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Histoire: Le partage du Monde 02/02/11 17:35

La curiosité et l'intérêt des Européens pour les pays lointains remonte au


temps des croisades. Marco Polo, qui voyagea jusqu'en Chine, a fait rêver
des générations successives.
Avec la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb en 1492,
marchands et colons ont donné libre cours à leurs passions, faisant d'un
continent entier, l'Amérique, un appendice de l'Europe.
Au XVIIIe siècle, le siècle des «Lumières», les motivations scientifiques
s'ajoutent aux motivations commerciales. Des explorateurs comme Cook,
Bougainville ou La Pérouse révèlent l'existence d'un cinquième continent,
l'Océanie.
Quand éclate la Révolution française, la plus grande partie de la planète
est déjà dominée par les Européens.
En-dehors du continent américain, les Anglais ont solidement mis pied
aux Indes et entament des missions de reconnaissance en Chine! De ces
immenses empires affaiblis politiquement mais de haute culture, ils
attendent des débouchés commerciaux pour leur industrie en plein essor.
Les Hollandais conservent la haute main sur l'Indonésie riche en épices,
entre la Chine et les Indes.
Avec sa piteuse expédition d'Égypte, Napoléon Bonaparte porte un
premier coup à l'empire ottoman en plein déclin. Le tsar de Russie
s'intéresse de son côté aux territoires européens de cet empire.
À peine sortie de la longue nuit mongole, la Russie repousse par ailleurs
ses frontières vers l'orient et l'immense Sibérie. Ses paysans et ses
soldats tentent de refaire leur vie dans ces immensités seulement
peuplées de quelques tribus nomades... de la même façon que les
Américains migrent vers les plaines du Far West et chassent devant eux
les dernières tribus d'Indiens.
Quand s'écroule l'empire napoléonien, seule l'Afrique noire échappe
encore aux visées européennes. Inhospitalière et sans richesse notable,
cette partie du monde n'intéresse pas les marchands et rebute les colons.
Il n'y a guère qu'une poignée de paysans hollandais établis à la pointe du
continent, près du cap de Bonne Espérance. Ils cultivent des légumes
pour approvisionner les navires de passage.
Il y a aussi quelques comptoirs portuaires de taille modeste comme Saint-
Louis du Sénégal ou l'île de Gorée, qui permettent aux navires négriers de
s'approvisionner en esclaves!... Car les esclaves sont la seule ressource
d'exportation de ce malheureux continent. Les chefs de tribu vendent
ainsi leurs captifs de guerre tant aux marchands arabes qu'aux négriers
européens.

1. Expansion tous azimuts


Le congrès de Vienne de 1815 inaugure une longue pause dans les
entreprises colonisatrices.
Les Anglais consolident leur implantation aux Indes et prennent pied en
Afrique du sud à la place des Hollandais. Les Russes poursuivent leur
expansion vers la Sibérie. Mais rien de notable n'apparaît de prime
abord... En 1830, c'est sans le vouloir vraiment que la France prend pied
en Algérie et entreprend la conquête de ce pays.
Un tournant apparaît dans les années 1840 quand les Européens, Anglais
en tête, cherchent à ouvrir de nouveaux débouchés commerciaux pour
leur industrie en pleine expansion.
En 1841, Londres déclenche contre la Chine la guerre de l'Opium, une
guerre ignominieuse motivée par l'interdiction de la vente de l'opium en
Chine.
En voulant protéger la santé de ses sujets, le gouvernement impérial
chinois se heurte aux Anglais qui ont développé aux Indes la culture du
pavot (la plante qui fournit l'opium) et prétendent vendre la drogue aux
Chinois !
Ayant vaincu sans difficulté les Chinois grâce à la supériorité de leur
armement, les Anglais ont finalement gain de cause. Dans la suite, ils font
alliance avec les Français, les Allemands et les Américains pour imposer
de nouvelles concessions au gouvernement chinois.
Les marchands européens s'installent dans des concessions portuaires
d'où ils contrôlent le commerce dans l'ensemble de l'empire. A la veille de
la Grande Guerre, la Chine, humiliée et impuissante, apparaît comme une
demi-colonie de l'Europe.
Les Français ne restent pas insensibles à l'expansion britannique. Sous
Napoléon III, ils interviennent au Cambodge à l'appel du roi local, menacé
par ses puissants voisins. De fil en aiguille, ils colonisent l'Indochine:
Vietnam, Cambodge, Laos.
Il est très vite clair qu'il ne reste plus de terrain de conquête disponible
en-dehors du monde musulman et de l'Afrique noire.
En 1869, l'ouverture du canal de Suez entre la mer Méditerranée et la
mer Rouge ouvre de nouvelles perspectives au commerce
intercontinental. Pour protéger la nouvelle route maritime entre la mer
Méditerranée et l'océan Indien, les Britanniques imposent leur protectorat
à l'Égypte et à Chypre, possessions ottomanes.
Explorateurs et missionnaires (Livingstone, Stanley, Savorgnan de
Brazza, Schweitzer...) se lancent enfin à l'assaut du continent mystérieux,
l'Afrique.
Les militaires suivent de près. Ils imposent aux chefs de tribu l'allégeance
à leur drapeau et à leur gouvernement, qu'il s'agisse de l'Anglais, du
Français, de l'Allemand ou encore du Portugais.
Cette conquête est baptisée à tort colonisation. Elle se traduit par
l'installation d'une administration légère avec des fonctionnaires affectés
sur place pour quelques années seulement.
Mais à l'exception de l'Afrique du sud, où affluent les immigrants
britanniques après la découverte de gisements d'or, et des hauts plateaux
tempérés du Kénya où s'installent de nombreux planteurs également
britanniques, il n'y a guère de colons européens qui s'installent à demeure
en Afrique.
A partir des années 1870, les bourgeoisies européennes s'enthousiasment
pour cette conquête de l'Afrique. Le républicain Jules Ferry justifie la
colonisation au nom de la «mission civilisatrice» de la France. Même
tonalité en Angleterre, par la bouche de l'écrivain Rudyard Kipling qui
évoque le «fardeau de l'homme blanc».
La propagande fait valoir l'amélioration des conditions de vie des
populations africaines: lutte contre les marchands d'esclaves musulmans,
amélioration de l'hygiène et diffusion de la vaccination, introduction de
l'alphabétisation et de l'école...
La réalité est parfois moins plaisante comme au Congo où le roi des
Belges Léopold III couvre les exactions sanglantes de ses employés.
Les gouvernements européens se glorifient d'étendre leur domination aux
terres africaines et se disputent celles-ci avec autant de hargne qu'ils en
mettent à protéger leurs propres frontières.
C'est ainsi que la France et l'Angleterre sont sur le point de se déclarer la
guerre en 1898 pour la possession du Soudan! En 1911, c'est avec
l'Allemagne que la France est sur le point de se battre. La raison en est le
Maroc.

2. Migrations
Tandis que les gouvernements européens se disputent des terres
lointaines et difficiles d'accès, leurs sujets regardent vers les nouveaux
pays de colonisation du Nouveau Monde.
C'est que la population européenne fait plus que doubler de 1800 à 1913,
passant d'environ 180 millions d'habitants à plus de 480 millions soit à
peine moins qu'aujourd'hui (dans un monde qui compte au total moins de
2 milliards d'habitants contre plus de 6 milliards aujourd'hui).
Beaucoup de jeunes gens quittent les régions rurales très pauvres de
Grande-Bretagne et d'Irlande, d'Europe centrale (Italie, Allemagne,
Autriche), de Russie et de Scandinavie. Ils partent vers les Amériques
(États-Unis surtout mais aussi Canada, Brésil, Argentine...), l'Australie et
l'Afrique du sud.
Cette émigration massive contribue à la diffusion de la civilisation
européenne, de ses techniques et de ses valeurs.
02/02/11 17:35
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