juges. Juges spécialisés en droit privé et
d’autres spécialisés en droit publics. En France, lorsqu’on parlée pouvoir judiciaire, renvoie à la
réalité des juges de droit privé.
Dans la théorie classique, le mot juridictionnelle est utilisé pour designers troisième fonction
importante.
Il y a une ambiguïté du terme judiciaire en France.

2. Limitation mutuelle des pouvoirs:

C’est l’idée selon laquelle il existe une interdépendance des pouvoirs entre eux.
Montesquieu a utiliser le terme de « faculté d’empêcher » pour designer cette limitation mutuelle.
Les pouvoirs doivent être en capacité de s’empêcher mutuellement. La séparation des pouvoirs
c’est l’éclatement du pouvoirs en branches. La théorie classique de la séparation des pouvoirs de
l’idée que la façon d’éviter l’absolutisme des pouvoirs et d’éclater les pouvoir et d’instaurer un
équilibre entre ces pouvoirs. C’est de cette équilibre que nait la modération du pouvoir politique.

Cette limitation mutuelle ne peut exister que parce qu’ils sont placés en interdépendance les uns
des autres. Avant d’évoquer la faculté d’empêcher, il y a la faculté de statuer. Chacun des trois
pouvoirs à la possibilité de s’organiser, de travailler, de statuer dans son domaine de compétence.
Cette dépendance est en fait la faculté d’empêcher.
Ex des Etats-Unis: Dans la constitution américaine de 1787, le président a un droit de veto sur les
propositions de lois votées par le congrès. Mais le congrès à la possibilité de lever le veto
présidentielle avec une majorité qualifiée.
Le sénat aux Etats-Unis à le droit de s’opposer aux traités de droits internationaux conclus par le
président des Etats-Unis. Le sénat peur aussi mettre un veto au nomination du président dans les
plus hauts postes de l’administration fédérale américain.

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Pour que le théorie de séparation des pouvoirs fonctionnent, il faut que les acteurs institutionnels
sachent adopter une attitude de modération.

Ces pouvoirs de blocages jouent principalement entre les pouvoirs à caractère politique.
La fonction juridictionnelle n’est pas politique.

Il faut donc trouver un état d’équilibre entre les trois pouvoirs, c’est une mécanique savante qui ne
fonctionne que si les acteurs respectent ce point d’équilibre de modération des pouvoirs. Cela
suppose une culture politique libérales telle quelle a été penser au 18ème siècle.

Section 2: Le dépassement de la théorie classique de la séparation des pouvoirs:


La théorie classique a bien des remises en causes au point de faire penser à certains que
la séparation des pouvoirs version classique n’a plus de sens.

La séparation des pouvoirs est-elle une illusion ?

La théorie de Montesquieu reposerait sur des erreurs qui entacherait la validité de sa


théorie. Certains pensent que la théorie de Montesquieu est une vision idéaliser.
Ce que Montesquieu veut faire c’est critiquer la monarchie Française. Certains ont suspecté
Montesquieu d’avoir une arrière pensée stratégique et de ne pas être lucide dans sa théorie.
La séparation des pouvoirs est-elle rendue caduque du fait de la modernité ?

La séparation des pouvoirs est-elle caduque du fait de la modernité ?

Exemple du fonctionnement politique de la Grande Bretagne : le leader du parti qui a


gagné les élections législative devient Premier Ministre. Le pouvoir exécutif n’est pas au chef de
l’État mais au chef du Gouvernement. Donc le peuple à travers les élections désigne une majorité
dont sera issu le gouvernement.
La séparation des pouvoir existe formellement mais en réalité le pouvoir exécutif et législatif
fonctionne comme un bloc (majoritaire).
La séparation des pouvoirs devient alors caduque : c’est la démocratie majoritaire.

Il y a une incontestable concentration du pouvoir au sein de la majorité qui est en place. Pour
autant l’idée de Montesquieu garde toute sa pertinence : l’idée d’équilibre et de modération du
pouvoir.

A. Les causes de ce dépassement


B. Les conséquences de ce dépassement

A. Les causes du dépassement de la théorie classique de la séparation des pouvoirs

Causes diverses :

1. la remise en cause de la spécialisation fonctionnelle

La faculté de statuer dans son domaine de compétence. Cette remise en cause a pris la forme de
la domination du pouvoir exécutif car petit à petit ce pouvoir a absorbé une grande partie de la
fonction législative (élaboration de la loi). On a assisté à des transferts de compétence du pouvoir
législatif au pouvoir exécutif.

Exemple de la France : la technique des décrets-lois. Des normes prises par le pouvoir exécutif
qui était du domaine du pouvoir législatif : les ordonnances de l’article 38 de la Constitution. Des
actes pris sur habilitation (autorisation du Parlement).
C’est une remise en cause la spécialisation fonctionnelle.

Il y a des explication à cette remise en cause de la spécialisation fonctionnelle :


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- l’interventionnisme de l’État dans des situations extrêmes.
- développement de l’État providence suppose une administration publique de plus en plus
importante.
- la démocratisation de la vie politique, qui s’est accompagné d’un mouvement de
personnalisation de plus en plus propre du pouvoir exécutif, qui a donné un poids de plus en plus
important à la personnalité des dirigeants.

Tout cela fait que le pouvoir est perçu et est devenu (en partie), le pouvoir le plus important dans
la vie politique ; et cela remet en cause la spécialisation fonctionnelle.

2. Le brouillage de la distinction exécutif-législatif

- la domination des partis politiques : plus les partis politiques ont pris de l’importance, dans les
systèmes, plus ce brouillage s’est accentué. Car des parties d’un même parti peuvent se trouver
dans les fonctions exécutives et législatives en même temps.
- l’extrême personnalisation, le rôle des grands leaders de partis. On a l’impression qu’ils ont la
haute main tant sur le pouvoir exécutif que le pouvoir législatif.

Exemple : Le président a la possibilité de susciter, chez des parlementaires du même camps


politique, l’idée législative.

3. L’émergence de nouveaux pouvoirs

A côté des pouvoirs traditionnels, envisagés par Montesquieu, se trouvent les nouveaux
pouvoirs :
- le pouvoir du juge constitutionnel : ce juge peut censurer une loi par le contrôle constitutionnel
des lois. Cela vient bousculer la théorie classique car un juge peut réduire à néant l’acte normatif
rédigé par le pouvoir législatif. En réalité le juge constitutionnel en censurant une loi, affecte le
pouvoir également exécutif, qui a initié la formation la norme.
- le pouvoir médiatique : par exemple aux USA, le dirigeant actuel utilise les médias pour des fins
strictement personnelles. Les médias viennent bousculer les pouvoirs traditionnels.
- les pouvoirs locaux : l’exemple des États régionaux ou les autorités élus peuvent venir
s’opposer frontalement aux autorités (législatives et exécutives) nationales.

B. Les conséquences du dépassement de la théorie classique de séparation des pouvoirs

1. Le parlement est partiellement dé-saisi de sa fonction normative.

Le parlement n’exerce plus seul sa fonction législative tant d’un point de vue matériel que
procédural.
L’initiative appartient à l’exécutif (projet de lois). Lorsque l’initiative vient du Parlement : ce sont
des propositions de loi. Du point de vue matériel, le Parlement n’est donc pas le seul.
Mais du point de vue procédural, les projets de loi ont un régime plus favorables que les
propositions. De plus dans le cadre de la Constitution de 58, c’est le Premier Ministre qui a la
maîtrise de la procédure de la législation.
Par conséquent la fonction normative n’est plus réservée au seul Parlement, en effet :
- le pouvoir exécutif peut bénéficier de délégations du pouvoir législatif (ordonnance article 38).
- l’importance de l’intégration européenne : on estime 80 % du contenu des lois voté par les États
membres et prédéterminé par des normes communautaires.
- les progrès de la décentralisation en particulier dans les États unitaires régionalisés.

2. Une limitation partielle de la fonction de contrôle de l’action gouvernementale, par le


Parlement

Cette limitation est variable selon les types de régimes politiques et les cultures politiques :

- selon les types de régimes politiques (parlementaire ou présidentiel) : cette fonction est
très importante dans le régime parlementaire. Dans l’autre, elle est moins développée,
quotidienne.

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- selon les cultures politiques (dans les régimes occidentaux, la culture politique anglo-
saxonne et la culture française) : dans la première, la question du contrôle du gouvernement par
le Parlement est essentielle, décisive dans le fonctionnement du système politique. Elle permet à
l’opposition (minoritaire) de jouer un rôle, néanmoins déterminant.
En revanche dans la culture politique française, cette fonction de contrôle a parfois été
considérée comme secondaire par rapport à la fonction législative, elle n’a donc pas été très
développée.

Exemple de fonction de contrôle gouvernementale : les questions orales au gouvernement, qui


sont posées chaque semaine par des parlementaires. Les questions écrites ou sont consignées
les réponse dans le JO.

En régime parlementaire, là ou le Parlement peut exercer le mieux sa fonction de contrôle du


gouvernement est la mise en jeu de la responsabilité politique, les mécanismes qui permettent de
montrer à l’opinion publique, que le gouvernement a perdu la confiance de la majorité. Il est en
situation de défiance, donc est obligé de démissionner.

Même si le Parlement est la « victime » de cette remise en cause de la théorie classique de


séparation de pouvoir. Il continue cependant d’exercer dans tous les systèmes politiques, des
fonctions essentielles : des fonctions de représentation, de délibération, sélection des
gouvernants (Le passage en tant que parlementaire est le meilleure moyen pour se former à
gouverner).

Quelque soit les évolutions bien réelles que l’on a pu constater, qui ont été apportées à la théorie
classique de la séparation des pouvoirs, l’idée à la base de cette théorie demeure et demeurera
évidemment pertinente.
Tout pouvoir tend à devenir hégémonique, au détriment de la société. L’idée qui préside le
principe, est vivante et absolument nécessaire.

Chapitre 3: L’organisation des pouvoirs dans l’État : la


typologie des régimes politiques
La théorie de la séparation a été interprétée par ceux qui ont eu à mettre en pratique l’idée de
séparation des pouvoirs. La 1ere interprétation, faites par les acteurs du jeu politique (dès 1787
aux USA) est intéressante car elle a donné lieu à une interprétation stricte. Elle a donné naissance
au modèle du régime présidentiel, américain.
En Europe, une interprétation différente a été effectué, caractérisée par une conception souple : le
modèle parlementaire.
La typologie des régime politique va être structurée par ces 2 modèles, l’un stricte et l’autre
souple.
Cette conception a vieillie, elle a été bousculée par la réalité politique des État, qui a souligné les
limites importantes de la distinction régime parlementaires/régime présidentiel.

Section 1: La distinction des 2 types de régime : parlementaire et présidentiel

Ces 2 modèles découlent des 2 interprétations de la théorie classique de la séparation des


pouvoirs faites dans l’Histoire.

A. La séparation souple des pouvoirs : le modèle parlementaire

1. L’analyse historique de la formation du régime parlementaire en Europe (Occidentale)

Il faut se rendre compte que la société britannique a mis en place le régime parlementaire avant
même que Montesquieu ait élaboré la théorie de la séparation des pouvoirs. Celle ci est né à
partir de l’observation du cas britannique.
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Le parlementarisme est apparu en Europe à un moment particulier, c’est un produit de l’Histoire. Il
apparaît comme une formule de transition entre 2 périodes qui vont coexister, se chevauchent :
l’âge de la prérogative monarchique (légitimité de la monarchie est indiscutable) déclinante et
l’âge de la souveraineté du peuple (l’idée démocratique) ascendant.
Il apparaît comme une formule transitoire entre ces 2 périodes avec 2 visions. Il y a ceux qui
croyait que l’idéal monarchique était indépassable. Et d’autres qui entrevoyait la monté inexorable
du peuple.
Le parlementarisme va résoudre la contradiction entre ces 2 légitimités, car c’est la manière que
les penseurs ont trouvé pour faire coexister les 2 légitimités.
C’est cette tentative de conciliation qui est importante car le régime parlementaire est au
carrefour d’une double évolution : d’un côté l’accroissement des pouvoirs du peuple, de l’autorité
du Parlement (par la représentation politique) ; de l’autre l’affaiblissement continu du pouvoir
monarchique.

C’est le rôle du cabinet (gouvernement) : un organe constitutionnel qui d’une part procède de la
volonté du monarque car c’est lui en nomme les membres en respectant la réalité politique, celle
du Parlement (majorité et opposition). Il prend conscience qu’il y a une majorité parlementaire, qui
permet la majorité gouvernementale.
En réalité, ce sont les britanniques qui ont affronté ce problème (la conciliation des 2 légitimités),
et c’est eux qui ont inventé cet organe charnière : le cabinet.
Organe charnière car il appartient au chef de l’État (le roi), c’est un organe du pouvoir exécutif qui
doit avoir la confiance du Parlement, des représentants du peuple.

C’est en Grande Bretagne, à partir de la fin du 17eme siècle, que le roi choisit ses conseillers
avec la tendance dominante à la 1ere chambre du Parlement, ceux qui vont former le cabinet : le
Conseil privé du monarque.
Cela a donné une règle importante dans la formation du régime parlementaire : le choix de la
couleur politique du gouvernement se fait en fonction de la majorité parlementaire.

Tout au long du 18eme siècle en Grande Bretagne, le cabinet s’est substitué au monarque dans
l’exercice du pouvoir exécutif, sans pour autant supprimer le chef d’État.
En 1782, pour la 1ere fois en Grande Bretagne, un cabinet va démissionner pour des raisons
politiques. Se met en place le mécanisme de la responsabilité politique du cabinet, qui peut
être mise en jeu à travers de la motion de censure.

Dès le 18eme siècle l’expérience britannique est déterminante dans la fondation du régime
parlementaire. Du même coup, la Grande Bretagne a fait fonctionner ce régime de manière souple
car elle acceptait la séparation des pouvoirs et ils étaient amenés à collaborer, « agir de concert ».
Voilà pourquoi le régime parlementaire est appelé comme régime collaboratif des pouvoirs.

On peut constater que cette évolution a une portée théorique considérable car elle montre le
passage d’un parlementariste dualiste à un parlementariste moniste.
Car à partir du moment ou le cabinet à exercer pratiquement tout le pouvoir exécutif, c’est la
souveraineté du peuple qui a pris le pas sur la souveraineté monarchique.
On prend en considération les centres de pouvoir :
- dans le parlementariste dualiste : 2 centres de pouvoirs, 2 légitimité (monarchique et du peuple)
- dans le parlementariste moniste : a travers les élévations législatives, le peuple installe une
majorité parlementaire de laquelle va procéder un chef de gouvernement et un gouvernement. On
constate qu’il y a un centre de pouvoir, le peuple. Car il désigne directement un Parlement
(pouvoir législatif) et indirectement un gouvernement (un pouvoir exécutif).

2. L’analyse des institution du régime parlementaires

Nous allons étudier le schéma institutionnel d’organisation et de fonction du régime


parlementaire. Ce schéma nous met en présence de 2 grands principe : le principe séparatiste et
le principe de collaboration.

a. Le principe séparatiste

Il s’applique à 2 niveaux : au niveau de la définition même des pouvoirs, en particulier politiques


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puisque nous trouvons la distinction entre le pouvoir législatif et exécutif. Et nous constatons que
leurs fonctions sont confiés à des organes distincts qui exercent leur compétences, de manière
autonome.
Il existe au niveau de la structuration de ces pouvoirs. En effet on va constater qu’au sein même
de ces 2 pouvoirs, une structure dualiste. Il y a bien d’un côte un dualisme du législatif, et de
l’autre un dualisme de l’exécutif.
Le dualisme du pouvoir législatif : le bicamérisme (bicaméralisme), 2 chambres, avec des degrés
de pouvoir identique (bicamérisme égalitaire) ou différents (bicamérisme inégalitaire).
Le dualisme de l’exécutif : le chef de l’État + le chef du gouvernement (cabinet) et son
gouvernement. C’est le bicéphalisme ou dyarchie.
Mais la symétrie va plus loin, on la trouve dans la définition du statut des organes de pouvoir.
En effet, nous constatons que au sein du pouvoir exécutif il y a une partie qui est politiquement
irresponsable. C’est à dire qu’il n’est pas possible de mettre une fin au mandat de celui qui exerce
à un moment donné le pouvoir exécutif dont dispose le chef de l’État.
De façon symétrique, dans le pouvoir législatif il y a une partie, une chambre qui est indissoluble :
l’indissolubilité du mandat des membres de la seconde chambre.
A la partie irresponsable de l’exécutif, le chef de l’État correspond la partie indissoluble du
législatif, la seconde chambre.
A la partie responsable de l’exécutif, le gouvernement correspond la partie dissoluble du législatif,
la 1ere chambre.

b. le principe de collaboration des pouvoirs

Cela signifie qu’il existe des rapports entre les pouvoirs (politiques) : des mécanismes de
collaboration fonctionnelle. Des mécanismes qui permettent aux organes politiques (chacun avec
sa légitimité) de les faire collaborer : « Checks and balances ».
Ces moyens d’actions réciproques mettent en relation le gouvernement et la 1ere chambre (des
députés élus par le peuple). C’est dans ce jeu que s’instaure le jeu parlementaire. Il ne concerne
pas le chef de l’État ni la 1ere chambre.
Il y a la responsabilité politique collective du gouvernement peut être mise en jeu à partir d’une
double initiative : l’initiative parlementaire (motion de censure) mais aussi l’initiative
gouvernementale. Ça s’appelle la question de confiance, le gouvernement pose la question de la
confiance ou pas à la première chambre.
Lorsque les gouvernements posent la question de confiance, ils sont à peu près sûrs d’obtenir
une majorité à l’Assemblée et donc certain que leur responsabilité politique ne serait pas remise
en cause (bétonner la majorité).
A cette responsabilité politique collective correspond un décret de dissolution de la première
chambre. Pour des raisons historiques, ce décret doit être signé par le chef de l’État. En réalité
c’est le gouvernement qui décide selon les circonstances, de dissoudre la chambre.
Il existe des moyens d’actions réciproques secondaires qui permettent au Parlement d’agir sur le
gouvernement et inversement.
Par exemple, dans les régimes parlementaires européen, le vote du budget de l’État peut être
contesté par le Parlement. Le gouvernement peut maîtriser la procédure législative, il décide très
largement de l’agenda politique des assemblées parlementaires.

B. La séparation stricte des pouvoirs: le modele du régime présidentiel:

Le seul pays qui a réussi à faire vivre ce régime conformément au modèle théorique est les USA.
D’autres pays ont eu des expériences « ratées » de régime présidentiel. On appelle cela le
présidentialisme. Même la France, en 1848, sous la II République, a tenté de faire vivre ce régime
présidentiel qui s’est conclu sur la mise en place du Second Empire. Le régime présidentiel
authentique ne se trouve qu’aux USA. Les américains, à la fin du 18ème siècle, se méfiaient
beaucoup de tous les pouvoirs et notamment les pouvoirs législatif et exécutif car pour eux le
législatif leur rappeler le Parlement de Londres. Ils se méfiaient aussi du pouvoir exécutif qui leur
rappeler les gouvernants coloniaux. Ils vont donc donner une interprétation stricte à la pensée
de Montesquieu. Les pouvoirs ne devaient donc pas collaborer. Ils ont donc mis sur pieds la
Constitution de 1787. Le régime américain est singulier, unique.

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1- La structure du régime présidentiel

Les américains ont été obligés de mettre en place des moyens d’action réciproque entre les
pouvoirs même s’ils ne voulaient pas de collaboration.
L’exécutif est l’organe le plus emblématique de ce régime. Le président est la figure majeure de
l’exécutif. La grande particularité dans le régime présidentiel est que l’exécutif est
monocéphale. Le président est la seule tête de l’exécutif. Il est à la fois chef de l’Etat et chef du
gouvernement. Il n’y a pas de gouvernement dans un régime présidentiel, il y a seulement des
collaborateurs, des conseillers. Le président concentre à lui seul la totalité du pouvoir exécutif, il
est le pouvoir exécutif. Les conseillers ne constituent pas un organe collégial. Ce sont des
secrétaires d’Etat, ils ne sont pas des ministres, ils ne forment pas un gouvernement. Ils n’ont
aucune responsabilité politique, cette responsabilité revient au président. Ils sont nommés et
révoqués par le président. Ils n’ont pas l’accès aux chambres du Congrès en vertu de la
séparation des pouvoirs. Ils ont le droit d’aller devant les commissions parlementaires.

Le président est élu indirectement par 4 phases qui s’échelonne sur une année civile. La première
phase est celle des primaires qui ont pour but au sein de chacun des deux grands partis, d’élire
les délégués des Etats fédérés qui vont siéger à la convention nationale. La deuxième phase est
celle des conventions nationales qui réunissent les délégués élus. Il s’agit pour chaque parti de
choisir un seul candidat. La troisième phase est lorsque le peuple va élire, dans le cadre de
chacun des Etats fédérés, au suffrage universel direct des grands électeurs. Ces grands
électeurs sont des personnes qui s’engage en faveur d’un des deux grands candidats. La
dernière phase : sur la base du nombre de grand électeurs recueillis par chaque candidat, on va
élire le président, qui aura le plus de voies de grands électeurs. Un candidat peut avoir eu un
nombre de voies populaires plus importants que son concurrent mais ne sera pas élu car il aura
moins de voies populaires mais plus de grands électeurs.
Le président est politiquement irresponsable. Pour des raisons politiques, le Congrès ne peut
mettre un terme au mandat du président. Mais il existe la procédure de l’impeachment qui est
une procédure applicable à la responsabilité pénale du président. C’est une procédure de nature
pénale. Le Congrès a parfois été tenté de l’utiliser pour des motifs politiques, de détourner cette
procédure à des fins politiques. Exemple : le Président Nixon avait donner l’ordre de poser des
micros chez ses concurrents. Les faits étaient très graves, c’est l’affaire du Watergate. Il y avait
clairement une faute politique mais pas de faute pénale. Le Congrès de l’époque a tout fait pour
mettre en route la procédure de l’impeachment. Nixon a donc préféré démissionner avant que la
procédure aille jusqu’au bout pour éviter l’humiliation de se faire destituer. La même chose a failli
arriver à Bill Clinton.

Le législatif aux USA est bicaméral, ce qui est une conséquence de l’Etat fédéral. La première
chambre est celle des représentants et le seconde est celle du Sénat. Les élections aux deux
chambres : c’est le peuple qui va élire, dans le cadre de chacun des Etats fédérés, les députés de
la chambre des représentants. Chaque Etat fédéré a droit, au Sénat, à deux représentants élus
par le peuple. En vertu du principe de la séparation des pouvoirs, le Congrès exerce pleinement
ses compétences législatives. Il est maitre de son domaine. De par la Constitution, le président a
le droit de délivrer un message annuel où il énonce ce qu’il souhaite que le Congrès fasse. Ce
message ne peut contenir que des incitations pas des obligations. Contrairement au régime
parlementaire, il n’y a pas de droit de dissolution. La notion de majorité n’existe pas aux USA
car on est dans un Etat fédéral et que la vie politique concerne l’échelon fédéral au moment de
l’élection du président, que cette vie s’exerce ensuite plus au niveau de chaque Etat fédéré. L’idée
qu’il y ait une majorité qui fait bloc derrière le gouvernement n’existe pas. Il n’y a pas de place
pour la notion de majorité dans ce régime contrairement au régime parlementaire. Dans le meilleur
des cas, le président va pouvoir compter sur le Congrès quand il va trouver des sénateurs et des
représentants qui en majorité sont de son parti. Mais cela ne signifie pas que les sénateurs vont
soutenir toutes les actions du président. Souvent, les présidents américains ont dû présider avec
une majorité au Congrès de l’opposition qui bloque alors toutes les lois de l’Etat. Il est arrivé à de
nombreuses reprises, par exemple, que le Congrès refuse de voter le budget fédéral. Le mandat
des députés est de deux ans, a la chambre basse du congrès, car puisque ce sont les
représentants du peuple, il faut un changement rapide. L'inconvénient est que les députés ont à
peine le temps de s'habituer au poste qu'ils doivent déjà penser aux prochaines élections. Quant
au Sénat, il repose sur une base strictement égalitaire avec deux sénateurs par Etat.
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Aux USA, le pouvoir judiciaire est vraiment considéré comme la troisième branche du pouvoir. En
Europe, malgré toute la bonne volonté de donner au pouvoir judiciaire, l'importance qu'il doit
avoir, nous n'avons jamais réussi à le mettre sur le même pied d'égalité que les deux autres
pouvoirs. Pour les américains, la différence de nature entre les pouvoirs politiques et le judiciaire
n'empêche pas de lui donner la même importance qu'aux autres pouvoirs. L'organe qui est au
sommet de l'ordre juridictionnel est la Cour Suprême. Elle a un pouvoir considérable aux USA.
Personne ne discute ses décisions. Les 9 juges de la Cour Suprême sont nommés à vie. Il a la
possibilité de démissionner mais personne ne peut l'obliger à démissionner.

C’est la garantie de leur indépendance absolue. C'est le Président des USA qui a seul le pouvoir
de nommer les juges de la Cour Suprême avec l'accord du Sénat. Cette Cour n'avait pas à
l'origine, dans la Constitution de 1787, la compétence pour faire le travail de contrôle de
constitutionnalité des lois. Les Pères Fondateurs n'avaient pas pensé qu'il était nécessaire de lui
donner cette compétence. C'est la Cour Suprême elle-même qui s'est dotée de ce pouvoir sur la
base d'une interprétation de la Constitution, pour contrôler les lois fédérales au début du 19ème
siècle, en 1803. Elle a fait valoir que l'organisation des pouvoirs dans ce régime est telle qu'il y a
des conflits de compétence entre les organes fédéraux et que pour résoudre ces conflits, elle est
la mieux placée. Elle se proclame comme un juge répartiteur des compétences au niveau fédéral
et d'autre part, si elle s'est dotée de ce contrôle c'est parce qu'elle a fait valoir que dès lors que,
dans le système américain, tous les juges ont la capacité de faire le contrôle de constitutionnalité,
elle devait avoir le dernier mot en matière de ce contrôle. Il est naturel que la Cour Suprême se
soit dotée de cette compétence. Dans le dernier tiers du 19ème siècle, la Cour Suprême a eu
tendance, par le contrôle de constitutionnalité des lois à vouloir imposer une orientation politique.
Les américains ont appelé cela "le gouvernement des juges". Elle a adopté une jurisprudence
très conservatrice. La Cour Suprême au 20ème siècle s'est beaucoup plus contentée de faire sa
mission en matière de contrôle de constitutionnalité.

Le bipartisme, aux USA, n’existe vraiment à l'échelle fédérale qu'au moment des élections. En
réalité, il y a 50 partis démocrates et 50 partis républicains. La réalité de la vie partisane se fait à
l'échelle des Etats fédérés. Bien que nous soyons dans un régime de séparation stricte des
pouvoirs, il y a des relations, des liaisons entre les pouvoirs. Ces liaisons sont d'abord dans la
Constitution. Les rapports constitutionnels entre exécutif et législatif : le constituant à donner
à la deuxième chambre, au Sénat américain, des prérogatives capitales car elles s'exercent sur
les pouvoirs de l'exécutif. Le Président fédéral américain nomme aux plus hauts emplois fédéraux
soit environ 60 000 postes. Le sénat a le pouvoir de bloquer ces nominations. Etant donné que le
Président représente tous l'exécutif, c'est à lui qu'il revient de négocier et signer les traités
internationaux. Le Sénat a cette prérogative immense de pouvoir refuser de ratifier le traité. Il peut
refuser de donner son accord pour un traité que le Président a déjà signé. Ex : Traité de Versailles,
rédigé par le Président Wilson, mais refusé par le Sénat, empêchant les USA d'entrer dans la
SDN. Il va y avoir une réciproque. Les constituants ont donné à l'exécutif la possibilité d'intervenir
dans le domaine législatif avec le droit de veto présidentiel : le Président a un droit de veto sur
les lois votées par le Congrès. Il peut s'exercer de deux manières en fonction du moment où le
texte voté par le Congrès est transmis au Président, pour qu'il prenne un décret de mise en
vigueur de la loi. Quand cette transmission est faite durant une session parlementaire, c'est à dire
une période pendant laquelle les deux chambres du Congrès travaillent, le Président a 10 jours
pour éventuellement exercer son veto. Il peut déclarer son opposition à la loi et renvoie la loi au
Congrès. Le Congrès peut alors surmonter le veto présidentiel à condition de revoter le texte à la
majorité des deux tiers, ce qui est très difficile à obtenir. Quand cette transmission se fait à la fin
de la session du Congrès, soit dans les 10 jours qui précèdent la clôture de la session, le
Président peut exercer son veto en ne signant pas le décret d'application, sans obligation de
motiver son refus, c'est le Pocket veto. Le Congrès n'a pas la possibilité de surmonter ce veto,
mais il peut lors de la nouvelle session, décider de reprendre le processus législatif pour ce texte
et doit recommencer toute la procédure. Donc souvent, les textes de lois qui ont fait l'objet d'un
Pocket veto sont écartés, oubliés. C'est une manière très habile pour le Président d'enterrer une
loi.

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Il est impossible de faire fonctionner un régime où la séparation des pouvoirs seraient absolue, où
il n'y aurait aucun lien entre les pouvoirs. Ces rapports existent aussi hors du texte
constitutionnel. Ce sont des moyens d'action de l'exécutif sur le législatif qui résulte de la
pratique. D'après la Constitution, seul le Congrès dispose de l'initiative législative, il est le seul qui
puisse proposer des lois. Si à l'époque des pères fondateurs, cela ne posait pas de problème
dans la pratique, c'est devenu un vrai problème. Comment peut-on imaginer que le Président qui
s'est fait élire pour un programme, ne puisse pas être à l'initiative des lois ? Il y a donc dans la
pratique une initiative législative détournée. Le président a le droit de présenter un message
annuel au Congrès, c'est le message sur l'état de l'union.

Le President profite de ce message pour dire clairement les domaines où il voudrait une loi. Mais
ce message, selon la Constitution, n'a rien d'obligatoire. Si un président est charismatique, s'il a
une force de conviction alors son message va avoir un impact fort sur le Congrès. Aux USA, il n'y
a pas de majorité parlementaire car il n'y a pas de discipline de vote dans les partis, il n'y a pas
de discipline de vote au sein des groupes parlementaires qui représentent les partis au Congrès.
Le Président ne peut donc pas compter sur la majorité, en raison de cette absence de discipline
de vote et de majorité. Ainsi chaque parlementaire a ses convictions républicaines ou démocrates
mais ils sont totalement libres de voter pour ou contre une loi car il vote en son âme et
conscience. Les parlementaires du Congrès vote les lois librement et indépendamment de ce que
pense leur parti. Le Président doit donc convaincre un nombre suffisant de parlementaires pour
arriver à la majorité pour voter le texte qu'il souhaite voir entrer en vigueur. C'est le
"marchandage" ou "bargaining". C'est une pratique très courante aux USA. Cela va permettre à
l'exécutif de peser sur le législatif. Malgré une séparation stricte, il y a des moyens d'action
réciproques qui permettent une mise en relation entre l'exécutif et le législatif. Les Pères
Fondateurs, les constituants avaient cette conception stricte car ils avaient une très grande
méfiance à l’égard des pouvoirs politiques : "Le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le
moins" -Thomas Jefferson. Cela éclaire bien l'état d'esprit des Pères Fondateurs. C’est cette
idée, qu’au fond, moins on en prévoit au niveau constitutionnel, mieux c’est. La Constitutions des
USA est très courte. Mais il y a eu des amendements pour compléter la Constitution. Chaque
amendement correspond à un besoin de la société américaine à un moment donné. Nous verrons
ensuite Les modes de fonctionnement du régime américain ont, malgré tout, été assez divers.

Section 2: Le dépassement de la distinction traditionnel: régime


parlementaire/ régime présidentiel:
Chacun des deux types de régimes politiques a connu dans la pratique des évolutions, telles
qu'on a parfois pu dire qu'il y avait une dénaturation de chacun des deux modèles dans la
pratique. Nous allons d'abord étudier les évolutions respectives des deux régimes pour souligner
ensuite l'apparition d'un type intermédiaire : le régime semi-présidentiel.

A. Les évolutions respectives des deux régimes

1. Les évolutions du régime parlementaire:

On peut résumer ces évolutions en trois points :

- La première est celle du passage du parlementarisme dualiste au parlementarisme


moniste : parce qu'il y a deux légitimités, il y a deux centres de pouvoir, c'est le dualisme. La
légitimité démocratique a fini par prendre le pas sur l'autre car la souveraineté du peuple s'est
imposée de sorte que, dans les régimes européens, il reste seulement le pouvoir du peuple. C'est
le parlementarisme moniste. On a conservé la structure du régime parlementaire qui résulter d'un
parlementarisme dualiste et on veut le faire vivre dans un contexte moniste. C'est le peuple qui a
le pouvoir qui par le biais des élections, détermine une majorité duquel va émaner un
gouvernement. Le peuple élit donc indirectement le chef du gouvernement. Le régime britannique
est certes parlementaire mais n'a plus grand chose à voir avec le modèle théorique du régime
parlementaire. Ces institutions ne fonctionnent plus du tout dans le même contexte à cause de la
démocratisation. On dit que la France est faite sur le mode du régime parlementaire dualiste mais
ce n'est plus le même qu'avant, le peuple élit une institution unique pour l'exécutif et les députés
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du Parlement. Il y a deux centres de pouvoir: le chef d'Etat et le Parlement. C'est la raison pour
laquelle nous sommes dualiste même si ces deux centres de pouvoir proviennent de la même
source : le peuple. Nous sommes dans un régime qui permet au chef de l'Etat d'avoir un pouvoir
hégémonique.

- La deuxième évolution est l'influence déterminante du système partisan sur les institutions
parlementaires. Ce système partisan pèse beaucoup sur le régime parlementaire, si fortement
qu'une distinction s'est établie entre parlementarisme majoritaire et parlementarisme non
majoritaire. Pour les régimes parlementaires majoritaires, ces régimes fonctionnent avec une
majorité parlementaire soit bipartite soit bipolarisée. Le bipartisme tend à transformer le régime
parlementaire en régime de démocratie semi-directe puisque le peuple décide par les élections
législatives de la constitution d'une majorité et élit indirectement le vrai chef de l'exécutif. Au fond,
c'est comme si les élections législatives étaient à la fois des élections plébiscites et des élections
référendums. Le régime parlementaire majoritaire dans le cadre de la bipolarisation : la
bipolarisation caractérise la vie politique de la Vème République en France. Le régime
parlementaire peut devenir majoritaire dans un cadre bipolaire. C'est un multipartisme ordonné de
telle manière qu'il fonctionne autour de deux pôles. Il y aussi un facteur mécanique qui fait cette
bipolarisation : la Constitution stipule que seulement les deux candidats qui auront eu le plus de
voix accèderont au second tour. Notre régime parlementaire en paie les conséquences et
notamment la cohabitation (c'est lorsque la majorité parlementaire n'est pas la même couleur
politique que le chef de l'Etat). Le chef du gouvernement devient alors le chef de la majorité et le
chef de l'Etat devient le chef de l'opposition. Les régimes parlementaires non majoritaire sont des
régimes qui fonctionne sur la base du multipartisme plutôt désordonné, c'est lorsque les partis
politiques ont des difficultés pour élaborer des coalitions électorales, pour passer des alliances
électorales. Lorsque le multipartisme est désordonné le régime parlementaire tend à se
transformer en régime d'assemblée, c'est à dire un régime dans lequel le centre du pouvoir réside
dans l'assemblée des représentants du peuple, la première chambre. C'est l'assemblée, qui elle-
même est aux mains des groupes parlementaires, donc des partis politiques, qui par leurs
arrangements entre eux détient la possibilité de faire ou de défaire une majorité. L'assemblée
devient le lieu d'où émane la majorité parlementaire et d'où elle peut se défaire. Le pouvoir
appartient en définitive à l'assemblée, mettant le pouvoir législatif en position très dominante. Ça
a été le cas en France sous la IIIème République et la IVème. Un régime de parlementarisme non
majoritaire est un régime où les partis ont un rôle décisif dans la constitution de la majorité
parlementaire et par conséquent dans l'élaboration de la politique nationale.

- La troisième évolution est la rationalisation du parlementarisme ou la mise en place du régime


parlementaire rationnalisé. La rationalisation du régime parlementaire est un ensemble de règles
constitutionnelles qui ont pour but de permettre à l'exécutif d'encadrer le travail parlementaire, en
général assez étroitement. Par exemple, en France, c'est le gouvernement, le Premier Ministre qui
détermine l'ordre du jour du Parlement, ou encore c'est lorsque le gouvernement a le choix des
amendements qu'il veut bien retenir parmi l'ensemble des amendements déposés par les
parlementaires. Après la IIGM, les constitutions qu'on a vu apparaitre mettent toutes en place un
régime de parlementarisme rationnalisé. Ça traduit la consécration par la Constitution de
l'importance prise par le pouvoir exécutif dans le régime parlementaire. Cette rationalisation va au
profit de l'exécutif et au détriment du législatif.

Les évolutions du régimes parlementaires sont très forte au point d'avoir dénaturer le schéma
historique du régime parlementaire.

2. Les évolutions du régime présidentiel:

Dans la pratique, il y a une place pour des modes de fonctionnement très différents. Lorsqu'on
observe le régime politique des USA, il y a clairement des périodes ou le Congrès est devenu
dominant politiquement parlant. Le pouvoir exécutif était sous la domination du pouvoir législatif.
On appelle ces périodes les périodes de "pouvoir congressionnel". A l'inverse il y a eu des
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périodes où c'est le pouvoir exécutif qui est devenu prédominant. Les américains appellent cela
les périodes de "gouvernement présidentiel". Les deux guerres mondiales ont été des facteurs
d'accroissement du gouvernement présidentiel. Si on regarde la période contemporaine (après la
IIGM) le phénomène est devenu si prononcé qu'un auteur américain Arthur Schlesinger a publié
un ouvrage dont le titre est resté célèbre : "la présidence impériale". Ce titre a servi à désigner
cette période de gouvernement présidentiel. L'apogée de la présidence impériale est au moment
du mandat de Nixon dans les années 70. Ce président républicain n’avait aucun complexe à
s’affranchir de la Constitution et à avoir des pratiques non conformes à la Constitution et
évidement condamnables dans un régime démocratique. C’est la fameuse affaire du Watergate
(écoute téléphonique de ses opposants) qui s’est terminée par le déclenchement de la procédure
d’impeachment en 1974 et la démission du président Nixon. Obama n'a pas exercé, lui, de
présidence impériale malgré tout ce qu’il représentait et malgré le charisme qu’on lui a reconnu.
L'affaire du Watergate a porté un coup d'arrêt à la présidence impériale. Le régime présidentiel
américain connait des oscillations en fonction du contexte politique, économique, social, en
fonction des évènements mondiaux, entre le gouvernement présidentiel et le gouvernement
congressionnel. Au fond, ce qui caractérise le régime présidentiel américain, ce qui caractérise
son évolution c'est l'alternance dans la domination des pouvoirs. Cette alternance entre les
périodes de pouvoir congressionnel et les périodes de pouvoir présidentiel ne va pas s'arrêter.

A cela s'ajoute l'apparition d'un nouveau type de régime politique. C'est une sorte de type
intermédiaire entre le régime parlementaire et le régime présidentiel : le régime semi-
présidentiel.

B. Le régime semi-présidentiel:

C'est une expression française pour désigner notre République actuelle. Maurice Duverger, un
auteur, va l'imposer, la populariser, en 1978, dans l'ouvrage Echec au Roi. Il impose à la doctrine
la notion du régime semi-présidentiel. Il y a eu très vite beaucoup de critique faite à l'encontre de
ce terme ainsi que des critiques de fond en disant que c'est un non-sens de parler de régime
semi-présidentiel. La première question qui se pose est pourquoi semi-présidentiel et pas semi-
parlementaire. Maurice Duverger répond en disant que ce qui caractérise un régime semi-
présidentiel sont les pouvoirs du chef d'Etat, il y a une domination du Président

1. Les éléments du régime semi-présidentiel:

On y trouve les éléments fondamentaux du régime parlementaire : un exécutif dualiste, la


responsabilité politique collective du gouvernement et le droit de dissolution. La France
illustre ce régime semi-présidentiel, comme l'Autriche, la Finlande, le Portugal, l'Islande et
l'Irlande. Pendant l’entre-deux guerres, il y avait aussi la République de Weimar en Allemagne de
1922 à 1933. La différence avec le régime parlementaire se trouve dans le positionnement du chef
de l'Etat. Du point de vue électif, c'est une élection populaire et non parlementaire. Du point de
vue de ses pouvoirs, le chef d’Etat est doté de pouvoirs par la Constitution qui sont plus
importants que ceux des chefs d’Etat des régimes parlementaires. Ce régime semi présidentiel
peut fonctionner soit dans un cadre de parlementarisme majoritaire soit dans un cadre de
parlementarisme non majoritaire.

Dans le cadre du parlementarisme majoritaire : la Vème République est le prototype de ce régime


semi- présidentiel. C'est lorsque le multipartisme existe d'une façon ordonnée, c'est la
bipolarisation. Dans cette hypothèse, le premier risque est celui de l'hyper présidentialisme, c'est
à dire une hégémonie politique du Président de la République. On peut prendre pour exemple la
période où le général de Gaulle présidait ou encore la période de présidence de Georges
Pompidou ou encore celle de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012. Le deuxième risque est celui du
conflit entre les deux majorités, c'est à dire entre la majorité présidentielle et la majorité
parlementaire. On a appelé cela la cohabitation. Ce conflit de légitimité n'est pas sain.

Dans le cadre du parlementarisme non-majoritaire : lorsque les conditions ne sont pas remplies
pour former une majorité stable. On trouve par exemple la République Weimar (1922-1933 en

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Allemagne). Parce que le parlementarisme était non majorité, il était difficile d'établir une coalition
et cela a favorisé l'accession au pouvoir par des voies légales du régime nazi. Est-ce que la
distinction entre régime parlementaire et régime présidentiel est-elle encore pertinente ? Quand
on considère les modes de fonctionnement réel des deux types de régimes politiques, d'un côté,
on constate, s'agissant des régimes parlementaires, la "présidentialisation", c'est à dire que dans
les régimes parlementaires, on a constaté la montée en puissance de l'exécutif au long du 20ème
siècle, au profit de l'exécutif gouvernemental. Tout au long du 20ème siècle, les pouvoirs
exécutifs gouvernementaux se sont vu accroitre au point de déséquilibrer le régime parlementaire.
D'un autre côté, s'agissant du régime présidentiel, on constate le contraire, il y a une
"parlementarisation" du régime présidentiel avec les périodes de pouvoir congressionnel. Ce sont
des mouvements tendanciels.

Le régime semi-présidentiel est, au final, une présidentialisation du régime parlementaire. Il y a


une convergence des modes de gouvernement mais pour autant, les modèles théoriques gardent
leur portée explicative. La séparation des pouvoirs reste au fondement de nos régimes politiques
mais cela fait longtemps que nos régimes ne vérifient plus cette séparation.

L’histoire constitutionnelle de la France:

C'est la France qui a l'expérience constitutionnelle la plus variée, la plus riche du monde. Le
premier trait marquant : la France est une terre d'élection du droit constitutionnel et donc des
expériences constitutionnelles qui remonte à la Révolution française au mois de juin 1789 avec la
proclamation des Etats Généraux. Le deuxième trait marquant : l'instabilité constitutionnelle
depuis la Révolution. C'est une succession de beaucoup de textes constitutionnels et de régimes
politiques. Pourquoi cette instabilité constitutionnelle ? Première raison : l'absence, d'abord, de
consensus politique fondamental à partir de la Révolution. Cette révolution a créé une cassure
idéologique très profonde dans la société française. On trouve encore les traces de cette cassure.
Cette cassure se fait entre les monarchistes et les républicains. Ces derniers étaient minoritaires
en 1789 et mettront un siècle pour qu'ils arrivent à vraiment mettre la république en France, avec
la III ème République. En France, la division droite/gauche marque encore profondément la
France. C’est une division structurante de la vie politique française. Deuxième raison :
profondément marquée par les divisions idéologiques ce qui explique la diversité des opinions
politiques en France et leur fermeté, ce qui permet qu'elles persistent dans le temps, plus que
dans les autres sociétés d'Europe occidentale. Mais cela va favoriser la multiplicité des clivages
politiques. Ces clivages se reproduisent toujours avec la même force. Troisième facteur : l'esprit
français est un esprit qui se caractérise par ce qu'on appelle le cartésianisme qui se caractérise
par son esprit de rigueur, de système qui a de nombreux avantages mais aussi des inconvénients
car il fige dans le temps les clivages et rend les débats idéologiques très dur et très ferme. Cette
diversité constitutionnelle est le fruit de cet esprit cartésien. Notre histoire constitutionnelle est
jalonnée de coup d'état. De nombreux auteurs souligne qu'au fond les français s'illusionnent sur
les textes constitutionnels, c'est ce que les auteurs appellent "l'illusion constitutionnalisme". C'est
cette croyance que nous pouvons résoudre nos problèmes politiques avec des textes
constitutionnels. C'est l'illusion sur la portée des textes constitutionnels. En réalité, les textes ne
suffisent pas à changer les mentalités et à régler les crises qui mettent en jeu les tendances
lourdes de la société. Le troisième trait marquant : malgré cette instabilité constitutionnelle, on
peut parler en France d'une véritable continuité politique. Au niveau des acteurs politiques, il y a
une très forte stabilité.

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FIN DE REVISIONS POUR EXAMEN BLANC

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