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De l’esclavage des Slaves et des vaincus de la

Reconquista à l’esclavage des Africains


Université populaire CM98/Université Paris 1

Document réalisé par Frédéric Régent,


Maître de conferences
Ecole d’histoire de la Sorbonne
Institut d’histoire moderne et contemporaine
(CNRS, Ecole normale supérieure, Université Paris 1 Panthéon-
Sorbonne)
Institut de la Révolution Française
(Créé par Jean Zay en 1937)
Didier Guyvarc’h : « la mémoire est
pathologique, l’histoire est thérapeutique ».

La démarche historienne consistera à s’appuyer sur ce


qui s’est probablement (au sens propre comme
hypothétique) passé pour accéder à l’intelligence des
sociétés qui ont pratiqué ces formes d’asservissement,
formes qui fonctionnent comme des signes de la
dynamique sociale en jeu, non parce qu’elles étaient
mauvaises ou bonnes.
I) La renaissance de la traite des esclaves en Méditerranée à la fin du
Moyen-Age
A) La réduction en esclavage des vaincus de la Reconquista
B) La traite esclavagiste des Génois, Vénitiens et Catalans en Mer noire
C) La banalisation de l’esclavage à la fin du Myen-Âge

II) La naissance de la traite négrière européenne


A) L’esclavage en péninsule ibérique au temps de l’exploration de
l’Afrique par les Portugais
B) L'insertion des Portugais dans les réseaux africains de traite
C) Une traite entre l'Afrique et la péninsule et les îles ibériques
atlantiques

III) Exploitation et dépopulation des Amérindiens


A) Réduction en esclavage des Amérindiens
B) La dépopulation des Amérindiens
C) Les lois nouvelles

IV) Le développement de la traite atlantique ibérique


A) Une traite transatlantique entre l’Afrique et l'Amérique passant par
l’Europe
B) Les débuts de la traite transatlantique directe entre l’Afrique et
l’Amérique
C) Le monopole ibérique sur la traite négrière
I) La renaissance de la traite des esclaves
en Méditerranée à la fin du Moyen-Age

La pratique de la traite n’a jamais disparu de Méditerranée, mais


les flux se limitent aux seules destinations de Byzance et du
monde musulman. La nouveauté est cependant qu’à partir du
XIIIe siècle, on rencontre de plus en plus fréquemment des
esclaves sur les rives de la Méditerranée chrétienne, en Italie et
en Espagne, plus secondairement en Provence et en Languedoc.
Eglise catholique ne condamne plus l’esclavage

L’Église condamne et interdit la possession d’esclave chrétien et,


depuis le XIe siècle, l’usage voulait que l’on fasse don de sa
liberté à l’esclave païen ou « infidèle » devenu chrétien par le
baptême.
Cependant, les choses changent après 1250, où l’on en est
revenu à la doctrine paulienne : « Etais-tu esclave lors de ton
appel (à Dieu) ? Ne t’en soucie pas et quand bien même tu
pourrais devenir libre, mets plutôt à profit ta condition, car celui
qui était esclave lors de son appel dans le Seigneur est affranchi
du Seigneur » (I Cor. 7, 20-24).
Face à la pression des maîtres, la hiérarchie ecclésiastique a
ratifié le droit des propriétaires à disposer librement de leurs
esclaves, convertis ou non. Les choses vont même au-delà : tout
chrétien d’origine, mais d’un pays non chrétien pouvait sans
aucun problème devenir esclave en Italie et en Espagne, comme
par exemple les Grecs orthodoxes, considérés comme non
chrétiens depuis la rupture de 1204…
A) La réduction en esclavage des vaincus de
la Reconquista

La conquête ibérique à partir du XIe siècle et surtout sa reprise


au XIIIe siècle. Les rois d’Aragon s’attaquent aux îles Baléares
au XIIIe siècle et toute la population est réduite en esclavage et
vendue comme telle en Méditerranée occidentale. La conquête
des Baléares permet l’alimentation des côtes voisines en
esclaves
1287: prise de Minorque 40 000 captifs.
Esclaves maures à Marseille, à Gênes….
1487: prise de Malaga 10 000 captifs
En 1340, lors de la victoire commune des rois du Portugal et de
Castille contre le roi du Maroc à Tarifa, le pape reçoit à Avignon
le cheval du roi battu, des étendards ainsi qu’une vingtaine de
sarrasins qui sont employés comme esclaves dans les travaux de
construction du palais des papes.
Globalement, l’esclavage reste encore rare avant 1300 car le
rançonnement des prisonniers de guerre masculins demeure
prioritaire. Et les populations non guerrières qui ont été conquises
sont le plus souvent asservies dans le sens où elles sont
astreintes à cultiver les terres, qui étaient auparavant les leurs,
pour les seigneurs chrétiens victorieux, donc maintenus dans leur
situation de soumission habituelle : dans le royaume de Valence,
les musulmans représentent ainsi la moitié de la population au
milieu du XVe siècle.
Ces esclaves sont vendus souvent au loin. C’est bien la
commercialisation qui produit l’esclave parce qu’elle le déracine
systématiquement.
B) La traite esclavagiste des Génois, Vénitiens
et Catalans en Mer noire
Génois et Vénitiens créent des colonies sur le pourtour de la mer
Noire, en Grèce et en Crête au XIIIe siècle.
Les Vénitiens introduisent la culture de la canne à sucre en
Crête.
Les Catalans créent des colonies dans les Balkans au XIVe
siècle.
Au début du XIVe siècle, le marché de la Méditerranée
occidentale est inondé d’esclaves razziés en provenance des
Balkans, des pourtours de la mer Noire et d’Asie mineure : grecs,
albanais, bosniens, circassiens, russes, arméniens, bulgares ou
encore tatares. De 1348 à 1450, on estime à 1 500 000 esclaves
en provenance des colonies vénitiennes, génoises et catalanes.

A Gênes, la part des esclaves maures (2/3 jusqu’en 1275 ) en


provenance d’Espagne s’effondre. Ils sont progressivement
remplacer par les Slaves au XIVe siècle.
C) La banalisation de l’esclavage

Les esclaves restent en faible nombre par foyer (rarement plus


d’1 esclave par foyer paysan, 1 à 2 esclaves chez les artisans ou
marchande et enfin 3 à 4 esclaves chez les petits nobles).
Ces esclaves ne représentent qu’une main-d’œuvre d’appoint,
les esclaves ne sont fondamentaux dans le fonctionnement
d’aucun secteur productif.
La principale conséquence de cette « greffe » artificielle de la
traite esclavagiste sur le système social chrétien latin est surtout
la banalisation qu’elle provoque, non seulement par la présence
commune d’esclaves, mais surtout par la réinstauration de
l’équation esclave = étranger.
Prise de Constantinople par les Turcs en 1453. Elle provoque en
effet un effondrement du commerce (y compris esclavagiste) en
provenance de Méditerranée orientale (divisé par 10), et donc
son report vers l’ouest.
Le marchand vénitien Alvise da Cà da Mosto se détourne de la
mer Noire pour participer en 1455 et 1456 à des expéditions
esclavagistes sur les côtes africaines au départ de Lisbonne, à
l’occasion desquelles ils auraient découvert le Cap-Vert.

1455: bulle Romanus pontifex autorise réduction en esclavage


des non chrétiens
concédé au Roi du Portugal Alphonse et à ses successeurs,
entre autres choses, la pleine et entière faculté d'attaquer, de
rechercher, de capturer, de vaincre, de soumettre tous les
Sarrasins et les Païens et les autres ennemis (du Christ) où qu'ils
se trouvent [...] et de réduire leurs personnes en servitude
perpétuelle
II) La naissance de la traite négrière
européenne
A) L’esclavage en péninsule ibérique au temps
de l’exploration de l’Afrique par les Portugais

1418-9 Prise de Madère


1427 Açores
1434 Passage du cap Bojador (cap de la Peur) au 26e parallèle
1448 Fondation d'Arguin (actuelle Mauritanie)
1461-1462 exploration des îles du Cap-Vert.
1479-1480 Traité d'Alcaçovas-Toledo : zone d'influence
portugaise au Sud des Canaries reconnues espagnoles.
1482 Arrivée au Congo, fondation de San jorge de la Mine
Exploration de l'Afrique par les
Portugais
B) L'insertion des Portugais dans les réseaux
africains de traite

Nombre d’esclaves enregistrés dans l’entrepôt de São Tomé (1515-1516 et


1521-1527) (Source António de Almeida Mendes, «Les réseaux de la traite
ibérique dans l'Atlantique nord (1440-1640) », Annales. Histoire, Sciences
Sociales 2008/4 (63e année), p. 739-768.

1515 644 1523 3 800


1516 4 307 1524 3 176
1517-1520 - 1525 2 200
1521 2 960 1526 2000
1522 2 900 1527 2400
São Tomé sert d’abord de véritable entrepôt à un négoce
presque entièrement inter-africain : les Portugais acquièrent du
cuivre au royaume de Congo, qu’ils échangent au Bénin contre
des esclaves. Ces derniers sont transportés à São Tomé, où ils
sont répartis en trois lots, selon leurs aptitudes physiques.
Les esclaves jugés les moins résistants restent à São Tomé où
leur force de travail est utilisée dans les plantations de canne à
sucre ou dans l’agriculture. Vers 1500, leur nombre est estimé
entre 5 000 et 6 000 dont 2 000 dans l’agriculture.
Le deuxième choix comprend les esclaves destinés à être
expédiés au Portugal pour les besoins du royaume.
Les esclaves de premier choix, enfin, sont réservés à São Jorge
da Mina, car les critères imposés par les Africains sont
extrêmement exigeants : les marchands akan en effet
n’acceptent que des esclaves en excellent état physique. Ceux
qui sont rejetés lors de ces échanges retournent à São Tomé, ou
bien sont embarqués pour le Portugal en même temps que l’or.
Esclaves troqués à El Mina entre Portugais et Africains (source
J. B. Ballong-Wen-Mewuda, « Africains et Portugais : tous des
négriers aux XVè et XVIè siècles dans le Golfe de Guinée »,
Cahier des Anneaux de la Mémoire n°03, 2001)

20 août 1504 au 10 janvier 1507 440

20 janvier 1513 au 30 septembre 1514 968

15 juin 1517 au 12 octobre 1519 758


2 septembre 1519 au 10 janvier 1522 1.035

12 juin 1528 et le 13 décembre 1529 2.313

1530 551

1531 452

1532 466

1533 643

1534 335

1535 576

1536 97
Environ 30 000 esclaves sont échangés à El Mina (comptoir
fondé par les Portugais en 1482), jusqu’en 1637. Ces esclaves
sont transportés de l’entrepôt de Sao Tomé et vendus aux
sociétés ashantis en échange de l’or.
A São Jorge da Mina la fourniture d’esclaves est une condition
incontournable du commerce de l’or. En effet, les marchands d’or
achètent des esclaves pour transporter deux autres produits
qu’ils acquièrent en grande quantité : les tissus et le métal
(manilles, chaudrons, bassins). Les esclaves sont ensuite
revendus dans l’intérieur à d’autres Africains. Cet échange est
très fructueux au début puisqu’il représente en 1520 environ 400
kilos d’or par an, il décline et en 1570 les Portugais ne ramènent
plus que 70 kilos d’or pas an de ce marché.
C) Une traite entre l'Afrique, la péninsule et les
îles ibériques atlantiques
De 1440 et 1560, environ 200 000 à 400 000 Africains sont introduits au
Portugal et en Espagne
Tableau : Esclaves embarqués à Arguin à destination du
Portugal (1499-1520) (Source António de Almeida Mendes, op.
cit.)

Période Effectif
Mai 1499-décembre 1501 668
Mai 1505-novembre 1508 526
Décembre 1508-juin 1511 1 540
Juillet 1511-août 1514 1 002
Novembre 1514-septembre 1517 2 336
Septembre 1517-octobre 1520 3 792
Provenance des esclaves transportés au Portugal
(estimation annuelle)

Phase Mauritanie Guinée Golfe de Inconnue Total


Guinée

1490-1499 260 1070 430 700 2460


1500-1509 250 950 810 330 2340
1510-1515 500 1880 940 590 3910

1516-1521 1220 80 3330 150 4780


III) Exploitation et dépopulation des
Amérindiens
III) Exploitation et dépopulation des
Amérindiens

A)Réduction en esclavage des Amérindiens


B)La dépopulation des Amérindiens
C) Les lois nouvelles
A) Réduction en esclavage des Amérindiens
Colomb demande à chaque amérindien âgé de plus de 14 ans,
de lui payer tous les trois mois une quantité d'or de la taille d'une
pièce de monnaie ce qui est impossible, vu les faibles réserves
en or.
Colomb estime que les Amérindiens d'Hispaniola « feront de
bons serviteurs » « « ils sont bons pour être commandés, pour
qu'on les fasse travailler, planter ou faire ce que l'on voudra ... on
leur apprendra à s'habiller et à accepter nos coutumes ».
Depuis que Colomb est revenu du Nouveau Monde avec 25
esclaves amérindiens en 1492, entre 3 000 et 6 000 amérindiens
entre 1493 et 1501 sont transportés et vendus comme esclaves
en Europe.
Les Portugais introduisent des esclaves amérindiens du Brésil en
Europe jusqu’en 1549 au moins.
B) La dépopulation des Amérindiens
Les premiers explorateurs sont frappés par l'importance de la
population amérindienne surtout à Hispaniola.
1 million en 1492, la population n'est plus que de 40 000 en
1509.
1570 : 125

La population de Cuba est estimée à 200 000, en 1492.


En 1570 : 270 foyers d'Amérindiens à Cuba

De 1508 à 1512, 40 000 habitants des Lucayes (près des


Bahamas) sont transférés et réduits en esclavage à Hispaniola.
En 1513, Les Lucayes sont complètement dépeuplées.
Les causes de cette dépopulation sont le choc microbien, le
bouleversement de l’écosystème (introduction de chevaux,
bovins, porcins, ovins) et l’esclavage qui oblige les Amérindiens à
produire de l’or plutôt que de cultiver, qui provoquent des
famines, les guerres.
C) Les lois nouvelles

En février 1495, 500 Amérindiens sont envoyés en Castille pour y


être vendus comme esclaves, 200 meurent. Isabelle mécontente
renvoie les survivants aux Antilles.
Cédule royale du 20 juin 1500 déclare les Amérindiens libres
vassaux de la couronne.
En 1504, dans son testament, elle répète que les Amérindiens
doivent être libres.
Dès 1516-1517, le cardinal Cisneros qui gouverne l'Espagne
s'inquiète de la disparition des Amérindiens, il charge des moines
de Saint-Jérôme d'une enquête car il s'inquiète que la production
d'or diminue aussi vite que la population amérindienne.
En 1537, le pape Paul II condamne l'esclavage des Amérindiens.
En 1542, les lois nouvelles réaffirment cette interdiction.
Lois espagnoles du 20 novembre 1542

Lois à l’instigation de Las Casas accordent


• la liberté naturelle des Amérindiens et oblige la remise en
liberté des esclaves ;
• la liberté du travail, limitant les charges et interdisant les
pêcheries de perles ;
• la liberté de résidence et la libre propriété des biens, punissant
ceux qui seront violents ou agressifs envers les Amérindiens ;
• l'abolition du système des encomiendas.
IV) Le développement de la traite
atlantique ibérique

A) Une traite transatlantique entre l‘Afrique et


l'Amérique passant par l’Europe

Premier africain introduit en Amérique certainement en 1493, lors


du second voyage de Christophe Colomb qui passe par les îles
du Cap-Vert avant d’arriver aux Antilles.
Obligation des esclaves africains de passer par Lisbonne
jusqu’en 1532, mais traite directe clandestine attestée dès 1514.
Entre 1505 et 1525, un premier trafic triangulaire entre l’Afrique,
l’Europe et les Amériques conduit plus de 10 000 esclaves vers
Hispaniola,
B) Les débuts de la traite transatlantique
directe entre l’Afrique et l’Amérique

1532: autorisation de la traite directe entre Afrique et Amérique

Jusqu’aux années 1540, il y a davantage d’sclaves à destination


de l’Europe que de l’Amérique.

Nombres d'esclaves embarqués d'Afrique pour la traite


transatlantique selon le pavillon du navire négrier de 1500 à
1625
(source slavevoyages.org, expéditions attestées)
Espagne Portugal Angleterre Provinces- France Danemark Total
Unies / Baltique

23 479 83 085 1 410 2 162 415 77 240 347


C) Le monopole ibérique sur la traite négrière

Pavillon des navires négriers


(source: slavevoyages.org)
Espagne Portugal Angleterre Provinces- France Danemark Total
Unies / Baltique
1501-
1525 0 3 0 0 0 0 3
1526-
1550 4 8 0 0 0 0 12
1551-
1575 2 7 17 0 2 0 28
1576-
1600 19 136 0 4 2 0 161
1601-
1625 61 280 0 4 0 1 346
Partage des
zones
d’expansion par
le pape de 1494
entre le Portugal
et l’Espagne
V) Le développement de l'esclavage dans
l'Amérique ibérique
A) Traite négrière et essor de l'économie sucrière
(source slavevoyages.org)
Migration du sucre
Du Sud de l’Europe, la canne à sucre est introduite à Madère,
vers 1450, et aux Canaries, puis dans les années 1460 aux îles
du Cap-Vert.

En 1483, elle est introduite à Sao Tomé.


A` partir de 1515-1520, la concurrence du sucre de Sao Tomé
met fin au cycle du sucre de Madère et des Canaries.

Des Canaries à Hispaniola en 1493.


De Sao Tomé au Brésil en 1520.

En 1500, Madère produit 1500 tonnes de sucre.


En 1535, Sao Tomé produit 3000 tonnes de sucre contre 1000
tonnes pour Madère qui commence son déclin.
En 1542, Hispaniola exporte plus de 1 200 tonnes de sucre.
En 1599, 26 tonnes. Déclin au profit du Brésil.
1584 : Brésil produit 2 230 tonnes de sucre
1630.: Brésil 20 000 tonnes
B) Un développement de l'esclavage des
Africains d’abord situé aux Antilles
Nombre d'esclaves débarqués en Amérique espagnole selon la
région de débarquement des esclaves (source slavevoyages.org,
estimation)
Antilles Amérique Rio de la Total
continentale Plata
1501-1525 8 923 0 0 8 923
1526-1550 33 631 1 903 0 35 534
1551-1575 37 087 3 584 0 40 671
1576-1600 39 620 44 622 0 84 242
1601-1625 11 924 105 785 0 117 709
1626-1650 7 970 52 813 699 61 482
Total 139 155 208 707 699 348 561
Les esclaves d’origine africaine sont utilisés :
- dans les moulins fabricant le sucre,
- dans des exploitations agricoles pratiquant
l’élevage,
- comme domestiques ou artisans en villes.
C) Un développement de la servitude des
Africains en Amérique continentale lié à
l'exploitation minière
En 1511, premiers esclaves recensés à Panama.
Esclaves débarqués attestés avant 1650
Vera Cruz 50,935
Cartagena 95,980

Au Pérou, il y a de 12 000 à 15 000 esclaves noirs en 1571.


En 1614, il y a 17 566 Espagnols, 16 272 Noirs et 800 mulâtres au
Pérou.
En 1614, il y a 11 809 Espagnols, 10 386 Noirs et 744 mulâtres à
Lima.
En 1634, il y a 11 088 Espagnols, 13 620 Noirs et 861 mulâtres,
1426 Amérindiens et 377 Métis à Lima.
Esclaves d’origine africaine utilisés surtout dans les villes et
exploitations agricoles.
D) Un développement de la servitude des
Africains lié à la production sucrière au Brésil

• 1570 : une centaine de moulins à sucre au Nord-Est du Brésil,


80% d’esclaves amérindiens
• 1580: 2/3 d’esclaves amérindiens
• 1600 : ½ d’esclaves amérindiens
• 1620: aucun esclave amérindien, tous les esclaves d’origine
africaine

• Forte diminution de la population amérindienne (maladies),


remplacée par des esclaves africains. Premier navire négrier
arrivé au Brésil en 1538.
Régions de débarquement des esclaves
(source slavevoyages.org, estimations)

Amérique Brésil Antilles Antilles Amérique Total


espagnole anglaises françaises du Nord
continentale
1501-1525 8 923 0 0 0 0 8 923
1526-1550 35 534 0 0 0 0 35 534
1551-1575 40 671 2 461 0 0 0 43 132
1576-1600 84 242 26 814 0 0 0 111 056
1601-1625 117 709 156 468 567 0 0 274 744

Total 287 079 185 743 587 0 0 473 390


Carte de la traite négrière 1440-1650

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