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BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
Donzelot, Jacques (1994), L’invention du social. Essai sur le déclin des passions politiques,
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Amadou Moctar Diallo, « Penser la démocratie au-delà des élections », Éthique publique [En
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http://journals.openedition.org/ethiquepublique/782 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/ethiquepublique.782
Introduction
Le vote est défini comme l’acte par lequel les gouvernés procèdent à la désignation et à la
légitimation de leurs gouvernants et manifestent à leur demande, leur approbation, ou
désapprobation à l’égard des projets qu’ils leur soumettent. Pour le Pr Maurice HAURIOU
qui en fut le grand théoricien, le suffrage est une organisation politique de l’assentiment,
c’est-à-dire, de cette opération de la volonté qui consiste à accepter ou à ne pas accepter une
proposition ou une décision prise par un autre pouvoir ; mais aussi l’organisation politique de
sentiment de confiance et de dévouement d’homme à homme qui engendre le patronage et la
clientèle. Technique de régulation de la vie politique, les élections fonctionnent aussi comme
principe de légitimation des dirigeants ; alternative à la légitimation charismatique ou
traditionnelle, les élections constituent une condition sine qua non de la démocratie. Ainsi, le
vote permet d’arrêter à plusieurs une décision, adopter un texte ou élire des citoyens à
fonction de représentant politique ; l’élection permet aux gouvernés de désigner les
1
La crise postélectorale au Burkina, en RCI. Même les pays occidentau n’échappent pas à la crise. Les USA ont
connu également une crise avec l’attaque du Capitole. L'assaut du Capitole des États-Unis a lieu à Washington
D.C, le 6 janvier 2021 dans le contexte des contestations des résultats de l'élection présidentielle américaine de
2020. Des milliers de manifestants radicaux se réunissent pour une manifestation à l'invitation du président
sortant Donald Trump, qui incite des centaines d'émeutiers à se lancer à l'assaut du bâtiment dans une tentative
de bloquer la certification des résultats du vote du collège électoral de l'élection présidentielle américaine de
2020 et la victoire du président élu Joe Biden, alors que le 117e congrès des États-Unis est réuni au Capitole pour
effectuer cette étape finale du processus électoral..
gouvernants, de dresser l’état des tendances politiques et de conférer ou de retirer au pouvoir
public leur légitimité. L’élection constitue donc pour les citoyens un moyen de
désapprobation ou de réaffirmation de leur soutien aux sortants.
Par droit électoral, il faut entendre l’ensemble des règles qui définissent le pouvoir des
suffrages et en aménage l’exercice ; c’est donc la branche du droit qui permet de donner un
contenu concret à l’affirmation du principe selon lequel « la souveraineté nationale appartient
au peuple
Il s’agit dans le cadre de ce cours, des élections politiques stricto sensu. Ce sont celles par
lesquelles le citoyen est appelé à désigner les représentants de la nation qui participent à
l’exercice de la souveraineté nationale. Ainsi, les élections politiques sont : les élections
présidentielles, législatives, et locales.
Ces deux disciplines entretiennent également des rapports très étroits. L’élection est conduite
par des autorités administratives qui sont appelées à prendre des décisions depuis les actes
préparatoires des élections jusqu’à l’installation définitive des élus en passant par les
opérations électorales. Ces actes sont soumis au respect des procédures administratives.
Aussi, le droit administratif sert également de source pour le droit électoral en ce qui concerne
l’éligibilité de certaines catégories de personnes que sont les fonctionnaires.
La principale source nationale du droit électoral est constituée par la constitution. Dans son
préambule, on peut noter que « considérant notre attachement aux valeurs et principes
démocratiques tels qu’inscrit notamment dans la charte africaine de la démocratie, des
élections et de la bonne gouvernance du 30 janvier 2007 et dans le protocole A/SP1/12/01 du
21 décembre 2001 de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance ». En plus du
préambule de la constitution, le corpus contient plusieurs dispositions relatives à la
souveraineté du peuple, à l’élection du Président du Faso et des députés. La loi n°01-2001/AN
du 3 juillet 2001 portant code électoral demeure la principale source législative du droit
électoral burkinabè.
Une loi contenant les dispositions précitées est effectivement une loi électorale, quel que soit
son nom, et a pour but de jouer deux rôles principaux.
D'une part, elle doit énoncer les éléments du système électoral mentionné dans la Constitution
de manière à pouvoir les mettre en pratique.
Étant donné que des systèmes électoraux peuvent entraîner une distribution différente du
pouvoir politique selon une même distribution du vote populaire, moins la Constitution
énoncera de dispositions électorales et moins ces dispositions seront spécifiques, plus la
législation fera l'objet de discussion politique. Par conséquent, la réglementation soulèvera
une plus grande controverse entre les groupes politiques qui pourraient s'attendre à des
résultats moindres ou accrus selon les options adoptées. Toute résolution de conflits ne peut
s'avérer que controversée puisqu'il est impossible qu'elle soit favorable à tous. Il est donc
impossible d'atteindre l'unanimité, peu importe la décision.
D'autre part, la loi électorale doit énoncer la plupart des procédures et de manière
suffisamment précise pour garantir pleinement l'efficacité du droit constitutionnel au suffrage
universel actif et passif.
La tendance est de considérer la première série d'éléments comme étant primordiale et son
contenu comme étant le plus caractéristique et le plus politiquement important alors que les
procédures détaillées sont considérées comme ayant une importance secondaire.
Cette tendance est toutefois loin de la réalité. La loi électorale peut survivre sans porter
atteinte aux principes de représentativité et de légitimité même si certains des aspects du
système électoral font parfois l'objet de critiques.
Toutefois, cette expérience démontre également que la législation électorale qui fait l'objet de
reproches sur des aspects fondamentaux de son processus ne peut pas survivre dans un
contexte d'élections concurrentielles si les doutes portent par exemple sur l'admissibilité des
électeurs, sur l'intégrité du dépouillement des votes ou, avec certaines limites, sur l'exactitude
du registre des électeurs.
Le principe fondamental n'est pas nécessairement d'arriver à des procédures parfaites, mais
plutôt d'atteindre un consensus de tous les partis politiques majeurs concernant l'honnêteté de
ces procédures. Ainsi, tous les partis considéreront les inévitables imperfections des
procédures comme politiquement neutres et incapables d'affecter le résultat d'une élection.
Partant de ces deux principes de base, une loi électorale devrait comprendre les éléments
suivants :
- Une définition du champ d'application des dispositions (quelles élections seront
touchées) ;
- Des dispositions touchant le système électoral (circonscription(s), nombre de sièges à
combler, formule électorale) ;
- Des dispositions énonçant le droit au suffrage actif et le mécanisme de son exécution,
les circonstances de privation du droit de vote et des dispositions concernant
l'inscription électorale ;
- Des dispositions concernant le droit au suffrage passif et énonçant qui a ou n'a pas le
droit de se porter candidat et les conditions que ces candidats doivent respecter ;
- Des dispositions touchant l'organisme électoral (nomination, responsabilité,
indépendance, procédures opérationnelles, etc.) ;
- Une réglementation de la campagne électorale ;
- Les procédures du vote ;
- Les procédures de dépouillement des votes et de publication des résultats ;
- Des procédures régissant le financement des campagnes électorales et les
contributions politiques.
TITRE 1 : LE DROIT ELECTORAL SUBSTANTIEL
La construction de l’État, qui a supplanté les autres modes d’organisation sociale et politique,
a permis de valoriser la « légitimité légale-rationnelle » au détriment des légitimités «
traditionnelle » et « charismatique », selon la conception de Max Weber. En effet, la
démocratie exige une compétition pacifique pour la conquête du pouvoir ou des positions de
pouvoir dans un État. Cette compétition politique pacifique est organisée sous forme de vote.
L’organisation d’élections pour désigner les représentants du peuple a été consacrée par toutes
les chartes constitutionnelles modernes. Même dans les monarchies parlementaires, le vote est
devenu une pratique acceptée. Le vote est à la fois « un droit et une liberté, une garantie et un
pouvoir » conférés aux citoyens. Il est aujourd’hui inadmissible de penser la démocratie sans
l’organisation d’élections, qui en sont même le symbole. Les démocraties modernes vivent au
rythme d’élections qui leur donnent leur vitalité. Périodiquement, les citoyens sont invités à
faire un choix. Ce vote devient un instrument de participation à la disposition des citoyens qui
leur confère le pouvoir de sanctionner positivement ou négativement le mode de gestion de la
Cité.
Le droit électoral substantiel s’intéresse aux personnes que sont l’électeur et les candidats,
puis aux opérations électorales, de la création ou du remodelage des circonscriptions
administratives à la proclamation des résultats en passant par la campagne électorale, le vote
des électeurs présents et absents ainsi que le dépouillement des suffrages. Elles concernent en
outre les finances électorales soumises à des contrôles de la juridiction en matière de finances
publiques.
CHAPITRE 1 : LES SUJETS DU DROIT ELECTORAL
Parmi les sujets qui interviennent dans le processus électoral, les électeurs occupent une place
importante (section 1). Ils choisissent parmi les candidats (section 2) et les élus (section 3).
Pour être électeur, il faut avant tout être citoyen. La qualité d’électeur est déterminée par la
Constitution. Son article 12 dispose en effet que « tous les burkinabè sans distinction aucune
ont le droit de participer à la gestion des affaires de l’Etat et de la société. A ce titre, ils sont
électeurs et éligibles dans les conditions prévues par la loi ». De ce qui précède, il importe
d’insister sur la qualité d’électeur qui est justifiée par l’attache à une commune afin d’être
inscrits sur une liste électorale.
§1 : La qualité d’électeur
Le statut de l’électeur en droit burkinabè est de plus en plus précisé. En effet, les déficiences
de l’état civil ont conduit à trouver des solutions de compromis qui ne donnent pas
suffisamment de garantie sur le statut de l’électeur. Sous la transition, l’article 52 : « Pour
justifier son identité, l’électeur produit l’une des pièces suivantes : acte de naissance ou
jugement supplétif d’acte de naissance, Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB). Pour
les Burkinabè résidant à l’étranger, l’électeur produit l’une des pièces suivantes : la Carte
nationale d’identité burkinabè (CNIB), la carte consulaire ou le passeport burkinabè ».
L’article 52 de la loi n°035-2018/AN portant modification de la loi n°014-2001/AN du 03
juillet 2001 portant Code électoral dispose que : « Pour justifier son identité au niveau
national ou à l’étranger, l’électeur produit la Carte nationale d’identité du Burkina Faso ou
le passeport ordinaire tous en cours de validité ». L’article 53 ajoute que : « La Carte
nationale d’identité du Burkina Faso ou le passeport ordinaire en cours de validité tient lieu
de carte d’électeur ». Ainsi, on assiste à une réduction du nombre de pièces pouvant servir à
l’inscription sur les listes électorales. S’il reste établi que le recours à l’enrôlement
biométrique a considérablement réduit les risques d’inscriptions multiples, la possibilité de se
faire enregistrer avec l’acte de naissance ou le jugement supplétif ouvre toujours la possibilité
à des individus n’ayant pas nécessairement ni l’âge requis ni la citoyenneté burkinabè de
figurer sur la liste électorale.
En clair, la qualité d’électeur est reconnue aux nationaux burkinabè qui possèdent la majorité
et qui jouissent de leur droits civiques et politiques.
A. Les nationaux
Le code électoral précise à son article 42 que « le corps électoral se compose de tous les
burkinabè des deux sexes âgés de 18 ans accomplis à la date du scrutin, jouissant de leurs
droits civiques et politiques, inscrits sur les listes électorales et n’étant dans aucun cas
d’incapacité prévue par la loi ». Sont aussi électeurs pour les élections nationales
(présidentielles, législatives et référendaire) les étrangers naturalisés et les étrangers ayant
acquis la nationalité burkinabè par le mariage (art. 43 al.1 du code électoral). Pour les
élections locales, tout étranger titulaire d’une pièce en cours de validité (passeport, carte
nationale d’identité) ayant une résidence effective de dix (10) ans au moins pouvant justifier
d’une profession ou d’une fonction légalement reconnue et à jour de ses obligations fiscales.
B. La majorité électorale
Le code électoral a fixé la majorité électorale à 18 ans accomplis le jour du scrutin. C’est
l’âge minimum pour pouvoir participer à une élection. La question s’est également posée de
savoir si une personne était en droit de prendre part à un scrutin le jour même de ses 18 ans.
En France, un tribunal d’instance a considéré qu’un électeur peut valablement être inscrit sur
les listes électorales et donc voter le jour même de son 18ème anniversaire. Cette solution
jurisprudentielle a été postérieurement censurée par la Cour de cassation. Pour elle, la
condition de majorité électorale doit être acquise avant le jour du scrutin.
Les droits civils et politiques sont les premiers droits de la personne humaine à avoir été
revendiqués dans le combat contre l'arbitraire du pouvoir politique sous l'Ancien régime. Les
premiers textes qui garantissent certains de ces droits sont le Bill of Rights anglais du 16
décembre 1689, la Déclaration d'indépendance des États-Unis du 4 juillet 1776 et la
Déclaration française des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789.
Ces droits consacrent, d'une part, les droits de l'individu face à l'État (respect de la vie privée,
de la vie familiale, de la propriété…) et, d'autre part, la participation de l'individu à la vie
collective (droit de vote, libertés fondamentales…). Affirmés dans la Déclaration universelle
des droits de l'homme du 10 décembre 1948, ces droits sont garantis par le Pacte international
relatif aux droits civils et politiques adopté par l'Assemblée générale des Nations unies le 16
décembre 1966. Ce Pacte comporte les éléments suivants ;
- droit à la vie ;
- interdiction de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;
- interdiction de l'esclavage et des travaux forcés ;
- droit à la liberté et à la sécurité, interdiction de la détention arbitraire ;
- égalité devant les tribunaux et les cours de justice ;
- droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ;
- droit de réunion pacifique ;
- droits culturels des minorités.
Ce Pacte constitue, avec la Déclaration universelle des droits de l'homme et avec le Pacte du
16 décembre 1966 sur les droits économiques, sociaux et culturels, la « Charte internationale
des droits de l'Homme ».
Selon l’article 11 de la Constitution, tout burkinabè jouit des droits civiques et politiques. Ils
sont en outre électeurs et éligibles dans les conditions prévues par la loi. Ainsi, il est interdit à
certaines personnes de s’inscrire sur la liste électorale :
- Les individus condamnés pour crime ;
- Ceux qui sont en état de contumace ;
- Les incapables majeurs ;
- Ceux qui ont été déchus de leurs droits civiques et politiques.
A. Le domicile
Le domicile est le lieu où une personne a son principal établissement. D’un point de vue
strictement juridique, il peut donc être considéré comme une conception abstraite puisqu’il
s’agit en fait de déterminer le lieu où une personne a ses activités fixées avec une certaine
permanence. D’un point de vue pratique, le domicile a une grande importance puisqu’il
détermine l’exercice de certains droits notamment la plupart des droits civiques. Le droit de
vote par exemple s’exerce normalement au lieu du domicile. Ainsi, au terme de l’alinéa 1 de
l’article 48 du code électoral « sont inscrits sur la liste électorale tous les électeurs qui ont
leur domicile dans le village ou le secteur ou qui y résident ».
B. La résidence
La résidence est le lieu où se trouve en fait une personne par opposition au domicile où elle
est située en droit. L’un des critères de la résidence est, contrairement au domicile, une
certaine instabilité. C’est pourquoi tous les actes d’état civil et les actes judiciaires se réfèrent
au domicile et non à la résidence en raison de la présomption de précarité de celle-ci. Dans
tous les cas, la loi électorale burkinabè intègre la notion de résidence dans la détermination
des électeurs. Il en est ainsi des personnes qui résident dans les villages ou les secteurs ou des
personnes assujetties à une résidence obligatoire en raison de leur fonction ou profession. En
outre, les électeurs résidant dans un camp militaire ou paramilitaire dont les limites
géographiques coïncident avec celle d’un secteur, peuvent s’inscrire sur la liste électorale du
secteur de leur choix. Sont également inscrits sur les listes électorales les burkinabè résidant à
l’étranger et régulièrement immatriculés à l’ambassade ou au consulat général dans le pays de
leur résidence (art. 48 du code électoral).
§3 : La procédure d’inscription
En confirmant que les électeurs respectent toutes les exigences d’admissibilité, la liste
électorale aide à assurer la légitimité du processus électoral. Inversement, la légitimité du
processus sera immédiatement remise en question si des problèmes se posent concernant
l’inscription des électeurs et, plus particulièrement, l’intégrité de la liste électorale.
L’inscription des électeurs est donc l’une des tâches les plus importantes de l’administration
électorale.
L’initiative appartient au citoyen burkinabè. Le code électoral en fait une faculté. Tous les
burkinabè remplissant les conditions pour être électeurs peuvent s’inscrire sur la liste
électorale de leur circonscription électorale de leur lieu de résidence. En outre, pour le
recensement, le Burkina Faso est passé en enrôlement biométrique. Il est institué une liste
électorale pour chaque village, chaque secteur, chaque arrondissement, chaque commune
rurale, chaque commune urbaine, chaque province ainsi que chaque ambassade ou consulat
général du Burkina Faso. Pour justifier son identité au niveau national ou à l’étranger,
l’électeur produit la carte nationale d’identité burkinabè ou le passeport ordinaire tous en
cours de validité (art. 52 du code électoral). Suivant l’article 53, la carte nationale d’identité
ou le passeport ordinaire en cours de validité tient lieu de carte d’électeur.
La liste électorale périodique est établie pour un processus électoral spécifique et elle est
produite de nouveau pour chaque élection. Les administrateurs électoraux n’ont ni l’intention
de la conserver ni de la mettre à jour pour un usage ultérieur. Normalement, la liste est établie
immédiatement avant l’élection, mais cela n’est pas obligatoire. Ce système est relativement
coûteux et long puisqu’il nécessite un contact direct avec tous les électeurs admissibles avant
l’élection. Une telle liste peut être particulièrement utile si l’on ne dispose pas des
infrastructures nécessaires pour tenir une liste permanente, si la mobilité de la population est
élevée ou si la tenue de listes de citoyens par le gouvernement suscite de l’opposition. La liste
périodique peut aussi être le premier choix des entités quasi gouvernementales, telles que les
commissions ou organismes de gestion électorale. Ce système est utilisé dans certains pays
comme le Sénégal, l'Indonésie, la Russie, l'Yémen, la RDC, le Ghana, le Malawi et le
Mozambique.
La liste électorale permanente est conservée et régulièrement mise à jour par l’administration
électorale et elle comprend tous les électeurs éligibles. Ce système exige une infrastructure
appropriée. La tenue d’une telle liste consiste en général à ajouter les noms et d'autres
données pertinentes des citoyens qui satisfont aux conditions d'éligibilité, à mettre à jour les
données des électeurs éligibles qui sont déjà inscrits dans la liste électorale, et à supprimer les
noms des citoyens qui ne satisfont plus aux conditions d'éligibilité (pour cause de décès, de
déménagement, etc.). Puisque la liste permanente est mise à jour de façon régulière, il n’est
pas nécessaire de mener une campagne finale d’inscription juste avant une élection, bien que
l’on prévoie souvent une période officielle de révision durant la campagne électorale. La liste
permanente peut être tenue à l’échelle locale ou nationale. Une liste permanente est tenue à
jour, vu qu'elle est actualisée régulièrement. Le coût de l'enregistrement des électeurs est
réparti sur toute la période entre deux élections, de sorte qu'il peut résulter moins coûteux que
d'autres systèmes d'enregistrement des électeurs.
Le registre civil est la troisième possibilité d’inscription des électeurs. Ce registre peut
contenir divers renseignements sur l’ensemble des citoyens comme le nom, l’adresse, la
citoyenneté, l’âge et le numéro d’identité. Dans certains pays, particulièrement en Europe
(Norvège, Allemagne, Suède, Belgique et Espagne) et en Amérique latine (Argentine et
Pérou), la liste électorale est produite à partir de l’information contenue dans le registre civil
national. Dans les pays dotés d’un registre civil, il est important de déterminer si l’organisme
responsable du registre (qui est souvent le ministère de l’Intérieur) doit être responsable de la
liste électorale. Certains pays, comme le Sénégal, confèrent ces deux responsabilités à la
même institution; d’autres choisissent de les assigner à deux organismes distincts. Si un
registre civil est en place, la production d’une liste électorale se fait de manière relativement
efficace et efficiente parce que les principaux coûts sont absorbés d’abord par l'organisme en
charge du registre civil. Il est relativement coûteux de tenir un registre civil, mais
l’information qu’il contient peut servir à diverses fins, ce qui réduit le coût global de gestion
des données du gouvernement. L’inconvénient principal de ce système est sa force principale.
Même si le coût élevé d’un registre civil est justifié, le partage de données entre institutions
gouvernementales peut susciter la controverse. Certains peuvent s’inquiéter des risques, réels
ou potentiels, d’atteinte à la vie privée. Si ces inquiétudes sont répandues, le registre civil peut
s’avérer simplement inacceptable malgré son utilité.
Au Burkina Faso, la liste électorale fait l’objet de révision annuelle par la CENI après
délibération en Conseil des Ministres sur proposition des ministres en charge de
l’administration territoriale. Avant chaque élection générale, une révision exceptionnelle des
listes électorales peut également être décidée par le gouvernement. Il existe également des
possibilités d’inscription en dehors des périodes de révision. En effet, peuvent être inscrits sur
les listes électorales en dehors des périodes de révision et au plus tard 15 jours avant la date
du scrutin :
- Les fonctionnaires agents de l’Etat et des établissements publics et privés mutés ou
admis à faire valoir leur droit à la retraite après la clôture des délais de l’inscription
ainsi que les membres de leur famille ;
- Les personnes ayant recouvré leur droit électoral ;
- Les burkinabè résidant à l’étranger lorsqu’ils reviennent au Burkina Faso ;
- Les burkinabè qui élisent résidence dans un pays étranger et qui s’y sont fait
immatriculés (art. 59 du CE).
Le contrôle des inscriptions sur les listes électorales relève de la compétence de la CENI qui
délègue cette responsabilité au Haut-commissaire. Lorsqu’il est constaté qu’un électeur est
inscrit sur plusieurs listes, son inscription est maintenue sur la liste de sa dernière inscription,
sa radiation des autres listes a lieu d’office.
Les règles se distinguent selon qu’il s’agisse des élections parlementaires ou présidentielles.
Les conditions de recevabilité quant à elles sont régies par les dispositions du code électoral
(articles 123 al.2 à 128 du CE). Elles concernent les modalités de candidature, notamment, la
forme de la candidature, la déclaration de candidature, le dossier de candidature et la caution.
Il ressort de l’examen des dispositions y afférentes que les candidatures peuvent être
présentées, soit à titre individuel, soit sous le patronage d’un parti, d’un collectif de partis ou
d’un regroupement de partis ou de formations politiques légalement reconnues. La déclaration
de candidature est déposée au greffe du conseil constitutionnel 50 jours au moins avant le
premier tour du scrutin par le candidat ou son mandataire, ou le mandataire du parti politique
qui a donné son investiture. Il en est donné récépissé (art. 126 CE). Elle doit être
accompagnée d’un dossier de candidature comportant les pièces suivantes :
- Les nom, prénoms, date, lieu de naissance, filiation, profession du candidat ;
- La mention que le candidat est de nationalité burkinabè et qu’il jouit de ses droits
civiques et de ses droits politiques conformément aux dispositions du titre 1er du CE ;
- S’il y a lieu, la mention que le candidat a reçu l’investiture d’un parti, d’un collectif de
partis ou d’un regroupement de partis ou de formations politiques légalement
constituées ;
- Le titre de candidature ;
- La couleur choisie pour l’impression des bulletins de vote et éventuellement le
symbole qui doit y figurer ;
- La signature légalisée du candidat ;
- Le reçu de versement de la caution (25 millions )
- Les attestations de parrainage prévues à l’art. 125 CE (au moins 50 élus).
Le parlement burkinabè comprend une chambre unique dénommée Assemblée Nationale. Aux
termes de l’article 154 du Code électoral le nombre de siège à l’Assemblée Nationale est fixé
à 127. Les députés sont élus à raison de 16 sur la liste nationale et 111 sur les listes
provinciales. La circonscription électorale est donc constituée par le ressort du territoire
national pour les députés de la liste nationale et par le ressort territorial de la province pour les
députés de la liste provinciale. Les partis ou formations politiques peuvent présenter des listes
ou candidatures dans les circonscriptions de leur choix sous la bannière d’un des partis
politiques. Il en est de même pour les candidatures de liste indépendante.
Les conditions d’éligibilité aux élections législatives sont définies aux articles 162 à 165 du
Code électoral. Ainsi, tout citoyen qui a la qualité d’électeur peut être élu à l’AN mais il devra
être âgé d’au moins 21 ans révolus à la date des élections. L’éligibilité est également offerte
aux citoyens burkinabè de naissance et aux étrangers naturalisés ou qui ont acquis la
nationalité burkinabè par le mariage. Pour ces derniers, ils ne sont éligibles qu’à l’expiration
du délai de 10 ans au moins à compter de la date du décret de naturalisation ou de célébration
du mariage. La déclaration de candidature doit comporter :
- Le titre du parti ou de la formation politique ;
- Le logo ou le symbole du parti ou du regroupement de partis ;
- Une fiche d’investiture par circonscription électorale ;
- Le reçu de la caution qui est de 50 000F (art. 185 CE)
En outre, le dossier de candidature pour chaque candidat doit comporter un extrait d’acte de
naissance ou de jugement supplétif tenant lieu ; un certificat de nationalité, un casier judiciaire
n° 3 datant de moins de 03 mois, une déclaration par laquelle l’intéressé certifie qu’il présente
sa candidature, qu’il n’est candidat que sur cette liste, et qu’il ne se trouve dans aucun des cas
d’inéligibilité ; une attestation unique délivrée par le parti ou la formation politique ou le
regroupement d’indépendants qui investit l’ensemble des candidats. Les dossiers de
candidature sont déposés au secrétariat général de la CENI 70 jours au plus tard avant la date
du scrutin. Les déclarations de candidature reçues par la CENI sont arrêtées et publiées au
plus tard 30 jours avant le scrutin par son président.
Les conditions d’éligibilité sont prévues dans les art. 241 et suivants du Code électoral. Ainsi,
sont éligibles au conseil municipal, les personnes ayant qualité d’électeur, à la condition
qu’elles résident effectivement dans la commune, ou qu’elles y aient des intérêts économiques
et sociaux certains. Les articles 242, 243, 244 du Code électoral dressent la liste des personnes
inéligibles aux élections municipales (les personnes indigentes secourues par le budget
communal, les élus locaux démis d’office pour malversations, les contrôleurs d’Etat de
l’ASCE/LC, les magistrats en activité, etc.). La déclaration de candidature est déposée à la
CENI ou à la CEIA (commission électorale indépendante d’arrondissement). La déclaration
doit être accompagnée pour chaque candidat, d’un extrait d’acte de naissance ou de jugement
supplétif ou une photocopie légalisée de la CNIB, d’une attestation du parti ou de la liste
d’indépendant, et une déclaration de l’intéressé. Le montant de la question est de 5000F pour
chaque liste.
Il est élu par commune 02 conseillers régionaux pour les communes urbaines à statut
particulier, il est élu 02 conseillers régionaux par conseil d’arrondissement (art. 203 du Code
électoral). La durée du mandat des conseillers régionaux est de 05 ans. Ils sont désignés au
sein du conseil municipal ou du conseil d’arrondissement au suffrage indirect. Aux termes de
l’article 207 du Code électoral, le conseil municipal ou d’arrondissement élit ses 02
conseillers régionaux au scrutin secret des membres composant le conseil. Les deux candidats
ayant obtenu le plus grand nombre de voix sont déclarés élus. En cas d’égalité de voix, le
candidat le plus âgé est déclaré élu. Si les deux ont le même âge, il est procédé à un tirage au
sort. Ne peuvent être élus conseillers, les présidents et les vices présidents de conseils
régionaux démis d’office pour malversations même s’ils n’ont pas encouru de peines
privatives de droit civil. L’élection a lieu au plus tard 30 jours après l’installation officielle de
tous les conseils municipaux de la région.
Le nomadisme peut être défini comme le fait pour un candidat élu sur la liste d’un parti de
quitter celui-ci au profit d’un autre en cours de mandat. Il a donc fallu réviser l’article 85 de la
Constitution en y ajoutant un alinéa supplémentaire. Ainsi, cet article 85 dispose que : « Tout
mandat impératif est nul. Toutefois, tout député qui démissionne librement de son parti ou de
sa formation politique en cours de législature est de droit déchu de son mandat et remplacé
par un suppléant…» . Le but recherché est de prémunir les partis politiques contre les
défections et débauchages de leurs élus, tout en protégeant ces derniers contre l’arbitraire des
partis ou formations politiques qui pourraient ainsi tenter de les dépouiller de leur mandat en
les excluant de manière punitive. Toutefois, tout député qui démissionne librement de son
parti ou de sa formation politique en cours de législature est de droit déchu de son mandat et
remplacé par un suppléant.
La sanction politique du nomadisme politique ne s’applique pas seulement aux députés. Elle
vise aussi les élus locaux.
Longtemps revendiquée par les partis de l’opposition et la société civile, l’extension du droit
de suffrage aux Burkinabè résidant à l’extérieur est devenue une réalité juridique avec la
relecture du Code électoral intervenue en mai 2009. Leur participation concerne uniquement
les élections référendaires et présidentielles. Pour voter, la nouvelle loi leur impose de remplir
la double condition suivante : être immatriculé dans les ambassades et consulats généraux et
être inscrit sur les listes électorales. Désormais, selon l’article 48 de la loi n°035-2018/AN
portant modification de la loi n°014-2001/AN du 03 juillet 2001 portant Code électoral
dispose que : « Sont également inscrits sur les listes électorales, les burkinabè résidant à
l’étranger et régulièrement immatriculés à l’ambassade ou au consulat général dans les pays
de leur résidence ».
Les partis sont régis par la Charte des partis et formations politiques (Loi N°032-2001/AN du
29 novembre 2001 portant Charte des partis et formations politiques au Burkina Faso. La
Charte des partis et formations politique est un dispositif encadrant la création et le
fonctionnement des partis et formations politiques. Il faut donc se réjouir de l’existence d’un
dispositif encadrant la création et le fonctionnement des partis et formations politiques. Un tel
dispositif, outre le fait qu’il détermine un certain nombre de devoirs et droits reconnus à ces
acteurs, dénote la volonté de ces derniers de s’entendre sur un minimum de pratiques qu’ils
doivent observer.
En effet, les dispositions de cette charte ne sont pas contraignantes. Pire, l’on note la faiblesse
des sanctions édictées, l’absence de mécanismes de suivi des activités des partis et formations
politiques.
La Charte n’a pas un impact sur le système de partis politiques dans la mesure où nous
observons une tendance à la prolifération des partis et formations politiques.
Prévu à l’article 26 de la charte des partis et formations politiques, le financement public des
activités politiques est régi par la loi n°12-2000/AN du 2 mai 2000, modifiée par la loi n°12-
2001/AN du 28 juin 2001 portant financement des activités des partis politiques et des
campagnes électorales. Ce financement comprend deux volets :
- pour les campagnes électorales chaque parti politique reçoit une subvention au prorata
du nombre de candidats présentés aux élections législatives et municipales ; pour les
élections présidentielles, la répartition se fait à égalité entre les candidats ;
- hors campagnes électorales, la contribution de l’Etat est accordée à tous les partis
politiques. La répartition se fait au prorata du nombre de suffrages obtenus.
Le financement public des activités des partis et formations politiques a fait l’objet de
nombreuses critiques tenant notamment au manque de contrôle effectif de l’utilisation des
subventions par les partis politiques et à la captation de ce financement par certains candidats
peu scrupuleux. D’autres encore récriminaient contre des critères qui favorisent les grandes
formations, celles qui disposent déjà de moyens non négligeables.
Pour faire face aux abus constatés dans l’utilisation de la subvention, la nouvelle loi précise
davantage les dispositions relatives au contrôle de cette utilisation. Ainsi, les partis
bénéficiaires doivent déposer auprès de la Cour des comptes un rapport financier annuel de
l’utilisation des fonds durant l’année écoulée pour le financement des activités hors campagne
électorale.
Ce rapport doit être transmis au plus tard dans le premier trimestre suivant l’année d’exercice,
laquelle commence le 1er janvier et se termine le 31 décembre. Tout parti qui ne se
conformerait pas à l’obligation du rapport annuel perd son droit à la subvention de l’Etat pour
la toute prochaine campagne électorale ou pour l’exercice suivant la décision de la Cour des
comptes. La perte de ce droit devient définitive si dans un délai de douze mois le parti ou la
formation politique ou le candidat n’a toujours pas justifié l’utilisation de la précédente
subvention.
L’adoption de la loi n°010-2009/AN du 16 avril 2009 portant fixation de quotas aux élections
législatives et aux élections municipales au Burkina Faso est sans conteste, dans le domaine
de la gouvernance démocratique, l’une des réformes législatives phares adoptées par
l’Assemblée nationale burkinabè au cours de ces dernières années. Le processus qui a abouti à
l’adoption de cette loi est le résultat d’actions menées par les divers acteurs de la gouvernance
démocratique, en particulier les organisations de la société civile.
La loi sur les quotas vise à permettre à l’un ou l’autre sexe, sans distinction aucune, de
prendre part à la direction des affaires publiques par l’intermédiaire de représentants élus. Elle
exclue donc une représentation à travers les postes nominatifs, alors qu’il existe un potentiel
important de femmes cadres dans la fonction publique que le gouvernement aurait pu
promouvoir à des postes de responsabilité.
La loi oblige les formations politiques à présenter sur les listes de candidatures aux élections
législatives ou municipales au moins 30% de l’un ou l’autre sexe. En d’autres termes, les
listes électorales devraient comporter au minimum 30% d’hommes ou de femmes.
Toutefois la loi sur le quota présente de nombreuses insuffisances. La loi n’a pas réglé la
question de l’alternance sur les listes de candidatures. À partir de quelle position l’alternance
homme/femme doit débuter ? En outre, la loi sur les quotas au Burkina prévoit le recours à
une série de sanctions financières (positives et négatives) pour garantir son respect, mais elle
ne dit pas explicitement si la peine sera cumulative quand il y aura plusieurs scrutins dans une
même année. En outre, un parti qui présente une liste avec 29% de femmes sera-t-il
sanctionné de la même manière qu’un parti qui n’a aucune femme sur sa liste ? Le
financement supplémentaire prévu pour les partis politiques qui dépasseront les 30% n’est pas
non plus précisé.
Cependant, la nouvelle loi sur le statut de l’opposition renferme des dispositions discutables
quant à leur bien fondé. En effet, au lieu de se contenter de la définition qu’il a apportée à la
notion de parti politique de l’opposition, le législateur, par excès de précision, a imposé aux
partis de l’opposition deux obligations : faire une déclaration officielle d’appartenance à
l’opposition et la transmettre au Chef de file de l’opposition, défini à l’article 14 de la loi
comme étant le porte-parole attitré de l’opposition politique. Le chef de file de l’opposition
est le premier responsable du parti de l’opposition ayant le plus grand nombre de députés à
l’Assemblée nationale. Il est désigné, selon l’article 16 de la loi, par résolution du bureau de
l’Assemblée nationale. L’obligation de déclaration et la transmission de cette déclaration au
chef de file de l’opposition peuvent s’analyser comme une façon pour le législateur de
renforcer la légitimité dudit chef de file de l’opposition, comme porte-parole et interlocuteur
de la majorité, face à la fragmentation qui frappe l’opposition burkinabè. Mais justement, en
raison de cette fragmentation, des profondes divisions, voire des inimitiés qui traversent
l’opposition burkinabè, il est fort douteux que le leadership du chef de file de l’opposition et
ses prises de positions soient naturellement acceptés par tous les partis de l’opposition. Par
ailleurs, tout en conservant le principe de la déclaration d’appartenance à l’opposition, le
législateur burkinabè aurait pu proposer que cette déclaration soit faite auprès du ministère en
charge des libertés publiques responsable de la reconnaissance des partis politiques et non
auprès du chef de file de l’opposition dont le leadership politique peut ne pas être reconnu. La
modification de l’article 4 de la n°009-2009/AN du 14 avril 2009 portant statut de
l’opposition politique stipule désormais que « tout parti politique doit faire une déclaration
écrite publique de son appartenance à l’opposition ou à la majorité avec copie au ministre en
charge des libertés publiques pour enregistrement ».
C’est pour éviter ces difficultés que le législateur béninois a consacré l’existence de trois
types de chef de l’opposition. Ainsi, l’article 7 de la loi portant statut de l’opposition au Bénin
dispose que : « Est considéré comme l’un des chefs de l’opposition, tout chef d’un parti
politique de l’opposition dont le nombre de députés à l’Assemblée nationale constitue de
façon autonome un groupe parlementaire. Est également considéré comme l’un des chefs de
l’opposition, tout chef d’un groupe de partis de l’opposition constitué en groupe
parlementaire à l’Assemblée nationale. Est enfin considéré comme l’un des chefs de
l’opposition, tout chef de parti, alliance de partis ou groupe de partis de l’opposition
représentés ou non à l’Assemblée nationale mais ayant totalisé à l’issue des dernières
élections législatives, 10% des suffrages exprimés. Les chefs de l’opposition choisissent en
leur sein un porte-parole ».
Enfin, l’article 4 dispose également que les militants d’un parti de l’opposition ne doivent pas
occuper des postes politiques relevant des hautes fonctions de l’Etat. Il s’agit des fonctions de
Premier ministre, de président du Conseil économique et social, de ministre, de toute fonction
de rang ministériel (par exemple comme Président de l’Université), de directeur de cabinet
des institutions et des ministères, les fonctions de représentation spéciale et toute haute
fonction de nature politique dont l’occupation est incompatible avec le statut d’opposant.
Cette disposition renferme des imprécisions relatives à certaines notions équivoques.
Qu’entend-on par fonction de rang ministériel ? Qu’est-ce qu’une fonction de représentation
spéciale ? Qu’est-ce qu’une haute fonction de nature politique dont l’occupation est
incompatible avec le statut d’opposant ? En effet, en excluant les militants de l’opposition de
l’occupation des hautes fonctions précitées, le législateur porte atteinte au principe d’égalité et
à l’interdiction des discriminations (article 1er de la Constitution), ainsi qu’au droit égal des
citoyens de participer à la gestion des affaires de l’Etat et de la société (article 12 de la
Constitution burkinabè). Enfin, en excluant les militants de l’opposition aux hautes fonctions
de l’Etat, on risque non seulement de dissuader les cadres de l’administration burkinabè à
militer dans les partis de l’opposition, mais aussi d’encourager la politisation de la haute
administration, de renforcer la mise en place d’une administration partisane ; autant de maux
dénoncés par plusieurs structures mises en place par l’Etat burkinabè.
Au-delà de ces questions relatives à la clarification de la notion de parti d’opposition, la
nouvelle loi consacre des droits à l’opposition. Par exemple, le chef de file de l’opposition
devrait se voir attribuer des avantages et privilèges fixés par le bureau de l’Assemblée
nationale.
CHAPITRE II : LES OPERATIONS ELECTORALES
Par opérations électorales, il faut comprendre au sens le plus large (celui qu’il convient de lui
donner). Il s’agit des opérations préparatoires au scrutin qui se distinguent de la campagne
électorale sans lesquelles il est impossible que se déroulent aussi bien les opérations de vote
que les opérations postérieures au vote. Avant tout, il est indispensable d’examiner la question
de l’administration électorale, l’organisme de gestion électorale : la CENI (section II).
§1 : L’historique de la CENI
Le retour à un régime démocratique au Burkina Faso dans les années 1990 a conduit le pays à
organiser régulièrement des élections du type référendaire, présidentiel, législatif et
municipal. Pour ce faire, et pour chaque type d’élection le Gouvernement a été amené à
mettre en place des Commissions électorales. La Constitution promulguée le 11 juin 1991 a
donné naissance à la IV République. Elle a ainsi prescrit l’organisation d’élections à un cycle
régulier. Depuis le référendum constitutionnel, il a été déjà organisé :
- une élection présidentielle le 1er décembre 1991 ;
- des élections législatives le 24 mai 1992 ;
- des élections municipales le 12 février 1995 ;
- des élections législatives le 11 mai 1997 ;
- une élection présidentielle le 15 novembre 1998 ;
- des élections municipales le 24 septembre 2000.
- des élections législatives le 5 mai 2002.
- Etc.
Lui succédera à partir du 7 mai 1998, une Commission Electorale Nationale Indépendante
(CENI). Cette Commission Electorale Nationale Indépendante a eu à sa charge l’organisation
de l’élection présidentielle du 15 novembre 1998. C’est aussi une Commission Electorale
Nationale Indépendante qui a été mise en place pour l’organisation des élections municipales
du 24 septembre 2000. Ces commissions ont été des structures ad hoc. Dans le cadre des
réformes politiques et institutionnelles entreprises en 2001, le code électoral a fait l’objet
d’une relecture intégrale et consensuelle. Ce qui aboutit à l’adoption d’une nouvelle loi
portant code électoral (loi n°014-2001/AN du 03 Juillet 2001) qui a enregistré le consensus de
tous les protagonistes de la scène politique nationale. Cette loi, en son article 2, a consacré la
création de la CENI en la redimensionnant, tant dans ses missions d’attribution que dans sa
composition et son administration. C’est cette CENI, nouvelle formule qui a eu la charge de
l’organisation des élections législatives du 05 Mai 2002 et des élections subséquentes.
La CENI est administrée par un bureau permanent composé d’un (01) président, deux (02)
vices présidents, deux (02) rapporteurs. Le président de la CENI est choisi parmi les
représentants des OSC (art. 10 du Code électoral). La CENI a des démembrements à
l’intérieur et à l’extérieur du pays. Les démembrements à l’intérieur du pays sont :
- Au niveau provincial, la CEPI (commission électorale provinciale indépendante) ;
- Au niveau communal, la CECI (commission électorale communale indépendante) ;
- Au niveau de l’arrondissement communal, la CEIA (commission électorale
indépendante d’arrondissement.
Les démembrements à l’extérieur du pays sont :
- La commission électorale indépendante d’ambassade (CEIAM) ;
- La commission électorale indépendante de consulat (CEIC).
L’art. 14 du Code électoral détermine les attributions de la CENI. Ainsi, la CENI exerce les
attributions suivantes :
1) pendant les périodes pré-électorales, elle est chargée de toutes les opérations préparatoires
préalables aux consultations électorales notamment :
- de tenir à jour et de conserver le fichier électoral national ainsi que les documents et
matériels électoraux ;
- de réviser les listes électorales ;
- d’assurer ou de superviser la formation du personnel chargé des scrutins ;
- d’élaborer le budget annuel de fonctionnement de la Commission électorale nationale
indépendante (CENI) et de le soumettre à l’approbation du gouvernement ;
- d’effectuer le recensement et l’estimation des coûts du matériel et de tout frais
inhérent à la réalisation des opérations électorales ;
- de contribuer à l’éducation civique des citoyens en matière d’expression du suffrage ;
- d’élaborer le projet de budget des consultations électorales et de le soumettre à
l’approbation du gouvernement ;
- d’acquérir et de ventiler le matériel et les fournitures divers nécessaires aux opérations
électorales ;
- de gérer les moyens financiers et matériels mis à sa disposition ;
- de réceptionner et de traiter les dossiers de candidatures aux élections législatives et
locales ;
- de publier les listes des candidatures ;
- de remettre dans les délais les spécimens de bulletins de vote et d’affiches publicitaires
aux candidats des partis politiques prenant part au scrutin en vue des campagnes
électorales ;
- de désigner des représentants de la Commission électorale nationale indépendante
(CENI) à l’observation d’élections étrangères ;
- d’assurer l’accueil et l’accréditation des observateurs2 et la prise de toutes mesures
pour faciliter leur mission sur le terrain lors des scrutins ;
3) pendant les périodes post-électorales, elle est chargée de centraliser tous les documents et
matériels électoraux ainsi que de leur conservation. Pour la mise à jour et la conservation du
fichier électoral national, la révision des listes électorales, l’établissement et la distribution
des cartes d’électeurs, la publication des listes électorales, la CENI est assistée à sa demande
par l’Administration publique du territoire dans les conditions définies par décret pris en
Conseil des ministres ;
A l’évidence, la CENI, dans son format actuel présente de nombreuses insuffisances qui
dépassent le simple cadre de modalités de désignation des personnalités qui y siègent. En
effet, si la loi définit la CENI comme une institution indépendante, on peut noter que celle-ci
souffre d’une très faible autonomie financière et administrative. Du reste, c’est par un abus de
langage que la CENI est qualifiée d’institution car en droit positif burkinabè, seules sont
qualifiées d’institution les entités dont l’organisation et le fonctionnement sont définies par
une loi organique (art. 97 de la constitution). En outre, l’institution est victime en réalité de la
politisation de ses membres. Il existe des accusations réciproques entre les acteurs de ses
membres. Il existe des accusations réciproques entre les acteurs de la société civile et les
représentants des partis et formations politiques quant à leur manque d’impartialité et de
neutralité.
La notion de sincérité du scrutin est sans doute l’une des plus répandue du droit électoral. Le
juge électoral, quel qu’il soit, l’utilise très fréquemment dans ses décisions et lui fait même
jouer un rôle majeur puisque c’est son respect ou son atteinte qui détermine le plus souvent le
sort du contentieux électoral. On peut définir la sincérité du scrutin comme le révélateur de la
volonté réelle de l’électeur.
Tout comme le suffrage, les modes de scrutin ou formules électorales sont des moyens
d’expression de la souveraineté des gouvernés. Il désigne les règles techniques destinées à
départager les candidats à une élection. Il en existe une très grande variété, mais on peut les
ramener pour l’essentiel à trois grandes catégories : le scrutin majoritaire, le scrutin
proportionnel ou représentation proportionnelle et les scrutins mixtes.
Les choix opérés en la matière ne sont donc pas innocents et dépourvus d’arrière-pensée
politique. En cela, le choix du mode de scrutin au-delà de ses aspects techniques est d’abord
politique car il s’inscrit dans l’alternance suivante :
- Veut-on une représentation la plus juste possible des différentes sensibilités politiques
existant chez les électeurs, et partant, un certain idéal de représentation ?
- Ou privilégie-t-on par souci de pragmatisme l’émergence d’une volonté politique
majoritaire à même de gouverner de façon homogène ?
Il en résulte que le choix du mode de scrutin revêt un caractère nettement politique. Tout
dépend de l’idée que l’on s’en fait, et très souvent des résultats que l’on en escompte ; chaque
parti est ainsi tenté de privilégier le mode de scrutin qui correspond le mieux à ses
conceptions, mais aussi et surtout à ses intérêts tactiques. Comme le souligne fort à propos
Jean Louis QUERMONNE, on conçoit dès lors que le pouvoir politique ne puisse se
désintéresser de la recherche d’un mode de scrutin qui lui assure, sinon la pérennité, du
moins, la longévité, et que l’opposition se préoccupe de l’enjeu que représente pour elle toute
réforme électorale.
B. Le découpage électoral
Le découpage des circonscriptions est l’opération préalable à toute élection. Dans un régime
démocratique, le découpage électoral doit être neutre, impartial et objectif. Il doit ignorer les
arrière-pensées partisanes et politiques. Il revêt une particulière importance dans les systèmes
électoraux majoritaires. Il est donc nécessaire que les règles du jeu soient clairement définies.
Peu de constitutions prévoient la répartition des sièges ou la procédure à suivre en matière de
découpage. Cette tâche revient, par conséquent, à des autorités plus sensibles aux pressions
électorales. Dans la majorité des cas, la délimitation des circonscriptions électorales relève du
pouvoir législatif. En Bulgarie, au Cameroun, à Haïti, à Madagascar, au Maroc et au Togo,
l’Exécutif est compétent pour opérer le découpage électoral. Néanmoins, précisons que les
lois relatives aux circonscriptions sont, en général, élaborées par le Gouvernement et plus
particulièrement par le ministère de l’Intérieur. Les circonscriptions sont de facto déterminées
par l’Exécutif. Au Gabon et en Mauritanie, le découpage est effectué par l’administration. La
détermination des circonscriptions électorales relève, par conséquent, des plus hautes autorités
de l’État, ce qui, tout en témoignant de l’importance de cette question, réduit le nombre des
organes susceptibles de contrôler le découpage. Les diverses jurisprudences s’articulent
autour de l’application d’un principe fondamental, qui encadre la détermination des
circonscriptions électorales: le principe d’égalité et son corollaire en matière électorale, le
principe d’égalité de suffrage. Ce principe impose une égalité de représentation entre tous les
électeurs, dans le sens où la voix de chaque votant doit avoir le même poids. Il implique
l’équilibre démographique entre les circonscriptions. Au Burkina Faso, les paramètres du
découpage électoral tiennent compte de la conformité avec les frontières administratives
locales ou les frontières politiques.
La question du découpage électoral revêt une importance particulière en raison des risques de
manipulation qui peuvent tordre les résultats électoraux, et partant, attenter à l’exigence de
sincérité du scrutin, et donc, à l’honnêteté du vote. L’exigence de sincérité du scrutin
commande que l’honnêteté préside au découpage des circonscriptions électorales. Celles-ci
peuvent être plus ou moins étendues et correspondre à une circonscription administrative
existant ou artificiellement créée pour les besoins de l’élection. En la matière, le critère
démographique devrait prévaloir dans l’attribution des sièges car la taille ou la magnitude
d’une circonscription électorale se réfère, non pas à ses dimensions physiques, mais plutôt au
nombre de sièges qui lui sont attribués. A cet effet, la réalisation d’un découpage électoral
loyal commande le respect d’un certain nombre de principes :
La représentativité : les limites des circonscriptions électorales doivent être définies de
sorte à coïncider autant que possible avec les communautés d’intérêt ;
L’égalité de force électorale ou principe de l’équilibre démographique : les limites des
circonscriptions électorales doivent être définies de sorte qu’elles soient égales à la
population ;
La précision : ce principe vise à éviter toute confusion lors des opérations électorales,
notamment dans l’établissement des listes électorales et le rattachement des bureaux
de vote ;
La périodicité : elle permet périodiquement de réexaminer le découpage en vue de
tenir compte des évolutions démographiques et des mouvements de population à
l’intérieur de l’Etat ;
La réciprocité : la procédure de délimitation des circonscriptions électorales doit être
mise à l’abri des majorités de circonstance.
La manipulation des élections par le biais du découpage électoral est appelée charcutage
électoral ou Gerrymandering du nom d’un ancien gouverneur du Massachusetts (1744-1814)
qui avait en 1912 découpé les circonscriptions de son Etat afin d’assurer une large victoire de
ses partisans contre ses adversaires.
§1 : La campagne électorale
La campagne électorale, moment fort et souvent déterminant les élections, est cette période où
les candidats et les programmes s’affrontent en vue de séduire les électeurs et d’obtenir leur
suffrage. La campagne électorale est règlementée par le code électoral. Il existe des
dispositions relatives au moyen de propagande dont dispose les candidats pour convaincre les
électeurs. Durant la campagne électorale, tout n’est pas permis. L’honnêteté du vote implique
une rigoureuse surveillance de la propagande électorale, mais également, un encadrement
financier des dépenses électorales. Cela se traduit entre autre par :
- Le plafonnement des dépenses de campagne électorale ;
- La limitation, voire l’interdiction des dons privés et le contrôle postérieur des comptes
des partis politiques et des dépenses électorales.
Au Burkina Faso, le dispositif actuellement en vigueur ne respecte pas les principes d’égalité
de chance et de transparence financière. Certes, l’encadrement des activités politiques et
campagne est légalement consacré (loi n°012-2000 du 02 Mai 2000 portant financement des
activités des partis politiques et des campagnes électorales), mais contrairement à l’intitulé de
la loi, il ne concerne que le financement public. En effet, il n’y est aucunement fait cas, ni du
financement privé, ni du plafonnement des dépenses de campagne.
La campagne en vue de l’élection du Président du Faso est ouverte 21 jours avant le premier
tour des élections. Pour l’élection des députés à l’AN, elle est ouverte 15 jours avant la date
du scrutin (art. 137 et 186 du CE). Durant la campagne électorale, les partis et leur candidat
ont également accès aux médias de l’Etat. Ainsi, selon l’art. 143 CE, les candidats à la
Présidence du Faso reçoivent un traitement égal dans l’utilisation des moyens de propagande.
Pour le vote proprement dit des électeurs, ils sont convoqués par décret au moins 30 jours
avant la date du scrutin (art. 145 CE). Le scrutin est ouvert à 06h00 et clos à 18h00. Au
niveau national, il est créé au sein de chaque secteur, de chaque commune, de chaque
arrondissement et chaque village, des bureaux de vote. Chaque bureau comprend 800
électeurs au plus. Pour les burkinabè de l’étranger, le seuil est de 500 burkinabè immatriculés
par bureau de vote. Durant toute la durée du vote, les gestionnaires des bureaux de vote sont
responsables de s’assurer que :
- Le personnel est surveillé efficacement afin de s’assurer un service de haut calibre aux
électeurs ;
- L’intégrité du vote est assurée, de même que la sécurité du lieu, des électeurs, des
employés et du matériel électoral ;
- Les procédures du vote sont effectuées correctement, en tout temps et par tous les
employés.
- Les procédures dans les bureaux de vote comprennent un certain nombre de routine :
- Contrôler l’entrée des électeurs et assurer une circulation ordonnée des électeurs dans
le bureau ;
- Vérifier l’identité des électeurs et leur admissibilité à voter dans le bureau, et bien
tenir trace de ceux qui ont voté (confirmation de l’admissibilité ;
- Distribuer efficacement le matériel de vote et assurer le secret de vote et la sécurité du
matériel (remise de bulletin et dépôt du vote) ;
- Offrir des renseignements aux électeurs, et au besoin, les aider à voter ;
- Transiger efficacement avec les électeurs qui ne semblent pas inscrits, pour voter à ce
bureau ;
L’observation des activités du bureau par les représentants des candidats, ajoute à la
transparence des processus électoraux et peut aider à éviter des erreurs ou des pratiques
partisanes de la part de tous les concernés.
Au Burkina Faso, les votes sont comptés au bureau de vote tôt après la fermeture des
votations. Le responsable du bureau de vote et ses membres présentent l’urne et examinent
l’urne, pour s’assurer que le sceau est toujours en place. Il brise ensuite le scellé et vide les
bulletins contenus dans l’urne sur une table. Le nombre de bulletins est compté pour s’assure
qu’il est conforme à celui des émargements sur la liste. Un scrutateur lit à haute voix les
indications portées sur chaque bulletin de vote et les présente au public présent dans les
bureaux de vote (art. 94 CE). Le président donne lecture à haute voix des résultats, qui sont
aussitôt affichés (art. 96 CE). Les procès-verbaux des opérations électorales de chaque bureau
de vote sont établis en quatre (04) exemplaires, dont 01 au président du conseil constitutionnel
pour les élections nationales, et 01 au président du conseil d’Etat pour les élections
municipales.