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Chapitre II : Les systèmes précurseurs

Il s’agit des systèmes se réclamant de la tradition libérale. On distingue le système inauguré


par l’Angleterre et les systèmes nord-américain et français.

Section I : Le Système Britannique

L'histoire de l'Angleterre est jalonnée par des actes qui visent à restreindre les droits de la
Couronne. Ainsi, la Grande Charte de 1215 fut le premier texte incarnant la volonté de
protection contre l'arbitraire de la Couronne et de ses agents; ce fut aussi le premier
document qui formula des mesures de protection précises en faveur de la liberté
individuelle.
La Déclaration des droits (Bill of Rights, 1689) traitait tout à la fois de la liberté politique,
c'est-à-dire du respect du Parlement (Chambre des lords et Chambre des communes) et de
ses droits par la Couronne, et de la liberté des personnes. Cette déclaration répondait à des
abus précis en énonçant des moyens, des procédures ; elle n'avait pas de prétention
universelle. Ce texte reste inséparable du milieu politique et juridique dans lequel il
s'insérait.
Nous conseillons la lecture de la Grande Charte, de l'Habeas corpus, de la Déclaration des
droits et d’autres textes anglais.

Section II : Le Système Américains

L'Ecole du droit de la nature et la philosophie des Lumières trouvèrent une application


juridique avec les principes fondamentaux des déclarations américaines de la fin du XVIIIe
siècle.
Les auteurs des déclarations des droits qui précèdent la plupart des Constitutions élaborées
par chacune des treize colonies, et de la Déclaration d'indépendance du 4 juillet 1776,
connaissaient les écrits de Locke, de Montesquieu, de Rousseau Ils reprirent la tradition du
libéralisme anglais en mettant l'accent sur la relation entre le régime constitutionnel et la
garantie des droits du sujet face au pouvoir.

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Ces textes répondaient à des abus précis, ils étaient pragmatiques; mais leurs auteurs eurent
la volonté d'élargir les perspectives et d'affirmer des principes de portée plus générale, plus
universelle. Ils proclamèrent tout à la fois des droits naturels - parmi ceux-ci : la vie, la liberté
et la recherche du bonheur - et des principes démocratiques : le droit pour le peuple de
participer au pouvoir. Le "juste pouvoir" trouve sa source et sa légitimité dans l'accord des
gouvernés : le peuple détient la souveraineté. En cas de rupture du contrat passé entre
gouvernés et gouvernants, par le pouvoir en place, le peuple a le droit, a le devoir de
changer de gouvernement. Ce qui fonda la valeur de cette déclaration et qui assura son
rayonnement fut le raisonnement formulé par les rédacteurs : les droits de l'homme
s'affirment en réaction contre un ordre politique estimé oppressif.

Section III : Le Système Français

La Révolution française a transformé en droit la conception philosophique et politique selon


laquelle l'homme est titulaire de droits naturels, antérieurs à la formation de la société et
opposables à l'autorité de l'Etat. La déclaration formalise les concepts essentiels permettant
de définir les droits de l'homme eux-mêmes. Elle repose sur quatre concepts articulés entre
eux : liberté, égalité, loi, association politique.
La liberté est le premier des droits naturels (art.- 2); elle est d'ailleurs placée en tête des
prérogatives de la nature humaine. Après avoir proposé une définition abstraite de ce
concept, l'article 4 en précise les limites : la loi. Mais cette loi doit être la même pour tous et
elle ne peut aller à l'encontre de l'association politique qui est la conservation des droits
naturels. L'égalité est, en fait et en droit, un corollaire de la liberté.
En l'espèce, il s'agit de l'égalité naturelle et non de l'égalité sociale, non abordée dans la
déclaration. La loi est la notion charnière sur laquelle s'articulent les libertés et la société
politique. La primauté de la loi "expression de la volonté générale" est évidente puisque
neuf articles sur dix-sept s'y réfèrent (art. 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 17). Pour les hommes de la
Révolution, la loi est sacrée, elle est tout à la fois l'expression de la raison, la source de la
justice.
L'Assemblée constituante établit le principe de la souveraineté de la nation s'exprimant par
des représentants et par le vote de la loi. La résistance à l'oppression, un des droits naturels
(énoncés dès le XVIe siècle chez des auteurs comme La Boétie, 1530-1563, Discours sur la

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servitude volontaire), est le moyen ultime face à une loi injuste qui contredit la garantie de
ces droits. Ce droit individuel appartient à l'ensemble des citoyens, c'est-à-dire à la nation.
C'est dans le cadre de la société politique que doivent être réalisés les droits naturels. Le but
de cette association politique est d'assurer la conservation de ces droits. Mais la nation va
être dotée d'institutions et les citoyens vont être munis de pouvoirs : droit de suffrage, droit
de contrôle Les meilleures sauvegardes pour les droits de l'individu sont offertes par une
Constitution qui doit respecter le principe de la séparation des pouvoirs. La garantie des
citoyens s'appuie aussi sur la force publique à laquelle ils doivent contribuer.
La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 met ainsi en évidence
une articulation logique entre les concepts constitutifs des droits de l'homme, qui sont des
libertés, et des droits du citoyen, qui sont des pouvoirs; mais la dualité de l'intitulé du texte
ne doit pas occulter le caractère indissociable de la liberté-autonomie et de la liberté-
participation. "Ainsi se trouve fortement marqué, dès l'origine de l'Etat libéral, le lien entre
une certaine forme d'organisation du pouvoir - la démocratie - et le respect de la liberté des
individus".

SECONDE PARTIE: LA CONSTRUCTION D’UN ORDRE INTERNATIONAL DES DROITS DE


L’HOMME
L’expression « Nations Unies », qui est due au Président des Etats-Unis, Franklin D.
Roosevelt, est apparue pour la première fois au cours de la Seconde Guerre mondiale dans la
« Déclaration des Nations Unies » du 1er janvier 1942, par laquelle les représentants de 26
pays s’engagent à poursuivre ensemble la guerre contre les puissances de l’Axe.
Dans un premier temps, les Etats ont institué des organisations internationales pour
coopérer sur des questions spécifiques. Ainsi, Union internationale des télécommunications
a été fondée en 1865, sous la dénomination d’Union télégraphique internationale, et l’Union
postale universelle en 18 74. Toutes deux sont aujourd’hui des institutions spécialisées des
Nations Unies.
En 1899 s’est tenue, à la Haye, la première Conférence internationale de la paix avec pour
objectif d’élaborer des instruments pour le règlement pacifique des crises internationales,
prévenir les conflits et codifier le droit de la guerre. Elle a abouti à l’adoption de la

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Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux et à la création de la
Cour permanente d’arbitrage, dont l’activité a débuté en 1902.
L’organisation des Nations Unies a un précurseur : la société des Nations (SND), organisation
conçue pendant la première Guerre mondiale dans des circonstances analogues et créée par
le Traité de Versailles (1919 aux fins de favoriser la coopération entre les peuples et de
maintenir la paix et la sécurité.
L’organisation internationale du Travail a également été créée par le Traité de Versailles,
comme organisme affilié à la Société des Nations. La SDN a cessé ses activités faute d’avoir
pu éviter la seconde Guerre mondiale.
En 1945, les représentants de 50 pays à la Conférence des Nations Unies sur l’Organisation
internationale se sont réunis à San Francisco pour élaborer la Charte des Nations Unies. Ils
sont fondés sur les propositions rédigées d’août à octobre 1944 à Dumbarton Oaks (Etats-
Unis) par les représentants de la Chine, des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union
soviétique. La Charte a été signée le 26 juin 1945 par les représentants des 50 pays ; la
Pologne, qui n’avait pas été représentée à la Conférence, l’a signée plus tard, mais elle fait
néanmoins partie des 51 Etats Membres originels.
L’Organisation des Nations Unies est née officiellement le 24 octobre 1945, lorsque la Charte
a été ratifiée par la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Union soviétique et la
majorité des autres pays signataires. La Journée des Nations Unies est célébrée le 24 octobre
de chaque année.

Chapitre III : La Charte des Nations Unies

La Charte est l’instrument constitutif de l’Organisation. Elle fixe les droits et les
obligations des Etats Membres et porte création des organes et des procédures. Convention
internationale, elle codifie les grands principes des relations internationales, depuis l’égalité
souveraine des Etats jusqu’à l’interdiction d’employer la force dans ces relations de toute
manière incompatible avec les buts des Nations Unies.

Le Préambule de la Charte des Nations Unies exprime les idéaux et les buts communs de
tous les peuples dont les gouvernements se sont réunis pour former l’organisation des
Nations Unies.

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« NOUS,PEUPLE DES NATIONS UNIES, RESOLUS à préserver les générations futures du fléau
de la guerre qui deux fois en l’espace d’une vie humaine a infligé à l’humanité d’indicibles
souffrances, à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme,
dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et
des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites, à créer les conditions nécessaires au
maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du
droit international, à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie
dans une liberté plus grande, ET A CES FINS, à pratiquer la tolérance, à vivre en paix l’un avec
l’autre dans un esprit de bon voisinage, à unir nos forces pour maintenir la paix et la sécurité
internationales, à accepter des principes et instituer des méthodes garantissant qu’il ne sera
pas fait usage de la force des armes, sauf dans l’intérêt commun, à recourir aux institutions
internationales pour favoriser le progrès économique et social de tous les peuples.
Avons décidé d’associer nos efforts pour réaliser ces desseins. En conséquence, nos
gouvernements respectifs, par l’intermédiaire de leurs représentants, réunis en la ville de
San Francisco et munis de pleins pouvoirs reconnues en bonne et due forme ont adopté la
présente Chartes des Nations Unies et établissent par les présentes une organisation
internationale qui prendra le nom de Nations Unies.

Les buts des nations Unies énoncés dans la Charte sont les suivantes :
- maintenir la paix et la sécurité internationales ;
- développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe
de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ;
- réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux
d’ordre économique, social, intellectuel et humanitaire et en développant le respect des
droits de l’homme et des libertés fondamentales ;
- constituer un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers ces fins
communes.
L’ONU agit conformément aux principes suivants :
- elle est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de tous ses membres ;
- tous ses membres s’acquittent de bonne foi des obligations qu’ils ont assumées de
par la Charte ;

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- ils règlent leurs différents internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière
que la paix et la sécurité internationale ainsi que la justice ne soient pas mises en danger ;
- ils s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à
l’emploi de la force contre tout Etat ;
- ils donnent à l’Organisation pleine assistance dans toute action entreprise par elle
conformément aux dispositions de la Charte ;
- aucune disposition de la Charte n’autorise les Nations Unies à intervenir dans les
affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat.

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