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Document 4 

Le taux d’inscription croît avec l’âge et culmine à 95 % à partir de la cinquantaine. Les femmes
sont plus souvent inscrites que les hommes, en particulier parmi les plus jeunes. Le niveau de
diplôme et la catégorie sociale interviennent également. Le taux d’inscription des non-diplômés est
inférieur de 11 points à celui des diplômés du supérieur. Les ouvriers et les employés sont moins
inscrits que les cadres, les chômeurs moins que les personnes qui ont un emploi. Ainsi, les
catégories sociales les plus défavorisées délaissent plus souvent que les autres la possibilité de
s’exprimer par le vote. Le lieu de naissance (France ou étranger) et la nationalité d’origine ont aussi
un impact sur l’inscription sur les listes électorales.

Pourquoi tout le monde n’est pas inscrit sur les listes électorales ?

Il y a toujours deux types d’explications à la non-inscription qui recoupent partiellement les


explications de l’abstention.

La première est d’ordre sociologique, la non-inscription s’expliquant par les caractéristiques


sociales des individus comme leur degré d’insertion sociale, leur niveau d’études, leur position
sociale. Un faible niveau d’études entraîne plus souvent une non-inscription et une abstention lors
des scrutins. Le niveau d’études doit être rapproché du sentiment de compétence politique (cf.
Pierre Bourdieu / capital culturel)

La seconde explication est d’ordre politique, la non-inscription pouvant être perçue comme une
partie de l’abstention ou encore le vote blanc. Il s’agit alors d’une volonté de ne pas s’exprimer, de
refuser le jeu politique ou de montrer son désintérêt. Ainsi, moins on se sent proche d’un parti
politique, moins on est inscrit. Les individus qui ne parviennent pas à se situer sur l’échiquier
politique (gauche, droite, centre, extrêmes) s’inscrivent en général moins que ceux qui parviennent
à donner leur sensibilité politique.

Document 5 :

1) En 2014, en France, sur 100 électeurs inscrits environ 60 n’ont pas voté aux élections
européennes de 2009.

2) L’abstention en France a tendance a augmenté sur la période 1958 – 2018 à l’exception des
régionales de 2015 ou encore des élections européennes de 2014 (idem pour 2019).

3) Abstention présidentielle 2017 : 20% contre 50% pour les législatives 15 jours plus tard. Effet «
humble the winner »

4) Les électeurs se mobilisent en fonction de l’importance des élections ou plutôt en fonction de


l’importance qu’ils accordent aux élections. Ainsi les présidentielles ont une importance forte dans
la culture de la cinquième république (monarchie présidentielle ?). La répétition des élections peut
créer de la démobilisation ou encore l’éloignement des institutions. Ainsi le taux d’abstention est
plus faible aux municipales qu’aux européennes. La mise en place du quinquennat en 2002 a corrélé
les élections législatives et présidentielles d’où une forte abstention aux législatives. L’abstention va
donc varier en fonction des enjeux perçus par l’électeur. La complexité de certaines institutions
décourage parfois l’électeur qui ne comprend pas bien l’enjeu en lien avec certaines élections. C’est
le cas pour les européennes notamment.
Le mode de scrutin, le type de consultation et sa fréquence peuvent également jouer. A la
proportionnelle ou majoritaire : un sympathisant d’un « petit » parti sera moins incité à se rendre
aux urnes dans un scrutin majoritaire car son candidat a peu de chances d’être élu
Document 6 :

1.Il concerne des populations urbaines, populaires, faiblement instruites, désaffiliées


(abstentionnisme d’exclusion, structurel). Les « hors jeu » s’intéressent peu à la politique (apathie),
n’ont pas le sentiment qu’elle peut changer leur vie et se sentent incompétents. Ils peuvent être
sensibles au populisme d'extrême droite. Le taux d’abstention est par exemple beaucoup plus élevé
chez les chômeurs que chez les actifs occupés, chez les personnes célibataires que chez les
personnes mariées. Toutes les formes d’appartenance communautaire renforcent ainsi la
participation électorale.

2. Les abstentionnistes « dans le jeu politique » ont des caractéristiques sociologiques et un rapport
à la politique différents de ceux des premiers. Leur abstentionnisme choisi, intermittent, exprime
moins une dépolitisation qu’une insatisfaction face à l’offre électorale, ou le désintérêt pour un
scrutin à enjeu limité. Il traduirait l’émergence d’un « nouvel électeur », plus stratège, plus volatil et
plus critique.

3. Seul l’abstentionnisme « hors jeu » manifeste une crise de la démocratie. Pour Gaxie, les classes
populaires intériorisent un sentiment d’incompétence et se détournent des urnes : elles constituent
une majorité sociale mais une minorité politique. Le suffrage universel est un leurre qui masque un
nouveau cens (voir partie suivante). L’abstentionnisme « dans le jeu » manifeste, lui, un
changement des formes de participation, symptôme de « vitalité démocratique ».

Remarque : ces abstentionnistes sont plus jeunes et diplômés que les hors-jeu ; ils s'abstiennent
souvent par intermittence et de manière stratégique, quand l'offre politique ne leur convient pas.

Elle donne ainsi l’image d’un électeur rationnel qui s’abstient pour protester, ou qui vote au regard
des enjeux qu’il perçoit de l’élection.
De ce fait, la participation électorale va dépendre de variables sociologiques :

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