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Description des bateaux 

:
-Types de navires utilisés
Il n'existe pas de navire de type négrier, ni de modèle
spécifique de navire. Majoritairement, cette embarcation n'est
pas conçue pour le transport, ni même la traite humaine, et il
s'agit généralement d'un bâtiment à voile, un navire de
commerce de seconde main, déjà amorti, et ce, pour des
raisons économiques : un navire neuf coûte en moyenne 50
000 livres tournois quand un ancien se négocie entre 10 000 et
20 000 £. Très rares sont les navires spécialement construits
pour la traite. C'est donc un navire de commerce banal,
simplement, il transporte une cargaison d'esclaves un tiers de
son temps des côtes d'Afrique vers les Amériques et ce type de
transport humain a la réputation d'abîmer plus rapidement les
embarcations.
C'est dire que l'on va trouver tous les types imaginables de
navires. Leurs tailles sont généralement moyennes, voire
petites, comme pour le cas des barques, des goélettes, des
bricks, des caraques mais peuvent être plus imposantes comme
celles des flutes, des pinasses, des frégates (les plus
couramment mentionnées) jusqu'à d'anciens navires de guerre
réformés ou pris en location, ainsi que des trois-mâts, des
galions ou des clippers qui sont des bâtiments à grande voilure
et mieux adaptés aux réalités du trafic négrier.
Cette photo par Auteur inconnu est soumise à la licence CC BY-NC-ND

-Amélioration des navires


De nombreux bâtiments évoluent dans la seconde moitié du
xviiie siècle pour amener une réduction de la mortalité donc
un bénéfice accru. Après la guerre d’Amérique (1783) et
malgré le surcoût à la construction, les coques des navires
négriers sont doublées de plaques de cuivre qui améliorent le
sillage du navire et les préservent de l’action des tarets
(mollusques qui percent le bois aux mouillages africains). Par
ailleurs, les gros navires se multiplient, conjuguent parfois
leurs efforts et donnent ainsi aux expéditions une ampleur
nouvelle.

-Espérance de vie
Dans le meilleur des cas, les vaisseaux ont une espérance de
vie maximale de dix ans ou cinq expéditions. Les longues
traversées triangulaires qui durent en moyenne 18 mois,
abîment précocement les navires notamment du fait des
écueils et de l'attaque de la coque par les mollusques africains.
On trouve dans les archives la trace de navires semblant avoir
vogué durant une décennie ou plus, alors qu'il s'agit de
bateaux successifs qu'un même armateur a baptisés du même
nom que le précédent, ayant acheté un nouveau vaisseau (neuf
ou d'occasion) pour remplacer celui qui n'est plus utilisable ou
qu'il vient de perdre en mer.

-Les conditions de vie sur un bateau négrier


La nourriture est insuffisante, peu diversifiée, peu vitaminée et
n'est pas très fraîche quand elle n'est pas avariée.
Les esclaves peu vêtus, parfois presque nus, sont enchaînés
aux chevilles et entassés à même les planches dans une grande
promiscuité dans un entrepont quasiment sans lumière, les
hommes séparés des femmes et des enfants.
Ils y vivent toutes les nuits dans une atmosphère fétide et
malsaine où se côtoient et quelquefois se mélangent au gré des
roulis les humains qui ne parlent pas la même langue, leur
nourriture et leurs déjections et vomissures. Ils y demeurent
aussi jour et nuit si les intempéries les obligent à rester
confinés dans l'entrepont. Certains capitaines attribuent à des
esclaves la charge de surveiller les autres esclaves. En
revanche, dans la journée, si le temps s'y prête, les captifs sont
autorisés à monter sur le pont par petits groupes, toujours
enchaînés, afin de s'y dégourdir et d'y respirer un peu de l'air
du large mais aussi pour la corvée de nettoyage ou de la
cuisine pour captifs. Sur le pont, on les oblige souvent à
danser en guise d'exercice physique régulier et ceux qui s'y
refusent sont fouettés ou pire. Toutes ces conditions sanitaires
ne sont pas humaines et certains esclaves meurent
d'affaiblissement, de dysenterie, d'infection et de diverses
maladies.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Navire_n%C3%A9grier

les moment les plus important de la traite negriére :


12 à 18 millions. C’est le nombre estimé d’Africains déportés
depuis l’Afrique Subsaharienne vers les Amériques, entre le
milieu du 17ème siècle et les années 1850. Si la pratique de
l’esclavage n’est pas apparue avec les Européens, ce sont bien
eux qui ont initié et organisé la traite transatlantique jusqu’à
étendre le commerce des humains à des régions d’Afrique
dont il était absent.
Basé sur une idéologie éminemment raciste, le système
esclavagiste est avant tout un commerce extrêmement lucratif,
tant pour les négriers que pour l’État. Entre révoltes et
répressions, avancées et retours en arrière, nous vous
proposons une chronologie (non exhaustive) de l’histoire de
l’esclavage et de son abolition en France.
• 17e siècle : l’État encadre la traite négrière
1642 : Louis XIII autorise la traite des Noirs.

1672 : Une ordonnance royale encourage la traite privée en


accordant aux négriers une prime de treize livres par « tête de
nègre » importé des colonies.

Mars 1685 : Louis XIV édicte le Code noir, qui réglemente la


vie des esclaves dans les colonies françaises. L’Article 44,
notamment, dénie tout droit juridique et officialise le statut des
esclaves comme des « biens meubles », que l’on peut
posséder, vendre ou échanger. D’autres articles légitiment le
châtiment corporel et la peine de mort.
18e siècle : entre développement continu et éveil des
consciences
1766 : Dans un article intitulé « Traite des nègres » paru dans
« l’Encyclopédie, dictionnaire raisonné des arts des sciences et
des métiers », Louis Jaucourt écrit : « Cet achat de nègre pour
les réduire en esclavage est un négoce qui viole la morale la
religion, les lois naturelles, et tous les droits de la nature
humaine. »

1780 : Des organisations antiesclavagistes voient le jour, avec


pour but de propager leurs idées humanistes.

26 août 1789 : Déclaration des droits de l’homme et du


citoyen. Le cas des colonies n’étant pas mentionné, elle ne s’y
applique pas.

1791 : Des révoltes éclatent à Saint-Domingue, colonie


française des Antilles. Composé à 90% d’esclaves, ce
territoire est surnommé le « moulin à broyer les nègres ».
Esclaves noirs et affranchis dont la vie est régie par le Code
Noir revendiquent la liberté et l’égalité des droits avec les
citoyens blancs.
28 septembre 1792 : La Constituante abolit l’esclavage en
France (mais toujours pas dans les colonies).

4 février 1794 : Le décret d’émancipation et d’abolition de


l’esclavage adopté par Robespierre et les membres de la
Convention est enfin étendu aux colonies françaises.

• 19e siècle : après le vent, souffle la tempête


20 mai 1802 : Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage par
décret. Dans le même temps, il mène une répression intense
dans les colonies françaises, notamment en Guadeloupe et en
Guyane. Toussaint Louverture, figure de la révolution des
esclaves à Haïti, est arrêté.

1er janvier 1804 : Haïti devient la première République noire


du monde. L’indépendance est proclamée sous la direction de
Jean-Jacques Dessalines. Les anciens esclaves ont vaincu
l’armée napoléonienne.

1807 : La suppression de la traite négrière est votée en


Angleterre.
1814 : La France s’engage, par le Traité de Paris, à unir ses
efforts à ceux de la Grande-Bretagne pour abolir la traite. En
théorie seulement, car des navires négriers continuent
d’affluer jusqu’en 1830.

1832 : la France accorde aux mulâtres et Noirs libres l’égalité


civile et politique.

1834 : Création de la « Société française pour l’abolition de


l’esclavage » à Paris.

27 avril 1848 : Promulgation du décret d’abolition de


l’esclavage dans les colonies et possessions françaises sous
l’impulsion de Victor Schoelcher, sous-secrétaire d’État aux
colonies

22 mai 1848 : Proclamation du décret d’émancipation en


Martinique (74 000 esclaves émancipés).

27 mai 1848 : Proclamation du décret en Guadeloupe (87 000


esclaves émancipés).
10 août 1848 : Proclamation du décret en Guyane (environ 13
000 esclaves émancipés).

20 décembre 1848 : Proclamation du décret à la Réunion (62


000 esclaves émancipés).

30 avril 1849 : Vote de la loi qui fixe le montant des


indemnisations aux colons. On verse aux anciens propriétaires
d’esclaves par l’État français plus de 126 millions de francs,
soit l’équivalent de 4 milliards d’euros aujourd’hui.
https://www.jeuneafrique.com/433230/societe/chronologie-
dates-cles-de-lhistoire-de-lesclavage-france/

Témoignage de révoltes d'esclaves


https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000098437_fre
-La vente des esclaves en Amérique
Une fois arrivés à destination en Amérique, la vente des
esclaves se faisait le plus généralement à terre mais elle
pouvait aussi se faire à bord des navires. La vente était
annoncée sur la place publique, par des crieurs ou par des
prospectus placardés sur les murs de la ville. Les négriers
vendaient les captifs par lots pour les écouler plus rapidement
et plus facilement : une pièce d'Inde (un homme fort et jeune
en bonne santé), une femme en bonne santé et des captifs de
moindre valeur (hommes et femmes plus âgés, jeunes filles ou
jeunes garçons.

Des régisseurs ou des commandeurs d'origine africaine,


accompagnaient le propriétaire de la plantation afin de
déterminer l'origine ethnique des esclaves. En effet, le choix
des captifs se faisait en partie, en fonction de la réputation des
ethnies d'origine des esclaves. De plus, les acheteurs
examinaient soigneusement les corps des esclaves afin de
s'assurer de leur bon état de santé.

Le paiement des lots se faisait en espèces, ou en nature (sucre,


tabac, coton, indigo). De même, il se faisait au comptant ou à
crédit. C'est pourquoi les planteurs les plus fortunés étaient
prioritaires.
Il fallait entre une semaine à un mois environ, au capitaine
pour écouler sa cargaison de captifs en fonction de leurs
qualités, de l'offre et de la demande. Quand il fallait repartir, le
charpentier démontait les faux-ponts et le capitaine achetait
des produits tropicaux pour les revendre en Europe : des balles
de coton, des barils de sucre, des sacs de café et d'indigo.

Ce commerce contribua à la prospérité des grands ports


européens.
http://colleges.ac-rouen.fr/dunant-evreux/html/site-esclavage/
vente-esc.html

O Laudah Equiano

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Biafra, Nigeria , le vers 1745
Mort(e) à : Cambridgeshire , le 31/03/1797
Biographie :

Olaudah Equiano, plus connu en son temps sous le nom de


Gustavus Vassa, fut un esclave, affranchi, marin et écrivain
britannique calviniste d'origine africaine, qui vécut
principalement dans les colonies britanniques d'Amérique et
au Royaume-Uni.

Fils d'une famille igbo aisée, il fut enlevé et devint esclave à


l'âge de dix ans. Transféré à la Barbade, il y fut acquis par un
officier britannique qu'il accompagna en Virginie puis en
Angleterre.
Baptisé, on lui donna le nom européen de Gustavus
Selon son autobiographie, Equiano, fils d'une famille igbo
aisée, à ses onze ans, lui et sa sœur sont enlevés par des
brigands africains, après des péripéties il est séparé de sa sœur
et vendu à des marchands d'esclaves qui le livrent à des
négriers qui le conduisent sur les côtes américaines où il est
acheté par un planteur de la Virginie. Il devient l'esclave d'un
officier de la Royal Navy, le lieutenant Michael Henry Pascal
qui lui donne par dérision un nom dérivé de celui du roi de
Suède Gustave Vasa Gustavus Vasa. Il sera au service de
Michael Henry Pascal, faisant office de domestique et
d'homme à tout faire. Son maître lui donne une éducation qui
lui permet de savoir lire et écrire. Son maître le fait voyager un
peu partout dans le monde. En 1763, il est vendu à Robert
King, un quaker de Philadelphie, ce dernier remarque les
capacités de Gustavus Vassa, et l'affranchit en 1766, en payant
les 40 £ de frais de la manumission
Il exerça la fonction de barbier à Londres en 1767, avant de
s'embarquer à nouveau pour rejoindre successivement la
Nouvelle-Angleterre, la Turquie, le Portugal, l'Italie, la
Jamaïque, la Grenade, le Nicaragua et les régions arctiques au
sein de diverses expéditions menées par le docteur Charles
Irving. C'est au cours de ses nombreux voyages qu'il a pu
observer les traites négrières .Il devint une figure influente de
l'abolition de l'esclavage et accompagna l'installation des
premiers anciens esclaves noirs jusqu'à Freetown au Sierra
Leone. La lutte n'était pas toujours couronnée de succès.
Ainsi, en 1783, avec Granville Sharp, il chercha à faire
avancer la cause abolitionniste en faisant valoir le fait qu'un
esclave n'était pas, sur un navire, une « marchandise » comme
les autres. En effet, le propriétaire du navire négrier Zong,
dont le capitaine avait été « contraint » en 1781 de jeter à la
mer sa cargaison de 132 esclaves touchée par une épidémie
afin d'éviter la contagion, s'adressait aux tribunaux
britanniques pour déterminer s'il était légitime qu'il soit
indemnisé par son assurance comme on pouvait l'être en pareil
cas quand il s'agissait d'animaux. Malgré les efforts d'Equiano
et de Sharp, le Lord Chief Justice, Mansfield, conclut que, « si
choquant que ce fût, le cas des esclaves était exactement
assimilable à celui des chevaux. »

À la demande des abolitionnistes, Olaudah Equiano publia en


1789 son autobiographie, sous le titre The Interesting
Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa
the African, written by himself, l'un des très rares témoignages
direct des traites négrières par un de ceux à l'avoir vécu en tant
qu'esclave. Il y raconte le déchirement qu'a été la séparation
d'avec sa famille, sa peur d'enfant, les conditions de sa vie
d'esclave. Ce témoignage fut largement utilisé par les
mouvements abolitionnistes britanniques et sa diffusion
contribua fortement à la célébrité de l'ancien esclave.

Ainsi, on connaît d'Equiano un portrait qu'il fit exécuter vers


1780. Il y est représenté encore jeune homme, en habit rouge
et perruque. Le fait que ce portrait ait longtemps été attribué à
un peintre de la haute société anglaise du xviiie siècle, Joshua
Reynolds, est un indice de sa célébrité à la fin de sa vie.

 Les routes de la traitre négrière


 Représenter la traite négrière et l’esclavage
Entraves, fers, chaînes, fouets et cravaches, éléments de la vie
quotidienne sous le système esclavagiste, ont rapidement
disparu, dès l’abolition de 1848, des quais des ports négriers et
des plantations des Caraïbes-Amériques ou des colonies de
l’océan Indien où ils avaient été si nombreux pendant près de
quatre siècles. Les navires négriers furent reconvertis, les
témoignages de ce qui permit une exploitation
exceptionnellement intensive de la terre et de la main-d’œuvre
servile aux Caraïbes-Amériques ou à La Réunion disparurent
peu à peu. Mais à partir de la fin du XVIIIe siècle, certains de
ceux qu’on appela les « abolitionnistes » voulurent montrer à
leurs contemporains les réalités du travail, de la discipline et
des châtiments sur les plantations des denrées coloniales qui
affluaient dans les grands ports européens. Il fallait prouver
pour mobiliser une opinion publique ignorante des choses
coloniales. Ainsi débutait une entreprise patrimoniale fragile
certes, mais aujourd’hui si précieuse.

Le Britannique Thomas Clarkson diffusait en 1788-1789 des


plans en coupe du navire négrier le Brookes. Accusé par les
lobbies de planteurs de montrer une représentation
exagérément dramatique des conditions de traversée de
l’océan Atlantique par les négriers, le middle passage (ou «
passage du milieu »), il n’en inspira pas moins, pendant des
décennies, les campagnes de diffusion de ce genre de croquis
auxquelles se livrèrent tous les comités antiesclavagistes. En
France en 1825, Auguste de Staël exposait, dans le cadre de la
Société de la morale chrétienne, les chaînes, fers et entraves de
traversée qu’il avait pu acheter en toute impunité sur les quais
du port de Nantes, dix ans, s’étonnait-il, après les
recommandations d’interdiction émises au niveau européen
lors du Congrès de Vienne en février 1815…

En 1840-1841, au cours du périple qu’il entreprit aux Caraïbes


pour y analyser les effets de l’abolition dans les British West
Indies et la situation des esclaves dans les autres colonies,
Schoelcher rapporta de nombreux objets de la vie quotidienne
et certains instruments du régime disciplinaire des
plantations : fouet de commandeur, fers, entraves de pieds,
entrave de cou à quatre branches contre les récidives de
marronnage des esclaves qui avaient été repris lors d’une
première fuite, qu’il se procura en Guadeloupe, en Martinique,
ou un couteau de nègre marron également originaire de
Guadeloupe. En 1883-1884, il fit don de cet ensemble au
musée d’Ethnographie du Trocadéro, ancêtre du musée de
l’Homme, collection aujourd’hui conservée au musée du Quai
Branly.

De nos jours, les objets témoins de la traite négrière et de la


vie en esclavage dans les colonies françaises des Caraïbes-
Amériques et de l’océan Indien sont devenus extrêmement
rares. On en trouve toutefois dans plusieurs musées. En
Guadeloupe, en Martinique, en Guyane, à La Réunion,
territoires profondément marqués par le système esclavagiste,
lieux de mémoire en eux-mêmes, la recherche muséologique
se développe et devrait être accompagnée d’un plus vaste
développement de la recherche archéologique (sur les sites de
plantations et sur les lieux de cimetières d’esclaves
notamment). Cet inventaire se fera l’écho de la progression
des travaux entrepris.
Pendant la première moitié du XIXe siècle, plusieurs artistes
s’inspirèrent des informations diffusées au sujet de la traite
négrière, de son interdiction et des débats qu’elles suscitèrent.
Parmi les œuvres et témoignages les plus connus, en France,
citons le célèbre Radeau de la Méduse de Théodore Géricault
(1819), le dessin d’étude La Traite des Noirs qu’il réalisa au
fusain et à la sanguine en 1822 (École nationale supérieure des
beaux-arts, Paris), des tableaux tels que Le Serment des
ancêtres de Guillaume Guillon-Lethière à la gloire de
l’indépendance de Haïti (1823, musée national d’Haïti),
Nègres à fond de cale que l’Allemand Johann Moritz
Rugendas présenta au Salon du Louvre en 1827, les croquis
pour un projet de monument non abouti réalisés par Pierre-
Jean David d’Angers (années 1820, musées d’Angers), La
Rébellion d’un esclave sur un navire négrier par Édouard
Antoine Renard (1833, musée du Nouveau Monde, La
Rochelle) et Esclaves sur la côte ouest-africaine par Auguste
François Biard (1840, Wilberforce House, Kingston upon Hull
Museum and Art Gallery). Le tableau de 2 x 2,65 mètres que
Marcel Verdier consacra à l’un des châtiments d’esclaves les
plus cruels, la flagellation aux quatre piquets, sous le titre Le
Châtiment des quatre piquets dans les colonies (conservé par
la Menil Foundation Collection, Houston, Texas) fut refusé
par le jury du Salon du Louvre de 1843. On craignit qu’il ne
soulevât « la haine populaire » contre l’esclavage… La revue
Le Magasin pittoresque publiait quant à elle pour le grand
public articles et lithographies très diffusés au sujet de la traite
négrière illégale et des croisières de répression britannique et
française dans l’Atlantique.

La représentation de l’esclave ou de scènes d’esclavage fut un


thème régulièrement utilisé par de nombreux artistes et
artisans dans la fabrication des objets de la vie quotidienne les
plus anodins. Des esclaves au travail dans les champs de canne
à sucre ou charriant des boucauts de sucre vers les navires en
partance pour l’Europe ornèrent tabatières, pendules et autres
bibelots.

Le développement des courants abolitionnistes, à la fin du


XVIIIe siècle, provoqua la diffusion de médaillons et
d’estampes, généralement d’inspiration britannique, qui
proclamaient l’égalité, la fraternité entre les hommes, justifiant
ainsi la liberté qu’il convenait de conférer aux esclaves. Les
événements de Saint-Domingue/Haïti régulièrement relatés
dans la presse et dans Le Moniteur universel permirent
également la réalisation de multiples estampes et lithographies
représentant des scènes de la guerre coloniale qu’y livraient
les troupes napoléoniennes ou les incendies de villes entières
qui s’y produisirent. L’émancipation proclamée en 1848
suscita des commandes officielles de tableaux et pièces
sculptées, qui rivalisèrent dans le ton allégorique pour
transmettre une vision idyllique et mythique de la réalité. Les
tableaux de Nicolas François Gosse, Liberté, Égalité,
Fraternité ou l’Esclavage affranchi (musée départemental de
l’Oise, Beauvais), d’Auguste François Biard, Proclamation de
l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1848
(musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon) ou
d’Alphonse Garreau, L’Émancipation à La Réunion (musée
national des Arts d’Afrique et d’Océanie), tous commandés en
1848, en témoignent.
http://www.cnmhe.fr/inventaire/traites.html

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