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Droit des libertés
fondamentales
7e édition
2016
Louis Favoreu †
Patrick Gaïa
Richard Ghevontian
Professeurs à l'Université d'Aix-Marseille
Ferdinand Mélin-Soucramanien
Professeur à l'Université de Bordeaux
Annabelle Pena
Professeur
Otto Pfersmann
Professeur à l'EHESS
Joseph Pini
Professeur
André Roux
Guy Scoffoni
Professeurs à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-Provence
Jérôme Tremeau
Professeur à l'Université d'Aix-Marseille
MENTIONS LÉGALES
ABRÉVIATIONS
AVANT-PROPOS À LA PREMIÈRE ÉDITION
INTRODUCTION
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
INDEX ALPHABÉTIQUE
ABRÉVIATIONS
AFDI Annuaire français de droit international
Ann. Annuaire de la CEDH
AIJC Annuaire international de justice constitutionnelle
AJDA Actualité juridique droit administratif
AJ pénal Actualité juridique pénal
Bull. CE Bulletin des Communautés européennes
BverfGE Recueil officiel des décisions de la Cour constitutionnelle fédérale allemande
C. civ. Code civil
C. const. Code constitutionnel et des droits fondamentaux
C. pr. pén. Code de procédure pénale
C. trav. Code du travail
C. urb. Code de l'urbanisme
CADH Convention américaine des droits de l'homme
CCH Code de la construction et de l'habitation
CDFUE Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne
CE Conseil d'État
CEDH Cour européenne des droits de l'homme (CEDH)
CESEDA Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile
Chron. Chronique
Chron. const. Chronique constitutionnelle
CIADH Cour interaméricaine des droits de l'homme
CIJ Cour internationale de justice
Civ. Cour de cassation, Chambre civile
CJA Code de justice administrative
CJCE Cour de justice des Communautés européennes (1957 à nov. 2009)
CJUE Cour de justice de l'Union européenne (à partir de déc. 2009)
Com. Commission européenne des droits de l'homme
Cons. const. Conseil constitutionnel
Const. Constitution
Conv. EDH Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés
fondamentales
Crim. Cour de cassation, Chambre criminelle
D. Recueil Dalloz (depuis 1945)
D. et R. Décisions et rapports de la Commission européenne des droits de l'homme
(depuis 1975)
DDHC Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
DF Droits et libertés fondamentaux ou droits fondamentaux
DR Commission européenne des droits de l'homme, décision sur la recevabilité
Dr. soc. Droit social.
DUDH Déclaration universelle des droits de l'homme
EDCE Études et documents du Conseil d'État
GAJA Les grands arrêts de la jurisprudence administrative, 18e éd. 2011 (Dalloz)
GACEDH Les grands arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme, 6e éd. 2013
(PUF)
GD Les grandes décisions du Conseil constitutionnel, 17e éd. 2011 (Dalloz)
Gaz. Pal. Gazette du Palais
GTDUE Grands textes du droit de l'Union européenne (Dalloz)
JCA Jurisclasseur administratif
JCP Jurisclasseur périodique (La Semaine juridique)
JDI Journal de droit international
JO Journal officiel de la République française (Lois et décrets)
JOCE Journal officiel des Communautés européennes (depuis mai 1958)
JTDE Journal des tribunaux. Droit européen
LPA Les Petites Affiches
NED Notes et études documentaires
P. Préambule
PIDCP Pacte international relatif aux droits civils et politiques
PIDESC Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
Pouv. Revue Pouvoirs
Rapp. Rapport de la Commission européenne des droits de l'homme
Lebon Recueil des arrêts du Conseil d'État
Rec. cours La Recueil des cours de l'Académie de droit international de La Haye
Haye
RCDIP Revue critique de droit international privé
RDIDC Revue de droit international et de droit comparé
RDH Revue des droits de l'homme
RDP Revue du droit public et de la science politique
REDP Revue européenne de droit public
Req. Requête
Rev. aff. eur. Revue des affaires européennes
RFDA Revue française de droit administratif
RFDC Revue française de droit constitutionnel
RGDIP Revue générale de droit international public
RIDC Revue internationale de droit comparé
RJC Recueil de jurisprudence constitutionnelle (L. Favoreu)
RSC Revue de Science criminelle
RTD civ. Revue trimestrielle de droit civil
RTD eur. Revue trimestrielle de droit européen
RTDH Revue trimestrielle des droits de l'homme
RUDH Revue universelle des droits de l'homme
S. Recueil Sirey
Sent. Sentence
Soc. Cour de cassation, Chambre sociale
TA Tribunal administratif
TFUE Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne
Traité CE Traité de Rome du 25 mars 1957
TUE Traité sur l'Union européenne
AVANT-PROPOS À LA PREMIÈRE ÉDITION
L'ouvrage est le fruit d'un travail d'équipe, comme l'avait été le
Précis de droit constitutionnel, dont on retrouve d'ailleurs ici la
plupart des auteurs.
Il est le résultat tout d'abord des expériences pédagogiques de
beaucoup d'entre nous qui enseignent ou ont enseigné le « droit des
libertés fondamentales » à la Faculté de droit et à l'Institut d'études
politiques d'Aix et à la Faculté de droit d'Avignon. En outre, le
cours de droit constitutionnel de première année fait déjà place à
une initiation aux droits fondamentaux conformément à ce qui est
prévu dans le Précis de droit constitutionnel. De ces expériences
pédagogiques est née l'idée d'un manuel car il n'était pas possible
d'en recommander un aux étudiants dans la mesure où ceux existant
– nombreux et de grande qualité – ne correspondaient pas à la
conception des droits et libertés fondamentaux exposée ci-après.
La rédaction de l'ouvrage a été rendue possible par les travaux de
recherche menés depuis une vingtaine d'années au sein du Groupe
d'Études et de Recherches sur la Justice Constitutionnelle. Le point
de départ a été le colloque international de février 1981 consacré au
thème « Cours constitutionnelles et droits fondamentaux » 1 qui
marque une prise de conscience du phénomène en droit
constitutionnel comparé, mais aussi dans le cadre européen,
puisque les positions et solutions de la Cour européenne des droits
de l'homme et de la Cour de justice des Communautés européennes
furent exposées lors de ce colloque. Depuis, des tables rondes
internationales et des cours ont été organisés presque chaque année
sur des thèmes de droits et libertés fondamentaux : droit de
propriété (1985) ; interruption volontaire de grossesse (1986) ;
principe d'égalité et droit de suffrage (1989) ; principe de non-
rétroactivité des lois (1990) ; droits constitutionnels des étrangers
(1994) ; statut constitutionnel des juges du siège et du parquet
(1995) ; Constitution et médias (1995) ; école, religion et
Constitution (1996) ; Constitution et élections (1996) ;
discriminations positives (1997) ; droit constitutionnel comparé du
travail (1997) ; droits et libertés des étrangers en situation
irrégulière (1998) ; Constitution et bioéthique (1998) ; droit
constitutionnel, droit communautaire et droit européen (1999) ;
liberté constitutionnelle de religion (2000) ; Constitution et sécurité
juridique (2000) ; Constitution et secret de la vie privée (2000).
Les comptes rendus de ces tables rondes et cours ont été publiés
dans l'Annuaire international de justice constitutionnelle, et sont
venus s'ajouter aux chroniques de jurisprudence constitutionnelle
régulièrement publiées dans le même Annuaire. En outre, de
nombreuses thèses ont été soutenues sur des thèmes de droits
fondamentaux, notamment : le principe d'égalité dans la
jurisprudence du Conseil constitutionnel (1996) ; la liberté
individuelle et la liberté d'aller et venir dans la jurisprudence du
Conseil constitutionnel (1998) ; le statut constitutionnel des
étrangers (1999) ; le droit constitutionnel du commencement de la
vie (2000) ; le droit constitutionnel de la sanction pénale (2000) ; la
liberté constitutionnelle de religion (2000) ; les droits
constitutionnels des travailleurs (2001). D'autres sont en cours,
parmi lesquelles on peut citer : l'intimité et la Constitution (étude
comparative des cas français et espagnol) ; l'orientation sexuelle et
les droits fondamentaux ; les droits-créances et la Constitution ; les
effets horizontaux des droits fondamentaux ; femmes et
Constitution.
Enfin, la Revue française de droit constitutionnel fait une large
place aux droits fondamentaux dans ses articles et ses chroniques
régulières.
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Louis Favoreu
Aix, 3 octobre 2000
INTRODUCTION
Ce précis s'intitule « Droit des libertés fondamentales » non
seulement parce que telle est désormais l'appellation du cours de
licence auparavant dénommé « Libertés publiques », mais aussi
parce que le contenu de la discipline a changé et que dès lors la
modification, à laquelle nous ne sommes pas étranger, n'est pas
fortuite.
Le cours de « Libertés publiques » a été créé par la réforme des
études de droit de 1954 mais, même si les premiers « polycopiés »
sont publiés assez vite, celui qui fut l'initiateur principal de cet
enseignement – le professeur Jean Rivero – ne fait paraître la
première édition de son célèbre manuel de « Libertés publiques »
qu'en 1973, au moment même d'ailleurs où la notion de droits
fondamentaux commence à émerger en France.
L'enseignement des « libertés publiques » se développe dans un
contexte particulier, essentiellement baigné des principes et des
concepts de droit administratif, ce qui explique d'ailleurs que la
plupart des auteurs de manuels soient des administrativistes. Les
« libertés publiques » se situent dans un système légicentriste à un
niveau législatif et apparaissent essentiellement comme des
concessions ou des limites arrachées à l'administration par leur
principal défenseur, le Conseil d'État (alors que le rôle du juge
judiciaire est marginalisé, même lorsque la Constitution (article 66)
lui confie expressément la sauvegarde de la liberté individuelle).
D'où l'importance donnée aux questions de régime préventif ou
répressif, d'exécution forcée, de voie de fait, de déclaration ou
d'autorisation préalable, toutes questions qui n'existent qu'en
fonction du pouvoir exécutif et de la nécessité de limiter ses
prérogatives, sans exagérer cependant. Ce qui est significatif de ce
point de vue c'est que, même pour les libertés touchant au droit
pénal et à la procédure pénale, on se préoccupe exclusivement des
agissements de la police 2 en matière de vérification ou de contrôle
d'identité, de garde à vue, de détention arbitraire ; mais on ne
s'intéresse pas aux questions fondamentales de présomption
d'innocence, de droits de la défense, de droit au juge, d'impartialité
et d'indépendance des magistrats qui ne concernent pas le
comportement de l'administration et que le juge judiciaire lui-même
– notamment la Cour de cassation – ne prend pas en charge. Ce qui
conduit les auteurs de cours et de manuels à n'inclure, à l'origine,
dans la liste des libertés publiques, qu'un certain nombre de
libertés : par exemple Jean Rivero ne retient que la sûreté, les
libertés corporelle et de déplacement, la liberté d'opinion, la liberté
religieuse, les libertés de la presse et de la radio-télévision, la
liberté d'enseignement, les libertés de réunions, de rassemblement
et d'association. D'autres libertés sont laissées de côté parce qu'elles
relèvent d'autres branches du droit : la liberté syndicale et le droit
de grève du droit du travail, la liberté individuelle de la procédure
pénale, le droit de propriété du droit civil ; « mieux vaut les passer
sous silence que d'en donner une vue incomplète et déformée ». Et,
à notre sens, Jean Rivero a raison car ce qui est souvent présenté
aujourd'hui, ce sont des exposés successifs de matières différentes.
Le véritable domaine des libertés publiques au sens originel, tel
qu'il est défini par l'énumération donnée plus haut, c'est bien le
droit administratif tel que le juge administratif le développe pour
limiter les abus de l'administration.
Les libertés et droits fondamentaux – que, par convention, nous
dénommerons soit « libertés fondamentales » soit « droits et
libertés fondamentaux », soit le plus fréquemment « droits
fondamentaux » – se situent dans une toute autre perspective,
même si, comme il est montré ci-après dans la première partie, il y
a un « héritage commun ». Tout n'est plus défini à partir de
l'administration et de ses excès. Les droits fondamentaux, comme il
est exposé dans le titre 2 de la première partie, ont un autre point de
départ : les droits fondamentaux sont reconnus aux personnes
physiques et morales par des textes et normes supralégislatifs
comme des « permissions » opposables aux prérogatives des trois
pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire) et même à celles des
institutions supranationales. Et selon ce que décide la Constitution
ou les textes supranationaux, les droits fondamentaux peuvent
couvrir un champ beaucoup plus vaste que celui des libertés
publiques.
Alors peut-on mélanger les deux au nom d'un syncrétisme de bon
aloi ? Ce n'est pas évident du tout car non seulement les
perspectives de départ sont très différentes ainsi que les niveaux
normatifs – infralégislatif ou législatif pour les libertés publiques,
supralégislatif pour les libertés fondamentales – mais en outre, leur
mode opératoire est distinct : les libertés publiques opèrent comme
des limitations des prérogatives du pouvoir exécutif et notamment
de la police en provoquant une définition concrète du régime de
certaines activités ; tandis que les droits fondamentaux, sont, en
quelque sorte, des créateurs de « réflexe » ou des « germes » ou
encore des « sources de rayonnement » destinés à faire évoluer les
concepts de base des diverses matières concernées. En outre, les
droits fondamentaux ne peuvent être placés au sommet d'édifices
ou d'empilements de couches successives que sont devenues
aujourd'hui les libertés publiques, ne serait-ce que parce que les
fondements de l'édifice ne sont pas ceux des droits fondamentaux,
lesquels obéissent à la logique d'un système différent.
Dès lors on comprendra mieux que le pavillon « droits
fondamentaux », recouvre aujourd'hui des marchandises très
diverses. Ainsi tel ouvrage intitulé « Droits et libertés
fondamentaux » contient en réalité pour l'essentiel les exposés
successifs de matières concernées ou susceptibles d'être concernées
par les droits fondamentaux, exposés qui ont été confiés – à juste
titre si l'on a en mémoire les remarques de Jean Rivero – à des
spécialistes de chacune de ces matières : droit civil, droit du travail,
droit pénal, droit commercial, etc.
Les droits fondamentaux constituent un ensemble ou un système
indépendant des matières concernées : ainsi n'est-il pas besoin de
connaître les diverses disciplines énumérées ci-dessus pour recevoir
l'enseignement de libertés fondamentales. Les droits fondamentaux
ne sont pas un point d'aboutissement et ne se trouvent pas au
carrefour de ces disciplines : les droits fondamentaux sont situés en
amont, et non pas en aval, en ce sens que toute discipline devrait,
au moment d'être enseignée, être déjà « ensemencée » par les droits
fondamentaux. ce qui conduit à estimer que, comme aux États-Unis
ou en Allemagne, l'enseignement des droits fondamentaux devrait
se situer au niveau des premières années. On pourrait très bien
concevoir la création d'un cours annuel de deuxième année
consacré à l'ensemble des droits fondamentaux, constitutionnels et
européens. Ainsi en est-il dans les facultés de droit allemandes, à
ceci près cependant que le cours annuel est exclusivement consacré
aux droits fondamentaux constitutionnels. Ceci montre qu'il n'est
pas question, comme le craignent certains, que le cours de droit
constitutionnel soit progressivement « envahi » par les droits
fondamentaux et ne devienne ainsi un cours à l'américaine. En fait,
si un tel aménagement des enseignements était adopté, les droits
constitutionnels institutionnel et normatif pourraient faire l'objet
d'un cours en première année et le droit constitutionnel des libertés
en deuxième année.
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Plan de l'ouvrage
Grands arrêts
BERGER (V.) [2014], Jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme,
13e éd., Sirey, 880 p. – BOULOUIS (J.), CHEVALLIER (R.-M.), FASQUELLE (D.),
BLANQUET (M.) [2002], Grands arrêts de la jurisprudence communautaire, Tome 2,
Paris, Dalloz, 5e éd., 768 p. – FAVOREU (L.) et PHILIP (L.) [2013], Les grandes
décisions du Conseil constitutionnel, Dalloz, 17e éd. – RENOUX (Th. S.) et
DE VILLIERS (M.) [2013], Code constitutionnel, Litec, 1501 p. – SUDRE (F.) [2002],
Les grands arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme, Paris, PUF, coll. Que
sais-je ?, 128 p. – SUDRE (F.), MARGUENAUD (J.-P.), ANDRIANTSIMBAZOVINA
(J.), GOUTTENOIRE (A.), LEVINET (M.) [2014], Les grands arrêts de la Cour
européenne des droits de l'homme, Paris, PUF, coll. Themis, 7e éd., 854 p. – SUDRE (F.),
TINIÈRE (R.) [2007], Droit communautaire des droits fondamentaux (Recueil de
décisions de la CJCE), Bruylant, 337 p. – VERPEAUX (M.), DE MONTALIVET (P.),
ROBLOT-TROIZIER (A.), VIDAL-NAQUET (A.) [2011], Droit constitutionnel, Les
grandes décisions de la jurisprudence, Coll. Thémis, PUF – ZOLLER (E.) [2000],
Grands arrêts de la Cour suprême des États-Unis, PUF, coll. Droit fondamental, 1328 p.
Périodiques
ANNUAIRE INTERNATIONAL DE JUSTICE CONSTITUTIONNELLE (AIJC)
[Depuis 1985] Economica-PUAM – REVUE FRANCAISE DE DROIT
CONSTITUTIONNEL (RFDC) [Depuis 1990] (4 numéros par an), PUF – REVUE
TRIMESTRIELLE DES DROITS DE L'HOMME (RTDH) [Depuis 1990], Bruylant –
REVUE UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME (RUDH) (12 numéros par an),
N.P. Engel. – CAHIERS DE LA RECHERCHE SUR LES DROITS FONDAMENTAUX
[depuis 2002], Presses universitaires de Caen – L'EUROPE DES LIBERTÉS Revue
d'actualité juridique [depuis 2000], Faculté de droit de Strasbourg – LA REVUE DES
DROITS DE L'HOMME, CREDOF, Paris-Ouest Nanterre (Revue électronique :
http://revdh.org)– REVUE DES DROITS ET LIBERTÉS FONDAMENTAUX,
http://www. revuedlf.com.
Recueils de textes
ARDANT (Ph.) [1993], Les textes sur les droits de l'homme, PUF, coll. Que sais-je ?,
no 2538, 127 p. – OBERDORFF (H.) et ROBERT (J.) [2013], Libertés fondamentales et
droits de l'homme. Textes français et internationaux, 11e éd., Montchrestien, 876 p. –
LASCOMBE (M.) DE GAUDEMONT (Ch.) (2013), Code constitutionnel et des droits
fondamentaux Dalloz-Sirey- MASCLET (J.C.) [1988], Textes sur les libertés publiques,
PUF, coll. Que sais-je ?, no 2407, 127 p.
IV – Dictionnaires et encyclopédies
VI – Sites Internet
Juridictions françaises
Conseil constitutionnel :
www.conseil-constitutionnel.fr
Conseil d'État :
www.conseil-etat.fr
Cour de cassation :
www.courdecassation.fr
www.echr.coe.int
curia.europa.eu
Conseil de l'Europe :
www.coe.int
Union européenne :
www.europa.eu
european-convention.eu.int
www.cortecostituzionale.it
www.ccbh.ba
www.tribunalconstitucional.es
www.bundesverfassungsgericht.de
www.tribunalconstitucional.pt
www.bger.ch
www.arbitrage.be
www.supremecourtus.gov
www.law.cornell.edu
www.lib.uchicago.edu
www.scc-csc.gc.ca
Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud :
www.constitutionalcourt.org.za
PREMIÈRE PARTIE
LES DROITS ET LIBERTÉS
FONDAMENTAUX
A. L'Homme
A. Les origines
1. Des penseurs
Pour Locke, dans l'« état de nature », l'homme est avant tout
titulaire de droits individuels, au premier rang desquels la liberté et
la propriété. Devant la nécessité d'assurer un arbitrage entre les
droits et de garantir la sécurité commune, se forme l'institution
politique, sur un mode contractuel reposant sur la confiance et
fondé sur une mise en commun (une « fiducie »), et à laquelle les
individus transfèrent partiellement et temporairement leurs droits.
On mesure ainsi à plus d'un titre la place centrale occupée par l'idée
des droits de l'individu dans le schéma lockien. Ils apparaissent non
seulement comme la base et l'origine de la construction de
l'institution politique exerçant l'autorité, mais aussi et surtout
comme la justification de la limitation du pouvoir, y compris à
travers sa théorie de la séparation des pouvoirs. En effet, lorsque
l'auteur distingue entre pouvoir législatif, pouvoir d'exécution (à la
fois le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire du système de
Montesquieu) et le « pouvoir fédératif » (celui de conduire les
relations internationales), il projette dans l'espace politique le droit
individuel de déterminer les règles de sa propre conduite, celui de
les faire respecter et celui d'entretenir des rapports avec autrui. Et si
l'État, ou le Roi qui l'incarne, exerce pouvoir d'exécution et pouvoir
fédératif, la société garde le pouvoir législatif qu'elle exerce par la
voie de ses représentants. Cette conception très caractéristique de la
pensée libérale classique a contribué à affirmer l'importance des
droits de l'homme, et trouve même quelques échos dans le droit
positif, comme en témoigne encore le IXe Amendement à la
Constitution des États-Unis 3, signe de l'influence de ses idées sur
les « Pères Fondateurs ».
Sur plusieurs points importants, le système de Locke ne s'éloigne
pas radicalement de celui de Thomas Hobbes (1588-1679), célèbre
auteur du De cive (1642) et surtout du Léviathan (1651). Opposant
loi de nature, qui commande la recherche de la paix et découle de la
raison, et droit de nature, qui consiste en la liberté de subsister
convenablement et exprime l'instinct de conservation, Hobbes part
d'un individualisme véritable qui va de pair avec la liberté de
l'individu. Toutefois, l'« état de nature » qu'il décrit à l'origine de
son système est un état où la domination des passions pousse à la
violence et au désordre. Dès lors, la formation d'un corps politique
absorbant tous ses membres (à l'image du Léviathan, monstre
biblique) et dans lequel les individus aliènent la totalité de leur
liberté devient inévitable et justifie les préventions nourries à
l'égard de la pensée de Hobbes considérée comme légitimant le
totalitarisme, même si l'aliénation est volontaire et si un tel usage
de la liberté répond à une nécessité rationnelle.
La singularité de la pensée de Hobbes ressort aussi d'une rapide
comparaison avec le système de Baruch Spinoza (1632-1677). La
construction du grand penseur solitaire, mis au ban de sa
communauté juive d'Amsterdam pour rationalisme et choisissant
une vie recluse de labeur manuel, s'en avère assez proche.
Toutefois, l'État, qui ne peut être contesté, se doit d'agir
conformément à sa nature et selon son être, c'est-à-dire
conformément à la raison et dans la limite de la puissance mesurée
qui marque sa nature. Au-delà, il agit contre cette dernière. En
outre, si les sujets doivent obéir à la loi positive, il n'est pas
concevable qu'ils se dépouillent de leur propre nature. L'État doit
donc agir selon sa fin propre : garantir la paix civile, et se
soumettre à sa propre loi. Au-delà, Spinoza demeure aussi pour sa
défense et sa contribution décisive à la liberté de conscience et de
pensée.
Alors qu'il vient d'être évoqué, la question peut se poser de
l'apport de Charles Louis de Montesquieu (1699-1755). Certes, son
nom demeure à jamais associé à la doctrine de la séparation des
pouvoirs. Il n'en est pas le premier auteur, mais il l'a formulée de la
manière moderne la plus largement admise aujourd'hui dans le
chapitre VII du livre XI de L'Esprit des Lois (1748) en décrivant,
sous une forme idéalisée, la « Constitution d'Angleterre », et en
ouvrant ainsi la voie à une systématisation d'ailleurs divergente et
parfois abusive.
La lecture et la mise en œuvre de la pensée de Montesquieu, d'un côté par les
rédacteurs de la Constitution fédérale américaine de 1787, et de l'autre par les
révolutionnaires français, puis par la tradition du droit public de notre pays, en constituent
dans l'un comme dans l'autre cas une déformation plus ou moins grande.
B. Les évolutions
1. L'approfondissement
2. L'infléchissement
3. La diffusion
En outre, il fut admis que les membres des minorités pouvaient adresser des pétitions
au Conseil de la SDN. (instruites par des comités ad hoc, avec publicité possible et saisine
du Conseil et de la Cour) ; un système similaire fut prévu pour les territoires sous mandat
(pétitions auprès de la Commission permanente des mandats du Conseil de la SDN).
B. La contestation marxiste
C. La critique personnaliste
Elle s'appuyait aussi classiquement en jurisprudence sur des théories l'illustrant : celle
de la voie de fait (pouvoir d'appréciation de la légalité, d'injonction et d'indemnisation
lorsque l'administration a porté atteinte à une liberté fondamentale ou à la propriété privée
– ex. : sect., 8 avril 1961, Dame Klein, Rec. p. 216 – par un acte gravement illégal
« manifestement insusceptible de se rattacher à un pouvoir appartenant à
l'administration » – ex. : ass., 18 novembre 1949, Carlier, Rec. p. 490 – ou tenant à
l'exécution manifestement irrégulière d'une décision même régulière – ex. : T. confl.,
27 novembre 1952, Flavigny, Rec. p. 643) ; celle de l'emprise (réparation des préjudices
causés par l'occupation sans titre ou l'atteinte à la propriété immobilière au cas où
l'emprise est irrégulière : par ex., cf. T. confl., 17 février 1947, Consorts Perrin,
D. 1947. 134, note P.-L. J. ; sect., 15 février 1961, Werquin, Rec. p. 118).
A. La domination
B. Les limites
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
II – Histoire
ANTONETTI (G.) [1997], Histoire contemporaine politique et sociale, Paris, PUF-
Droit fondamental, 2e éd., 527 p. – LECA (A.) [1998], La genèse du droit, Aix-en-
Provence, Librairie de l'Université-PUAM, 414 p. – RIALS (S.) (dir.) [1988], La
Déclaration de 1789, Paris, PUF-Droits, 192 p.
S'il revient à ces théories le mérite d'avoir fortement contribué à une conceptualisation
plus différenciée des DF, elles procèdent souvent d'une position qui confond les
préférences morales des auteurs et l'analyse objective du droit positif.
§ 3. Le choix de l'objet
Ainsi, cela n'a aucun sens de se demander si les DF sont, en tant que tels, uniquement
« dirigés contre l'État » ou s'ils constituent, comme l'admettent jurisprudence et doctrine
allemandes « un ordre objectif de valeurs ». On peut tout au plus, en admettant que
« dirigés contre l'État » ou « ordre objectif de valeurs » soient des expressions dotées de
sens en termes juridiques, se poser la question de savoir, soit si ce qu'on a convenu de
nommer « DF » possède, ou non, de telles propriétés, soit si les structures normatives que
qualifie à l'aide du terme « Grundrechte » le droit constitutionnel allemand (par exemple)
les possèdent.
Il convient de distinguer, comme pour toutes les normes, entre les éléments qui
permettent d'identifier une norme comme introduisant un DF et la disposition, le texte, qui
la formule. Le texte peut être inclus dans des dispositions concernant d'autres matières, il
peut être fragmenté en des éléments se trouvant à plusieurs endroits.
§ 4. Définition stipulative des « droits fondamentaux »
Une règle matérielle peut être donnée lorsque les textes disent que certains DF sont
plus importants que d'autres ou qu'il existe entre des DF des rapports de spécificité.
§ 1. Constitutionnalité
102
Des limitations de la « souveraineté » des États ◊ Les DF
conventionnels sont garantis par des traités, c'est-à-dire par des
normes du droit international public (DIP). Les destinataires
originaires des normes du DIP sont les « États », c'est-à-dire des
ordres juridiques autonomes. Il s'ensuit que les normes internes à
ces ordres juridiques ne sont pas directement organisées par des
normes du DIP : il impose globalement des obligations,
interdictions ou permissions aux États en tant que tels mais (sauf
exception expresse) non aux organes des États. Il s'ensuit que la
violation d'une obligation de protection par un État n'aura pas pour
effet juridique, toutes choses égales par ailleurs, que la juridiction à
laquelle est dévolu le contrôle du respect de la convention, puisse
détruire une norme fautive ou en empêcher la production, puisque
la production de ces normes relève des États eux-mêmes et du
DIP. Le DIP pourra imposer des sanctions au sens large aux États
ayant violé un droit et éventuellement leur imposer de réparer les
normes fautives, mais il ne pourra pas le faire directement (sauf
exception expresse). Mais, pour la même raison, il n'est nullement
tenu de considérer les normes constitutionnelles internes comme
nécessairement conformes à ses exigences et il peut arriver que des
DF constitutionnels constituent le fondement d'actes violant des DF
conventionnels ; ces dispositions constitutionnelles internes seront
par conséquent des normes indirectement fautives au regard du DIP
conventionnel. Le système européen actuel de protection des
« droits de l'homme » se contente en effet de mécanismes
indirects : la Cour européenne des droits de l'homme condamne les
États et leur impose globalement une obligation de réparation, mais
elle n'intervient pas dans la hiérarchie interne des normes des États
membres.
Dans les faits, une condamnation par les juges de Strasbourg est considérée comme
équivalente ou même plus forte qu'une décision du juge constitutionnel national parce
qu'elle est immédiatement connue de l'ensemble des États membres. Mais juridiquement,
la CEDH et ses mécanismes juridictionnels ne permettent aucune intervention dans les
droits nationaux, qui peuvent d'ailleurs manifester une certaine résistance en préférant se
faire condamner ponctuellement plutôt que de modifier globalement leurs règles internes.
C'est une grave erreur de raisonnement que de placer sur le même plan juridique la
destruction d'une norme et l'imposition d'une obligation de réparation à un État qui aurait
violé une obligation internationale.
Le cas est encore différent pour les normes du droit
communautaire. Il s'agit d'un système juridique de droit
international public régional permettant d'imposer directement des
obligations aux destinataires des États membres (« effet direct »)
quel que puisse être le rang des normes internes à effet contraire
(« primauté »). Certaines normes du système communautaire
répondent à la définition des DF conventionnels. Pourtant la norme
interne contraire n'est pas strictement détruite, la norme
communautaire lui déroge directement, mais si cette dernière
disparaît, la norme interne reprend immédiatement ses effets. Dans
l'état actuel des choses, la protection communautaire demeure
ponctuelle et accessoire car l'objet des traités institutifs n'est pas en
tant que telle l'introduction de DF. Une évolution semble toutefois
en cours comme le montre la « Charte des droits fondamentaux de
l'Union » jusqu'ici dépourvue de valeur juridique. Le catalogue
proposé ne dit toutefois toujours rien de leur régime normatif si ce
n'est que ces droits devraient être appliqués par les organes de
l'Union et les États membres en tant qu'ils sont des organes
délégués de l'Union, mais ils ne changeraient rien à la distribution
des compétences entre l'Union et les États membres (art. II-111). Si
les traités institutifs étaient modifiés de telle manière que leur
révision n'exige plus l'assentiment de tous les États membres selon
les règles du droit international public, l'on rejoindrait la supériorité
constitutionnelle interne.
125 « L'effet vertical » ◊ Tel que les DF ont été introduits ici, les
permissions d'agir du bénéficiaire correspondent à des obligations
de l'organe chargé de la concrétisation de la norme constitutionnelle
ou conventionnelle. Il s'ensuit que, toutes choses égales par ailleurs,
les obligés sont le législateur ou des autorités infralégislatives mais
non les bénéficiaires entre eux. Le problème juridique principal que
soulèvent les dispositions de DF est celui de savoir si les mesures
prises par le législateur (ou les normes imputables à l'État dans le
cas des DF conventionnels) sont conformes ou non à l'ensemble des
normes supérieures délimitant un droit donné. Il s'ensuit que s'il est
possible de réclamer que le juge élimine une norme législative
fautive (ou qu'il condamne l'État contrevenant aux termes de la
convention), il n'est pas possible de réclamer au même titre que les
autres personnes « respectent » ces mêmes DF dans leurs rapports
entre eux.
129
Droits fondamentaux et effets « directs » ◊ La question
d'éventuels effets directs de la Constitution ou de normes
conventionnelles sur les décisions juridictionnelles ou
administratives est également un problème de hiérarchie des
normes selon la manière dont elle est organisée positivement dans
un système donné. Il convient également de distinguer entre les cas
où la Constitution admet ou ordonne une application immédiate en
l'absence de normes législatives concrétisantes et les cas où une
telle application est prévue de telle manière que la norme
législative peut ou doit être écartée au bénéfice de la norme
constitutionnelle. L'existence d'un contrôle de constitutionnalité
avec compétence exclusive du juge constitutionnel pour se
prononcer sur la conformité de la loi à la Constitution implique
qu'une telle compétence fait défaut aux autres organes. L'existence
d'un contrôle de type européen exclut en principe d'autres
applications directes au détriment de la loi à moins qu'une
exception soit explicitement prévue.
La Loi fondamentale allemande dispose que les DF constituent du « droit
immédiatement applicable », mais cela veut dire, par contraste avec la Constitution de
Weimar de 1919, qu'ils ne valent pas seulement « dans la mesure où » les lois les
concrétisent : ils appartiennent pleinement au droit constitutionnel formel de sorte qu'une
norme non conforme pourra être attaquée devant le juge constitutionnel. En revanche, les
droits conventionnels nationaux français sont d'application directe puisque la Constitution
leur attribue une fonction dérogatoire.
CONCLUSION DU TITRE 2
LA CLASSIFICATION DES DROITS ET LA
QUESTION DES DROITS « SOCIAUX » OU
« DROITS-CRÉANCES »
138
Droits fondamentaux et idéologies ◊ Écrire des textes qui
demandent des résultats irréalisables (ou irréalisables
simultanément) ou ayant une signification différente de celle qui
apparaît à la première et, semble-t-il, évidente lecture n'est
malheureusement pas impossible mais extrêmement courant, même
dans des Constitutions ou des conventions internationales. Mais
rien n'empêche en soi d'introduire des DF ouvrant des permissions
d'exiger des prestations selon des procédures déterminées, de tels
aspects étant de toute manière indissociables des libertés même les
plus « négatives ». Au constituant de savoir ce qu'il veut réellement
rendre permis d'une part et obligatoire de l'autre, car le juriste lui
dira de toute façon ce qu'il a voulu se cacher ou ce qu'il n'a pas osé
dire ouvertement aux destinataires.
Un ouvrage consacré aux DF dans une perspective comparatiste
peut difficilement se dispenser de présenter au moins de manière
rudimentaire les textes qui en adoptent la forme mais n'ont que le
contenu d'objectifs constitutionnels ou conventionnels ou même de
simples déclarations d'intention sans véritable portée normative
juridique. Mais le but en est de faire apparaître les différences entre
ces différentes structures que le juriste devra identifier et appliquer
au cas particulier.
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
§ 1. Droit comparé
§ 2. Droit français
§ 1. Droit comparé
§ 2. Droit français
A. Droit comparé
B. Droit français
A. Droit comparé
B. Droit français
A. Droit comparé
162
Espagne, Portugal et Allemagne ◊ Un certain nombre de
Constitutions récentes ont réglementé, de manière précise,
comment il pouvait être porté atteinte aux droits fondamentaux au
cas de crise grave et de mise en œuvre de pouvoirs exceptionnels :
« état de siège », « état d'exception », « état de défense », « état
d'alerte ». C'est le cas des Constitutions espagnole et portugaise qui
ont consacré des dispositions spécifiques à la question de la
« suspension des libertés » (art. 55 de la Constitution espagnole ;
art. 19 de la Constitution portugaise). Il est à noter à cet égard que
ces textes constitutionnels encadrent au maximum l'exercice des
pouvoirs exceptionnels dès lors qu'ils sont susceptibles de toucher
aux droits fondamentaux, surtout aux droits-libertés.
En Allemagne, l'article 115 de la loi fondamentale réglemente
ainsi l'état d'urgence de façon très précise. Selon le professeur
Doehring, « seules des restrictions mineures des droits
fondamentaux peuvent être admises après la déclaration de l'état
d'urgence, à condition d'être indispensables » (K. Doehring, 1996,
p. 40).
Toutefois, il n'y a ni pratique ni jurisprudence en la matière car si
la République fédérale d'Allemagne, l'Italie et l'Espagne ont connu
– ou connaissent – le terrorisme, et ont mis en place des moyens de
lutte contre celui-ci, il n'y a pas eu déclenchement des régimes
exceptionnels d'état de siège ou d'état d'urgence prévus par les
textes constitutionnels.
B. Droit français
169 Le cas américain ◊ Ces garanties sont assurées tant par la justice
constitutionnelle que par la justice ordinaire, du moins dans les
pays qui ont adopté le modèle américain de justice
constitutionnelle. En effet, aux États-Unis et dans les États qui ont
suivi leur modèle, les tribunaux dans leur ensemble, sont aptes à
assurer la protection des droits fondamentaux constitutionnels y
compris contre les lois : il n'y a donc pas de distinction entre justice
constitutionnelle et justice ordinaire. C'est à la Cour suprême – qui
est, comme on le sait, unique – qu'il revient d'harmoniser
l'ensemble des prises de position des tribunaux inférieurs, qui
peuvent être très différentes.
Autre particularité du droit américain : les droits fondamentaux
ne sont protégés que par un catalogue, le catalogue national à la
différence de ce qui se passe en Europe où s'ajoutent ceux de
Strasbourg et de Luxembourg. Les risques de chevauchement
n'existent pas et la Cour suprême assure une application uniforme
des droits fondamentaux.
A. Droit comparé
B. Droit français
1. Garanties générales
Le préambule de la Constitution de 1946 est quant à lui moins souvent invoqué (v. par
ex. Décis. n° 2010-39 QPC, 6 oct. 2010, droit à une vie familiale normale ; no 2010-42
QPC, 7 oct. 2010 et no 2010-63/64/65 QPC, 12 nov. 2010, liberté syndicale ; no 2010-25
QPC, 16 sept. 2010, dignité de la personne humaine ; no 2010-20/21 QPC, 6 août 2010,
indépendance des professeurs d'université ; no 2012-232 QPC, 13 avr. 2012, droit
d'obtenir un emploi), de même que la Charte de l'environnement de 2004 (v. not. Décis.
n° 2011-116 QPC, 8 avr. 2011 ; no 2011-183/184 QPC, 14 oct. 2011 ; n° 2012-283 QPC,
23 novembre 2012).
A. Droit comparé
B. Droit français
La situation française tend à se rapprocher de celle existant dans
les pays voisins tant en ce qui concerne les garanties générales que
les garanties spécifiques.
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
GÉNÉRALITÉS
188 Droit comparé ◊ Mais, les personnes physiques ne sont pas les
seules bénéficiaires des droits fondamentaux, les personnes morales
de droit privé mais éventuellement aussi de droit public peuvent
l'être également. C'est ce qui est expressément prévu dans les États
constitutionnels allemand et portugais, en des termes d'ailleurs à
peu près semblables :
Article 19-3 Loi fondamentale « Les droits fondamentaux
s'appliquent aussi aux personnes morales nationales dans la mesure
où ils leur sont applicables en raison de leur nature »
Article 12-2 Constitution portugaise « Toutes les personnes
morales jouissent des droits et sont astreintes aux devoirs qui sont
compatibles avec leur nature »
La Cour constitutionnelle allemande a interprété largement la
disposition précitée en étendant le bénéfice des droits
fondamentaux à des groupements de personnes non dotés de la
personnalité morale. Elle exclut les personnes morales étrangères,
compte tenu du texte, mais les fait bénéficier quand même des
droits de nature processuelle (C. Autexier, 1997). En Espagne le
Tribunal constitutionnel a déclaré recevables les recours d'amparo,
introduits par des personnes morales de droit privé (par exemple un
syndicat) et aussi de droit public (par exemple un établissement
public de l'État et une collectivité locale) (P. Bon, 1991).
§ 2. Nationaux et étrangers
190 Droit comparé ◊ Tous les États n'ont pas adopté la même attitude
quant à la situation des étrangers au regard des droits fondamentaux
mais les solutions, au-delà des principes, ont tendance à se
rapprocher, même si subsistent des différences tenant, notamment,
au fait que les pays d'immigration (comme la République fédérale
d'Allemagne et la France) ne peuvent avoir la même approche du
problème que des pays d'émigration : assez souvent les premiers
ont été conduits à adopter des mesures, lesquelles ont produit des
réactions et des réflexions alors que les seconds n'ont souvent
qu'une vision assez théorique de la question jusqu'au moment où ils
sont eux-mêmes confrontés aux difficultés, dès lors qu'ils sont
devenus à leur tour pays d'immigration (cas de l'Italie ou de
l'Espagne).
Il est généralement distingué entre les étrangers selon qu'ils sont
en situation régulière ou irrégulière. D'une part, pour les étrangers
en situation régulière, on peut considérer que leur sont
généralement reconnus les droits-libertés et les droits-garanties ;
que les droits-participation, liés à la qualité de citoyen, leur sont en
revanche refusés ; que pour les droits-créances et le droit à l'égalité
les solutions sont diverses. D'autre part, pour les étrangers en
situation irrégulière, si les principaux droits-libertés leur sont
ouverts c'est cependant avec des atténuations ; quant aux droits-
créances, certains États leur en accordent le bénéfice, du moins
pendant la période provisoire d'attente de régularisation et parfois
au-delà (O. Lecucq, 1999).
207 Droit comparé ◊ Les limites aux limites sont constituées par la
nécessité de ne pas mettre en cause le « contenu essentiel », de ne
pas « dénaturer » le droit fondamental. Cette formule désigne donc
« les bornes qui s'imposent au législateur » (Ch. Autexier, 1997).
Pour qualifier la même idée, la Constitution espagnole dans son
article 53, alinéa premier se réfère à la notion de « contenu
essentiel », alors que dans l'article 19, alinéa 2, de la Loi
fondamentale allemande il est question de la « substance » des
droits fondamentaux.
208 Droit français ◊ En France, en l'absence de disposition textuelle
précise, c'est le juge constitutionnel qui a dû façonner les contours
de la notion. Il veille essentiellement à la « non-dénaturation » des
droits fondamentaux constitutionnels. C'est-à-dire que, quel que
soit leur degré de protection, il s'assure que leur « noyau dur » n'est
pas atteint par l'intervention du législateur. Ce contrôle est
fréquemment mis en œuvre s'agissant du respect du droit de
propriété ou du droit de grève. Ainsi, dans l'affaire du droit de
grève à la radio-télévision du 25 juillet 1979, le Conseil
constitutionnel a estimé que la prise en compte du principe de
continuité avait conduit à dénaturer le droit de grève dans la mesure
où la fixation d'un service minimum s'apparentait à celle d'un
service normal.
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
§ 2. La liberté individuelle
§ 3. La liberté personnelle
§ 5. La liberté du mariage
276
Droit comparé ◊ Droit de la personnalité par excellence, le droit
au respect de la vie privée bénéficie d'une protection complète au
niveau européen comme en témoigne la jurisprudence
particulièrement riche de la Cour européenne des droits de l'homme
(Conv. EDH, art. 8, v. infra). La qualité de la protection apportée
par le droit européen est révélatrice de la volonté des États de
conférer une place de choix au droit au respect de la vie privée sur
l'échiquier des droits fondamentaux.
Pour autant, le droit au respect de la vie privée ne trouve un
relais normatif que dans peu de textes constitutionnels. À titre
d'exemples, la Constitution belge consacre « le droit de chacun au
respect de sa vie privée et familiale » (art. 22). La Constitution
espagnole accorde un traitement particulièrement développé à ce
droit fondamental en garantissant à travers l'intimité de la vie
privée, les droits à l'intimité, à l'honneur et à la protection de son
image, l'inviolabilité du domicile, le secret des communications et
la liberté informatique (art. 18). Les difficultés à cerner les contours
de la « vie privée » expliquent sans doute que les Constituants aient
généralement opté pour une protection constitutionnelle de ses
aspects les plus facilement identifiables (inviolabilité du domicile
et secret des correspondances) plutôt que du principe du droit au
respect de la vie privée dans son ensemble.
L'absence de support constitutionnel exprès du principe
générique n'a cependant pas empêché les juges constitutionnels,
convaincus de la nécessité de garantir à l'individu une sphère
personnelle impénétrable par les pouvoirs publics, d'assurer par
voie prétorienne une protection étendue du droit au respect de la vie
privée. La Cour suprême des États-Unis a ouvert la voie en
développant le concept de « privacy », les Cours constitutionnelles
des États européens ont emboîté le pas en exploitant au mieux les
potentialités que leur offrait la Norme fondamentale. En ce sens, et
en guise d'illustration, on mentionnera qu'en s'appuyant sur le
principe de la dignité de la personne humaine ainsi que sur le droit
au libre épanouissement de la personnalité, la Cour
constitutionnelle allemande a étendu le rayonnement du droit au
respect de la vie privée au-delà de l'inviolabilité du domicile et du
secret de la correspondance garantis par la Loi fondamentale pour
ériger un « droit général de la personnalité ».
De même en France, le Conseil constitutionnel s'est employé à
dépasser les lacunes des textes constitutionnels pour permettre au
droit au respect de la vie privée de pénétrer la sphère
constitutionnelle, mais non sans peine, comme en témoigne la
protection éclatée et imparfaite dont bénéficie aujourd'hui ce droit
fondamental et le manque de lisibilité qui entoure la jurisprudence
constitutionnelle quant à sa notion comme à son contenu.
§ 7. La liberté d'association
A. Droit étranger
2. Les associations poursuivent librement leurs objectifs sans ingérence des pouvoirs
publics. Elles ne peuvent être dissoutes et leurs activités ne peuvent être suspendues par
l'État que dans les cas prévus par la loi et en vertu d'une décision judiciaire » (art. 46-C).
B. Droit français
§ 8. La liberté d'enseignement
A. Droit étranger
B. Droit français
297
Le poids de l'histoire ◊ À l'origine, l'enseignement est assuré en
France par des personnes privées. En particulier, l'Église entreprend
dès le Moyen Âge de doter le pays d'établissements d'enseignement
(J. Georgel et A.-M. Thorel, 1996). Ceci explique qu'aujourd'hui
encore, la part des établissements confessionnels au sein des
établissements d'enseignement privés soit prépondérante.
La prise en charge de la « transmission du savoir » par des
personnes privées et l'abstention corrélative de l'État jusqu'à la fin
du XIXe siècle apparaît donc comme une donnée historique. C'est
seulement à partir du développement d'un système public
d'enseignement que s'est posée la question de la place de
l'enseignement privé au sein du système éducatif français. Cet
enseignement public s'est développé en réaction contre
l'enseignement privé, exclusivement religieux au départ, accusé
d'âtre un moyen de domination des consciences et de propagande
antirépublicaine.
Sujet à de multiples polémiques, le système de l'enseignement
privé s'est trouvé apaisé grâce à la constitutionnalisation de la
liberté de l'enseignement. Il résulte de la jurisprudence
constitutionnelle un certain équilibre, qui se traduit dans le régime
juridique applicable à l'enseignement privé.
A. Droit étranger
Nul ne peut être obligé de faire une déclaration sur son idéologie, sa religion ou ses
croyances.
Les pouvoirs publics doivent prendre en compte les croyances religieuses de la société
espagnole et maintenir des relations de coopération appropriées avec l'Église catholique et
autres confessions ».
(La référence explicite à l'Église catholique s'explique par le fait que l'Espagne
reconnaît officiellement cette Église comme représentant la religion dominante).
B. Droit français
A. Droit étranger
B. Droit français
327
Le régime d'autorisation ◊ Le recours, par le législateur, dans le
cadre de la mise en œuvre de la liberté de communication a été
accepté par le Conseil constitutionnel : « … pour la réalisation de
ces objectifs à valeur constitutionnelle, il est loisible au législateur
de soumettre les différentes catégories de services de
communication audiovisuelle à un régime d'autorisation
administrative » (décis. n° 82-141 DC préc.). Ce régime se justifie
par des raisons d'ordre technique, l'utilisation des fréquences ne
pouvant être anarchique ». Il appartient au législateur de concilier,
en l'état actuel des techniques et de leur maîtrise, l'exercice de la
liberté de communication avec [...] les contraintes techniques
inhérentes aux moyens de la communication audiovisuelle ».
Toutefois, pour atténuer les effets de ce régime d'autorisation
préalable, il a paru utile de faire intervenir dans le mécanisme
d'attribution des fréquences (qui détermine l'autorisation d'émettre)
une autorité administrative indépendante.
A. Droit comparé
330
Les deux grandes conceptions ◊ Selon sa date d'inscription
dans la Constitution de chaque pays, le droit de propriété peut être
considéré comme un droit de la première génération (États-Unis,
Belgique, Norvège, France) ou comme un droit de la deuxième
génération – un droit économique et social – dont la force est
atténuée (Italie, Espagne, Portugal par exemple).
De ce point de vue, le juge constitutionnel français a clairement
montré en 1982 que le droit de propriété était un droit-liberté, au
même titre que les autres droits affirmés à l'article 2 de la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, et en a tiré
spectaculairement les conséquences en considérant que
l'indemnisation d'une privation de propriété (par nationalisation)
devait se faire « au prix du marché » et non sur la base d'un « prix
raisonnable » nécessairement inférieur au précédent. Mais lorsque
la Cour de Strasbourg a statué sur le montant des indemnisations
dues aux actionnaires britanniques privés de leur propriété par
nationalisation, elle a considéré que le standard minimum se situait
au-dessous du seuil français.
Dans les nouvelles Constitutions, la fonction sociale de la
propriété a été prise en considération et le droit fondamental, de ce
fait, a moins de force. C'est ainsi qu'en Espagne, le droit de
propriété ne fait pas partie des droits fondamentaux protégés par le
recours d'amparo.
B. Droit français
A. Droit comparé
340 Les limites ◊ Dans chacun des quatre pays considérés, la liberté
d'entreprendre peut recevoir des limitations dès l'instant que sont
respectées les trois conditions suivantes :
– l'observation du respect de la « réserve de loi », c'est-à-dire de
la compétence du législateur pour établir ces limites ;
– la préservation du « contenu essentiel » ou du « noyau
intangible », c'est-à-dire la « non-dénaturation » de la liberté ;
– la poursuite de buts d'intérêt général.
Les deux premières conditions constituent des garanties de
protection de tout droit fondamental ainsi qu'il a été souligné plus
haut et elles sont peu susceptibles de variation. L'appréciation de la
troisième, en revanche, est de nature à varier selon la place qui est
celle de la liberté considérée au sein des droits fondamentaux.
C'est ainsi qu'en Espagne et en Italie, la liberté d'entreprendre est
considérée comme un droit de la deuxième génération, c'est-à-dire
comme un droit à protection moins forte parce qu'inséré dans un
contexte économique et social moins libéral que celui des droits de
la première génération. En Italie, l'« utilité sociale » est souvent
mise en avant pour justifier une limitation de la liberté
d'entreprendre, celle-ci étant comprise dans le Titre III de la
première partie, consacré aux « rapports économiques » (alors que
les deux premiers titres de cette première partie relative aux
principes fondamentaux, sont intitulés « rapports civils » et
« rapports éthico-sociaux »). Et comme le note un spécialiste (J.-
C. Escarras), « la liberté d'initiative privée, lorsqu'elle est
confrontée à la limite de l'“utilité sociale” est quasi
systématiquement mise en concurrence avec d'autres droits
constitutionnellement protégés et elle leur cède le plus souvent le
pas ». En Espagne, la liberté d'entreprendre est comprise dans le
second cercle des droits fondamentaux, c'est-à-dire ceux qui sont
moins fortement protégés et notamment ne bénéficient pas de la
protection assurée par le recours d'amparo. Les limitations d'intérêt
général susceptibles d'être apportées à la liberté d'entreprendre sont,
en outre, assez nombreuses.
En Autriche, il en va différemment car la liberté d'entreprendre
peut être considérée comme un droit de la première génération,
c'est-à-dire proclamé dans un contexte libéral, dans la mesure où
elle a été affirmée en 1867.
On remarquera aussi qu'en République fédérale d'Allemagne,
comme en France, la liberté d'entreprendre est associée et liée au
droit de propriété. Ce qui permet d'invoquer aussi éventuellement
les atteintes à ce droit qui viendraient s'ajouter à celles relatives à la
liberté d'entreprendre. Ceci renforce, également, dans le cas
français, le caractère de droit de la première génération de la liberté
d'entreprendre.
B. Droit français
A. Droit comparé
B. Droit français
Toutefois, même si la demande n'entre pas dans leur compétence en vertu de ces
accords, les autorités de la République ont toujours le droit de donner asile à tout étranger
persécuté en raison de son action en faveur de la liberté ou qui sollicite la protection de la
France pour un autre motif. »
3) Mais il n'en est rien car, suivant une troisième phase de son
développement, le droit constitutionnel d'asile semble à nouveau
être entré, à l'horizon 2000, dans le champ d'attraction du droit
international et surtout communautaire. L'unification européenne –
Accords de Schengen (1985-1990), Traité de Maastricht (1992),
Traité d'Amsterdam (1997) – entraîne semble-t-il une intégration
probablement irréversible du « droit d'asile » dans le giron
communautaire et, en même temps une confusion qui va même
s'accentuant entre ce droit et le « droit de Genève » applicable aux
réfugiés. Et, curieusement, c'est désormais la jurisprudence elle-
même qui apporte son lot de confusions en tout genre et qui
contribue malheureusement au délitement du droit constitutionnel
d'asile en favorisant son « internationalisation » et son absorption
dans le droit pourtant vieillissant des réfugiés (F. Moderne, op. cit.).
Ainsi du Conseil d'état, qui, pour être à l'origine de l'évolution
décisive du début des années 1990, semble avoir néanmoins pris
fait et cause pour l'application privilégiée et même exclusive de la
Convention de Genève au lieu et place de tout référent
constitutionnel, que celui-ci s'appuie sur l'alinéa 4 du Préambule
(3 avr. 1996, Traore), ou sur l'article 53-1 de la Constitution
(22 nov. 1996, Messara).
Le Conseil constitutionnel, de son côté, n'est pas en reste,
s'appliquant même à entretenir cette « valse-hésitation » par une
série de décisions. N'hésitant pas, en effet, à mêler dans le même
registre droit d'asile et droit des réfugiés, c'est dans la plus parfaite
assimilation de l'un et l'autre qu'il trouve tantôt de légitimes raisons
de sanctionner le législateur (décis. n° 97-389 DC du 22 avr. 1997,
Certificats d'hébergement, RJC I-707, consid. 26) tantôt les motifs
suffisants à ses yeux afin d'en valider la démarche (98-399 DC du
5 mai 1998, consid. 19 et 20 ; 2003-485 DC du 4 déc. 2003, Rec.,
p. 455, consid. 10).
Dès lors et comme le relève F. Moderne dans l'étude précitée, « il
est douteux qu'un droit d'asile constitutionnel puisse maintenir
durablement son autonomie dans ceux des États qui, en Europe,
l'avaient consacré » (op. cit. p. 19). Au fond, on peut désormais se
demander si le droit d'asile existe encore aujourd'hui comme droit
fondamental, autrement dit, si la matrice constitutionnelle, après
avoir produit sur le tard un fruit plein de ressources n'est est pas
revenu à engendrer à nouveau une « coquille vide ».
La loi du 11 mai 1998 relative à l'entrée et au séjour des
étrangers en France et au droit d'asile (JO, 12 mai 1998, P. 7087)
fait place à de nouvelles formes d'asile territorial, notamment au
bénéfice des personnes qui seraient exposées à des traitements
inhumains ou dégradants ou dont la vie ou la liberté se trouverait
gravement menacés. Établies sur la base du « rapport Weil » remis
au Premier ministre le 1er juillet 1997 (Documentation française
1997), ces dispositions, en tirant profit de la révision
constitutionnelle de 1993 s'efforcent certes de redonner un nouvel
élan aux dispositions du Préambule. Il est à craindre cependant
qu'elles ne réalisent qu'un progrès en demi-teinte ; d'abord parce
qu'elles le doivent tout autant sinon davantage aux exigences
découlant de la Convention européenne des droits de l'homme
(v. not. CEDH 29 avr. 1997, H.L.R. c/ France ; 2 mai 1997, D. c/
Royaume Uni : arrêts posant l'interdiction des mesures
d'éloignement prononcées par l'État contre des étrangers vers leur
pays d'origine lorsqu'ils risquent d'y être soumis à des traitements
contraires à l'art. 3 Conv. EDH), ensuite parce qu'elles renouent
avec l'affirmation en la matière d'un pouvoir de l'État et non d'un
véritable droit de l'individu (F. Moderne, op. cit.). Loin d'opérer par
conséquent un recentrage de la matière autour des exigences
proprement constitutionnelles, les nouveaux cas d'octroi (possible)
d'asile territorial le cèdent à leur tour à la tendance à
« l'internationalisation » du traitement juridique de l'asile.
La loi du 10 décembre 2003 relative à l'asile (dont les
dispositions ont été codifiées dans le Code de l'entrée et du séjour
des étrangers et du droit d'asile – livre VII, art. L. 711-1 s.),
déclarée conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel
(décis. n° 2003-485 DC du 4 déc. 2003, préc.) introduit plusieurs
innovations.
– Elle crée d'abord une forme « d'asile interne » qui pourra être
opposée aux demandes d'asile, y compris constitutionnelles, et
justifier un refus lorsque l'intéressé peut bénéficier d'une protection
sur une partie de son territoire d'origine.
– Elle permet ensuite d'opposer aux mêmes demandes la notion
de « pays d'origine sûr », défini comme celui qui respecte les
principes de la liberté, de la démocratie et de l'État de droit ainsi
que les droits de l'homme et les libertés fondamentales. Le droit
français reprend ainsi à son compte une tendance déjà observée
chez nos voisins et qui s'accentue sous l'influence du droit
communautaire (v. par ex., Const. All., art. 16a).
– Des clauses d'exclusion sont applicables lorsque l'intéressé s'est
rendu indigne du bénéfice de la protection (notamment, une
personne suspectée d'avoir participé à un génocide, CE 18 janv.
2006, OFPRA, req. no 25091 ; ou d'avoir participé à des activités
terroristes, CE 9 nov. 2005, M.A., req. no 254882).
– La prise en considération des exigences communautaires est
enfin marquée par la substitution, dans le nouveau dispositif, de la
« protection subsidiaire » à « l'asile territorial ». Celle-là est
destinée à suppléer le cas où le demandeur d'asile ne remplit pas les
conditions d'éligibilité à l'asile constitutionnel et conventionnel.
Reprenant en partie les conditions fixées pour l'octroi de « l'asile
territorial », (par la prise en considération des menaces liées à la
peine de mort, aux tortures…), elle les étend aux cas où les
« persécutions » sont le fait « d'acteurs non étatiques » échappant
au contrôle de l'État.
En plaçant de manière générale la « politique d'asile » sous le
sceau de l'harmonisation européenne, le législateur, avec l'aval du
Conseil constitutionnel, écorne encore un peu plus le droit d'asile
constitutionnel : en oeuvrant dans le sens de la confusion des
procédures applicables et sous le couvert d'un « guichet unique »
des demandes d'asile, la loi accentue la confusion des genres et
contribue à la dilution du droit constitutionnel d'asile là où la
singularité du « combattant pour la liberté » mériterait à l'inverse un
traitement différencié et adapté à sa situation.
351 Les bénéficiaires ◊ Il s'agit d'abord des nationaux même si, pour
l'instant en tout cas, le Conseil constitutionnel s'est montré prudent
dans l'interprétation de ce que pourrait être une vie familiale
« normale », tant il est vrai que ce concept de normalité se prête
mal à une interprétation univoque. Ainsi, dans sa décision 92 QPC
du 28 janvier 2011 a-t-il jugé que le droit de mener une vie
familiale normale n'implique pas le droit de se marier pour les
couples de même sexe. Il s'agit aussi des étrangers en situation
régulière, y compris les étudiants. Dans la décision du 13 août
1993, le Conseil censure l'exclusion de ces derniers de la liste des
bénéficiaires du droit au regroupement dans la mesure où le
Préambule de 1946 confère à ce droit un caractère général et que
les étudiants ne sont pas dans une situation différente des autres
demandeurs potentiels. Le Conseil constitutionnel valide en
revanche l'exclusion des polygames, car « les conditions d'une vie
familiale normale sont celles qui prévalent en France », pays
d'accueil, lesquelles interdisent la polygamie. Cette position diverge
de celle du Conseil d'État qui, dans un arrêt Montcho du 11 juillet
1980 (Rec., p. 315), avait jugé que la polygamie n'étant pas en soi
contraire à l'ordre public français, les étrangers polygames
pouvaient bénéficier du droit au regroupement familial.
§ 1. La liberté syndicale
1. Droit comparé
354
Une liberté multiforme ◊ Apparue dans la plupart des pays dans
la deuxième moitié du XIXe siècle, la liberté syndicale était surtout à
l'origine une liberté de coalition (liberté pour les travailleurs de se
réunir pour défendre des intérêts collectifs). La liberté
d'organisation, autrement dit la liberté du groupement de se donner
telle ou telle forme n'est apparue qu'au XXe siècle (B. Veneziani),
notamment dans les textes constitutionnels adoptés à l'issue de
régimes autoritaires (Const. italienne, art. 39 al. 1 ) :
« L'organisation syndicale est libre » ; art. 9 al. 3 LF allemande :
« Le droit de former des associations en vue de sauvegarder et
d'améliorer les conditions de travail et les conditions économiques
est garanti pour tout le monde et pour toutes les professions » ;
Const. espagnole, art. 7 : « Les syndicats de travailleurs et les
associations patronales contribuent à la défense et à la promotion
des intérêts économiques et sociaux qui leur sont propres. Ils se
forment et exercent leur autorité librement dans le respect de la
Constitution et de la loi » ; Const. portugaise, article 55 : « La
liberté syndicale, condition et garantie de l'unité des travailleurs
pour la défense de leurs droits et intérêts est reconnue »…
La liberté syndicale comporte aujourd'hui de multiples facettes :
liberté de constituer des syndicats à tous les niveaux, liberté de s'y
inscrire ou non, liberté de l'activité syndicale dans l'entreprise, etc.
Elle peut donc être analysée comme liberté de l'individu et à ce titre
elle peut être considérée comme un droit fondamental du travailleur
(not. en Espagne ou en Italie). Elle représente aussi une liberté
collective, celle du groupement de travailleurs et à ce titre elle doit
être garantie non seulement par rapport à l'État mais aussi par
rapport à l'entreprise.
La Constitution du Portugal (art. 55) est celle qui met le mieux
en évidence ces différents aspects de la liberté syndicale.
2. Droit français
B. Les applications
Elles concernent à la fois la liberté des syndicats et la liberté des
salariés.
§ 2. Le droit de grève
Défini comme le droit de cesser le travail de manière collective
et concertée en vue d'appuyer une revendication professionnelle, le
droit de grève constitue aujourd'hui un droit fondamental pour les
travailleurs mais il doit être concilié avec d'autres principes
constitutionnels.
A. Droit comparé 7
B. Droit français
366
Une application répétée ◊ La valeur constitutionnelle du droit
de grève a été consacrée à plusieurs reprises depuis 1979 : décis.
n° 80-117 DC du 22 juillet 1980, Protection des matières
nucléaires ; décision 81-127 DC des 19 et 20 janvier 1981, Sécurité
et Liberté où le Conseil précise que les peines prévues en cas
d'entrave à la circulation des chemins de fer « ne sauraient viser les
personnes exerçant légalement le droit de grève reconnu par la
Constitution » ; décis. n° 82-144 DC du 22 octobre 1982,
Irresponsabilité pour faits de grève ; décision 86-217 DC du
18 septembre 1986, Liberté de communication ; décis. n° 87-230
DC du 28 juillet 1987, Amendement Lamassoure, où le Conseil
entérine la règle de la retenue sur salaire par « trentième
indivisible » en cas d'interruption du service ou d'inexécution des
obligations du service et autorise le même système pour les agents
des services publics non fonctionnaires (par exemple les agents des
services publics industriels et commerciaux), « pour éviter le
recours répété à des grèves de courte durée affectant
anormalement le fonctionnement régulier des services publics »
(consid. 11) ; décision 556 DC du 16 août 2007 qui admet la
création d'un « service minimum » dans les transports terrestres de
voyageurs et un encadrement du droit de grève afin d'assurer la
continuité des services publics ; décis. n° 569 DC du 7 août
2008 qui considère que l'institution d'un droit d'accueil dans les
écoles n'apporte pas de restriction injustifiée au droit de grève.
§ 3. Le droit à la participation
B. Droit français
1. Le régime
2. L'application
IV – La liberté d'association
Colloque « La liberté d'association et le droit » centenaire de la loi de 1901, Paris,
Conseil constitutionnel, 29 et 30 juin 2001.
Conseil d'État [2001], Rapport public 2000 : les associations et la loi de 1901, cent
ans après, EDCE, no 51. – DUMONT (H.), MANDOUX (P.), STROWEL (A.),
TULKENS (F.), dir., [2000] Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ? Groupements
liberticides et droit, Bruylant, Bruxelles, 508 p.
V – La liberté d'enseignement
AUBIN (M.-E.) [1999], La question de la liberté de l'enseignement, Rev. Adminis.,
Numéro spécial, p. 56 – COMBARNOUS (M.) [1999], L'enfant, l'école et la religion, Rev.
Adminis., p. 66 – DUFFY (A.) [2006], La constitutionnalisation de la liberté contractuelle,
RDP, p. 1569 – FAVOREU (L.) [1985], La reconnaissance par la loi de la République de
la liberté de l'enseignement comme principe fondamental, RFDA p. 600 ; [1994], Note
sous la décision 93-329 DC du 13 janvier 1994, RFDC p. 323 – GAHDOUN (P.Y.)
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méconnu de la décision GDF du Conseil constitutionnel, RDP, p. 845 – GENEVOIS (B.)
[1988], La jurisprudence du Conseil constitutionnel, éd. STH – GEORGEL (J.),
Enseignement privé, Jurisclasseur administratif, fascicule 233 – HOSTIOU (R.) [2005],
Le contrôle du Conseil constitutionnel sur la validation législative d'une déclaration
d'utilité publique annulée pour vice de procédure, RFDA, 2, p. 289 – JOUANJAN (O.)
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THOREL (A.-M.) et GEORGEL (J.) [1996], L'enseignement privé en France, Dalloz –
TOULEMONDE (B.) [1995], La situation des maîtres contractuels des établissements
d'enseignement privé : une privatisation jurisprudentielle ?, AJDA p. 427.
VI – Le droit de propriété
BERGEL (J.-L.) [1994], La propriété, coll. Connaissance du droit, Dalloz – BON (P.)
[1989], Le statut constitutionnel du droit de propriété, RFDA 1989. 1009 – BOUYSSOU
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CHÉROT (J.-Y.) [1991], Point de vue français sur le droit constitutionnel économique,
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GUYON (Y.) [1995], Le droit de propriété devant la Cour de cassation et le Conseil
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RTD civ. p. 245 – MOLFESSIS (N.) [1997], Le Conseil constitutionnel et le droit privé,
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TREMEAU (J.) [2001], Fondement constitutionnel du droit de la propriété, Juris-classeur
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propriété dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel : permanence et actualité,
CJEG 1999, p. 441.
IX – Le droit d'asile
MODERNE (Franck) [1997], Le droit constitutionnel d'asile dans les États de l'Union
européenne, Economica-PUAM. – SÉGUR (Philippe) [1998], La crise du droit d'asile,
coll. Politique d'aujourd'hui, PUF.
381 Les élections politiques nationales ◊ Pour des raisons que l'on
peut aisément comprendre, les étrangers sont totalement exclus du
droit de suffrage pour l'élection de l'exécutif national (Président de
la République en Autriche, Premier ministre en Israël…) ou – et
c'est le cas le plus fréquent – pour l'élection des parlementaires.
Comme l'écrit Francis Delpérée « En Europe, il n'y a pas une
Constitution qui s'aventure, même à petits pas, sur la voie de la
reconnaissance à tout étranger de participer aux élections
législatives. Le faire reviendrait à toucher au dépôt sacré de la
souveraineté » (Delpérée, 1995).
Ce principe, appliqué de manière absolue, souffre cependant
d'une exception qui s'explique par l'histoire : il s'agit du Royaume-
Uni et de la République d'Irlande. En 1948 – date de l'indépendance
de la République d'Irlande – le législateur britannique a prévu de
maintenir le droit de vote pour les élections à la chambre des
communes des citoyens irlandais résidant au Royaume-Uni. Cette
faculté avait son pendant irlandais : l'article 16 de la Constitution de
la République d'Irlande, précisé par l'Electoral Act de 1992,
accordant le droit de vote pour la chambre basse (Dail Eirann) du
Parlement aux citoyens britanniques résidant en Irlande.
La loi électorale irlandaise va cependant plus loin, puisqu'elle
prévoit la possibilité d'octroyer ce droit de vote aux ressortissants
de l'Union, européenne. Mais, cela étant conditionné par la règle de
réciprocité, cette disposition généreuse reste bien théorique…
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
DELPÉRÉE (F.) [1995], Les droits politiques des étrangers, Que sais-je ?, PUF –
BEAUD (O.) [1992], Le droit de vote des étrangers : l'apport de la jurisprudence
constitutionnelle allemande à une théorie du droit de suffrage, RFDA, p. 409 –
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administrative, in La participation directe du citoyen à la vie politique et administrative,
Bruxelles, Bruylant – FAVOREU (L.) et PHILIP (L.) [2009], Les grandes décisions du
Conseil constitutionnel, 15e éd., Dalloz – PEUCHOT (E.) [1991], Droit de vote et
condition de nationalité, RDP, p. 488 – Revue française de droit constitutionnel, no 11-
1992 (avec les contributions de P. AVRIL, R. DEBBASCH, L. FAVOREU, P. GAÏA,
J. GICQUEL, C. GREWE, D. MAUS, J. RIDEAU) ; no 12-1992 (avec les contributions de
Ch. AUTEXIER, F. DELPÉRÉE, J.-C. ESCARRAS, M. LUCIANI, J. MIRANDA,
J. RIDEAU, F. RUBIO-LLORENTE).
CHAPITRE 3
LES DROITS-CRÉANCES
393
Plan ◊ Après avoir donné quelques aperçus par la place des droits-
créances en droit comparé nous présenterons de manière plus
détaillée leur situation en droit français.
A. Le degré de protection
399 L'intensité variable des mécanismes de
protection ◊ Certaines constitutions excluent les droits-créances
de l'application des mécanismes de protection dont bénéficient les
autres catégories de droits.
Ainsi, la Constitution portugaise réserve aux droits-libertés les
garanties définies dans ses articles 18, 19 et 21, relatives aux
restrictions apportées aux droits par le législateur, à la suspension
de l'exercice des droits en cas de crise ou au droit de résistance en
cas d'atteinte aux droits-libertés. En revanche, les droits-créances
bénéficient notamment, comme les autres catégories, des principes
d'universalité (art. 12) et d'égalité (art. 13) avec pour corollaire
l'extension des droits aux étrangers (art. 15), ou encore de la
garantie liée à l'accès de tous aux tribunaux pour la défense de ses
droits et intérêts légitimes (art. 20).
La Constitution espagnole distingue quant à elle trois catégories
de droits fondamentaux, les droits-créances bénéficiant des
garanties les moins étendues. En tant que « principes directeurs de
la politique sociale et économique », « ils ne pourront être allégués
devant la juridiction ordinaire que conformément aux dispositions
des lois qui les développent ». C'est dire qu'ils se trouvent exclus du
recours individuel d'amparo devant le tribunal constitutionnel
(art. 53).
B. La force contraignante
1. Le fondement constitutionnel
405 La consécration de leur valeur constitutionnelle ◊ Le droit à
la protection de la santé est posé par l'alinéa 11 du Préambule de
1946 aux termes duquel « la Nation garantit à tous, notamment à
l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs la protection de la
santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs… ». Alors qu'on
pouvait considérer qu'il s'agissait là d'une disposition simplement
programmatique, le Conseil constitutionnel a considéré qu'elle
faisait partie du droit positif (décis. n° 74-54 DC du 15 janv. 1975,
Interruption volontaire de grossesse, GD no 15) puis a accepté
d'examiner si une loi ne méconnaissait pas ce droit (décis. n° 77-92
DC du 18 janv. 1978, Contre-visite médicale). Le droit au repos a
été appliqué pour la première fois dans la décision 99-423 DC du
13 janvier 2000 relative à la loi sur les trente-cinq heures. Il en a
fait application par la suite à de nombreuses reprises (v. not. décis.
n° 2002-465 DC du 13 janv. 2003, Loi relative aux salaires, au
temps de travail et au développement de l'emploi ; 2004-494 DC du
29 avr. 2004, Réforme du dialogue social ; 2005-514 DC du
28 avril 2005, Loi relative à la création du registre international
français ; 2005-521 DC, Mesures d'urgence pour l'emploi ; 2005-
523 DC du 29 juill. 2005, Loi en faveur des PME ; 2009-584 DC
du 16 juillet 2009, Loi portant réforme de l'hôpital ; 2012-249 QPC
du 16 mai 2012).
1. Le fondement constitutionnel
2. Les implications
413
Droit à l'instruction et obligation d'être instruit ◊ Il existe
non seulement, comme nous allons le voir, un droit à l'instruction
mais aussi une obligation légale de recevoir une instruction
élémentaire. Cette obligation scolaire concerne les enfants de 6 à
16 ans, des sanctions relativement sévères étant prévues à
l'encontre des parents qui ne la respecteraient pas (loi du 22 mai
1946), étant entendu qu'ils peuvent choisir soit l'école publique, soit
l'école privée, soit même un précepteur privé…
E. Le droit à l'emploi
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
I – En droit français
BOULOUIS (J.) [1978], Famille et droit constitutionnel, Mélanges Kayser, PUAM,
t. 1, p. 147 – CENTRE UNIVERSITAIRE DE RECHERCHES ADMINISTRATIVES ET
POLITIQUES DE PICARDIE [1996], Le préambule de la Constitution de 1946
(Antinomies juridiques et contradictions politiques), PUF (avec notamment les études de
J.-J. Sueur et F. Rangeon) – DION-LOYE (S.) [1997], Les pauvres et le droit, Que sais-
je ?, PUF – DUPEYROUX (J.-J.) et PRETOT (X.) [1994], Le droit de l'étranger à la
protection sociale, Dr. soc., no 1, p. 69 – FLAUSS (J.-F.) [1982], Les droits sociaux dans
la jurisprudence du Conseil constitutionnel, Dr. soc., p. 645 ; [1983], Le droit au travail
dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel, Dr. soc., p. 155 – FRANGI (M.) [1992],
Constitution et droit privé (Les droits individuels et les droits économiques), Economica-
PUAM – GAY (L.) [2007], Les « droits-créances constitutionnels », coll. de droit public
comparé et européen, Éd. Bruylant – HAMON (L.) [1983], Le droit du travail dans la
jurisprudence du Conseil constitutionnel, Dr. soc., p. 155 – Les Nouveaux Cahiers du
Conseil constitutionnel [ 2014], Le Conseil constitutionnel et le droit social, n° 45, oct.
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PHILIP (L.) [1980], La valeur juridique du préambule de la Constitution du 27 octobre
1946 selon la jurisprudence du Conseil constitutionnel, Mélanges Pelloux, Lyon, p. 265 –
PRÉTOT (X.) [1991], Les bases constitutionnelles du droit social, Dr. soc., p. 197 ; Droit
constitutionnel social, Jurisclasseur administratif, fascicule 1443 – RANGEON (F.)
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CURAPP, Le préambule de la Constitution de 1946, PUF, p. 169 – RENOUX (Th. S.) et
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p. 457 – TERNEYRE (P.) [1990], Droit constitutionnel social. Inventaire en guise
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participation, Droit au travail » in Dictionnaire constitutionnel (O. Duhamel et Y. Mény
dir.), PUF.
II – En droit comparé
ALMIRANTE (C.), Les protections et les garanties constitutionnelles des droits et des
libertés (Italie), Rapport au 2e Congrès mondial de l'Association internationale de droit
constitutionnel, multigr. – AUBERT (J.-F.) [1979], Les droits fondamentaux dans la
jurisprudence récente du Tribunal fédéral suisse. Essai de synthèse, Mélanges Werner
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fondamentaux : aspects de droit comparé européen, in La nouvelle République
brésilienne, Economica-PUAM, p. 223-265 ; Les droits et libertés en Espagne : éléments
pour une théorie générale, Dix ans de démocratie constitutionnelle en Espagne –
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constitutionnelle au Portugal, préc., p. 211 – CHELI (E.) [1991], La Constitution face au
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droit européen, Coll. À la croisée des droits, Bruylant – GREWE (Constance) [2000], Les
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aux textes, La documentation française – MANITAKIS (A.), La définition
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l'Association internationale de droit constitutionnel, multigr. – MATHIEU (Bertrand)
[1999], La protection du droit à la santé par le juge constitutionnel. À propos et à partir de
la décision de la Cour constitutionnelle italienne no 185 du 20 mai 1998, Les Cahiers du
Conseil constitutionnel, no 6 – MIRANDA (J.) [1989], Introduction à l'étude des droits
fondamentaux, La justice constitutionnelle au Portugal, p. 161 – ÖHLINGER (T.), Objet
et portée de la protection des droits fondamentaux : Cour constitutionnelle autrichienne,
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POLAKIEWICZ (J.) [1994], Soziale Grundrechte und Staatszielbestimmungen un der
Verfassungsordnungen Italiens, Portugals und Spaniens, ZaäRV, p. 348 – RUPP (H.G.)
[1982], Objet et portée de la protection des droits fondamentaux : Tribunal constitutionnel
fédéral allemand, Cours constitutionnelles européennes et droits fondamentaux (sous la
direction de L. Favoreu), p. 241 – STARCK (C.) [1988], La jurisprudence de la Cour
constitutionnelle fédérale concernant les droits fondamentaux, RDP, p. 1263 – WEBER
(A.) [1995], L'État social et les droits sociaux en RFA, RFDC no 24, p. 677 –
ZAGREBELSKY (G.), Objet et portée de la protection des droits fondamentaux : Cour
constitutionnelle italienne, Cours constitutionnelles européennes et droits fondamentaux,
préc., p. 303.
CHAPITRE 4
LES DROITS-GARANTIES
§ 1. Le droit au juge
430 Un corollaire indispensable de l'État de droit ◊ En tant que
garantie première de l'exercice des autres droits et libertés
fondamentaux, il apparaît inclus dans notre conception générale du
droit comme la traduction du principe essentiel de l'interdiction du
déni de justice (L. Favoreu, 1964).
Si ce droit au juge trouve aujourd'hui dans les jurisprudences
constitutionnelles américaine et européenne de solides assises, sa
consécration dans le système français s'avère plus progressive.
432
Étendue et limite du droit fondamental au juge ◊ Sans
reconnaître de manière générale un droit constitutionnel d'appel, la
Cour suprême a d'abord considéré qu'il est inconstitutionnel de
dénier à une personne le droit de déposer en appel une pétition
d'« habeas corpus » parce qu'elle ne pouvait acquitter les frais
d'enregistrement de la requête (cf. Smith v. Bennett, 365 US 708,
1961). Elle a confirmé la portée du droit au juge en ce qui concerne
le recours en appel dans une décision Boddie v. Connectitut de 1971
(401 US 371). Pour la Cour, ce droit au recours en appel se trouve
garanti par les exigences de « due process », à tout le moins chaque
fois que les intérêts du requérant touchent à des libertés ou droits
constitutionnellement protégés… Il en va ainsi dans des affaires de
divorce car le droit au mariage est constitutionnellement reconnu
mais non dans des cas de faillite où le droit au recours en appel n'a
pas à être garanti de manière absolue.
De même, dans le contentieux très abondant aujourd'hui des
droits des prisonniers, la Cour a fixé certaines limites au droit
consacré. Après avoir reconnu dans l'arrêt Bound v. Smiths précité
que le droit fondamental d'accès aux tribunaux impliquait, pour les
autorités pénitentiaires, l'obligation d'apporter aux détenus une
assistance juridique adaptée, la Cour a, dans une décision de 1996,
interprété de manière restrictive de telles implications. Dans une
opinion rédigée par le juge Scalia, elle a ainsi jugé que les détenus
devaient, pour se prévaloir d'une violation de garanties
constitutionnelles, démontrer l'existence d'un préjudice direct subi
du fait de l'inadaptation de l'assistance juridique apportée – en
l'occurrence, les insuffisances de la bibliothèque de droit de la
prison – tel que par exemple l'impossibilité d'intenter un recours
dans les délais… (Lewis v. Casey, 116 S. Ct. 2174 : 1996).
L'application d'un contrôle minimum (rational basis) et les
limites posées au droit au juge dans ce contexte, illustrent ainsi la
position actuelle très restrictive de la Cour suprême en matière de
recours de détenus.
Dans sa première décision « Guantanamo » (Rasul v. Bush,
124 S. Ct. 2686-2004), la Cour suprême affirme toutefois le droit
d'accès à la justice américaine des étrangers détenus et le jeu de
certaines garanties constitutionnelles devant les juridictions
fédérales (G. Scoffoni, 2005). Dans l'importante décision
Boumediene c/ Bush de 2008, elle confirme que les détenus de
Guantanamo jouissent du droit d'habeas corpus garanti par la
Constitution (V. Natale, 2008).
1. L'expérience américaine
1. La nature du principe
447 La qualification de « principe fondamental reconnu par
les lois de la République » ◊ Elle est consacrée par le Conseil
constitutionnel à partir des deux décisions du 2 décembre 1976
(Prévention des accidents du travail, 76-70 DC, RJC I-41 et de
manière plus nette des 19-20 janvier 1981, Sécurité et Liberté, 80-
127 DC, RJC I-91). Le Conseil censure, dans ce dernier cas, une
disposition de la loi Sécurité et Liberté permettant au président de
toute juridiction de l'ordre judiciaire d'écarter discrétionnairement
de la barre, pendant deux jours, un avocat ayant troublé la
« sérénité des débats » comme contraire « aux droits de la défense
qui résultent des principes fondamentaux reconnus par les lois de la
République ». Cette dernière qualification apparaît d'ailleurs peu
discutable, de nombreuses lois adoptées sous la IIIe République
pouvant être invoquées à cette fin.
La Haute Juridiction vérifie également le respect de ce principe
dans trois décisions du 3 septembre 1986 (213 DC, 214 DC et 215
DC) et dans une décision Commission des opérations de bourse du
28 juillet 1989 (260 DC) il juge de même contraire aux droits de la
défense, le fait de permettre à la Commission, à propos des mêmes
faits, « d'exercer concurremment des pouvoirs de sanction et tous
les droits de la partie civile… », dans la mesure où se trouve
rompue alors, dans le procès pénal, l'équilibre entre les parties.
À l'instar des principes anglo-saxons de justice naturelle
(« Natural Justice »), le droit français consacre ainsi pleinement le
respect des droits de la défense, qui de principe général du droit
opposable à l'Administration (CE, sect., 5 mai 1944, Dame
Vve Trompier-Gravier) devient un droit à caractère constitutionnel,
opposable au législateur (décis. n° 93-326 DC du 11 août 1993,
Garde à vue, et 93-325 DC du 13 août 1993, Maîtrise de
l'immigration, GD no 32). La Cour de cassation prend directement
en compte deux ans plus tard cette constitutionnalisation en
utilisant dans un arrêt Belhomme de son assemblée plénière du
30 juin 1995, relatif au droit à l'assistance d'un avocat, la même
qualification à travers la formule « La défense constitue pour toute
personne un droit fondamental à caractère constitutionnel » (Cass.,
ass. plén., 30 juin 1995, D. 1995. 513, concl. Jéol, note R. Drago).
2. Le champ d'application du principe
3. Le contenu du principe
458
Une composante expresse de sécurité juridique aux États-
Unis : le principe de non-rétroactivité ◊ Plusieurs dispositions
constitutionnelles peuvent être tout d'abord invoquées :
L'Article I, Section 9 (3) de la Constitution des États-Unis
prévoit ainsi, à l'égard du législateur fédéral, qu'« aucun “bill of
attainder”, aucune loi rétroactive, ne pourront être adoptés ». Par
ailleurs, l'Article I, Section 10 (1) ajoute notamment à destination
des États, « qu'aucun État ne pourra… adopter de “bill of attainder”
ou de loi rétroactive ou affaiblir par une loi, la force des
contrats… ». Si l'on met à part la prohibition des « bills of
attainder », c'est-à-dire de lois sanctionnant un individu en
particulier (sorte de « jugements législatifs ») et l'interdiction de
toute dénaturation par l'État du contenu de contrats entre
particuliers qui permet de protéger les droits commerciaux des
modifications rétroactives de lois, le principe de non-rétroactivité
se trouve surtout consacré par les dispositions relatives aux
« ex post facto laws ».
En outre, la grande majorité des Constitutions des États
consacrent des dispositions similaires dans le cadre des Bill
of Rights placés en tête du texte fondamental. La Cour suprême a
interprété très tôt ces dispositions pour considérer notamment que
les « ex post facto laws » ne concernaient que les textes de nature
pénale, relatifs aux crimes, peines ou amendes. Ainsi dans l'arrêt
Calder v. Bull de 1798 (3 US 386), la Cour invalide un tel texte
dans la mesure où le changement rétroactif s'avère nuire aux parties
concernées (cf. R. Fallon, D. Meltzer, 1991). La possibilité de
dispositions rétroactives demeure par contre dans le cas de simples
lois de procédure, la Cour jugeant alors que ces changements
procéduraux ne sont pas « ex post facto ».
Il convient donc de distinguer dans la jurisprudence américaine,
entre les lois « ex post facto » et les lois « rétroactives ». Seules les
premières s'avèrent inconstitutionnelles, la Cour suprême
soulignant ainsi dans l'arrêt Calder v. Bull, l'intérêt de lois
rétroactives telles que les lois d'amnistie ou de grâce… Dans un
arrêt Weaver v. Graham de 1981 (450 US 24), elle insiste
également sur la nécessité d'interdire les lois « ex post facto » pour
permettre aux individus d'avoir une connaissance préalable et stable
des textes auxquels « ils doivent se soumettre et des peines
auxquelles ils s'exposent ». En matière non pénale, par contre, la
rétroactivité est admissible sous réserve de motifs légitimes et
moyens raisonnables (G. Scoffoni, 2000)…
Considérant que ces exigences ne concernent pas seulement les peines prononcées par
les juridictions répressives mais s'étendent à toute sanction ayant le caractère d'une
punition même si le législateur a laissé le soin de la prononcer à une autorité de nature
non judiciaire ».
Sont donc désormais applicables aux sanctions administratives :
le principe de légalité des délits et peines, le principe de nécessité
des peines, le principe de non-rétroactivité de la loi pénale
d'incrimination plus sévère ainsi que le principe du respect des
droits de la défense. Toutefois, s'agissant du principe de légalité des
délits et des peines, le Conseil constitutionnel considère que
« l'exigence d'une définition des infractions sanctionnées se trouve
satisfaite, en matière administrative, par la référence aux
obligations auxquelles le titulaire d'une autorisation administrative
est soumis en vertu des lois et règlements » (consid. 37).
Le droit répressif, sous ses deux formes, est donc soumis au
respect des droits-garanties suivants :
– la légalité des délits et des peines (§ 1) ;
– la non-rétroactivité de la loi pénale d'incrimination plus sévère
(§ 2), et la rétroactivité de la loi pénale plus douce (§ 3) ;
– la nécessité des peines (§ 4) ;
– et au plan procédural les droits de la défense (déjà étudiés ci-
dessus) et la présomption d'innocence (§ 5).
Dans la mesure où il est fait appel ici à des notions de droit pénal
et de droit administratif, l'exposé de ces droits-garanties sera
sommaire (on renverra au Code constitutionnel pour aller plus
loin). En outre, les principes proclamés par les articles 7, 8 et 9 de
la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen étant devenus
universels (et repris en tant que tels dans les droits constitutionnels
européens, puis dans le droit européen) il ne sera pas fait mention à
chaque fois du droit comparé.
• Article 103-2 Loi fondamentale allemande « Un acte n'est passible d'une peine que si
l'infraction a été définie par une loi avant que l'acte ait été commis ».
C'est un des droits absolus, et reconnu comme tel dans tous les systèmes.
« …Quelle que soit l'option faite par le Procureur de la République entre les diverses
procédures de poursuite… le jugement de l'affaire au fond appartient à la même
juridiction, celle-ci… doit statuer sur la culpabilité du prévenu toujours présumé innocent
selon les règles de forme et de fond identiques » (consid. 37).
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
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juridictionnelles », p. 573-608).
CHAPITRE 5
LE DROIT À L'ÉGALITÉ
483 Trois questions ◊ Dès lors, trois questions peuvent être évoquées.
En premier lieu, il s'agira de mettre en évidence la spécificité des
sources constitutionnelles du principe d'égalité en France au regard
du droit comparé (Section 1). En second lieu, on tentera de
démontrer qu'il existe des degrés d'intensité variables du contrôle
du principe d'égalité (Section 2). En dernier lieu, on rappellera qu'il
existe une conception française originale de ce que l'on a coutume
d'appeler des « discriminations positives » (Section 3).
485
Bloc de constitutionnalité ◊ Même en restant dans le cadre
hexagonal, le cas du principe constitutionnel d'égalité reste original
dans la mesure où le Conseil constitutionnel dispose d'une large
palette de représentations de l'égalité, alors que les autres droits
fondamentaux, eux, ne sont le plus souvent mentionnés qu'une
seule fois dans la Constitution. Cette situation remarquable provient
du fait que même si les textes qui composent le « bloc de
constitutionnalité » ont été adoptés à des époques différentes,
suivant des inspirations ou des nécessités conjoncturelles
particulières, l'exigence d'égalité, elle, a été constamment
réaffirmée du texte fondateur de 1789 jusqu'à la Constitution de
1958 en passant par le préambule de la Constitution de 1946. Or,
ces trois textes étant bien distincts, tant par leur inspiration
philosophique que par leur contenu, il ne fait pas de doute que les
sources textuelles du principe d'égalité possèdent une richesse sans
équivalent par rapport aux autres droits fondamentaux. Ainsi, le
principe d'égalité prend sa source dans un ensemble d'au moins une
quinzaine de textes appartenant au « bloc de constitutionnalité ».
L'exigence d'égalité est contenue, non seulement, dans la
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, aux articles
premier (égalité en général), 6 (égalité dans l'accès aux emplois
publics) et 13 (égalité devant les charges publiques) ; dans le
préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, aux alinéas
premier (non-discrimination), 3 (égalité entre les femmes et les
hommes), 11 (égalité dans la protection de la santé), 12 (égalité
devant les charges résultant de calamités nationales), 13 (égalité
d'accès à l'instruction), 16 (égalité avec les peuples d'outre-mer) et
18 (égal accès aux fonctions publiques pour les peuples d'outre-
mer) ; mais aussi dans la Constitution du 4 octobre 1958, dès le
préambule (égalité avec les peuples d'outre-mer) et aux articles
premier (non-discrimination), 2 (devise de la République) et 3
(égalité du suffrage). Or, dans certains cas, le juge constitutionnel
cite précisément la norme de référence sur laquelle se fonde son
contrôle, alors que, dans d'autres, il ne se livre pas à cette opération
de qualification, ce qui conduit donc à distinguer l'égalité
déterminée par l'existence d'un rattachement textuel explicite (§ 1),
de l'égalité indéterminée en l'absence d'un tel rattachement (§ 2).
§ 1. L'égalité déterminée
§ 2. L'égalité indéterminée
A. Droit comparé
1. L'expérience américaine
506 Flux ◊ En dépit des attaques dont ces mesures positives ont été
l'objet, notamment de la part de ceux que l'on a symboliquement
appelés les « mâles blancs innocents », dans un premier temps, la
Cour suprême des États-Unis ne s'est pas opposée à l'édiction de
telles mesures. Le point de départ de sa lignée jurisprudentielle en
la matière réside dans le célèbre arrêt Brown vs. Board of Education
de 1954 (374 U. S. 483) dans lequel la Cour suprême a décidé pour
la première fois que la ségrégation raciale dans l'enseignement
public devait être considérée comme inconstitutionnelle au regard
du Quatorzième Amendement à la Constitution qui prévoit l'égale
protection des lois, renversant en cela son ancienne jurisprudence
issue de l'arrêt Plessy vs. Ferguson de 1896 (163 U.S. 357) qui
admettait la séparation des races pour autant que celle-ci se fasse
dans l'égalité. Dès lors, les pouvoirs publics, confortés par la
position de la Cour suprême, se lancèrent dans une audacieuse
politique de déségrégation, par exemple, en mettant en œuvre des
politiques de busing se traduisant par des transports obligatoires
d'enfants d'un quartier à l'autre afin de favoriser l'intégration raciale
au sein des établissements d'enseignement. Mais surtout, à cette
époque, apparurent des politiques de quotas, dans quatre domaines
principaux : l'entrée à l'université, l'accès aux emplois publics et
aux emplois privés dans les entreprises d'une certaine importance,
les appels d'offres sur les marchés publics et l'octroi d'autorisations
dans les médias.
C'est dans ce contexte que dans l'arrêt University of California
Regent vs. Bakke de 1978 (438 U.S. 265), la Cour suprême a admis
le principe de la constitutionnalité des mesures d'affirmative action
fondées sur un critère racial, même si c'est de manière nuancée
puisque dans ce cas d'espèce particulier elle a invalidé le quota qui
avait été fixé par l'école de médecine qui avait entendu
réserver 16 % des places aux étudiants issus de minorités raciales.
Quoi qu'il en soit, à la suite de cette affaire éminemment
controversée, de nouveaux programmes comportant des
discriminations positives ont été mis en œuvre et, le plus souvent,
la Cour a estimé qu'ils étaient conformes à la Constitution.
B. Droit français
514
Une dérogation à un droit fondamental ◊ Le juge
constitutionnel français reconnaît donc au législateur le pouvoir de
réaliser certaines discriminations positives. Toutefois, cette faculté
reconnue au législateur de rompre l'égalité de droit pour parvenir à
l'égalité de fait, parce qu'elle constitue une dérogation à un droit
fondamental, est interprétée strictement par le juge constitutionnel
et reste en pratique subordonnée au respect de conditions bien
identifiées. Ainsi, d'une part, elle ne peut s'exercer que dans des
domaines précis, comme celui de la fonction publique ou le
domaine économique et social, dans lesquels le contrôle
juridictionnel du respect du principe d'égalité par le législateur est
restreint parce que des droits fondamentaux, comme le droit de
suffrage ou la liberté individuelle, ne sont pas susceptibles d'être
remis en cause. Et, d'autre part, si le législateur peut valablement
créer des discriminations positives dans ces domaines, en revanche,
il ne peut se fonder pour les établir sur des distinctions
expressément interdites par la Constitution comme la race,
l'origine, la religion, les croyances ou encore le sexe, mais
seulement sur des critères admissibles comme ceux fondés sur
l'âge, les caractéristiques sociales des individus ou leur localisation
géographique sur le territoire national. C'est pourquoi, les pouvoirs
publics sont contraints de procéder à une révision de la Constitution
lorsqu'ils jugent nécessaire d'établir des discriminations fondées sur
de tels critères. On en veut pour preuve les modifications apportées
aux articles 3 et 4 de la Constitution de 1958 par la loi
constitutionnelle du 8 juillet 1999 visant à autoriser le législateur à
déroger au principe d'égalité pour compenser la sous-représentation
des femmes par rapport aux hommes dans certaines assemblées
élues au suffrage universel. Ce qu'il importe de souligner c'est qu'il
s'agit d'une habilitation constitutionnelle dont le champ
d'application est étroitement circonscrit. Ceci est aisément
compréhensible dans la mesure où la « parité » entre les femmes et
les hommes s'analyse essentiellement comme une dérogation à un
droit fondamental éminent : le principe d'égalité. Il en découle
naturellement que toute dérogation effectuée par le législateur hors
du domaine de l'habilitation de l'article 3 est contraire à la
Constitution. C'est ce qu'a jugé le Conseil constitutionnel dans sa
décision du 19 juin 2001 à propos d'une loi organique s'inspirant de
la « logique paritaire » dans le cas des élections au Conseil
supérieur de la magistrature, ainsi que dans sa décision du 16 mars
2006 s'agissant cette fois de la représentation des femmes,
notamment au sein des conseils d'administration et de surveillance
des sociétés commerciales. Ceci prouve bien que la parité n'est pas
l'égalité…
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
§ 1. Le principe d'effectivité
526
Une affirmation de principe ◊ Le texte de 1950 ne prévoit pas
de clause générale de réciprocité et les organes de la Convention
ont confirmé nettement l'inopposabilité de conditions de réciprocité
qui caractérisent par contre le droit international général. Les États
ne peuvent donc se retrancher derrière le non-respect par un autre
État de ses obligations au titre de la Convention pour mettre fin à
celle-ci ou en suspendre l'application. Une telle attitude nuirait en
effet davantage aux individus qu'à l'État coupable de la violation.
De même, un État ne peut invoquer les réserves à la Convention
émises par un autre État pour l'empêcher d'utiliser son droit de
recours étatique contre lui. Ainsi en 1982-1983, la Turquie n'a pu
arguer des réserves émises par la France en matière de
circonstances exceptionnelles pour bloquer le recours formé par ce
pays, conjointement avec quatre autres États, en raison de
violations des droits de l'homme liées à la prise de pouvoir par
l'armée turque et à l'instauration de l'état de siège.
§ 2. Le principe d'équilibre
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
§ 1. La composition de la Cour
560
La physionomie de la nouvelle Cour (situation au 1 juin er
§ 2. La structure de la Cour
A. L'organisation générale
§ 1. Le déclenchement du contrôle
A. La saisine de la Cour
B. La recevabilité de la requête
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
2 – La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas
où elle résulterait d'un recours à la force rendu absolument nécessaire :
b. pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne
régulièrement détenue ;
589 Les titulaires du droit à la vie ◊ Cette question est, sans doute,
l'une des plus délicates que le droit ait à résoudre et, pas plus que la
plupart des autres instruments internationaux de protection des
droits de l'homme (à l'exception de la Convention américaine des
droits de l'homme qui dispose que le droit à la vie doit être protégé
« en général à partir de la conception »), la CEDH ne s'y est
véritablement risquée. Cela se vérifie sur la question de l'embryon
et du droit à l'avortement.
592
La liberté de mourir ◊ L'affirmation du droit à la vie a amené
certains à poser la question du droit de ne pas vivre. Cette dernière
a été soulevée devant la Cour européenne (comme devant plusieurs
juges constitutionnels) qui, après des réponses d'évitement, s'est
finalement prononcée. En effet, la Cour a jugé le 29 avril 2002 dans
l'affaire Pretty c/ Royaume-Uni qu'il n'existait pas de conception
négative du droit à la vie. Un « homicide par compassion » (mercy
killing) du type de celui envisagé par la requérante Pretty est
légitimement interdit par l'État en vertu de l'article 2 de la
Convention : « Dans toutes les affaires dont elle a eu à connaître, la
Cour a mis l'accent sur l'obligation pour l'État de protéger la vie.
Elle n'est pas persuadée que le « droit à la vie » garanti par
l'article 2 puisse s'interpréter comme comportant un aspect négatif
[…] Il n'a aucun rapport avec les questions concernant la qualité de
la vie ou ce qu'une personne choisit de faire de sa vie […] il ne
saurait davantage créer un droit à l'autodétermination en ce sens
qu'il donnerait à tout individu le droit de choisir la mort plutôt que
la vie ».
a. tout travail requis normalement d'une personne soumise à la détention dans les
conditions prévues par l'article 5 de la présente Convention, ou durant sa mise en liberté
conditionnelle ;
b. tout service de caractère militaire ou, dans le cas d'objecteurs de conscience dans
les pays où l'objection de conscience est reconnue comme légitime, à un autre service à la
place du service militaire obligatoire ;
c. tout service requis dans le cas de crises ou de calamités qui menacent la vie ou le
bien-être de la communauté ;
608
La liberté de la vie sexuelle ◊ La CEDH, dans un arrêt du
26 mars 1985 (X et Y c/ Pays-Bas, Série A, no 91), juge que la vie
privée déborde le domaine de l'intégrité physique et morale de la
personne pour inclure également la vie sexuelle. C'est cette
conception qui impose à l'État de faire preuve de tolérance à l'égard
des comportements sexuels des individus et condamne en
particulier comme contraire à la Convention, la répression pénale
d'actes homosexuels pratiqués en privé par des adultes consentants
(CEDH 22 oct. 1981, Dudgeon c/ Royaume Uni, série A, no 45, et
Norris, 26 octobre 1988, Série A, no 142). De même, l'exclusion des
homosexuels de l'armée britannique constitue une violation de
l'article 8 CEDH (CEDH 27 sept. 1999, Lustig-Prean et Beckett
c/ Royaume-Uni ; Smith et Grady c/ Royaume-Uni). Les États
restent cependant autorisés à réglementer les pratiques sexuelles
« extrêmes » qui peuvent causer des dommages corporels (CEDH
19 févr. 1977, Laskey, Jaggard et Brown c/ R. Uni).
Le droit à la liberté de la vie sexuelle ainsi consacré se double
par ailleurs d'un droit à « l'identité sexuelle » comportant ainsi le
droit de changer d'identité sexuelle : la Cour condamne ainsi la
France pour avoir empêché un transsexuel, ayant de surcroît fait
l'objet d'une opération chirurgicale à cet effet, d'obtenir une
modification de son état civil alors qu'une telle impossibilité place
l'intéressé quotidiennement dans une situation incompatible avec le
respect dû à sa vie privée (CEDH 25 mars 1992, B. c/ France,
Série A, no 232. Voir le revirement jurisprudentiel de la Cour de
cassation, ass. plén. 11 déc. 1992, JCP 1993. II. 21. 991). L'arrêt
Goodwin c/ Royaume Uni de la CEDH du 11 juillet 2002
(GACEDH, no 43) confirme de manière définitive l'obligation des
États de reconnaître juridiquement l'identité transsexuelle, au nom
de la liberté et de la dignité de l'Homme.
Ces deux cas de figure montrent en définitive comment doivent
se compléter dans le domaine évoqué obligation de non-ingérence
et obligation positive de l'État : interdiction d'un côté des
condamnations pénales appliquées aux pratiques homosexuelles en
général sous réserve des cas limites contraires à la morale sociale
(incapables – mineurs – pratique en public…), obligation pour
l'État, de l'autre, d'adapter sa législation pour prendre en compte les
évolutions sociales mais aussi les progrès de la science et de la
médecine.
§ 5. La liberté d'expression
628
Liberté d'expression et morale ◊ Lorsque la liberté de la presse
n'est pas directement concernée, la Cour laisse en revanche aux
États une marge d'appréciation beaucoup plus large, notamment
lorsqu'il s'agit de protéger la morale. Il est vrai, comme le relève la
Cour elle-même, qu'il est difficile de dégager une notion
européenne uniforme de la morale. C'est ainsi qu'elle s'est refusé de
condamner la saisie et la destruction d'un « Petit livre rouge à
l'usage des écoliers », livre d'éducation sexuelle jugé obscène par
les autorités britanniques (Handyside, 7 déc. 1976, Série A, no 24),
ou encore la confiscation par les autorités suisses de trois tableaux
exposés intitulés « Trois tableaux, trois nuits… », jugés
pornographiques (Müller, 24 mai 1988, Série A, no 133).
Cependant, dans une décision remarquée du 29 octobre 1992
(Open Door et autres, Série A, no 246-A ; RFDC 1993. 216, note
F. Sudre), la Cour, pour la première fois, a condamné une atteinte à
la liberté d'expression fondée sur la protection de la morale,
s'agissant de l'interdiction faite par l'État irlandais à des
associations de fournir des informations sur les possibilités d'aller
pratiquer des avortements à l'étranger.
§ 6. Le droit de propriété
631 La privation totale de l'usage d'un bien ◊ Elle n'est pas en soi
contraire à la Conv. EDH dès lors qu'elle répond à un minimum de
conditions sur lesquelles d'ailleurs, la marge d'appréciation des
États est assez large.
La privation est licite dès l'instant qu'elle intervient dans les
conditions prévues par la loi nationale et par les principes généraux
du droit international, et qu'elle est conforme à l'utilité publique. La
notion d'utilité publique fait du reste l'objet d'une appréciation
libérale par le juge européen, puisque celui-ci se satisfait de ce que
la décision prise sur ce point par les autorités nationales
n'apparaisse pas « manifestement déraisonnable » (James
c/ Royaume Uni du 21 févr. 1986, GACEDH, no 66).
La CEDH a cependant jugé que l'exercice du droit de préemption
par l'administration fiscale pouvait conduire à une privation de
propriété faisant supporter à la requérante une charge spéciale
exorbitante sans qu'elle puisse utilement contester la mesure qui la
frappait, entraînant ainsi une rupture du juste équilibre entre la
sauvegarde du droit de propriété et les exigences de l'intérêt général
(Heinrich c/ France, 22 sept. 1994, Série A, no 296-A).
§ 1. Le droit à la sûreté
2 – Toute personne arrêtée doit être informée, dans le plus court délai et dans une
langue qu'elle comprend, des raisons de son arrestation et de toute accusation portée
contre elle.
3 – Toute personne arrêtée ou détenue [...] doit aussitôt être traduite devant un juge
[...] et a le droit d'être jugée dans un délai raisonnable ou libérée pendant la procédure
[...].
5 – Toute personne victime d'une arrestation ou d'une détention dans des conditions
contraires aux dispositions de cet article a droit à réparation ».
§ 3. Le droit au recours
2. Toute personne accusée d'une infraction est présumée innocente jusqu'à ce que sa
culpabilité ait été légalement établie.
a) être informé, dans le plus court délai, dans une langue qu'il comprend et d'une
manière détaillée, de la nature et de la cause de l'accusation portée contre lui ;
c) se défendre lui-même ou avoir l'assistance d'un défenseur de son choix et, s'il n'a
pas les moyens de rémunérer un défenseur, pouvoir être assisté gratuitement par un
avocat d'office, lorsque les intérêts de la justice l'exigent ;
e) se faire assister gratuitement d'un interprète, s'il ne comprend pas ou ne parle pas
la langue employée à l'audience. »
A. Champ d'application
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Article 6 TUE
1. L'Union reconnaît les droits, les libertés et les principes énoncés
dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne du
7 décembre 2000, telle qu'adaptée le 12 décembre 2007 à Strasbourg,
laquelle a la même valeur juridique que les traités.
(…)
3. Les droits fondamentaux, tels qu'ils sont garantis par la Convention
européenne de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés
fondamentales et tels qu'ils résultent des traditions constitutionnelles
communes aux États membres, font partie du droit de l'Union en tant
que principes généraux.
§ 1. Caractérisation du processus
Article 78 TFUE
1. L'Union développe une politique commune en matière d'asile, de
protection subsidiaire et de protection temporaire visant à offrir un
statut approprié à tout ressortissant d'un pays tiers nécessitant une
protection internationale et à assurer le respect du principe de non-
refoulement. Cette politique doit être conforme à la Convention de
Genève du 28 juillet 1951 et au protocole du 31 janvier 1967 relatifs au
statut des réfugiés, ainsi qu'aux autres traités pertinents.
2. Aux fins du paragraphe 1, le Parlement européen et le Conseil,
statuant conformément à la procédure législative ordinaire, adoptent les
mesures relatives à un système européen commun d'asile comportant :
a) un statut uniforme d'asile en faveur de ressortissants de pays tiers,
valable dans toute l'Union ;
b) un statut uniforme de protection subsidiaire pour les ressortissants
des pays tiers qui, sans obtenir l'asile européen, ont besoin d'une
protection internationale ;
c) un système commun visant, en cas d'afflux massif, une protection
temporaire des personnes déplacées ;
d) des procédures communes pour l'octroi et le retrait du statut
uniforme d'asile ou de protection subsidiaire ;
e) des critères et mécanismes de détermination de l'État membre
responsable de l'examen d'une demande d'asile ou de protection
subsidiaire ;
f) des normes concernant les conditions d'accueil des demandeurs
d'asile ou de protection subsidiaire ;
g) le partenariat et la coopération avec des pays tiers pour gérer les
flux de personnes demandant l'asile ou une protection subsidiaire ou
temporaire.
3. Au cas où un ou plusieurs États membres se trouvent dans une
situation d'urgence caractérisée par un afflux soudain de ressortissants
de pays tiers, le Conseil, sur proposition de la Commission, peut
adopter des mesures provisoires au profit du ou des États membres
concernés. Il statue après consultation du Parlement européen.
752
Un même régime juridique ◊ La Charte des droits
fondamentaux de l'Union européenne emboîte ici le pas, comme
souvent, à la CEDH (article 8) ; elle assure cette protection
conformément à ses articles 7 ; elle ajoute néanmoins au texte de la
CEDH des dispositions écrites spécifiques directement en lien avec
le respect de la vie privée et familiale comme le droit à la
protection des données à caractère personnel (article 8).
777
Principe de non-rétroactivité des lois pénales
d'incrimination plus sévère ◊ La Cour de justice en a fait « un
principe commun à tous les ordres juridiques des États membres »
et « consacré par l'article 7 CEDH comme un droit fondamental »
(10 juill. 1984, Regina c/ Kent Kirk, aff. 63/83, Rec. CJCE, P. 2689,
concl. Darmon ; Sudre : dir., no 33, p. 85 : illicéité de l'application
rétroactive de sanctions pénales, elle-même fondée sur le caractère
rétroactif d'un règlement communautaire prolongeant un régime
dérogatoire au profit du Royaume Uni dans le secteur de la pêche).
§ 2. Le recours en manquement
§ 1. L'exception d'illégalité
ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
Ouvrages
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INDEX ALPHABÉTIQUE
(Les chiffres renvoient aux numéros de paragraphe)
A B C D E F G H I J K L M
N O P Q R S T U V W X Y Z
A
Acte unique européen, 677
Adhésion de l'Union européenne à la Convention européenne des droits de l'homme,
701
Affirmative action, 502
– v. Égalité
Allemagne
– Cour constitutionnelle fédérale, 144, 363, 370, 510
– et Cour de justice des Communautés européennes, 674
– Recours directs, 121-122, 173
– Loi fondamentale, 80, 219, 395, 434, 444
Amparo, 172, 173, 188, 196, 399, 436, 446
Arrestations, v. Sûreté
Attentats
– Indemnisation, 419
Autorité judiciaire
– Modalités d'intervention, 250, 284
– Notion, 247
Autorités administrativesindépendantes, 328
Autriche, 339-340, 394, 455
B
Belgique, 308, 359, 384, 500
Bill of Rights
– États-Unis, 18-19
– Magna Carta, 17, 429
– Royaume-Uni, 17
C
Calamités nationales, 418-419
Charte africaine des droits de l'homme et des peuples, 519
Charte arabe des droits de l'homme et des peuples, 519
Charte communautaire des droits sociaux fondamentaux des travailleurs, 676, 680
Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, 102, 680 s.
Charte sociale européenne, 680
Christianisme, 6, 29, 30-32
Circonstances exceptionnelles, 164-165
Citoyenneté, 111
– Union européenne, 783, 784
Collectivités territoriales, 184, 189
Commission européenne des droits de l'homme, 552, 555
Communauté européenne de défense, 672
Communauté politique européenne (Traité du 26 février 1953), 672
Conflits de normes, 95-98, 137
Conseil de l'Europe, 521
– Conseil des ministres, 552
– Objet, 521
Constitution du 4 octobre 1958, 141-146, 484
– Article 16, 163-167
– Article 34, 157
– Article 55, 103
– Révision, 143, 168, 388
Constitutionnalisation, 367
Contrôle d'identité, 230
Contrôle de constitutionnalité, 167
– A priori / a posteriori, 172, 175
– Concret / abstrait, 172, 175
– Recours direct, 172, 173
Convention américaine relative aux droits de l'homme, 519-520, 546
Convention européenne des droits de l'homme, 519-520, 522
– Applicabilité directe, 525, 528-529
– Caractères du système, 524-551
– Effets, 525
– Principe d'effectivité, 526-531, 535
– Principe d'équilibre, 525, 535
– Principes d'organisation, 525-539
– et Communauté européenne, 672, 679, 687, 699
– Conditions de réciprocité, 526-527
– et démocratie, 521, 524, 547
– et droit constitutionnel, 529
– Fonctionnement, 520-521
– Garanties juridictionnelles, 520
– Interprétation, 540-544, v. Effet utile
– Autonomie, 544
– Uniformité, 543-544
– Portée, 540
– Effet utile, 540-541
– Primauté, 525, 530-531
– Protocoles additionnels, 536-537
– Réserves, 526, 535-536
– Contrôle juridictionnel, 535
– et souveraineté, 102, 520, 535, 539, 552
Conventions collectives, 359
Cour de justice de l'Union européenne, 674 s.
Cour de justice des Communautés européennes, 674-675, 674 s., 678, 687-692, 694,
696, 698, 700, 702-706, 708-710
– Compétence, 789
– Clause générale, 790-791
– Dans le cadre du troisième pilier, 792
– Extension, 790-791
– Sources, 689-711
Cour européenne des droits de l'homme, 429, 552, 556-585
– Arrêt (contenu), 581-582
– Constat de violation, 581
– Réparation, 582
– Satisfaction équitable, 582
– Caractère sérieux, 575
– Compétences, 569-570
– Consultatives, 569
– Contentieuses, 570
– Composition, 556-562
– Délai, 574
– Épuisement des voies de recours internes, 533, 573
– Saisine, 571-572
– Droit au recours juridictionnel, 520, 525, 532
– Évolution du système, 553-555
– Exécution par l'État, 583-585
– Instruction, 577
– Jugement au fond, 579-582
– Libre choix des moyens d'exécution, 534, 584
– Intervention de la chambre, 576
– Juges, 558-562
– Jurisprudence, 522, 526-527, 529-531, 534-535, 537-539, 541-543, 545, 547-551, 556
– Nature, 556-557
– Origine, 552
– Procédure, 571-585
– Caractère définitif et obligatoire, 583
– Conciliation (recherche d'une), 578
– Examen contradictoire, 577
– Recevabilité, 573-576
– Protocole no 11, 520, 536, 554, 570, 572
– Réforme, 554-555
– Structure, 563-568
– Formations de la Cour, 565-568
– Greffe, 564
– Présidence, 563
Cour suprême des États-Unis, 169-171, 505-507
Croyances, 486
D
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, 19, 40, 61, 93, 106, 145-146, 176,
193, 199, 484
Déclaration universelle des droits de l'homme, 32, 34, 519
Déclarations de droits
– Conventions particulières, 34
– Déclarations régionales, 35
Détention, 233
– Provisoire, 234, 478
Dignité de la personne humaine, 214-216
– Affirmation, 214
– Union européenne, 734 s.
– Applications, 216
– Implications, 215
Discriminations primaires/secondaires, 109-113
Double degré de juridiction (principe de), 437
Drittwirkung, 126, 129, 197
Droit à l'environnement
– Dans le cadre constitutionnel, 211
– Dans le cadre européen, 551
– Union européenne, 676, 785
Droit à la paix, 211
Droit à la participation, 370-377
– Droit comparé
– Droit à la négociation collective, 370-372
– Droit français, 373-377
– Bénéficiaires, 375
– Moyens, 376
– Objet, 377
– Pouvoir d'appréciation du législateur, 374
– Valeur, 373
Droit à la vie
– Convention européenne des droits de l'homme, 546, 587-591
– Union européenne, 676
Droit à mener une vie familiale normale, v. Droits-créances
– Dans le cadre constitutionnel, 228
Droit au développement, 211
Droit au travail
– Union européenne, 676
Droit communautaire, 102
– Primauté, 674, 699
Droit d'asile
– Dans le cadre constitutionnel, 345-348
– Droit comparé, 346
– Droit français, 347-348
Droit de grève, 363-369
– Droit comparé, 363-364
– Limites, 364
– Reconnaissance et définition, 363
– Titulaires, 363
– Droit français, 365-369
– Consécration, 365
– Définition de la grève, 367
– Jurisprudence du Conseil constitutionnel, 366
– Limites, 368-369
Droit de propriété
– Convention européenne des droits de l'homme, 630-634
– Atteintes à la substance, 634
– Atteintes aux biens, 633
– Droit à l'indemnisation, 632
– Privation totale de l'usage d'un bien, 631
– Dans le cadre constitutionnel, 330-338
– Droit comparé, 331 s.
– Droit français, 332-338
– Union européenne, 764
Droit de séjour
– Ressortissants communautaires, 691, 731
– Ressortissants d'États tiers, 733
Droit fiscal, 490, 513
Droit français, v. Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Italie, Portugal
Droit international, 101-103, 519
– Contrôle juridictionnel des droits et libertés fondamentaux, 519
– Droit international public, 102
Droit naturel, 8, 82
Droits-créances, 130, 189, 210, 387-427, 518, 544
– Droit international public
– Définition, 391
– Droit comparé, 394-402
– Droit français, 403-427
– Origine, 388
– Principe de participation, 676
– Union européenne, 678, 789
Droits de l'homme, 3-55, 88
Droits et libertés fondamentaux
– Bénéficiaires, 109-113, 186-191
– Caractère objectif, 82, 90, 126
– Catalogue européen, 545-551
– Catégories, 210
– Communautarisation, 687, 750
– Conciliation, 203
– Entre droits fondamentaux, 204
– Entre droits fondamentaux et intérêt général, 205
– Débiteurs, 125-129, 192
– Définition, 87
– Droits constitutionnels, 100
– Droits conventionnels, 101-103
– Dénaturation, 107, 160-161, 206, 207
– Destinataires, 108-129
– Effets directs/indirects, 129
– Effets horizontaux, 126-128, 197-201
– Hiérarchie, 204
– Limitation, 163
– Convention européenne des droits de l'homme, 537, 538
– Noms, 89
– Notion, 2, 70
– Portée de la protection
– Convention européenne des droits de l'homme, 545-551
– Protection constitutionnelle, 139-517
– Garanties de fond, 148-168
– Inscription constitutionnelle, 142-146
– Respect du contenu essentiel, 160 s., 207, 208
– Titulaires, 114-124, 186-191
Droits-garanties
– Convention européenne des droits de l'homme, 645-647
– Droit à un procès équitable
– Convention européenne des droits de l'homme, 654 s.
– Union européenne, 770-772
– Droit au juge
– Convention européenne des droits de l'homme, 653
– Droit comparé, 431-436
– Droit français, 437-439
– Union européenne, 767-768
– Droits de la défense
– Convention européenne des droits de l'homme, 667
– Droit comparé, 442-446
– Droit français, 447-452
– Union européenne, 770-771
– Légalité des délits et des peines
– Convention européenne des droits de l'homme, 648-652
– Droit comparé, 466
– Droit français, 467
– Union européenne, 776
– Nécessité des peines, 475-476
– Présomption d'innocence
– Convention européenne des droits de l'homme, 666
– Droit consittutionnel, 477 s.
– Union européenne, 778
– Rétroactivité et non rétroactivité des lois pénales
– Convention européenne des droits de l'homme, 648-652
– Droit comparé, 468 s., 473 s.
– Droit français, 469 s.
– Union européenne, 777
– Sécurité juridique, 225
– Droit comparé, 454-459
– Union européenne, 773
Droits-participation, 190, 210, 378-389
– Définition, 378
– Droit à des élections libres
– Convention européenne des droits de l'homme, 637-639
– Droit de suffrage, 379, 680
– Citoyenneté européenne, v. Droit de séjour
– Union européenne, 379, 383-384, 388-389, 687
Droits sociaux, 130-138
Droits subjectifs, 7, 70, 123
Due process (clause du), 429, 431, 441, 457, 459
E
Égalité, 8, 12, 19, 22, 25, 46
Égalité (droit à), 193, 199, 479-517
– Accès à l'instruction et à la culture, 413
– Accès au service public, 414
– Aides à l'enseignement privé, 416
– Classifications suspectes, 493
– Contrôle constitutionnel
– Droit fiscal, 490
– Intensité, 491-500
– Normes de référence, 485-486
– Critères objectifs et rationnels, 489
– Définition, 479, 488
– Droit fondamental constitutionnel, 482
– Égalité déterminée, 486-487
– Égalité indéterminée, 488-490
– Principe général du droit, 481
– Devant la loi, 436
– Discriminations, 412, 487, 492-497, v. Non-discrimination
– États-Unis, 494
– France, 495
– Typologie, 492-496
– Discriminations positives, 501-517
– Conception française, 501-517
– Critères de discrimination, 513, 515
– Dans l'accès à la fonction publique, 512
– Définition, 502, 503
– Discriminations positives territoriales, 513
– Historique, 501
– Limites à la création de discriminations positives, 514-517
– Domaine, 487
– Droit communautaire, 713 s.
– Entre Français et étrangers, 408
– États-Unis, 484
– France, 198, 200
– Matérielle, 788 s.
– Nature, 482
– Origine, 487, 495, 512
– Race, 142, 512
– Religion, 487
– Sexe, 487, 495
– Sources, 484-490
– Valeur, 480, 481-485
Embryons, 214
– Convention européenne des droits de l'homme, 589
Esclavage et servitude
– Convention européenne des droits de l'homme, 598-602
– Esclavage, 599
– Servitude, 600
– Travail forcé ou obligatoire, 601s.
Espagne, 508
– Constitution, 219, 436, 444, 446, 453
– Droits fondamentaux, 124, 149
– Tribunal constitutionnel, 359, 363, 379, 399, 436, 500, 508
État d'urgence, 167
État de droit, 74, 430
État de siège, 162, 166
États-Unis
– Constitution
– 5e et 14e Amendements, 431, 442
– 6e Amendement, 442
– Contrôle minimum, 432, v. Rational basis
– Discriminations interdites, 493
– Discriminations positives
– Mise en œuvre, 505-507
– Droit au juge, 431-432
– Droits de la défense, 442-443
– Due process, 428, 431, 440, 456, 458
– Égalité, 484
– Garanties juridictionnelles, 169
– Liberté d'expression, 320
Étrangers, 191
– Droit de suffrage, 378-382, 384
– Maintien en zone d'attente, 230 s., 235
– Reconduite à la frontière, 266
– Séjour irrégulier, 216
Exception d'inconventionnalité, 121
F
Fonction publique
– Communautaire, 732
Formation professionnelle, 413
Foulard islamique, 417
G
Garantie des droits
– Formes, 19, 44, 55, 67
– Juge, 62
– Loi, 19, 61
Garanties institutionnelles, 91
Garde à vue, 247, 478
H
Habeas corpus, 219, 428, 431, 440
Hiérarchie des normes, 86, 99, 105
Human Rights Act, 529
I
Indétermination sémantique des textes, 94
Individu, 7, 11, 19, 23-24, 47, 49
Intérêt général, 205, 486
Interruption volontaire de grossesse
– Convention européenne des droits de l'homme, 590
Inviolabilité de la correspondance, 228, 276
Inviolabilité du domicile, 219, 228, 276
Irlande
– Constitution, 444
Italie, 307, 434, 508
– Constitution, 435, 444
– Cour constitutionnelle italienne, 363, 364, 367, 402, 455, 509, 515
– et Cour de justice des Communautés européennes, 674
– Valeurs suprêmes de l'ordre constitutionnel, 445
J
Justice constitutionnelle, v. Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Italie, Portugal
– et droits fondamentaux, 170-173
L
Laïcité, 414, 417
– Financement public d'équipements à caractère religieux, 314
Libéralisme, 11, 21-24, 47
Liberté civile, 84
Liberté contractuelle
– Union européenne, 673
Liberté d'aller et venir, v. Libre circulation
– Convention européenne des droits de l'homme, 603-605
– Définition, 603
– Garanties, 605
– Portée, 604
– Dans le cadre constitutionnel, 217, 219, 229
– Contenu, v. Libre circulation
– Domaine, v. Libre circulation
– Fondement, v. Libre circulation
– Protection, 254 s.
Liberté d'association et de réunion
– Convention européenne des droits de l'homme, 548, 635-636
– Étendue, 635
– Limites, 636
– Dans le cadre constitutionnel, 287-295
– Conséquences, 292
– Droit comparé, 287-288
– Droit français, 289-295
– Limites, 293
Liberté d'enseignement, 296-302, 415
– Droit constitutionnel comparé, 296
– Droit constitutionnel français, 297-302
– Aide aux établissements d'enseignement privé, 300
– Caractère propre, 299
– Conception, 301
– Principe d'indépendance des enseignants chercheurs, 302
– Principe fondamental reconnu par les lois de la République, 298
Liberté d'entreprendre
– Dans le cadre constitutionnel, 339-344
– Droit comparé, 339-342
– Droit français, 342-344
– Dans le cadre de l'Union européenne, 673
Liberté d'expression et de communication
– Convention européenne des droits de l'homme, 537, 621-625
– Contenu, 621-623, 626
– Limites, 624 –547_4
– Droit constitutionnel comparé, 317-320
– Allemagne, 318
– Définitions, 317
– États-Unis, 320
– Italie, 319
– Droit constitutionnel français, 321-329
– Fondements, 321
– Internet, 329
– Liberté de communication audiovisuelle, 326
– Liberté de la presse, 325
– Objectifs de pluralisme et de transparence, 323
– Union européenne, 762
Liberté de mariage, 266 s., 615
Liberté de pensée, de conscience, d'opinion et de religion
– Convention européenne des droits de l'homme, 537, 618-620
– Contenu, 619
– Objection de conscience, 620
– Pluralisme, 618
– Dans le cadre constitutionnel, 303-314
– Allemagne, 305
– Belgique, 308
– Droit comparé, 303-309
– Droit français, 310-314
– Espagne, 306
– États-Unis, 309
– Italie, 307
– Union européenne, 761
Liberté individuelle
– Dans le cadre constitutionnel, 217, 275
– Fondements textuels, 217
– Limites de la notion, 246
– Notion, 219
– Protection, 243-275
Liberté personnelle, 122, 247 s.
Liberté syndicale, 354s.
– Applications, 356s.
– Liberté des salariés, 360
– Liberté des syndicats, 356-359
– Fondements constitutionnels, 355
– Union européenne, 765
Libertés publiques, 56-68, 88
– Développement, 60, 65-66
– et justice administrative, 104
– Notion, 59, 65
– Portée et limites, 64-68
– Régime juridique, 61-63
Libre administration des collectivités territoriales, 416
Libre circulation, 730-734
Lois constitutionnelles de 1875, 141
M
Mesures privatives de liberté, 230
Mesures restrictives de liberté, 229 s., 250 s.
N
Nationalisation, 336-337
Non-discrimination (principe de), 550, 672, 715
Normes jurisprudentielles, 84
O
Objectif de valeur constitutionnelle
– Accès à un logement décent, 216, 424-425
Ordre juridique, 85
Ordre public
– Européen
– Effets, 537
– Notion, 522
– Protection, 537
Organisation internationale du travail
– Convention no 105, 601
– Convention no 29, 601
P
Pactes des Nations unies, 34, 529, 700
Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme, 519, 546
Parlement européen, 674-676, 678 s.
Peine de mort
– Convention européenne des droits de l'homme, 536, 591
Permissions d'agir, 94
Personnes morales, 112-113, 187-189
– de droit public, 113
Personnes physiques, 187
Placement d'office dans un hôpital psychiatrique, 270
Police judiciaire, 233 s.
Portugal
– Constitution, 444
– Tribunal constitutionnel, 425
Positivisme juridique, 24, 27, 67
Pouvoir discrétionnaire du législateur, 159
Préambule de la Constitution de 1946, 28, 41, 67, 141, 145, 150 s., 152, 176, 193, 213,
391, 402
– Alinéa 1, 201
– Alinéa 10, 187, 412, 423
– Alinéa 11, 187, 401, 405, 423, 485
– Alinéa 12, 417, 485
– Alinéa 13, 413, 416, 485
– Alinéa 16, 485
– Alinéa 18, 485
– Alinéa 3, 485
– Alinéa 5, 419-420
– Alinéa 6, 485
– Alinéa 7, 364
– Alinéa 8, 372-373
Présomption d'innocence, 477-478
Principes fondamentaux reconnus par les lois de la République, 89, 144, 146
– Droits de la défense, 447
– Liberté d'enseignement, 416
Principes généraux du droit, 481
Principes généraux du droit communautaire, 687, 689-690, 705-711
– et Conseil d'État, 710
Privatisations, 335, 336
Proportionnalité, 788 s.
Proportionnalité des peines (principe de), 475
Protection des consommateurs, 676
Protection européenne et communautaire
– Développement de la protection, 518
– Subsidiarité de la protection européenne, 533, 534
Q
Questions préjudicielles, v. Recours juridictionnels
– À la Cour de justice des Communautés européennes, 795-797
– Devant le Conseil constitutionnel, v. Recours juridictionnels
R
Rational basis, v. États-Unis
– Contrôle minimum, 432
Recours directs, 119-124, 792-794
Recours en annulation, 793
Recours en carence, 793
Recours juridictionnels
– Union européenne, 790-797
– Objet, 792
– Recours directs, 792-794
– Recours indirects, 795-797
Recours pour excès de pouvoir, 437
Référé-liberté fondamentale, 184
Renvoi préjudiciel, 795
Réserve de loi, 105, 155-159, 206
– Italie, 435
Réserves d'interprétation, 196
Royaume-Uni
– Grande Charte de 1215, 429, 431
– Habeas corpus, 429, 432, 444
– Intégration à la Convention européenne des droits de l'homme, 529
S
Schengen (espace), 732
Schuman R. (déclaration), 671
Séparation des autorités administratives et judiciaires, 266
Séparation des pouvoirs (principe de), 436
Services publics
– Constitutionnels, 368, 411
– Droit de grève, 368
– Égalité d'accès, 413
– Neutralité, 416
– Sociaux, 410
Sida, 419
Socialismes
– Courants non marxistes, 27
– Marxisme, 12, 45
Strict scrutiny, 431
Suisse
– Constitution, 455
– Tribunal fédéral, 144
Supraconstitutionnalité, 82
Syndicats
– Action syndicale, 362
– Droit de grève, 367
– Négociations collectives, 370-374
T
Terrorisme, 162
Théorie de la loi-écran, 153-154
Théorie des contraintes argumentatives, 84
Théorie des statuts (actif, négatif, positif), 131, 210
Théorie pure du droit, 80
Théorie réaliste de l'interprétation, 84
Torture et traitements inhumains ou dégradants
– Convention européenne des droits de l'homme, 593-597
– Définition, 594
– Interdiction absolue, 593
– Preuve, 595
Traditions constitutionnelles communes aux États membres, 693-699
Traité d'Amsterdam, 677 s.
Traité de Nice, 679
Traité sur l'Union européenne, 678 s.
Travailleurs, 360-375
U
Union européenne, 190, 670-795
– Traités constitutifs, 671-672, v. Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne
V
Vie privée
– Droit au respect de la, 276 s.
Vie privée (droit au respect de la), 217-223, 229
– Conception extensive, 608 s.
– Contenu, 228
– Convention européenne des droits de l'homme, 605-616
– Définition, 606
– Secret de la vie privée, 613
– Vie familiale, 614-617
– Union européenne, 752-760
– Voies de recours, 143
1. Publié in RIDC, no 2, 3e trim. 1981, puis dans la collection « Droit public positif »,
et en espagnol par le Centre d'études constitutionnelles de Madrid.
10. V. auparavant, la Déclaration adoptée en 1973 à Copenhague au terme de laquelle
les États « entendent sauvegarder les principes de la démocratie représentative, du règne
de la loi, de la justice sociale [...] et du respect des droits de l'homme [...] ».
11. Le traité de Lisbonne du 13 décembre 2007 est, contrairement au projet avorté de
Constitution européenne, un texte qui modifie mais ne fait pas disparaître les traités
antérieurs. Il maintient, en le modifiant mais sans en changer l'intitulé, le traité sur l'Union
européenne signé à Maastricht le 7 février 1992 d'une part, et le traité instituant la
Communauté européenne, dont il modifie le contenu et change l'appellation, celui-ci
devenant « traité sur le fonctionnement de l'Union européenne » (TFUE). Il en résulte que
la Communauté européenne disparaît au profit de la seule Union européenne celle-ci
s'appuyant à sont tour sur deux traités : le TUE et le TFUE.
12. Le projet regroupe en tout, cinq instruments : un projet d'accord sur l'adhésion et
un projet de rapport explicatif, un projet de déclaration de l'UE, un projet de règles à
ajouter aux règles du Comité des ministres pour la surveillance de l'exécution des arrêts et
des termes des règlements amiables dans les affaires auxquelles l'UE serait partie ainsi
qu'un projet de modèle de mémorandum d'accord.
2. Le professeur Jean RIVERO n'écrit-il pas dans l'introduction de sa 1re édition
(p. 10) : « Jusqu'en 1954, le régime des principales libertés trouvait place, soit dans le
cours de droit administratif sous l'angle de la police […] ».
3. « L'énumération de certains droits dans la Constitution ne devra pas être interprétée
comme annulant ou restreignant d'autres droits conservés par le peuple ».
4. Cf. A. Dupront, Qu'est-ce que les Lumières ?, Folio Histoire, Paris, 1996, p. 214-
230.
5. Cf. A. Hamilton, in A. Hamilton, J. Jay et J. Madison, Le Fédéraliste, Economica,
Paris, 1988 (reprint), no LXXIV, p. 715-719.
6. Les démembrements de la liberté personnelle feront l'objet d'une étude individuelle
dans les paragraphes suivants.
7. Le cours de Bertrand Mathieu, dispensé à l'occasion du IXe Cours international de
justice constitutionnelle à Aix-en-Provence (septembre 1997) et publié à l'AIJC 1997
(p. 310), sur « le droit constitutionnel de la grève », constitue le texte de référence,
principale source des développements qui suivent.
8. Cette bibliographie a été établie avec l'aide de Valérie Bernaud, maître de
conférences à l'Université d'Avignon, qui a soutenu une thèse sur les droits
constitutionnels des travailleurs.
9. V. la contribution de L. Favoreu aux Mélanges Jean Waline (Dalloz, 2002).