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DROIT CONSTITUTIONNEL

Chapitre 2- L’état, le cadre de l’exercice du pouvoir politique

L’état est l’entité qui sert de support à toutes les institutions politiques.

Section 1. La notion de l’état


« L’État c’est moi » Louis XIV, « L’état c’est nous » Proudhon, « Là où commence l’état finit la liberté » Lénine
L’état qui est le réceptacle du pouvoir politique va pouvoir prendre différentes formes qui peuvent être très di-
verses : dictatures, monarchies, oligarchies…

Paragraphe 1 – Les éléments constitutifs de l’État


Trois éléments doivent être réunis pour que nous soyons en présence d’un État : un territoire, une population e
une puissance publique souveraine. Ces trois éléments conditionnent la naissance, l’existence et la disparition de
l’État. Si l’un des trois éléments fait défaut alors l’État disparaît.

A- Le territoire
Le territoire va permettre de situer l’État dans l’espace, il va constituer le cadre géographique sur lequel va s’exer -
cer le pouvoir souverain. Il est le support matériel de l’État sans lequel il ne peut exister et ce quelque soit sa di -
mension. Ce territoire peut être discontinu. Le territoire est tout d’abord terrestre et il est délimité par des fron -
tières et ces frontières sont à l’origine de conflits. Cette frontière peut être naturelle (ex : chaîne de montagne, un
fleuve) ou artificielle (séparation des deux Corées). Le territoire est également maritime (mer territoriale + ZEE).
On compte aussi la zone aérienne du territoire. Il se définit comme la masse d’air définit dans l’espace délimité
par les frontières (il existe des violations de l’espace aérien). Il se peut qu’il existe des territoires sans États (An -
tarctique = territoire où aucun pays ne va exercer sa souveraineté// les corps célestes). Avec le mouvement sio -
niste qui se développe au début du XXe siècle, l’État d’Israël ne va être reconnu seulement après la seconde
guerre mondiale. On mesure l’importance d’un territoire par l’importance de conflits qu’il a pu engendrer. Il y a
des guerres de territoires qui persistent depuis des décennies.

B- La population
Il ne peut exister d’État sans qu’il y ait de population. Juridiquement les individus et les personnes morales sont
rattachés à un État par un lien de nationalité (exception pour les apatrides). Il est essentiel d’opérer une distinc -
tion entre la population et la nation. La nation va s’exprimer à travers le lien de nationalité rattache à l’individu
un État selon certaines règles internes. Chaque État va définir ses conditions d’acquisition de sa nationalité. Ce
lien de nationalité a pour origine le lien qui unissait le monarque à ses sujets. On distingue les pays qui privilé-
gient le droit du sang (la nationalité qui se transmet par filiation) et ceux qui tendent à privilégier le droit du sol.
L’État va avoir obligation de protéger ses nationaux sur le territoire mais aussi en dehors. La protection des ci-
toyens français à l’étranger se fait également dans les territoires étrangers (via les ambassades…).
La nationalité est définie par la Cour Internationale de Justice dans un arrêt du 6 avril 1955 : « La nationalité est
un lien juridique ayant à sa base un fait social au rattachement, une solidarité effective d’existence, d’intérêt, de
sentiments joints à une réciprocité de droits et de devoirs ».
Deux conceptions à la nation peuvent être opposés :
- La conception objective de la nation qui a été développé par l’école historique allemande. Elles se font sur des
éléments objectifs comme la géographie, la langue, la notion de race. Ce sont ces théories qui sont poussées à
l’extrême ont justifié le nazisme. Cette approche de la nation est la source de nombreux conflits.
- La nation est vouloir vivre collectif, un sentiment national. C’est une approche complètement opposé. Cette
conception se fonde sur une volonté d’un vivre ensemble commun et l’autre est un constat de l’origine, de la
langue… Les problèmes vont se poser étant donné que la nation ne coïncide pas toujours avec le territoire sur le -
quel vit une population. Cela va entraîner souvent des difficultés juridique et politiques.
Un État pourra regrouper plusieurs nations. Et au contraire on peut avoir une nation qui va être implanté sur
plusieurs États (Ex : la communauté Polonaise, la nation Kurde).

C- Une puissance publique souveraine


Pour qu’il y un État, il faut que sur une population d’un territoire donné, un gouvernement effectif s’exerce.
C’est-à-dire une autorité politique légitime qui dispose du monopole de la contrainte. On parle ici de légitimité
par le biais de la démocratie. Le principe étant que la France reconnaît les États et non les gouvernements dans
l’hypothèse où ceux-ci ne bénéficient pas d’une légitimité démocratique. L’État est le seul à pouvoir édicter des
règles de droit positif. Il va ainsi réglementer, organiser l’ordre social, un ordre social qui va différer d’un État à
un autre. Dans l’État, les particuliers pourront produire des actes juridique (ex : des contrats) mais ce statut de
ces actes et les sanctions susceptibles de réprimer les manquements seront organisés par la loi (elle-même dictée
la puissance publique souveraine).
On constate que ces éléments constitutifs ont tendance à subir des altérations. On remarque ces dernières décen-
nies apparaître des micro-etats (Maldives, Barbade…). Ces États sont si petits et peu peuplé qu’il est difficile ma-
tériellement de les mettre au niveau des autres États. Au niveau du droit international, on considère que tous les
États sont égaux. Il apparaît également que le monopole de la contrainte, qui est une caractéristique essentielle de
la puissance publique souveraine (avoir des moyens de coercition pour faire respecter les règles de droit), est dans
de nombreux États mis en péril. On voit apparaître des firmes multinationales qui peuvent faire pressions sur les
états.

§ Paragraphe 2 : La définition juridique de l’État.


On peut donner de l’État cette définition juridique : « L’État est une personne morale de droit publique territo-
riale et souveraine ». Cette définition va nous conduire à envisager deux aspects fondamentaux :
1. La personnalité de l’État 2. La notion de souveraineté

A – La personnalité de l’État

L’État est personne morale détaché de la personne physique des gouvernants et à l’instar des personnes phy-
siques, les personnes morales disposent de la personnalité juridique. Cette personnalité juridique permet à des
personnes ayant des intérêts communs d’agir dans la vie juridique comme une personne physique. L’État qui est
le symbole de la communauté nationale et qui est titulaire du pouvoir politique va être érigé en personnes morale
de droit publique. L’État va devenir un centre de décisions et va contribuer à assurer la continuité et la perma -
nence du groupe. L’État va survivre à ceux qui vont exercer le pouvoir à un moment donné, il y a une notion de
continuité, de permanence. L’État n’est pas la seule personne morale de droit publique : les collectivités locales,
les universités…

B- La souveraineté critère de l’État

Classiquement la notion de souveraineté par repose sur l’idée selon laquelle l’État détermine lui-même ses
propres compétences et règles pour l’inobservation desquelles il peut mobiliser la force publique. Celui-ci dispose
en effet de la contrainte armée. Le recours à la force va être admis par le droit
La souveraineté est un pouvoir de droit, originaire et suprême.

Droit = cela signifie que l’état n’est pas une manifestation de force, c’est un pouvoir qui émue, qui s’impose par
une idée de droit, un pouvoir qui s’inscrit dans l’ordre juridique. In fine, cet usage de la force n’intervient que
dans un cadre préétablit

Originaire= cela signifie qu’il est à la source de l’ordre juridique. Il détient son autorité que de lui même.

Suprême = par principe il n’existe aucune norme supérieur, aucune autorité dans ou en dehors de l’état qui lui
soit supérieur . Il na pas de concurrence dans l’ordre interne et pas de possibilité de lui imposer une contrainte
extérieure. Les juristes allemands « l’État dispose de la compétence de la compétence » = possède le pouvoir d’a
uto organisation. L’État va établir un système juridique dont l’origine serait la constitution et dans ce système il
prévoit un système de sanctions.

Comme il peut modifier le droit, il peut le faire évoluer défavorable et passer d’un état démocratique à un état
basé sur la violence. On constate aujourd’hui ce caractère suprême est mise a mal, au plan internationale, l’État se
soumet a une série nouvelle qui constitue au droit international.
La Cour Pénale internationale peut juger des autorités politique. Alors que la fonction de juger appartient à
l’État. La Cour Pénal international va alors se substituer à L’état. Les États qui ont autorisés d’autres entités éta -
tiques à appliquer la fonction de juger dans le pays. Dans un sens cela altère la fonction absolue de la souveraine -
té.

Paragraphe 3- Les fonctions de l’État

L’État serait l’entité qui doit rechercher ce que Thomas D’Aquin énonçait comme le bien commun. L’État gen -
darme serait celui qui serait maintenu jusqu’à la première guerre mondiale et ensuite serait apparue l’État provi -
dence. L’État gendarme serait celui qui serait chargé de l’ordre public, la défense externe et interne, maintenir la
sécurité sur le territoire. L’État n’intervenant pas dans le domaine économique ou social. Dans ce schéma on
comprend que l’État ne se manifeste que par des procédés d’autorité, de sanctions. A l’inverse, après la première
guerre mondiale, il aurait étendu son domaine d’intervention. A partir de cette époque l’État dit providence se se-
rait attelé à fournir une série de prestations positives pour assurer un minimum de qualité de vie à cette popula -
tion. On peut répartir les missions de l’État en deux grandes catégories :
● Les missions traditionnelles : la justice, la défense du pays, la relation extérieure, le fait de disposer de l’admi -
nistration…
● Les missions sociales et économiques : l’action sociale auprès des populations défavorisées, la santé publique,
la culture, l’environnement, l’enseignement…

Paragraphe 4 - Les différentes conceptions politiques de l’État.


On va étudier 2 grandes doctrines apparaissent comme opposés à l’État : Le Marxisme et le libéralisme. Leur fina -
lité est soit l’affaiblissement pour l’une et la disparition de l’État pour l’autre.

A. L’État libéral
Dans la conception de l’État libéral, c’est l’individu qui prime sur l’État. Initialement, l’homme a l’État de nature
était libre et heureux. La nature est une jungle, elle peut se révéler dangereux : L’homme est un loup pour
l’homme, Hobbes. L’État dans ce schéma va s’imposer comme une nécessité : pour assurer la sécurité des biens et
des personnes, les hommes vont consentir à abdiquer une partie de leurs biens initiale au détriment de l’interven -
tion de l’État. Dans ce contrat il a une série de clauses, les individus dans cet accord avec l’État doivent conserver
les droits naturels. Ceux dont il disposait à l’État de nature (avant l’intervention de l’État). Des mécanismes de
contrôle sur les gouvernants, sur ceux qui détiennent le pouvoir politique au sein de l’État sont mis en place. L
ne s’agit pas que l’État prive les individus des droits naturels. Ces droits connaîtront des restrictions qui se
doivent d’être le moins important possible. Pour limiter les pouvoirs de l’État : on sépare les en différentes fonc -
tions (exécutive, législative et judiciaire) avec pour finalités que ces pouvoirs se limitent entre eux de tel façon
qu’ils portent atteinte le moins possible aux libertés.

B. L’État Marxiste, Léniniste


Dans cette doctrine, au commencement se trouve l’oppression et non la liberté. On considère que le système éco -
nomique, les rapports de productions (les infrastructures). Ce système économique engendre des superstructures
religieuses, culturels, politique qui vont servir à entretenir l’exploitation de la classe ouvrière. Dans ce schéma,
l’État est un moyen d’oppression au service de la classe bourgeoise. La dictature du prolétariat a une finalité pre-
mière qui est d’éliminer les opposants : les masses prolétariennes vont alors incarner les masses politiques. Du
fait ce cette intervention de l’État prolétarien, les classes économiques vont disparaître. La propriété privée dispa-
raît. Comme tout le monde dispose de la sa part de la production : la classe des exploiteurs va disparaître. L’État
se voit lui aussi disparaître : c’est une superstructure qui régit les rapports entre exploiteurs et exploités. On ar -
rive à une société sans classe et sans État. Il demeure que l’État est résistant et que dans les deux cas, l’État a sur -
vécu et qu’il continue d’être bien portant même s’il a pu connaître un certain nombre d’altérations.

Section 2 : les formes de l’État.


S’opère une opposition traditionnel entre l’État unitaire et de l’autre l’État composé.
Paragraphe 1 - L’État Unitaire.
Dans l’État Unitaire il n’existe qu’une seule volonté politique, un seul centre d’impulsion politique. Ce que l’on
appel le pouvoir central va détenir tous les éléments de la souveraineté autant au plan interne qu’au plan interna -
tional.
A. L’organisation de l’État Unitaire
Dans un État unitaire dispose de la totalité des pouvoirs étatique sans partage. Ce pouvoir central est en contact
directe avec les États étrangers et les citoyens. Cette structure s’explique aux grandes parties pour des raisons his -
toriques et de ce point de vue le cas français est typique. Quand on envisage l’histoire de France, le territoire
français s’est constitué progressivement par l’agrégation de plusieurs provinces. Il faut pour imposer son autorité
que le droit sur l’ensemble du territoire soit uniforme. Il faut considérer que toutes ces provinces avaient un droit
propre. Si on continue à maintenir ces différents régimes juridiques, l’unité du royaume s’en ressent. Le roi va de -
voir imposer un droit unique sur l’ensemble des territoires. Pour cela il faut un pouvoir central fort qui marque
l’autorité de l’État. C’est une façon de soumettre ses vassaux. Toute la démarche de la monarchie d’ancien régime
va être d’imposer l’autorité du pouvoir centrale. Forcé de constater que ce système n’est pas longtemps fiable. Il
n’est pas possible ni souhaitable de tout gouverner et de tout décider à partir des organes centraux de la capitale.
A terme dans un État d’une taille moyenne il devient extrêmement compliqué de tout décider depuis la capitale.
Il y a un phénomène déconcentration qui va répartir sur l’ensemble du territoire soumit au pouvoir hiérarchique
du pouvoir centrale qui vont prendre des décisions sous l’autorité du pouvoir central. C’est un mouvement de dé-
concentration.

B. La décentralisation territoriale.
Dans la décentralisation le pouvoir centrale reconnaît l’existence d’intérêts locaux spécifiques. Il s’agit que ces in -
térêts locaux soient gérés par des collectivités intéressés. La décentralisation diffère de la déconcentration par sa
nature : il s’agit de donner des collectivités territoriales dotées de la personnalité morale la possibilité de s’admi-
nistrer elle-même dans un domaine particulier et dans des conditions de relative autonomie par rapport aux or -
ganes centraux. Le pouvoir centrale décide que certaines activités peuvent être gérées au rang local. On va créer
des personnes morales distinctes de l’État qui va leur permettre de gérer certaines activités. La collectivité décen -
tralisée qui va être créé doit bénéficier de la personnalité juridique. Il faut une cohérence dans la création de col -
lectivité, on va créer des entités comme les communes, départements et région qui ont une certaine unité (géo -
graphie, une même histoire…). Il faut qu’elle dispose d’un pouvoir propre dans un certain nombre de domaines
que l’on va qualifier d’affaires locales. Les collectivités doivent pouvoir prendre des décisions par elle-même. De
plus elles doivent représenter la population : pour qu’il y ait une véritable autonomie, il faut que la collectivité
soit représentée par un représentant de cette collectivité.
Il faut que les collectivités aient un budget propre autrement elle n’aurait pas d’autonomie. Si dans le texte qui
organise la décentralisation il est prévu qu’un impôt soit automatiquement affecté à une collectivité, tous les ans
la collectivité sera informée qu’elle dispose avec certitude d’une certaine masse budgétaire. Au plus on affecte des
ressources budgétaire, au plus la collectivité aura de l’autonomie.
Il y a une mise en place de la tutelle administrative. Il s’agit d’une tutelle qui pourra avoir une intensité variable.
Notamment en fonction de l’intensité de la tutelle qui est exercé, on va mesurer le degré d’autonomie de la col-
lectivité. La collectivité va prendre sa décision mais elle ne rentrera en application qu’après un certain délai. Les
États unitaires ont opté pour des modèles de décentralisation variés : tout dépend de l’État, de ses traditions, de
sa structuration sociale, on va envisager des modèles de décentralisation plus ou moins poussés. Les État avec une
très forte autonomie sont qualifiés d’État régionaux (Ex : Espagne, Royaume-Uni, Italie). La France n’est pas dans
un modèle d’État fortement décentralisé. La France est traditionnellement construite autour d’un pouvoir central
fort. Dans les États fortement décentralisés, il existe des parlements locaux qui disposent d’un pouvoir législatif
dans différentes matières. Il existe un véritable pouvoir politique entre les mains de ces parlements (Ex : Écosse).
Ces collectivités possèdent un pouvoir politique. En France les collectivités prennent des dispositions qui sont
contrôlés par le pouvoir centrale. Il y a même des États qui ont changés de statuts pour devenir des États fédé -
raux. Ex : La Belgique qui était un État unitaire.

Paragraphe 2- L’État composé


A l’opposé de l’État unitaire vont se développer ce que l’on va appeler des États composés. On les regroupe sous
la notion de fédéralisme. Il existe différentes variantes de cet État composé.

A. La diversité du fédéralisme
On peut distinguer les unions de l’état, les confédérations de l’État et les États fédéraux : Les unions d’État vont
être constituées par le groupement d’au moins 2 États qui vont être gouvernés par le même souverain. Les unions
personnelles sont dues à un incident de l’histoire, un concours de circonstance. Deux États distincts par le hasard
des unions successorales vont se retrouvés gouvernés par le même souverain. Les unions réelles, au-delà du lien
dynastiques, certains États avaient considérés qu’ils devaient mettre en commun un certain nombre de compé-
tences (Ex : L’Autriche-Hongrie). La confédération d’états : le lien qui unit différents États au sein d’une confédé -
ration est un lien de droit international et non un lien de droit interne, un lien de droit constitutionnel. La confé -
dération naît d’un traité international. Il y a deux ou plusieurs États souverains qui au terme d’un traité, en vue
notamment d’assurer la paix dans leurs relations mutuelles, décident par ce traité de mettre en commun un cer -
tain nombre d’intérêts. Ces États vont rester des États souverains : ils vont garder leur souveraineté au plan inter -
national comme au plan interne. C’est le cas notamment de la confédération des anciennes colonies d’Amérique
du Nord : dans un premier temps ces 13 colonies vont se regrouper au sein d’une confédération d’États. Autre
forme de confédération : le Commonwealth. Ce système de confédération n’est pas évident à gérer : il y a souvent
des membres de la confédération qui sont poussés par des intérêts propres qui vont conduire à la dislocation du
modèle. L’État fédérale : c’est une association D’états qui ont décidés volontairement de mettre en commun des
organes auxquels ils vont déléguer une part de leurs compétences. Il y a des testaments qui vont abdiquer une
part de leur souveraineté au profit d’une entité qui leurs est supérieur : l’État fédéral. Ce transfert de souveraineté
s’opère au terme d’une constitution. L’État fédérale peut aussi naître suite à un phénomène de dislocation. Ce
modèle fédéral va indiquer une superposition d’ordre juridique : celui des États fédérés et un ordre juridique
entre les mains de l’État Fédéral. Dans un État fédéral, le citoyen va se voir appliquer dans certains domaines le
droit fédéral et dans d’autres domaines le droit des États membres. Il y a donc deux sources du pouvoir politique.
Il y a 2 grands principes qui régissent un État fédéral : la loi de participation et la loi d’autonomie :
● Le principe de participation implique que les États membres ne subissent pas la loi de l’État fédéral mais plu -
tôt qu’ils participent à son élaboration.
● Le principe d’autonomie : chaque État fédéré va disposer de son propre ordre juridique. En principe les do -
maines d’interventions des États membres et de l’État fédéral sont en principe délimités par la constitution de
l’État fédéral. Dans leur domaine de compétence, les États membres disposent d’une totale liberté.

B. L’organisation de l’État fédéral


Il s’agira de trouver un équilibre entre l’autonomie des États membres et la mise en place d’une certaine forme
d’intégration. La répartition des compétences prévue par la Constitution: Il y a une liste dans la constitution de
compétences attribuées à l’État fédéral et il sera énoncé que hormis ces compétence, la compétence de principe
revient aux États membres. Défense, relations internationales, monnaie, douanière, finance : les compétences à
minima qui vont être transférés à l’État fédéral. Au plus on transfert de compétence à l’État fédéral au moins il y
aura de l’autonomie dans les États membres. Il faut un organe pour trancher tous les conflits de compétence. Un
organe qui dira en cas de litige qui de l’État fédéral ou des États membres est compétent. Il faut nécessairement
dans ce type d’État une juridiction capable de juger la répartition des compétences (Ex : la Cour suprême aux
États-Unis). Concernant le principe de participation : le principe veut que les États membres participent à l’exer -
cice du pouvoir fédéral et s’agit que se mette en place une participation effective et égale entre les États. Cette
participation va s’exprimer au niveau constitutionnel : dans l’élaboration ou dans la révision de la constitution.
C’est au niveau législatif que le principe de participation est le plus remarquable. Dans un État fédéral il existe
toujours deux chambres : deux assemblées. Une assemblée qui représente la population de l’État fédéral dans son
ensemble et une assemblée qui elle va représenter les États. Il faut que le bicamérisme soit égalitaire : il faut que
la chambre qui représente les États participe sur un pied d’égalité avec la chambre qui représente la population. Il
y a toujours une chambre qui a tendance à prendre le pas sur l’autre (Ex : aux États Unis c’est le Sénat qui est le
plus important). Il faut que le principe de participation s’exerce dans le cadre le la fonction exécutive.

C- Les difficultés et l’évolution du droit fédéral

« Le fédéralisme est une loi constante de l’évolution des sociétés humaines car il concilie les deux besoins complé -
mentaires d’autonomie et de liberté de chaque groupe pour réaliser sa solidarité propre; d’ordre...»
- George Scelle
Les États membres vont être parfois réticents à appliquer les décisions de l’État fédéral. Ils vont être tenté de re -
trouver leur souveraineté. On assiste à des transferts de plus en plus important vers l’État fédéral. On voit de plus
en plus de demande d’autonomie ou d’indépendance. Incontestablement on aperçoit que les revendications dans
les États fédéraux ou dans les États décentralisés, on assiste à un fort mouvement de revendication. Les popula-
tions cherchant plus d’autonomie ou plus d’indépendance. Ce type de mouvements a vocation à affaiblir l’État.
Ces mouvements vont conduire leurs populations à revendiquer leurs différences et à remettre en cause leur place
au sein de l’État.
Un mouvement externe : du fait du développement international. Les États ont de plus en plus tendance à s’inté-
grer à des organisations supranationales. Ce mouvement d’intégration va faire que l’État va abdiquer une partie
de sa souveraineté. Ces organisations supranationales vont avoir pour objet dans un cadre régional de regrouper
un certain nombre d’État sur un objet précis (économique, de défense…). Ces organisations vont comporter des
organes communs et permanents. Ce qui est important c’est que ces organisations auront le pouvoir d’étiqueter
des normes dans le domaine de compétence considéré. Et ces mesures vont s’imposer aux États membres. Or il se
peut que certaines de ces décisions ont été prises à la majorité et non à l’unanimité.

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