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Plan EMC :

L'abstention et le vote blanc sont deux phénomènes qui posent problème dans la société
française d'aujourd'hui, car ils reflètent un désintérêt ou un mécontentement croissant des
citoyens envers le système politique en place. Depuis 2014, la loi française reconnaît et
comptabilise les votes blancs, mais ils restent considérés comme non exprimés et au cours
des années le taux d’abstention et de vote blanc a considérablement évolué en France. La
légitimité d'un gouvernement ou d'un système politique Des solutions possibles pour atténuer
les causes de l'abstention et du vote blanc et de renforcer la légitimité et la représentativité de la
démocratie française.

L'abstention et le vote blanc peuvent remettre en question la représentativité du


gouvernement élu. Si une proportion significative de la population ne participe pas aux
élections ou vote blanc, cela peut donner l'impression que les élus ne représentent pas
l'ensemble des citoyens et que leur mandat n'est pas véritablement légitime. La participation
citoyenne qui est un pilier de la démocratie peut également affaiblir la légitimité de la
démocratie française si les citoyens ne votent pas ou votent blanc, cela peut indiquer un
manque d'engagement civique ou un sentiment d'aliénation par rapport au système
politique et donc remettre en cause la légitimité du système démocratique français.

La légitimité de notre démocratie est-elle menacée par l’abstention et le vote blanc ?

I- Importance de l’abstention et du vote blanc


a) différence entre vote blanc et abstention

Tout d’abord, une différence doit être faite entre vote blanc et abstention. Le vote blanc
consiste à déposer dans l'urne une enveloppe vide ou contenant un bulletin vierge, sans de
nom de candidat. Les bulletins blancs ne sont pas fournis officiellement. Les électeurs qui
souhaitent les utiliser doivent les apporter avec eux. Ce vote est vu comme une volonté de
l'électeur de se démarquer du choix qui lui est proposé tout en continuant de participer au
scrutin. En France, le vote blanc est comptabilisé séparément des votes valides, mais il
n'influence pas le résultat de l'élection. En revanche, l'abstention se manifeste lorsqu'un
citoyen, inscrit sur les listes électorales, décide de ne pas voter lors d'une élection. Elle peut
être passive (oubli ou impossibilité de se rendre aux urnes) ou active (décision délibérée de
ne pas voter). L'abstention révèle souvent un désintérêt pour la politique, une méfiance
envers les élus ou un sentiment d'impuissance face aux enjeux politiques. Ainsi, la grande
différence avec l’abstentionniste, c’est ce que celui-ci va considérer que son
mécontentement par rapport à l’état de l’offre politique ne justifie même pas qu’il se
déplace alors que celui qui vote blanc estime, malgré sa déception, qu’il se doit d’utiliser le
droit de vote. Or ces deux phénomènes ne restent pas constants au cours du temps.
b) évolution de l’abstention et du vote blanc

En effet, l'évolution de l'abstention et du vote blanc varie selon les contextes nationaux et
locaux, ainsi que les types d'élections (présidentielles, législatives, régionales, etc.). En
France, on observe généralement une tendance à la hausse de l'abstention et du vote blanc
au fil des années, bien que les niveaux varient en fonction des élections spécifiques.
L'abstention a augmenté en France depuis les années 1980, en particulier lors des élections
législatives et européennes. Par exemple, le taux d'abstention aux élections législatives est
passé de 18,91 % en 1978 à 42,78 % en 2017. L'abstention aux élections présidentielles reste
généralement plus faible, mais a également augmenté, passant de 18,27 % en 1981 à 25,44
% en 2017. L’abstention a également progressé de façon spectaculaire au premier tour des
élections municipales de mars 2020, avec une hausse de près de 20 points, pour atteindre le
niveau record de 55,36 %.
Le vote blanc a également connu une augmentation en France. Avant 2014, les votes blancs
n'étaient pas comptabilisés séparément des votes nuls. Depuis cette date, ils sont
enregistrés séparément, mais ne sont pas pris en compte dans le calcul des suffrages
exprimés. Les taux de vote blanc varient en fonction des élections, mais ils ont tendance à
être plus élevés lors des élections présidentielles et des référendums. Par exemple, lors du
second tour de l'élection présidentielle de 2022, le taux de vote blanc a atteint 3,05% des
suffrages exprimés, soit plus de 1,3 million de voix. Lors de l'élection présidentielle de 2017,
le taux de vote blanc était de 2,84% au second tour, tandis qu'il était de 2,15% en 2012.
L’abstention et le vote blanc connaissent tous les deux une hausse lors des élections qui
peuvent traduire un désintérêt de la population pour ceux-ci.
II- Pourquoi la population se désintéresse-t-elle ?
a) les raisons du désintérêt de la population
Ces deux phénomènes peuvent traduire d’un désintérêt de la population pour les élections.
En effet, Les électeurs peuvent être insatisfaits des options proposées par les partis
politiques traditionnels et estimer qu'aucun candidat ne correspond à leurs attentes ou ne
représente leurs intérêts et préfèrent donc s’abstenir ou voter blanc. On remarque aussi que
ce désintérêt se manifeste aussi parce que les partis politiques ne prennent pas en compte
les préoccupations et les attentes de la population ou bien parce qu’il y a un manque de
diversité et de représentativité des élus et des responsables politiques. Mais également une
partie de la population, souvent la moins diplômée, a le sentiment que son vote n’aura pas
d’effet sur sa situation sociale ou certains citoyens peuvent ne pas s'intéresser à la politique
ou manquer d'information sur les candidats et les enjeux, ce qui peut les conduire à ne pas
voter ou à voter blanc. De plus, le fait de ne pas voter peut représenter une forme de
protestation envers le système politique en place et dénonce un mécontentement croissant
des citoyens. Et enfin, ce désintérêt est particulièrement notable chez les jeunes où on
observe une hausse de l'abstention et des votes blancs, qui se sentent souvent déconnectés
des enjeux politiques et des décisions prises par les élus. Mais on constate que la population
se méfie également des institutions.
b) la méfiance de la population envers les institutions
En effet, la défiance envers les institutions politiques et les élus peut résulter de scandales
et d’affaires de corruption impliquant des représentants politiques et des hauts
fonctionnaires, de promesses électorales non tenues ou d'une perception d'élitisme et de
déconnexion entre les politiciens et les citoyens. De plus, les électeurs peuvent ressentir un
sentiment d'impuissance face au système politique, en pensant que leur vote n'a pas
d'impact réel sur les décisions politiques ou que les enjeux abordés lors des campagnes
électorales ne concernent pas leur vie quotidienne. Les citoyens se méfient également des
institutions en raison de la montée du populisme et de l’extrémisme. En effet, Les électeurs
mécontents ou désintéressés laissent la voie libre aux partisans les plus fervents d'un côté
ou de l'autre de l'échiquier politique, ce qui peut conduire à l'élection de candidats aux idées
plus extrêmes.
Ainsi, cette indifférence engendre une forte abstention et un taux du vote blanc important
menaçant la légitimité de la démocratie française.

III- Des solutions possibles pour atténuer les causes de l'abstention et du vote blanc
a) Les différents impacts de la reconnaissance du vote blanc
La reconnaissance du vote blanc est une solution à explorer et peut avoir plusieurs effets
que ce soit positifs ou bien négatifs. En effet, pour les défenseurs de la reconnaissance du
vote blanc, on peut même envisager l’annulation de l’élection si le vote blanc dépasse un
certain seuil et cela permettrait donc de diversifier les candidats s’ils ne correspondent pas
aux attentes de la population comme en Colombie où une élection est invalidée si le taux de
vote blanc dépasse les 50% et un nouveau scrutin doit être organisé avec de nouveaux
candidats. De plus, la reconnaissance du vote blanc peut participer au renforcement de la
légitimité démocratique qui consiste à prendre en compte des opinions des électeurs et
donc une augmentation de la participation citoyenne. Si le vote blanc était reconnu comme
un vote valable, les élus seraient élus avec une majorité des suffrages exprimés et non pas
seulement avec une majorité des suffrages valides et cela pourrait renforcer leur légitimité
et leur autorité auprès des citoyens. Toutefois, ces solutions ont des aspects négatifs. En
effet, la reconnaissance du vote blanc peut demander une organisation plus complexe en cas
de majorité de vote blancs et ainsi de trouver nouveaux candidats et représente un risque
d’une trop grande fragmentation du vote et d’un affaiblissement de la représentativité
politique
b) Solutions pour lutter contre l’abstention
D’autres solutions peuvent être mises en place pour renforcer la légitimité et la
représentativité de la démocratie française en luttant contre l’abstention et le vote blanc.

Effectivement, une plus grande sensibilisation de l’importance du vote aux citoyens tels
qu’une formation civique et citoyenne à l’école et dans les associations ainsi qu’une
incitation à la participation active avec la mise en place de système de parrainage ou
d’accompagnement pour encourager les personnes les plus éloignées de la vie publique à se
mobiliser peut diminuer l’abstention. De plus, on peut faciliter l’accès au vote avec
l’amélioration de l’organisation logistique plus précisément avec la mise en place de bureaux
de vote supplémentaires, de l’augmentation des horaires de vote, de l’aménagement de
l’espace public pour permettre un accès facile et sécurisé aux bureaux de vote. Également le
développement du vote électronique en mettant en place un système de vote électronique
sécurisé pour permettre à tous les citoyens de voter facilement, notamment les personnes à
mobilité réduite et les personnes éloignées des bureaux de vote. De plus, le renforcement de
la participation citoyenne en dehors des périodes électorales en développant des
consultations citoyennes avec la possibilité de soumettre des propositions à l’avis des
citoyens pour renforcer leur participation à la vie politique et le développement de la
participation à des initiatives citoyennes avec des organisations de débats publics et la
participation à des mouvements sociaux.

Pour conclure, l'abstention et le vote blanc sont deux phénomènes qui posent problème
dans la société française d'aujourd'hui, car ils reflètent un désintérêt ou un mécontentement
croissant des citoyens envers le système politique en place. La différence entre le vote blanc
et l'abstention est que le vote blanc est une expression de choix de l'électeur qui décide de
ne soutenir aucun des candidats en lice, tandis que l'abstention est le fait de ne pas
participer au scrutin ou de ne pas exprimer de choix de vote. Leur tendance à la hausse
augmente au cours des années soulignant un désintérêt de la population qui nécessite de
mettre en place des solutions permettant d’atténuer les causes de l'abstention et du vote
blanc et de renforcer la légitimité et la représentativité de la démocratie française.

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