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Quelles sont les innovations majeures du Code électoral consensuel de 1992 ?

Parlant du texte législatif, le président Abdou Diouf affirme que c’est le «


meilleur code électoral dont on ne devrait pas changer une virgule. »
Le code introduit de nombreuses et cruciales innovations qui visaient à rétablir
l’équilibre entre le parti au pouvoir et l’opposition lors des compétitions
électorales et à assurer plus généralement la loyauté et la limpidité des scrutins.
D’abord la majorité électorale est ramenée de 21 ans à 18 ans ; c’était là une
revendication constante de l’opposition pensant à tort ou à raison qu’elle détenait
un immense potentiel de suffrage parmi les jeunes notamment ceux-là qui avaient
participé aux émeutes de 1988 sans avoir voté pour autant parce qu’ils n’étaient
pas inscrits sur les listes électorales, ou n’avaient pas leur carte d’électeur, ou
n’avaient pas atteint l’âge de 21 ans requis pour s’acquitter de leurs devoirs
civils.
Pour une plus grande équité, le code électoral interdit au parti au pouvoir d’user
et d’abuser de sa position dominante notamment à travers la prohibition de la
propagande déguisée et l’utilisation des biens de l’Etat à des fins électoralistes.
Le Code abondait toujours dans le registre des ruptures d’égalité pouvant provenir
des capacités financières des divers candidats à la compétition électorale.
Le code opère une libéralisation de la compétition politique en ce sens que les
coalitions de partis sont autorisées de même que les candidatures indépendantes à
l’élection présidentielle tout comme aux élections législatives.
Le code consensuel permettait également une plus grande représentation des petits
partis dans la mesure où il rompu la parité entre le soutien majoritaire
départemental la représentation proportionnelle.
Le code assurait la démocratisation de certaines informations stratégiques en
prévoyant de communiquer la carte électorale à tous les partis politiques
supprimant ainsi la possibilité d’existence frauduleuse de bureaux de vote.
En ce qui concerne les listes électorales, un droit de regard est reconnu aux
partis politiques. En plus les représentants des partis politiques acquièrent le
droit de siéger dans les bureaux de vote pour apprécier la régularité des
opérations électorales en même temps que la possibilité est donnée aux candidats de
se rendre dans les bureaux de vote où ils compétissent pour s’enquérir du
déroulement des opérations.
Au surplus, les pouvoirs du président du bureau de vote sont strictement encadrés
en matière de police pour éviter tout abus. Des dispositions sont également prises
pour rendre le vote à la fois secret dans le choix de l’électeur et transparent
dans sa procédure.
Chaque membre du bureau, les représentants des candidats et partis politiques
notamment signent le procès-verbal (PV). Après l’établissement des procès-verbaux,
la loi électorale prévoit les mesures devant présider à leurs acheminements par des
personnes assermentées sous le contrôle des délégués de la cour d’appel.
Le code consensuel exprime une volonté de sécuriser les opérations et lieux de vote
de même que les personnes préposées à la supervision des procédures électorales. Le
code sévit (puni) les citoyens coupables de fraude pour avoir exercé faussement,
indument un ou plusieurs fois l’acte de vote. Il voulait pacifier l’atmosphère des
opérations (interdiction de toute forme de propagande le jour du scrutin, sanction
des manœuvres dolosives consistant par des rumeurs, des bruits ou tout autre moyen
à empêcher des citoyens à exercer leurs devoirs civiques, des faits de violence
individuels ou collectifs avec ou non usage d’arme de nature à porter atteinte au
bon ordre dans les lieux de vote ou à entacher la sincérité des opérations
électorales.

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