L’Europe 

: entre restauration et révolution ( 1 814 - 1 848)

(Livre d’histoire p.40 à 63)

Introduction :

En France entre 1814 et 1848 :

La monarchie a été rétablie et sur le trône de France, trois rois se sont succédés. Louis
XVIII (1814-1824) et Charles X (1824-1830), frères de Louis XVI ; puis LouisPhilippe
(1830-1848), issu de la branche des Orléans (descendant du frère de Louis XIV) et cousin
de Louis XVI.
Parmi ces trois monarques, les deux derniers ont été chassés du pouvoir par deux
révolutions. D’abord, en juillet 1830, Charles X a dû abdiquer suite aux journées
révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet dites « les trois Glorieuses ». Puis, ce fut au tour de
Louis-Philippe de quitter le pouvoir en février 1848, après la révolution qui fut à l’origine
de la proclamation de la IIème République.

En Europe entre 1814 et 1848 :

Après la Révolution de 1789, l’Empire de Napoléon Ier et les guerres qui se sont produites
dans toute l’Europe, on assiste, à partir de 1814, à une période de Restauration. Ce mot
utilisé pour qualifier la situation politique en Europe a un double sens.
D’abord, « la Restauration » signifie un retour à un ordre ancien, c’est à dire revenir à ce
qui existait avant, à savoir au temps de la monarchie absolue telle qu’elle apparaissait avant
la révolution qui est elle même perçue comme quelque chose d’anormal. Donc, la
Restauration, c’est d’abord une nostalgie pour une époque passée. Ensuite, le mot «
restaurer » signifie aussi réparer (comme on restaure un bâtiment), c’est à dire réparer ce
qui a été abimé par le Révolution et ses idées, en France comme dans toute l’Europe.

Cependant, en France comme en Europe, cette Restauration va s’avérer impossible car elle
va se heurter à plusieurs vagues révolutionnaires (doc. p.41) qui témoignent de
l’incompréhension entre les rois européens et une partie de leur peuple.

Comment les relations entre les souverains d’Europe et les peuples évoluent-elles entre
1814 et 1848 ?

1) L’échec des monarchies constitutionnelles* en France (1814-1848)

(* une monarchie constitutionnelle est un régime politique dans lequel le pouvoir du roi est
encadré et limité par une constitution)

A) La restauration de la Monarchie (1814-1830)

1) Louis XVIII ou la volonté de rechercher un compromis (1814-1824)

Lorsque, après la chute de Napoléon, le frère de Louis XVI, Louis XVIII, monte sur le
trône, il souhaite faire l’unanimité autour de sa personne et ainsi réconcilier tous les
Français, qu’ils soient monarchistes ou partisans de la Révolution. Il veut donc montrer que
le nouveau régime fait la synthèse entre la royauté et certaines idées appliquées lors de la
période révolutionnaire.
D’une part, et pour satisfaire les royalistes, il choisit le drapeau blanc comme emblème du
pays, le catholicisme comme religion officielle de l’Etat et il fait commencer son règne en
1795, date qui correspond à la mort de « Louis XVII », fils de Louis XVI et unique héritier
du trône selon les Bourbons. Mais, d’autre part, pour contenter les nostalgiques de la
Révolution, il proclame l’égalité devant la loi et il garantit la liberté de culte et d’opinion.

Cependant, un régime qui veut contenter tout le monde finit par ne satisfaire personne.
En effet, le nouveau roi et son régime hésitent entre une politique réactionnaire de retour
en arrière (c’est « l’ordre ») et une politique de réformes progressistes (c’est « le
mouvement »).

Ainsi, le régime mis en place en 1814-15 est une monarchie constitutionnelle fondée sur
une charte (c’est à dire une constitution) accordée par le roi au peuple français. Le pouvoir
exécutif est détenu par le roi qui prépare la loi et peut même décider par ordonnance
(décision prise sans le vote du Parlement). Il nomme et renvoie les ministres et peut
dissoudre l’Assemblée.
Le pouvoir législatif est constitué de deux assemblées. La première, composée de députés
élus pour 5 ans au suffrage censitaire, vote la loi. La seconde, la chambre des Pairs nommés
à vie par le roi lui même, la prépare ; ce qui la place directement sous l’autorité de Louis
XVIII.
Les électeurs qui peuvent voter et élire les députés sont les hommes de plus de 30 ans et qui
paient plus de 300 francs d’impôts (somme très importante à cette époque) ; cela concerne
environ 100 000 personnes. On a donc un système politique très conservateur dans lequel
les pouvoirs du roi restent considérables.