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Introduction Générale:
- Notion des droits de l’Homme
- - Notion des libertés publiques
- Origines historiques des droits de l’Homme
- Origines intellectuelles des droits de l’Homme
Chapitre 1er : les fondements des Droits de l’Homme
Section 1 : La charte internationale des droits de l’Homme
Parag1 La Déclaration universelle des droits de l’Homme
Parag 2: Les Pactes internationaux
Section 2 : Les textes régionaux
Parag 1 : la convention américaine des droits de l’homme
Parag2 : la charte africaine des droits de l’homme et des peuples
Parag3 : la charte arabe des droits de l’homme
Parag4 : La convention européenne des droits de l’homme
Chapitre 2éme: Les droits de l’Homme & les libertés Publiques au
Maroc :
Section 1 : Le cadre législatif des droits de l’Homme
Section 2: Le cadre institutionnel
Introduction générale :
L’Europe a été entre le 15éme et le 19éme siècle, le cadre d’une série de transformations sociales et
intellectuellesn Nombreux sont les facteurs qui ont contribué à ces développements.
1- La formation de l’Etat- nation.
L’Etat-nation est une forme d’organisation politique de la société dans laquelle le pouvoir central s’exerce
dans la limite d’un territoire délimité par des frontières et qui coïncide ou s’identifie à une idée ou une
conscience nationale et non pas religieuse (chrétienne).
La monarchie absolue à façonné historiquement le modèle de l’Etatnation mais aussi l’idéal politique de la
liberté va se construire précisément contre l’absolutisme monarchique dans la mesure où ce dernier «était
considéré comme l’équivalent du despotisme et de la tyrannie.
2- La Réforme protestante
C’est un mouvement religieux qui profondément secoué le catholicisme dans la mesure où il pose le problème
des rapports entre l’Etat et l’Eglise.
La Réforme protestante a été initiée par Martin Luther. Pour ce courant, chaque chrétien peut interpréter le
livre saint à travers le « libre examen ». La réforme protestante vise donc la libération de la conscience de
l'individu de l’autorité de l’Eglise
Elle dénonce la domination de la noblesse en revendiquant la liberté et l’égalité c'est-à-dire la fin des
privilèges. En effet, l’aristocratie est une classe sociale liée à la propriété foncière et attachée à ses privilèges
de noblesse (privilèges issus de l’hérédité ou la naissance). En conséquence, il s’agit d’une société inégalitaire
divisée en classes sociales
Sur le plan historique, c’est l’expérience anglaise qui illustre mieux l’évolution des droits de l’homme et des
libertés publiques, avant même la révolution américaine de 1776 et française de 1789. En effet, déjà au 13éme
siècle les pouvoirs absolus du roi en GB, ont été définis et limités par la Grande Charte de 1215 ( Magna
Carta) qui prévoyait qu’aucun homme libre ne pouvait être arrêté
Dans son livre ‘ Traité sur le Gouvernement Civil, il développe une conception politique fondée sur les idées
de propriété, de liberté, d’égalité,
- L’aristocratie éclairée de Montesquieu : Dans son livre « De L’Esprit des Lois », Montesquieu (1689-1755)
vise à tempérer l’absolutisme monarchique par le principe de légalité et par le principe de séparation des
pouvoirs.
- JJ Rousseau : l’absolutisme de la volonté populaire. Pour Rousseau (1712-1778), la liberté du peuple n’est
pas distincte de sa souveraineté absolue
Cette dernière est l’expression de la volonté populaire à l’exclusion de tout autre pouvoir.
Après cette période des Lumières ; caractérisée par l’apparition de nouvelles iodées en faveur des droits et des
libertés individuelles, est venue « la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen » en
1789 pour les reconnaitre par des textes législatifs
la notion des droits de l’homme et des libertés publiques a connu un développement considérable en raison de
la reconnaissance de la place l’individu
l’individu est désormais considéré comme citoyen c'est-à-dire qui appartient à une cité ; qui lui reconnait des
droits et des libertés.
Les libertés publiques sont des libertés reconnues et protégées par l’Etat de manière spécifique.
La liberté est donc une prise de conscience par l’individu à la fois des nécessités sociales et également de sa
propre responsabilité. L’expression « libertés publiques » apparaît expressément dans la
Constitution française de 1958,
La liberté publique est une liberté qui concerne la relation entre les citoyens et les institutions de l'Etat. La
liberté privée s'intéresse aux relations des citoyens entre eux
L'intervention de l'Etat est donc obligatoire à un double titre légal et institutionnel. Au niveau légal,
l’Etat intervient par l’adoption des lois qui définissent et délimitent l’étendue des libertés reconnues au
citoyen. Au niveau institutionnel, l’Etat intervient par la création d’institution dont la mission est de veiller
au bon respect des droits et des libertés des citoyens
On peut avancer la définition de René Cassin « la science des droits de l’homme se définit comme une
branche particulière des sciences sociales qui a pour objet d’étudier les rapports entre les hommes en fonction
de la dignité humaine en déterminant les droits et les facultés dont l’ensemble est nécessaire à
l’épanouissement de la personnalité de chaque être humain »
« l’objet des droits de l’Homme est l’étude des droits de la personne reconnus au plan national et international
et qui, dans un certain état de civilisation assurent la conciliation entre, d’une part, l’affirmation
de la dignité de la personne humaine et sa protection et, d’autre part, le maintien de l’ordre public ».
Cette définition insiste sur le fait que l’individu a des droits et des libertés mais il a aussi des devoirs envers la
société
Ceci étant, quelles sont les origines historiques des droits de l’Homme ?
Au 13éme siècle. Le texte le plus célèbre en ce domaine est la MAGNA CHARTA adoptée par le roi
d’Angleterre en 1215 Angleterre comme la
PETTION OF RIGHTS de 1627
C’est ainsi qu’en France, c’est la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen adoptée en 1789 après la
révolution française, qui a établi un lien étroit entre les principes de gouvernement et les droits de l’homme.
Cette déclaration a apporté les principes qui doivent être la base de tout gouvernement : le principe de la
souveraineté de la nation ; le principe de la séparation des pouvoirs et le principe de primauté de la loi et
d’égalité des citoyens. Il revendique le principe que tous les hommes disposent naturellement de droits
inaliénables comme le droit à la vie, la liberté et l’égalité
à la fin de la 2éme guerre mondiale. le 26 juin 1945 a été adoptée la Charte des Nations
Unies à San Francisco, marquant la nécessité de respecter les droits et libertés fondamentales.
L’article 55 de la charte de l’ONU dispose que cette dernière favorise « … le respect universel et effectif de
l’homme et des libertés fondamentales pour tous sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion
Les Conventions adoptées à partir de cette Déclaration ont une nature juridique plus contraignante
n trouve 9 articles consacrés aux droits de l’Homme : articles 1,3, 55, 62, 68, 76, 83, 87.
On doit souligner que la Déclaration universelle des droits de l’Homme n’avait pas de caractère juridique
obligatoire. Cette Déclaration avait uniquement une valeur morale
C’est l’objet des deux pactes internationaux adoptés à l’unanimité par l’assemblée générale de l’ONU
le 16 décembre 1966 et entrés en vigueur en 1976.
Il s’agit d’une part du pacte international relatif aux droits civils et politiques et d’autre part, du pacte
international relatif aux droits économiques et sociaux
n doit aussi souligner que ces deux pactes sont fondés sur d’une part la conception libérale des droits de
l’Homme caractérisée par la grande place qu’elle accorde aux droits politiques et civils du citoyen. Et d’autre
part, elle est aussi basée sur la conception socialiste des droits de l’Homme qui privilégie les droits
économiques et sociauxOn précise, à cet égard, que le Maroc a ratifié ces deux pactes le 3 mai 1979 et ils sont
entrés en vigueur pour lui le 3 août 1979.
A- Le pacte international relatif aux droits politiques et civilsCe pacte contient 53 articles. Il prévoit un
certain nombre de droits reconnus à l’individu dans les domaines politique et civil.
Sur le plan politique, le pacte reconnait à tout citoyen le droit de participer aux affaires publiques et d’accéder
aux fonctions publiques de son pays.
Le pacte international relatif aux droits politiques et civils a été assorti de 2 protocoles facultatifs d’une très
grande importance.
- Le 1er protocole facultatif est un instrument qui complète le pacte. Il est entré en vigueur en 1976. Il consiste
dans le fait que les Etats qui adhérent
à ce protocole donnent au Comité des droits de l’Homme le pouvoir derecevoir et d’examiner des
communications de la part des particuliers victimes de violations des droits énoncés dans le pacte
Ce pacte comprend des droits qui se rapportent à l’amélioration de la situation économique et sociale des
individus. En effet, il reconnait le droit au travail, le droit à une rémunération juste la liberté syndicale
Cette convention a été signée à Rome le 4 novembre 1950 et est ventrée en vigueur le 3 septembre 1953. Elle
protège les droits et les libertés de la personne humaine, garantit les biens des personnes
physiques et morales
La Charte arabe des droits de l'Homme, adoptée en mai 2004, à Tunis, lors du 16e Sommet de la Ligue
des États arabes es droits des personnes handicapées et la lutte contre les violences familiales à
l'égard des femmes et des enfants.
Après avoir examiné les textes internationaux et régionaux qui régissent les droits de l'Homme, qu'en
est-il du cas du Maroc?
Chapitre 2 : Les droits de l’Homme & les libertés publiques au Maroc
Au Maroc, les notions de droits et de libertés n'ont été juridiquement consacrées qu'au lendemain du
recouvrement de l'indépendance. D'abord, avec le discours du 1A cet égard, on doit citer les textes
suivants qui constituent les fondements des libertés publiques au Maroc:
- le dahir du 15 novembre 1958 sur la constitution des associations( BO N°2404 du 27 novembre
1958; p 2849);
- le dahir du 15 novembre 1958 sur les attroupements publics (BO N°2404 du 27 novembre 1958; p
2853);
- le dahir du 15 novembre 1958 relatif au code de la presse (BO N°2404 du 27 novembre 1958; p
2856); 8 novembre 1955 de Mohammed V,
c’est au début des années 1990, que le Maroc a adopté un ensemble de mesures qui vont dans le sens
de l’attachement du pays aux droits de l’Homme
Mais les progrès les plus remarquables sont enregistrés par la constitution de juillet 2011
Pour cela, plusieurs mesures ont été adoptées dans ce sens. Ces mesures sont d’ordre normatif
(constitutionnel et législatif) et d’ordre institutionnel.
Section 1ère : le cadre législatif des droits de l’homme
Parag 1er : les principales mesures
Elles se rapportent à :
- la réforme de la procédure pénale notamment en matière de garde à vue et de la détention préventive
par le dahir du 30 décembre 1991.
- la création des tribunaux administratifs par le dahir du 10 septembre 1993.
- la réforme du code de statut personnel par le dahir du 10 septembre 1993.
Cette première réforme a été suivie d’une autre plus importante en 2004 et qui a introduit de grandes
innovations au code le la famille.
- L’abrogation par le parlement en juillet 1994 du dahir de juin 1935 relatif à la répression des
manifestations contraires à l’ordre public.
- L’amnistie royale de juillet 1994 qui s’est traduite par la libération des détenus politiques et par la
possibilité du retour des exilés
a mesure la plus importante est la proclamation par la constitution de 1996 de l’attachement du Maroc aux
droits de l’Homme tels qu’ils sont universellement reconnus.
Parag 2éme : Les droits de l’Homme dans la constitution de 2011.
Le Titre II de la Constitution « libertés et droits fondamentaux » (Article 19- Article 40) mentionne
l’importance des droits de l’Homme ouligne que le Royaume « réaffirme son attachement aux droits
de l’Homme tels qu’ils sont universellement reconnus»e
Protection de la vie privée : l’article 24 de la Constitution protège la vie privée des personnes et leur
domicile
- La liberté d’association : par l'article 29
- la Convention internationale sur les droits de l’Enfant. Le Maroc avait en outre, signé la Déclaration
internationale pour la survie la protection et le développement de l’Enfant.
le Maroc avait à l’époque émis des réserves sur certaines dispositions de cette convention. La première
réserve portait sur l’article 9.2 de la CEDAW. Mais avec la réforme, du Code de la nationalité de 2007,
cette réserve a été levée
La seconde réserve était relative à l’article 16 de la CEDAW, qui impose l’égalité entre les époux dans le
mariag
La Convention sur la protection de tous les travailleurs migrants et les membres de leurs familles.
- la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains
ou dégradan
Sur le plan institutionnel, le Maroc a mis en place certaines institutions chargées de la promotion des
droits de l’Homme. C’est le cas du CCDH (Conseil consultCe conseil a joué un rôle très important dans
l’initiation de certaines réformes législatives en matière de garde à vue et la détention préventive. atif des
droits de l’Homme) qui a été crée le 8 mai 1990
Veille à l’observation, à la surveillance et au suivi de la situation des droits de l’Homme aux niveaux national
et régional;
- Surveille les cas de violations et peut procéder aux investigations et enquêtes nécessaires;
- Elabore des rapports sur ses observations et investigations et les soumet aux autorités compétentes
accompagnées des recommandations y relatives;
- Le CNDH, peut dans le cadre des missions qui lui sont dévolues et en coordination avec les autorités
concernées, intervenir par anticipation et urgence
- Contribue à la mise en œuvre des mécanismes prévus par les conventions internationales relatives aux droits
de l’Homme auquel le Maroc a adhéré,
- Effectue des visites aux lieux de détention et aux établissements pénitentiaires, les centres de protection de
l’enfance et de la réinsertion,
Examine et étudie l’harmonisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur avec les conventions
internationales des droits de l’homme
Encourage l’adhésion du Maroc aux conventions internationales des droits de l’Homme et au droit
international humanitaire.
Présente devant chacune des deux chambres du parlement le contenu des rapports.
par Dahir. es commissions régionales ont pour missions d’assurer le suivi et le contrôle de la situation des
droits de l’Homme au niveau régional, recevoir et examiner les plaintes et les violations
Les commissions assurent la mise en œuvre des programmes et projets du Conseil en matière de promotion
des droits de l’Homme en coopération avec les acteurs locaux
une nouvelle institution chargée de la protection des droits des citoyens. Il s’agit de « Diwan Al Madhalim ».
La mission de cette institution est, selon l’article 1er de ce dahir, de « promouvoir l’intermédiation entre d’une
part, les citoyens ou groupes de citoyens et d’autre part, les administrations ou tout organisme
disposant de prérogatives de puissance publique
C’est un organisme administratif chargé d’examiner les plaintes des citoyens qui se considèrent
victimes de décisions ou activités arbitraires commises par l’administration
Plus tard, cette institution a été remplacée par l’ « Institution du Médiateur du Royaume». Au Maroc,
l'Institution du Médiateur est une institution nationale,
indépendante et spécialisée, créée le 17 mars 2011, qui a pour mission, dans le cadre des rapports entre
l'administration et les usagers, de défendre les droits, de contribuer à renforcer la primauté du droit et à
propager les principes de justice et d'équité,
L’institution du Médiateur exerce une triple mission auprès de l’Administration : contrôle, proposition et
amendement. Le Médiateur du Royaume exerce, à côté des structures existantes, une nouvelle
forme de contrôle sur les administrations. Il s’agit d’un pouvoir de redressement dans la mesure où il examine
les plaintes des citoyens portant sur des décisions et actes administratifs jugés contraires aux règles de la
primauté du Droit et de l’Equité
Par ailleurs, le Médiateur a un pouvoir de suggestion car il peut suggérer des mesures susceptibles d’améliorer
l’efficacité de l’Administration. C’est donc une source d’amendement et de modification des règles et
procédures préjudiciables aux citoyens et aux administrés l’allégement des procédures,
Cette instance alle a aussi procédé à une analyse des contextes politiques et historiques de ces violations afin
de définir les responsabilités institutionnelles et collectives. été créée le 12 avril 2004.
L’IER a procédé à une évaluation globale du processus de règlement du dossier de la disparition forcée et de
la détention arbitraire, et mené des recherches et des concertations avec les pouvoirs publics, les victimes,
leurs familles
Elle a ainsi œuvré à l’établissement de la vérité sur les violations graves des droits de l’Homme, au moyen
d’investigations, du recueil de témoignages, d’audiences
L’IER a pu ainsi établir la nature, la gravité et le contexte des dites violations, à la lumière des principes et
normes du droit international des droits de l’Homme, élucider des cas de disparition forcée et
préconisé des procédures de règlement ou de clôture pour les cas de disparus dont le décès est avéré