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Chapitre I: Le pouvoir politique

Les trois fonctions du pouvoir politique

*Le politique va permettre d’établir un accord minimal entre les intérêts divergents
des membres d’une communauté. On confond souvent la no° de politique avec
l’idée qu’il faudrait supprimer ou nier le conflit (cf. J. Freud qui montre que vouloir
nier l’essence du conflit au sein du politique est une illus°). Le politique prend acte
de la multiplicité des int. des acteurs. L’accord minimal va préserver l’existence du
groupe par delà les éléments qui peuvent les différencier.

*Le politique, et notamment le pouvoir politique va incarner la fonc° de régula° du


politique. Le pouvoir va impliquer de définir des obliga° et des interdits, des règles
et des normes. C’est l’essence m^ du pouvoir politique de garantir le respect de
ces normes. Le pouvoir politique a le monopole de la coerci° légitime.

*Ce qui va fondamentalement distinguer l’Etat des autres formes de pouvoir


politique c’est d’abord le fait qu’au sein de l’Etat, le pouvoir politique va ê séparé
du reste de la sté. On va donc séparer la sphère publique (les prérogatives
régaliennes de l’Etat) et la sphère privée.
Une autre forme de sépara° entre l’Etat et les autres formes de pouvoir politique
est que celui de l’Etat va ê confié à des organes spécialisés qui vont
progressivement acquérir une certaine autonomie et deviendront les pouvoirs
publics.

Les trois grands d’approches du pouvoir politique.

*D’abord, la concep° institutionnaliste du pouvoir politique. Elle va identifier le


pouvoir aux gouvernants (l’Etat, le gouvernement, les institu°, les pouvoirs publics).
Elle porte au coeur la sépara° des pouvoirs ds les démocraties. Le pouvoir politique
n’est pas tj exercé par les détenteurs officiels de ce pouvoir. Cette concep° est à
la fois centrale, mais elle ne permet pas de répondre à la diversité des pratiques.

*Ensuite, on a la concep° des philosophes et des psychologues, la concep°


essentialiste ou substantialiste. Ils vont considérer que le pouvoir politique est +
dans la substance, dans le K (éco). On détient du pouvoir, on peut en tirer des
bénéfices, des profits. On a l’idée que le pouvoir est une énergie qu’il faut capter.
*Puis, on trouve la concep° relationnelle. C’est l’idée que le pouvoir politique
provient d’une rela° entre individus et entre groupes, et que ce n’est pas tant le
pouvoir de faire qqch (concep° institutionnaliste), mais + sur l’idée qu’avoir du
pouvoir c’est surtt pouvoir l’exercer sur qqun. C’est dc ds la rela° à l’autre que va
se construire l’exercice du pouvoir. Cette approche distingue 3 grandes formes de
pouvoir:

>Le pouvoir d’injonc°. Ds une rela° entre A et B, A va exercer un pouvoir sur B


lorsqu’il obtient de B une ac° que celui-ci n’aurait pas fait autrement. La capacité
de « faire faire ».

>Le pouvoir d’empêcher de faire. A conduit B à s’abstenir de faire ou d’adopter le


cmptmt qu’il aurait souhaité.

>Le pouvoir d’influence, de persuas°. A parvient à modifier la percep° que B a de


ses propres int. Donc B s’identifie aux int. de B.

Derrière ces 3 dimen° de la concep° relationnelle du pouvoir, on mesure que le


pouvoir politique repose sur un certain degré de violence, de coerci° qui n’est pas
tj physique et parfois symbolique.

I. Pouvoir politique et violence

Le politique va se construire en réac° à la violence. Néanmoins, cette pacifica°


nécessaire à la préserva° du groupe ne va pas détruire la violence. Elle sera
captée par le pouvoir politique, qui va en détenir le monopole. C’est ce qu’on
appelle le paradoxe du pouvoir d’Etat qui oscille entre 2 pôles.

L’idée que le pouvoir va se justifier avec le « monopole de la violence physique


légitime » (M. Weber). (cf. Hobbes), se retrouve dans la +part des contrats sociaux.

Le passage de l’état de nat. à l’état civilisé va reposer sur l’interdic° de la violence


privée, et dc la construc° de ce monopole de la coerci° légitime qui fait que petit
à petit, on va assister à ce que N. Elias appelle La Civilisation des moeurs (1939). Il y
explique que l’interdic° de la violence privée va renforcer l’auto ctrl par les
citoyens, de leur propre violence. On le retrouve également à l’international avec
le droit de la guerre (jus ad bellum), et le droit dans la guerre (jus in bello).
Le pouvoir politique existe pour faire cesser cette violence, mais simplement la
violence privée qui s’exerce entre les individus. L’Etat va donc rendre illégal
l’usage privé de la violence mais en conserver l’usage public.
Comment cette monopolisa° de l’usage de la violence va en renforcer le prestige,
la force symbolique ?
On va dc avoir la créa° de forces armées, de gardiens de la paix…

On voit que les pouvoir politique étatique est indissociable de cette violence, qui
est un des aspects de sa légitimité et de son maintient.

La conception marxiste du pouvoir politique

Dans la concep° marxiste du pouvoir politique, l’Etat est une force purement
coercitive. En effet, pour les marxistes, l’Etat reproduit et aide à stabiliser les
rapports de produc° qui st des rapports d’exploita° de la classe ouvrière par la
classe bourgeoise.
Marx utilise la métaphore des chaînes recouvertes de fleurs. Le prisonnier ne voit
plus ses chaînes pcq les fleurs les embaument. Il montre que l’idéologie est une
fausse conscience pcq elle évite de se rendre compte du caractère inégalitaire
de la sté.

Un philosophe marxiste, (2e moitié du 20e s), L. Althusser, va distinguer 2 types


d’appareil d’Etat:
*Les appareils répressifs d’Etat, qui reposent sur l’usage pur et dur de la violence,
qui sont les garants de l’ordre politique. Il y englobe les pouvoirs publics et les
institu° (la justice, les forces de police etc.).
*Les appareils idéologiques d’Etat, qui reposent sur une violence symbolique, sur la
fausse conscience. Il y englobe l’école, l’Eglise, la famille…

On a cette idée de consentement à la violence exercée par l’Etat des individus.

P. Bourdieu va s’inspirer de cette réflex° sur la violence coercitive pr arriver à la


violence symbolique.

La violence symbolique est une violence qui va ê intériorisée. L’individu n’en a


plus conscience par elle s’est naturalisée. Cette violence est bcp + efficace que la
violence physique. En euphémisant la violence, le pouvoir politique n’a plus
besoin de recourir à la violence physique pcq les individus ont déjà admis,
intériorisé la domina° (ex: apartheid en Afrique du Sud, la discrimina° va ê
naturelle).
La violence symbolique va permettre au pouvoir politique de se passer de la
violence physique car en étant intériorisée par les acteurs, elle va produire du
consentement, de l’adhés° aux normes et aux valeurs.
Ce n’est pas un consentement libre et éclairé comme dans la pensée des
Lumières. Mais c’est l’idée que le pouvoir a besoin, pr s’exercer, d’ê accepté par
les agents sociaux.

Le pouvoir politique va avoir besoin de ce que Weber appelle la domina°. Chez


Weber, l’Etat est le détenteur du « monopole de la violence physique légitime ».

Il montre cmt tt au long des 17, 18 et surtt 19e siècles, l’Etat va s’arroger du monop
de la violence phys, avec l’accepta° par les individus de cette violence.

II. Pouvoir politique et légitimité

Les trois formes de domination légitime selon Weber

*La domina° traditionnelle


*La domina° charismatique
*La domina° légale-rationnelle

Weber distingue le pouvoir/la puissance (Macht), la domina° (Herrschaft) et


l’autorité (Autorität).

Pour Weber, seule la domina° va permettre au pouvoir politique de se maintenir


dans la durée. C’est la capacité de A d’obtenir de B qqch. Une entreprise de
domina° réussie va ê une entreprise de légitima° du pouvoir politique.

La légitima° est le processus de construc° de la légitimité. C’’est l’ensemble des


ac° par lesquelles les dirigeants vont établir leur légitimité, à la revendiquer, en
fonc° des représenta° qu’ils ont du régime désirable et désiré par les gouvernés.

Comment les individus vont-ils accepter de se soumettre au pouvoir politique ? Le


propre de cette soumi° va ê de reposer sur cette légitima° du pouvoir.

*La domina° traditionnelle: elle repose sur les tradi°, les coutumes, sur la croyance
dans la valeur et l’utilité de cette tradi°. On la retrouve ds les stés faiblement
institutionnalisées (stés féodales par ex).
Elle se manifeste par un processus d’intériorisa° du pouvoir par les acteurs. Il
devient nécessaire et suscite un réflexe d’obéissance. On retrouve l’imptce des
rela° entre les pers.
Elle repose sur une scénographie, une théâtralisa° du pouvoir. A chaque période
de l’Hist de l’humanité, on retrouve une mise en scène du pouvoir politique.

*La domina° charismatique: c’est une domina° exceptionnelle, parfois qualifiée de


transitoire (elle peut durer des 10aines d’années, voire des siècles, ex dans
l’Antiquité). Elle repose sur une excep°, dans des contextes historiques spécifiques
(crises éco, sociale, politique,). On va chercher ce qu’on va qualifier l’individu
providentiel.
Elle va s’imposer par un rapport direct entre le chef et le peuple. Le leader
charismatique va court-circuiter les institu°, les élites. On le retrouve dans les
régimes totalitaires (ex: A. Hitler, J. Staline), mais également dans des régimes
démocratiques.

*La domina° légale-rationnelle: c’est une domina° + récente qu’on retrouve surtt
dans les stés modernes. L’exercice du pouvoir va d’abord ê dépersonnalisé. On
obéit à des règles, à des fonc° et pas à un ou des individus. C’est la fonc° qui crée
et qui porte le pouvoir politique.
Cette exercice du pouvoir va s’incarner à l’écrit. On est dans un cadre législatif,
juridique qui va définir des droits et des devoirs pour les gouvernants et les
gouvernés. Les rapports de pouvoir vont donc ê juridicisés. On est ds le registre de
l’immanence.

Synthèse des trois formes de domination légitime de Weber

Type de domina° Traditionnelle Charismatique Légale-


rationnelle

Ressort de la Respect du Reconnaissance Obéissance de


domina° caractère sacré de la grâce la loi
de la domina°

Leader Seigneur Chef Supérieur

Régime politique Monarchie Dictature Démocratie


typique héréditaire plébiscitaire parlementaire

Facultés utilisées Respect Emotion Raison


Les trois formes d’actions individuelles et de rationalité chez Weber

Weber s’intéresse bcp à l’explica° des cmptmts des individus et notamment à l’ac
° individuelle.

*L’action traditionnelle: elle va produire une ac° traditionnelle, une rationalité


traditionnelle qui s’accompagne d’un mode de domina° traditionnelle. L’individu
va respecter les coutumes, les tradi°. C’est un individu passif. Il ne va pas interroger
la finalité de son ac°.

*L’action affective: l’individu va agir en se laissant porter et guider par ses émo°. Il
est + dans la réac° On est du côté de la domina° charismatique. On insiste sur la
dimen° émotionnelle que suscite la politique.

*L’action engagée par rapport à des valeurs: c’est la rationalité axiologique,


valorielle. Elle repose sur les valeurs et les convic° des individus (stés traditionnelles).

*La rationalité instrumentale: elle repose sur les fins, les finalités. L’individu va choisir
un objectif et les moyens de l’atteindre (stés modernes). Weber la décrit comme
apparaissant à la fin du 19e siècle. Pour Weber la rationalité instrumentale va
produire une perte de sens, ce qu’il appelle le « désenchantement du monde ».
Ce désenchantement a pr conséquence directe dans la réflex° sur la domina°
politique de faire que l’affaiblissement de la rationalité axiologique va rendre
particulièrement nécessaire la légitima° de la domina°.

III. Obéissance et socialisation

« Comment il se peut que tant d’hommes, tant de villes, tant de nations


supportent quelquefois tout d’un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’on
lui donne, qui n’a pouvoir de leur duire, qu’autant qu’ils veulent bien l’endurer, et
qui ne pourrait leur faire aucun mal, s’ils n’aiment mieux tout souffrit de lui, que de
la contredire ? » -E. de la Boëtie, Discours de la Servitude volontaire (17e siècle).

La socialisation politique est le « processus de formation et de transformation des


systèmes individuels de représentation, d’opinions et d’attitudes. » -Annick
Percheron.
Cette socialisa° se manifeste dans l’intériorisa° des rôles politiques, de l’existence
des classes sociales… Dans un régime démocratique par ex on va accepte
qu’une décis° soit prise à la majorité.
C’est le résultat de ce processus de socialisa° qui nous conduit tous à intérioriser
les normes, les représenta° d’un ordre politique.

Dans ce processus, la famille va jouer un rôle central: la socialisa° primaire.

Qu’est-ce qui distingue le pouvoir politique des autres ?

*D’abord, le pouvoir politique détient la légitimité du monopole de la coerci°. Les


gouvernants, les autorités politiques ont la capacité de faire respecter leurs décis°
par l’ensemble de la collectivité.

*Ensuite, le pouvoir politique s’exerce sur l’intégralité des membres du groupe.


Ceux qui incarnent et représentent le pouvoir politique vont définir les prérogatives
et les limites de ts les autres pouvoirs.

La mise en scène du pouvoir politique (et sa contestation)

Nous sommes au carrefour entre le pouvoir politique, la communica° politique (J.


Gerstlé) et l’anthropologie politique.

Il est intéressant de s’attarder sur la mise en scène du pouvoir politique ds le sens


où tt pouvoir politique a besoin de s’inscrire dans une communica°. La
communica° est différente de l’info. La communica° est la manière dt on transmet
les connaissances.

La mise en scène du pouvoir politique sert à sacraliser l’autorité en imposant des


rituels (geste qui doit ê accompli collectivement, l’individu sait qu’il n’est pas le
seul à le faire). Le rituel raccroche l’individu à l’humanité.
Un rituel est un geste qu’on accomplit ensemble, qui se routinise, c’est une répéti°.
Il doit ê immuable.
Le rituel permet le ctrl de la violence pcq il sacralise l’autorité.

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