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Notions clefs : "Court" et "long" XIXe siècle ; Modernité et progrès ; Industrialisation ; Urbanisation ;
"Grande Divergence" ; Discordance des temps ; Réflexivité environnementale ; Répertoires de l'action
collective ; Révolution ; Empire ; Nation ; État-nation ; États-nations impériaux ; Gouvernement des
différences ; Orientalisme
Lectures
Jürgen Osterhammel, La Transformation du monde. Une histoire globale du XIXe siècle, Nouveau
Monde Éditions, 2017 [2009], p.77-82, 135-141, 555-561, 577-583
Conférence de méthode
Mais le XIXe siècle n'est pas non plus une marche triomphale vers l'État-nation
Le poids encore persistant des empires multinationaux
De nombreuses nations encore sans État (Irlandais, Polonais, …)
La période étudiée
Sujets de réflexion
Les empires et les États-nations sont-ils deux formes d'organisation politique que tout oppose ?
2. Révolutions
Conférence de méthode
Les révolutions
La révolution jusqu’au XVIIIe siècle : un changement partiel, une réforme politique à venir ou un
changement dynastique
À partir de la fin du XVIIIe siècle, la « révolution » devient synonyme de rupture, de fracture
irréversible.
Avant tout un bouleversement politique et institutionnel radical
Mais aussi un profond bouleversement social
Saint-Domingue, colonie au poids économique considérable pour la France et une société très
inégalitaire (500 000 esclaves noirs, 31 000 planteurs blancs, 28 000 libres de couleur)
La mobilisation des planteurs blancs à partir de 1789 contre l’abolition de l’esclavage et contre
l’Exclusif
La révolte des esclaves à partir de 1791
L’abolition de l’esclavage : décidée à Saint-Domingue par le commissaire civil Ponthonax en 1793 et
avalisée par la Convention en février 1794 (esclavage rétabli ensuite dès 1802 par Napoléon
Bonaparte)
La reconquête et la domination de Toussaint Louverture (jusqu’en 1802)
L’indépendance d’Haïti proclamée en 1804
Bilan de la séance
Une remise en cause profonde et durable de la légitimé des régimes absolutistes, même si
beaucoup d’entre eux survivent à la période révolutionnaire
La souveraineté et la citoyenneté placées au premier plan du processus politique : les
revendications constitutionnelles et parlementaires
o L’écriture de constitutions, pour organiser le pouvoir de l’État, à la fois pour lui donner de la
légitimité et pour le contrôler (USA 1787, France 1791, 1793, 1795 et 1799, Haïti 1805)
o L’affirmation de la représentation nationale et des assemblées délibérantes
o Nouvelles formes de mobilisation et de participation politique (clubs – avec de nombreux clivages
– presse, pétitions, violences, émeutes = organisation de la société civile)
L’exigence d’égalité civile et politique. L’affirmation des droits naturels : l’individu a des droits
en tant qu’individu.
o Déclaration d’indépendance des États-Unis (1776), DDHC (1789), proclamation de
l’émancipation des esclaves à Saint-Domingue (1793)
o Liberté d’expression et de presse
o Liberté de pensée et de culte
B) Un bouleversement institutionnel
Concept
o Un concept forgé par Jacques Godechot et Robert Palmer en 1955 : « La Révolution française
n’est qu’un aspect de la révolution occidentale ou plus exactement atlantique qui a commencé
dans les colonies anglaises d’Amérique peu après 1763, s’est prolongée par les révolutions de
Suisse, des Pays-Bas, d’Irlande avant d’atteindre la France entre 1787 et 1789. »
o Un moment, certes exceptionnel, mais s’insérant dans une séquence révolutionnaire plus
large, qui s’étend des années 1770 aux années 1830.
o Les précédents de la Révolution française
1776-1787 : la Révolution américaine
1781-1787 : le « mouvement patriote » au Provinces-Unies contre Guillaume
d’Orange
1782 : le soulèvement de Genève
o Séquence révolutionnaire qui commencerait même avant pour certains avec la Glorieuse
Révolution en Angleterre en 1688 (renversement de Jacques II, remplacé par Marie II et
Guillaume d’Orange ; renforcement du pouvoir du Parlement).
Mais un concept peut masquer les spécificités nationales : les révolutions n’ont pas les mêmes causes,
ne naissent pas dans les mêmes contextes, ne se déroulent pas de la même façon et n’aboutissent pas aux
mêmes résultats.
Problématiques et questionnement
o La Révolution française est-elle une révolution parmi d’autres ? Ou bien un épisode local
d’un grand mouvement révolutionnaire euro-américain ?
o Quels sont les liens entre les révolutions américaine, française et les autres ?
o La Révolution américaine et la Révolution française sont-elles « sœurs » ?
B) Des influences de la Révolution américaine sur les révolutions européennes de 1780 à 1830