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Maud - Simon - Gaizka

L’abolition
de l’esclavage
en France

EMC Source : http://www.africultures.com/php/?nav=livre&no=13046


L'abolition de l'esclavage repose sur l’interdiction juridique de pratiquer l’esclavage. L'abo-
lition concerne avant tout les vieilles colonies héritées de l'Ancien Régime, dont l'économie re-
pose encore sur les grandes plantations sucrières. Elle prend donc son essor à partir du XVIIIe
siècle, c'est-à-dire au siècle des lumières, là où la science, la raison et la liberté prennent le des-
sus sur la foi et les croyances. D’un point de vue philosophique, bon nombre des philosophes
remettent en question la notion d’esclavage, de la propriété d’un Homme par un autre Homme.

Un esclave est un individu privé de liberté et de droit,


il s’agit donc d’une liberté individuelle.

Source : http://ecole.toussaint.free.fr/vschoel/sch00.htm

L’abolition de l’esclavage relève-t-elle de l’humanisme,


de la morale, de l’intérêt économique ou de simples principes
politiques ?
I – Différentes phases de l’abolition
1 - Chronologie des décrets
1789 Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
1791 Révolte de Saint-Domingue menée par Toussaint Louverture.
1793 Abolition de l’esclavage à Saint-Domingue.

1794 Abolition de l’esclavage dans toutes les colonies françaises.


1802 Rétablissement de l’esclavage dans les colonies françaises.
1848 Abolition de l’esclavage dans les colonies françaises.
Aboli une première fois par la Convention en 1794, l’esclavage a été rétabli en France en 1802
par Bonaparte, avant d’être finalement aboli en avril 1848 par le gouvernement provisoire de
la IIe République, sous l’impulsion de Victor Schoelcher.
Un hommage sera rendu ce mercredi à ce sous-secrétaire d’Etat à la Marine, ainsi qu’à Tous-
saint Louverture et au commandant Delgrès, trois hommes inhumés au Panthéon et qui ont
combattu l’esclavage.
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Le 27 avril 1848, le gouvernement de la République française publie un décret par lequel il abolit
l’esclavage dans les colonies françaises.
1998 : Plusieurs milliers de descendants d’esclaves marchent silencieusement dans les rues de
Paris pour honorer la mémoire et le martyre de leurs ancêtres.
2001 : Adoption de la loi « reconnaissant la traite et l’esclavage en tant que crime contre l’humanité ».
La loi est promulguée le 21 mai.
2004 : Création, pour cinq ans, du Comité pour la mémoire de l’esclavage, dont l’écrivain Maryse
Condé prend la présidence,
2006 : La date du 10 mai est retenue pour commémorer en France métropolitaine l’abolition de
l’esclavage. Jacques Chirac confie à l’écrivain martiniquais Edouard Glissant la présidence d’une
mission de préfiguration d’un Centre national consacré à la traite et à l’esclavage.

Source : http://la1ere.francetvinfo.fr/commemoration-de-l-esclavage-pourquoi-le-10-mai-357843.html

2 - Cheminement
Le profit venu des colonies est évidemment l’argument le plus fort, capable d’étouffer bien des scru-
pules moraux (cf. Jean-François Melon, auteur de l’Essai politique sur le commerce, 1734). L’aspect
le plus nouveau de la société esclavagistes coloniale des XVIIe et XVIIIe siècles est de faire naître
une justification de la servitude par la couleur de la peau, qui n’existait pas dans l’Empire romain :
les esclaves, nombreux, parfois majoritaires, y étaient d’une autre nation que les maîtres, pas d’une
autre couleur. Ici, le maître est blanc et l’esclave noir ; le noir, signe d’infériorité, justifie la soumission
au maître.
La société coloniale de Saint-Domingue se différencie en classes sociales, et se stratifie en couleurs
de peau. Dans sa Description de la partie française de Saint-Dominique, publiée en 1797, Moreau
de Saint-Méry, défenseur attitré des colonies et de leurs intérêts, classe la population de l’île en 128
catégories différentes, suivant une gradation de couleur qui va du blanc au noir.
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Ce système assez délirant, à l’origine du racisme moderne (l’Afrique du Sud de l’apartheid utilisait
un classement racial similaire en 1970), s’accompagne évidemment de mesures destinées à em-
pêcher le métissage, dégradation de « la race blanche », supérieure, par l’apport de « sang noir ».
Il était fréquent de voir aux colonies les maîtres blancs avoir une maîtresse noire : le Code Noir
(1685) prévoit des amendes à leur encontre s’ils ont des enfants (art. 9,13). Cela n’empêche rien :
il y avait à Saint-Domingue à la veille de la Révolution plus de 20 000 métis, presque autant que de
blancs.

Source : http://la1ere.francetvinfo.fr/commemoration-de-l-esclavage-pourquoi-le-10-mai-357843.html http://latourcamoufle.hautetfort.com/


archive/2014/02/08/solomon-northup-un-homme-libre-rendu-esclave-pendant-12-ans-5293613.html

Le Code Noir ne prévoit même pas le cas inverse, la maîtresse blanche fécondée par l’esclave noir :
cela relève de l’inimaginable, du crime, puni avec la plus grande rigueur.

Source : http://www.madinin-art.net/le-
code-noir-est-bien-une-monstruosite/ Source : http://www.madinin-art.net/le-code-noir-est-bien-une-monstruosite/

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II – Opposants à l’esclavage et remises en cause de cet état
1 - Grands opposants à l’esclavage
On notera comme grands opposants à l’esclavage, l’Abbé Grégoire, Victor Schoelcher, Montes-
quieu, Voltaire et Rousseau. Ce sont les précurseurs de la pensée abolitionniste.

L’abbé Grégoire
(1750-1831)

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Gr%C3%A9goire

Elu plusieurs fois député, cet évêque, défenseur des droits des Noirs a joué un grand rôle dans la
première abolition du 4 février 1794.
Pour convaincre les députés, il organisa une cérémonie au cours de laquelle la Convention (As-
semblée Nationale) reçut de la part d’une ancienne esclave un drapeau tricolore avec un Noir sur la
bande bleue, un Blanc sur la bande blanche et un métis sur la bande rouge.
Les députés émus ont alors décidé d’étudier la question de l’abolition.
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Victor Schoelcher
(1804-1893)

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Sch%C5%93lcher

l a été l’un des principaux animateurs de la cause abolitionniste qui renaît vers 1830. Devenu
sous-secrétaire d’état à la Marine et aux Colonies de la IIe République, il organise la seconde abo-
lition de l’esclavage, le 27 avril 1848.
Député puis sénateur des Antilles, il quitte la France
lorsque Napoléon III s’empare du pouvoir (1852-1870).
Il ne reviendra qu’avec la IIIe République en 1870 et il
mènera alors des combats contre la peine de mort, pour
’enseignement primaire obligatoire et pour le droit des
femmes.
Il voyagera beaucoup dans les colonies et fera paraître
des pétitions ainsi que de nombreux ouvrages afin de
faire prendre conscience à la population de cet acte Source : http://www.europexplo.fr/visiter-les-
inhumain. appartements-napoleon-iii-du-louvre/

6
Montesquieu

Source : http://www.babelio.com/auteur/-Montesquieu/2160/photos

Afin d’atteindre encore plus les gens, Montesquieu choisira l’ironie dans « De l’esclavage des Noirs »
dans L’esprit des Lois, 1748 afin de dénoncer l’esclavage.

Source : http://bacdefrancais.net/de-l-esclavage-des-negres-montesquieu.php

7
Voltaire

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Voltaire

En 1759, dans Candide, l’épisode du nègre de Surinam, Voltaire dénonce les conditions de vie des
esclaves, et notamment les mutilations, il cherche à susciter chez nous la pitié et l’indignation : « En
approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son
habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et
la main droite. […]

Source : http://www.senscritique.com/livre/Candide_ou_l_optimisme/50157

8
Rousseau

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau

En 1762 dans « Du contrat social », Rousseau explique que selon lui, la seule forme de pouvoir qui
peut garantir liberté et égalité, est celle où la volonté du peuple est reine. « Ainsi, de quelque sens
qu’on envisage les choses, le droit d’esclavage est nul [...]

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On trouve aussi des arguments d’un point de vue économique dont la base est d’expliquer que l’on
obtient un meilleur rendement avec des hommes libres et mieux traité qu’avec des esclaves. Adam
Smith écrivait ainsi que « l’expérience de tous les temps et de tous les pays s’accorde, je crois, pour
démontrer que l’ouvrage fait par des mains libres revient définitivement à meilleur compte que celui
qui est fait par des esclaves ».
Média impliquant ce droit de liberté : 10 mai 2015 : Le figaro.fr : jour de la commémoration de la
traite et de l’abolition de l’esclavage - Journée à caractère international avec François Hollande en
Guadeloupe.

2- La non conception de la disparition de l’esclavage


Il existe cependant des personnes ne pouvant concevoir la disparition de l’esclavage. Jacques Bé-
nigne Bossuet, homme d’église et écrivain, prend par exemple appui sur la bible pour justifier l’es-
clavage « Condamner l’esclavage reviendrait à condamner le Saint-Esprit qui ordonne aux esclaves
par la bouche de Saint-Paul de demeurer en leur état et n’oblige pas le maître à les affranchir. »
Néanmoins, le siècle des lumières est le siècle de l’abolition.

Source : http://www.moins-depenser.com/mag/
1536-internationale-esclavage.html

Source : http://www.esclavage-memoire.com/evenements/soiree-debat-
Source : http://www.senscritique.com/livre/Candide autour-de-la-commemoration-de-labolition-de-lesclavage-les-esclaves-
_ou_l_optimisme/50157 oublies-dans-la-ville-de-pantin-105.html

Conclusion
Malheureusement, malgré son abolition au XIXe siècle. Au niveau économique et historique, il y a le
ralentissement des progrès techniques et le regard des autres par rapport à cette pratique. Et pour
finir, il y a aussi la différence de « race » et le processus de l’esclavage dans le domaine religieux et
de la raison. Tous ces reproches sont en faveur de la condamnation, de l’abolition de l’esclavage car
ce n’est pas une pratique humaine où tous les hommes sont égaux. Aujourd’hui malgré l’abolition de
1848, l’esclavage n’est pas mort mais a changé de forme, c’est l’esclavage moderne.

La question dans nos têtes demeure :


« Est-ce que l’esclavage sera réellement totalement aboli un jour » ?
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