Esc Lavage

Histoire Economique et Sociale
Histoire économique de l’esclavage
Chargé de cours : Idriss Fontaine
Licence 1 AES & Licence 1 EG

Université de La Réunion
Introduction Les commerces d’esclaves L’économie esclavagiste Les abolitions
Introduction
L’esclavage : une constante de l’histoire

L’esclavage est un phénomène ancien , apparu relativement tôt dans
l’histoire des civilisations.
Les sumériens, c’est-à-dire la première civilisation maitrisant la
technique de l'écriture , avaient des esclaves dans leur société.
Dans la Grèce antique , le système économique de la ville d'Athènes
repose en partie sur l’esclavage.
⇒ Les esclaves travaillent dans les champs, exploitent les mines et parfois
ils enseignent.
⇒ Aristote : “Il est évident qu’il y a par nature des hommes qui sont libres
et d’autres qui sont des esclaves et que pour ceci, la condition
est à la fois et ”.
Au sein de l’Empire romain, les esclaves représentent jusqu’à de

la population.
⇒ Les esclaves sont essentiellement des .
⇒ Les propriétaires ont droit de vie et de mort sur leurs esclaves.
L’esclavage, c’est quoi ?

Selon Piketty, l’esclavage correspond à la forme d'inégalité la plus extrême.
Définition
C’est le fait pour un groupe social d’être soumis à un régime économique
et politique qui le prive de toute liberté et le contraint à exercer les
fonction économique les plus pénibles sans aucune autre contrepartie
que le logement et la nourriture.
Finley (1980) distingue :

1 Les sociétés avec esclaves = sociétés dans lesquelles l’esclavage existe
mais n’est pas prépondérant .
⇒ Esclaves = un petit pourcentage de la population.
2 Les sociétés “esclavagistes” = sociétés dans lesquelles les esclaves
jouent un rôle de premier plan dans la structure de la population et
les activités de production .
⇒ Esclaves = une proportion importante de la pop. (entre 25% à 50%)
Les sociétés esclavagistes
Selon Finley (1980), les sociétés esclavagistes sont relativement rare .

Quelques exemples :
Grèce et Rome antique (esclaves ≈ 30-50% de la pop.)
Les états du sud des Etats-Unis au 19ème (esclaves ≈ 30% de la pop.)
Le Brésil au 18ème (esclaves ≈ 50% de la pop.)
Les colonies françaises au 19ème (esclaves ≈ 85% de la pop. à La

Martinique et à La Guadeloupe)
Des recherches récentes montrent l’existence probable d’autres sociétés

esclavagistes comme par exemple au Congo au 15ème et 16ème, à Sokoto
aux 18ème et 19ème ou encore à Sumatra au 17ème
Problématique du chapitre
1 Quelles sont les caractéristiques du commerce d’esclaves entre 1400 et

1800 ?
2 D’un point de vue économique, comment caractériser le rôle des
esclaves et leur mode de vie ?
3 Quelles ont été la teneur des débats au moment des abolitions ?
Dans ce chapitre nous verrons que...
... la traite négrière fut d’une ampleur inégalée.
... les méthodes d’asservissement ont probablement eu des

conséquences de long terme en Afrique.
l'organisation de l'activité dans les habitation avaient
... le rôle des esclaves. une structure complexe
... les débats au moment des abolitions se sont surtout focalisés sur la
question de l’indemnisation des détenteurs d’esclaves. Saisissez du texte ici
Plan du chapitre
1 Les commerces d’esclaves.

2 L’économie des colonies esclavagistes françaises.
3 Les abolitions de l’esclavage.
Les commerces d’esclaves et leurs conséquences sur

les pays d’origine
Repères historiques
Entre 1400 et 1900, le continent africain connaı̂t 4 traites négrières (=
commerce d'esclaves ) :
1 La traite "trans-Atlantique" expédiant des esclaves depuis les
colonies européennes d’Afrique de l’ouest, d’Afrique centrale vers ce
qu’on appelait à l’époque le nouveau monde.
2 La traite "trans-Saharienne" expédiant des esclaves d’Afrique
subsaharienne vers les pays d’Afrique du nord. Historiquement, cette
traite débute avant 1400.
3 La traite de la "Mer Rouge" durant laquelle des esclaves sont
expédiés vers le Moyen-Orient et l’Inde. Historiquement, cette traite
débute avant 1400.
4 La traite de l'Océan Indien durant laquelle des esclaves sont expédiés
depuis l’Afrique de l’est vers l’Inde ou les ı̂les de l’Océan Indien (La
Réunion et Maurice).
Repères historiques - II
Graphique 1 – Cartographie des voies maritimes du commerce triangulaire.

Sources : Repris d’un support de présentation de Nunn.
Repères historiques - III
Graphique 2 – Cartographie des 4 principales traites négrières entre 1500 et 1900.

Sources : Extrait de l’Atlas of the Transatlantic Slave Trade de D. Eltis et D. Richardson.
Particularités de la traite négrière

Une ampleur inégalée - I
Selon P. Manning (1990) en l’absence des vague successives de

commerces d’esclaves, la population africaine en 1850 aurait été environ2
fois plus .
Durant la traite “Trans-Atlantique”, 12 million (environ) de

personnes ont été réduites en esclavage.
Pour les 3 autres traites, on dénombre environ de personnes

expédiées depuis l’Afrique.
⇒ Ces statistiques n’incluent pas ceux qui n’ont pas survécue au voyage
(et ils sont malheureusement nombreux) et les issus des conflits !
⇒ Certains estiment le nombre de décès à environ !
⇒ Attention : ce sont des chiffres approximatifs, il est difficile d’avoir des
statistiques précises.

Une ampleur inégalée - II
Graphique 3 – Cartographie du nombre total d’esclaves expédiés par ethnie durant

le commerce Transatlantique.
Sources : Carte extraite du graphique 1 de Nunn & Wantchekon (2011).

Une ampleur inégalée - III
Graphique 4 – Cartographie du nombre total d’esclaves expédiés par ethnie durant

le commerce Transatlantique.
Sources : Carte extraite du graphique 1 de Nunn & Wantchekon (2011).

Une ampleur inégalée - IV
Pop. extraite
Pays Pop.
Angola 1.79
Guinea-Bissau 0.97
Ghana 0.89
Benin 0.60
Togo 0.59
Mali 0.47
Ethiopia 0.44
Senegal 0.41
Mauritania 0.39
Chad 0.39
Guinea 0.37
Mozambique 0.33
Congo 0.24
Malawi 0.23
Gambia 0.20
Tableau 1 – Population déplacée par rapport à la population moyenne sur la

période de l’esclavage
Sources : Données issues de Nunn (2008).
Notes : Les noms des pays sont en anglais.

Des méthodes d’asservissement singulières - I
Selon Nunn (2008) : “Africa’s slave trades were also unique because, unlike
previous slave trades, individuals of the same or similar ethnicities enslaved
one another ”.
Extraction exarcerbée par des conflits internes aux pop. africaines.

⇒ Véritable cercle vicieux Pour se défendre, les communautés ont
besoins d'armes (épées, lances, armes à feu etc.) → les armes sont
fabriquées/vendues par les européens → les communautés n’hésitent
pas à capturer leur semblables pour les utiliser comme monnaie
d'échange pour se procurer en armes de défense = “gun-slave cycle”.
⇒ Selon Inikori (1977) entre 280 000 et 390 000 armes à feu par an ont été
vendues en Afrique par les européens au cours de la période 1750-1800.
⇒ Morcellement des groupes ethniques qui ont plus de difficultés à former
des institutions pol. solides → ↗ de l'instabilité pol. et effondrement
des formes de gouvernement qui préexistaient (ex : royaume du Congo
dans les années 1500).

Des méthodes d’asservissement singulières - II
Citation de Richards (1980) : “La grande quantité d’armes à feu et de

poudre que les Européens ont apportée ont causé de terribles guerres entre
les rois et les princes de ces terres, qui ont fait de leurs prisonniers des
esclaves de guerre. Ces esclaves ont été immédiatement vendus aux
Européens à des prix sans cesse croissants ce qui à son tour, anime encore et
encore ces peuples à renouveler leurs hostilités ... leurs espoirs de faire
d’importants et faciles profits leur fait oublier tout travail, usant de toutes
sortes de prétextes pour s’attaquer les uns les autres ou raviver de vieilles
disputes ”

Des méthodes d’asservissement singulières - III
Méthode Pourcentage
Capturés après une guerre 24.3%
Kidnappés 40.3%
Vendus/arnaqués par un “proche” 19.4%
Procédure judiciaire “légale” 16.0%
Tableau 2 – Une illustration des méthodes d’asservissements.

Sources : Données de Sisgismund Koelle.
Notes : L’échantillon comprend 144 esclaves pour qui le mode d’asservissement est
connu.
Selon Lovejoy (2000) : “Depuis que cette traite négrière a été utilisée,
toutes les peines sont transformées en esclavage. Ces condamnations ayant
un avantage, ..., l’avantage de vendre le criminel. Non seulement le meurtre,
le vol et l’adultère sont condamnés par la vente du criminel pour esclave,
mais chaque cas insignifiant est puni de la même manière.”
La fin de la traite négrière - I
En 1807 , la Grande-Bretagne met fin au commerce des esclaves.
Dix années plus tard (seulement !), en 1817 , une ordonnance royale
proclame l’interdiction de la traite des esclaves dans les
colonies francaises
.
⇒ Cependant, jusqu’au début des années 1830, on observe un intense
trafic clandestin à La Réunion.
⇒ Ho (2002) indique qu’entre 1817 et 1831, 40000 à 45000 captifs furent
arrachés de leur terre natale clandestinement pour être réduit en
esclavage à La Réunion.
En Afrique, la fin officiel du commerce d’esclave marque le début d’un

commerce qualifié de “légitime”
La fin de la traite négrière - II

commerce qualifié de “ légitime ”.
La RI en Europe offre de nouvelles opportunités de commerce aux
pays Africains.
⇒ Exemples de biens vendus aux occidentaux : huile de palme, ivoire,
caoutchouc etc.
La fin de la traite négrière - II

commerce qualifié de “ ”.
La RI en Europe offre de nouvelles de commerce aux
pays Africains.
⇒ Exemples de biens vendus aux occidentaux : huile de palme, ivoire,
caoutchouc etc.
Mais le commerce légitime ne signifie pas que le sort des captif s’améliore.
Plutôt que de vendre les esclaves aux Européens, une grande partie
des captif sont désormais réduit en esclavage en Afrique.
⇒ Exemple de l’empire Ashanti (actuel Ghana). Avant 1807, les dirigeants
de l’empire Ashanti étaient largement impliqués dans la capture et la
vente d’esclaves.
⇒ Exemple de l’empire Ashanti (actuel Ghana). Après 1807, le système
de l’empire se et les sont désormais
au travail dans de grandes proches de Kumasi.
La fin de la traite négrière - III

Pour les personnes réduites en esclavage en Afrique, la des tâches était
une .
A Ashanti, les esclaves étaient intensivement utilisés comme car à
l’époque ils n’utilisaient pas encore le transport sur .
La fin de la traite négrière - III

Pour les personnes réduites en esclavage en Afrique, la pénibilité des tâches était
une réalité.
A Ashanti, les esclaves étaient intensivement utilisés comme porteur car à
l’époque ils n’utilisaient pas encore le transport sur roues.
La fin de l’esclavage ne correspond pas non plus à une mutation vers des
institutions inclusives.
Peu d'incitation à produire et à investir pour le bien de la société dans son
ensemble.
Plutôt que de ↘, l’esclavage en Afrique ↗ durant le 19ème.
⇒ Difficile d’avoir une estimation précise de l'ampleur de l’esclavage en Afrique.
⇒ Les voyageurs et les marchands suggèrent qu’à Ashanti ou Dahomey environ la
moitié de la pop. était des esclaves.
⇒ Toutefois, quelques chiffres dans les colonies francaises (Sénégal, Mali, Burjina Faso
etc.) ou la part des esclaves avoisinerait 30% .
L’esclavage sur le sol africain prit finalement fin au 20ème siècle (date exacte
variable en fonction des pays et des situations).
Quelles conséquences pour les pays africains aujourd’hui ?

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9 ●
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Log. du PIB/hab.
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−10.0 −7.5 −5.0 −2.5 0.0

Log du nb. d'esclaves exportés / Pop. moyenne
Graphique 5 – La relation entre la traite négrière et la richesse en 2000.

Sources : Données de Nunn (2008).
Notes : Représentation propre à l’enseignant.
Quelles conséquences pour les pays africains aujourd’hui ?

Traite négrière, méfiance passée et méfiance contemporaine
Le graphique 5 montre une relation entre la de la pop. de et

la des pays africains en . Comment l’expliquer ?
Rappelons que les méthodes durant la traite négrière
étaient et que le rôle des n’était pas
(kidnapping, délation, accusation de sorcellerie etc.).
Nunn & Wantchekon (2011) : dans un environnement , la
se répandrait et que cette dernière expliquerait, du moins en partie,
les performances éco. .
⇒ Dans les régions les plus au commerce d’esclaves, les normes de
envers se développerait plus que les normes de envers autrui.
L’analyse empirique de Nunn & Wantchekon (2011), montre qu’en 2005 les
groupes ethniques les par le commerce d’esclaves, révèlent des
niveaux de en leurs (voisins, famille, ethnie,
gouvernement local) plus que ceux ayant été .
L’économie des colonies esclavagistes françaises

Le statut de l’esclave dans les colonies françaises

Le Code noir - I
Afin de stabiliser le fonctionnement du système esclavagiste , il était

impératif de lui offrir une assise juridico-politique . Dans le contexte
français, cela s’est matérialisé par le “ code noir ”. Plus ? ▷
Préparé par colbert en 1685 à la demande de Louis XIV .

⇒ Il comprend toutes les disposition réglant la vie des esclaves noirs dans
les colonies françaises.
Il entre en application dans les colonies antillaises françaises en ,

en Guyane en 1704.
Le “ ” est promulgué en 1723 à Bourbon (ancien nom de

l’ı̂le de la réunion ).
⇒ Mise en place d’un système esclavagiste complet fonctionnant sans
changement majeur jusqu’en 1820 environ.

Le Code noir - II
Quelques dispositions du Code noir :
Les propriétaires doivent baptiser leurs esclaves, leur offrir une

instruction , les nourrir et les vêtir .
Les esclaves peuvent se plaindre auprès d’unjuge local en cas de

mauvais traitement injustifié de la part de leur maitre .
⇒ Cette disposition était-elle réellement appliquée ?
Certains articles font preuve d’une violence inouïe , légitiment les

châtiment corporel voire la peine de mort .

Code noir et châtiment corporel
Article 35 : “Les vols qualifiés, même ceux de chevaux, cavales, mulets,

boeufs ou vaches, qui auront été faits par les esclaves ou par les affranchis ,
seront punis de peines afflictives , même de mort , si le cas le requiert.”
Article 35 : “L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois, à
compter du jour que son maı̂tre l’aura dénoncé en justice, aura les oreilles
coupées et sera marqué d’une fleur de lys une épaule ; s’il récidive un autre
mois pareillement du jour de la dénonciation, il aura le jarret coupé, et il sera
marqué d’une fleur de lys sur l’autre épaule ; et, la troisième fois, il sera puni
de mort .”
Article 42 : “Pourront seulement les maı̂tres, lorsqu’ils croiront que leurs
esclaves l’auront mérité les faire enchainer et les faire battre de verges ou
corde . Leur défendons de leur donner la torture, ni de leur faire aucune
mutilation de membres, à peine de confiscation des esclaves... ”

Le statut de l’esclave dans le Code noir
Article 44 :
“Déclarons les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la
communauté , n’avoir point de suite par hypothèque, se partager
également entre les cohéritier , sans préciput et droit d’aı̂nesse... ”
Question : Quelles sont les implications de cet article ?


Le statut de l’esclave dans le Code noir
Article 44 :
“Déclarons les esclaves être et comme tels entrer dans la
, n’avoir point de suite par hypothèque, se
également entre les , sans préciput et droit d’aı̂nesse... ”
Question : Quelles sont les de cet article ?
Les esclaves entrent dans le patrimoine des propriétaires (à l’actif)

comme un bien meuble quelconque.
Les esclaves peuvent donc être vendus , “loué ” et se transmettent

de génération en génération.

Une illustration pour La Réunion
Graphique 6 – Droit des esclaves et des engagés à La Réunion.

Source : Musée de Villèle, service éducatif.
L’économie des colonies “esclavagistes” françaises

Le régime de l’Exclusif - I
L'Exclusif , promulgué en 1727 sous le règne de Louis XV, est un ensemble

de règles institutionnalisant la nature des relations économiques entre la
métropole et les colonies . Les grands principes de L'Exclusif sont :
1 Le développement et la production de cultures tropicales (café,

canne à sucre etc.) se réalisent dans l’intérêt exclusif de la France
métropolitaine .
⇒ Autrement dit, les colonies ne sont créées que pour l'utilité exclusive
de la métropole.
2 La métropole impose (une sorte) de monopole commercial sur ses ı̂les.

⇒L'Exclusif réserve production et marché coloniaux aux négociant de
métropole .
⇒ Les échange commerciaux entre colonies, mais aussi ceux entre les
colonies et l’extérieur, sont interdits .

Le régime de l’Exclusif - II
Les origines du profit sous le régime de L'Exclusif sont donc :

1 Le commerce dont le centre de gravité correspond aux ports de la
façade atlantique de france métropolitaine (Bordeaux, Nantes etc.).
⇒ Commerce de biens mais aussi d'esclaves.
2 Une source d’enrichissement interne aux colonies qui correspond à
l’exploitation des culture et des marchandises associées.
⇒ Cette enrichissement interne repose ainsi en grande partie sur
l’exploitation des esclaves.

L’intérêt économique pour la métropole
Les ports de France métropolitaine participent au commerce triangulaire .
De la France métropolitaine vers les colonies atlantiques en transitant

par l'Afrique occidentale où des biens manufacturés sont échangés
contre des esclaves . Les captifs sont ensuite amenés dans les colonies .
En droiture , depuis les antilles vers la france métropolitaine où les

production des colonies sont exportées .
Pour la France métropolitaine, les sources de profits sont doubles :

1 Le commerce d’esclaves.
2 Le commerce des marchandises tropicales.
Revenons sur ces sources d’enrichissement tour à tour


L’intérêt économique pour la métropole : le commerce d’esclaves - I
Au début de la colonisation , les besoins de mains-d'oeuvre étaient comblés

par d'engagés européens. Mais l'esclavage, avec la hausse des
associés à la culture de la canne à sucre, pris rapidement son essor.
⇒ Vers 1660, avec la révolution “sucrière”, les profits associés à la culture de la
canne
sucre dépassent ceux des autres cultures tropicales (indigo, coton ou café).
⇒ Attention : la culture de la canne à sucre a été massive à la réunion au début du
19 eme seulement. Avant cette période, la culture principale était celle du .
La fabrication du sucre exige une main-d’oeuvre abondante et à faiblement

qualifiée .
⇒ Le Mercier de La Rivière déclara ainsi “la nature du travail que demande la culture à
la Martinique et la forme de ses terrain exigent nécessairement que ce travail soit
fait par mains d'homme . Jusqu’à présent on s’est servi d'esclaves et j’ai peine à
croire que l’ont pût s’en passer ”.
Justification au recours à l’esclavage : la morale chrétienne .

⇒ Les africains arrachés de leur terre natale et de leurs croyances initiales pourraient
ainsi sauver leurs âmes grâce à evangilisation .
⇒ L’intérêt d'esclave pourtant réel n’est que peut évoqué.

L’intérêt économique pour la métropole : le commerce d’esclaves - II
La traite négriere est une source d’enrichissement .
Instauration d’une entre les ports de France

métropolitaine. Nantes approvisionne les colonies en main-d’oeuvre
, Bordeaux les produits exotiques.
Entre 1784 et 1786, les sorties pour la traite négrière augmentent de

40%.

L’intérêt économique pour la métropole : le commerce des biens tropicaux
Les profits générés par le commerce des bien tropicaux issus des colonies (et
donc de l’exploitation des esclaves) correspondent à deux activités :
1 Le négoce “direct” des marchandise tropicales : 35% de ces biens sont
consommés par le royaume , 65% sont réexporté .
⇒ Entre 1716 et 1780, le taux de croissance des échanges commerciaux associés à
L'Exclusif est supérieur de 20% à celui du commerce .
2 La transformation des matières premières d’origine agricole importées des

colonies .
⇒ Une lettre patente de 1671 de Louis XIV indique que le sucre ne peut sortir du
royaume que transformé. L’industrie du raffinage est donc réservé à la métropole et
aux colonies .
⇒ Une lettre patente de 1715 réserve leraffinage à la métropole sauf exception →
développement des raffinerie dans les ports de métropole (l’exception concerne les
producteurs de la martinique et de la guadeloupe ).
⇒ Les récoltes de Saint-Domingue sont exportés à l'état brut . L’indépendance de
Saint-Domingue en 1804 marquera alors le déclihn des raffineries .

L’intérêt économique pour les colonies
On distingue trois sources d'enrichissement pour les colons propriétaires :

1 Les plus-value réalisées sur la traite de leurs .
2 Les manque lucratif aux règles de .
3 La des produits tropicaux issus de leur .
Revenons tout d’abord sur les deux premières sources d’enrichissement

avant de consacrer une sous-section à la troisième.

L’intérêt économique pour les colonies - la traite secondaire
La traite secondaire correspond à la revente ou à la location par un

propriétaire de certains de ses esclaves à d’autres colons . Il s’agit d’une
source de revenu supplémentaire qu’on pourrait néanmoins qualifié de
“ ponctuelle ”. Certains historiens tempèrent l’importance de cette dernière
et indiquent que le volume potentiel de richesse produite par la traite
secondaire serait doublement limité par :
1 La démographie des ı̂les. La mortalité infantille très élevée ainsi que
la faiblesse de la durée de vie moyenne des esclaves ne permettraient
pas de “ générer ” un surplus conséquent d’esclaves de génération en
génération.
2 dégradation de l’efficience dans l’organisation du travail. Une revente
excessive entrainerait une désorganisation ce qui serait de nature à
réduire la productivité de la main-d’oeuvre servile.

L’intérêt économique pour les colonies - le commerce illégal
Le commerce illégal , ou interlope , correspond à la violation des réglementations

de L'Exclusif par les colons .
En 1664, Colbert interdits le commerce avec les hollandais dans les Caraı̈bes.
⇒ Avant cette date, les négociants hollandais fournissent les denrées de
nécessité à des prix compétitifs .
Le marché est alors réservé aux négociant de la métropole .

⇒ Les prix des négociants métropolitains étant plusélévés et non-négociables , les
colons décidèrent alors d'enfreindre , quand ils le pouvaient, cette réglementation .
⇒ En théorie, le non-respect des règles de L'Exclusif était passible de
mais ces dernières étaient rarement appliquées (manque de moyens de surveillance +
contrebande bénéficiait d’un réseau de complicité important).
l'interlope
e correspond à une source de revenu additionnelle
pour les colons propriétaires.
⇒ Schnakenbourg (1980) estime que pour l’année 1975, 30% du sucre des Antilles
française étaient destinés àl'interlope .
La firme de plantation et d’habitation
Graphique 7 – Exemple de plantation sucrière. Autre ? ▷


La canne à sucre
Dans les colonies où la canne à sucre correspond à la culture principale , culture et
production de sucre se réalisent généralement dans des plantation de grande taille
: les habitation .
L’activité liée à la canne ne peut être effectuée à un niveau artisanale car il
faut atteindre une taille minimale pour devenir rentable .
⇒ Les spécialistes considèrent que le seuil de rentabilité de l’exploitation d’une sucrerie
est de l’ordre de 50 hectares .
Les habitant correspondent aux colon propriétaires . Ils vivent

généralement sur place .
⇒ Cela est moins vrai après l'abolition de l’esclavage.
est une structure où les cultures sont

destinés à et où la marchande est
destinée à (légale ou interlope).
⇒ Dans la mesure où 70% de la production est destinée aux négociants métropolitains,
certains considèrent que le prix est une donnée pour le propriétaire de
l’habitation.

L’organisation - I
Les exploitations étant généralement de grandes tailles , il est nécessaire, du

point de vue des habitants , de mettre en oeuvre un contrôle des tâches
éxécutées par les esclaves .
Généralement, un gestionnaire directeur (ou géreur aux Antilles) est
employé par le propriétaire colon .
⇒ Outre les livres decompte tenus par les propriétaires , le gestionnaire
directeur tient également une comptabilité privé →
institutionnalisation de la relation contractuelle.
Des chefs d'équipe (ou commandeurs à La Réunion) sont également

choisis. Plus ? ▷
⇒ Il s’agit généralement du rang le plus élevé que peut atteindre un
esclave.
⇒ Il sont choisis selon leur capacité à se faire mais aussi pour leur
niveau de dans un domaine professionnel particulier.

L’organisation - II
Selon Legris & Célimène (2002) : “L’habitation doit être analysée comme
une organisation qui repose sur une plus ou moins
prononcée entre le et le en charge de la conduite des
affaires et des décisions quotidiennes, séparation propice à la mise en
évidence ”. Deux réflexions peuvent ici être avancées
à propos...
1 ... de la réalité de la dans la plantation entre
et .
2 ... de la réalité des relations entre le et ses .

L’organisation - II
Selon Legris & Célimène (2002) : “L’habitation doit être analysée comme
une organisation qui repose sur une plus ou moins
prononcée entre le et le en charge de la conduite des
affaires et des décisions quotidiennes, séparation propice à la mise en
évidence ”. Deux réflexions peuvent ici être avancées
à propos...
1 ... de la réalité de la dans la plantation entre
et .
2 ... de la réalité des relations entre le et ses .
Rappel : La crainte principale de l’organisation est la révolte d’esclaves.
⇒ “La société esclavagiste ne peut surmonter sa propre peur qu’en

imposant à l’objet de sa peur une peur plus grande encore”

L’organisation : la relation propriétaire/géreur - I
La relation propriétaire/géreur est généralement basée sur un

indiquant...
1 ... que le géreur s’engage à faire la plantation pour
un certain volume de de produit fini.
2 ... qu’en contrepartie, le propriétaire s’engage à son géreur
par une définie de la .
Il s’agit d’une relation typique de ce qu’on appelle en économie la relation
.
Définintion de Meckling (1976)
Une relation est un par lequel une ou plusieurs personnes
(le(s) ) engage une autre personne ( ) pour exécuter
en son nom une tâche quelconque impliquant une de à
.

L’organisation : la relation propriétaire/géreur - II
Les objectifs du (le ) et ceux du ( ) ne

nécessairement.
Le propriétaire cherche à en obtenant les profits les plus
possibles de la du sucre (légale ou interlope) sous
contrainte de généraux d’exploitation et de la part de richesse
au géreur.
Le géreur adapte son niveau pour la
contractuelle lui revenant. Il a intérêt à ce que le de
production soit le plus . Il doit choisir des permettant
la mais aussi d’atteindre un niveau suffisant pour
soutenir la productivité.
⇒ Il faut donc intégrer à l’analyse les assumés par
le géreur et destinés à limiter les châtiments du propriétaire sur ses
esclaves.

L’organisation : la relation maitres/esclaves - I
Dans les colonies françaises, le est une règle . Une sorte

de s’applique aux actes du quotidien.
En général, le propriétaire ne directement aux esclaves.
⇒ Ses commandements par les géreurs et les commandeurs.
Il n’y a pas de relation entre propriétaires et esclaves.

⇒ Certains évoquent la possibilité de contrats “ ” entre propriétaires et esclaves
commandeurs. Exemple : ils acceptent de correctement leur tâches à
condition que leurs ne soient .
Là aussi, les des maı̂tres et des esclaves . En économie, on

parle .
Définition
Information qui est pour les parties dans une économique,
mais qui n’est connue que par et pas par .

L’organisation : la relation maitres/esclaves - II
L’esclave a intérêt à ne pas de son tandis que le

maitre doit à révéler l’information .
Pour les esclaves, la qu’occasionne les tâches qu’ils doivent réaliser
est probablement .
En quelque sorte, le but de l’esclave est de aux maı̂tres qu’ils
réalisent un .

L’organisation : la relation maitres/esclaves - II
L’esclave a intérêt à ne pas de son tandis que le

maitre doit à révéler l’information .
Pour les esclaves, la qu’occasionne les tâches qu’ils doivent réaliser
est probablement .
En quelque sorte, le but de l’esclave est de aux maı̂tres qu’ils
réalisent un .
L’esclave ne peut atteindre son , c’est-à-dire minimiser sa
, que par les biais de deux catégories d’action.
1 Agir pour ne pas révéler la de l’information qui concerne son
et ne choisir de révéler que celles qui ne sont pas de nature à
entrainer des .
⇒ Aux géreurs le comportement des esclaves vers un niveau de productivité
acceptable.
2 Agir pour signaler du ou de la de certaines
afin de grimper les menant aux statuts les moins .

L’organisation : la relation maitres/esclaves - III
La répartition des tâches est approximativement la suivante :

1 des esclaves exécutent les travaux les plus dans les plantations
ou la manufacture.
⇒ Les esclaves sont ici sélectionnés en fonction de leur force physique.
2 des esclaves occupent des métiers tels que menuisiers, maçons,

forgerons etc.
⇒ Il est ici nécessaire de former les esclaves.
3 des esclaves exécutent les tâches les moins comme la culture

du jardin les tâches au sein de la maison du propriétaire.

L’organisation : la relation maitres/esclaves - III
La répartition des tâches est approximativement la suivante :

1 des esclaves exécutent les travaux les plus dans les plantations
ou la manufacture.
⇒ Les esclaves sont ici sélectionnés en fonction de leur force physique.
2 des esclaves occupent des métiers tels que menuisiers, maçons,

forgerons etc.
⇒ Il est ici nécessaire de former les esclaves.
3 des esclaves exécutent les tâches les moins comme la culture

du jardin les tâches au sein de la maison du propriétaire.
Cette hiérarchie montre une échelle de des travaux décroissante.

L’objectif de l’esclave est donc de donner dans la réalisation des
travaux les plus pénibles (ou de le au contrôleur) pour espérer occuper
les statuts les moins .
En résumé - I
La production du sucre se développe essentiellement dans les petites et les

grandes Antilles anglaises, espagnoles, françaises et néerlandaises, au Brésil
mais aussi dans l’Océan Indien (ı̂le Maurice et La Réunion). Même si des
peuvent exister, le système productif est a peu près le
même. Ses caractéristiques principales sont :
dans des naturels et des ı̂les.
Il s’agit en générale d’une sucrière.
Les domaines des propriétaires sont relativement .
La population si elle existe est généralement .
Sur les exploitations des esclaves “noirs” . Ils sont dirigés

par des contremaitres (métissés ou même esclaves).
En résumé - II
Au coeur de , on trouve l’exploitation industrielle
nécessaire pour la transformation de la matière première.
La maison du maı̂tre se situe généralement sur .
La production du sucre est destinée à .
Le s’est au fil du temps non pas à cause d’une

nécessité technique mais parce que :
1 La alors employée était une technologie qui “ ”
pour les propriétaires terriens qui la mettaient en oeuvre.
⇒ Les profits étaient . Il n’y avait donc pas besoin de changer de
méthode.
2 Ceux qui décidaient de l’organisation avaient fini par croire

qu’il n’y avait pas d’autres manières de du sucre.
En résumé - III
Il convient de remarquer que les n’ont guère

évolué jusqu’àux .
1 La culture de la canne à sucre se fera sur l’ensemble de la période de

l’esclavage sans .
2 Le procédé de à partir de la canne est resté

globalement inchangé.
⇒ Le procédé est celui du “père Labat”.
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Questions 5 à 15.
Les abolitions de l’esclavage

Repères statistiques
Graphique 8 – Part d’esclaves dans les sociétés esclavagistes atlantiques aux

18ème et 19ème.
Sources : Graphique 6.1 du livre Capital et idéologie de Thomas Piketty.
L’abolition au Royaume-Uni
La loi est adoptée par le Parlement britannique en mais
elle est progressivement entre . Cette loi...
1 ... prévoit une des d’esclaves.
⇒ Ils obtiennent une pour le dommage subi (=
de leur droit de ) en tant que
d’esclaves.
2 ... ne prévoit pour les pour les

dommages subis par eux ou leurs ancêtres.
⇒ Ils ont parfois subit de lourds , ont travaillé sans
pendant des siècles etc.
⇒ A l’inverse, les ex-esclaves ont une fois émancipés de
des de travail de rigides et peu avantageux.
⇒ Dans la quasi-totalité des cas, ils connaissent un long régime de
.
La compensation des propriétaires
L’Etat britannique prend à sa le aux propriétaires d’une

a peu près à la valeur de de leur stock d’esclaves (barème
sophistiqué en fonction de l’âge, du genre, de la productivité supposée etc.).
de livres sterling ont été versées à propriétaires d’esclaves
des colonies.
⇒ C’est un montant important correspondant à environ du Royaume-Uni
de l’époque, soit l’équivalent de de budget de à l’époque.
⇒ En termes , c’est-à-dire en proportion du britannique de ,
cela correspond à environ soit environ en
moyenne par propriétaire.
Compensation par une ↗ correspondante de la .

⇒ Elle même payée par les britanniques et donc principalement par les
ménages les plus (le système fiscal britannique de l’époque est régressif)
Les archives parlementaire britanniques ont été exploitées.

⇒ Publications de plusieurs livres, mise en ligne d’une .
⇒ Scandale car un membre de la famille de l’ancien premier ministre David Cameron
était de la descendance directe d’un propriétaire indemnisé.
Dans l’ensemble, des Antilles britanniques sont

par la loi britannique de 1833.
⇒ Jamaı̈que, Trinité-et-Tobago, Barbade, Bahamas ou Guyane britannique.
⇒ Un nombre moins importants d’esclaves émancipés concernent la colonie
du Cap en Afrique du Sud et l’ı̂le Maurice.
à la population britannique le nombre d’esclaves

représente de la population métropolitaine totale.
La politique d’indemnisation a certes un coût mais reste

“ ”.
⇒ La situation sera différente dans le cas de l’abolition aux !
Les abolitions françaises

La double abolition
L’abolition de l’esclavage se déroule en étapes :

1 La première est décidée par la en mais
Napoléon l’esclavage en .
⇒ Cette abolition intervient dans le contexte de la
et fait suite à la des esclaves de .
2 L’abolition est finalement en juste après la

chute de la Monarchie de Juillet et l’avènement de la IIème République.

Le contexte
Au moment de la française, les ı̂les françaises rassemble

la plus importante au sein du monde “euro-américain”.
Les plantations françaises des Antilles et de l’Océan Indien regroupent
.
⇒ Soit environ de la française hexogonale.
⇒ La des esclaves dans la pop. des ces ı̂les est très (cf. Graphique 9).
Les principales dans les Antilles françaises sont à

la , à la et à .
Dans l’Océan Indien, les ı̂les esclavagistes correspondent à l’ı̂le de
(l’actuelle ı̂le ) et l’ı̂le (l’actuelle ı̂le de la ).
⇒ Il y avait d’esclaves à l’ı̂le de qu’à .
⇒ L’ı̂le de est occupée par les soldats en et devient une possession
à la défaite de en .

Le cas particulier d’Haı̈ti - I
Renommée Haı̈ti (son ancien nom amérindien) en 1804 après son

, Saint-Domingue est considérée, selon Piketty (2019),
comme le .
Saint-Domingue est une colonie depuis et correspond à

la partie de la grande ı̂le d’Hispaniola.
⇒ La partie est une colonie et correspond à l’actuelle
.
Il s’agit de l’ı̂le coloniale la plus et la plus .

⇒ Production de café, de sucre mais aussi de coton.

Le cas particulier d’Haı̈ti - II
Graphique 9 – Evolution de la part d’esclaves à Saint-Domingues sur la période

1700-1790.
Sources : Graphique 6.2 du livre Capital et idéologie de Thomas Piketty.

Le cas particulier d’Haı̈ti - III
Au début du , la population totale de Saint-Domingue est d’environ

.
Vers , Saint-Domingue compte environ dont
d’esclaves et de “blancs”
Au début des années , la colonie est peuplée d’environ
dont d’esclaves.
⇒ Sur la période, la population des esclaves a été .
⇒ Sur la période, la population de colons a été .
Au début des années 1790, arrivent chaque année pour

remplacer les esclaves et d’esclaves.
⇒ sur une plantation sucrière est estimée à environ .
⇒ La est également très élevée puisqu’il est estimé que
n’atteignent pas .

Le cas particulier d’Haı̈ti - IV
A la Révolution française, et compte tenu des sur

faites à Paris, il paraissait logique aux “ ” de Saint-Domingues de
demander leur et leur aux → Ce droit
leur a été .
Le des esclaves débuta en après le rassemblement
de Bois-Caı̈man avec la participation de milliers d’esclaves “ ”.
Malgré les français, les gagnent du terrain et
prennent le contrôle de plusieurs et de .
⇒ Les propriétaires qui le peuvent .
des esclaves est en août et à

l’ensemble des par la Convention en .
⇒ Les des autres colonies à cette promulgation.
⇒ Dans les faits, la première abolition n’est dans les autres colonies.

Le cas particulier d’Haı̈ti - V
Haı̈ti correspond finalement à la de l’époque moderne et à la

première obtenue par une population noire. Toutefois, le nouveau
pays fut contraint de sa liberté au “ ”.
La France, sous Charles X, accepte de d’Haı̈ti
en à la condition qu’il lui de de francs-or.
⇒ L’objectif est de les anciens propriétaires d’esclaves de la de leur
droit de .
⇒ Haı̈ti n’a en fait : un lui était imposé par la ,
la supériorité de la était .
En termes , le montant de la dette est définit en fonction de

la des esclaves et de la des plantations. de
francs-or correspond à...
⇒ ... français de l’époque.
⇒ ... d’euros aujourd’hui.
⇒ ... le revenu national d’Haı̈ti de l’époque.

Le cas particulier d’Haı̈ti - VI
Le traité prévoyait un et d’Haı̈ti à la France qui

devait en suite les .
Comme le gouvernement Haı̈tien ne disposait pas de cette somme, il a du
avec les et le remboursement.
⇒ Avec un taux d’intérêt de , cela signifie que chaque année Haı̈ti doit rembourser
l’équivalent de .
Malgré de multiples , la Haı̈tienne a été en

grande partie et a été au début des années 1950.
⇒ Pendant , Haı̈ti a le prix de sa .
Cela a t-il eu des conséquences pour le

d’Haı̈ti ? Probablement , du moins en partie.
⇒ La question du paiement de cette dette a été au coeur de nombreux débats internes.
⇒ L’instabilité politique a été forte tout au long de l’histoire d’Haı̈ti.
Les abolitions françaises I

L’abolition de 1848 : expliquer les compensations financières
A la suite de la loi britannique de , les débats sur en

France prennent de et se (encore et toujours) autour de la
question d’une en faveur des .
La mise en place de cette dernière paraissait (pour la de
proches du pouvoir ).
⇒ Si on sans les propriétaires d’esclaves, pourquoi ne pas
ceux qui avaient des esclaves, et qui les avaient ensuite
contre d’autres ?
⇒ La d’esclaves étant acquise dans un cadre , n’y avait-il pas un risque
de remettre en cause l’ensemble des de acquis auparavant ?
Il aurait pu être moralement juste de mettre à contribution les

en leur privant de leur voire en indemnisant les .
⇒ Par exemple, en leur la propriété d’une de sur laquelle ils
avaient travaillé sans .
⇒ Etait-il envisageable de faire les propriétaires à hauteur de la
qu’ils ont ?
Les abolitions françaises II

En plus des élites politiques/économiques, une bonne partie des “ ” de

l’époque affirme que la des propriétaires est .
de Jonnès propose en 1842 que les esclaves la de
en effectuant des travaux par une
durée.
⇒ Objectif : aux esclaves le sens du .
⇒ Cela ne correspond t-il pas à ne effectivement les esclaves ?
en propose des schémas ingénieux (et

) pour les .
⇒ Exemple : la de l’indemnité versée aux propriétaires sous forme de sur
, l’autre par les qui deviendraient de à
mais qui pour les propriétaires.
⇒ Selon Tocqueville, il s’agirait d’une solution “ entre toutes les
”.
Les abolitions françaises III

se disait gêné par les , mais insistait sur le fait

qu’il était de faire autrement puisque la
avait pris place dans un cadre .
déclare ainsi à la Chambre des députes qu’il faut accorder “une
indemnités aux colons pour la propriété qu’on leur enlèverait dans leurs
esclaves : nous ne l’entendrons jamais autrement. Il n’y a que les
qui sans . Les législateurs n’agissent pas ainsi :
ils changent, ils transforment, ils ne ruinent jamais ;
, ils tiennent compte des droits ”.
C’est cette remise en cause de la , qui serait devenue inévitable, que
les élites/décideurs voulaient éviter.
⇒ Selon Piketty (2019) cela correspond à un exemple marquant de “ ” du
droit de propriété peu importe sa nature.

Les grandes dates de l’abolition de 1848
Rappel : au début des années , il y a environ esclaves en

Martinique, à la Guadeloupe et à La Réunion.
Les débats sur comment abolir l’esclavage étaient , mais
de en accélère le processus en de .
Le 4 mars 1848, une présidée par est chargée de
l’abolition.
⇒ Le 7 mars 1848, un du gouvernement provisoire l’ı̂le “l’ı̂le
de ”.
Un publié le 2 mai 1848 officiellement dans les

colonies françaises.
⇒ met du temps à jusqu’aux (le temps que les
commissaires généraux arrivent dans les ı̂les.
⇒ arrive à la le 13 octobre 1848, le
deux mois plus tard le 19 octobre 1848.

L’abolition de 1848 : la compensation finalement accordée aux propriétaires
La commission aboutit ainsi à de l’esclavage sur

l’ensemble du territoire français.
A l’instar de l’abolition britannique, la commission prévoit
une pour les .
⇒ La est moins que celle associée à l’abolition
britannique.
Les propriétaires reçoivent une indemnité calculée sur la base de la

environ de la envisagée dans les débats précédant
l’abolition.
⇒ Plutôt que de recevoir par esclaves, la valeur de référence
est fixée à .
⇒ est équivalent au coût de de salaire pour une
main d’oeuvre équivalente.
.

L’abolition de 1848 : la compensation en chiffre.
Colonie Indemnités Indem. par esclave Esclaves libérés

Guadeloupe 28368220,71 447,28 87087
Guyane 6557321,07 589,32 12252
Martinique 28966755,78 409,98 74447
Réunion 39460484,11 671,79 60651
Sénégal 368440,29 315,75 10350
Nosy be 94415,78 92,00 3500
Tableau 3 – Statistiques associées à l’indemnisation de l’abolition de 1848.

Sources : Données issues du projet de recherche REPAIRS.
Notes : les chiffres du tableau n’inclut que la part des indemnités versées sous forme de rente
annuelle. Les indemnités sont exprimées en franc de l’époque. 1 franc de 1850 vaut
approximativement 2,6 euros de 2021.
Les mutations consécutives à l’abolition : le cas de La Réunion
Entre la du décret , sa à
La Réunion (19 octobre 1848) et , 8 mois s’écoule →
et peuvent se réorganiser.
Entre la du décret , sa à
La Réunion (19 octobre 1848) et , 8 mois s’écoule →
et peuvent se réorganiser. Selon
Ho (2002), paraissaient à l’époque nécessaires :
1 En matière de .
⇒ Comment combler le manque de dû à
?
2 En matière .
⇒ Comment mettre en place un ensemble de permettant la vie
sociale ?
3 En matière .
⇒ Comment palier les faiblesses du précédents ?

Les mutations de la main d’oeuvre
Le régime du dit , via le système , est

à La Réunion depuis le début des années .
⇒ Il s’agit en fait d’une des réponses à l’interdiction de la de 1817.
Après , il s’agit alors de un courant

de travailleurs vers La Réunion.

Le régime du dit , via le système , est

à La Réunion depuis le début des années .
⇒ Il s’agit en fait d’une des réponses à l’interdiction de la de 1817.
Après , il s’agit alors de un courant

de travailleurs vers La Réunion.
L’engagisme correspond pour le au fait de sur une période

le de sa dans la colonie (par exemple : la ) à son futur
qui l’avait au préalable . Pour procéder au
, une du salaire de l’engagé est versée en et l’autre
en . Au contraire de , est juridiquement et seule
sa devient à . L’employeur n’a
juridiquement pas le droit à des .

Graphique 10 – Les origines de l’émigration non-européen à La Réunion après l’esclavage.

Sources : https://www.portail-esclavage-reunion.fr/documentaires/abolition-de-l-esclavage/
apres-l-abolition/les-consequences-economiques-de-labolition-de-lesclavage-a-bourbon/

Graphique 11 – Les origines de l’émigration non-européen à La Réunion après l’esclavage.

Sources : https://www.portail-esclavage-reunion.fr/documentaires/abolition-de-l-esclavage/
apres-l-abolition/les-consequences-economiques-de-labolition-de-lesclavage-a-bourbon/

Entre 1849 et 1881, travailleurs arrivent à La Réunion.

⇒ Ils viennent (60%), (20%) et de (14%)
En cas de performance jugée l’obligation de

pouvait être .
⇒ En la matière les montrent que la des
avec le système conduit à des formes et .
⇒ Certes, ce n’est pas de , mais la situation des engagés n’en est pas
.
⇒ Dans la mesure où les sont , les
imposées par les en cas de sont → avoir un certain
sur l’employé.
La des tâches réalisée par les engagés est une .

Les mutations consécutives à l’abolition : le cas de La Réunion I

Les mutations juridiques
De facto, de l’esclavage rend le .

Afin d’éviter une du côté de de travail, plusieurs
ont été prises afin de les au travail.
⇒ Après des années de et de conditions de , on peut imaginer
que, bien que démunis, les affranchis ne sont pas à auprès des
propriétaires terriens.
Le décret abolissant l’esclavage prévoyait en même temps que “la

et le sont correctionnellement” et que ces derniers
“seront du gouvernement [...] et au profit de
l’Etat”.
⇒ En théorie doivent être réunies pour être considérer comme :
i) être , ii) ne pas avoir de , iii) ne pas
.
Les mutations consécutives à l’abolition : le cas de La Réunion II

Les mutations juridiques
Sans chercher à ces éléments, le gouvernement de La Réunion

prend, le 24 octobre 1848, un arrêté combinant du
et .
⇒ Concrètement ce texte les , sauf les femmes mariées, a
comme pour une max. de 2 ans (secteur sucrier) et de 1 an (ouvriers
et domestiques).
En plus du maintien des affranchis au travail, le 26 octobre 1848 le

gouvernement de La Réunion prend un arrêté punissant
“tout dans le travail, tout des ouvriers ou
travailleurs envers le propriétaire”.

Les mutations juridiques : quelques résultats
Même si de nombreux s’engagent auprès de leurs

pour des salaires , le des ex-esclaves n’est pas un
.
1 et sont plus fortes sur les lieux de
travail.
⇒ Difficile pour les affranchis la difficulté des tâches désormais.
2 Environ des planteurs étaient des (ils

détenaient ) et étaient finalement .
⇒ a pris du temps à être (environ 3
ans).
⇒ Ces derniers sont parfois leurs esclaves → refus
des affranchis de le travail.

Les mutations juridiques : la codification des rapports salariaux
La des rapports de repose essentiellement sur le

et le .
Les textes officielles de 1849-1851 n’évoquent pas la du
travail.
A propos des des engagés, il était prévu que l’employeur fournit i) en
à l’engagé la de riz, maı̈s ou racine et de sel, ii) le ,
iii) les , iv) les , v) un stipulé de
quitte de toute retenue.
Les textes prévoient de le qui ne respecte pas le contrat,
mais n’est prévue pour .
Les maires et leurs adjoints peuvent des dans les
communes où pas la justice.
⇒ Une justice permettant aux autorités de procéder par “simple voie de
, sans , sans , sans ni possibilité de ”.

Les mutations économiques : le constat
Avant 1848, soit avant l’abolition de l’esclave...
... le volume des est faible au sein de l’économie locale.

⇒ Les esclaves ne recevaient pas de monnaie.
⇒ La monnaie servait essentiellement à payer les importations.
... le système de La Réunion est .

⇒ 30 monnaies métalliques avaient !
⇒ Ces monnaies venaient de France, d’Inde, d’Espagne etc.
... le secteur du est : La Réunion ne disposait

.
⇒ Pour trouver des , les planteurs devaient s’adresser à des
agents de change, des notaires voire à des particuliers fortunés.
⇒ Les étaient très élevés.

Les mutations économiques : la création de la Banque de La Réunion
Une réforme était donc nécessaire, la

( ) est en juillet 1851.
Il s’agit d’une banque .
⇒ Elle peut consentir des de mais pas des de
.
Capacité d’↗ la en circulation.

⇒ La BR est seule à des de banque
en métal précieux.
⇒ Les billets de la BR ont → Les créanciers ont
de l’accepter comme .
Pour assurer une certaine au système, la BR ne peut pas

plus de la valeur de ses .
⇒ Possible entre les de l’économie et la
en circulation.
Les autres abolitions
L’abolition aux intervient en à la suite de la de

.
⇒ Guerre civile opposant les états du des Etats-Unis ( ) et les états du
.
⇒ Pas de car son aurait été .
⇒ Environ d’esclaves, la compensation aurait coûté l’équivalent de
des états du sud et du PIB de l’ensemble du pays.
L’abolition au Brésil intervient en , cette dernière a été .

⇒ Environ d’esclaves (environ de la pop. totale) en 1880 (pas de
progression au cours du 19ème).
⇒ Adoption en de la loi du “ ” → les enfants de mères esclaves sont
.
⇒ Rôle important des : l’armée incapable de les .
⇒ Suite à l’abolition, le régime car lâché par les propriétaires
considérant qu’il n’a pas défendu ses .
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Questions 16 à 24.
Bibliographie Annexes
Finley, M. I. & Shaw, B. D. (1980).

Ancient slavery and modern ideology.
Viking Press New York.
Inikori, J. E. (1977).
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Capital et idéologie.
Editions du Seuil.
Illustration
Graphique 12 – Page de garde du Code noir. Retour ◁

Illustration
Graphique 13 – Illustration de l’habitation Desbassayns selon Antoine Roussin.

Retour ◁
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Graphique 14 – Exemples de commandeur selon Jean-Baptiste Louis. Retour ◁

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Histoire Economique et Sociale

Histoire économique de l’esclavage

Chargé de cours : Idriss Fontaine

Licence 1 AES & Licence 1 EG

L’esclavage : une constante de l’histoire

Au sein de l’Empire romain, les esclaves représentent jusqu’à de

L’esclavage, c’est quoi ?

Finley (1980) distingue :

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Selon Finley (1980), les sociétés esclavagistes sont relativement rare .

Grèce et Rome antique (esclaves ≈ 30-50% de la pop.)

Les états du sud des Etats-Unis au 19ème (esclaves ≈ 30% de la pop.)

Le Brésil au 18ème (esclaves ≈ 50% de la pop.)

Les colonies françaises au 19ème (esclaves ≈ 85% de la pop. à La

Des recherches récentes montrent l’existence probable d’autres sociétés

1 Quelles sont les caractéristiques du commerce d’esclaves entre 1400 et

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... les méthodes d’asservissement ont probablement eu des

1 Les commerces d’esclaves.

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Repères historiques - III

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Selon P. Manning (1990) en l’absence des vague successives de

Durant la traite “Trans-Atlantique”, 12 million (environ) de

Pour les 3 autres traites, on dénombre environ de personnes

Particularités de la traite négrière

Graphique 3 – Cartographie du nombre total d’esclaves expédiés par ethnie durant

Particularités de la traite négrière

Graphique 4 – Cartographie du nombre total d’esclaves expédiés par ethnie durant

Particularités de la traite négrière

Tableau 1 – Population déplacée par rapport à la population moyenne sur la

Particularités de la traite négrière

Extraction exarcerbée par des conflits internes aux pop. africaines.

Particularités de la traite négrière

Citation de Richards (1980) : “La grande quantité d’armes à feu et de

Particularités de la traite négrière

Tableau 2 – Une illustration des méthodes d’asservissements.

La fin de la traite négrière - I

En 1807 , la Grande-Bretagne met fin au commerce des esclaves.

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La fin de la traite négrière - II

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Quelles conséquences pour les pays africains aujourd’hui ?

−10.0 −7.5 −5.0 −2.5 0.0

Graphique 5 – La relation entre la traite négrière et la richesse en 2000.

Quelles conséquences pour les pays africains aujourd’hui ?

Le graphique 5 montre une relation entre la de la pop. de et

L’économie des colonies esclavagistes françaises

Le statut de l’esclave dans les colonies françaises

Afin de stabiliser le fonctionnement du système esclavagiste , il était

Préparé par colbert en 1685 à la demande de Louis XIV .

Il entre en application dans les colonies antillaises françaises en ,

Le “ ” est promulgué en 1723 à Bourbon (ancien nom de

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Les propriétaires doivent baptiser leurs esclaves, leur offrir une

Les esclaves peuvent se plaindre auprès d’unjuge local en cas de

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