Vous êtes sur la page 1sur 7

UE 112 Droit des sociétés J.

LE DILY – CNAM-INTEC (DGC)

Fiche de méthodologie
Comment lire et analyser un arrêt de la Cour de cassation ?

L’épreuve de Droit des sociétés aux examens des DGC/DCG repose principalement sur l’étude d’un
ou plusieurs cas pratiques. Toutefois, comme le précise le programme officiel de l’examen d’Etat,
cette étude peut être accompagnée d’un commentaire de document(s).

Au titre de ce commentaire de document(s), il est tout à fait concevable que vous soyez interrogés sur
une décision de justice. Il convient donc de s’y préparer.

Les décisions de justice les plus intéressantes, tant d’un point de vue purement juridique que du point
de vue des examens universitaires, sont les arrêts rendus par la Cour de cassation. C’est la raison
pour laquelle la présente fiche méthodologique se concentre sur ce type de décisions.

Dans le cadre de l’épreuve de Droit des sociétés aux examens des DGC/DCG, si une telle décision de
justice vous était soumise au titre du commentaire de document(s), il est vraisemblable qu’elle serait
accompagnée de questions précises destinées à vous aider dans votre commentaire. Néanmoins, il
n’est pas exclu que l’énoncé ne comporte qu’une seule directive : « réalisez une fiche d’arrêt ».

Dans le présent document, nous souhaitons donc surtout vous donner les clés permettant une lecture
et une compréhension facilitées des arrêts de la Cour de cassation (I). Nous nous attacherons
également à vous exposer les étapes incontournables de la réalisation d’une fiche d’arrêt (II).

I – La lecture et la compréhension d’un arrêt de la Cour de cassation

A – Un vocabulaire spécifique

La Cour de cassation est la juridiction suprême de l’ordre judiciaire. Rappelons ici que les juridictions
françaises sont réparties en deux ordres : l’ordre administratif et l’ordre judiciaire. L’existence de ces
deux ordres est fidèle à la distinction classique qui domine le droit français : droit public / droit privé.

En droit des sociétés, nous nous situons au sein du droit privé. Les litiges de Droit des sociétés sont
donc traités exclusivement par les juridictions de l’ordre judiciaire. Bien que notre fiche
méthodologique soit expressément consacrée à l’étude des arrêts de la Cour de cassation, il n’est
sans doute pas inutile d’effectuer ici un rappel de quelques principes fondamentaux.

L’organisation de l’ordre judiciaire français est fondée sur un modèle hiérarchique, impliquant
notamment un double degré de juridiction. Par conséquent, l’analyse judiciaire d’un litige pourra faire
intervenir plusieurs juridictions. Il est impératif que les candidats à l’épreuve de Droit des sociétés des
DGC/DCG maîtrisent les principes fondamentaux de l’organisation judiciaire française ainsi que le
vocabulaire spécifique qui lui est attaché. S’ils estiment leurs connaissances fragiles en la matière, il
convient de se reporter à un cours ou à un manuel d’Introduction au Droit (qui aborde nécessairement
ces questions).

Vous trouverez ci-dessous, en gras, les éléments de vocabulaire judiciaire que vous devez
impérativement connaître et utiliser lorsque vous traitez d’une décision de justice dans un devoir ou à
l’examen.

Pour un litige donné, le parcours judiciaire commence par une action en 1ère instance. Cette première
action en justice est exercée devant une juridiction dite « du 1er degré ». On parle alors
d’assignation en justice. Cette assignation est réalisée devant une juridiction qui porte le plus
souvent le nom de « tribunal » (ex : tribunal de commerce, tribunal de grande instance…) et qui
rendra un jugement.
La personne qui introduit cette action en justice est appelée le « demandeur » (demanderesse, au
féminin). La personne contre qui cette action est exercée s’appelle le « défendeur » (ou
défenderesse, au féminin).

1
UE 112 Droit des sociétés J. LE DILY – CNAM-INTEC (DGC)

Le jugement du 1er degré peut, soit recevoir (ou accueillir) la demande, soit la rejeter (ou la
débouter).
Attention : il faut impérativement utiliser le terme « jugement » pour désigner la décision rendue par la
juridiction du 1er degré, et non pas le terme « arrêt » (qui est réservé aux décisions rendues par les
Cours d’appels et par la Cour de cassation).

Si l’une des parties ne se satisfait pas du jugement rendu en 1ère instance, elle peut exercer un
recours afin que le litige soit à nouveau jugé, mais cette fois-ci par une autre juridiction
(hiérarchiquement supérieure à la première). Cette seconde juridiction, dite « du 2nde degré », est la
Cour d’appel. Le recours exercé devant elle est l’appel.
La personne qui exerce ce recours est dénommée « l’appelant », la partie adverse étant appelée
« l’intimé ». On dit alors que l’appelant interjette appel, ou qu’un appel est interjeté par
l’appelant. La Cour d’appel rejuge totalement l’affaire et sa décision se substitue à celle rendue par la
juridiction du 1er degré. La solution rendue par la Cour d’appel est qualifiée d’ « arrêt » (ne surtout pas
utiliser ici le terme « jugement »). Cet arrêt peut, soit aller dans le même sens que la décision rendue
au 1er degré (on parle alors d’arrêt confirmatif), soit donner une solution différente de celle du 1er
degré (on parle alors d’arrêt infirmatif).
NB : Il est important, lorsque vous lisez un arrêt de la Cour de cassation, de regarder si l’arrêt rendu
par la Cour d’appel était infirmatif ou confirmatif. En effet, ce renseignement vous permet de
déterminer la solution rendue au 1er degré et de retracer alors l’intégralité du parcours judiciaire du
litige. Toutefois, cette précision n’est pas toujours présente dans les arrêts de la Cour de cassation.

Si l’une des parties n’est pas satisfaite de la solution rendue par la Cour d’appel, il est possible
d’exercer un nouveau recours, cette fois-ci devant la Cour de cassation : un pourvoi en cassation.
Cependant, ce second recours ne permet pas de faire rejuger l’affaire. En effet, la Cour de cassation
n’est pas un 3ème degré de juridiction : elle ne juge pas les faits, elle est exclusivement juge du droit.
Autrement dit, elle se borne à vérifier que le droit a été correctement appliqué par la Cour d’appel.
L’analyse de la Cour de cassation porte donc uniquement sur la solution de la Cour d’appel et sur les
arguments avancés par celle-ci pour justifier sa solution. La Cour de cassation ne donne donc pas de
solution concrète à un litige. Selon qu’elle approuve ou désapprouve le raisonnement et les
arguments de la Cour d’appel, elle rejettera ou acceptera le pourvoi formé devant elle.

L’auteur du pourvoi en cassation est le « demandeur au pourvoi » (ne pas confondre avec le
demandeur initial, qui a introduit la 1ère action en justice au 1er degré). La partie adverse est le
« défendeur au pourvoi ». On dit que X a formé un pourvoi en cassation, ou que X s’est pourvu
en cassation. Dans le cadre de son pourvoi en cassation, le demandeur développe des arguments :
ces arguments sont appelés des « moyens ». Il peut y avoir un seul argument (on parlera alors de
moyen unique) ou plusieurs arguments (il sera alors question du 1er moyen, puis du 2ème moyen, etc.).

Une expression est très souvent présente dans les arrêts rendus par la Cour de cassation : celle-ci
précise que l’auteur du pourvoi « fait grief à l’arrêt attaqué …. ».
Faire grief signifie reprocher. L’expression « l’arrêt attaqué » fait toujours référence à l’arrêt rendu par
la Cour d’appel ; généralement un lieu et une date figurent entre parenthèses, ils correspondent au
lieu du siège de la Cour d’appel et à la date à laquelle cette Cour d’appel a rendu son arrêt.

La Cour de cassation ne peut rendre que deux types d’arrêts :


- soit un arrêt de rejet,
- soit un arrêt de cassation.

Si la Cour de cassation approuve l’arrêt rendu par la Cour d’appel, elle rejettera alors le pourvoi et
rendra un arrêt de rejet. La solution rendue par la Cour d’appel est donc définitivement validée.
L’affaire ne sera donc pas rejugée.

En revanche, si la Cour de cassation désapprouve la Cour d’appel (elle trouve donc le pourvoi justifié),
elle rendra un arrêt de cassation. Dans ce cas, la Cour de cassation « casse et annule » (totalement
ou partiellement) l’arrêt rendu par la Cour d’appel. Dans la mesure où la Cour de cassation ne peut
pas se prononcer sur les faits, elle va alors renvoyer l’affaire devant une juridiction du 2nd degré, apte
à donner une solution concrète au litige : soit une autre Cour d’appel, soit la même Cour d’appel mais
autrement composée.

2
UE 112 Droit des sociétés J. LE DILY – CNAM-INTEC (DGC)

B – La structure des arrêts de la Cour de cassation

Les arrêts de la Cour de cassation sont toujours rédigés en une seule phrase, organisée en plusieurs
paragraphes (débutant tous par la locution « attendu que », laquelle marque une nouvelle étape du
raisonnement et peut être assimilée à l’expression courante « étant donné que »).

La connaissance de la structure de ces arrêts permet, dès la 1ère lecture, d’isoler les différentes parties
composant l’arrêt et ainsi de pouvoir repérer et comprendre plus facilement la solution de la Cour de
cassation ainsi que sa justification.

Cette structure, toujours identique, diffère quelque peu selon que l’arrêt rendu par la juridiction
suprême est un arrêt de rejet ou un arrêt de cassation.

1) La structure des arrêts de rejet

Un arrêt de rejet se compose de trois parties :


- La 1ère partie présente les éléments de fait et de procédure (ceux sur lesquels la Cour d’appel
s’est fondée pour rendre sa décision) ;
- La 2ème partie, introduite par « alors (selon le moyen) que... » présente les arguments que
développe l’auteur du pourvoi pour contester la solution rendue par la Cour d’appel ;
- La 3ème partie, introduite par « Mais attendu que… », expose le raisonnement et la réponse de
la Cour de cassation. Il s’agit, bien entendu, de la partie essentielle de l’arrêt. L’utilisation du
« Mais… » démontre bien que la Cour de cassation s’oppose ici aux arguments de l’auteur du
pourvoi.

Attention !
- Ces trois parties ne correspondent pas exactement aux limites des différents paragraphes de
l’arrêt. Pour isoler ces trois parties, il est donc impératif de repérer les expressions « alors
(selon le moyen) que… » et « Mais attendu que… ». Nous vous conseillons de les entourer ou
de les surligner pour mieux visualiser la structure de l’arrêt.
- Prenez garde au contenu de la 2ème partie : il ne s’agit ni de la solution de la Cour d’appel, ni
de la réponse de la Cour de cassation.

Exemple : Cass. Com., 13 oct. 2009, n° 08-15722

LA COUR

Sur le moyen unique :

Attendu, selon l’arrêt attaqué (CA Versailles, 27 mars 2008), que M. X. a été nommé gérant de la
société MCDA, dès la constitution de celle-ci, en février 1993 et reconduit dans ces fonctions lors de
l’assemblée générale du 29 janvier 1996 ; que la société rencontrant des difficultés et les assemblées
n’étant plus tenues, Mme Y., associée, a obtenu la désignation d’un mandataire ad hoc avec pour
mission de convoquer une assemblée ; que celui-ci n’ayant pas accompli sa mission, M. X. a obtenu
sa révocation et a été autorisé par ordonnance sur requête, en sa qualité de gérant, à convoquer une
assemblée générale pour le 17 octobre 2001 ; que Mme Y. a fait assigner la société et ses associés
aux fins d’annulation de cette dernière assemblée ;

Attendu que Mme Y. fait grief à l’arrêt d’avoir rejeté sa demande, alors, selon le moyen :

1°/ que l’article 10 des statuts de la société MCDA stipulait que « les fonctions du ou des gérants
prennent fin à l’issue de la réunion de l’Assemblée générale ordinaire des associés ayant statué sur
les comptes de l’exercice écoulé et tenue dans l’année au cours de laquelle expire le mandat du ou
des gérants » ; qu’en affirmant que l’article 10 ne limitait pas la durée du mandat du gérant à un an, la
cour d’appel a dénaturé les statuts de la société MCDA et a violé l’article 1134 du Code civil ;

3
UE 112 Droit des sociétés J. LE DILY – CNAM-INTEC (DGC)

2°/ que le gérant qui exerce ses fonctions en violation des dispositions statutaires ne peut valablement
convoquer une assemblée ; qu’en affirmant que M.X. avait valablement convoqué l’assemblée
générale du 17 octobre 2001 quand il résultait de ses propres constatations qu’il avait manqué
gravement à ses obligations de gérant et méconnu les dispositions des statuts qui lui imposaient de
solliciter annuellement la décision de l’assemblée générale sur la prolongation de son mandat, de
sorte qu’il ne pouvait exercer régulièrement ses fonctions et convoquer l’assemblée générale du 17
octobre 2001, la cour d’appel a violé les articles L. 223-18 et L. 223-29 du Code de commerce ;

Mais attendu que l’arrêt retient par motifs propres et adoptés que l’assemblée générale du 29 janvier
1996 a approuvé le renouvellement du mandat de gérant de M. X. et que la mission de
l’administrateur ad hoc n’a pas suspendu son mandat ; qu’il relève que l’article 10 des statuts stipule
que les fonctions du ou des gérants prennent fin à l’issue de la réunion de l’assemblée générale
ordinaire des associés ayant statué sur les comptes de l’exercice écoulé et tenue dans l’année au
cours de laquelle expire le mandat du ou des gérants ; qu’ainsi, c’est sans dénaturation de ces
dispositions, que la cour d’appel a décidé que M. X. avait le pouvoir de convoquer l’assemblée
générale qui s’est tenue en octobre 2001 ; que le moyen n’est pas fondé ;

PAR CES MOTIFS

Rejette le pourvoi.

Légende

1ère partie : exposé des faits qui ont abouti au litige + indication de quelques éléments de procédure
(on y apprend que le demandeur initial était Mme Y, que la Cour d’appel ayant rendu l’arrêt contesté
était la Cour d’appel de Versailles et que Mme Y s’est pourvue en cassation)

2ème partie : présentation des deux parties de l’argumentation développée par Mme Y dans le cadre de
son pourvoi devant la Cour de cassation (elle conteste, par ces deux points, l’arrêt rendu par la Cour
d’appel de Versailles le 27 mars 2008)

3ème partie : réponse et justification de la Cour de cassation (elle approuve le raisonnement de la Cour
de cassation et rejette donc le pourvoi)

2) La structure des arrêts de cassation

Un arrêt de cassation se compose généralement de quatre parties :

- La 1ère partie est le visa : la Cour de cassation fait référence au texte sur lequel elle se fonde
ensuite pour donner sa réponse (dans ce type d’arrêt, la Cour de cassation conteste la
solution rendue par la Cour d’appel) ; parfois, elle complète le numéro de l’article du Code ou
de la loi en énonçant le principe contenu dans ce texte ;

- La 2ème partie présente les éléments de fait et de procédure (ceux que la Cour d’appel a pris
en compte pour donner sa réponse) ;

- La 3ème partie expose le contenu de l’arrêt rendu par la Cour d’appel et présente le
raisonnement de celle-ci ;

- Enfin, la 4ème partie présente la réponse et le raisonnement de la Cour de cassation : nous


sont ici exposées les raisons pour lesquelles la Cour de cassation conteste l’arrêt rendu par la
Cour d’appel et justifie ainsi sa décision de cassation.

Exemple : Cass. com., 7 oct. 2008, n° 07-17731, Sté Maghreb Solutions

LA COUR

4
UE 112 Droit des sociétés J. LE DILY – CNAM-INTEC (DGC)

Sur le premier moyen du pourvoi principal, pris en ses deux premières branches :

Vu les articles L. 263-3 et L. 236-22 du Code de commerce ;

Attendu que, sauf dérogation expresse prévue par les parties dans le traité d’apport, l’apport partiel
d’actif emporte, lorsqu’il est placé sous le régime des scissions, transmission universelle, de la société
apporteuse à la société bénéficiaire, de tous les biens, droits et obligations dépendant de la branche
d’activité qui fait l’objet de l’apport ;

Attendu, selon l’arrêt attaqué, que M. Y. X. était employé par la société ABX Logistics France (la
société ABX Logistics), devenue la société A + Logistics, en qualité de chef de l’agence de Marseille
exerçant son activité sous l’enseigne ABX Maghreb ; que M. Y. X. a démissionné de ses fonctions et
constitué la société Maghreb Solutions dont il a été désigné directeur général ; qu’au mois de
septembre 2004, la société ABX Logistics, reprochant à M. Y. X. et à la société Maghreb Solutions
des actes de concurrence déloyale, a fait assigner ceux-ci devant le juge des référés ; que par contrat
du 22 novembre 2004 prenant effet au 1er octobre précédent, la société ABX Logistics a fait apport à
la société ABX Logistics Eurocargo France (la société ABX Logistics Eurocargo) de son activité de
transport public international de marchandises ; que par ordonnance du 1er février 2005, le juge des
référés a dit n’y avoir lieu à référé et renvoyé l’affaire à l’audience du tribunal ;

Attendu que pour écarter la fin de non-recevoir tirée de l’absence de qualité pour agir de la société
ABX Logistics à la date de la saisine du tribunal et condamner la société Maghreb Solutions et M. Y.
X. à lui payer des dommages-intérêts, l’arrêt, après avoir relevé que le contrat d’apport conclu entre la
société ABX Logistics et la société ABX Logistis Eurocargo porte sur l’activité de transport public
international de marchandises par route, et accessoirement par combiné rail-route et route-mer,
s’exécutant entre deux pays différents avec prise en charge ou livraison en France, retient que
cependant l’agence marseillaise de la première société, à l’enseigne ABX Maghreb, n’est jamais citée
dans les différentes annexes du contrat comportant notamment la liste des agences, tandis que
l’extrait au 18 janvier 2006 du registre du commerce et des sociétés de la société A + Logistics,
nouvelle dénomination de la société ABX Logistics, mentionne diverses enseignes dont ABX
Maghreb, et qu’il en résulte que l’agence marseillaise n’a pas été apportée à la société ABX Logistics
Eurocargo ;

Attendu qu’en se déterminant ainsi, par des motifs impropres à établir que l’agence de Marseille était
étrangère à la branche d’activité faisant l’objet de l’apport ou qu’elle avait été exclue de celui-ci par la
volonté expresse des parties, la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision ;

PAR CES MOTIFS

Et sans qu’il y ait lieu de statuer sur les autres griefs du pourvois principal ni sur le pourvoi incident :

Casse et annule, en toutes ses dispositions, l’arrêt rendu le 15 mars 2007, entre les parties, par la
cour d’appel d’Aix-en-Provence ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l’état où elles se
trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel d’Aix-en-Provence
autrement composée.

Légende

1ère partie : la Cour de cassation vise les deux textes sur le fondement desquels elle conteste la
solution rendue par la Cour d’appel, puis elle énonce le principe résultant de ces deux textes

2ème partie : éléments de fait et de procédure nous exposant les principaux faits ayant abouti au litige

3ème partie : solution de l’arrêt rendu par la Cour d’appel d’Aix-en-Provence le 15 mars 2007 +
présentation du raisonnement mis en œuvre par la Cour d’appel pour aboutir à cette solution

5
UE 112 Droit des sociétés J. LE DILY – CNAM-INTEC (DGC)

4ème partie : la Cour de cassation explique les raisons qui l’amènent à désapprouver la solution rendue
par la Cour d’appel ; toutefois, la Cour de cassation ne se prononce que sur l’arrêt de la Cour d’appel,
elle ne tranche pas le litige.

Si vous maîtrisez ces éléments, vous devriez donc être suffisamment armés pour pouvoir lire et
comprendre tous les arrêts rendus par la Cour de cassation.

Lors d’un examen comportant une analyse d’arrêt (au niveau DGC/DCG), deux solutions sont
envisageables :
- soit l’énoncé vous pose des questions précises (tel est le cas dans les devoirs n°4 et 5 de fin
de série Intec, voir Série 03) ; il s’agit alors d’y répondre tout simplement, sans avoir besoin de
suivre une méthodologie particulière ;
- soit l’énoncé vous demande de réaliser une fiche d’arrêt.

Nous pensons que la première hypothèse est la plus probable. Néanmoins, par mesure de sécurité,
vous trouverez ci-dessous la méthodologie classique de la fiche d’arrêt. Nous vous conseillons de la
connaître malgré tout.

II – La réalisation d’une fiche d’arrêt

Exercice classique et incontournable dans les Facultés de Droit, la fiche d’arrêt constitue en réalité un
travail indissociable d’un autre : le commentaire d’arrêt.

Le contenu de la fiche d’arrêt doit mettre en évidence les éléments clés de l’arrêt et constitue
l’introduction du commentaire d’arrêt.

Dans la mesure où nous ne sommes pas en Faculté de Droit, nous laisserons volontairement de côté
la technique du commentaire d’arrêt. Concentrons nous donc sur la méthodologie de la fiche d’arrêt !

La fiche d’arrêt comprend cinq étapes :

1) Le résumé des faits


Vous devez ici présenter de manière objective et chronologique les faits ayant abouti au litige.
Il peut arriver, dans les arrêts de rejet notamment, que certains éléments de fait soient
présentés dans les arguments de l’auteur du pourvoi ou dans la réponse de la Cour de
cassation ; il faut en tenir compte et les intégrer dans votre résumé des faits. N’anticipez pas
sur la présentation de la procédure judiciaire et ne prenez pas parti. Il faut rester neutre et ne
pas se laisser influencer par la solution de la Cour de cassation (ou des autres juridictions).

2) La présentation de la procédure judiciaire antérieure


Vous devez ici présenter les différentes étapes de la procédure judiciaire, de la 1ère instance
jusqu’au pourvoi en cassation. Cela implique de distinguer les 3 étapes suivantes :
 Juridiction du 1er degré (indiquez qui est le demandeur, qui est le défendeur et quel est
le sens du jugement prononcé)
 Juridiction du 2nd degré (indiquez qui a interjeté appel, qui est l’intimé, quelle a été la
Cour d’appel saisie, à quelle date elle a rendu son arrêt et quelle est la solution
prononcée)
 Indiquez qui s’est pourvu en cassation

3) La formulation du problème de droit posé à la Cour de cassation


Une ou plusieurs questions de droit peuvent être formulées.

4) La présentation des arguments développés par l’auteur du pourvoi

5) La présentation de la décision et du raisonnement de la Cour de cassation

6
UE 112 Droit des sociétés J. LE DILY – CNAM-INTEC (DGC)

Il faut ici bien expliquer le raisonnement mis en œuvre par la Cour de cassation et ne pas se
contenter de dire qu’elle rejette le pourvoi ou qu’elle casse l’arrêt de la Cour d’appel. A cette
fin, la justification avancée par la Cour de cassation doit être précisément exposée.

Conseil à suivre : Ne recopiez surtout pas des paragraphes entiers de l’arrêt pour réaliser cette fiche
d’arrêt ! Cela ne sert à rien. De telles réponses ne peuvent pas être validées par les correcteurs.
L’évaluation porte sur votre analyse personnelle et sur votre propre rédaction. Certes, certains termes
utilisés par la Cour de cassation peuvent être repris, mais il faut que votre écrit reste essentiellement
personnel, afin que nous puissions constater votre degré de compréhension de l’arrêt.

Vous aimerez peut-être aussi