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Projet d’ouverture scientifique : Le vote électronique au Kenya

TOBADA Capwel

Management des risques des systèmes d’information

Institut des Risques Industriels Assurantiels et Financiers (IRIAF) / Université de Poitiers


Pôle universitaire de Niort
11 rue Archimède 79000 Niort

➢ Abstract
Weak institutions and electoral processes have always led to controversial elections especially
on the African continent. In a region plagued by violence and discrimination, an election
marred by fraud and irregularities often leads to sometimes unprecedented violence. Faced
with the instability of the country and the violence of 2007 following a controversial election,
the government set up an electronic voting system in order to alleviate the problems of fraud
and allow a transfer of power in a non-violent manner and for a credible ballot. Following
suspicions of fraud in 2017 following the presidential election, the uprising of the population
resulting in a new episode of violence and the inability of the electoral commission to provide
evidence and refute the allegations, the Supreme Court has canceled the election.
This article highlights the analysis of the irregularities that led to the rejection of the results,
the analysis of the strengths and weaknesses of the various electronic voting solutions,
highlights the inadequacy of the electronic system used during the 2017 elections and
proposes a solution to ensure a credible election to the public.
Keywords: electronic voting, elections, voting machine, voter verified paper evidence, voter
verified ballot, fraud, error, anonymity, transparency, confidentiality, opacity.
➢ Résumé
La faiblesse des institutions et des processus électoraux ont toujours conduit à des élections
controversées surtout sur le continent Africain. Dans une région en proie à la violence et aux
discriminations, une élection entachée de fraudes et d’irrégularités conduit souvent à une
violence parfois sans précédent. Face à l’instabilité du pays et au violence de 2007 suite à une
élection controversée, le gouvernement à mis en place un système de vote électronique afin
de pallier aux problèmes de fraude et permettre un transfert du pouvoir de manière
non-violente et pour un scrutin crédible. Suite aux soupçons de fraude de 2017 à la suite de
l'élection présidentielle, au soulèvement de la population entraînant une nouvelle épisode de
violence et l’incapacité de la commission électorale d’apporter les preuves et de réfuter les
allégations, la cour suprême a annulé l’élection.
Cet article fait ressortir l’analyse des irrégularités ayant conduit au rejet des résultats,
l’analyse des forces et faiblesses des différentes solutions de vote électronique, ressort

1
l'inadéquation du système électronique utilisé lors des élections de 2017 et propose une
solution afin de garantir une élection crédible au public.
Mots-clés : vote électronique, élections, machine à voter, preuve papier vérifiée par l'électeur,
bulletin vérifié par l'électeur, fraude, erreur, anonymat, transparence, confidentialité,
opacité.

➢ Introduction
Après les élections de 2007 et la crise humanitaire, s’en est suivi une refonte du système
politique et électoral du Kenya pour stabiliser le pays. En 2013, le processus de réforme avait
mis en œuvre un plan faisant recours à la technologie (enregistrement biométrique des
électeurs, l’identification électronique des électeurs et un système électronique de
transmission des résultats [1]. La principale justification de l'adoption du vote électronique
est d’aboutir à des élections plus justes et transparentes et éviter la violence [3]. Le processus
électoral au Kenya de 2017 a été entaché par des incidents, des troubles et de violence suite
aux allégations de fraude et a exposé de profondes divisions ethniques[11]. Les résultats
provisoires presque complets de la commission électorale avait montré que le président
Kenyatta qui était au pouvoir arrivait en tête avec 54% des voix, avec une marge d'environ
1,4 million d'électeurs sur son concurrent Raila Odinga, avec environ 45% des votes [3].
Bien que les processus le jour du vote aient généralement bien été administrés, des
inquiétudes sont apparues pendant le processus de transmission [1].Face au soupçon de
piratage, basé sur les preuves présentées et concernant l'absence de transparence et de
vérifiabilité, et l'échec de la commission électorale lors des audiences pour répondre aux
préoccupations légitimes soulevées dans une pétition [2,7], en se basant sur l'article 81e de la
Constitution du Kenya qui stipule que les élections doivent être libres et équitables,
transparent sans violence, ni intimidation, influence indue ou corruption et administré de
manière impartiale, neutre, efficace, précise et responsable, la cour suprême a annulé
l'élection et a été appelée à la reprise des élections dans les 60 jours [2].
Dans le cadre de mon projet d’étude, je me suis intéressé aux différentes solutions
électroniques en matière de vote. Après avoir exposé les irrégularités et les problèmes
rencontrés lors des différentes élections, à travers cet article, je vais tenter de répondre à cette
question : comment prévenir les risques liés au vote électronique au cours des futures
élections au Kenya ?

➢ La problématique
La mise en application du vote électronique évite la manipulation des urnes mais vient à
l’apparition de nouveaux risques autrefois inexistants. L’incapacité de la vérifiabilité des
suffrages indépendamment du système électronique entraîne une non transparence des
résultats au yeux du public. En tenant compte d’une population majoritairement non instruite,
2
ne connaissant pas grand-chose à la technologie et dans l’objectif d’avoir une solution
électronique garantissant des résultats crédibles, nous étudierons les différentes solutions
existantes à travers les principes du vote afin de ressortir la meilleure alternative dans le cadre
du Kenya. Pour cela nous étudierons en première partie les raisons de l'échec de 2017 et en
deuxième partie le fonctionnement du système de vote ordinaire ensuite nous aborderons les
différents systèmes électroniques en ressortant les différents problèmes et risques associés. Je
présenterai enfin ma solution sur la base de mon étude et l’expliquerai.

Première partie
➢ Principe du vote
Pour qu'une élection soit authentique et sincère, il faudrait que certains critères de
bases soit respecté :
- le secret du vote
- l’unicité : chaque électeur dispose d'une voix.
- la sincérité : les résultats proclamés sont fidèles aux suffrages déposés par les
électeurs.
- l’anonymat : il n'est pas possible de relier un suffrage à l'électeur qui l'a déposé.
- la transparence
A tout ça s’ajoute, les moyens de vérifier l'ensemble de la procédure comptabilisant les
votes...[15]

➢ Élection du 27 Décembre 2007


Les fraudes massives (augmentation des voix) dans le suffrage exprimé en 2007, à présent
avérée, qui avaient permis au président sortant Mwai Kibaki, de rester au pouvoir, avait
enflammé les circonscriptions contrôlées par l’opposition le 29 décembre au soir. Ce
déchainement de violence va jusqu’à l’incendie d’une église qui provoque la mort des
personnes qui s’y sont réfugiées.[16]
Le rejet des résultats par l'opposition pour fraude massive dans le comptage de voix a
déclenché des violences faisant plus de 1 500 morts.

➢ Élection du 8 Août 2017


Lors des élections de 2017, la commission électorale s'est appuyée sur un ensemble de
systèmes technologiques avec des systèmes logiciels de plusieurs fournisseurs, y compris les
kits KIEMS pour « Kenya Integrated Elections Management System» développé au Kenya
[4], les ordinateurs portables, les scanners, les serveurs et solutions cloud [7].
Après les élections, une conférence de presse a été convoqué par le candidat à la
présidentielle de l'époque Raila Odinga alléguant que les serveurs de la commission électoral
avaient été piratés et que l'algorithme avait été défini assurer une différence de 11% en faveur
3
du président sortant de l'époque, Uhuru Kenyatta, à tous les niveaux de transmission des
résultats [5].
Une requête a été effectuée auprès de la cour suprême, les demandeurs critiquent
notamment les variations inexpliquées du nombre d’électeurs enregistrés (entre la publication
du registre le 24 février et les chiffres communiqués le jour des élections). C’est autour des
technologies de transmission des résultats que se noue la contestation. La cour suprême
demande des preuves à la commission électorale qui se trouve incapable de les fournirs[4].
En violation de l'article 39 (1c) de la Loi électorale [2], la commission électorale n'a pas
transmis les résultats électroniquement de tous les bureaux de vote au centre de comptage
national simultanément avec le formulaire de pointage. Le défaut de cette commission est
aussi de se conformer au tribunal afin d'accorder l'accès à ses serveurs informatiques, aux
historiques de connexion et à la transmission électronique des résultats. En outre, le tribunal
de décision conclut à l'échec de la commission d'accorder aux pétitionnaires un accès
suffisant aux serveurs informatiques du centre de contrôle national, une violation de
l'exigence constitutionnelle selon laquelle les élections se déroulent de manière transparente
[7]. Le tribunal conclut que le défaut de la commission de fournir cet accès était contraire à
l’Article 143 de la Constitution [8]. Selon le tribunal, ceci signifiait que soit les informations
de la commission électoral et le système de communication ont été infiltré et compromis les
données ou les responsables de cette commission eux-mêmes ont interféré avec les données
et ont simplement refusé d'accepter qu’il avait truqué le système de transmission et était
incapables de vérifier complètement les données.

➢ Provenance des équipements


Les équipements utilisés sont issus de différents fabricants qui peuvent toutefois interagir
avec leur matériel à l'insu de tout le monde. La conception des systèmes de vote électronique
et les codes sources ( secret d’entreprise) constituent un autre problème. Les codes source des
différentes applications développées par les prestataires ne sont pas accessibles, ce qui
constitue une zone d’ombre. Lorsqu’une entreprise détient le marché du vote électronique
pour ces équipements,elle s’engage à ce que son système recueille et rapporte les votes avec
précision. Ceci étant, il n’y a aucune garantie que tout se déroule comme prévu. Dans le cadre
du vote électronique, aucun système ne pouvant fournir une garantie absolue ne devrait être
mise en œuvre. Aucune preuve absolue sur la fiabilité des solutions développées ne peut être
fournie. [15]
La technologie électorale utilisée par la commission lors de l'élection présidentielle incluait
des technologies achetées auprès de fournisseurs privés ainsi que des technologies
développées en interne. Structurellement, la technologie électorale se composait de deux
parties: le registre biométrique des électeurs et le système de transmission des résultats. Les
kits ressemblent à des iPad venant d’entreprise française comme Safran, équipés d'empreintes
digitales lecteurs ont été utilisés lors de l'inscription des électeurs pour enregistrer les
empreintes biométriques de chaque électeur et pendant la vérification des électeurs pour
confirmer si les électeurs étaient inscrits dans le fichier biométrique. [7]

4
➢ Système intégré de gestion électorale du Kenya

Élections ordinaires [17]

Dans le cadre des élections ordinaires, un système de collecte, de centralisation, de


transmission et de comptage des données électorales à été mis en œuvre en 2010. Voici
comment se déroule le dépouillement[17] :
À la clôture du scrutin, le président du bureau de vote prend les mesures préparatoires
suivantes (concernant le dépouillement):
❖ Il compte tous les bulletins inutilisés et inutilisables et en consigne le nombre dans le
journal du bureau de vote.
❖ À partir du nombre de bulletins remis au bureau de vote, il calcule le nombre de
bulletins utilisés et le note dans le journal.
❖ Il place les bulletins inutilisés et inutilisables ainsi que la liste électorale émargée dans
des enveloppes inviolables.
❖ Le numéro des scellés est noté et l’urne est ouverte en présence des agents des partis
ou des candidats et des observateurs.
❖ Les bulletins sont triés en trois piles: valides, rejetés (nuls)
❖ Les candidats ou leur agent ont le droit de contester le rejet d’un bulletin. Dans ce cas,
le président lui appose le tampon « rejet contesté ».
❖ Ce type de bulletin peut être soumis à l’examen d’un directeur du scrutin au Centre de
dépouillement de la circonscription.
À l’issue du tri, le président compte les bulletins en faveur de chaque candidat. Il annonce
ensuite et consigne sur le procès-verbal de dépouillement:

■ le nombre d’électeurs inscrits;


■ le nombre total de votants;
■ le nombre de votes nuls;
■ le nombre de voix obtenues par chaque candidat.
À ce stade, la transmission des résultats provisoires passe par le système électronique décrit
ci-dessous.

Transmission des résultats provisoires [17]


La solution technique utilisée possède les caractéristiques suivantes.

■ Elle s’appuie sur des téléphones portables GSM peu coûteux dotés de capacités de
transmission de données de base (GPRS) et de fonctions logicielles (Java).
■ Les résultats sont saisis dans l’application du téléphone, puis envoyés.
■ Les résultats des différents niveaux sont transmis aux centres de dépouillement des
circonscriptions et au centre de dépouillement national.
■ La solution s’intègre à des cartes numériques pour la visualisation et la
présentation des résultats.

5
Problèmes rencontrés en 2010 et lors des élections partielles jusqu’en 2012

■ Le fait que chaque téléphone soit configuré pour un bureau de vote donné pose un
énorme défi logistique et manque de flexibilité.
■ Manipulation des urnes
■ Erreur dans le comptage peut être humaine
■ L’obligation d’adapter les applications installées sur les téléphones à chaque
élection accroît la complexité logistique.
■ Tous les bureaux de vote ne bénéficient pas d’une couverture par réseau mobile.

Constat
Face au différents problèmes rencontrées au cours des années précédentes, compte tenu du
nombre d'interactions avec les urnes, des fraudes sont régulièrement signalées, des erreurs
humaines, la solution trouvée se trouve être la mise en place du vote électronique mais ce
dernier soulèvera très vite ces points d’ombre.

Election électronique
Des ordinateurs de vote avec bulletin dématérialisé sont utilisés lors des élections de 2017. Il
s'agit d’équipement placés dans les bureaux de vote en remplacement du matériel habituel
(urne, bulletins, enveloppes, isoloir). L'ordinateur présente au votant les différents choix
(candidats, listes, ou réponses en cas de référendum), l'électeur fait son choix à l'aide de
l'ordinateur de vote. Une fois son choix confirmé, il peut quitter l'isoloir et émarger.[15]
Les membres des bureaux de vote avec l’aide de registre d'émargement comme dans la
procédure traditionnelle sont chargés de contrôler l’identité des électeurs.
Des kits KIEMS ont été utilisés lors des scrutins d'Août et d'Octobre pour identifier les
électeurs biométriquement et pour alerter le personnel de la commission électorale si un
électeur tente de voter dans le mauvais bureau de vote. Chaque bureau de vote a été préparé
avec un registre des électeurs imprimé pour son bureau. Ce registre contient des informations
personnelles, y compris une photo identifiant chaque électeur. Le KIEMS est également une
garantie que les données des électeurs décédés dans la liste électorale ne sont pas utilisées. [7]
Le système de transmission des résultats a été conçu pour transférer les totaux des votes des
bureaux de vote au centre de comptage national, où le résultat national serait compilé et
communiqué. Les systèmes informatiques sont des boîtes noires conçues pour calculer les
résultats, mais les opérations exécutées par les systèmes informatiques ne sont en général pas
observables. [7]
Lors de l'élection du 8 août 2017, les kits KIEMS utilisé pour deux tâches supplémentaires :
1. Transmission numérique des résultats : le président de chaque bureau de vote utilise
les kits pour saisir (à l'aide d'un clavier affiché à l'écran) les totaux de votes numériques.

6
2. Transmission des formulaires : Le directeur du scrutin d'un centre de dépouillement
utilise les kits pour scanner et soumettre un scan du formulaire aux serveurs informatiques
hébergés sur les locaux de Safran / Morpho, société française.

Problèmes rencontrés lors des élections en 2017


A la fin des élections et suite aux présomptions, la Cour Suprême après procès et
investigations estime que «des illégalités et irrégularités ont affecté l'intégrité du scrutin». Le
président de la Commission électorale kényane (IEBC), admet l’existence de défaillances
dans la conduite de l’élection présidentielle du 8 août. Parmis les irrégularités constaté, on
peut noter ceux ci :
- Certains procès-verbaux de bureaux de vote ne présentent pas les signes d’authentification
prévus par la commission.
- Dysfonctionnement de certains téléphones satellitaires dans les bureaux non couverts par le
réseau téléphonique.
- Utilisation d'un compte avec un identifiant et un mot de passe au nom d'un membre de la
commission, créé sans qu’il en ait eu connaissance, ait été utilisé 9934 fois pour accéder au
système informatique.
- Les résultats de certains bureaux de vote ont été envoyés par simple texto sans être
accompagnés des formulaires censés faire foi.
- Des kits de transmission des résultats mal configurés.
Constat
L'adoption du vote électronique en 2017 était la solution contre les fraudes électorales mais
force a été de constater le contraire. Face aux accusations de manipulation électronique des
résultats et l’échec de tout le système de vérification et de transmission électroniques, ce vote
a mis en lumière le manque de transparence que l’opacité du système électronique peut
engendrer et face à une population non instruite.

Deuxième partie
2.3 - Évaluation de la justesse des résultats, la vérifiabilité [15]
Il est indispensable de disposer de procedure de verification des résultats, nous explorons
deux voies d'évaluation :
― les garanties apportées par les traitements,
― la preuve de résultat

2.3.2 - Garanties apportées par les traitements


7
Apporter les preuves que le système de vote est immune de faute et qu'il ne peut être altéré.
Deux approches sont possibles pour prouver qu’un système informatique est immune de
fautes: les tests et la preuve formelle. Les tests permettent de valider qu’un dispositif à un
instant donné est inaltérable dans la mesure où le matériel est conforme. Quant à la preuve
formelle, avoir l’assurance que toutes les entrées seront conformes aux sorties est ce qui est
attendu.
Un système de vote électronique est composé de plusieurs programmes (drivers, micro-code,
compilateurs, etc.) dont le fonctionnement implique des interactions entre le matériel, les
logiciels et l'environnement extérieur. Il est impossible de fournir des preuves formelles pour
l’ensemble des micro-codes. Enfin, les comportements inattendus et erreurs
inopportunes que rencontrent tout utilisateur de logiciels de bureautique nous
rappellent qu'il semble toujours extrêmement difficile de produire des programmes sans
erreur.

2.3.3. Preuve de résultat


La preuve de résultat consiste à confronter les résultats d'un système aux résultats établis
indépendamment de celui-ci en procédant sur les données reçues en entrée. En ce qui
concerne le vote, les données sont les suffrages.
Ces données sont inconnues du fait de l'anonymat (les votes ne sont pas révélés au moment
où ils sont exprimés). Il n'est donc pas possible de procéder à une preuve de résultat. Il
apparaît donc qu'il n'y a aucune procédure valide d'évaluation de la justesse des résultats issus
de dispositifs de vote OdV-BD ou de vote par internet.

3.3 Vote électronique et la question de la sécurité


Considérons la définition de la sécurité comme l’association de la sûreté et de la fiabilité.[19]
- La sûreté est l'ensemble des moyens techniques, humains et organisationnels dont le but est
d’éviter ou contrer toute attaque malveillante. Le niveau de sûreté est total si aucune attaque
ne peut réussir.
- La fiabilité est la capacité d'un système à fonctionner sans erreur et sans tomber en panne.
Le niveau de fiabilité est total si aucune panne, aucun dysfonctionnement ne peut subvenir.
La sécurité totale correspond à une situation où aucune attaque ne peut réussir, aucun
dysfonctionnement ne peut subvenir et aucune fraude ne peut être commise avec succès. Cet
objectif est hypothétique et hors de portée de l'industrie informatique. Ce qui représente un
problème pour le vote électronique peu importe les mesures de sécurité mises en place. [18]
La fiabilité de tout système en matière de sécurité est toujours source de questionnement.
Aucun système d’information n’est invulnérable, le risque zéro n’existe pas. Étant donné le
défi d'assurer la transparence des processus lors des élections, les technologies utilisées
doivent être vérifiable ; c'est à dire qu'elles devraient offrir des mécanismes permettant aux
8
agents et autres observateurs de vérifier les preuves produites lors d'une élection, comme les
bulletins de vote, les journaux informatiques immuables ou preuves cryptographiques, pour
aider à déterminer si pour le choix la technologie a fonctionné comme prévu. Cela signifie
également que la preuve doit être inaltérable, une propriété extrêmement rare dans le monde
numérique [7].

Utilisation de la blockchain : solution en cours de développement


Associer vote électronique et chaîne de blocs est une solution expérimentale. Les
votes sont stockés sur une chaîne de blocs.
- L’organisateur du vote qui peut être une entreprise ou un État place sur un protocole
spécifique autant de jetons qu’il y a de suffrages exprimés.
- Il transmet ces jetons à l’ensemble des votants, qui ont accès à un portefeuille électronique
(un wallet) pour contenir ces jetons.
- De leur côté, les candidats possèdent une urne numérique – concrètement, un wallet, avec
une adresse publique. Quand le votant émet son jeton de vote, il transfère à la fois les bitcoins
qui comportent les frais de transaction, et la métadonnée qui représente le vote. L’identité
chiffrée de chaque électeur est conservée avec les votes.
- A l’issue du vote, l'application peut simplement afficher les résultats compilés à partir de sa
base de données. Le candidat gagnant est celui qui a reçu le plus de jetons.
Au moins trois éléments sont nécessaires pour effectuer un vote sur une blockchain : un actif
programmable (le bitcoin par exemple), un protocole pour représenter et faire vivre le vote ;
et une clé cryptographique, sorte de carte électorale digitale, pour garantir l’identité du
votant. Le principal avantage du basculement de nos systèmes de vote vers la blockchain est
le niveau de transparence amélioré que la blockchain permet.
Plusieurs technologies comme :
- Voatz, ont néanmoins été exploitées lors d’élections aux États-Unis.
En 2018, la Virginie-Occidentale a mis en œuvre cette solution de vote mobile temporaire
pour une série d'études qui ont enregistré les votes des membres déployés de l'armée. Les
fonctionnalités de base comprenaient, mais sans s'y limiter, la possibilité d'annuler un bulletin
de vote, les audits post électoraux et les audits automatiques. Voatz a mis en place des
exigences logicielles et matérielles minimales pour les participants. Les utilisateurs d'iPhone
devaient posséder un iPhone 5s ou version ultérieure avec iOS 10+. Les utilisateurs
d'Android avaient besoin d'une version 6+ du système d'exploitation Android fonctionnant
avec la prise en charge de KNOX. [21]
- En Août 2019, une partie des électeurs au Parlementaire de Moscou était
appelée à utiliser le vote électronique, une solution basé sur ethereum développé en interne.
Une faille critique a été découverte par M. Pierrick Gaudry. Les clés de chiffrement était de
taille trop petite pour être sécurisées. Les votes de tous les électeurs utilisant ce système
pourraient être révélés à un tiers après avoir été transmis."
"Il peut être cassé en environ 20 minutes à l'aide d'un ordinateur personnel standard, et en
utilisant uniquement des logiciels libres accessibles au public ", a déclaré M. Gaudry dans un
rapport publié. [24]
9
- En octobre 2020, des habitants de Verneuil-sur-Seinevotent lors d’une consultation
citoyenne ont voté avec une solution de la startup Avosvotes basée sur la blockchain Tezos.
Le PDG de l’écosystème Ark, François-Xavier Thoorens, s’est penché sur l'analyse de
l’application et en ressort plusieurs failles. Il était notamment possible de consulter le nombre
de votes en temps réel, mais aussi de récupérer la liste des votes. Thoorens note également
qu’il est possible de connaître le résultat des votes.
Les travaux de Chevalier-Mames ont en effet abouti à démontrer pourquoi il y a
incompatibilité formelle entre la vérifiabilité des votes dématérialisés et l’anonymat [18].
Le Kenya se penche aussi aujourd’hui sur le développement de la blockchain dans le cadre du
vote électronique mais cette solution n’est pas suffisante et n’as pas encore démontré son
efficacité sur une élection à grande échelle.

➢ Etude des différentes solutions

Cas 1 : Estonie - Vote à distance sur internet


Dématérialiser tout son système, l’Estonie est l’un des pays phare en termes de vote
électronique. Expérimenté depuis 2005, le gouvernement estonien a utilisé le vote à distance
par Internet lors des élections législatives de 2007, puis lors des élections européennes de
2009. Le système de vote par Internet estonien repose sur la carte d'identité estonienne
contenant une carte à puce permettant à la fois une authentification à distance sécurisée et des
signatures numériques. Les citoyens utilisent leur carte nationale d’identification qui, reliée à
un terminal, permet de les identifier et de voter à partir d’un ordinateur ou d’un smartphone.
En 2013, une partie du code source serveur ( le logiciel permettant l’identification à partir de
la carte de citoyenneté ) a été publiée sur Github dans le but de démontrer la transparence du
système électoral. Le logiciel client (celui sur l'ordinateur du citoyen permettant d'envoyer le
vote au serveur central du gouvernement) demeure à code source fermé. Ni le code source du
client de vote ni le code de référence n'ont été publiés, les responsables électoraux ayant
déterminé que cela permettrait aux acteurs malveillants de créer facilement de faux clients.
Le protocole de vote étant public, n'importe qui peut créer un client.
Dans le cadre de la transparence et de la vérifiabilité, il a été mis en œuvre la vérification du
vote à l'aide d'une application pour smartphone, en utilisant le code QR de l'écran de client,
après quoi sur l'écran de l'application de vérification affiche le nom et le numéro du candidat
pour lequel le vote a été émis. La vérification individuelle est mise en œuvre pour que
l'électeur vérifie que le vote exprimé a été stocké sur le serveur de collecte des votes. Il n'y a
aucun moyen direct pour l'électeur de vérifier que le vote a également été compté comme
exprimé.[20]

Cas 2 : France - Ordinateur de Vote avec Bulletin Dématérialisé

10
Lors des votes politiques de 2007, il a été placé des machines de vote autonomes dans
quelques dizaines de communes en remplacement du matériel habituel (urne, bulletins,
enveloppes, isoloir). Le vote se déroule ainsi : le citoyen entre dans l'isoloir, ensuite consulte
les différents choix, il presse un bouton et son choix est affiché sur l'écran, il le confirme et
sort de l'isoloir et enfin il émarge. Les membres du bureau de vote sont chargés de contrôler
l’identité de l'électeur font signer le registre des émargements. [20]
A la fin du vote, l'ordinateur émet les résultats sous la forme un ticket imprimé est agrafé au
procès-verbal et dont les résultats sont recopiés sur ce même procès-verbal. Tout ceci se fait
en présence du président du bureau de vote et des assesseurs. Ces résultats sont également
inscrits dans la carte mémoire de l'ordinateur de vote qui peut être éventuellement transmise à
la mairie pour totalisation. Comme dans le cas de la France, de nombreux incidents ont été
signalé dans le monde, quelques exemples non exhaustifs [21] :
•États-Unis : en novembre 2003, dans le comté de Boone (Indiana), un ordinateur de vote a
enregistré plus de 144 000 votes alors qu'il n'y avait que 19 000 électeurs [Simons 2004]
•États-Unis : en mars 2002, dans la ville de Wellington, une élection visant à départager deux
candidats se déroule sur des ordinateurs de vote. Les résultats sont de 1263 voix pour un
candidat contre 1259 voix pour l'autre, mais 78 voix n'ont pas été enregistrées alors que les
électeurs ont émargé. Des incidents similaires ont eu lieu à Palm Beach, et Miami [Mercuri
2002].
•États-Unis : le 10 septembre 2002, des ordinateurs fournis ont présenté des délais de
démarrage particulièrement longs le jour des élections : entre 10 et 23 minutes au lieu des 2
minutes annoncées par le constructeur. Ces systèmes avaient pourtant été préalablement
examinés et jugés corrects par les observateurs de l'État et des agences de contrôle [Mercuri
2002].
•Au Québec les élections municipales du 6 novembre 2005 se sont déroulées à 95% à l'aide
d'ordinateurs, les incidents ont été massifs : des résultats sont arrivés avec plusieurs heures
de retard, des équipements sont tombés en panne,des connexions Internet ont été coupées, des
votes ont été comptabilisés deux fois, etc. [Beaulieu 2006]

Cas 3 : La Corée du Sud - Ordinateur de Vote avec utilisation de scanners optiques

Il s'agit de scanners optiques. Chaque électeur vote à l'aide d'un bulletin sur lequel il a coché
son ou ses choix et qu'il glisse dans un scanner. Celui-ci détecte les choix cochés et met à jour
les compteurs de voix de chaque candidat sans les afficher ni les imprimer. Les bulletins
doivent être collectés dans une urne scellée.À la clôture du bureau, le scanner délivre les
résultats du vote.
La Corée du Sud a développé un système de vote de type OdV-BMVÉ qu'elle prévoit
d'utiliser à partir de 2008. Les tickets de vérification sont enregistrés de manière
continue mais aléatoire sur un rouleau de papier. Chaque ticket présente les choix
11
réalisés par l'électeur ainsi qu'une image cryptée dans laquelle sont encodées les mêmes
informations, mais de manière illisible pour un œil humain (voir fig. 1).

Cas 4 : Venezuela - Ordinateur de Vote avec utilisation de bulletin Matérialisé


En 2012, lors du vote présidentielle, il a été mis en œuvre une machine à voter avec bulletin
matérialisé. L'ordinateur de Vote avec Bulletin Matérialisé est destiné à être installé au sein
d'un environnement contrôlé (bureaux de vote). Le principe est le même qu’avec le bulletin
dématérialisé. Lorsqu'un électeur exprime son choix, le dispositif en sus de l'enregistrer,
imprime un bulletin de vote portant mention de ce choix ; ce bulletin est alors stocké dans
une urne à des fins de recomptage. Enfin, l'électeur signe et place son empreinte digitale sur
la liste électorale pour confirmer qu'il a voté.
Il a été le premier au monde à utiliser des machines à voter qui impriment un reçu afin que
chaque électeur puisse confirmer son vote avec une sauvegarde physique. [23]

➢ Etude des risques liés aux différents cas

12
Etude des principes du vote et de la vérifiabilité face aux différents cas

Cas 2 : France - Vote Cas 3 : La Corée du Sud Cas 4 : Venezuela - Vote


Cas 1 : Estonie - Utilisation de scanners avec utilisation de
Critère avec Bulletin
Vote sur internet optiques bulletin Matérialisé
Dématérialisé

Non transparent pour la Non transparent pour la


population population
Principe du vote ( Secret
du vote, confidentialité, Doute suffrage non Doute sur la sincérité du
l’unicité, la sincérité, anonyme suffrage
NA NA
l’anonymat, la
transparence ) Manque de transparence Manque de transparence
directe pouvant affecter la directe pouvant affecter la
sincérité des résultats sincérité des résultats

Opaque & invérifiable


Impossible de vérifier si le
Opaque & invérifiable pour le public
scanner a bien fonctionné,
pour le public
Evaluation de la justesse doute dans le décompte Capacité de recomptage
Ordinateur dont le résultat
des résultats et de la manuelle immédiate ou
Possible mais pas sans est invérifiable
vérifiabilité Capacité de recomptage différée
compétences informatique
manuelle immédiate ou
différée

13
SWOT : Opportunités\Menaces\Forces\Faiblesse des différents cas

Opportunités Menaces

Possibilité de voter de n’importe quel lieu


Cas 1 : Estonie Intrusion interne ou externe - Fraude interne ou
Décompte rapide
Vote sur internet externe - Non vérifiable par le public

Intrusion interne ou externe - Fraude interne ou externe -


Décompte rapide
Cas 2 : France - Vote avec Bulletin Dématérialisé Biais du fabricant - Défaillance matérielle - Non vérifiable
par le public

Cas 3 : La Corée du Sud - Utilisation de scanners Décompte rapide sauf en cas de problème
Défaillance matérielle -Fraude interne ou externe
optiques machine
Biais du fabricant - Défaillance matérielle

Cas 4 : Venezuela - Bulletin Matérialisé Décompte manuelle immédiate ou différée Défaillance matérielle

Forces Faiblesse

Cas 1 : Estonie Code source fermé - Impossibilité du recomptage


Flexibilité du vote
Vote sur internet indépendant en cas de contestation

Défaillance matérielle - Fraude difficile à détecter et à


Cas 2 : France - Vote avec Bulletin Dématérialisé Rapidité des résultats
prouver - Impossibilité du recomptage indépendant.

Cas 3 : La Corée du Sud - Utilisation de scanners Capacité de poursuite sans machine


optiques Possibilité de recomptage donc vérifiable par Défaillance du lecteur
le public

Cas 4 : Venezuela - Vote avec utilisation de bulletin Capacité de poursuite sans machine
Matérialisé Possibilité de recomptage donc vérifiable par le Bourrage de papier, manque d'encre, de papier
public

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Analyse
Dans le cadre du vote en Estonie, l'électeur ne peut pas vérifier que le suffrage est
comptabilisé sans modification à la fin de l'électeur. La vérification Carte ID et le vote depuis
internet n’est pas possible dans le cas du Kenya compte tenu de la population majoritairement
illettrée et les risques accrues que ce dispositif implique.
Dans le cas de la France, nous remarquons qu'à aucun moment l'électeur ne peut vérifier que
son vote a été effectivement bien noté
Le dispositif de la Corée du Sud certe apporte une certaine amélioration mais la lecture du
vote par lecteur optique peut être défaillante et en cas de défaillance, tout le système dans le
bureau de vote peut être paralisé.
L'absence de transparence directe dans le cas de la France et de la Corée du Sud empêche
les électeurs de constater le déroulement sans faille de la journée électorale et de fonder
leur confiance. Cette situation est propice à l'apparition et à la propagation de rumeurs
infondées.
Le Venezuela grâce à son système apporte une confiance sur la crédibilité de son scrutin et ce
procédé élimine le biais du fabricant car les résultats peuvent être obtenus indépendamment
des machines. Les urnes transparentes et l'accès du public à la vérification du vote ont
l'avantage de garantir la confiance de tous. Une des conditions nécessaires pour établir un
vote démocratique est que le citoyen moyen ait la possibilité de contrôler le processus
électoral. La vigilance du contrôle exercé autour de l'urne apporte une contribution à la
sincérité du scrutin.

Solution retenue

Dans le cas d’un vote électronique dématérialisé, la survenue du moindre incident


entraîne des retards colossaux dans la publication des résultats, mais pas jusqu'à stopper
ou retarder les votes dans les bureaux de vote.
Face aux différents risques sur les intrusions, la provenance des équipements, l’opacité du
vote électronique en dématérialisé, la difficulté à détecter et à prouver les fraudes, le
dysfonctionnement technique, l’impossibilité du recomptage indépendant en cas de
contestation, l’utilisation d’une solution purement technologie n'apaisera pas le coeur des
populations qui de toute façon ne connaissent rien à aux technologies.
Disposer d’une procédure de vérification des résultats est indispensable, ce qui a fait défaut
en 2017. Il est donc nécessaire d'avoir une possibilité de prouver la justesse des résultats de
continuer les élections en cas de dysfonctionnement du système électronique, d'une manière
indépendante de celui-ci.
En tant que tel, la meilleure solution consiste à mélanger les méthodes traditionnelles avec les
méthodes numériques, afin que les électeurs obtiennent le meilleur des deux mondes. Les
trois premiers cas ne répondent pas à nos besoins mais celui du vote électronique avec
bulletin matérialisé est la solution idéale..
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Explication de la solution
Lors du vote, il est utilisé des machines de vote autonomes avec impression de bulletins
matérialisés. Le vote se déroule de la façon suivante :
- l’identité du citoyen est vérifié par les contrôleurs
- il entre dans l'isoloir, ensuite consulte les différents choix,
- il presse un bouton et son choix est affiché sur l'écran, il le confirme
- la machine lui imprime son vote
- il dépose ensuite son vote dans l’urne
- et enfin il émarge.
A la fin du vote, l'ordinateur émet les résultats total sous la forme d'un ticket imprimé et est
envoyé au centre national.Un dépouillement normal est fait comme dans les élections
ordinaires pour confirmation de résultat, tout ceci se fait en présence du président du bureau
de vote et des assesseurs.Le dépouillement normal peut être effectué selon les décisions de la
commission électorale, soit à la fin des élections ou en cas de contestation des résultats.Ces
résultats sont également inscrits dans la carte mémoire de l'ordinateur de vote qui peut être
éventuellement transmise pour vérification.
Ce procédé élimine à la fois :
- les risques de sécurité : le vote est confirmé et vérifier par l’impression du
bulletin
- les dysfonctionnements : en cas de dysfonctionnement par exemple dans une
zone reculée, les élections peuvent se poursuivre de la façon traditionnelle.
- les risques de fraudes : Les résultats électroniques sont confirmé par les urnes
et le traditionnel protégé par l'électronique comme dans le cas du Venezuela
Tout ce processus apporte la preuve de vérifiabilité et de transparence face à l’opacité du
système électronique et en cas de différence entre le résultat énoncé par le dispositif et le
comptage manuel, le comptage manuel fait officiellement foi.

➢ Conclusion
Nous avons démontré que le système de vote électronique (blockchain inclus) à lui seul n’est
pas en mesure de remédier au manque de transparence, ni de calmer les doutes d’un public.
Pourtant la transparence et la preuve de vérifiabilité restent indispensables dans une élection.
Le moyen le plus sûr d’améliorer cette transparence est la matérialisation du bulletin de vote
par rapport aux systèmes de vote dématérialisé dont les résultats sont absolument
invérifiables. Face aux fraudes électorales, l’opacité du système électronique n’arrange pas la
transparence directe au yeux du public et ne garantit pas non plus la sincérité du vote. Les
résultats fournis par la machine à voter ne sont pas vérifiables indépendamment de ce
dernier, il ne reste alors que la possibilité, pour ceux qui sont capables de le comprendre, de

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lire le code source des programmes informatiques utilisés lors du processus électoral si
publié. L’adoption d’une solution avec bulletin matérialisé permettra de reconnaître les
défaillances, qu'il s'agisse d'erreurs ou de fraudes, une solution que des États ont commencé
par mettre en place comme la Californie ou l'impression d'un bulletin papier vérifié par
l'électeur est obligatoire. Les électeurs ont confiance dans la sincérité des résultats s’ils
estiment que les règles en vigueur ont été respectées. Plusieurs autres solutions de vote
électronique visent à apporter de la transparence mais dans tous les cas, ils ne sont pas en
mesure de garantir la transparence face à l'opacité.

REFERENCE
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Kenyan_Electoral_Process_Lessons_from_the_2013_and_2017_Presidential_Election,
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