Vous êtes sur la page 1sur 4

L’essoufflement de la démocratie représentative français Chan Kwok Ming Clinton

La France est une démocratie représentative qui se fonde sur la représentation des citoyens et

la participation des citoyens. Puisque ces derniers sont trop nombreux, ils n’exercent

pas directement la souveraineté. C’est pour cela qu’ils élisent leurs représentants qui exercent

le pouvoir en leur nom par le biais du suffrage universel. Tous les gens, y compris les

électeurs et les représentants, représentent la France dans son ensemble. Cependant, depuis

2018, nous pouvons entendre s’élever des voix demandant la démission du président de la

République Française. Selon un sondage de l’Institut YouGov, plus de la moitié des Français

(55%) soutiennent la démission d’Emmanuel Macron. Ils ne semblent plus se sentir

représentés par un président « hors sol » et éloigné des Français. Au-delà du président de la

République Française, le système politique dans son ensemble est remis en question. Les

citoyens exigent que la classe dirigeante en qui ils ne font plus confiance, soit tenue pour

responsable. D’après IPSOS, 76% des Français sont sceptiques à l’égard de leurs élites

dirigeantes parce que les politiciens ne se soucient pas de ce qu’ils pensent. Nous observons

également un désintérêt pour la chose politique et les élections. Les élections législatives de

2017 ont atteint un taux d’abstention record : 51,3% au premier tour et 57,36% au second

tour. L’abstention sous la Ve République progresse dans toutes les élections électorales. En

même temps, les opinions politiques des Français sont de plus en plus radicales. En avril

2017, lors du premier tour des élections présidentielles françaises, la candidate d'extrême

droite, Marine Le Pen, a obtenu quelque 7,7 millions de voix. Elle s'est qualifiée pour le

second tour et a obtenu 33,9%. L’abstentionnisme, les manifestations et les votes extrêmes

sont autant de signes qui remet en cause la démocratie française et cet essai relèverons les

différents facteurs ayant conduit à cet essoufflement.

Tout d’abord, le manque de diversité des députés de l’Assemblée engendre la préoccupation

de l’égalité citoyenne. La question de la confiance sera posée parce qu’elle est largement
L’essoufflement de la démocratie représentative français Chan Kwok Ming Clinton

dominée par les classes supérieures, comprenant des permanents politiques, des intellectuels,

des cadres du privé, des industriels et gros commerçants, alors que les classes populaires

notamment sont trop sous-représentées. L’Assemblée est loin de refléter la composition

sociale du pays. Au-delà du manque de diversité par profession, nous constatons que la

politique n’échappe pas aux inégalités de genre. Depuis la Ve République, l’Assemblée

nationale est largement dominée par les hommes. En 1958, il n’y avait que 8 femmes

députées (1,4%). Bien que la féminisation progresse au sein des communes et des

intercommunalités, les hommes continuent d’occuper les postes importants comme ceux de

maire et de conseiller municipal. En 2020, seulement 19,8% des femmes étaient maires.

En plus du manque de diversité, les scandales aggravent la déconnection entre représentants

et citoyens en affectant la probité publique, ce qui renforcera les citoyens dans leur défiance à

l’égard du personnel et des institutions politiques. Les partis ou les hommes politiques sont

souvent soupçonnés d’être financés par de grands consortiums, comme par exemple, l’ancien

président français Nicolas Sarkozy, qui a des relations floues avec plusieurs grands

consortiums, notamment le financement libyen de la campagne de 2007. Le problème, c’est

que ces fonds de campagne ont souvent pour but de mener à bien l’agenda de ces grandes

fortunes. Les élites politiques doivent donc répondre aux grands consortiums pour continuer à

gagner leur soutien.

Les scandales sexuels dégoûtent également les Français du monde politique. George Tron, le

maire de Draveil, a été lui aussi accusé de viols et d’agressions sexuelles en réunion. Il a

démissionné après ces accusations et en 2021, il a été condamné à cinq ans de prison. La

moralité des représentants est gravement contestée à cause de scandales financiers, de

corruption, ou de scandales sexuels qui ne témoignent pas vraiment d’une République

exemplaire et signalent des abus de pouvoir éhontés dont les citoyens sont las.

Puis, la France a été confrontée à une multitude de défis financier, économique et sanitaire et
L’essoufflement de la démocratie représentative français Chan Kwok Ming Clinton

social. Mais la gestion de ces crises a révélé les limites et les insuffisances de la gouvernance

française, ce qui a aussi provoqué le mécontentement et la défiance envers les représentants.

Par exemple, depuis le début de la pandémie de Covid-19, la gestion de la crise sanitaire par

le gouvernement a provoqué de nombreuses controverses à cause de mesures trop fortes ou

insuffisantes. L'urgence sanitaire déclarée le 23 mars 2020 a donné aux autorités le droit de

prendre des mesures exceptionnelles, mais il existe de nombreuses fautes du gouvernement

dans la gestion de la crise tels que la pénurie de masque faute d’anticipation, la casse de

l’hôpital public et l’obligation vaccinale.

À cause de l’individualisme, le sens de responsabilité civique et de responsabilité sociale a

tendance à disparaître progressivement. Les gens ne sont plus centrés sur la société, mais

égocentriques. En général, les jeunes sont beaucoup plus abstentionnistes que les autres âges.

Plus les électeurs sont jeunes, moins ils se déplacent pour voter. D’après IPSOS, l’abstention

des 18-34 ans est à plus de 70%. La sous-représentation des jeunes implique des valeurs

individualistes portées par eux. Au sens politique, le vote devient une question de choix

personnels au lieu d’une obligation civique. Par conséquent, les Français sont de plus en plus

éloignés de la politique à cause de l’indifférence, ce qui mine la vitalité politique et la

démocratie représentative française.

Les experts avancent plusieurs moyens pour tenter de retrouver la représentativité de la

démocratie française. L’une de solutions est le référendum d’initiative citoyenne (RIC) qui

augmenterait la participation politique des citoyens. Contrairement au système actuel, le RIC

permettrait à tout individu de soumettre une mesure à un référendum, à condition qu'elle ait le

soutien d'un certain nombre de personnes. Inspirés par les gilets jaunes, il y a quatre types de

RIC : le RIC abrogatoire, le RIC révocatoire, le RIC législatif et le RIC constituant. D’abord,

le RIC abrogatoire donnerait la possibilité pour les gens d’abroger ou de bloquer l’application
L’essoufflement de la démocratie représentative français Chan Kwok Ming Clinton

de lois précédemment adoptées par le Parlement. Ensuite, le RIC révocatoire est une motion

de censure par laquelle les électeurs montrent à leurs représentants qu'ils leur retirent leur

confiance. Les représentants seront forcés de démissionner. Puis, le RIC législatif autoriserait

les Français à légiférer et à proposer un texte de loi. Enfin, le RIC constituant permettrait au

peuple d’amender la Constitution. Grâce au référendum, tous les gens seraient ainsi remis au

cœur de la démocratie française et les élus pourraient connaître les préférences des citoyens

sur certains sujets importants.

Pour conclure, la France est reconnue comme un pays qui défend les droits de l'homme et les

valeurs démocratiques. La démocratie représentative est toujours considérée par une majorité

de gens comme la meilleure incarnation de la démocratie. Pourtant, à l'instar de la société, la

démocratie évolue en permanence et elle a subi une pression considérable en France ces

dernières années. La crise démocratique en France doit susciter la vigilance, l'attention et la

réflexion des gens pour bien réformer le système politique que la France doit entreprendre en

fonction de ses propres caractéristiques.

Vous aimerez peut-être aussi