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Richard CHATEAU-DÉGAT

LA TRAITE DES NOIRS


DE L'AFRIQUE
À L'AMÉRIQUE
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Remerciements,

- A ma mère et à mon père qui m'ont insufflé le sens de l'équité


et du don de soi,

- A Rayonde, Stéphane, Cynthia, Rodrigue et Serge, mis à rude


contribution, et à qui je voudrais pouvoir offrir davantage,

- A mes amis à qui cet ouvrage doit tant...


Et en particulier à Dominique, Fernand et Max.
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La nécessité de ce travail m'est apparue à l'occasion de mon


premier contact avec la terre d'Afrique et ce lieu symbolique et
quelque peu mythique que constitue Gorée, en janvier 1994.
Ce n'est que deux ans plus tard que je m'y attaquai timide-
ment avec encore une idée très vague de ce que serait le produit
final ; Une seule certitude : quelque chose devait être écrit à des-
tination des Caribéens sur ce que fut la traite ; il fallait rappeler cet
épisode à la mémoire des descendants d'esclaves et (ou)
d'Africains que nous sommes pour la plupart.
Cet ouvrage est donc d'abord conçu comme ce qui pourrait
s'appeler le règlement d'une "dette de mémoire" (pour reprendre
un terme en vogue) envers les victimes africaines de la traite. Il
arrive à son "terme" -et c'est un pur hasard- en cette année mar-
quant le cent cinquantième anniversaire de la Révolution anti-
esclavagiste de mai 1848 en Martinique.
L'histoire officielle a longtemps ignoré toutes les actions
menées par les esclaves en particulier et les événements majeurs
des 22-23 mai, leur préférant jusqu'à le leur substituer, l'action des
abolitionnistes français. Pourtant il est établi de manière incontes-
table que le décret adopté le 27 avril 1848 n'est parvenu que le 03
juin dans une Martinique où l'esclavage avait officiellement dis-
paru depuis dix jours.
Ces dernières années, beaucoup a été fait pour la reconnais-
sance de l'action des esclaves pour gagner leur libération .
Pourtant, encore en ces temps de cent cinquantenaire, la question
est posée : Que faut-il commémorer, l'abolition décrétée depuis
Paris ou la Révolution antiesclavagiste ?
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La vérité n'est jamais simple. Les abolitionnistes poussés


par des motivations diverses ont indiscutablement agi en faveur
de l'abolition et le décret du 27 avril existe, c'est tout aussi évi-
dent. Mais celui-ci arrive trop tard en ce qui concerne la
Martinique et sert à peine à entériner une décision anticonsti-
tutionnelle certainement, prise par le gouverneur Rostoland
contraint par le soulèvement des Noirs à agir hors des cadres pré-
vus par la loi.
Les 22 et 23 mai 1848, le Noir dans les colonies françaises
d'Amérique, surgit brutalement du néant civique et prend place -
sans en demander l'autorisation aux maîtres blancs - dans le
monde des hommes.

L'esclave n'est plus... Mais l'esclavage continue pour long-


temps encore de peser sur la société coloniale et sur l'homme noir.
Serait-on tenté d'en douter ?

Le 26 décembre 1997, sur l'habitation "Gradys" - propriété


de M. AUBERY- à Basse-Pointe dans l'extrême nord atlantique, un
ouvrier agricole manque à l'appel.
Le géreur, Blanc de France, ne peut admettre le refus d'un
salarié Noir d'accomplir pour le même salaire, sa tâche plus celle
de son compère absent. Le cliché esclavagiste-raciste rejaillit de la
conscience du géreur (ou plutôt du maître) : "Les esclaves n'ont
pas encore changé de couleur, ici c'est moi le patron !" s'exclame-
t-il.

Qui croyait que nous en étions sortis ?

Il n'est pas si loin le temps où l'humiliation était quotidien-


ne, naturelle ... Il n'est pas si loin que cela, le temps où le Noir
n'était en fin de compte qu'un instrument qui se vendait et s'ache-
tait ...
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REPÈRES CHRONOLOGIQUES

D E S ESCLAVES N O I R S E N E U R O P E

Fin du XIV s. : Les 1ers navigateurs portugais reconnaissent la


Guinée et les côtes d'Afrique

1441 : Le navigateur portugais Nuño Tristao atteint le Cap Blanc,


il ramène les 10 premiers esclaves africains victimes d'une razzia
sur le Rio Ouro qui seront offerts au pape Eugène IV. Quelques
années plus tard Tristao est massacré au sud du Cap Vert.

1445 : Un autre explorateur, Diniz Dias franchit le Cap Vert et


s'aventure jusqu'à l'embouchure du fleuve Sénégal.

1446 : Les côtes de Guinée sont atteintes. Les esclaves noirs com-
mencent à arriver nombreux à Lagos et à Lisbonne.

1454 : Bulle papale (Nicolas V) autorisant le roi du Portugal à


conquérir toutes les terres qui seront découvertes entre le Cap
Bojador et les Indes, et à pratiquer le "juste commerce" des païens
Noirs.

Juin 1494 : Traité de Tordesillas - l'Espagne et le Portugal se par-


tagent l'Amérique

1498 : Mise en place de l'esclavage des indiens d'Amérique. Les


"Repartimentos" attribuent aux colons espagnols des commu-
nautés indiennes ; seule contrepartie : les nourrir et les convertir
au catholicisme
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LA TRAITE A T L A N T I Q U E
(Mise en place)

1510 : Le 1 groupe important d'esclaves africains (250) déporté


en Amérique débarque à Hispaniola (Haïti). Les tous premiers
noirs avaient été embarqués dès le second voyage de C.Colomb.
1518 : Charles Quint autorise l'importation des esclaves africains
en Amérique.
1528 : Le premier contrat d'asiento autorisant le commerce négrier
est accordé par le Roi d'Espagne.
1530 : Première interdiction de l'esclavage indien par Charles V.
1620 : Premiers arrivages d'esclaves noirs dans les colonies
anglaises du continent américain.
1626 : Début de la traite française : création de la Compagnie de
St Christophe par Richelieu.
1635 : La France occupe la Guadeloupe et la Martinique.
1636 : Arrivée des premiers esclaves des colonies françaises (40) à
St Christophe

1639 : Le pape Urbain VIII interdit l'esclavage des Noirs et des


Indiens. La bulle ne sera pas appliquée.
1640 : Occupation française du fortin qui deviendra Saint-Louis
du Sénégal.

1642 : Louis XIII autorise la traite et l'esclavage.


1673 : Colbert crée la Compagnie du Sénégal chargé de la traite
des Noirs.
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1678 : 27 000 esclaves noirs dans les colonies françaises des


Antilles.

1685 : Colbert promulgue le Code Noir définissant le statut juri-


dique des esclaves.

FRAGILISATION DES EMPIRES C O L O N I A U X


E T D E LA T R A I T E

1763 : Le Traité de Paris marque la fin de la guerre de 7 ans (1756-


1763) - ruine de l'Empire colonial français amputé du Canada,
des territoires à l'Est du Mississipi, de la Dominique...)
1772 : Tout esclave débarquant en Grande-Bretagne est désormais
libre (arrêt de Lord James Mansfield).
1783 : Les Quakers anglais fondent une association antiesclava-
giste.
1783 : Au traité de Versailles, la France restitue à l' Angleterre
Montserrat, Saint-Vincent et Grenade ....
1787 : La Société pour l'abolition de la traite est créée en
Angleterre.
1788 : La Société des amis des Noirs est fondée en France.

1791 : Insurrection des esclaves de Saint-Domingue.


1792 : Le Danemark fixe la fin de la traite à partir de 1803.
1793 : L'abbé Grégoire réclame et obtient de la Convention la sup-
pression des primes aux armateurs négriers.
1794 : Face aux révoltes d'esclaves et aux offensives anglaises
dans les colonies françaises, la Convention vote l'abolition de l'es-
clavage.
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Pour éviter la libération des Noirs, les colons de Martinique


cèdent alors la colonie aux Anglais.
1802 : Bonaparte rétablit la traite et l'esclavage. Soulèvement des
Noirs en Guadeloupe (épopée Delgrès)
1804 : La résistance des Haïtiens aux soldats de Bonaparte
débouche sur l'indépendance de l'île.
1807 : L'Angleterre interdit la traite et prend la tête du mouve-
ment abolitionniste.
1808 : Abolition de la traite aux Etats-Unis.

1813-1815 : Accords de l'Angleterre avec la Suède, la France, les


Pays-Bas, l'Espagne et le Portugal, abolissant la traite.

LA F I N D I F F I C I L E D U T R A F I C
E T D E L'ESCLAVAGE A M E R I C A I N

1815 : Congrès de Vienne, la traite est moralement condamnée par


les cinq puissances (Autriche, France, Grande-Bretagne, Prusse,
Russie)
1816 : La France abolit la traite.

1820 : Abolition officielle de la traite en Espagne.


1832 : Révolte des esclaves de la Jamaïque.
1833-1838 : Abolition de l'esclavage dans les colonies anglaises.
1839 : Condamnation de la traite par la papauté (Grégoire XVI).
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1846-48 : Abolition dans les Iles Vierges, colonies danoises (Sainte


Croix, Saint-Jean et Saint-Thomas).
1847 : Abolition à Saint-Barthélémy, colonie Suédoise.
1848 : Abolition définitive de l'esclavage dans les colonies fran-
çaises. Elle est imposée par le soulèvement des esclaves en
Martinique (22-23 mai 1848).
1849 : Fondation de Libreville, "village chrétien et français", pour
l'accueil des esclaves libérés des bateaux négriers.
1857-1862 : La France recrute des "émigrés libres" dans l'embou-
chure du Congo.
1860-63 : Abolition dans les colonies néerlandaises des Antilles
(Curaçao, Bonaire, Aruba, Saba, aint-Eustache, Saint-Martin,
Guyane hollandaise)
1865 : Abolition de l'esclavage - Etats -Unis d'Amérique.
1867 : Fin de la traite à Cuba.
1872 : Abolition à Porto Rico.
1885 : Abolition à Cuba.
1888 : Abolition au Brésil.
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EN GUISE D'INTRODUCTION

Traite et esclavage sont souvent inséparables dans nos


esprits. Spontanément, ils renvoient aux mêmes clichés : le Noir,
les fers, la cale du bateau, le fouet de l'habitation... Dans les deux
cas, la victime type est la même et les deux phénomènes nous
apparaissent indissociables. Ils sont néanmoins bien distincts et
leur histoire en Amérique a montré que la fin de l'une n'entraînait
pas ipso facto la mort de l'autre.
La traite est en effet rendue illicite en 1815, alors que l'esclava-
ge perdure officiellement jusqu'en 1834 dans les colonies anglaises,
1848 dans les colonies françaises et jusqu'en 1888 au Brésil.
La morale ici n'a pas eu grand chose à voir avec l'art de gou-
verner et dans ce domaine comme en d'autres occasions, l'écono-
mie s'est imposée comme La source d'inspiration décisive des
politiques d'Etat.
Non seulement l'interdiction de la traite n'a pas remis en
cause l'esclavage, mais le commerce négrier lui-même n'en fut
pas vraiment ébranlé. Comme la prohibition de l'alcool aux Etats-
Unis d'Amérique un siècle plus tard, la décision d'interdire le
commerce des Noirs engendre une contrebande massive et rigou-
reusement organisée. Mais la traite illégale ne représente que la
dernière période de ce honteux commerce - un franc demi-siècle
tout de même !

Avant, durant trois cents années la traite et l'esclavage des


Noirs, demeurèrent non seulement licites, mais honorables aux
yeux des sociétés européennes.
Au "siècle des lumières" qui fut du reste le siècle le plus obs-
cur pour les Noirs, le trafic négrier connut carrément son apogée.
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féodal et lignager, aux seigneuriaux etféodaux, auxformalités des décrets, ni au retran-


chement des quatre quints en cas de disposition, à cause de mort, et testamentaire.

XLVII. Ne pourront être saisis et venus séparément, le mari et la femme, et


leurs enfants impubères, s'ils sont sous la puissance d'un même maître : déclarons
nulles les saisies et ventes qui en serontfaîtes ; ce que nous voulons avoir lieu dans les
aliénations volontaires : sous peine contre ceux qui feront les aliénations d'être privés
de celui, ou de ceux qu'ils auront gardés, quiferont adjugés aux acquéreurs, sans qu'ils
soient tenus defaire aucun supplément de prix.

LVII. Déclarons les affranchissements, faits dans nos îles, leur tenir lieu de
naissance dans nos îles ; et les esclaves affranchis n'avoir besoin de nos lettres de natu-
ralité, pour jouir de l'avantage de nos sujets naturels de notre royaumes, terres et pays
de notre obéissance, encore qu'ils soient nés dans les pays étrangers.

LVIII. Commandons, aux affranchis, de porter un respect régulier à leurs


anciens maîtres, à leurs veuves, et à leurs enfants, en sorte que l'injure, qu'il leur
aurontfaite, soit punie plus grièvement, que si elle était faite à une autre personne : les
déclarations, toutefois, francs, et quittes envers eux, de toutes autres charges, services,
et droits utiles que leurs anciens maîtres voudraient prétendre, tant sur leurs per-
sonnes, que sur leurs biens, et successions, en qualité de patron.(...)

In PETIT : Traité sur le gouvernement des esclaves, Paris, Kuapen,1777, 2 vol.


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Édition AFONTAINE Sé tout an lavi kréyôl
...Mi plézi

Mi bèl Matoutou - Jala


Dédé et le secret du gommier - Jala
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Mes mains parlent à tes yeux - Lucien LAFONTAINE
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Le Sommeil des Dieux (B.D.) - André LAGIER/jack EXILY
Le sang du mancenillier (Roman) - André LAGIER
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Fab kréyòl - Georges de VASSOIGNE
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Collection : KONTÈ KONTÉ
24 ouvrages = 24 contes illustrés en couleur en Kréyòl,
Français, English - Plusieurs auteurs réunient pour faire
rêver antillais les enfants du monde entier...

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