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➢ Abstract
Weak institutions and electoral processes have always led to controversial elections especially
on the African continent. In a region plagued by violence and discrimination, an election
marred by fraud and irregularities often leads to sometimes unprecedented violence. Faced
with the instability of the country and the violence of 2007 following a controversial election,
the government set up an electronic voting system in order to alleviate the problems of fraud
and allow a transfer of power in a non-violent manner and for a credible ballot. Following
suspicions of fraud in 2017 following the presidential election, the uprising of the population
resulting in a new episode of violence and the inability of the electoral commission to provide
evidence and refute the allegations, the Supreme Court has canceled the election.
This article highlights the analysis of the irregularities that led to the rejection of the results,
the analysis of the strengths and weaknesses of the various electronic voting solutions,
highlights the inadequacy of the electronic system used during the 2017 elections and
proposes a solution to ensure a credible election to the public.
Keywords: electronic voting, elections, voting machine, voter verified paper evidence, voter
verified ballot, fraud, error, anonymity, transparency, confidentiality, opacity.
➢ Résumé
La faiblesse des institutions et des processus électoraux ont toujours conduit à des élections
controversées surtout sur le continent Africain. Dans une région en proie à la violence et aux
discriminations, une élection entachée de fraudes et d’irrégularités conduit souvent à une
violence parfois sans précédent. Face à l’instabilité du pays et au violence de 2007 suite à une
élection controversée, le gouvernement à mis en place un système de vote électronique afin
de pallier aux problèmes de fraude et permettre un transfert du pouvoir de manière
non-violente et pour un scrutin crédible. Suite aux soupçons de fraude de 2017 à la suite de
l'élection présidentielle, au soulèvement de la population entraînant une nouvelle épisode de
violence et l’incapacité de la commission électorale d’apporter les preuves et de réfuter les
allégations, la cour suprême a annulé l’élection.
Cet article fait ressortir l’analyse des irrégularités ayant conduit au rejet des résultats,
l’analyse des forces et faiblesses des différentes solutions de vote électronique, ressort
1
l'inadéquation du système électronique utilisé lors des élections de 2017 et propose une
solution afin de garantir une élection crédible au public.
Mots-clés : vote électronique, élections, machine à voter, preuve papier vérifiée par l'électeur,
bulletin vérifié par l'électeur, fraude, erreur, anonymat, transparence, confidentialité,
opacité.
➢ Introduction
Après les élections de 2007 et la crise humanitaire, s’en est suivi une refonte du système
politique et électoral du Kenya pour stabiliser le pays. En 2013, le processus de réforme avait
mis en œuvre un plan faisant recours à la technologie (enregistrement biométrique des
électeurs, l’identification électronique des électeurs et un système électronique de
transmission des résultats [1]. La principale justification de l'adoption du vote électronique
est d’aboutir à des élections plus justes et transparentes et éviter la violence [3]. Le processus
électoral au Kenya de 2017 a été entaché par des incidents, des troubles et de violence suite
aux allégations de fraude et a exposé de profondes divisions ethniques[11]. Les résultats
provisoires presque complets de la commission électorale avait montré que le président
Kenyatta qui était au pouvoir arrivait en tête avec 54% des voix, avec une marge d'environ
1,4 million d'électeurs sur son concurrent Raila Odinga, avec environ 45% des votes [3].
Bien que les processus le jour du vote aient généralement bien été administrés, des
inquiétudes sont apparues pendant le processus de transmission [1].Face au soupçon de
piratage, basé sur les preuves présentées et concernant l'absence de transparence et de
vérifiabilité, et l'échec de la commission électorale lors des audiences pour répondre aux
préoccupations légitimes soulevées dans une pétition [2,7], en se basant sur l'article 81e de la
Constitution du Kenya qui stipule que les élections doivent être libres et équitables,
transparent sans violence, ni intimidation, influence indue ou corruption et administré de
manière impartiale, neutre, efficace, précise et responsable, la cour suprême a annulé
l'élection et a été appelée à la reprise des élections dans les 60 jours [2].
Dans le cadre de mon projet d’étude, je me suis intéressé aux différentes solutions
électroniques en matière de vote. Après avoir exposé les irrégularités et les problèmes
rencontrés lors des différentes élections, à travers cet article, je vais tenter de répondre à cette
question : comment prévenir les risques liés au vote électronique au cours des futures
élections au Kenya ?
➢ La problématique
La mise en application du vote électronique évite la manipulation des urnes mais vient à
l’apparition de nouveaux risques autrefois inexistants. L’incapacité de la vérifiabilité des
suffrages indépendamment du système électronique entraîne une non transparence des
résultats au yeux du public. En tenant compte d’une population majoritairement non instruite,
2
ne connaissant pas grand-chose à la technologie et dans l’objectif d’avoir une solution
électronique garantissant des résultats crédibles, nous étudierons les différentes solutions
existantes à travers les principes du vote afin de ressortir la meilleure alternative dans le cadre
du Kenya. Pour cela nous étudierons en première partie les raisons de l'échec de 2017 et en
deuxième partie le fonctionnement du système de vote ordinaire ensuite nous aborderons les
différents systèmes électroniques en ressortant les différents problèmes et risques associés. Je
présenterai enfin ma solution sur la base de mon étude et l’expliquerai.
Première partie
➢ Principe du vote
Pour qu'une élection soit authentique et sincère, il faudrait que certains critères de
bases soit respecté :
- le secret du vote
- l’unicité : chaque électeur dispose d'une voix.
- la sincérité : les résultats proclamés sont fidèles aux suffrages déposés par les
électeurs.
- l’anonymat : il n'est pas possible de relier un suffrage à l'électeur qui l'a déposé.
- la transparence
A tout ça s’ajoute, les moyens de vérifier l'ensemble de la procédure comptabilisant les
votes...[15]
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➢ Système intégré de gestion électorale du Kenya
■ Elle s’appuie sur des téléphones portables GSM peu coûteux dotés de capacités de
transmission de données de base (GPRS) et de fonctions logicielles (Java).
■ Les résultats sont saisis dans l’application du téléphone, puis envoyés.
■ Les résultats des différents niveaux sont transmis aux centres de dépouillement des
circonscriptions et au centre de dépouillement national.
■ La solution s’intègre à des cartes numériques pour la visualisation et la
présentation des résultats.
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Problèmes rencontrés en 2010 et lors des élections partielles jusqu’en 2012
■ Le fait que chaque téléphone soit configuré pour un bureau de vote donné pose un
énorme défi logistique et manque de flexibilité.
■ Manipulation des urnes
■ Erreur dans le comptage peut être humaine
■ L’obligation d’adapter les applications installées sur les téléphones à chaque
élection accroît la complexité logistique.
■ Tous les bureaux de vote ne bénéficient pas d’une couverture par réseau mobile.
Constat
Face au différents problèmes rencontrées au cours des années précédentes, compte tenu du
nombre d'interactions avec les urnes, des fraudes sont régulièrement signalées, des erreurs
humaines, la solution trouvée se trouve être la mise en place du vote électronique mais ce
dernier soulèvera très vite ces points d’ombre.
Election électronique
Des ordinateurs de vote avec bulletin dématérialisé sont utilisés lors des élections de 2017. Il
s'agit d’équipement placés dans les bureaux de vote en remplacement du matériel habituel
(urne, bulletins, enveloppes, isoloir). L'ordinateur présente au votant les différents choix
(candidats, listes, ou réponses en cas de référendum), l'électeur fait son choix à l'aide de
l'ordinateur de vote. Une fois son choix confirmé, il peut quitter l'isoloir et émarger.[15]
Les membres des bureaux de vote avec l’aide de registre d'émargement comme dans la
procédure traditionnelle sont chargés de contrôler l’identité des électeurs.
Des kits KIEMS ont été utilisés lors des scrutins d'Août et d'Octobre pour identifier les
électeurs biométriquement et pour alerter le personnel de la commission électorale si un
électeur tente de voter dans le mauvais bureau de vote. Chaque bureau de vote a été préparé
avec un registre des électeurs imprimé pour son bureau. Ce registre contient des informations
personnelles, y compris une photo identifiant chaque électeur. Le KIEMS est également une
garantie que les données des électeurs décédés dans la liste électorale ne sont pas utilisées. [7]
Le système de transmission des résultats a été conçu pour transférer les totaux des votes des
bureaux de vote au centre de comptage national, où le résultat national serait compilé et
communiqué. Les systèmes informatiques sont des boîtes noires conçues pour calculer les
résultats, mais les opérations exécutées par les systèmes informatiques ne sont en général pas
observables. [7]
Lors de l'élection du 8 août 2017, les kits KIEMS utilisé pour deux tâches supplémentaires :
1. Transmission numérique des résultats : le président de chaque bureau de vote utilise
les kits pour saisir (à l'aide d'un clavier affiché à l'écran) les totaux de votes numériques.
6
2. Transmission des formulaires : Le directeur du scrutin d'un centre de dépouillement
utilise les kits pour scanner et soumettre un scan du formulaire aux serveurs informatiques
hébergés sur les locaux de Safran / Morpho, société française.
Deuxième partie
2.3 - Évaluation de la justesse des résultats, la vérifiabilité [15]
Il est indispensable de disposer de procedure de verification des résultats, nous explorons
deux voies d'évaluation :
― les garanties apportées par les traitements,
― la preuve de résultat
10
Lors des votes politiques de 2007, il a été placé des machines de vote autonomes dans
quelques dizaines de communes en remplacement du matériel habituel (urne, bulletins,
enveloppes, isoloir). Le vote se déroule ainsi : le citoyen entre dans l'isoloir, ensuite consulte
les différents choix, il presse un bouton et son choix est affiché sur l'écran, il le confirme et
sort de l'isoloir et enfin il émarge. Les membres du bureau de vote sont chargés de contrôler
l’identité de l'électeur font signer le registre des émargements. [20]
A la fin du vote, l'ordinateur émet les résultats sous la forme un ticket imprimé est agrafé au
procès-verbal et dont les résultats sont recopiés sur ce même procès-verbal. Tout ceci se fait
en présence du président du bureau de vote et des assesseurs. Ces résultats sont également
inscrits dans la carte mémoire de l'ordinateur de vote qui peut être éventuellement transmise à
la mairie pour totalisation. Comme dans le cas de la France, de nombreux incidents ont été
signalé dans le monde, quelques exemples non exhaustifs [21] :
•États-Unis : en novembre 2003, dans le comté de Boone (Indiana), un ordinateur de vote a
enregistré plus de 144 000 votes alors qu'il n'y avait que 19 000 électeurs [Simons 2004]
•États-Unis : en mars 2002, dans la ville de Wellington, une élection visant à départager deux
candidats se déroule sur des ordinateurs de vote. Les résultats sont de 1263 voix pour un
candidat contre 1259 voix pour l'autre, mais 78 voix n'ont pas été enregistrées alors que les
électeurs ont émargé. Des incidents similaires ont eu lieu à Palm Beach, et Miami [Mercuri
2002].
•États-Unis : le 10 septembre 2002, des ordinateurs fournis ont présenté des délais de
démarrage particulièrement longs le jour des élections : entre 10 et 23 minutes au lieu des 2
minutes annoncées par le constructeur. Ces systèmes avaient pourtant été préalablement
examinés et jugés corrects par les observateurs de l'État et des agences de contrôle [Mercuri
2002].
•Au Québec les élections municipales du 6 novembre 2005 se sont déroulées à 95% à l'aide
d'ordinateurs, les incidents ont été massifs : des résultats sont arrivés avec plusieurs heures
de retard, des équipements sont tombés en panne,des connexions Internet ont été coupées, des
votes ont été comptabilisés deux fois, etc. [Beaulieu 2006]
Il s'agit de scanners optiques. Chaque électeur vote à l'aide d'un bulletin sur lequel il a coché
son ou ses choix et qu'il glisse dans un scanner. Celui-ci détecte les choix cochés et met à jour
les compteurs de voix de chaque candidat sans les afficher ni les imprimer. Les bulletins
doivent être collectés dans une urne scellée.À la clôture du bureau, le scanner délivre les
résultats du vote.
La Corée du Sud a développé un système de vote de type OdV-BMVÉ qu'elle prévoit
d'utiliser à partir de 2008. Les tickets de vérification sont enregistrés de manière
continue mais aléatoire sur un rouleau de papier. Chaque ticket présente les choix
11
réalisés par l'électeur ainsi qu'une image cryptée dans laquelle sont encodées les mêmes
informations, mais de manière illisible pour un œil humain (voir fig. 1).
12
Etude des principes du vote et de la vérifiabilité face aux différents cas
13
SWOT : Opportunités\Menaces\Forces\Faiblesse des différents cas
Opportunités Menaces
Cas 3 : La Corée du Sud - Utilisation de scanners Décompte rapide sauf en cas de problème
Défaillance matérielle -Fraude interne ou externe
optiques machine
Biais du fabricant - Défaillance matérielle
Cas 4 : Venezuela - Bulletin Matérialisé Décompte manuelle immédiate ou différée Défaillance matérielle
Forces Faiblesse
Cas 4 : Venezuela - Vote avec utilisation de bulletin Capacité de poursuite sans machine
Matérialisé Possibilité de recomptage donc vérifiable par le Bourrage de papier, manque d'encre, de papier
public
14
Analyse
Dans le cadre du vote en Estonie, l'électeur ne peut pas vérifier que le suffrage est
comptabilisé sans modification à la fin de l'électeur. La vérification Carte ID et le vote depuis
internet n’est pas possible dans le cas du Kenya compte tenu de la population majoritairement
illettrée et les risques accrues que ce dispositif implique.
Dans le cas de la France, nous remarquons qu'à aucun moment l'électeur ne peut vérifier que
son vote a été effectivement bien noté
Le dispositif de la Corée du Sud certe apporte une certaine amélioration mais la lecture du
vote par lecteur optique peut être défaillante et en cas de défaillance, tout le système dans le
bureau de vote peut être paralisé.
L'absence de transparence directe dans le cas de la France et de la Corée du Sud empêche
les électeurs de constater le déroulement sans faille de la journée électorale et de fonder
leur confiance. Cette situation est propice à l'apparition et à la propagation de rumeurs
infondées.
Le Venezuela grâce à son système apporte une confiance sur la crédibilité de son scrutin et ce
procédé élimine le biais du fabricant car les résultats peuvent être obtenus indépendamment
des machines. Les urnes transparentes et l'accès du public à la vérification du vote ont
l'avantage de garantir la confiance de tous. Une des conditions nécessaires pour établir un
vote démocratique est que le citoyen moyen ait la possibilité de contrôler le processus
électoral. La vigilance du contrôle exercé autour de l'urne apporte une contribution à la
sincérité du scrutin.
Solution retenue
➢ Conclusion
Nous avons démontré que le système de vote électronique (blockchain inclus) à lui seul n’est
pas en mesure de remédier au manque de transparence, ni de calmer les doutes d’un public.
Pourtant la transparence et la preuve de vérifiabilité restent indispensables dans une élection.
Le moyen le plus sûr d’améliorer cette transparence est la matérialisation du bulletin de vote
par rapport aux systèmes de vote dématérialisé dont les résultats sont absolument
invérifiables. Face aux fraudes électorales, l’opacité du système électronique n’arrange pas la
transparence directe au yeux du public et ne garantit pas non plus la sincérité du vote. Les
résultats fournis par la machine à voter ne sont pas vérifiables indépendamment de ce
dernier, il ne reste alors que la possibilité, pour ceux qui sont capables de le comprendre, de
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lire le code source des programmes informatiques utilisés lors du processus électoral si
publié. L’adoption d’une solution avec bulletin matérialisé permettra de reconnaître les
défaillances, qu'il s'agisse d'erreurs ou de fraudes, une solution que des États ont commencé
par mettre en place comme la Californie ou l'impression d'un bulletin papier vérifié par
l'électeur est obligatoire. Les électeurs ont confiance dans la sincérité des résultats s’ils
estiment que les règles en vigueur ont été respectées. Plusieurs autres solutions de vote
électronique visent à apporter de la transparence mais dans tous les cas, ils ne sont pas en
mesure de garantir la transparence face à l'opacité.
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