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REPUBLIQUE DU BENIN

------*------

Université d’Abomey-Calavi Institut National de la Jeunesse de


(UAC) l’Education Physique, et du Sport
(INJEPS)

DEPARTEMENT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DES ACTIVITES


SOCIO-EDUCATIVES (STASE)

Option : Développement communautaire

Mémoire pour l’obtention du Master Professionnel

SUJET

ANALYSE DES FACTEURS DE RESISTANCE AU DEVELOPPEMENT


DU TOURISME DANS LE DEPARTEMENT DE L’ATACORA : CAS
DES COMMUNES DE NATITINGOU ET DE TOUCOUNTOUNA

Réalisé par :
KOUAROUMARO BAROKA
Y. Josué

Sous la direction de :
Dr. AHODEKON S.C. Cyriaque
Maître de Conférences du CAMES

Année académique
2015- 2016
REPUBLIQUE DU BENIN
------*------

Université d’Abomey-Calavi Institut National de la Jeunesse de


(UAC) l’Education Physique, et du Sport
(INJEPS)

DEPARTEMENT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DES ACTIVITES


SOCIO-EDUCATIVES (STASE)

Option : Développement communautaire

Mémoire pour l’obtention du Master Professionnel

SUJET

ANALYSE DES FACTEURS DE RESISTANCE AU DEVELOPPEMENT


DU TOURISME DANS LE DEPARTEMENT DE L’ATACORA : CAS
DES COMMUNES DE NATITINGOU ET DE TOUCOUNTOUNA

Réalisé par : Sous la direction de :


KOUAROUMARO BAROKA Dr. AHODEKON S.C. Cyriaque
Y. Josué
Maître de Conférences du CAMES

Année académique
2015- 2016
A

 mon très cher père Etienne Baroka KOUAROUMARO qui, malgré toutes les
souffrances, s’est sacrifié pour que nous ayons un avenir meilleur. Ce travail, loin d’être
le couronnement de tes efforts et prières, est mon premier pas de tes nobles aspirations.
Que l’Eternel te fortifie et t’accorde une longévité.
Reçois ce document comme l’expression de ma plus profonde gratitude.

i
J’adresse mes sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce
mémoire. Il n’aurait pas été réalisé sans l’appui moral, intellectuel et matériel de certaines
personnes auxquelles je témoigne ici ma profonde gratitude. Je tiens donc à dire merci :

 à mon Directeur de mémoire, Dr. Cyriaque S. C. AHODEKON, Maître de Conférences


du CAMES pour avoir accepté malgré ses multiples préoccupations d’encadrer ce
travail et lui apporter sa rigueur scientifique. Trouvez ici l’expression de ma profonde
gratitude et de mes sincères remerciements ;
 au Dr. Antoine HOUNGA pour son soutien, encadrement et accompagnement pendant
notre séjour à l’INJEPS ;
 aux Dr. Hervé KOMBIENI pour ses conseils et son appui ;
 aux professeurs Kossivi ATTIKLEME, Dr. Folly MENSAH, respectivement Directeur
et Directeur-Adjoint de l’INJEPS, vos conseils ont été pour moi une lumière qui a
éclairé mon séjour à l’INJEPS ;
 au Dr. Albert TITO, chef département STASE, et au Dr. Alassane BIGA deuxième chef
département adjoint STASE pour les sacrifices consentis pour notre formation ;
 à tout le personnel enseignant de l’INJEPS pour les efforts consentis dans le cadre de
notre formation ;
 à M. Coffi Fiacre NOUWADJRO, Directeur Exécutif de l’ONG GRABE-BENIN, pour
ses diverses orientations et corrections afin de parfaire ce travail ;
 à tous mes camarades de promotion pour leur collaboration et leur esprit de fraternité ;
 ma très chère mère Rachelle YOKOSSI. Que l’Eternel t’accorde la longévité afin que
tu puisses jouir du fruit de ce travail ;
 mon grand frère Sagui KOUSSERE et sa femme pour leur soutien indéfectible même
dans les moments les plus difficiles ;
 à mes frères Michael, Ezéchiel, Victor KOUAROUMARO et ma sœur Loïs
KOUAROUMARO. Trouvez en cette œuvre, une fierté ;
 à ma très chère amie Kabataka SOKOKA pour son affection ; sa grande sœur Rosalie
SOKOKA et son époux Lokotolo SAÏ pour leurs prières et leurs soutiens ;
 à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué d’une manière ou d’une autre à la
réalisation de ce travail, trouvez ici, l’expression de ma profonde gratitude. Je vous
remercie infiniment !

ii
SOMMAIRE

DÉDICACE…………………………………………………………………………….... i
REMERCIEMENTS…………………………………………………………………….. ii
SIGLES ET ABREVIATIONS…………………………………….................. v
LISTE DES TABLEAUX ……………………………………………………………….. vi
LISTE DES GRAPHES…………………………………………………………….......... vii
LISTE DES PHOTOS…………………………………………………………………… ix
INTRODUCTION……………………………………………………………………… 01
CHAPITRE I : CONTEXTUALISATION DE LA RECHERCHE…………………….. 06
CHAPITRE II : PROBLEMATISATION DE LA RECHERCHE……………………... 13
CHAPITRE III : DEMARCHE METHODOLOGIQUE………………………………. 40
CHAPITRE IV : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS……………… 48
CONCLUSION…………………………………………………………………………. 89
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………... 92
ANNEXES ……………………………………………………………………………… A
.
TABLE DES MATIERES………………………………………………......................... 97

iii
SIGLES ET ABREVIATIONS

ARDET : Agence Régionale de Développement du Tourisme

CCIB : Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CES : Conseil Economique et Social

CNUCED : Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement

DDCAAT-AD : Direction Départementale de la Culture de l’Alphabétisation de l’Artisanat


et du Tourisme Atacora-Donga
ECOSOC : Conseil Economique et Social des Nations Unies

IFDD : Institut de la Francophonie pour le Développement Durable


MCAAT Ministère de la Culture de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OMT : Organisation Mondiale du Tourisme
ONATHO : Office National du Tourisme et de l’Hôtellerie
PADEx : Programme d’Appui au Développement des Exportations
PDC : Plan de Développement Communal
PIB : Produit Intérieur Brut
PICTURE : Programme Européen sur l’impact du tourisme culturel
PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
SPEC : Structure de Promotion de l’Economie Communale
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UIOOT : Union Internationale des Organismes Officiels de Propagande Touristique
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l’Education la Science et le Culture
VTE : Visa Touristique Entente
WTTC : World Travel and Tourism council

iv
LISTE DES TABLEAUX, CARTE ET SCHEMAS

Tableau I : Récapitulatif des objectifs, hypothèses, variables et indicateurs………………… 39


Tableau II : Echantillon d’enquête total choisi………………………………………………. 43
Tableau III : Inventaire des potentialités touristiques de Natitingou et de Toucountouna…… 49
Tableau IV : Répartition des sites selon l’effectif et le taux de visite dans les communes de
Natitingou et de Toucountouna………………………………………………………………. 51
Tableau V : Répartition des sites selon l’effectif et le taux de visite dans chaque commune..... 52
Tableau VI : Répartition des sujets selon leur avis sur l’état actuel des sites touristiques dans
les communes de Natitingou et de Toucountouna…………………………………………….. 63
Tableau VII : Répartition des sujets selon leur avis sur l’état actuel des sites touristiques
dans chaque commune……………………………………………………………………….. 64
Carte du département de l’Atacora………………………………………………………… 08
Schéma 1 : Espace mis en tourisme, attractivité et effets du tourisme ………………….......... 33
Schéma 2 : Les quatre attributs d’une destination touristique………………………………... 35

v
LISTE DES GRAPHES

Graphe 1 : Répartition des sujets selon leur implication dans la gestion des sites touristiques
dans les communes de Natitingou et de Toucountouna………………………………………... 54
Graphe 2 : Répartition des sujets selon leur implication dans la gestion des sites touristiques
dans la commune de Natitingou……………………………………………………………….. 54
Graphe 3 : Répartition des sujets selon leur implication dans la gestion des sites
touristiques…………………………………………………………………………………….. 55
Graphe 4 : Répartition des sujets selon leur appréciation de la qualité de prestation de
service et des infrastructures de transport…………………………………………………….. 56
Graphe 5 : Répartition des sujets selon leur appréciation de la qualité de prestation de
service et des infrastructures de transport dans la commune de Natitingou………………....... 57
Graphe 6 : Répartition des sujets selon leur appréciation de la qualité de prestation de
service et des infrastructures de transport dans la commune de Toucountouna………………. 57
Graphe 7 : Répartition des motifs de la « non visite » des sites touristiques dans les communes
de Natitingou et de Toucountouna……………………………………………………………. 60
Graphe 8 : Répartition des motifs de la « non visite » des sites touristiques dans la
commune de Natitingou……………………………………………………………………….. 61
Graphe 9 : Répartition des motifs de la « non visite » des sites dans la commune de
Toucountouna………………………………………………………………………………….. 62
Graphe 10 : Répartition des sujets selon leur appréciation du niveau de développement du
tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna………………………………. 68
Graphe 11 : Répartition des sujets selon leur appréciation du niveau de développement du
tourisme dans la commune de Natitingou…………………………………………………….. 68
Graphe 12 : Répartition des sujets selon leur appréciation du niveau de développement du
tourisme dans la commune de Toucountouna…………………………………………………. 69
Graphe 13 : Contribution du tourisme au développement de Natitingou et de
Toucountouna…………………………………………………………………………………. 70
Graphe 14 : Répartition des sujets selon que le tourisme contribue ou non au développement
de la commune de Natitingou………………………………………………………………….. 70
Graphe 15 : Répartition des sujets selon que le tourisme contribue ou non au développement
de la commune de Toucountouna……………………………………………………………… 71
Graphe 16 : Répartition des sujets selon leurs propositions de stratégies de valorisation des
sites touristiques……………………………………………………………………………….. 73

vi
Graphe 17 : Répartition des sujets selon leurs propositions de stratégie de réhabilitation des
sites touristiques……………………………………………………………………………...... 74

vii
LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Hôtel Kaba…………………………………………………………… N


Photo 2 : Hôtel Beau Séjour…………………………………………………... M
Photo 3 : Hôtel Tata Somba…………………………………………………… O
Photo 4 : Musée régional de Natitingou dans un état de délabrement………… O
Photo 5 : Un tata somba abritant une divinité………………………………… P
Photo 6 : Dalle d’un tata somba avec des produits vivriers séchés au soleil…. P
Photo 7 : Carrière de pierres ornementales…………………………………… Q
Photo 8 : Centre BPC de Natitingou en forme de tata somba…………………. Q
Photo 9 : Baobab abritant une divinité………………………………………… R
Photo 10 : La danse tipenti du peuple Otammari……………………………… R
Photo 11 : Chutes de Kota…………………………………………………….. S
Photo 12 : Vestiges d'anciennes cases rondes en pierres sèches, Datawori…… S
Photo 13 : Hauts fourneaux centenaires, Datawori…………………………… S

vii
i
INTRODUCTION
La croissance économique mondiale induit une organisation rationnelle du travail. Le
temps réservé aux loisirs occupe souvent une place de choix dans cette organisation et le secteur
du tourisme apparaît comme celui qui accueille le plus grand nombre de ces travailleurs en
quête de relaxation ou de détente. La demande sans cesse croissante dans le secteur touristique
a fait du tourisme, ce que les économistes appellent la « nouvelle économie » ou la « société
des loisirs »1. L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) et le World Travel and Tourism
council (WTTC) fournissent annuellement des chiffres impressionnants sur son poids dans
l’économie mondiale : pour l’année 2012, cela représente globalement 6 600 milliards de
dollars de contribution au PIB mondial (environ 9 %), 1 200 milliards de dollars de recettes
d’exportations (5 % du total des exportations mondiales), 760 milliards de dollars
d’investissements (5 % des investissements mondiaux) et 260 millions d’emplois (soit un
emploi sur onze dans le monde)2. Ces données statistiques montrent que le secteur touristique,
champ d’application privilégié pour les modèles d’économie industrielle, est en pleine
expansion, voire en pleine mutation.

Dans la plupart des pays africains au sud du Sahara et particulièrement au Bénin, le


tourisme a été longtemps perçu comme une activité secondaire et artisanale. Il n’est pas toujours
considéré pour ce qu’il représente réellement aujourd’hui, à savoir une industrie mondiale
hautement dynamique et, à plus d’un titre, porteuse de richesse et créatrice d’emplois. Mieux,
« Le tourisme peut, sous certaines conditions, en raison d’un patrimoine riche et varié,
constituer un espoir dans la recherche de solutions durables aux problèmes de développement
de ce territoire de l’Afrique tropicale subsaharienne »3. Bien pensé et mis en œuvre, le tourisme
constitue un ressort pour le développement et la croissance économique du Bénin. En effet,
malgré ses dimensions réduites, le Bénin recèle d’importants attraits touristiques qui varient du
sud au nord et d’un département à l’autre. Nous pouvons rapidement mentionner les étapes de
l’ouverture au tourisme de ce pays. Les administrateurs coloniaux avaient repéré dans l’ex-
Dahomey, des sites attrayants qu’ils avaient aménagés de façon sommaire, permettant

1
Akplogan Dossa, H., Migan, C. et Sansuamou, P. (2010). La contribution du secteur du tourisme a
l’économie béninoise, repéré à http://cesbenin.org/public/images/ressource/cesbenin-11092012142141-
RAPPORT_CES_BENIN_TOURISME.pdf

2
IFDD (2013), Tourisme durable, Numéro 95, repéré à
www.ifdd.francophonie.org/ressources/ressources-pub.php?id=9

3
Principaud, J-P. (2004). Le tourisme au Bénin : une activité en pleine expansion. Les cahiers d’Outre-
Mer, 191-216. DOI : 10.4000/com.529, p.2
2
l’organisation d’un embryon de tourisme ; nous pouvons citer Grand-Popo, la Bouche du Roy4
et surtout Ganvié (sur le lac Nokoué), aujourd’hui le site touristique le plus visité du Bénin. Les
flux que ces sites alimentaient pendant la période coloniale étaient insignifiants. L’instabilité
politique qui caractérisa le pays entre 1960 et 1972 (record du nombre de coups d’État en
Afrique francophone) n’empêcha pas un mouvement régulier de touristes dès l’indépendance.
Pendant la période marxiste, dite révolutionnaire (1972-1989) du Président Mathieu
KEREKOU, la moyenne annuelle dépassait légèrement les 40 000 touristes5. L’État seul assura
la gestion et la production du tourisme béninois à travers l’Office National du Tourisme et de
l’Hôtellerie (ONATHO) à partir de septembre 1974. Un Ministère du Tourisme fut créé en
février 1980, suivi un an après d’une Direction du Tourisme et de l’Hôtellerie. Depuis 1990,
après la Conférence des forces vives de la Nation, le Bénin est devenu un modèle de
démocratisation : le secteur du tourisme étant pris au sérieux, il est décidé la mise en route d’un
programme de promotion qui porte rapidement ses fruits. Le nombre de touristes passe le cap
des 100 000 en 1991 pour atteindre au moins 165 000 en 2001 selon l’Organisation Mondiale
du Tourisme : cela est le résultat de grandes actions menées à l’étranger et de l’arrivée des
premiers charters, fin 1995, avec Corsair (compagnie de Nouvelles Frontières)6. Aujourd’hui,
les statistiques sont en net progression avec 194 000 visiteurs étrangers venus de l’Afrique, de
l’Europe, de l’Asie et des Amériques en 2014 pour des recettes évaluées à près de 7 milliards
de francs CFA7. Toutefois, ces mêmes chiffres révèlent la contre-performance du secteur
touristique béninois comparativement à l’année 2013 où on enregistrait 230 946 touristes8.

Par ailleurs, on note en dehors de la zone sud du pays fortement pourvue en potentialités
et sites touristiques, une zone nord qui veut devenir un pôle touristique de grand intérêt en
Afrique de l’Ouest, surtout dans l’Atacora qui, depuis 1991, possède une Agence Régionale de
Développement du Tourisme (ARDET-Atacora), soutenue par l’Agence Française de
Développement et divers Partenaires Techniques et Financiers dont la Banque mondiale. C’est
dire donc que depuis le début de la décennie 1990, les officiels du tourisme béninois essaient,
malgré de faibles moyens, de rééquilibrer le tourisme international.

Cependant, les études menées par l’UNESCO en 2004, montrent que, malgré toutes les
richesses naturelles, culturelles et touristiques que possèdent les pays de l’Afrique de l’ouest,

4
Bouche du Roy : Embouchure du fleuve Mono
5
Principaud, J-P. (2004). Idem
6
Principaud, J-P. (2004). Idem
7
http//africahotnews.com, juillet 2016
8
http//africahotnews.com. Idem
3
on constate encore un très grand décalage entre le potentiel culturel de l’Afrique de l’ouest et
le faible niveau du développement du tourisme sous régional9.

Considérant cette étude menée par l’UNESCO, nous pouvons en déduire alors que le
Bénin à l’instar de ces pays, malgré tous les efforts entrepris dans ce secteur, enregistre encore
de nombreuses difficultés liées à la valorisation de ses potentialités touristiques et culturelles.
C’est le cas notamment des communes de Natitingou et de Toucountouna dans le département
de l’Atacora, où l’on peut observer de nombreux sites touristiques non valorisés. Dans le même
sens la Structure de Promotion de l’Economie Communal mentionne dans sa « stratégie de
développement du tourisme durable dans la commune de Natitingou et ses régions » qu’il existe
d’importantes attractions touristiques dans ces communes qui sont peu connues et sous
valorisées (SPEC, 2009)10. Or, le développement du tourisme offre des débouchés importants
pour de nombreux prestataires de biens et services, particulièrement en zone rurale. Il contribue
aussi au financement des infrastructures nécessaires au développement économique du
territoire et peut forger son image et son identité, bénéficiant à l’ensemble des activités
économiques (OMT, 1999)11. C’est donc pour comprendre ce contraste que le sujet de notre
étude s’intitule « Analyse des facteurs de résistance au développement du tourisme dans le
département de l’Atacora : cas des communes de Natitingou et de Toucountouna ».

Suite à cela, les objectifs que nous poursuivons sont les suivants :

 OBJECTIF GENERAL :

Cette étude vise à analyser dans une approche de développement durable intégré, les
enjeux du développement touristique du département de l’Atacora.

9
UNESCO (2004). Programme Tourisme, culture et développement en Afrique de l’ouest, pour un
tourisme culturel au service du développement durable, Paris, Miollis, 58p.

10
SPEC, (2009). Stratégie de développement du tourisme durable dans la commune de Natitingou et ses
régions, 47p.

11
OMT, (1999). Politique régionale et tourisme : principales questions à examiner, repéré à
http://docplayer.fr/10637118-Chapitre-2-politiques-régional-et-tourisme.html

4
 OBJECTIFS SPECIFIQUES :

De façon spécifique, il est question de :

- identifier les facteurs qui entravent le développement du tourisme dans les communes de
Natitingou et de Toucountouna ;
- déterminer les causes et les conséquences de ces facteurs sur le développement
touristique ;
- apprécier le cadre institutionnel de la gestion du tourisme dans les communes de
Natitingou et de Toucountouna.
Pour atteindre ces objectifs, notre étude s’articule autour de quatre chapitres. Le premier
chapitre est consacré à la contextualisation de la recherche. Le deuxième chapitre aborde la
problématisation de la recherche à travers une revue de littérature, la clarification conceptuelle,
le modèle d’analyse et la problématique. Le troisième chapitre, retrace la démarche
méthodologique, et donc l’ensemble des procédés et techniques mise en œuvre pour la collecte
des informations. Et enfin, le quatrième chapitre se rapporte à la présentation et à l’analyse des
résultats ; puis aux suggestions et perspectives.

5
Chapitre I : CONTEXTUALISATION DE LA
RECHERCHE
Dans le but d’une meilleure compréhension de notre étude, et afin de cerner ses différents
aspects, il est important de présenter le cadre dans lequel cette dernière se déroulera. Le présent
chapitre s’articulera autour de deux grands points se rapportant à : la présentation du
département de l’Atacora et la présentation des communes de Natitingou et de Toucountouna.

1.1. Présentation du département de l’Atacora

Situé dans la partie septentrionale à l’extrême Ouest du Bénin, le département de


l’Atacora compte neuf communes que sont : Natitingou (Chef-lieu du Département), Kérou,
Kouandé, Péhunco, Cobly, Boukoumbé, Matéri, Toucountouna et Tanguiéta. Il est limité au
Nord par la République du Burkina-Faso, au Sud par le département de la Donga, à l’Est par
les départements de l’Alibori et du Borgou et enfin à l’Ouest par la République du Togo. Avec

une superficie totale de 20 499 km2, l’Atacora est le troisième département par son étendue,

après l’Alibori (26 242 km2) et le Borgou (25 856 km2)12.

Outre le Burkina-Faso et le Togo, l’Atacora offre au Bénin l’ouverture sur d’autres pays
de la sous-région ouest-africaine tel que le Mali. La chaîne de l’Atacora avec 700 mètres
d’altitude en moyenne, dont le sommet se situe à Boukoumbé (835m), représente le château
d’eau d’où coulent les grands fleuves du Bénin et du Togo (Ouémé, Mono, Mékrou, Pendjari
et Oti, Kérou ou Kouamongou…). Le climat du département de l’Atacora est en général du
type soudanien à deux saisons : la saison pluvieuse de juin à octobre et la saison sèche de
novembre à mai.

Les ethnies dominantes sont les Batonu ; les Berba à partir du centre jusqu’à l’Ouest et
les Waama. Quant aux Peulhs ils se rencontrent dans l’ensemble du département, mais de
façon moins remarquable dans les communes de Boukoumbé, Cobly et Matéri.
Le département de l’Atacora présente de nombreux attraits touristiques. Le panorama
et l’habitat ("Tata somba", villages Tanéka, site panoramique de Koussoucoingou), le paysage
montagneux (grotte sacrée des Tanéka, plaine de Boukombé, les cascades de Tanongou et de
Kota…) et les zones cynégétiques de Porga et de l’Atacora, le parc national de la Pendjari
offrent de pittoresques tableaux aux touristes.

12
INSAE, (2004). Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH3)

7
Carte du département
de l’Atacora

Source : www.wikipédia.com

Après la présentation du département de l’Atacora, il importe à présent de donner un


aperçu des communes de Natitingou et de Toucountouna.

8
1.2. Présentation des communes
Dans la droite ligne de la présentation du cadre dans lequel s’inscrit cette étude, la
présente séquence est consacrée à la présentation des communes de Natitingou et de
Toucountouna.
1.2.1- Commune de Natitingou

La commune de Natitingou est située dans le département de l’Atacora. Elle couvre une
superficie de 3.045 km2, soit 12,8% de la superficie totale du département. Elle est limitée au
Nord par la commune de Toucountouna, au Sud-Est par la commune de Kouandé, à l’Ouest par
la commune de Boukoumbé et au Sud-Ouest par Copargo.

La commune présente un relief dont les formes sont variées, allant des zones de
montagnes, à Natitingou, aux plateaux et pénéplaines des villages environnants. La commune
de Natitingou est caractérisée par un relief accidenté, composé surtout de la chaîne de l’Atacora,
de plateaux et de collines dont les vallées se présentent souvent en pente forte. Son climat est
de type soudano-guinéen caractérisé par deux saisons : une saison pluvieuse qui dure six (06)
mois (mai à octobre), et une saison sèche qui couvre la période de novembre à avril. Du fait des
influences orographiques, la commune est très arrosée surtout à Natitingou où on enregistre
parfois jusqu’à 1400 mm de pluie par an. Les plus fortes pluviométries sont enregistrées au
cours des mois d’août et de septembre. La température moyenne est d’environ 27°C avec des
variations de 17°C à 35°C pendant l’harmattan.

Les cultures qui sont pratiquées sont : le néré, le karité, le baobab, le faux acajou, le
tamarinier, le kapokier, le caïlcédrat et le rônier. Quelques bosquets abritant des fétiches
tiennent encore en tant que forêts et quelques céphalophes, singes, reptiles, petits rongeurs et
une diversité d’oiseaux résistent encore et font partie du patrimoine faunique de la commune.

Le milieu humain est déterminé par divers groupes socioculturels à savoir les
Bètammaribè, les Waaba, les Dendi, les Batombou, les sorouba (ou biyopè), les peuhls, les
yorouba, les fons, les Natimba, etc.

La commune de Natitingou compte 65 villages et quartiers de ville répartis dans neuf (09)
arrondissements. Trois principales religions cohabitent dans la commune. Il s’agit de :
l’animisme ou religion traditionnelle, le christianisme et l’islam.

Dans la commune de Natitingou, l’habitat est mixte. L’habitat de type rural est dominant
et se caractérise par des habitations traditionnelles (tatas, cases rondes, cases rectangulaires en

9
terre de barre, couvertes de tôle ou de paille). Celui de type urbain se caractérise par des
constructions en matériaux durables dans les agglomérations et dans certains milieux ruraux.
L’habitat est en général groupé. Mais il est surtout dispersé en milieu Otammari.
Le patrimoine culturel de la commune de Natitingou est riche et diversifié. Il est
caractérisé par des danses et cérémonies : koutchati, tipeinti, tibenti, dikountri, ditenidi, difonni,
dinobani, tissoti, dikoukoni chez les Bètammaribè ; wakidaama, kubaasida, kudaoma, sukurusu,
yoobu (circoncision), yoocansideerama, kunyna/pétampé chez les Waama, isè-isè chez les
biyopè ou Solla de Sinaisiré, Takonta et wimmou, koguéi (flagelation), aské, tèkè, warapatibu
etc. La circoncision et certaines cérémonies rituelles sont encore d’actualité.

La commune de Natitingou fait partie de cet espace de l’Atacora relativement riche en


potentialités touristiques. Ces richesses touristiques sont réparties entre plusieurs communes de
l’Atacora. Il s’agit entre autre des sites de Tanéka (cases rondes, grottes, etc.) les palais de
Kouandé, les sites de résistance de Kaba, le paysage de l’Atacora, les chutes, le parc de la
Pendjari, les tatas somba et la richesse culturelle des différents groupes socioculturels. On note
également sur le territoire de Natitingou d’autres richesses telles que le musée, le paysage
montagneux qui regorge de grottes et marres pittoresques, les objets d’art, etc.

La position de la ville de Natitingou comme chef-lieu du département et principal centre


de concentration des services, des infrastructures sociocommunautaires et d’hébergement lui
donne une place de choix dans le tourisme de l’Atacora. D’où, la présence de plusieurs hôtels
dans cette ville dont entre autre : Tata Somba, Kantaborifa, Bourgogne, Bellevue, la Montagne,
le Rônier, le Palais Somba et Nanto City. Quant aux motels et auberges, les plus remarquables
sont : le Vieux Cavalier, Tanekas, Mimosa, Wengro Péré, les Routiers, Equied, 7ème Ciel, le
Pavillon bleu, les 2D, Reobott, etc. Les restaurants et cafétérias les plus importants sont : le
Miranda, le Café des arts, Chez Nadine, Chez Guillaume, Cafétéria chez John, le Gourmet, le
Restaurant de l’Evêché, etc.

Tout comme les nombreux vendeurs d’objets d’art, plusieurs guides touristiques offrent
leurs services aux touristes qui visitent chaque année la ville. La capacité d’accueil et la qualité
des services offerts, plus acceptables au niveau de la ville de Natitingou, font de la commune
un passage obligatoire des touristes qui vont surtout vers les communes de Tanguiéta pour
visiter le Parc National de la Pendjari et de Boukombé pour visiter les Tata-Sombas.

Le poids du tourisme dans l’économie communale réside donc dans la multiplicité


d’acteurs économiques dans le secteur.

10
1.2.2- Commune de Toucountouna

Située au Nord-Ouest du Bénin, la commune de Toucountouna est limitée au Sud par la


commune de Natitingou, au nord par la commune de Tanguiéta, au Sud-Ouest par la commune
de Boukoumbé et à l’Est par la commune de Kouandé.

La Commune de Toucountouna bénéficie d’un ensemble de caractéristiques physiques


définies par la présence de la chaîne de montagne de l’Atacora. Son climat s’inscrit dans
l’ensemble plus vaste de la zone climatique soudanienne de type semi-aride du Nord Bénin.
Mais on le range plus précisément dans le système pluviométrique uni modal en tant que climat
tropical humide de style atacorien. C’est un climat assez pluvieux (1230 mm par an). La
température moyenne est d’environ 27°C avec des variations extrêmes de 20,8°C à 32,2°C.
Pendant l’harmattan, l’amplitude thermique diurne peut atteindre 16 °C. La saison sèche couvre
la période de mi-octobre à mi-avril. Le reste de l’année connaît des abats pluviométriques
importants de Juillet à Septembre et faibles le reste de la période pluvieuse.

Le territoire de Toucountouna appartient à l’ensemble Nord-Ouest béninois caractérisé


par un relief assez accidenté comparé au reste du territoire national. Encastré dans la chaîne de
l’Atacora, la Commune de Toucountouna est bordée à l’est et à l’ouest par deux bourrelets
parallèles orientés Sud-Ouest / Nord-Est. Quelque peu contraignant aux limites Est et Ouest, à
cause des chaînons de l’Atacora, le relief connaît de petites dépressions au centre et celles-ci
sont suivies d’un vaste ensemble aplani vers l’ouest.

On y rencontre plusieurs types de sols mais les sols ferrugineux lessivés sont les plus
dominants; avec une capacité de rétention en eau faible et une fertilité à peine moyenne. On
peut en outre rencontrer des sols minéraux bruts sur les parties montagneuses, des sols pierreux
et presque stériles, des sols limino-sableux ou limino-argileux à tendance hydromorphes et des
sols gris et profonds de bonne fertilité.

La végétation sur l’ensemble du territoire de la commune est seulement dense le long des
cours d’eau et de forêts galeries. C’est la savane arborée et arbustive qui domine partout. Le
baobab, le karité, le néré, le kaïlcédrat et le tamarinier sont les espèces les mieux distribuées.
De nombreuses espèces animales abritent cette flore depuis les petits rongeurs jusqu’aux grands
herbivores et carnassiers sans omettre les oiseaux (aulacodes, rats, lièvres, biches, antilopes,
perdrix etc.).

11
Le territoire de Toucountouna est occupé par quatre groupes socioculturels : les Waaba,
les Natimba, les Bètamaribè et les Peulh. Cette population, diversifiée par ses origines est un
peu plus uniforme par ses pratiques religieuses et coutumes traditionnelles. On y rencontre trois
grandes religions : le christianisme l’islam et l’animisme. Dans la religion traditionnelle ou
l’animisme chaque communauté sociolinguistique a ses divinités et ses pratiques culturelles.
Les coutumes permettent de garder les liens forts avec les dieux, et maintes célébrations ou
manifestations sont rattachées aux cultes des dieux et /ou des ancêtres.

La commune de Toucountouna est dans sa très grande majorité rurale. Seule la localité
de Toucountouna a les attributs de ville de par son nombre d’habitants (plus des 2000 requis).
Les habitations sont en majorité traditionnelles (tatas, cases rondes, cases rectangulaires en terre
de barre, couvertes de tôle ou de paille).

Elle comprend trois arrondissements : Toucountouna, Tampégré et Kouarfa. Elle a


compétence sur 22 villages et quartiers de ville.

La commune de Toucountouna regorge d’un riche patrimoine culturel qui a ses sources
dans les coutumes qui se perpétuent à travers la pratique de plusieurs rites :

- les scarifications chez les Waaba et les Bètamaribè pour les petits enfants de 04 à 10 ;
ans. Elles visent à perpétuer l’identité socio-culturelle à travers les âges ;
- le baptême qui vous donne un nom d’adulte et qui peut survenir à tout âge ;
- la circoncision pour hommes murs chez les Waaba et pour les petits enfants chez les
peulh ;
- les cérémonies funéraires ;
- l’initiation, chez les Natimba, qui rend les hommes adultes et mâtures.

Toutes ces cérémonies et rites se font sous la demande des dieux et ancêtres morts. Elles
constituent toute la substance de l’existence communautaire. La commune dispose également
de nombreux sites touristiques dont datawori ; les belvédères de Tchanwonta ; tanonré ; fatya
(confluence) ; point de mire du dixième ; les tatas Somba à Dikokoré, Nabaga et Takissari ;
etc.

Après cette partie consacrée au cadre physique de l’étude, nous aborderons dans le
chapitre suivant la problématisation de notre recherche.

12
Chapitre II : PROBLEMATISATION DE LA
RECHERCHE
Ce chapitre présente d’une part, la revue de littérature, la clarification conceptuelle, le
modèle d’analyse, et d’autre part la problématique puis les hypothèses.

2.1. Revue de littérature

Devenu la première industrie avec plus de 235 millions d'emplois en 2010, soit 8% de
l'emploi mondial, le tourisme élitiste du 19ème siècle a cédé sa place à un véritable tourisme de
masse13. Ceci a eu une incidence considérable sur les économies des pays du monde. Cette
expansion fulgurante qu’a connu le tourisme ces dernières années n’a pas laissé indifférents les
auteurs qui, à travers les ouvrages, rapports, articles ont exprimé leurs points de vue sur le sujet.
En effet, lorsque l’on s’intéresse à une étude relative au tourisme, on se rend compte de
l’existence d’une abondante littérature qui aborde des thématiques assez variées et diverses.

La présente revue de littérature suit un plan qui permet de faire référence aux travaux des
chercheurs contemporains sur la question.

 Tourisme international et développement

Pour Principaud (2004) le tourisme international est un atout indéniable pour le


développement des pays du Sud. Il prend l’exemple du Bénin qui dispose de nombreuses
ressources touristiques variant du nord au sud et d’un département à l’autre du pays mais qui
malheureusement manquent de valorisation. Cependant de nombreux efforts, selon l’auteur,
ont été entrepris en vue de promouvoir le tourisme durable et le tourisme international à travers
l’adoption d’un Plan de Développement Touristique. Pour lui, le tourisme apparaît comme un
moyen efficace pour sortir le Bénin de la précarité. Et il affirme que « Le tourisme peut, sous
certaines conditions, en raison d’un patrimoine riche et varié, constituer un espoir dans la
recherche de solutions durables aux problèmes de développement de ce territoire de l’Afrique
tropicale subsaharienne »14. C’est dire qu’avec une bonne politique, le tourisme international
pourrait contribuer à la réduction de la pauvreté. Il propose à ce sujet l’amélioration des
infrastructures, comme le réseau routier, les aéroports qui faciliteraient grandement
l’acheminement des touristes internationaux vers les sites touristiques ; la formation aux métiers
du tourisme qui est pratiquement inexistante et qui constitue le problème national essentiel.

13
Djiré, I. M. et Fawaz, R. A. (2010). Développement du tourisme durable et croissance économique
locale : cas de la République du Bénin. Mémoire de licence professionnel, en Tourisme, Centre d'Etudes
Touristiques (CET/Cotonou), 63p.

14
Principaud, J-P. (2004). Idem p.2
14
Considérant tous ces éléments il convient alors de s’intéresser à l’impact du tourisme sur
le développement local.

 Tourisme, porteur de croissance économique

Le tourisme contribue à l’activité dans presque tous les secteurs économiques. Le


processus par lequel le client (le visiteur) se déplace vers le bien proposé (la destination),
consomme des produits touristiques identifiables comme tels et effectue en outre sur place les
dépenses nécessaires pour répondre à ses besoins quotidiens n’a pas d’équivalent sur les autres
marchés de biens et services. La grande variété des produits et services consommés par les
touristes donne lieu à des enjeux spécifiques (OCDE, 2010)15. Selon le rapport d’auto-saisine
de la Commission de l’Economie et des Finances de la quatrième mandature du Conseil
Economique et Social (2010) ; le tourisme est un grand pourvoyeur d’emplois, et de revenus.
Malheureusement, l’Afrique en général et le Bénin en particulier ne profitent pas pleinement
de ses richesses touristiques faute de valorisation. Des statistiques produites par la CCIB en
2007, on retient que le Bénin est la cinquième destination Ouest-africaine après le Ghana, le
Sénégal, la Côte-d’Ivoire et le Nigéria. Le Bénin accueille plus de 200.000 touristes par an pour
les recettes d’environ 58 milliards de francs CFA (Akplogan Dossa, H., Migan, C. et
Sansuamou, P. 2010). Selon l’OMT, le tourisme a contribué à hauteur de 400 millions de dollars
US à l’économie du Bénin (5,6% du PIB) en 200916. Le tourisme a représenté plus de 160
millions de dollars US (13,8%) des devises d’exportation en 2009 et a créé plus de 88.000
emplois dont 8500 emplois directs17. Le tourisme constitue la deuxième source de rentrée des
devises après le coton. Malgré cela, il reste une activité peu développée au Bénin qui, dispose
pourtant de nombreuses potentialités.

Un rapport de la Banque Mondiale intitulé « Tourisme in Africa : Harnessing Tourisme


for ImprovedGrowth and livelihoods »18 (Le Tourisme en Afrique : Exploiter l’industrie
touristique pour améliorer la croissance et les sources de revenus) fait état des obstacles et offre

15
OCDE, (2010). Tourisme 2020 : Les politiques pour promouvoir la compétitivité et le développement
durable du tourisme, repéré à https://www.oecd.org/fr/cfe/tourisme/42040218.pdf

16
Akplogan Dossa, H., Migan, C. et Sansuamou, P. (2010). Idem, p.15

17
Akplogan Dossa, H., Migan, C. et Sansuamou, P. (2010). Idem, p.15

18
Banque Mondiale, (2013). Œuvrer pour un monde sans pauvreté. Le tourisme : moteur de croissance
en Afrique, repéré à http://www.banquemondiale.org/fr/region/afr/publication/africa-tourism-report-
2013
15
des solutions pour renforcer le secteur du tourisme en Afrique. Selon ce rapport, les pays
d’Afrique pourraient rivaliser avec les régions les plus touristiques du monde s’ils accordaient
au tourisme la place qu’il mérite dans leur économie. Les pays du monde entier ont tiré profit
du tourisme grâce à l’augmentation du nombre d’arrivées au niveau mondial. Par exemple, le
nombre d’arrivées dans la région Asie-Pacifique est passé de 8% en 1980 à 22% en 2000
(Banque Mondiale, 2013), contribuant ainsi à la croissance économique et à l’amélioration des
sources de revenus. Durant la même période cependant, la part de marché de l’Afrique dans le
tourisme mondial n’a augmenté que de 2% passant de 3% en 1980 à 5% en 2010 (Banque
Mondiale, 2013). Pour combler ce fossé, le rapport invite les Etats africain et le secteur privé à
collaborer afin de s’attaquer à des obstacles tels que l’accès aux terres et les règles d’obtention
des visas. Cela leur permettra de développer des opportunités touristiques, de transformer le
climat économique et de dynamiser la création d’emplois, en particulier pour les femmes et les
jeunes. « Tourisme in Africa » est le premier rapport de la Banque Mondiale à examiner à la
loupe le tourisme dans l’ensemble de l’Afrique Subsaharienne et à recommander la prise de
mesure pratiques et fondées sur des recherches empiriques pour favoriser l’essor du tourisme
sur l’ensemble du continent. Le rapport montre le potentiel élevé d’expansion touristique des
pays comme le Botswana, le Cap-Vert, la Namibie, l’Afrique du Sud et la Tanzanie et souligne
que la réussite touristique est la portée de nombreux pays d’Afrique subsaharienne. Le tourisme
est non seulement l’un des secteurs de l’économie mondiale les plus importants, mais aussi l’un
de ceux qui se développent le plus rapidement. Comme le précise le rapport, le tourisme africain
ne demande qu’à prendre son envol.

Par ailleurs, l’expansion du tourisme en Afrique subsaharienne fait face à un certain


nombre d’obstacles. Des questions telles que la propriété foncière, la disponibilité du terrain et
le transfert des droits foncier sont essentiels à l’évolution du commerce et du tourisme et se
doivent d’être abordées. D’autres obstacles existent à des degrés variables dans plusieurs pays
d’Afrique subsaharienne : l’accès aux finances pour les investisseurs, les impôts sur les
investissements touristiques, le manque de compétences professionnelles dans cette industrie
parmi la population africaine, l’insécurité et la forte criminalité, la bureaucratie, etc. Le rapport
présente des mesures pour surmonter chacun de ces obstacles.

16
Selon Robinson et Picard (2006)19, le tourisme à un rôle à jouer dans le développement
économique. Il est essentiellement une forme de développement économique qui s’appuie sur
les ressources culturelles. Berriane (2008)20 évoque dans ce sens le tourisme culturel en tant
que secteur économique par excellence de la mondialisation. Pour lui, le tourisme culturel est
un produit à vendre. Il doit être d’ailleurs compétitif. Il évoque la politique élaborée par le
Maroc pour faire du tourisme culturel un vecteur essentiel de son développement. Le produit
du tourisme culturel occupe donc une place de choix dans l’économie marocaine. Il suggère
que toutes les nations du monde élaborent et mettent en exergue leur politique d’identification
et de patrimonialisation de leurs biens et ressources, car le patrimoine culturel constitue un
potentiel à promouvoir.

 Tourisme, créateur de richesse et d’emplois

L’UNESCO et le Gouvernement italien (1999)21, révèlent que l’un des aspects les plus,
remarquables du développement depuis un demi-siècle aura été la mobilisation du tourisme en
tant que vecteur privilégié du développement économique aux niveaux local, régional et
national. A leur avis, bon nombre d’organisations multilatérales et gouvernementales ont
résolument intégré le tourisme dans leurs stratégies de développement économique en raison
de ses potentialités et en réponse à certaines situations de crise. Ils expliquent que dans les pays
développés comme dans les pays en développement, la restructuration et la contraction
accélérées du secteur industriel du fait du progrès technologique, de l’échec des politiques
protectionnistes et de l’ouverture de bassins de main-d’œuvre à bon marché dans les pays en
développement ont entrainé des fermetures d’usines, des licenciement en série, modifié les
relations sociales et transformé les paysages et l’environnement. Tout cela à contraint de
nombreux pays à rechercher de nouvelles sources de revenus et d’emplois. Cela est d’autant
plus vrai que selon Robinson et Picard (2006), le tourisme présente l’avantage de créer des
emplois et des revenus à relativement peu de frais en faisant appel aux ressources (en grande

19
Robinson, M. et Picard, D. (2006). Tourisme, culture et développement, repéré à
http//unesdoc.unesco.org/images/0014/001475/147578f.
20
Berriane, M. (2008). Tourisme et patrimoine dans les centres historiques des villes marocaines. In
Recomposition socioéconomique face aux défis de la mondialisation. Séminaire international Approche
comparative Maroc-Mexique, pp.66-67
21
UNESCO and Government of Italy (1999). Towards new Strategies for Culture in Sustainable
Development. Paper jointly presented at the 1999 International Conference ‘Culture Counts’ in Florence,
Italy. Paris : UNESCO Publishing.

17
partie inexploité jusque-là) de la nature et de la culture. Ils précisent que c’est surtout dans les
pays en développement que le tourisme est devenu l’un des moteurs privilégiés du
développement économiques mais que les choses s’y présentent différemment et que dans ce
sens bon nombre de pays confrontés au problème de la pauvreté et de la dette se sont tourné
vers le tourisme pour se procurer de devises et attirer les investissements étrangers. Par ailleurs,
le tourisme est un facteur de développement économique, de création d’emplois directs et
indirects dans les hôtels, les agences de voyages, les entreprises de transport et les restaurants,
pour les guides, dans le monde du spectacle, dans les monuments, dans les parcs et dans d’autres
secteurs voisins comme les assurances, la santé, le bâtiment, ainsi que l’éducation et la
formation des ressources humaines.

Pour ces auteurs, le tourisme plus qu’une simple activité, constitue non seulement une
grande source de revenus pour les individus et les pays, mais également un moyen pour leur
épanouissement économique et social en vue de résoudre les problèmes liés à la pauvreté.

 Tourisme, facteur de réduction de la pauvreté

L’autre dimension du tourisme évoqué par les auteurs est sa contribution à la réduction
de la pauvreté. En effet, l’essor du tourisme dont on connait généralement qu’il contribue au
bien-être des sociétés du monde développé, a pour de nombreux pays en développement un rôle
direct et décisif à jouer dans la lutte contre la pauvreté (Ashley, C., Roe, D. et Goodwin, H.
2001)22. Telle est la conviction partagée de tous les principaux Partenaires Techniques et
Financiers internationaux comme la Banque Mondiale et le FMI ainsi que l’OMT (Meyer
2003)23. Robinson et Picard (2006), pensent pour leur part que dans ce domaine, le rôle des
Partenaires Techniques et Financiers internationaux est essentiel, car les communautés les plus
pauvres ont absolument besoin d’une aide extérieure sous forme d’expertise et de financement
initial. Ils assurent que le Centre du commerce international (Agence de coopération technique
de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement) et l’Organisation
Mondiale du Commerce travaillent sur des projets destinés à permettre aux communautés
rurales pauvres d’accéder aux marchés internationaux et aux circuits d’un commerce durable et

22
Ashley, C., Roe, D. et Goodwin, H. (2001). Pro-Poor Tourism stratégie : Making Tourism Work for
the Poor. In a review of the experience. London, Overseas Development Institute, pp.64-78

23
Meyer, D. (2003). Review of the impacts of previous pro-poor tourism research : Results of a survey
to follow-up pro-poor tourism research carried out. In 2000-2001. PPT Working Paper, n° 9. London,
ODI, pp.124-132

18
que ce mécanisme permet notamment de financer les projets de développement touristique à
base communautaire. La preuve, l’Organisation Mondiale du Tourisme évoque une nouvelle
approche du développement et de la gestion des activités touristiques, le « tourisme pour les
pauvres ».

Selon Maccannell (1976)24, la richesse créée par le tourisme dépend largement des valeurs
subjectives et immatérielles comme la « beauté » des paysages naturels et l’ « authenticité » et
la portée symbolique des différentes expressions et traditions culturelles. Il poursuit en disant
que des pays pauvres, dépourvus de ressources naturelles ou des moyens de les mettre en valeur,
peuvent néanmoins être extrêmement riches culturellement parlant et que même s’il faut bien
reconnaitre que le tourisme est à lui seul incapable de résoudre les problèmes structurels et
culturels de l’extrême pauvreté, dont les racines sont à la fois anciennes et profondes, il n’en a
pas moins un rôle vital à jouer dans ce domaine, surtout quand on l’associe à d’autres aspect du
développement. Roe et Urquhart, (2002)25 avancent que cette approche encourage des liens plus
étroits entre les entreprises du secteur et la population pauvre, de telle sorte que le tourisme
contribue davantage à faire reculer la pauvreté et que les pauvres puissent participer plus
directement et plus efficacement à l’élaboration de l’offre touristique.

Par ailleurs, les progrès de l’infrastructure matérielle et sociale qui accompagnent


habituellement le développement du tourisme ont souvent des retombées dans les autres
domaines de l’économie et font que les « tâches d’huile » s’étendent par exemple à la santé et
à la protection sociale (Gourija, 2007)26.

Globalement, il ressort de tout ce qui précède qu’il est évident que la culture et le
patrimoine sont d’importantes ressources qui peuvent être mobilisées, dans le cadre d’un
développement touristique local pour une meilleure croissance économique.

24
Maccannell, D. (1976). The Tourist : A New Theorie of the Leisure Class. New-York, Schocken, 250p.

25
Roe, D. and Urquhart, P. (2002). Pro-poor Tourism : Harnessing the world’s Largest Industry fo the
world’s poor. International Institute for Environnement and Development. London, 192p.

26
Gourija, S. (2007). Tourisme et développement durable : quelles conjugaisons ? Expérience du Maroc.
Thèse pour l’obtention du titre de Docteur Es Sciences Economiques. Université du Littoral Côte
d’Opale-Département d’Economie et de Gestion, 303p.

19
 Tourisme et développement durable

Notion relativement récente, le terme « tourisme durable » est apparu au début des années
1990. Les réflexions autour de cette forme de tourisme sont en fait nées à partir du sommet de
Rio sur le développement durable en 1992. Ce sommet se base notamment sur la dégradation
de l'environnement et l'interdépendance à long terme entre le progrès économique et la
protection de l'environnement. C'est surtout au niveau des initiatives locales et régionales que
sont appliquées les directives issues de l'Agenda 21 (qui a suivi le sommet) dans le milieu du
tourisme afin d'orienter la mise en œuvre du développement durable.

Certains auteurs voient donc dans le tourisme, un moyen de promotion du développement


durable. C’est le cas de Djiré et de Fawaz (2010)27 qui dans leur mémoire pensent qu’avec le
développement d’une forme de tourisme respectant les principes du développement durable, le
tourisme pourrait non seulement être une amorce vers le développement durable, mais aussi et
surtout un levier de croissance économique des localités d’accueil.

Par ailleurs, malgré l’importance du tourisme durable et tout ce qu’il peut rapporter aux
communautés d’accueil en termes de devises, et bien d’autres avantages, les deux auteurs font
remarquer qu’il n’est pas très souvent pris en compte par les décideurs dans leurs politiques
nationales de développement durable et de croissance économique, notamment dans les pays
du Sud.

En 2006, L'OMT en collaboration avec le PNUE a publié un guide en anglais (Sustainable


Tourism Development : A Guide for local Planners)28 à l'intention des autorités locales
appliquant la notion de durabilité au secteur touristique. Ce guide affirme que l'environnement
est le socle des ressources naturelles et culturelles qui attirent les touristes. Dès lors, sa
protection est essentielle pour un succès à long terme du tourisme. Ainsi, la notion de tourisme
durable voit le jour, basée sur la protection de l'environnement, de l'économie et du social.

27
Djiré, I. M. et Fawaz, R. A. (2010). Développement du tourisme durable et croissance économique
locale : cas de la République du Bénin. Mémoire de licence professionnel en Tourisme, Centre d'Etudes
Touristiques (CET/Cotonou), 63p.

28
PNUE et OMT, (2006). Vers un tourisme durable-Guide à l’usage des décideurs, repéré à
http://www.territoires-
climat.ademe.fr/sites/default/files/Vers_un_tourisme_durable_guide%20decideurs_pnue.pdf

20
La conférence mondiale sur le tourisme durable organisée par l'UNESCO, l'OMT et le
Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) à Lanzarote en 1995,
recommande aux Etats et aux gouvernements régionaux d'élaborer d'urgence des programmes
d'action pour un développement durable du secteur touristique, en accord avec les principes
énoncés lors de la Conférence de Rio en 1992.

Conformément à la conférence internationale sur la biodiversité et le tourisme durable


tenue en mars 1997 (appelée aussi Déclaration de Berlin), tous les représentants de la
conférence (18 pays et 10 institutions allemandes) ont publié une déclaration en une vingtaine
de points qui pose les bases d'un tourisme durable qui respecte l'environnement, l'économie, la
vie sociale et culturelle. L'Europe a ainsi élaboré une charte de tourisme durable qui définit les
responsabilités de l'autorité gestionnaire de l'espace protégé, les entreprises de tourisme et de
l'organisateur de voyages. Cette charte précise que le "tourisme durable" est « « Un tourisme
qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels
et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des
communautés d’accueil. » 29. Ainsi, un Code mondial d'éthique du tourisme a été adopté lors
de l'assemblée générale de l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) le 1er octobre 1999 à
Santiago (Chili).

La reconnaissance du tourisme comme outil potentiel de développement durable a donc


été officialisée sur la scène internationale dans la Déclaration des Nations Unies sur les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), en 2000, et, après la tenue du Sommet
mondial sur le développement durable (Johannesburg, 2002), ce rôle est devenu une partie
intégrante du programme de mise en œuvre. Ainsi, L'OMT met en œuvre depuis 2002 une
initiative pour un tourisme durable facteur de réduction de la pauvreté (ST-EP sustainable
tourism – eliminating poverty). Dans la même logique, le PNUE mène de nombreux travaux
sur les impacts du tourisme sur l'environnement et sur les conséquences du changement
climatique ; et la CNUCED développe une initiative articulant tourisme durable et technologies
de l'information afin de renforcer les capacités des petites et moyennes entreprises du secteur
touristique des pays en développement. L'UNESCO met en place différents projets de «routes»
culturelles servant de base au développement d'un tourisme durable.

29 PNUE et OMT, (2006). Idem, p.12

21
Pour Lejeune (2010)30, c’est la Déclaration de Rio sur l’environnement et le
développement (1992) qui établit le champ du développement durable. Elle explique en effet
que c’est à partir de 1992 qu’une vision tridimensionnelle apparaît comme indispensable pour
concevoir l’idée de « durabilité », qui ne peut se réduire à la consommation prudente des
ressources environnementales. Le concept de développement durable s’articule ainsi autour de
trois axes essentiels et indissociables : économique, socio-culturel et environnemental.
Economique, il vise la rentabilité des activités économiques à long terme et génère une
prospérité à tous les niveaux de la société ; socio-culturel, il contribue au bien-être des
populations, répartit les bénéfices au sein des communautés locales, favorise le progrès, apporte
une cohésion sociale et respecte les différentes cultures. Environnemental, il valorise et préserve
le cadre de vie des populations, gère les ressources naturelles et limite les pollutions.

Ceci est d’autant plus plausible que l’OMT définit officiellement le tourisme durable en
ces termes : « ….le tourisme durable doit : 1) Faire un usage optimal des ressources
environnementales qui sont un élément clé du développement du tourisme, en préservant les
processus écologiques essentiels et en contribuant à la conservation des ressources naturelles
et de la biodiversité ; 2) Respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil,
conserver leur patrimoine culturel bâti et vivant, ainsi que leurs valeurs traditionnelles, et
contribuer à la tolérance et à la compréhension interculturelles ; 3) Garantir des activités
économiques viables à long terme en apportant à tous les acteurs des retombées socio-
économiques équitablement réparties, notamment des possibilités d’emploi et de revenus
stables, des services sociaux aux communautés d’accueil, et en contribuant à la lutte contre la
pauvreté. Le développement d’un tourisme durable exige la participation éclairée de toutes les
parties prenantes concernées, ainsi qu’une volonté politique forte pour garantir une large
participation et un large consensus. Assurer la viabilité du tourisme est un processus continu
qui exige un contrôle permanent des impacts, et l’introduction de mesures préventives et/ou
correctives nécessaires en tant que de besoin. Le tourisme durable doit également maintenir un
haut niveau de satisfaction des touristes et leur permettre de vivre des expériences

30 Lejeune, S. (2010). L’intégration des principes de développement durable dans le tourisme : Approches
systémique et territoriales des logiques d’action françaises. Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de
Master professionnel en tourisme, spécialité Développement et Aménagement Touristique des Territoires, Paris 1-
Panthéon Sorbonne, 110 p.

22
intéressantes, en les sensibilisant aux problèmes de développement durable et en leur faisant
mieux connaître les pratiques de tourisme durable ».31

En somme, le développement durable appliqué au tourisme est celui qui équilibre


l’économie, le social et l’environnement.

 Offre touristique et développement local

Des études ont par ailleurs mis l’accent sur l’offre touristique qui est tout aussi importante
pour l’essor et la réussite du secteur touristique.

Pour Adande (2010)32, le tourisme est porteur de croissance économique et de création


d’emplois si les atouts touristiques sont très bien exploités. Il affirme que le Bénin dispose
d’énormes potentialités touristiques dont l’exploitation rationnelle, méthodique et intensive
pourra contribuer à la croissance économique en raison de l’importance des devises qu’il est
susceptible de procurer à l’économie nationale. D’un autre côté, parlant du tourisme
communautaire, l’auteur précise que le Bénin dispose également d’énormes atouts pouvant
contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations et ainsi participer à l’atteinte
des OMD. C’est ce qui a suscité l’insertion de la problématique du tourisme dans l’élaboration
et la mise en œuvre du Programme d’Appui au Développement des Exportations (PADEx) avec
un accent particulier sur le tourisme communautaire et durable. Seulement, le tourisme béninois
est encore confronté à de nombreuses difficultés notamment celles relatives à la formation des
acteurs du tourisme et aux infrastructures. Or, « les infrastructures constituent un ‘’instrument’’
clé pour le développement du tourisme »33. C’est au regard de tout cela que « le développement
du tourisme est indispensable car il permet de créer des emplois, donc de conserver une vitalité
dans les communauté, les villages et les régions, de mettre en valeur ce qu’on a de meilleurs
(talents, patrimoine, nature), de nous questionner sur nous-mêmes et notre relation avec notre
environnement et d’apporter une fierté aux gens. Bref, le tourisme c’est la vie »34.

31
PNUE et OMT, (2006). Idem, p.11
32
Adande, C. A. (2010). Finalisation du volet chaîne de valeurs de l’étude d’opportunité de la
composante 2 du programme d’appui au développement des exportations, repéré à
http://cesbenin.org/public/images/ressources/cesbenin-222106897131
RAPPORT_CES_BENIN_TOURISME.pdf
33
Adande, C. A. (2010). Idem, p.50

34
Adande, C. A. (2010). Idem, p. 77
23
Pour Hounga (2003)35, les atouts naturels dont dispose le Bénin sont inexploités dans la
mesure où les richesses spécifiques à chaque région restent à identifier et à gérer au mieux afin
qu’elles viennent suppléer au répertoire de l’offre déjà existante. Il parle des zones boisées des
plateaux, des randonnées pédestres dans les collines du centre du Bénin, de l’escalade
appropriée à la chaîne de l’Atacora. Il fait en 2008, un état des ressources socioculturelles et
naturelles qui sont d’une façon globale les vrais atouts du tourisme béninois. Il souligne
l’importance pour les autorités administratives de tenir compte des potentialités naturelles et
socioculturelles de chaque localité pour le choix, la proposition de l’offre touristique.

Assoumanou (2010)36 dans cette rubrique s’intéresse à l’offre touristique de la commune


de Lokossa et constate après l’inventaire que les nombreuses potentialités en la matière ne sont
pas mises en valeur du fait de certains problèmes. Ces problèmes selon l’auteur vont des
difficultés d’aménagement aux techniques organisationnelles et celles liées au potentiel
touristique lui-même en passant par les infrastructures de communication qui ne favorisent pas
le déplacement des touristes et d’infrastructures touristiques. Or, Dagnitche (2008)37 souligne
que les infrastructures de premier choix sont très importantes dans le décollage du tourisme et
attire l’attention des responsables du secteur sur la nécessité d’un personnel qualifié et des
établissements hôteliers de classe homologués. Pour résoudre ces problème, Assoumanou
(2010) propose une prise de conscience des autorités locales de l’importance du secteur, la mise
en valeur des ressources touristiques de la commune à travers la définition d’une politique de
développement touristique efficiente tant au niveau national que local ainsi que la création
d’une structure de gestion du tourisme au plan local comme c’est le cas à Savalou et dans bien
d’autres communes du Bénin.

Boko et Oulai dans leur mémoire, (2005), « le produit touristique béninois : forces et
faiblesses » émontrent que le Bénin dispose d’énormes potentialités touristiques tant en
ressources naturelles qu’en ressources socioculturelles. Elles partent de l’identification des

35
Hounga, A. (2003). Le tourisme dans un pays en développement : l’exemple du Bénin en Afrique de
l’Ouest. Thèse de doctorat unique, Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrant. Paris, 400p.
36
Assoumanou, M. (2010). Valorisation des ressources socioculturelles : une contribution à l’offre
touristique de la commune de Lokossa. Mémoire de maitrise en aménagement du territoire, Université
d’Abomey-Calavi, Porto-Novo, Bénin, 110p.

37
Dagnitche, O. (2008). Les hôtels du Bénin : normes et qualification du personnel face aux exigences
du tourisme international, cas des villes de Porto-Novo et de Cotonou. Mémoire de maitrise en Jeunesse
et Animation, Institut National de la Jeunesse, de l’Education Physique et du Sport, Université
d’Abomey-Calavi, Bénin, 80p.
24
potentialités touristiques du Bénin, procède à un inventaire non exhaustif des ressources
touristiques pour apprécier les types d’activités touristiques qui peuvent être menées avec ces
dernières. Elles abordent la gestion du produit touristique béninois pour dégager ses forces et
ses faiblesses. Sur la base de l’identification et de la caractérisation des ressources naturelles,
elles pensent que quatre (04) formes de tourisme peuvent être mise en œuvre : le tourisme
balnéaire (regroupe les activités liées à la mer ou à l’océan), le tourisme sportif, le tourisme vert
ou l’écotourisme, le tourisme cynégétique et de vision (regroupe les activités liées à la faune).
Le tourisme religieux et le tourisme de découverte historique ou culturel sont les formes de
tourisme issues de l’identification et de la caractérisation des ressources socioculturelles. Les
ressources naturelles, constituent une véritable richesse pour le développement du tourisme au
Bénin dont les ressources socioculturelles sont authentiques, attrayantes et très appréciées. Les
faiblesses de ces ressources résident essentiellement dans l’insuffisance d’infrastructures de
qualité, d’accès et d’hébergement, l’absence de restauration de certains sites et la non
sensibilisation de la population à la culture touristique.

Pour une meilleure promotion du tourisme béninois, elles préconisent des actions à mettre
en œuvre. Ces actions reposent sur les quatre (04) variables du marketing que sont : le produit,
le prix, la distribution et la communication. Il s’agira donc, de revoir l’offre touristique en
fonction du besoin qu’il satisfait chez le touriste et non par département comme cela a été
toujours le cas. Les autorités étatiques doivent prendre des décisions permettant à la
« Destination Bénin » de devenir très compétitive sur le plan tarifaire. Une meilleure
distribution ne pourrait être amorcée sans la communication. Les actions de communications
ne seront efficaces que si d’importantes décisions sont prises tant au niveau de l’Etat que des
opérateurs privés. Ce qui implique l’existence d’un cadre institutionnel et réglementaire et,
inéluctablement l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi d’une politique touristique nationale
et locale.

 Cadre institutionnel et réglementaire du tourisme dans le monde et au Bénin

Cette séquence présente le cadre institutionnel et réglementaire du tourisme dans le


monde général et plus particulièrement au Bénin

Í Cadre institutionnel

Au niveau international, le cadre du tourisme a été tracé par les Nations Unies à travers
la création de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) dont les statuts ont été adoptés le

25
27 septembre 1970 à Mexico par l’Union Internationale des Organismes Officiels de
Propagande Touristique (UIOOT)38.

Au niveau régional, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest


(CEDEAO), accorde une grande importance au secteur du tourisme. Dans son Traité révisé
l’instituant39 , l’article 22 a été consacré à la création de la Commission Technique : Transports,
Communications et Tourisme.

Au niveau sous régional, l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)


s’est intéressée au tourisme en créant en son sein, un Commissariat chargé de l’Aménagement
du territoire communautaire, des Transports et du Tourisme.

Au niveau national, l’organisation de l’activité touristique est aujourd’hui effective et


animée par trois Directions Techniques et des structures connexes à savoir :

- la Direction du Développement Touristique ;


- la Direction des Professions et des Etablissements Touristiques ;
- la Direction de l’Animation et de la Promotion Touristiques ;
- le Conseil National du Tourisme ;
- le Fonds de Développement et de Promotion Touristiques ;
- la Cellule d’Exécution du Projet de la Route des pêches.

Í Cadre réglementaire

A ce niveau, la réglementation du tourisme a été rendue effective sur le plan international,


régional, sous régional et national par40 :

- le Code Mondial d’Ethique du Tourisme adopté en juillet 2001 par le Conseil


Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC) et entériné par l’Assemblée
Générale des Nations Unies dans sa Résolution A/RES/56/212 du 21 décembre 2001 ;

38
Akplogan Dossa, H., Migan, C. et Sansuamou, P. (2010). Idem, p.11

39
Traité révisé du 28 mai 1975 à Lagos de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
(CEDEAO)

40
Akplogan Dossa, H., Migan, C. et Sansuamou, P. (2010). Idem p.12

26
- l’Article 34 du Chapitre VII du Traité révisé instituant la CEDEAO précisant les
attributions du tourisme ;
- la Politique Commune du Tourisme et du Code d’Investissement Touristique de
l’UEMOA adoptés lors de la Conférence des Experts tenue à Ouagadougou du 12 au 15
décembre 2007 ;
- la Convention N°004/CE/98 relative à l’institution du Visa Touristique Entente (VTE)
signée à Cotonou le 13 août 1998 par le Conseil de l’Entente ;
- la Revue de la législation en matière de tourisme au Bénin.

Après cette présentation de la revue de littérature, nous passerons à la clarification


conceptuelle.

2.2. Clarification conceptuelle

Pour mieux faciliter la compréhension du sujet et permettre d’avoir une vision claire et
précise de la nature de ce travail, il s’agit ici pour nous de définir de façon opératoire les
concepts majeurs autour desquels gravite l’essentiel du mémoire. Ces concepts sont : tourisme,
touriste, culture, tourisme culturel, croissance économique, développement local et
développement durable.

2.2.1- Tourisme

Depuis 1982, BOYER a perçu la difficulté liée à une définition type du concept de
tourisme. Pour lui, « le plus difficile pour qui veut écrire sur le tourisme est de le définir. Il est
pourtant indispensable si on tient à le mesurer »41. C’est dans cette optique que
WAINWRICHT (1999)42, tente de trouver une définition au tourisme en y voyant le fait de
voyager, de parcourir pour son plaisir un lieu autre que celui où on vit habituellement. L’auteur
circonscrit ainsi le tourisme au plaisir qu’éprouve le visiteur.

Mais, élargissant le champ du concept, l’OMT et la Commission statistique des Nations


Unies (2000), ont défini le tourisme comme « un ensemble d’activités déployées par les
personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur
environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins
de loisirs, pour affaire et autres motifs non liés à l’exercice d’une activité rémunérée dans le

41
Boyer, M. (1982). Le tourisme. Paris : édition du seuil, p. 26
42
Wainwricht, J. (1999). Agenda info. Haïti : Edition Cassagnol, 79 p.
27
lieu visité »43. Cette définition met l’accent sur le fait que le tourisme consiste non seulement à
aller en voyage ou parcourir, pour son plaisir, un lieu autre que celui où l’on vit
habituellement, mais qu’il implique également une dépense de transport, d’hébergement, etc.

Le tourisme étant auparavant rattaché uniquement aux loisirs et à la santé, il englobe


désormais aussi l’ensemble des activités économiques auxquelles le touriste fait appel lors d’un
déplacement inhabituel (transports, hébergement, restauration, etc.), contribuant ainsi au
développement économique du pays d’accueil.

Dans le cadre de notre travail, le tourisme doit être alors perçu comme facteur de
croissance économique. Le touriste étant de ce point de vue un élément majeur du tourisme, il
convient de s’interroger sur son sens réel.

2.2.2- Touriste
Le touriste est toute personne qui voyage pour son agrément. La conférence des Nations-
Unies sur le tourisme et les voyages internationaux, réunie à Rome en 1963, définie le touriste
comme étant « un visiteur temporaire séjournant au moins vingt-quatre heures dans le pays
visité et dont les motifs du voyage peuvent être groupés en :
- loisirs (agréments, vacances, santé, études, religion et sports) ;
- affaires, famille, missions, réunions »44.
Allant dans le même sens, l’OMT (1998), le définit comme toute personne qui, en
déplacement hors de son domicile habituel, y reste au moins une nuit.

On peut alors retenir que le touriste est toute personne qui en déplacement pour au moins
une nuitée dans une région autre que celle où elle a sa résidence habituelle, contribue au
développement de celle-ci par son accès aux biens et services économiques tels que le transport,
l’hébergement, la restauration, etc. C’est donc le sens que prend ici dans notre contexte, le
concept touriste.

Par ailleurs, au cours de ce déplacement, le touriste a parfois l’opportunité de faire la


découverte d’une nouvelle culture.

43
Laurent, A. (2003). Synthèse du document « caractériser le tourisme responsable facteur de
développement durable », repéré à
http://fitstourismesolidaire.org/ressource/pdf/B1bALaurentSyntheseCaracteriserletourismeresponsablef
acteurdedeveloppementdurable.pdf

44
Py, P. (1986). Le tourisme : un phénomène économique. Notes et Etudes Documentaires. Volume 11,
n°4811, p.12
28
2.2.3- Culture

En langue française, le mot culture désigne l’ensemble des connaissances générales d’un
individu. La sociologie quant à elle, définie la culture comme « ce qui est commun à un groupe
d’individus, ce qui soude le groupe ». Ainsi, pour l’UNESCO (2001), cité par Robinson et
Picard (2006) « la culture doit être considérée comme un ensemble de signes distinctifs,
spirituels, matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social
et qui englobent, outre l’art et la littérature, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les
systèmes de valeurs, les traditions et les croyances »45. Ce « réservoir commun » évolue dans
le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en manières distinctes d’être, de
penser, d’agir et de communiquer.

La culture est alors, selon le sociologue québécois Guy (1992), « un ensemble lié de
manières de penser, de sentir et d’agir plus ou moins formalisées qui, étant apprises et
partagées par une pluralité de personnes, servent, d’une manière à la fois objective et
symbolique, à constituer ces personnes en une collectivité particulière et distincte »46.

De l’ensemble de ces définitions, nous retenons pour le cas de notre étude que la culture
est un ensemble de productions matérielles ou immatérielles acquises en société ; qui dans un
contexte touristique peut être source de développement économique.

2.2.4- Tourisme culturel

En 2008, Berriane avait mis en exergue, le lien étroit qui existe entre le tourisme et la
culture. Pour cet auteur, « il faut soutenir la culture pour développer le tourisme, développer le
tourisme pour soutenir la culture »47. Le tourisme culturel vise à promouvoir de façon durable
le pluralisme culturel et préserver la diversité culturelle ainsi que l’authenticité du patrimoine
vivant et monumental. C’est aussi un important vecteur de communication et de dialogue entre
les individus et les civilisations.

Aussi le Programme Européen sur l’impact du tourisme culturel (PICTURE) définit-il le


tourisme culturel comme « une forme de tourisme centrée sur la culture, l’environnement

45
Robinson, M. et Picard, D. (2006). Tourisme, culture et développement durable, repéré à
http//unesdoc.unesco.org/images/0014/001475/147578f, p.17
46
Guy, R. (1992). La notion de culture, extraits du chapitre IV: « Culture, civilisation et idéologie »,
Introduction à la sociologie générale. Montréal : Éditions Hurtubise HMH ltée, troisième édition, p.4
47
Berriane, M. (2008). Idem, pp.66-67

29
culturel (incluant les paysages de la destination), les valeurs et les styles de vie, le patrimoine
local, les arts plastiques et ceux du spectacle, les industries, les traditions et les ressources de
loisirs de la communauté d’accueil. Il peut comprendre la participation à des événements
culturels, des visites de musées et monuments et la rencontre avec des locaux. Il ne doit pas
seulement être considéré comme une activité économique identifiable, mais plutôt comme une
activité englobant toutes les expériences vécues par les visiteurs d’une destination au-delà de
leur univers de vie habituel ; cette visite doit durer au moins une nuitée et moins d’un an, se
passer dans un hébergement privatif ou marchand de la destination »48

Ainsi conçu, le tourisme culturel peut être un vecteur de connaissance, de protection et


de valorisation de la culture et des identités culturelles tout en contribuant au développement
local d’une région donnée. Il participe d’une réelle implication des acteurs stratégiques du
tourisme, associant les populations en situation de pauvreté, qui tirent les bénéfices
économiques et sociaux. Dans ce contexte, comment percevoir le développement local ?

2.2.5- Développement local

Etymologiquement, le mot développement vient du latin « de », préfixe de cessation, de


négation, et de « velare », qui signifie voiler, couvrir, envelopper. Alors, le développement est
l’action de faire croître, de progresser, de donner de l’ampleur, de se complexifier au cours du
temps. Il désigne également les évolutions positives dans les changements structurels d’une
zone géographique ou d’une population (démographiques, techniques, industriels, sanitaires,
culturels, sociaux…). De tels changements engendrent l’enrichissement de la population et
l’amélioration des conditions de vie. C’est la raison pour laquelle le développement est associé
au progrès.

Pour Guigou (1984) cité par Mehou (2005)49, « le développement local est l’expression
de la solidarité locale, créatrice de nouvelles relations sociales et manifeste de la volonté des
habitants d’une macro-région de valoriser les richesses locales, ce qui est créateurs de
développement économique »50. C’est donc en misant sur les potentialités, les ressources, les

48
https://devterritoire.wordpress.com/2011/11/17/tourisme-culturel-ou-tourisme-et-culture
49
Guigou, J-L. (1984). Le développement local : espoirs et freins. Revue Correspondance Municipale,
n°246, pp 40-50
50
Mehou, E. (2005). L’impact de la coopération décentralisée Nord-Sud sur le développement local :
cas du partenariat entre Parakou (Bénin)-Orléans (France). Mémoire de maitrise en Jeunesse et
Animation, Institut National de la Jeunesse, de l’Education Physique et du Sport, Université d’Abomey-
Calavi, Bénin, 80p

30
compétences, les entreprises locales, présentent ou à développer, plutôt que sur les transferts
importants d’activités ou d’investissements venus de l’extérieur, que les acteurs locaux du
développement décident de participer au redressement économique et social de leur collectivité.

Aussi, peut-on dire dans le cadre de notre étude, que le développement local est un
processus par lequel une société, à un moment de son histoire, s’organise pour une meilleure
mobilisation et une meilleure utilisation des ressources et forces dont elle dispose, en vue
d’atteindre un état jugé meilleur par elle-même conformément à ses aspirations et ses normes
culturelles.

Les concepts étant clarifiés, il importe à présent de présenter quelques formes de tourisme
pratiquées dans les communes de Natitingou et de Toucountouna.

2.3. Les différentes formes de tourisme

Il existe plusieurs formes de tourisme qui se pratique à travers le monde. Ainsi note-t-on
diverses formes de tourisme pratiquées dans les communes de Natitingou et de Toucountouna.
Parmi ceux-ci, nous pouvons citer :

2.3.1- Le tourisme de congrès ou d’affaire

Le tourisme d’affaire désigne les déplacements à but professionnel. Il combine les


composantes classiques du tourisme (transport, hébergement, restauration) avec une activité
économique pour l’entreprise.

Le tourisme d’affaires peut être divisé en 4 secteurs selon la lexicographie française :

- les congrès et les conventions d’entreprise ;


- les foires et les salons ;
- les « incentives » (réunions ou voyages de stimulation), séminaires et réunions
d’entreprises ;
- les voyages d’affaires individuels.

2.3.2- L’écotourisme

Il est encore appelé tourisme vert. L’écotourisme est une des formes du tourisme durable,
plus centrée sur la découverte de la nature (écosystèmes, mais aussi agro systèmes et tourisme
rural), voire d’écologie urbaine (jardin écologiques, espaces verts écologiques, réserves
naturelles urbaines et autres sujets du domaine de l’écologie urbaine…). C’est un type de

31
tourisme moins exigeant en termes de confort et de luxe. L’écotourisme vise la préservation des
réserves naturelles au profit de la providence.

2.3.3- Le tourisme ludique

Selon GEPEUS (nd), le tourisme ludique est un loisir peu connu et pas toujours bien
exploité. Il passe par la découverte de lieux et la connaissance d’une culture. Le tourisme en
général peut être davantage intéressant en incluant la notion de ludique. Cela permet une
meilleure assimilation des informations par la curiosité du jeu pour tous.

Le tourisme ludique est une manière à la fois amusante et pédagogique de découvrir son
environnement.

Après cette clarification conceptuelle établie, il importe à présent de présenter le modèle


d’analyse qui sous-tend cette étude.

2.4. Modèle d’analyse


Notre modèle d’analyse est mixte et fait appel au cluster de tourisme développé par Fabry
et Zeghni (2009, 2012)51 et au fonctionnalisme développé par Parsons (1902-1979). Ce modèle
composé, qui prend en compte les éléments du système, de l’environnement, nous permettra
d’avoir une connaissance approfondie de la situation du tourisme dans la région en question ici.

Selon Fabry (2009)52, « Le cluster de tourisme est un espace de coordination et un


arrangement institutionnel qui rend la destination visible (du point de vue de la demande) et
lisible (du point de vue des parties prenantes) » (p. 3).

Le mécanisme du cluster de tourisme suppose que le territoire en question est capable


d’attirer les touristes à condition qu’il possède des ressources naturelles et/ou créées et qu’il
réunisse un certain nombre d’éléments majeurs tels des infrastructures dédiées, une bonne
accessibilité, des acteurs expérimentés, des compétences spécifiques et une visibilité en termes
de commercialisation et de vente. Dès lors que tous ces facteurs sont réunis, il en résulte une
attractivité du territoire qui pourra alors bénéficier, ou non, des effets du tourisme comme

51
Fabry, N. et Zeghni, S. (2012). Tourisme et développement local : une application aux clusters de
tourisme Revue Mondes en Développement Vol 40, n°157, pp.97-110
52
Fabry, N. (2009). Clusters de tourisme, compétitivité des acteurs et attractivité des territoires, Revue
internationale d'intelligence économique .Vol 1, p. 55-66

32
l’illustre le schéma 1. Ce sont ces différents éléments qu’il convient de vérifier ici dans notre
étude. Il s’agit de chercher à comprendre en premier lieu pourquoi l’on assiste à une répulsion
(ou à une attractivité très faible) plutôt qu’à une attractivité des communes de Natitingou et de
Toucountouna ; c’est-à-dire vérifier l’existence et l’organisation des « fondamentaux de
l’espace mis en tourisme » ; et en second lieu, ce que cela engendre comme effets sur ces
communes.

Attractivité
 Ressources
 Accessibilité
- Fuites (-)
 Infrastructures
 Flux de touristes - Effets indirects (+)
 Compétence
 Image de la - Effets directs (+)
 Commercialisation et destination
vente - Effets induits (+)
 Attraction des acteurs
 Acteurs en présence
Effets du
Fondamentaux de tourisme sur le
l’espace mis en territoire
tourisme

Schéma 1 : Espace mis en tourisme, attractivité et effets du tourisme

Source : D’après Fabry et Zeghni (2012).

D’après le cluster de tourisme, Natitingou et Toucountouna, en tant que destination à


vocation touristique, devrait avoir des entreprises et acteurs de différentes filières touristiques
hébergeurs, prestataires d’animation de séjours, sites et musées, transporteurs, agences
réceptives, agents de marketing et d’accueil territorial, acteurs culturels…). Ils devraient,
ensemble, s’accorder sur une vision stratégique commune pour relever les enjeux et développer
la compétitivité du tourisme de leur territoire. Cette stratégie qui doit être déclinée en plan
d’actions pluriannuel, devrait pouvoir être mise en œuvre à la fois entre et pour les acteurs,
mais aussi, en interaction avec les politiques publiques locales (communes, offices de
Tourisme, autorités organisatrices des transports, écoles et universités, chambres consulaires
etc…). Le cluster de tourisme porte la capacité des acteurs à se coordonner localement afin de
satisfaire les “envies” des touristes. Il permet de comprendre la dynamique des territoires à
vocation touristique (schéma 1). Dans cette optique, le cluster de tourisme nous offre dans le
cas précis de notre étude, des éléments clés permettant d’analyser et de comprendre les causes

33
qui engendrent les différents freins à l’évolution du tourisme dans les communes de Natitingou
et de Toucountouna. En d’autres termes, il s’agit de s’interroger sur les raisons de la contre-
performance du tourisme dans ces communes en partant de l’analyse des attributs d’une
destination touristique présentés par le schéma 2.

Attributs Supports Illustrations

Ressources naturelles : Espaces touristiques et paysages :


difficilement , reliefs, at, littoral,
fleuves, lacs, faune, flore, ontagnes,
localisées, base de la
Portefeuille spécialisation touristique Patrimoine historique, artistique,
de culturel et naturel
ressources
Ressources créées : Main
Val isation des essources et Infrastructures : transports,
hébergement, énagem touristiques,
accueil des t istes

Concentration spatiale des acteurs du


Industrie touristique tourism Capacité à innover,
Politique compétitives (rapport qualité- différencier l'offre, fiabilité des
et équipements, qualité
prix)
des ressources aines,

Goût pour la variété des touristes et


Renforcer l’image touristique de
prise en pte de la des goûts
la destination des touristes : différenciation, niches,
innovation

unication, touristique,
Demande Cibler la demande au niveau organisations de
touristique Encadrement
national et international
soutenue de la profession, es,
formation

Schéma 2 : Les quatre attributs d’une destination touristique


Source : D’après Fabry (2009)

34
L’offre touristique dans les communes de Natitingou et de Toucountouna répond-t-il à ces
attributs ? La présente grille de lecture (schéma 2) nous permettra de le comprendre. Mais elle
sera confortée par la théorie du fonctionnalisme.

Le fonctionnalisme vient renforcer théoriquement le cadre de cette étude. Il est développé


par Parsons (1902-1979)53. Cette approche distingue quatre catégories fonctionnelles (AGIL ou
LIGA) dont chacune est destinée à répondre à l'un des problèmes que rencontre tout système
social:

 la fonction de stabilité normative (L = latent pattern maintenance) : production, maintien et


reproduction cohérente d'un ensemble de valeurs communes, qui fournissent les motivations
nécessaires à l'action individuelle.
 la fonction d'intégration qui consiste à assurer la coordination nécessaire entre les unités ou
parties du système, particulièrement ce qui a trait à leur contribution à l'organisation et au
fonctionnement de l'ensemble ; il s'agit donc de coordonner les différentes parties du
système pour le stabiliser.
 l'orientation vers la réalisation des fins (goal attainment) ou fonction de poursuite des butins
qui concerne la définition d'objectifs pour le système tout entier.
 la fonction d'adaptation, qui porte tout particulièrement sur l'ensemble des moyens auxquels
le système doit recourir dans la poursuite des buts, compte tenu des ressources que peut
procurer l'environnement.
Ces quatre fonctions fondamentales constituent un tremplin aussi bien à l’analyse de
l’action des acteurs touristiques qu’à celle du système social qu’ils représentent et de n’importe
lequel de leurs sous-systèmes.
En résumé, les deux approches utilisées dans le cadre de cette étude se complètent en ce
sens que, le cluster permet de cerner les contours du tourisme et le fonctionnalisme qui est une
approche sociologique permet de faire l’analyse des acteurs, c’est-à-dire comprendre le
fonctionnement et les interrelations entre les acteurs et leur capacité d’influence sur le système.

53
Parsons, T. (1953). Working Papers in the Theory of Action. New York : The Free Press

35
2.5. Problématique

Durant ces dernières années, il est argué que la valorisation des potentialités touristiques
est devenue un facteur important et critique de la compétitivité et de la croissance à long terme
des économies des pays du monde et ceux de l’Afrique en particulier. L’Afrique a, en effet, la
réputation d’un continent riche en ressources naturelles et socioculturelles qui, normalement,
devraient lui permettre de se faire une place de choix dans le domaine du tourisme sur le plan
international. Mais, tel n’est pas le cas parce que des problèmes importants existent (Hounga,
2009)54. Aussi, d’après une étude menée par l’UNESCO (2004), il existe un très grand décalage
entre le potentiel culturel de l’Afrique de l’Ouest et le faible niveau du développement du
tourisme sous régional55. Les résultats de ces travaux effectués sur six pays à savoir le Burkina-
Faso, le Cap-Vert, le Ghana, le Mali, le Niger et le Sénégal, montrent que les pays de l’Afrique
de l’Ouest disposent de nombreuses ressources touristiques mais, en tirent très peu d’avantages
économiques.

Le Bénin étant dans la même sous-région, il n’est pas exempté de cette observation.
Comme beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest, il regorge de nombreux atouts touristiques
qui ne demandent qu’à être valorisés afin de booster l’économie du pays. En termes de
contribution au PIB, selon les statistiques fournies par le Conseil Mondial des Voyages et du
Tourisme (World Travel and Tourism Council [WTTC]) au titre de l’année 2011, la
contribution directe du tourisme au PIB du Bénin s’est élevée à 91,9 milliards de francs CFA,
soit 2,6% du PIB56. C’est également le secteur d’activité qui contribue le plus à l’intégration de
l’économie nationale, puisque 71% de ses consommations intermédiaires sont d’origine locale
(ALAFIA, BENIN 2025)57. Le tourisme est l’une des principales sources de recettes liées à
l’exportation des services en dehors du coton. Il génère en moyenne 58 milliards F CFA de
recettes publiques par an selon le rapport de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin
en 200858. Le tourisme est donc un secteur économique dynamique qui peut faire émerger des

54
Hounga, A. (2009). Participation de l’Afrique au tourisme international : faiblesses et causes.
Publication scientifiques (tirés-à-part) pour inscription sur la Liste d’Aptitude aux Fonctions de Maitre-
Assistant (LAFMA) du CAMES. Institut National de la Jeunesse, de l’Education Physique et du Sport,
Université d’Abomey-Calavi, Bénin, vol.1, pp.101-113
55
UNESCO, (2004). Idem
56
PNT (2013-2025)
57
ALAFIA BENIN 2025 cité par la PNT (2013-2025)

58
PNT (2013-2025)
36
activités génératrices de revenus. Malgré ce profil favorable, le potentiel économique et social
du tourisme n’est pas encore pleinement exploité. C’est cette situation qui a conduit en 2013, à
l’actualisation de la Politique Nationale du Tourisme élaborée depuis 1998. Elle part du
diagnostic stratégique du tourisme au Bénin pour faire une proposition de stratégie de
développement du secteur et définir un mécanisme de mise en œuvre et de suivi-évaluation de
cette politique. Nonobstant cela, le secteur demeure toujours embryonnaire et fait face à de
nombreux obstacles aussi bien au niveau national que local.

Ainsi, dans le département de l’Atacora, les communes de Natitingou et de


Toucountouna, disposent de nombreux atouts touristiques qui demeurent inexploités.
D’immenses éléments naturelles et culturelles jalonnent les arrondissements dont certains sont
valorisées et exploitées, tandis que de nombreuses autres attendent d’être mises en valeur59.
L’analyse du développement du secteur dans cette région montre que le tourisme est marqué
par le séjour de plus en plus court des touristes ; pour ainsi dire que cette destination touristique
est de moins en moins attrayante faute d’une organisation (SPEC, 2009). Les PDC qui
constituent la feuille de route des communes ne prennent pas en compte le tourisme comme
étant un secteur prioritaire de développement, bien que stipulant que ces communes disposent
d’un potentiel touristique inestimable. Il est du reste placé en dernière position dans la
présentation des secteurs d’activité économique des communes avec quelques bribes sur les
difficultés rencontrées dans ce secteur. Aucune disposition véritable par rapport à sa
valorisation n’est mentionnée. Cependant, tout comme au niveau national, il existe une
politique locale de développement du tourisme à savoir la « stratégie de développement du
tourisme durable dans la commune de Natitingou et ses régions », élaborée depuis 2009 par la
Structure pour la Promotion de l’Economie Communale. Elle fait un état des lieux de la
situation du tourisme dans la commune de Natitingou et ses régions dont Toucountouna, établi
le lien entre la politique nationale du tourisme et les implications pour ces communes, détermine
la vision et les stratégies de développement du tourisme, propose des programmes, leur coût
qui s’élève à 225 900 000 F CFA (SPEC, 2009) et leur stratégie de mise en œuvre. Mais, en
dépit de tous ces travaux réalisés, la croissance économique par le développement touristique
dans cette région reste hypothétique. Or la politique du tourisme, outil de développement
économique et de création d’emploi, est un instrument de développement territorial, de
valorisation et de préservation du patrimoine (OMT, 1999). Egalement, les communes de

59
Mairie de Toucountouna (2009), Mairie de Natitingou (2011) Plan de développement communal

37
Natitingou et de Toucountouna disposent d’un fort potentiel en ‘’main d’œuvre’’ qui pourrait
être utile dans le cadre de la mise en valeur de l’industrie touristique. La population de ces deux
communes est caractérisée par une forte dominance de la population jeune mais qui
malheureusement est sujette à l’exode rural pour la recherche de terres fertiles et du mieux-
être. Et pourtant le tourisme peut être un levier pour le développement local d’un grand nombre
de zones rurales. Il permet de dynamiser les activités économiques traditionnelles et de mettre
en valeur les particularités culturelles locales, tout en offrant des possibilités d’emploi aux
jeunes ruraux, freinant ainsi l’exode rural (Zimmer P. et Grassmann S., 1996)60. Dès cet instant,
une question principale se pose : quels sont les enjeux du développement touristique de
l’Atacora dans une approche de développement durable intégré ? Autrement, quels sont les
facteurs qui entravent le développement du tourisme dans les communes de Natitingou et de
Toucountouna ? Quelles sont les causes de certains facteurs et leurs conséquences sur le
développement touristique des communes de Natitingou et de Toucountouna ? Quelle
appréciation peut-on faire du cadre institutionnel de la gestion du tourisme dans les communes
de Natitingou et de Toucountouna ? Partant de ces interrogations, nous postulons que :

2.6. Hypothèses :

Les enjeux du développement touristique de l’Atacora sont tributaires d’une politique


touristique locale adaptée et opérationnelle.

Cette hypothèse principale est déclinée en hypothèses secondaires à savoir :

Í le développement du tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna est


confronté à de nombreux facteurs ;
Í plusieurs causes liées à ces facteurs agissent négativement sur le développement du
tourisme ;
Í le cadre institutionnel de la gestion du tourisme est léthargique.

60
Zimmer, P. et Grassmann, S. (1996). Evaluer le potentiel touristique d’un territoire. Sierra de Gata
(Extémadure, Espagne), 43p.

38
Tableau I : Récapitulatif des objectifs, hypothèses, variables et indicateurs

Objectifs Hypothèses Variables Indicateurs


OG : Analyser dans une o Les enjeux du
approche de développement développement touristique
durable intégré, les enjeux du de l’Atacora sont tributaires - -
développement touristique du d’une politique touristique
département de l’Atacora locale adaptée et
opérationnelle
o Le développement du  Fréquentation des sites  Existence d’une
tourisme dans les touristiques politique touristique
OS1 : Identifier les facteurs qui communes de Natitingou et  Implication des populations opérationnelle
entravent le développement du de Toucountouna est  Qualité du transport et du  Taux de visites des
tourisme dans les communes de confronté à de nombreux guidage sites
Natitingou et de Toucountouna facteurs  Qualité de l’hébergement et  Taux de flux

de la restauration touristiques

 Valorisation du patrimoine
culturel et cultuel
o Plusieurs causes liées à ces  Motifs de la non visite des  Multiplicité et
facteurs agissent sites touristiques ampleur des causes
négativement sur le  Etat actuel des sites  Degré d’impact de
OS2 : Déterminer les causes et la développement du tourisme touristiques ces causes sur le
conséquence de ces facteurs sur  Qualité de l’offre touristique développement du
le développement touristique  Niveau de développement du tourisme

tourisme
 Contribution du tourisme au
développement des
communes
OS3 : Apprécier le cadre o Le cadre institutionnel de la  Existence et fonctionnement  Synergie des acteurs
institutionnel de la gestion du gestion du tourisme est de l’administration en charge
tourisme dans les communes de léthargique de la gestion du tourisme
Natitingou et de Toucountouna

Comme pour toute recherche scientifique, nous avons opté pour une démarche
méthodologique qui consiste à définir le type d’étude, la population d’enquête, à dégager
l’échantillon requis et à mettre en œuvre des techniques et outils de collecte ainsi que des
méthodes de collecte et analyse des données (traitement des données).

39
Chapitre III: Démarche méthodologique de la
recherche
Après la description du cadre général de l’étude, la problématisation, il s’avère
indispensable de préciser la démarche méthodologique utilisée pour mener la recherche. Elle
consiste, dans le cadre de ce travail, à préciser la nature de la recherche, la population d’enquête,
à dégager l’échantillon requis, puis sa taille et à présenter la technique et les outils utilisés pour
la collecte et le traitement des données.

3.1. Nature de l’étude

Il s’agit d’une étude transversale et descriptive de type analytique qui abordera aussi bien
les aspects qualitatifs que quantitatifs. Elle vise à identifier les facteurs qui entravent le
développement du tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna ; à
déterminer leurs causes et leurs conséquences sur le développement touristique et à apprécier
le cadre institutionnel de la gestion du tourisme dans les communes de Natitingou et de
Toucountouna.

3.2. Population d’enquête

La population d’étude est l’ensemble des sujets concernés par les investigations que
nécessite une recherche. La collecte des données a été une étape importante dans la réalisation
de cette étude. Au regard de la spécificité des informations à recueillir, nous avons identifié
quatre cibles principales :

- les autorités politico-administratives : il s’agit des autorités locales ayant en charge la


gestion du tourisme dans la région de Natitingou et de Toucountouna (Mairie, Agence
Régionale du Développement du Tourisme, Structure de Promotion de l’Economie
Communale) ;

- les acteurs touristiques et culturels (public ou privés) : ce sont les guides ou responsables
de sites touristiques et les gérants de structures d’hébergement ;
- les touristes : il est question ici des personnes venues dans les communes de Natitingou
et de Toucountouna dans un but purement touristique. Ils peuvent être nationaux ou
internationaux ;
- les habitants : cette catégorie regroupe les personnes résidant sur le territoire des
communes de Natitingou et de Toucountouna.

Pour des raisons temporelles, matérielles et financières, l’enquête n’a pas pu être menée
auprès de la totalité de la population d’étude. Il s’est avéré donc nécessaire de déterminer un
échantillon.
41
3.3. Echantillonnage
Selon Fourn (2002)61, « l’échantillon est une portion de la population sur laquelle porte
l’étude ». Ainsi, l’étude s’est déroulée dans les communes de Natitingou et de Toucountouna
et porte sur un échantillon bien défini.

3.3.1- Méthode d'échantillonnage

L’échantillonnage consiste à définir un groupe de sujets (échantillon) qui est un sous-


ensemble de la population cible. La méthode non probabiliste d'échantillonnage a été donc
utilisée pour réaliser cette étude.

3.3.2- Technique d'échantillonnage


La technique d'échantillonnage par choix raisonnée a été utilisée pour conduire cette
étude.

Ainsi, pour choisir nos cibles, un certain nombre de critères a été défini :

Í les autorités politico-administratives,


- être une autorité politique et/ou administrative en service dans la commune de
Natitingou ou de Toucountouna ;
- être concerné par la gestion des sites touristiques et culturels ;
- avoir accepté de se prêter à l’enquête.
Í les acteurs touristiques et culturels (publics ou privés),
- être un guide touristique ou un responsable de site touristique ou culturel ou
- être gérant d’hôtel/restaurant ;
- avoir accepté de se prêter à l’enquête.
Í les touristes nationaux et internationaux,
- être sur le territoire de Natitingou ou de Toucountouna principalement pour des
raisons touristiques
- avoir accepté de se prêter à l’enquête.
Í les habitants
- être habitant de Natitingou ou de Toucountouna ;
- avoir un âge compris entre 15 ans et plus ;

61
Fourn, L. (2002). Démarche scientifique pour la Recherche en santé. Cotonou : seconde édition, p.25

42
- avoir accepté de se prêter à l’enquête.

Avec les trois premiers groupes cibles, nous avons utilisé le guide d’entretien afin de
recueillir auprès d'eux, des informations nécessaires à notre sujet. Un questionnaire a été adressé
à la dernière cible.

Notons par ailleurs, que le choix du critère d’âge compris entre 15 ans et plus n’est pas
un hasard. Ce choix se justifie par le fait qu’une personne dont l’âge est compris dans cette
tranche est susceptible de connaitre le concept tourisme, d’appréhender notre sujet de recherche
et de nous fournir des informations adéquates.

3.3.3. Taille de l’échantillon

La taille de l’échantillon est le nombre total de sujets auprès de qui les informations ont
été collectées pour mener cette recherche.

Des deux communes, nous avons enquêté au total 207 personnes auxquelles nous avons
ajouté 4 autorités politico-administratives, 7 acteurs touristiques, 4 acteurs culturels, et 10
touristes avec qui nous avons eu des entretiens dans le cadre de cette étude. Ce qui fait au total
232 personnes enquêtées (voir tableau II).

Tableau II : Echantillon d’enquête total choisi


CATEGORIE DE PERSONNES STRUCTURES/SITES EFFECTIFS
Musée régional de Natitingou 01
Acteurs culturels La stèle de Kaba 01
La brèche de Nati 01
Agence Ecotourisme 01
Acteurs touristiques Les hôtels/restaurants 04
Guides touristiques 02
DDAT / Atacora-Donga 01
Autorités politico-administratives Chefs Service Développement Local et Planification 02
ARDET 01
SPEC 01
Touristes Les sujets qui viennent sur les sites touristiques 10
Habitants Les populations de la localité 207
Total 232

43
Source : Données issues de l’échantillonnage

3.4. Techniques et outils d’investigation


Il s’agit ici de présenter les différentes techniques et outils d’investigation utilisés pour la
collecte des informations.
3.4.1- Techniques d’investigation

Pour collecter les informations auprès de l’échantillon, nous avons utilisé quatre
techniques à savoir : l’analyse documentaire, l’observation, le questionnaire et l'entretien.

 L’analyse documentaire

La recherche documentaire que nous avons entreprise nous a permis de rassembler une
documentation relative au thème de recherche. De toute évidence, les documents collectés
proviennent, pour l’essentiel des centres de documentation et des sites web. Nous avons aussi
consulté des mémoires, des magazines, des textes et lois, ainsi que des documents du Ministère
de la Culture de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme (MCAAT). Il s’agit des
documents traitant des questions de culture et de tourisme.

 L’observation

Elle nous a permis d’observer certaines potentialités touristiques et culturelles des


communes de Natitingou et de Toucountouna et de nous faire une idée de leur état actuel.

 L’enquête par questionnaire

Le questionnaire est une technique qui permet de collecter des réponses par écrit pour une
analyse quantitative des données recueillies. Il peut être défini comme une collection
d’indicateurs destinés à révéler les dimensions de l’objet d’étude au moyen d’une investigation
empirique. Cette technique nous a permis de collecter des informations auprès des habitants
que nous avons identifiés dans les deux communes afin d’appréhender leur degré d’implication
dans la gestion des sites touristiques et culturels desdites communes.

Deux cent sept (207) questionnaires ont été distribués à ces sujets en fonction des objectifs
de notre étude, des variables à saisir et des informations à recueillir.

 L’enquête par entretien

L’entretien constitue la modalité qualitative de recueil de données verbales. Cette


technique a été réalisée avec le groupe cible composé des autorités politico-administratives de
44
la commune, des acteurs touristiques, culturels et des touristes. Elle nous a permis d’échanger
avec ces sujets sur le thème et surtout de mettre en évidence la contribution du tourisme au
développement de la commune de Natitingou et celle de Toucountouna, la fréquence des visites
sur les sites et de proposer des approches de solution aux problèmes du secteur.

3.4.2- Outils d’investigation

Pour recueillir les données ou informations nécessaires, nous nous sommes servi : d’une
fiche d’exploitation documentaire, d’une grille d’observation, d’un questionnaire et d’un guide
d’entretien.

3.5. Matériels de terrain

Dans le cadre de cette étude, nous avons utilisé des instruments techniques utiles à
l’accomplissement des activités sur le terrain. Il s’agit précisément de la carte administrative de
la ville de Natitingou et celle de Toucountouna ; un appareil photographique de marque (Canon
Power Shot A495, 10 Méga Pixels), un appareil d’enregistrement de marque (OLYMPUS, VN-
713 PC). Les cartes administratives nous ont permis de mieux nous orienter dans le choix des
quartiers au niveau de chaque arrondissement. Tandis que l’appareil photographique a permis
de photographier certains hôtels, sites et potentialités touristiques et culturels. L’appareil
d’enregistrement, quant à lui, a permis d’enregistrer les interviews des responsables à divers
niveaux avant de les transcrire.

3.6. Enquête de terrain et traitement des données

Cette partie présente les différentes phases de l’enquête de terrain et la méthodologie de


traitement des données recueillies.

3.6.1- Enquête de terrain

Il s’agit ici de présenter le processus qui a conduit l’enquête de terrain ; c’est-à-dire la


pré-enquête, le pré test et le déroulement de l’enquête.

 La pré-enquête

Nous avons fait une pré-enquête qui nous a permis d’avoir une meilleure connaissance de
la zone d’étude et une meilleure approche de la problématique de notre étude. Elle nous a
également permis d’identifier les responsables des sites à considérer dans l’échantillonnage
d’une part et de prendre contact avec certaines cibles pour faciliter l’entretien.

45
 Le pré test

Afin de relever des insuffisances liées au fond et à la forme des questions, nous avons
effectué un pré test à l’échelle restreinte auprès de 40 sujets dans la population cible. Ce pré
test nous a alors permis de procéder à des corrections au niveau de nos outils en vue d’assurer
à tous les sujets, une meilleure compréhension de nos questions. La validation des questions et
des thèmes des guides d’entretien a été donc réalisée au cours de cette phase.

 Le déroulement de l’enquête

Pour administrer les questionnaires, nous nous sommes rendus librement dans les
quartiers, sur les places publiques, dans les ménages, dans les ateliers, dans les commerces,
dans les restaurants et autres lieux de regroupement au niveau des neuf arrondissements de
Natitingou et des trois arrondissements de Toucountouna afin de rencontrer des sujets issus de
différentes catégories socioprofessionnelles. A chaque fois, nous avons sollicité une poignée de
minutes auprès des sujets rencontrés afin de leur administrer le questionnaire. Nous avons aidé
les sujets non instruits à remplir les questionnaires ; tandis que ceux qui sont instruits les ont
remplis eux-mêmes. Ceci nous a permis de limiter les mauvais remplissages, les pertes de
questionnaires et de rendre les informations plus aisément exploitables. Quant aux entretiens,
ils se sont déroulés sur rendez-vous dans les services et les administrations concernées. Nous
les avons enregistrés puis, les avons transcrits. Une copie de ces entretiens se trouve en annexe.
L’enquête a couvert la période du 14 au 30 octobre 2015.

Il est à noter que pour la collecte des données, nous avons sollicité le concours de trois
étudiants, natifs du milieu, parlant couramment ‘’Waama’’ et/ou autres langues parlées dans les
deux communes. Nous avons eu, avant le début de l’enquête, des séances de travail avec eux.
Nous leurs avons expliqués à ces occasions, l’objet et le but de l’étude. Ils ont été également
informés sur la nécessité pour le chercheur en Sciences Sociales de se départir de tout préjugé,
d’être un homme de contact et d’être capable d’instaurer un climat de confiance entre son
enquêté et lui.

3.6.2- Traitement de données

Les informations recueillies ont été traitées de façon manuelle et statistique. S’agissant
du questionnaire, les réponses aux questions fermées ont été évaluées en considérant l’effectif
total de l’échantillon et l’information recherchée pour ressortir les pourcentages. Quant aux
questions ouvertes, nous avons fait de chaque proposition une analyse de son contenu et procédé

46
à des rapprochements, des différenciations, et des sériations. Les entretiens ont été transcrits et
exploités par nous-mêmes. Les réponses ont été codées. Ensuite, nous avons regroupé les
données collectées par principales thématiques abordées en fonction des objectifs de l’étude.

3.7. Difficultés rencontrées

Les difficultés, de toute évidence, font partie intégrante de toute entreprise humaine.
Mais, il nous semble nécessaire d’évoquer celles que nous avons particulièrement rencontrées
lors de nos différentes investigations. Elles sont relatives à :

 la prise de contact avec les cadres communaux et les élus locaux qui sont pour la plupart
occupés et il n’est pas aisé de réussir à obtenir un rendez-vous avec eux ;
 la difficulté pour les responsables et les acteurs du tourisme ciblés à trouver un créneau
afin de nous accorder les entretiens, en raison de leur emploi du temps souvent chargé ;
 la difficulté à accéder à certaines informations au niveau des administrations ;
 l’insuffisance de documents bilan et statistique sur le tourisme dans le département de
l’Atacora ;
 la réticence de certains sujets à fournir les informations nécessaires à la réalisation de
notre étude ;
 la difficulté de trouver des touristes pour l’entretien compte tenu de la sensibilité de la
période due à la fièvre Ébola ;
 les difficultés d’accès à certaines zones d’enquête.

Toutefois, ces contraintes ne nous ont nullement empêché de mener notre enquête. Le
grand intérêt que plusieurs des personnes rencontrées ont accordé à notre thème de recherche a
galvanisé notre ardeur et nous a permis de conduire à bien notre enquête sur la base de résultats
exploitables.

Le chapitre suivant présente les résultats de la recherche ainsi que leur analyse.

47
CHAPITRE IV : PRESENTATION ET
ANALYSE DES RESULTATS

48
L’enquête a enregistré au totale 232 sujets dont 207 habitants des communes de
Natitingou et de Toucountouna, 05 autorités politico administratives, 07 acteurs touristique, 03
acteurs culturels et 10 touristes. Les données recueillies ont été réparties dans les tableaux ou
représentées par des graphes suivant le type d’informations recherchées avant leur analyse.

4.1. Présentation des résultats


Cette séquence présente les résultats issus de l’enquête. Ils sont présentés sous forme de
tableaux et de graphes.

4.1.1. Existence des sites et potentialités touristiques


De la prospection du terrain, un certain nombre de potentialités touristiques a été révélé
par les sujets enquêtés. Elles sont présentées dans le tableau suivant.

Tableau III : Inventaire des potentialités touristiques de Natitingou et de Toucountouna

N° Potentialités touristiques
01 Musée régional de Natitingou
02 Carrières de pierres ornementales
03 Brèche d Nati
04 Site de résistance de Kaba
05 Site aurifère de Tchantangou
06 Mini-Kota
07 Cascades de Yarikou
08 Centre Saint Paul (centre marial)
09 Mausolée de maman Yokossi et du président KOUANDETE
10 Stade omnisport de Natitingou
11 Mairie
12 Centre BPC
13 Maison du préfet
14 Ecole urbaine centre (Bâtiments coloniaux)
15 Marché Yara
16 Grand marché
17 Différentes fêtes et cérémonies traditionnelles des différents villages de la commune
(Circoncision, Koutchaati, Dikountri, etc.)
18 Boisson locale (tchoucoutou)
19 Plats traditionnels (y compris les amuse-bouche)
20 Extraction du fer à la traditionnelle
21 Derrière le calvaire, cours d’eau et ruches traditionnelles
22 Forgerons traditionnels
49
23 Sculptures, poteries, tresses de bijoux en herbe etc.
24 Paysage montagneux qui regorge de grottes et marres pittoresques
25 Les Tata somba de de Perma, Kouandata, Kouaba et Péporiyakou
26 Site aurifère de Perma
27 Chutes d’eau de Kota
28 Stèle de Kaba
29 Maison TV5
30 Piste allemande de l’ère coloniale
31 Datawori (Tandafa)
32 Belvédères de Tchanwonta
33 Chutes d’eau de Wabou (Tanonré)
34 Fatya (Confluence)
35 Point de mire du dixième (Tchakalakou)
36 Chutes d’eau de Mako
37 Forêt sacrée de Kokokou
38 Forêt sacrée de Datakou
39 Tatas somba de tempégré
40 Tambaga

Source : enquête 2015


Ce tableau nous présente le potentiel touristique cité par l’ensemble des enquêtés. Nous
avons relevé au total une quarantaine (40) de potentialités touristiques.

D’après les entretiens réalisés, les communes de Natitingou et de Toucountouna regorgent


de sites et potentialités touristiques inestimables. A cet effet, l’ensemble des sujets au niveau
de la SPEC et des touristes, confirment l’existence de plusieurs sites et potentialités touristiques
aussi bien au niveau de la commune de Natitingou que celle de Toucountouna. C’est ce que
confirme ici monsieur N’TCHA Arnaud, secrétaire général de la SPEC, lorsqu’il déclare : « Il
y a beaucoup de sites culturels et cultuels à Natitingou et à Toucountouna […] des cascades,
des grottes historiques, des lieux de culte avec de beaux paysages, des tatas somba, le Musée,
la stèle de Kaba, etc. ». La majorité de nos interviewés s’accordent donc que les deux
communes disposent d’un véritable potentiel touristique. Pour les agents de la mairie et les
acteurs touristiques et culturels ainsi que la DDCAAT-AD, au-delà de l’existence des sites
touristiques, les deux communes disposent d’une diversité culturelle. De plus, leur situation
géographique (position de villes de transit des touristes) fait d’elles de véritables espaces
touristiques.

50
4.1.2. Facteurs entravant le développement du tourisme dans les communes de
Natitingou et de Toucountouna

Les recherches menées ont abouti à l’identification des freins au développement du


tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna. Les chiffres bien que tendant
dans le même sens varient d’une commune à une autre.

 Fréquentation des sites touristiques

Le premier facteur limitant le développement du tourisme relevé est la faible


fréquentation des sites touristiques. Les statistiques sont présentées dans le tableau suivant :

Tableau IV : Répartition des sites selon l’effectif et le taux de visite dans les communes de
Natitingou et de Toucountouna
Sites touristiques Effectifs Pourcentages
Oui Non Oui Non
Chutes d’eau de Kota 57 48 54,29 45,71
Carrières de pierres ornementales 12 93 11,4 88,6
Site aurifère de Perma 8 97 7,6 92,4
Tatas somba de Perma, Kouandata, 6 99 5,7 94,3
Kouaba et Péporiyakou
Stèle de Kaba 43 62 40,95 59,05
Musée régional de Natitingou 56 49 53,33 46,67
Objets d'art 50 55 47,6 52,4
Brèche de Nati 20 85 19,04 85,7
Site de résistance de Kaba 10 95 9,52 90,4
Site aurifère de Tchantangou 10 95 9,52 90,50
Mini-Kota 33 72 31,42 68,58
Cascades de Yarikou 11 94 10,5 89,5
Datawori (Tandafa) 33 69 32,35 67,65
Belvédères de Tchanwonta 8 94 7,84 92,96
Chutes d’eau de Wabou (Tanonré) 31 71 30,4 69,6
Fatya (Confluence) 33 69 32,35 67,65
Point de mire du dixième 46 56 45,10 54,90
(Tchakalakou)
Tatas somba de Tempégré 11 91 10,79 89,21
Chutes d’eau de Mako 27 75 26,47 73,53
Forêt sacrée de Kokokou 13 89 12,74 87,26
Forêt sacrée de Datakou 15 87 14,7 85,3
Tambaga 11 91 10,78 89,22
Moyennes 24,73 78,90 23,83 76,40
Source : enquête 2015

51
Ce tableau IV présente les taux de fréquentation des différents sites. Les chutes de Kota
et le musée régional de Natitingou ont obtenu un taux de plus de 50%. Les objets d’art ont eu
un taux de visite de 50% pendant que la stèle de Kaba et le point de mire de Tchakalakou
réunisse un taux de plus de 40%. Hormis mini-Kota, Datawori, chutes d’eau de Wabou et Fatya,
tout le reste des sites ont eu un taux de visite de moins de 30%.

Quant aux moyennes, de manière global, environ 23,83% des sujets disent avoir visité les
sites pendant que 76,40% avancent le contraire.

Par ailleurs, des disparités sont notées au niveau de chaque commune. C’est ce que
présente le tableau V ci-dessous.

Tableau V : Répartition des sites selon l’effectif et le taux de visite dans chaque commune

Sites touristiques Effectifs Pourcentages

Oui Non Oui Non

Commune de Natitingou

Chutes d’eau de Kota 57 48 54,29 45,71

Carrières de pierres ornementales 12 93 11,4 88,6


Site aurifère de Perma 8 97 7,6 92,4
Tatas somba 6 99 5,7 94,3
Stèle de Kaba 43 62 40,95 59,05
Musée régional de Natitingou 56 49 53,33 46,67
Objets d'art 50 55 47,6 52,4
Brèche d Nati 15 85 14,3 85,7
Site de résistance de Kaba 10 95 9,52 90,4
Site aurifère de Tchantangou 10 95 9,52 90,4
Mini-Kota 33 72 31,42 68,58
Cascades de Yarikou 11 94 10,5 89,5
Moyennes 25,92 78,67 24,68 75,30
Commune de Toucountouna
Datawori (Tandafa) 33 69 32,35 67,65
Belvédères de Tchanwonta 8 94 7,84 92,96
Chutes d’eau de Wabou (Tanonré) 31 71 30,4 69,6
Fatya (Confluence) 33 69 32,35 67,65
Point de mire du dixième 46 56 45,1 54,9
(Tchakalakou)
Tatas somba de Tempégré 11 91 10,79 89,21
52
Chutes d’eau de Mako 27 75 26,47 73,53
Forêt sacrée de Kokokou 13 89 12,74 87,26
Forêt sacrée de Datakou 15 87 14,7 85,3
Tambaga 11 91 10,78 89,22
Moyennes 22,80 79,20 22,35 77,73

Source : enquête 2015

Le tableau V nous présente le degré de fréquentation des sites touristiques dans chacune
des communes. Les résultats qui se dégagent montrent qu’en moyenne 24,68% des sujets
enquêtés dans la commune de Natitingou disent qu’ils visitent les sites touristiques contre
22,35% dans la commune de Toucountouna. Environ 75,30% de ces sujets avancent qu’ils ne
visitent pas les sites touristiques dans la commune de Natitingou contre 77,73% dans celle de
Toucountouna.

Par rapport à cette question, l’ensemble des sujets interrogés affirment que les sites sont
très peu fréquentés. Aussi, les gérants des différents sites touristiques nous confient-ils que très
peu de gens viennent visiter leurs sites. Hormis, la saison touristique au cours de laquelle le
nombre de visites s’accroit légèrement, le reste de l’année reste pratiquement morte en matière
de tourisme en raison du taux de visite très faible. Tous les sujets rencontrés déclarent que
même la population ne s’y intéresse que très peu. Ce qui justifie la méconnaissance des sites et
la non révélation de nombreuses potentialités touristiques.

Par ailleurs, certains déplorent le manque de culture touristique de la population qui induit
la faible fréquentation des sites. D’autres pensent que c’est l’affaire des autorités politico-
administratives, par conséquent la visite des sites touristiques n’est aucunement leur
préoccupation première.

Néanmoins, quelques sites arrivent à tirer leur épingle du jeu et parviennent à drainer une
quantité de visiteurs non négligeable. C’est le cas par exemple du musée régional de Natitingou,
des chutes d’eau de Kota et du Datawori.

 Implication des populations dans la gestion des sites touristiques

Les investigations auprès des sujets dans les communes de Natitingou et de Toucountouna
par rapport à l’implication des populations dans la gestion des sites touristiques ont données les
résultats ci-après :

53
Pourcentage
88,93

90
80
70
60
50
40
30 11,06
20
10
0
Oui Non

Source : enquête 2015


Graphe 1 : Répartition des sujets selon leur implication dans la gestion des sites
touristiques dans les communes de Natitingou et de Toucountouna

De ce graphique, on retient qu’en général, 11,06% des personnes enquêtées dans les
communes de Natitingou et de Toucountouna affirment que la population est impliquée dans la
gestion des sites touristiques à l’opposé de 88,93% de ceux qui pensent le contraire.

Cependant, des nuances sont observées dans chaque commune. C’est ce qu’illustrent les
graphiques 2 et 3.

85,71
100

80

60

40 14,29

20

0
Oui Non

Source : enquête 2015


Graphe 2 : Répartition des sujets selon leur implication dans la gestion des sites
touristiques dans la commune de Natitingou

54
Sur les 105 sujets pris en compte par notre étude dans la commune de Natitingou, 94
sujets, soit 85,71% affirment ne pas être impliqués dans la gestion des sites touristiques. Par
contre, 15 sujets, soit 14,29% soutiennent l’avis contraire. Qu’en est-il de la commune de
Toucountouna ?

Pourcentage

92,16
100
80
60
7,84
40
20
0
Oui Non

Source : enquête 2015


Graphe 3 : Répartition des sujets selon leur implication dans la gestion des sites
touristiques

Les résultats ci-dessus montrent que 92,16% des sujets enquêtés ne se sentent pas
impliqués dans la gestion des sites touristiques. Cependant, 7,84% épouse l’idée contraire.

Ces chiffres confirment les résultats de nos entretiens, à partir desquels il ressort que les
populations ne sont pas impliquées dans la gestion des sites touristiques. Comme le souligne
les acteurs touristiques et culturels, la population devrait être au cœur des affaires touristiques ;
mais malheureusement, elle est reléguée au second plan. Certains parlent même de la
politisation du secteur touristique. Ce qui pour eux contribue à exclure la communauté de la
gestion des sites. Pour tous les interviewés, la population est totalement écartée de la gestion
des sites touristiques et se retrouve étrangère face à la valorisation de ses potentialités
touristiques et même de son patrimoine culturel.

55
 Transport et guidage
Sur la question de la qualité de la prestation de service et des infrastructures de transport,
les réponses des enquêtés dans l’ensemble des communes se présentent comme suit :

Pourcentage
68,6

70
60
50 31,4
40
30
20
10
0
Oui Non

Source : enquête 2015


Graphe 4 : Répartition des sujets selon leur appréciation de la qualité de prestation
de service et des infrastructures de transport

Il résulte de ce graphique que 35,28% de sujets des deux communes pensent que la
prestation de service en matière de transport et les infrastructures de transport sont de qualité
pendant que 64,72% soutiennent l’avis contraire.

Cependant, pris séparément, les résultats de chaque commune diffèrent. Les graphiques
5 et 6 ci-dessous traduisent ces résultats.

56
Pourcentage

61,5
70
60
38,5
50
40
30
20
10
0
Oui Non

Source : enquête 2015


Graphe 5 : Répartition des sujets selon leur appréciation de la qualité de
prestation de service et des infrastructures de transport dans la commune de
Natitingou

Dans ce cas-ci, 38,5% des sujets affirment que les infrastructures de transport ainsi que
la prestation de service dans ce domaine est de bonne qualité. Au contrario, 61,5% disent que
la prestation de service et les infrastructures dans le secteur du transport n’est pas de bonne
qualité.

En ce qui concerne Toucountouna, les données, quand bien même tendent dans le même
sens, sont autres.

Pourcentage

75,7
100
24,3
50

0
Oui Non

Source : enquête 2015


Graphe 6 : Répartition des sujets selon leur appréciation de la qualité de prestation
de service et des infrastructures de transport dans la commune de Toucountouna
57
A ce niveau, 24,3% de la population enquêtée déclare que le transport est de bonne
qualité au moment où 75,7% certifient que ni la prestation de service ni les infrastructures en
matière de transport ne sont de bonne qualité.

 Hébergement et restauration
Cette partie comme bien d’autres a été uniquement consacrée aux entretiens. Il ressort
que la qualité peu satisfaisante de l’hébergement et la restauration est un facteur qui entrave le
développement du tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna. A cet effet,
deux points fondamentaux ont été mentionnés par les enquêtés. Il s’agit de :

 la défaillance de l’hébergement et de la restauration ;


 la faible qualification professionnelle du personnel.

Pour M. Robert OSSINE, chef service planification de la mairie de Toucountouna, « Il


n’y a pas véritablement des infrastructures d’accueil des touristes dans l’ensemble des
communes. C’est Natitingou spécialement qui concentre l’essentiel des structures d’accueil
avec quelques hôtels de standing assez modeste. Mais ici à Toucountouna, on a que quelques
maquis et auberges, c’est tout. Raison pour laquelle nous nous évertuons à trouver un
partenariat pour la construction d’un complexe hôtelier sur le site de tambaga ». Toujours en
rapport à cette question, le gérant de l’hôtel Kaba de Natitingou répond : « Les infrastructures
d’hébergement sont insuffisantes et celles qui existent ne répondent pas forcément à la norme
international. Le personnel souffre de qualification professionnelle et la restauration ne
répond pas toujours aux attentes des clients ».

Globalement, les communes manquent d’infrastructures hôtelières pour l’accueil des


touristes et la restauration est peu satisfaisante. Egalement, le personnel n’est pas bien formé,
rendant la prestation de service inopérante. « Parfois les hôtels sont un peu sals, le personnel
n’est pas intéressé », allègue un touriste allemand.

Cependant, d’après les enquêtés, Natitingou dispose plus de centres d’hébergement et de


restauration que Toucountouna et le personnel y est un peu plus qualifié qu’à Toucountouna.

 Patrimoine culturel et cultuel

Les résultats des interviews réalisées ont rapporté une faible valorisation du patrimoine
culturel et cultuel dans les deux communes. Les danses, les rythmes, les cérémonies cultuelles,
l’architecture locale etc., ne rencontrent pas l’agrément des autorités pour leur promotion et
encore moins celui des populations elles-mêmes, notamment jeune qui préfèrent la modernité.

58
Le directeur du musée régional de Natitingou soutien qu’ « Aujourd’hui, il n’y a pas
d’engouement pour notre culture. Tout le monde veut être à la mode et court vers la modernité.
Les jeunes surtout, de nos jours écoutent de moins en moins nos musiques traditionnelles et
esquisse rarement des pas de danses traditionnelles ». Appuyant ces propos, le secrétaire
général de la SPEC certifie que « Tout ce qui touche au culte aussi bien dans la commune de
Natitingou que celle de Toucountouna est caché. Les autochtones craignent la profanation des
lieux de cultes traditionnels et de ce fait ne les livrent pas à des fins touristiques. Les cérémonies
cultuelles sont faites en cachette loin des yeux curieux des touristes ».

Toutefois, les enquêtés ont précisé que la ville de Natitingou se développant de plus en
plus, il y a de moins en moins d’enthousiasme pour tout ce qui touche aux traditions qu’à
Toucountouna où de nombreuses pratiques culturelles et cultuelles sont encore en vogue.

Somme toute, tous ces éléments découlant des enquêtes constituent le récapitulatif des
facteurs qui handicapent le développement du tourisme dans les communes de Natitingou et de
Toucountouna. Que disent alors les recherches menées sur leurs causes et leurs conséquences ?

4.1.3. Causes et conséquences des facteurs entravant le développement du tourisme


dans les communes de Natitingou et de Toucountouna

Cette partie présente les résultats issus des enquêtes sur les causes et les conséquences
des freins au développement du tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna.

Í Causes
Les explorations sur le terrain rendent compte d’un certain nombre de causes liées à
plusieurs éléments qui freinent le rayonnement du tourisme. Il s’agit de :

 Motifs de la non visite des sites

Il a été rapporté lors des enquêtes que plusieurs causes justifient le faible niveau de
développement du tourisme. Parmi ces causes, figure les motifs de la non visite des sites. Les
résultats en rapport à cet aspect sont les suivants :

59
44,58

45
40
30,5
35
30
25
20 12,95
15 8,12
10 3,85
5
0
Je ne suis Lieux pas Pas de La visite est Autres
pas intéressé aménagés moyens trop chère

Source : enquête 2015

Graphe 7 : Répartition des motifs de la « non visite » des sites touristiques dans les
communes de Natitingou et de Toucountouna

Dans les deux communes, en moyenne 30,5% des sujets disent qu’ils ne sont pas
intéressés par la visite des sites ; 44,58% avancent que c’est parce que les sites ne sont pas
aménagés qu’ils ne les visitent pas ; 8,12% disent qu’ils n’ont pas de moyens ; 12,95% déclarent
que la visites des sites est trop chère et 3,85% donnent d’autres raisons.

Il ressort globalement que le manque d’intérêt des populations, le faible aménagement


des sites, le coût élevé de la visite des sites, le manque de moyen des populations, et bien
d’autres raisons sont les causes de la faible fréquentation des sites touristiques.

D’un autre côté, et plus spécifiquement, chacune des communes concernées dans cette
étude présente des disparités en ce qui concerne ces motifs. Les données de chacune d’elle
sont dépeintes dans les graphes 8 et 9 ci-après :

60
Pourcentage
40 35,24

35

30 25,71

25 20
20 14,29

15

10 4,76
5

0
Je ne suis Lieux pas Pas de La visite est Autres
pas intéressé aménagés moyens trop chère

Source : enquête de terrain 2015

Graphe 8 : Répartition des motifs de la « non visite » des sites touristiques dans la commune
de Natitingou
Ce graphe nous fournit des informations sur les causes de la faible visite des sites. On y
retient 25,71% des sujets qui disent ne pas être intéressés par la visite des sites touristiques ;
35,24% qui affirment que les sites ne sont pas aménagés ; 14,29% qui disent qu’ils n’ont pas
de moyens ; 20% qui pensent que la visite coûte trop chère et 4,76% qui avancent d’autres
motifs.

Par ailleurs, que décrivent les résultats de Toucountouna à ce sujet ?

61
Pourcentage

60 53,92

50
35,29
40
30
20
5,9
10 1,96 2,94
0
Je ne suis pas Lieux pas La visite est Pas de Autres
intéressé aménagés trop chère moyens

Source : enquête 2015


Graphe 9 : Répartition des motifs de la « non visite » des sites dans la commune de
Toucountouna

Sur 102 sujets enquêtés, 36 sujets soit 35,29% confient qu’ils ne sont pas intéressés par
la visite des sites touristiques ; 55 sujets soit 53,92% affirment que les lieux touristiques ne sont
pas aménagés ; 2 sujets soit 1,96% disent que la visite est trop chère ; 6 sujets rapportent qu’ils
n’ont pas de moyens et 3 sujets soit 2,94% énoncent d’autres raisons.

 Etat actuel des sites touristiques


Les investigations entreprises ont dévoilées que l’état actuel des sites, c’est-à-dire leur
faible aménagement et leur faible tarification constituent les causes amputables au niveau bas
de l’essor du tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna. Les résultats
des questionnaires et des entretiens réalisés donnent ce qui suit :

62
Tableau VI : Répartition des sujets selon leur avis sur l’état actuel des sites touristiques dans
les communes de Natitingou et de Toucountouna

Sites touristiques Aménagés Pas aménagés Tarifiés Pas tarifiés

Eff % Eff % Eff % Eff %


Chutes d’eau de Kota 57 54,28 48 45,72 105 100 0 0
Carrières de pierres 21 20 84 80 0 0 105 100
ornementales
Site aurifère de Perma 0 0 105 100 0 0 105 100
Tatas somba 37 35,23 68 64,77 26 24,76 79 75,24

Stèle de Kaba 105 100 0 0 105 100 0 0


Musée régional de 56 53,33 49 46,67 105 100 0 0
Natitingou
Objets d'art 11 10,47 94 89,53 0 0 105 100

Brèche de Nati 71 67,61 34 32,39 50 47,6 55 52,4

Site de résistance de 13 12,38 92 87,62 14 13,3 91 86,7


Kaba
Site aurifère de 0 0 105 100 0 0 105 100
Tchantangou
Mini-Kota 23 21,91 82 78,09 12 11,4 93 88,6
Cascades de Yarikou 0 0 105 100 0 0 105 100
DATAWORI (Tandafa) 41 40,2 77 75,49 13 12,74 89 87,25

Belvédères de 0 0 102 100 0 0 102 100


TCHANWONTA
Chutes d’eau de Wabou 8 7,84 94 92,15 10 0,98 92 90,19
(Tanonré)
FATYA (Confluence) 12 11,76 90 88,24 0 0 102 100

Point de mire du dixième 21 20,59 81 79,41 0 0 102 100


(Tchakalakou)
Tatas somba 43 42,16 59 57,84 37 36,27 65 63,73

Chutes d’eau de Mako 27 26,47 61 59,8 20 19,61 82 80,39


Forêt sacrée de Kokokou 25 24,51 75 73,52 51 50 51 50

Forêt sacrée de Datakou 19 18,63 83 81,37 45 44,11 57 55,89


Tambaga 0 0 102 100 0 0 102 100
Moyenne 26,82 25,79 76,81 74,21 26,95 26,80 76,70 71,32

Source : enquête 2015

63
De ce tableau, il se dégage qu’en moyenne 25,79% des personnes enquêtées affirment
que les sites sont globalement aménagés tandis que 74,21% disent le contraire. S’agissant de la
tarification, de l’ensemble des sujets, 26,80% disent que les sites sont tarifiés. A l’opposé,
71,32% soutiennent que les sites touristiques ne sont pas tarifiés dans leur ensemble.

Aussi, pris isolément, les résultats des communes affiches-t-ils des nuances. Le tableau
VI présente cette réalité.

Tableau VII : Répartition des sujets selon leur avis sur l’état actuel des sites touristiques dans
chaque commune

Sites touristiques Aménagés Pas aménagés Tarifiés Pas tarifiés

Eff % Eff % Eff % Eff %


Commune de Natitingou
Chutes d'eau de Kota 57 54,28 48 45,72 105 100 0 0
Carrières de pierres 21 20 84 80 0 0 105 100
ornementales
Site aurifère de Perma 0 0 105 100 0 0 105 100
Tatas somba 37 35,23 68 64,77 26 24,76 79 75,24

Stèle de Kaba 105 100 0 0 105 100 0 0


Musée régional de 56 53,33 49 46,67 105 100 0 0
Natitingou
Objets d'art 11 10,47 94 89,53 0 0 105 100

Brèche d Nati 71 67,61 34 32,39 50 47,6 55 52,4

Site de résistance de Kaba 13 12,38 92 87,62 14 13,3 91 86,7

Site aurifère de 0 0 105 100 0 0 105 100


Tchantangou
Mini-Kota 23 21,91 82 78,09 12 11,4 93 88,6
Cascades de Yarikou 0 0 105 100 0 0 105 100
Moyenne 32,83 31,27 72,17 68,73 34,75 37,24 70,25 62,76
Commune de Toucountouna
DATAWORI (Tandafa) 41 40,2 77 75,49 13 12,74 89 87,25

Belvédères de 0 0 102 100 0 0 102 100


TCHANWONTA
Chutes d’eau de Wabou 8 7,84 94 92,15 10 0,98 92 90,19
(Tanonré)
FATYA (Confluence) 12 11,76 90 88,24 0 0 102 100

64
Point de mire du dixième 21 20,59 81 79,41 0 0 102 100
(Tchakalakou)
Tatas somba 43 42,16 59 57,84 37 36,27 65 63,73

Chutes d’eau de Mako 27 26,47 61 59,8 20 19,61 82 80,39


Forêt sacrée de Kokokou 25 24,51 75 73,52 51 50 51 50

Forêt sacrée de Datakou 19 18,63 83 81,37 45 44,11 57 55,89


Tambaga 0 0 102 100 0 0 102 100
Moyenne 19,6 19,22 82,4 80,78 17,6 16,37 84,4 80,83

Source : enquête 2015

Le tableau VII illustre les taux de fréquentation des sites touristiques dans chaque
commune. Ainsi, on en déduit dans la commune de Natitingou qu’en moyenne 31,27% des
sujets pensent que les sites sont aménagés pendant que 68,73% affirment que les sites dans leur
globalité ne sont pas aménagés. Dans la commune de Toucountouna, c’est plutôt 19,22% de la
population d’enquête qui soutient que les sites touristiques sont aménagés alors que 80,78% ont
un avis contraire.

Quant à leur tarification dans la commune de Natitingou, 37,24% disent que les sites sont
tarifiés et 62,76% déplorent leur manque de tarification dans l’ensemble. Au niveau de
Toucountouna, 16,37% certifient que les sites, considérés dans leur généralité, sont tarifiés à
l’inverse de 80,83% de ceux qui réfutent cette idée.

Parlant de l’état des sites touristiques, il a été rapporté par l’ensemble des interviewés que
les sites souffrent d’un manque d’aménagement. Les voies d’accès sont difficilement
praticables surtout en saison pluvieuse ; les panneaux d’indication des sites sont soit abimés,
soit inexistant ; les sites sont pollués par les matières fécales et les sachets plastiques. D’autres
évoque l’insécurité qui prévaut sur les sites et le manque de logement ou de camping sur certains
lieux touristiques. Les interviewés n’ont pas manqué non plus d’insister sur le manque de
promotion des sites. Ils ont en outre, dans leur majorité déploré l’absence de valorisation des
sites touristiques qui s’exprime par une faible tarification des sites. A ce sujet, toutes les
personnes interviewées rapportent que très peu de sites sont tarifiés. Les conservateurs et les
gestionnaires touristiques avancent qu’en dehors de quelques sites, le reste n’est pas tarifié. M.
Constant M. NOANTI, directeur de la DDCAAT-AD interrogés rapporte : « …il n’y a pas de
façon concrète de tarifs pour visiter ces sites à part les sites ordinairement connu comme le
Musée, les chutes d’eau de Kota. Il n’y a pas de tarifs en tant que tel, puisqu’il manque
d’organisation ». Les réponses des différents interviewés vont donc dans le même sens pour
65
dire que les sites touristiques sont faiblement tarifiés. Ceci se traduit davantage par les propos
des autres autorités politico-administratives interviewées qui témoignent qu’il n’existe aucune
véritable organisation du tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna et
encore moins en matière de tarification.

 Patrimoine culturel et cultuel


Ici, les causes citées par les populations se rapportent à la faible valorisation du patrimoine
culturel et cultuel. Ces différentes causes sont :

- la faible promotion des rites et danses traditionnels locaux


- la faible promotion de la boisson locale (tchoucoutou) et des mets locaux
- l’insuffisante valorisation de l’architecture locale
- manque d’ouverture des gardiens de la tradition quant à l’accès du public à la partie
profane de certains cultes
- l’insuffisance de groupes folkloriques
- la faible organisation de festivals culturels
Toutes ces causes ont été identifiées par l’ensemble des sujets.

 Transport et guidage
Sur la question du transport et du guidage, les causes énumérées par les enquêtés ont trait
essentiellement à la faible organisation du secteur et une insuffisante qualification des
prestataires. Cette faiblesse se manifeste à travers :
- la non harmonisation des prix
- le non-respect des rendez-vous par les guides et transporteurs
- la défaillance de la communication
- la prédominance de l’informel
- l’insuffisance de formation
- la concurrence déloyale
- la concurrence avec les guides extérieurs
- l’insuffisance de formation des prestataires de service du transport et du guidage
- le non-respect des rendez-vous par certains guides
C’est en gros l’avis de la majorité des sujets sur la question du transport et du guidage.

 Hébergement et restauration
Concernant ce point, les causes d’après les enquêtes sont en l’occurrence :
- l’absence de confort dans certaines structures d’hébergement
66
- l’insuffisance d’hôtels de standing
- le coût élevé de l’hébergement
- le manque de dispositif de sécurité dans certaines structures d’hébergement
- la restauration défectueuse
- la faible transparence dans les prix
- la concurrence déloyale
- l’inexistence de camping
- l’insuffisance de formation du personnel
- le mauvais accueil des touristes
- le rançonnement des clients
- l’insuffisance de personnel
Ces causes en lien avec les facteurs cités plus haut, ont été exposées par l’ensemble de la
population enquêtée.

Í Conséquences
D’après les investigations, il est prouvé par la majorité de la population enquêtée que les
causes présentées ci-dessus influent négativement sur le développement du tourisme. A cet
effet, les figures suivantes décrivent de manière concrète l’avis des sujets sur ce point.

 Niveau de développement du tourisme dans les régions de Natitingou et de


Toucountouna
Il est question ici d’apprécier le niveau de développement du tourisme dans les communes
de Natitingou et de Toucountouna. Les réponses des uns et des autres sont consignés dans les
graphes qui suivent :

67
Pourcentage

Très développé 0,25

Peu développé 55,71

Pas développé 45,04

0 10 20 30 40 50 60

Source : enquête 2015


Graphe 10 : Répartition des sujets selon leur appréciation du niveau de
développement du tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna
De ce graphe, on retient qu’en moyenne 45,04% des sujets enquêtés soutiennent que le
tourisme n’est pas développé dans les deux communes pendant que 55,71% nuancent qu’il est
plutôt peu développé. D’un autre côté, 0,25% des sujets pensent que le tourisme y est très
développé.
En revanche, les résultats divergent quelque peu d’une commune à une autre. Les figures
suivantes en font le point.

Pourcentage

Très développé 0,5

75,9
Peu développé

Pas développé 23,6

0 20 40 60 80

Source : enquête 2015

Graphe 11 : Répartition des sujets selon leur appréciation du niveau de


développement du tourisme dans la commune de Natitingou

68
Ce graphe indique que 75,9% des sujets enquêtés affirment que le tourisme est peu
développé dans la commune de Natitingou ; à la différence de 23,6% qui indiquent qu’il n’est
pas développé et 0,5% qui disent qu’il est très développé.

Que retenir du graphique 16 suivant sur la commune de Toucountouna ?

P o u rc e n t a g e

Très développé 0

Peu développé 35,52

Pas développé 66,48

0 10 20 30 40 50 60 70

Source : enquête 2015

Graphe 12 : Répartition des sujets selon leur appréciation du niveau de


développement du tourisme dans la commune de Toucountouna

Sur la base des informations présentées par ce graphique, 66,48% avancent que dans la
commune de Toucountouna, le tourisme n’est pas développé alors que 35,52% déclarent qu’il
est peu développé. Aucun sujet par contre, n’a affirmé que le tourisme y est très développé.

 Contribution du tourisme au développement

Après la préoccupation sur le niveau de développement du tourisme, il parait judicieux


de connaitre l’apport du tourisme au développement des communes concernées ici. La figure
ci-dessous fait part de la perception des sujets interrogés sur cette question.

69
Pourcentage

85,65
100

80

60
14,35
40

20

Oui Non

Source : enquête 2015

Graphe 13 : Contribution du tourisme au développement de Natitingou et de


Toucountouna

A la question de savoir si le tourisme contribue au développement, 14,35% des sujets


répondent par un oui et 85,65% par un non.

En outre, les résultats correspondant à chaque commune sont exposés par les graphes
suivant :

Pourcentage
76,2
80
70
60
50
40 23,8
30
20
10
0
Oui Non

Source : enquête 2015

Graphe 14 : Répartition des sujets selon que le tourisme contribue ou non au


développement de la commune de Natitingou

70
Suite à ce sujet, 23,8% des personnes enquêtés trouvent que le tourisme contribue au
développement de la commune contre 76,2% qui sont sûr que le tourisme ne contribue pas au
développement. Cependant, à Toucountouna les réponses sont similaires à ceux de Natitingou
à quelques nuances près.

Pourcentage
95,1
100

80

60

40

20 4,9

0
Oui Non

Oui Non

Source : enquête 2015

Graphe 15 : Répartition des sujets selon que le tourisme contribue ou non au


développement dans la commune de Toucountouna

Dans la commune de Toucountouna, 4,9% des sujets enquêtés affirment que le tourisme
contribue au développement ; par contre, 95,1% disent que le tourisme ne contribue pas au
développement.

D’après les interviews réalisées, le tourisme ne contribue pas réellement au


développement des communes de Natitingou et de Toucountouna en raison des différents freins
évoqués plus haut. Comme l’indique les autorités politico-administratives, il n’existe aucune
organisation en matière de tourisme, ce qui inhibe l’impact du tourisme sur les deux communes.
Abondant dans le même sens, les acteurs touristiques et culturels répondent aussi à cette
question par la négation. Pour ces derniers, le tourisme ne peut effectivement contribuer au
développement que s’il existe une politique touristique opérationnelle ; sans quoi l’apport du
tourisme au développement ne sera qu’un vain espoir. Or, selon eux, les communes ne disposent
pas d’une politique opérationnelle et efficace. Ce qui fait qu’actuellement le tourisme ne leur

71
apporte rien. C’est ce que révèlent les propos du directeur de la DDCAAT-AD lorsqu’il dit :
« il n’y a aucune organisation interne pour la gestion des sites touristiques. Les sites ne sont
pas aménagés. Dans ce cas, comment le tourisme pourrait contribuer au développement ? Le
tourisme ne contribue donc pas effectivement au développement des communes hormis les rares
petits emplois que cela crée et les quelques petites activités génératrices de revenu. Mais, cela
ne suffit pas pour affirmer que le tourisme contribue au développement des communes de
Natitingou et de Toucountouna ».

Par ailleurs, certains sujets interviewés attestent quand même que les communes
bénéficient un tant soit peu des retombés du tourisme ; notamment sur le plan du guidage, de
l’hébergement et de la restauration même si cela est assez négligeable.

4.1.4. Administration (Cadre institutionnel)


Les résultats obtenus suite aux enquêtes sur l’état du cadre institutionnel de la gestion du
tourisme, portent principalement sur la DDCAAT-AD, l’ARDeT et la mairie. Un certain
nombre de faiblesses leur est reproché par les sujets interviewés. Ces dysfonctionnements
regroupés ici par structure sont présentés selon qu’il suit :
 DDCAAT-AD :
 absence d’organe de concertation entre les différents acteurs ;
 insuffisance d’apport technique et financier ;
 insatisfaction des usagers de la DDCAAT-AD ;
 insuffisance d’équipements et moyens nécessaire pour la structure ;
 absence d’un office du tourisme dans les localités ;
 faible coordination des interventions des différents partenaires au développement
touristique local.
 ARDeT :
 faible appui aux autres acteurs ;
 agence peu fonctionnel.
 Mairie :
 absence d’une politique touristique opérationnelle ;
 absence de partenariats entre l’Etat et les collectivités locales sur le secteur du
tourisme ;
 absence d’une plateforme de concertation entre la mairie, les populations et les
opérateurs ou promoteurs privés ;

72
 absence d’un centre de promotion du tourisme au niveau local ;
 faible système d’information sur le tourisme ;
 insuffisance de partenariats institutionnels et associatifs touristiques au niveau
communal ;
 absence d’une plateforme de maîtrise des entrées des touristes dans les communes.

Face à cette flopée de problèmes que rencontre le tourisme, les sujets enquêtés ont fait
des propositions de solution.

4.1.5. Suggestions émanant des sujets enquêtés


Les suggestions sont subdivisées en stratégies de promotion et de réhabilitation des sites
touristiques.
 Stratégies de promotion des sites touristiques dans les communes de Natitingou
et de Toucountouna

De la prospection du terrain, il ressort plusieurs propositions visant à promouvoir


l’industrie touristique dans les communes de Natitingou et de Toucountouna. Le graphique ci-
dessous expose ces proposions.

Pourcentage
100 100 98,09
100 90,47

80 67,61

60

40

20

0
Mieux les Faire leur Rendre Enseigner la Journée
aménager promotion l'accès facile valeur du porte ouverte
tourisme à
l'école

Source : enquête 2015

Graphe 16 : Répartition des sujets selon leurs propositions de stratégies de valorisation


des sites touristiques

73
Nous retenons de cette figure que 100% des sujets enquêtés suggèrent que pour la
valorisation des sites touristiques, qu’ils soient mieux aménagés et que l’on fasse leur
promotion. En outre, 67,61% proposent de rendre leur accès facile tandis que 90,47% et 98,09%
estiment respectivement qu’il faut enseigner la valeur du tourisme à l’école et faire une journée
porte ouverte.

Qu’en est-il des propositions de réhabilitation des sites touristiques dans ces localités ?

 Stratégies de réhabilitation des sites touristiques dans les communes de


Natitingou et de Toucountouna

Le graphique ci-dessous présente les options de réhabilitation des sites touristiques


proposées par l’ensemble des sujets.

Pourcentage
100 100 100

100
98
96 91,42
94
92
90
88
86
Impliquer les Faire appel aux Mettre les Former les
populations professionnels grands moyens acteurs du
secteur

Source : enquête 2015

Graphe 17 : Répartition des sujets selon leurs propositions de stratégie de réhabilitation


des sites touristiques

D’après les informations du graphe ci-dessus, 100% des enquêtés considèrent que pour
la réhabilitation des sites touristiques il faut impliquer les populations, mettre les moyens et
former les acteurs du secteur. Par contre, 91,42% proposent de faire appel aux professionnels.
Des entretiens sur la question de la valorisation et de la réhabilitation des sites
touristiques, de nombreuses propositions ont été faites également. Certains pensent qu’il faut
d’abord impliquer la population. D’autres suggèrent une forte promotion des potentialités
74
touristiques à travers une forte médiatisation. C’est ce que confirme M. KASSA, chef service
développement local et planification de la mairie de Natitingou lorsqu’il affirme : « il faut un
travail de communication » et il poursuit en disant : « Il faut inventorier nos ressources et
trouver des moyens de les pérenniser et les faire aimer de la génération future. L’Etat doit aussi
prendre ses responsabilités en matière d’investissement. Il faut également amener les
communes à s’organiser. Créer des festivals de temps à autre. Former les agents et les acteurs
qu’il faut pour faire avancer les activités dans ce domaine ». Pour d’autres, il faut surtout
former les prestataires de service touristique et améliorer l’offre touristique. Selon certains
touristes, il faut relancer le chemin de fer et créer des circuits touristiques.

Cependant, ils n’ont pas manqué de préciser la nécessité de l’aménagement des sites ; de
la mise en place d’un véritable organe de concertation regroupant les autorités politico-
administratives, les privés et les populations pour une meilleure gestion des sites et l’élaboration
et la mise en œuvre d’une politique touristique intégrée.

4.2. Analyse / Discussion

Suite aux investigations menées sur le terrain, nous avons aboutis aux différents résultats
ci-dessus présentés. Il est question ici de les analyser et de les interpréter.

4.2.1. Existence des sites et potentialités touristiques dans les communes de Natitingou
et de Toucountouna

Les communes de Natitingou et de Toucountouna disposent d’un immense potentiel


touristique. C’est d’ailleurs ce que montre le tableau III. Ce tableau donne un aperçu des
potentialités touristiques dont disposent les deux communes citées par les enquêtés. Cela est
conforté par les propos du secrétaire général de la mairie de Toucountouna qui déclare « Il en
existe beaucoup mais les plus importants c’est par exemple, le site de tanonré, et celui de mako
qui sont des chutes ; le datawori qui est un site historique où l’on retrouve des grottes et des
vestiges qui montrent encore les traces d’un attroupement sur ce site par le passé. On y retrouve
beaucoup d’arbres, de fusils, de cartouches, les flèches, et beaucoup d’autres éléments comme
des hauts fourneaux, etc. ». Egalement, le chef service développement local et planification de
la mairie de Natitingou affirme que « La ville de Natitingou et celle de Toucountouna regorgent
beaucoup de sites …. Les plus visités sont le musé, la chute de Kota fondamentalement. Il y a
aussi des sites qui sont à la fois cultuel et culturel sur lesquels les gens peuvent travailler et
développer plus l’aspect culturel et cultuel, le site de datawori, la mini chute de Kota qui est en

75
face de l’hotel kaba qui appartient à Mr BAGRI, des bâtiments à caractère historique qui
retracent certains aspects de la résistance de Kaba, les tatas somba, les belvédères, la forêt
sacrée de Kokokou, etc. ». C’est dire que si le tourisme dans ces communes rencontre des
difficultés, ce n’est pas par manque de ressources naturelles. Au regard de ces résultats, on
retient que les communes de Natitingou et de Toucountouna ont effectivement des atouts
touristiques dont elles peuvent profiter.

De plus, d’après Fabry et Zeghni (2009, 2012), les ressources naturelles, difficilement
reproductibles, localisées sur un territoire, constituent un premier élément fondamental à la mise
en tourisme d’un espace. Cela veut dire que les communes de Natitingou et de Toucountouna
remplissent d’abord une partie des fondamentaux d’un espace mis en tourisme. Toutefois
l’activité touristique dans cette région est confrontée à de nombreux facteurs.

4.2.2. Facteurs entravant le développement du tourisme dans les communes de


Natitingou et de Toucountouna

Nos enquêtes ont révélées une kyrielle de facteurs qui entravent le développement du
tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna. Plusieurs volets du secteur ont
été abordés par les enquêtés partant des sites touristiques jusqu’au patrimoine culturel et cultuel.

Pour ce qui concerne les sites touristiques, plusieurs éléments à savoir l’aménagement
des sites, leur valorisation, leur tarification, leur méconnaissance par les populations ont été
rapportés ici comme obstacles au développement du tourisme.

Il a été prouvé plus haut que les communes de Natitingou et de Toucountouna disposent
de nombreux sites touristiques. Cependant la question qui se pose est de savoir quel est leur
degré de fréquentation ?

A cette question, les résultats des investigations attestent que les sites sont très peu
fréquentés. Des statistiques obtenues, il ressort un taux de fréquentation comprit entre 7% et
30% pour la majorité des sites. Un nombre très négligeable de sites franchit cette barre pour
atteindre 50%. Cela dénote du manque d’intérêt que les populations accordent aux sites
touristiques. A en croire le chef service développement local et planification de la mairie de
Natitingou à ce sujet, « Tous les sites sont fréquentés mais timidement, surtout ceux dont les
voies d’accès ne sont pas praticables. D’autres sont moins connus par exemple les belvédères.
Il y en a qui sont connu mais moins fréquentés à cause de leur enclavement. D’autres sont
moins fréquentés parce que mal connus ». Et il poursuit en disant « … Les gens visitent les sites
76
aurifères par exemple mais faiblement, il y a un autre derrière tata somba qui date de la période
coloniale que les gens ne visitent plus… ». Pour renchérir ces propos, le secrétaire général de
la SPEC soutient que « Les sites touristiques sont très peu fréquentés. Natitingou et
Toucountouna deviennent juste des villes de transit pour aller sur le parc de la Pendjari ; pour
se rendre à Tanougou ou au mieux pour aller à Kota ». Or, partant du modèle d’analyse utilisé
dans le cadre de cette étude, notamment celui de cluster de tourisme, la fréquentation des sites
est fondamentale pour que le tourisme ait des effets sur un territoire donné. De plus, selon
Radji62, (2012), c’est la visite des autochtones qui fait la promotion de leur patrimoine et donne
de la valeur au tourisme national et par là, au tourisme international. Cependant, dans ce cas
précis, les sites ne sont que très peu fréquentés. Ce qui inéluctablement constitue un obstacle
au développement du tourisme. A ce titre, des études mené par la Banque Mondiale63 ont
montrées que les pays du monde entier ont tiré profit du tourisme grâce à l’augmentation du
nombre d’arrivées au niveau mondial et donc, grâce à la fréquentation des sites. Il est prouvé
par exemple à travers cette même étude, que le nombre d’arrivées dans la région Asie-Pacifique
est passé de 8% en 1980 à 22% en 2000 ; contribuant ainsi à la croissance économique et à
l’amélioration des sources de revenus. L’un des facteurs qui entrave donc le développement du
tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna est la faible fréquentation des
sites touristiques.

Ensuite, en référence aux statistiques révélées par nos sujets enquêtés dans le graphe 1,
on remarque de façon générale dans les deux communes que 88,93% soutiennent que la
population n’est pas prise en compte dans la gestion des sites touristiques. Plus spécifiquement,
la commune de Natitingou révèle un taux de 85,71% et Toucountouna 92,16% représentant ce
même avis. Pourtant, c’est elle qui devrait être au cœur de cette gestion. Comme le prouve une
étude effectuée par l’UNESCO64 en 2004, le tourisme ne pourra être un moyen de valorisation
et de promotion des identités culturelles tout en participant au développement des
communautés, qu’à travers une véritable implication des populations. La considération de tous
est alors fondamentale dans le processus de la mise en valeur des potentialités touristiques. Elle

62
Radji, K. (2012). Sous exploitation des potentialités touristiques et culturelles de la ville de Porto-
Novo. Mémoire pour l’obtention d’une maitrise en Sciences et Techniques des Activités Socio-
Educatives, INJEPS, Université d’Abomey-Calavi
63
Banque Mondiale, (2013). Œuvrer pour un monde sans pauvreté. Le tourisme : moteur de croissance
en Afrique, repéré à http://www.banquemondiale.org/fr/region/afr/publication/africa-tourism-report-
2013

64
UNESCO, (2004). Idem
77
permet l’implication de tous les acteurs et prévient ainsi les conflits éventuels. Pour un secteur
aussi sensible que le tourisme qui fait appel au patrimoine culturel des communautés, il paraît
indispensable d’associer la population pour une meilleure visibilité des actions de promotion.
Malheureusement, cela n’est pas le cas dans ce contexte où, la population est laissée pour
compte. Le gérant de la brèche de Nati déclare : « Les sols ne sont plus aussi fertiles aujourd’hui
qu’auparavant et les richesses touristiques existent en abondance. Donc il faut promouvoir le
tourisme pour créer des emplois. Malheureusement Natitingou et Toucountouna n’ont pas
encore compris que leur source de vie principale reste le tourisme. La population ne s’intéresse
pas à la promotion de sa culture. Les autorités également ne font rien pour sensibiliser la
population et l’impliquer activement dans la gestion des sites et la promotion du patrimoine
culturel… ». Cela prouve qu’il n’y a pas une réelle symbiose entre les acteurs du secteur
touristique. Cette idée est confirmée par Adandé (2010) qui dit : « […] il n’existe pas de
coopération suffisante entre les opérateurs touristiques et les communautés, susceptible de
permettre auxdites communautés de tirer convenablement profit des retombés du tourisme au
niveau local »65. La faible implication des populations apparait donc comme un autre facteur
qui vient entraver le développement du tourisme dans les régions de Natitingou et de
Toucountouna.

De plus, Les activités touristiques impliquent des déplacements et du guidage qui


induisent par ricochet le transport. Ce dernier est fondamental pour l’émergence du secteur du
tourisme. Aussi, le développement des aéroports chinois, dont la capacité a augmenté grâce à
des investissements et à des partenariats associant le secteur public et le secteur privé, illustre-
t-il les liens d’interdépendance entre le transport et le tourisme (OCDE, 2010)66. Dans le cas
précis de Natitingou et de Toucountouna, 68,6% des personnes interrogés à ce sujet ont répondu
qu’aussi bien les services que les infrastructures de transport ne sont pas de bonne qualité.
Seulement 31,4% approuve le contraire. Toutefois, il faut noter que la situation est un peu plus
remarquable à Toucountouna (75,7%) qu’à Natitingou (61,5%). Face à cela, un problème
fondamental a été relevé, à savoir la faible organisation du secteur. Pourtant le transport et le
guidage sont déterminants pour le tourisme. Comme le fait remarquer Adandé (2010), « Les
infrastructures constituent un instrument clé pour le développement du tourisme »67. Pour
Ighoborand et Haïdara, c’est les pays jouissant de bonnes infrastructures, de sûreté, de sécurité

65
Adandé, C. A. (2010). Idem, p.15
66
OCDE, (2010). Idem
67
Adandé, C. A. (2010). Idem, p.50
78
et d’assainissement qui attirent les touristes. Janet Kiwia, citée par Ighoborand et Haïdara
ajoutera que « les routes en mauvais état, les aéroports mal entretenus…éloignent les
touristes »68.

De plus, l’hébergement et la restauration sont des éléments majeurs lorsqu’on veut parler
du tourisme. C’est d’ailleurs l’un des canaux par lesquels se ressent son impact.
Malheureusement, plusieurs faiblesses ont été identifiées à ce sujet dans la région de Natitingou
et de Toucountouna. Il s’agit notamment de la défaillance de l’hébergement et de la restauration
et de la faible qualification professionnelle du personnel qui provoquent alors la fuite des
touristes. On en a pour preuve que l’un des responsables de structures d’accueil stipule que
« Excepté les aides familiaux qui sont d’ailleurs majoritaire et sans diplômes et les quelques
cadres notés au sein du personnel, on ne compte que des agents titulaire du BEPC et du CEP
ou au mieux le BAC. Le personnel permanent n’a suivi aucune formation spécialisée ou
générale en tourisme ». Cette défaillance handicape la prise d’initiatives pour une meilleure
valorisation des potentialités existantes et surtout pour parvenir à un allongement de la durée
de séjour des touristes sur les sites. Pour corroborer cela, l’UNESCO, à travers une étude
réalisée sur six pays d’Afrique, démontre que le manque de savoir-faire technique et de
formation constituent des barrières au développement du tourisme. La même étude conclue
que « Les transports et les infrastructures d’accueil jouent ici un rôle crucial »69. Aussi,
l’OCDE (2010), affirme-t-elle que « Le tourisme est une activité à forte intensité de main-
d’œuvre, dans laquelle l’expérience vécue par le visiteur dans un lieu de destination donné
dépend pour beaucoup des échanges avec la population locale et les travailleurs du secteur. Il
faut que l’éducation et la formation soient axées sur le service au consommateur pour que le
personnel en contact avec la clientèle apporte aux visiteurs des prestations de qualité »70.
Seulement, de nos investigations, on retient qu’en dehors de quelques professionnels tels que
les conservateurs, les gestionnaires touristiques, les ressources humaines dans le domaine
touristique sont insuffisantes et sans qualification.
S’agissant du patrimoine culturel et cultuel, l’ouvrage de l’OCDE intitulé « L’impact de
la culture sur le tourisme » montre que la culture et le tourisme entretiennent une relation
mutuellement bénéfique susceptible d’accroître les atouts et la compétitivité des sites, des
régions et des pays. Le tourisme est un moyen privilégié de valoriser la culture et de procurer

68
Ighoborand, K., Haïdara, A., (2012). Le tourisme en Afrique : une industrie en pleine expansion, p.20
69
UNESCO, (2004), p.25
70
OCDE, (2010). Idem, p.14
79
des revenus qui peuvent contribuer à préserver et à promouvoir le patrimoine culturel.
L’établissement de liens étroits entre tourisme et culture est donc propice à l’attractivité des
destinations et à leur compétitivité comme lieux de résidence, de visite, de travail et
d’investissement71. Cependant, le constat dans le cas des communes de Natitingou et de
Toucountouna est pratiquement le même qu’au niveau des sites. Le patrimoine n’est pas
valorisé et les populations ne mesurent pas l’importante richesse culturelle et cultuelle dont
elles sont dotées. Madame Juliette DASSAGATE YORO, gérante de la stèle de Kaba nous
confie « Notre culture n’est pas du tout valorisée. Nous n’organisons pas de festivals en tant
que tel et la plus part de nos richesses cultuelles restent cachées par peur de profanation. D’un
autre côté, la jeunesse est plus encrée au modernisme en ce sens qu’elle prend le traditionnel
pour de l’inutile, du vétuste qui arrière. Elle n’a plus du goût pour nos musiques et encore
moins pour nos danses traditionnelles ». De ce point de vue, il ressort que la faible valorisation
du patrimoine culturel constitue également un facteur qui freine le développement du tourisme.
Ceci est d’autant plus vrai que l’OCDE (2010), pense que les pouvoirs publics peuvent
intervenir pour soutenir le patrimoine culturel et accroître ainsi l’attrait touristique d’une
destination. Mais, quelle analyse peut-on faire des causes et des conséquences liées à ces
facteurs ?

4.2.3. Causes et conséquences des facteurs entravant le développement du tourisme


dans les communes de Natitingou et de Toucountouna

Des enquêtes effectuées auprès des populations cibles, il est prouvé que la principale
cause de la faible fréquentation des sites touristiques est le non aménagement de ces sites. De
l’ensemble des communes, 44,58% des sujets avancent qu’ils ne visitent pas les sites parce
qu’ils ne sont pas aménagés. La commune de Toucountouna affiche le plus grand taux avec
53,92% contre 35,24% à Natitingou. Ensuite, vient le manque d’intérêt des populations (30,5%
pour les deux communes ; 25,71% pour Natitingou et 35,29% pour Toucountouna) pour « la
chose touristique ». C’est ce fait que souligne le secrétaire général de la SPEC lorsqu’il dit :
« les populations elles-mêmes ne savent pas que ce sont des richesses touristiques ; donc elles
ne les valorisent pas. Elles ne sont pas intéressées. Mais, le véritable problème surtout est
l’aménagement des sites. Les sites ne sont pas aménagés hormis quelques deux ou trois sites ».

71
OCDE, (2010). Idem

80
Il faut noter par ailleurs que d’autres raisons évoquées par les sujets, telles que la cherté de la
visite de certains sites, le manque de moyens dû au faible niveau de vie des populations,
représentent les causes de la faible fréquentation des sites touristiques. Une autre situation qui
s’apparente à celle qui vient d’être évoquée, est l’état dans lequel se trouvent ces sites
actuellement.

Certes, il est capital pour une destination qui veut devenir un pôle touristique de disposer
de sites touristiques mais encore faut-il qu’ils soient aménagés à cette fin. Nous venons de
constater que les sujets enquêtés ont déjà évoqués le faible aménagement des sites comme l’une
des causes de leur faible visite. Toutefois, il importe d’analyser de façon plus précise cette
situation afin de mieux en comprendre les contours.

D’une manière générale, il se révèle que les sites sont dans un mauvais état. Ils ne sont
pas aménagés, ils ne sont pas valorisés. Un touriste allemand raconte : « Les pistes ici sont
difficiles à pratiquer. De plus, dans l’ensemble du pays on constate que les sites touristiques
sont un peu pollués. Il y a des ordures partout, certaines sont brulées n’importe où et n’importe
comment, en l’occurrence les sachets plastiques dégageant des odeurs très désagréables… ».
Dans ces conditions, l’attractivité que créent les sites sur la destination (Natitingou,
Toucountouna) n’est pas assez importante pour drainer un flux considérable de touristes. La
lecture du tableau VI nous révèle que seulement quatre sites (chutes d’eau de Kota ; le musée
régional de Natitingou ; la stèle de Kaba et la brèche de Nati) sur vingt-deux sont aménagés à
plus de 50% et deux sites (Datawori et les tatas somba) à plus de 40%. Ce qui est faible pour
un territoire qui désire bénéficier des retombés d’un tel secteur. L’offre en matière touristique
est par conséquent de faible qualité. Les sites touristiques dans ces communes souffrent d’un
véritable manque d’aménagement qui influe négativement sur le développement du tourisme
dans cette région. Au lieu d’assister à une fascination des sites, c’est plutôt à une répulsion
progressive que l’on fait face. A ce sujet, M. Tiégo BOIMAN, guide touristique déclare : « Les
touristes passent de moins en moins de jours à Natitingou et à Toucountouna. Ils se rendent
beaucoup plus au parc de la Pendjari parce que tous les sites ici ne sont pas bien aménagés ni
même intégrés au circuit touristique ». Cette situation dévoile bien un manque de volonté
manifeste des autorités à organiser la filière tourisme.

De surcroît, la plupart des sites touristiques ne sont pas tarifiés. Or, c’est de la tarification
que sortent les devises permettant à une commune de se développer sur le plan touristique.

81
Aussi, Ighoborand et Haïdara, (2012)72 pensent-ils que les revenus touristiques représentent une
source capitale pour de nombreuses économies. Il est donc claire que si les sites ne sont ni
aménagés ni tarifiés, ils ne pourraient contribuer efficacement au développement des
communautés. Il faut ajouter à cela, toutes les causes liées à la faible valorisation du patrimoine
culturel et cultuel, au niveau faible de la qualité du transport et du guidage ainsi qu’à
l’hébergement et à la restauration.

En résumé, l’offre touristique à Natitingou et à Toucountouna est insuffisante. L’offre de


tourisme repose sur la proposition diversifiée de produits touristiques bâtis autour d’un thème
mobilisateur ; en ce sens, on peut affirmer qu’il n’y a pas de tourisme sans thème. Les
insuffisances de l’offre se manifestent dans cette région, notamment, en ce qui concerne les
hébergements ; la restauration ; le transport ; le guidage ; l’aménagement des sites touristiques ;
l’organisation d’événements culturels, la qualification professionnelle des acteurs du tourisme ;
etc.

Par ailleurs, le tourisme bien mis en œuvre, peut être un véritable outil de développement.
Dans le cas de notre étude, ce secteur ne bénéficie malheureusement pas de l’attention des
populations et des autorités. Face aux nombreux obstacles auxquels il fait face, le tourisme
peine à décoller et à booster le développement des localités de Natitingou et de Toucountouna.
Les graphes 10, 11 et 12 retracent les avis des sujets sur le niveau de développement du tourisme
dans les localités de Natitingou et de Toucountouna. Environ 45,04% de la population enquêtée
pensent que le tourisme n’est pas développé dans ces communes tandis que 55,71% disent qu’il
est peu développé. Ce faible niveau de développement du tourisme a inéluctablement des effets
sur les territoires. Ainsi, 85,65% des sujets affirment que le tourisme ne contribue pas
efficacement au développement de la région. Le guide de la brèche de Nati signalent qu’ « A
l’heure où nous parlons, ces sites n’apportent rien parce que même les dirigeants ne savent pas
que ces sites existent ; donc ça n’apporte rien ». La gérante de l’hôtel la Montagne certifie que
« Natitingou et Toucountouna n’ont pas une politique de promotion du tourisme. Elles ne
peuvent pas vous dire ce que les touristes apportent, concrètement. Et de toute façon,
actuellement, le tourisme n’apporte pas grand-chose aux communes d’autant plus que rien
n’est structuré. Il faut d’abord que des actions soient menées pour développer le tourisme avant

72
Ighoborand, K. et Haïdara, A. (2012). Idem, p.20

82
d’espérer des retombés. Si non pour le moment le tourisme est loin d’être le poumon de
l’économie de nos communes ».

Au vue de ces affirmations, des statistiques obtenus sur cette question et des difficultés
que rencontre le tourisme, il est certain que l’impact du tourisme sur les communes de
Natitingou et de Toucountouna est très modeste. La filière n’étant pas développée en raison de
la multiplicité et de la diversité des contraintes auxquelles elle fait face, ses effets sur les
communes sont alors minimes même s’ils ne sont pas nuls.

4.2.4. Administration (Cadre institutionnel)

S’agissant à présent du cadre institutionnel de la gestion du tourisme, le problème


fondamental qui se pose est qu’il manque d’initiative et d’organisation réelle, ce qui le rend
inefficace. Des enquêtes réalisées, il est relaté que ni l’ARDeT ni la SPEC et la mairie et encore
moins la DDCAAT-AD n’ont mené une véritable politique de valorisation des potentialités
touristiques. Les actions qui sont entreprises sont souvent soit inachevées, soit éphémères. La
quasi-totalité des interviewés avancent que l’ARDeT est une structure qui ne fonctionne
pratiquement plus tout comme la SPEC par manque d’accompagnement en ressources
matérielles, techniques et particulièrement financières. « L’ARDeT est une structure quasiment
morte aujourd’hui. Elle était un peu comme notre bras droit en termes de financement. Mais
actuellement, la structure ne fonctionne plus », nous confie le gérant de l’hôtel Tata somba. A
celui de l’hôtel Kaba de renchérir, « Je ne connais pas l’ARDET ». Ces propos sont d’autant
plus vrais que toutes nos initiatives entreprises pour trouver un des membres de cette structure
en vue d’un entretien ont été vaines. Aussi, la majorité des gérants d’hôtels et de sites
touristiques avouent-ils n’avoir aucune relation avec elle. Quant à la DDCAAT-AD, il est
déploré son manque de soutien aux autres structures et son manque de volonté politique à
l’instar de la mairie. La plupart des interviewés soutiennent que les différentes politiques et
projets élaborés n’ont jamais connus un aboutissement. Ils n’ont même jamais fait objet de
débat en conseil communal et sont rangés dans les tiroirs de la mairie. Et pourtant, il est prouvé
par l’OCDE (2010) que l’élaboration d’une stratégie touristique peut résolument inciter les
autorités compétentes, les professionnels, les populations des lieux de destination et d’autres
parties prenantes à dégager une vision et une ligne d’action pour le développement du tourisme
et à définir des priorités qui inscrivent concrètement le secteur dans la durée.

83
Les secteurs de la culture et du tourisme ne sont généralement pas considérés comme
prioritaires car non perçus comme des moteurs du développement. L’une des causes de cet état
de fait est l’insuffisance de concertation entre les différents acteurs. Il n’y a pas suffisamment
de synergie entre les autorité politico-administratives et les conservateurs et gestionnaires de
sites touristiques. Ce manque de cohésion entre les deux se traduit par une vision désintégrée
et une faible planification. Le secrétaire général de la SPEC interrogé sur cet aspect répond :
« il n’y a pas une plateforme de coopération faisant correspondre les actions des collectivités
locales avec celles portées par l’Etat afin de garantir le succès des projets touristiques
élaborés ; tout comme il manque de coopération entre les autorités locales et les populations
qui ne sont souvent pas prise en compte dans le processus de gestion du tourisme ». L’autre
problème capital qui se pose sur le plan institutionnel au secteur du tourisme dans les communes
de Natitingou et de Toucountouna, est l’absence de gestion concertée qui se situe à deux
niveaux : d’une part, l’Etat et les collectivités locales et d’autre part, les autorités locales, la
population ainsi que les opérateurs privés. On assiste alors dans ce conteste à une difficulté de
mise en cohérence des actions de développement touristiques. Or, comme l’indique l’OCDE
(2010), « La solution aux grands problèmes pluridimensionnels qui se posent dans le secteur
du tourisme passe par une démarche d’ensemble faisant intervenir un grand nombre d’organes
gouvernementaux. Pour que les politiques du tourisme soient suivies d’effet, il faut que leur
conception et leur application obéissent à un souci de cohérence et d’harmonisation entre les
différents niveaux de l’administration publique. »73. De plus, d’après cette même source, les
stratégies touristiques accordent de plus en plus d’importance à la coopération public-privé.
D’où, l’idée d’une « approche gouvernementale intégrée » qui tend à s’imposer, comme
l’indiquent les Principes d’action de Riva del Garda74 pour encourager la compétitivité et le
développement durable du tourisme. Malheureusement, cette option n’est pas envisagée dans
le cas des communes de Natitingou et de Toucountouna, empêchant ainsi le tourisme de prendre
son envol.

En résumé, au regard de tous les résultats auxquels l’étude a aboutie, de l’analyse qui en
est faite et en se rapportant à notre modèle d’analyse, notamment celui de cluster de tourisme,

73
OCDE, (2010). Idem, p.1
74
En réponse à l’invitation des autorités italiennes, la réunion à haut niveau du Comité du Tourisme s’est
tenue à Riva del Garda les 9 et 10 octobre 2008. Elle a rassemblé des responsables de haut niveau de 27
pays de l’OCDE et de 12 pays non membres, ainsi que des représentants du secteur privé et
d’organisations internationales

84
on se rend compte que Natitingou et Toucountouna ne répondent pas aux attributs d’une
destination touristique. Certes, les ressources naturelles existent, mais, les ressources créées en
termes de main d’œuvre, d’infrastructures de transport, d’hébergement aussi bien que les
aménagements touristiques, font défaut. Ce qui rend incomplet le « portefeuille de ressources »
et par conséquent les fondamentaux d’un espace mis en tourisme. A cela, il faut ajouter le
manque de concentration spatiale des acteurs du tourisme ; leur capacité à innover, à
différencier l’offre ; la faible planification qui dénotent d’un manque de « politique de
compétitivité ». D’un autre côté, la faiblesse du support institutionnel et le manque de ciblage
de la demande touristique sont aussi légion.

En outre, partant du fonctionnalisme, le constat est que, dans un secteur extrêmement


morcelé comme le tourisme, où les problèmes relèvent de ministères et de niveaux
d’administration différents, les intérêts sont très divers et manquent souvent de cohérence dans
les communes concernées ici.

En conséquence, la faible attractivité de ces communes engendrée par cette multitude


d’obstacles, entraine la fuite progressive des touristes et induit un faible impact du tourisme sur
le territoire dû à son faible développement.

Quel rapport peut-on alors établir entre les résultats obtenus, leur analyse et les
hypothèses de départ?

4.2.5. Vérification de la validité des hypothèses

Lorsque nous considérons d’une part les résultats des tableaux IV et V relatifs à la faible
fréquentation des sites touristiques, les graphes 1, 2 et 3 se rapportant à la faible implication des
populations et d’autre part ceux des entretiens concernant les mêmes thématiques ainsi que
l’analyse qui en ai faite, on peut en déduire que l’hypothèse selon laquelle ‘’le développement
du tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna est confronté à de
nombreux facteurs’’, est confirmée. Mais également, les graphes 4, 5 et 6 portant sur la faible
qualité du transport et du guidage ; les résultats sur la faible qualité de l’hébergement et de la
restauration et l’analyse y afférente, confirment aussi cette même hypothèse.

Ensuite, quand on examine en premier lieu les résultats des graphes 7, 8 et 9 portant sur
les motifs de la non visite des sites ; des tableaux VI et VII en rapport au faible aménagement
et tarification des sites et en second lieu ceux des entretiens abordant les causes de la faible
qualité du transport, de l’hébergement et de la restauration y compris l’analyse faite à ce sujet,
85
on peut inférer que la deuxième hypothèse qui stipule que ‘’plusieurs causes liées à ces
facteurs agissent négativement sur le développement du tourisme’’, est confirmée. De
même, les résultats des graphes 10, 11 et 12 se rapportant au niveau bas du tourisme et de son
impact (graphes 13, 14, 15) sur les communes ainsi que l’analyse qui en sort, vérifient cette
hypothèse.

Enfin, l’examen des résultats exposant les faiblesses du cadre institutionnel et de la


discussion qui en est faite, permet de conclure que la troisième hypothèse qui précise que ‘’le
cadre institutionnel de la gestion du tourisme est léthargique’’, est confirmée.

En considérant la validité de ces hypothèses secondaires et sachant qu’elles sont la


déclinaison de l’hypothèse générale, on peut alors affirmer sans ambages que cette dernière
d’après laquelle ‘’les enjeux du développement touristique de l’Atacora sont tributaires
d’une politique touristique locale adaptée et opérationnelle’’, est confirmée.

4.2.6. Suggestions

Le dernier chapitre de ce travail nous a montré combien le tourisme est confronté à un


nombre croissant d’enjeux complexes. Pour des raisons d’efficacité et dans une approche de
développement durable, les réponses à ces enjeux doivent être partagées avec des parties
prenantes internes et externes, compétentes et légitimes, et qui représentent la société dans sa
diversité.

 Autorités étatiques et locaux

Les gouvernants et les autorités locales ont un rôle crucial à jouer en impulsant le
développement de politiques qui permettront le changement au sein de l’industrie touristique.
Ainsi, ils peuvent :

► planifier et/ou encourager les programmes de développement du tourisme durable ;


► élaborer une politique de développement du tourisme ;
► procéder à une identification de tous les sites touristiques de l’espace concerné ;
► identifier et quantifier les impacts environnementaux, économiques, sociaux et culturels
du tourisme sur le(s) territoire(s) concerné(s) ;

86
► prioriser les actions sur la base de cette étude d’impact en fonction des réalités nationales
et locales (comme la présence de stratégies nationales de développement durable ou de
tourisme durable) ;
► percevoir le tourisme durable en tant que mécanisme endogène de lutte contre la
pauvreté et de sauvegarde de la biodiversité ;
► créer des infrastructures touristiques ;
► mettre en place un réel plan de communication pour la promotion du tourisme ;
► créer des circuits touristiques intégrés ;
► former, éduquer et sensibiliser les parties prenantes au tourisme durable ;
► impliquer activement la population dans la gestion du tourisme ;
► inciter et faciliter les initiatives visant la promotion du tourisme ;
► partager équitablement les revenus de l’activité touristique entre les parties prenantes ;
► développer un partenariat public-privé pour le développement du tourisme durable ;
► appuyer sur le plan technique, matériel et financier la filière artisanat.

En tout état de cause, la recherche d’un consensus minimum sur l’état actuel de la gestion
du tourisme, la formulation d’une vision à plus long terme et la définition de tâches, d’objectifs
et de résultats mesurables peuvent être fort utiles non seulement pour mobiliser des acteurs clés,
mettre en commun les connaissances, idées et préoccupations, mais aussi pour favoriser une
prise de conscience, tant au sein de l’administration (toutes attributions confondues) que dans
le grand public.

Par ailleurs, avec le processus de la décentralisation en cours au Bénin depuis plusieurs


années déjà, une intercommunalité dans le cadre de la gestion du tourisme serait un atout plus
que profitable pour les deux communes concernées ici.

 Secteur privé et associatif

Les responsabilités des entrepreneurs du secteur privé à l’égard de la société vont au-delà
des fonctions traditionnelles de production de richesses et de profit. Ainsi, les entreprises du
secteur ont un rôle important à jouer, non seulement à travers leurs opérations quotidiennes
mais aussi dans leurs relations avec leurs fournisseurs et leur clientèle. Ce faisant, elles peuvent
s’investir dans :

87
@ la gestion des déchets pour minimiser l’usage de ressources, maximiser l’utilité et la
qualité des produits touristique, et minimiser la production de déchets ;
@ la gestion de l’eau dont le but est de protéger la qualité de l’eau et de gérer la quantité
disponible de manière efficace et équitable pour une meilleure prestation de service
touristique ;
@ l’utilisation et le management de l'espace pour gérer de manière équitable les
multiples demandes issues du territoire, en s’assurant que le développement touristique
répond aux aspirations locales en matière d’urbanisme et de culture, tout en générant
des ressources pour tous ;
@ l’implication des équipes, des clients et des communautés d’accueil afin de tenir
compte des intérêts des parties prenantes dans les projets en développement et de
s’assurer que les efforts d’information et de sensibilisation se traduisent dans les actes.

 Populations locales et touristes

Pour aider à une meilleure gestion en termes de durabilité des territoires, les populations
locales peuvent s'investir en tant qu'acteur à part entière dans les processus de développement
touristiques. Pour ce faire, elles peuvent participer de manière active à la gestion et à
l’exploitation rationnelle des ressources naturelles et culturelles. Ce qui engage leur
responsabilité dans le contrôle des activités des touristes sur les terroirs d’accueil.

Les activités des visiteurs (touristes) et les choix qu’ils effectuent ont des répercussions
sur l’ensemble du programme de durabilité. Ainsi, les consommateurs peuvent et doivent être
sensibilisés à tout moment à la durabilité du tourisme et des voyages à travers l’éducation, les
médias, etc. Ainsi, ils peuvent :

♠ respecter les communautés d’accueil et éviter tout comportement perturbateur ;


♠ acheter des produits locaux ;
♠ limiter leur impact personnel sur l’environnement (par exemple : consommer l’eau et
l’énergie avec parcimonie, recycler leurs déchets et ne pas abandonner d’ordures) ;
♠ adopter de bonnes pratiques pour leurs activités de plein air, notamment pour
l’observation de la faune sauvage ;
♠ soutenir les initiatives de conservation et les projets sociaux, financièrement ou par
d’autres moyens.

88
CONCLUSION

89
L’étude menée sur le thème « analyse des facteurs de résistance au développement du
tourisme dans le département de l’Atacora : cas des communes de Natitingou et de
Toucountouna », nous a permis de mettre en lumière les enjeux du développement touristique
du département de l’Atacora dans une approche de développement durable intégré. De façon
spécifique, il a été question d’identifier les facteurs qui entravent le développement du tourisme
dans les communes de Natitingou et de Toucountouna ; de déterminer leurs causes et leurs
conséquences sur le développement touristique et d’apprécier le cadre institutionnel de la
gestion du tourisme dans lesdites communes. Notre étude étant à la fois quantitative et
qualitative, nous avons utilisé la méthode d’étude non probabiliste qui nous a permis de
constituer un échantillon de sujets potentiellement concernés par notre étude.

Au terme de la recherche, nous avons remarqué qu’en moyenne, plus de 70% des sujets
enquêtés ne visitent pas les sites touristiques. Mieux, plus de 40% en moyenne avancent que
c’est pour des raisons de non aménagement des sites qu’ils ne s’y rendent pas et plus de 30%
disent ne pas être intéressés par la visite des sites. Plus spécifiquement pour l’état des sites, plus
de 70% pensent que les sites sont dans un mauvais état et qu’ils ne sont pas tarifiés. Les résultats
de nos entretiens peignent également les multiples obstacles auxquels fait face le tourisme ; en
l’occurrence sur le plan du transport, de l’hébergement, de la restauration et du cadre
institutionnel.

Au regard de notre modèle d’analyse et des éléments exposés ci-dessus, les communes
de Natitingou et de Toucountouna ne réunissent pas tous les attributs d’un espace mis en
tourisme. Certes, les ressources naturelles existent, mais les infrastructures (transports,
hébergements, aménagements des lieux de séjour et des sites), la compétence des acteurs, leur
synergie sont insuffisantes. Or, toutes ces ressources constituent le socle sur lequel les acteurs
vont pouvoir valoriser les acquis et avantages touristiques, voire parvenir à les renouveler.
Ensuite, la destination n’a pas une politique opérationnelle de compétitivité orientée vers la
création de valeur ajoutée. A cela, s’ajoute la faiblesse du support institutionnel et
gouvernemental en amont et en aval, capable de renforcer l’image touristique de la destination,
d’encadrer juridiquement la profession, de fixer les normes qualitatives, et de soutenir voire de
susciter les manifestations de grande ampleur. Enfin, Natitingou et Toucountouna manquent de
demande touristique forte et ciblée ayant une dimension nationale et internationale, cette
dernière permettant d’engranger des dépenses touristiques apparentées à des exportations.

Par ailleurs, partant du fonctionnalisme, les acteurs du tourisme dans ces communes
manquent de coordination comme nous l’avons déjà montré plus haut. Ils ne sont pas guidés
90
par une motivation commune. Il n’y a pas une vision claire du tourisme ni une orientation
précise vers un but de la part des différents acteurs du système touristique.

De plus les rôles ne sont pas définit de façon à conduire l’ensemble du système vers un
objectif global qui, lui non plus n’est pas déterminé.

Enfin, la stratégie de gestion rationnelle des ressources mise en place manque d’efficacité
pour permettre la mise en œuvre des actions visant le développement du tourisme dans lesdites
communes. En conséquence, chaque acteur évolue individuellement et non en synergie avec les
autres, avec des moyens très limités, rendant ainsi les actions infructueuses.

A la lumière des résultats issus de nos enquêtes et de l’analyse faite, nos hypothèses de
départ qui étaient : « le développement du tourisme dans les communes de Natitingou et de
Toucountouna est confronté à de nombreux facteurs » ; « plusieurs causes liées à ces facteurs
agissent négativement sur le développement du tourisme » ; « le cadre institutionnel de la
gestion du tourisme est léthargique » sont vérifiées. A partir de ce moment, l’hypothèse générale
qui est « les enjeux du développement touristique de l’Atacora sont tributaires d’une politique
touristique locale adaptée et opérationnelle » est aussi vérifiée. Dès lors, il s’avère indispensable
que le gouvernement et les autorités locales en charge de la filière prennent des mesures
adéquates visant à le promouvoir. Toutefois, la prise en compte des suggestions faites dans le
cadre de ce travail serait d’une grande utilité pour résoudre un tant soit peu le problème. Nous
osons croire que cette étude servira à impulser du dynamisme au secteur et demandons à ce titre
à tous les acteurs de converger leurs efforts dans le but d’une meilleure atteinte des objectifs.
Loin d’être une fin en soi, cette recherche constitue l’amorce d’un travail conséquent qui
pourrait aider à élaborer des stratégies de promotion de l’industrie touristique.

91
REFFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

92
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Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de Master professionnel en tourisme,
spécialité Développement et Aménagement Touristique des Territoires, Paris 1-
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développement local : cas du partenariat entre Parakou (Bénin)-Orléans (France).
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96
TABLE DES MATIERES

Dédicace…………………………………………………………………………………….. i
Remerciements……………………………………………………………………………… ii
Sigles et abréviations……………………………………………………………………… v
Liste des tableaux, carte et schémas…………………………………………………………. vi
Liste des graphes……………………………………………………………………………. vii
Liste des photos…………………………………………………………………………….. ix
Sommaire…………………………………………………………………………………… iv
Introduction…………………………………………………………………………………. 01
CHAPITRE I : CONTEXTUALISATION DE LA RECHERCHE………………………… 06
1.1. Présentation du département de l’Atacora………………………………………… 07
1.2. Présentation des communes……………………………………………………… 09
1.2.1. Commune de Natitingou…………………………………………………………………… 09
1.2.2. Commune de Toucountouna………………………………………………………………. 11

CHAPITRE II : PROBLEMATISATION DE LA RECHERCHE………………….............. 13


2.1. Revue de littérature…………………………………………………………………… 14
2.2. Clarification conceptuelle…………………………………………………………..... 27
2.2.1. Tourisme……………………………………………………………………………………… 27
2.2.2. Touriste………………………………………………………………………………………. 28
2.2.3. Culture………………………………………………………………………………………… 29
2.2.4. Tourisme culturel…………………………………………………………………………… 29
2.2.5. Développement local………………………………………………………………………... 30
2.3. Les différentes formes de tourisme…………………………………………………… 31
2.3.1. Le tourisme de congrès ou d’affaire……………………………………………………… 31
2.3.2. L’écotourisme……………………………………………………………………………….. 31
2.3.3. Le tourisme ludique………………………………………………………………………… 32
2.4. Modèle d’analyse…………………………………………………………………….. 32
2.5. Problématique………………………………………………………………………… 35
2.6. Hypothèses…………………………………………………………………………… 38
CHAPITRE III : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE…………… 40

3.1. Nature de l’étude……………………………………………………………………… 41

3.2. Population d’enquête…………………………………………………………………. 41

3.3. Echantillonnage……………………………………………………………………… 42
3.3.1. Méthode d’échantillonnage………………………………………………………………… 42

97
3.3.2. Technique d’échantillonnage……………………………………………………………… 42
3.3.3. Taille de l’échantillon……………………………………………………………………… 43

3.4. Techniques et outils d’investigation…………………………………………………. 44


3.4.1. Technique d’investigation………………………………………………………………… 44
3.4.2. Outils d’investigation……………………………………………………………………...... 45
3.5. Matériels de terrain…………………………………………………………………… 45
3.6. Enquête de terrain et traitement de données…………………………………………. 45
3.6.1. Enquête de terrain……………………………………………………………………........... 45
3.6.2. Traitement de données……………………………………………………………………… 46
3.7. Difficultés rencontrées……………………………………………………………….. 47
CHAPITRE IV : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS…………………. 48
4.1. Présentation des résultats……………………………………………………………... 49
4.1.1. Existence des sites et potentialités touristiques…………………………………………... 49
4.1.2. Facteurs entravant le développement du tourisme dans les communes de Natitingou
et de Toucountouna…………………………………………………………………………. 51
4.1.3. Causes et conséquences des facteurs entravant le développement du tourisme dans
les communes de Natitingou et de Toucountouna………………………………………. 59
4.1.4. Administration (cadre institutionnel)……………………………………………………… 72
4.1.5. Suggestions émanant des enquêtés………………………………………………………… 73

4.2. Analyse/Discussion………………………………………………………………....... 75
4.2.1. Existence des sites et potentialités touristiques…………………………………………. 75
4.2.2. Facteurs entravant le développement du tourisme dans les communes de Natitingou
et de Toucountouna…………………………………………………………………………. 76
4.2.3. Causes et conséquences des facteurs entravant le développement du tourisme dans
les communes de Natitingou et de Toucountouna……………………………………….. 80
4.2.4. Administration (cadre institutionnel)……………………………………………………… 83
4.2.5. Vérification de la validité des hypothèses………………………………………………… 85
4.2.6. Suggestions…………………………………………………………………………………… 86
Conclusion………………………………………………………………………………….. 89
Références bibliographiques………………………………………………………………... 92
ANNEXE………………………………………………………………………………….... A
Table des matières…………………………………………………………………………... 97

98
ANNEXES
REPUBLIQUE DU BENIN
****-****

Université d’Abomey-Calavi Institut National de la Jeunesse, de


(UAC) l’Education Physique et du Sport
(INJEPS)

Département : Sciences et Techniques des Activités Socio-Educatives (STASE)


Option : Développement Communautaire

QUESTIONNAIRE A L’ENDROIT DES POPULATIONS

Ce questionnaire a été conçu et vous est adressé dans le cadre de la réalisation d’un
mémoire pour l’obtention d’une maîtrise en Sciences et Techniques des Activités Socio-
Educatives, option ‘’Développement Communautaire’’. Son but est d’avoir vos impressions sur
le développement du tourisme dans les communes de Natitingou et de Toucountouna.
Votre sincérité dans les réponses aux questions ci – dessous mentionnées, nous permettra de
faire une bonne recherche et d’aboutir à des résultats fiables. Nous vous remercions de votre
aimable contribution.
Date :
Numéro :

B
Section 1 : Identification de l’enquêté

Nom : (facultatif) …………………………………………..


Prénom(s) : (facultatif)………………………………………

1- Quel âge avez-vous ? (cochez une seule case)


15 à 25 ans 26 à 36 ans 37 à 47 ans 48 à 58 ans 59 et plus

2- Quel est votre sexe ?


Masculin Féminin

3- Quelle est votre profession ?


Elève Etudiant(e) fonctionnaire artisan vendeur (euse)
conducteur (moto,voiture) autres………………………………………………….

4- Dans quel arrondissement résidez-vous ?


1er 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème 7ème 8ème
9ème

Section 2 : Fréquentation des sites touristiques


5- Dans votre commune, quels sont les lieux qu’un touriste peut visiter ? Citez-en quelques-
uns.
a)…………... d)…………. g)……………..
b)…………... e)………….. h)……………..
c)…………… f)………….. i)………………
6- Avez-vous visité une fois ces lieux ? (cochez une case)
Oui Non
6.1- Si oui :
a) citez ceux que vous avez visités en référence aux lettres de la question
(5)………………………………………………………………………………………..
b) quel est leur état actuel ?
Aménagés Pas aménagés Tarifiés Pas tarifiés

C
6.2- Si non, pourquoi ? (cochez deux réponses importance)
Je ne suis pas intéressé La visite coûte trop chère Pas de moyens
Lieux pas aménagés Autres ………………………………………………….
7- La population est-elle impliquée dans la gestion des sites touristiques
Oui Non

Section 3 : Services et infrastructures de transport, d’hébergement et de restauration


8- La commune dispose-t-telle de bonnes infrastructures de transport, d’hébergement et de
restauration ? (cochez une case).
Oui Non
9- Les prestations de service en la matière sont-elles satisfaisantes ?
Oui Non

Section 4 : Contribution du tourisme au développement


10- Savez-vous que le tourisme peut contribuer au développement ?
Oui Non

11- Quel est le niveau de développement du tourisme dans votre commune ?


Pas développé Peu développé Très développé

12- Contribue-t-il réellement au développement de votre commune ?


Oui Non

Section 5 : Stratégie de valorisation des sites touristiques


13- Selon vous que peut-on faire pour rendre attractifs les sites touristiques et culturels de
Natitingou ? (cochez deux case)
Mieux les aménager Faire leur promotion Rendre leur accès facile
Enseigner la valeur du tourisme à l’école Journée porte ouverte

14- Comment peut-on réhabiliter les sites touristiques et culturels de Natitingou ?


a) Faire appel aux professionnels b) Impliquer les populations
c) Mettre les grands moyens Autres……………………………………..

D
Section 6 : Critiques et suggestions
15- Quelles sont vos observations et suggestions pour le développement du tourisme culturel
dans la ville de Natitingou ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

E
REPUBLIQUE DU BENIN

*****-*****

Institut National de la Jeunesse, de


Université d’Abomey-Calavi
l’Education Physique et du Sport
(UAC)
(INJEPS)

Département : Sciences et Techniques des Activités Socio-Educatives (STASE)


Option : Développement Communautaire
Cible : Autorités politico-administratives
Guide d’entretien : N° 4
Ce guide d’entretien est élaboré dans le cadre de la réalisation d’un mémoire de Master
Professionnel en Sciences et Techniques des Activités Socio-Educatives (STASE) à l’Institut
National de la Jeunesse de l’Education Physique et du Sport (INJEPS), option ‘’Développement
Communautaire’’. Notre recherche porte sur le thème : « Analyse des facteurs de résistance
au développement du tourisme dans le département de l’Atacora : cas des communes de
Natitingou et de Toucountouna ». L’objectif de cette étude est d’analyser dans une approche
de développement durable intégré, les enjeux du développement touristique dans le département
de l’Atacora.
Vous avez été identifié comme autorités politico-administratives, capable de nous
fournir des informations utiles pour notre travail.
NB : Les données recueillies seront confidentielles et ne seront utilisées qu’à des fins
de recherche. Pour cela, nous vous prions d’être sincères à travers vos réponses. Nous vous
remercions d’avance pour votre franche collaboration.
Identification
Nom :…………………………………
Prénoms………………………………
Age :……………………

F
Thème 1 : Fréquentation des sites touristiques
Questions :
1- Quels sont les sites touristiques et culturels que regorge Natitingou/Toucountouna?
2- Est-ce que des tarifs ont été fixés sur la visite de tous les sites ?
3- Quels sont les sites non fréquentés que vous connaissez ?
4- Pourquoi ces sites ne sont-ils pas fréquentés?
5- La population est-elle impliquée dans la gestion de ces sites ?
6- Qu’est-ce qui motivent les touristes à choisir Natitingou/Toucountouna comme
destination touristique ?
Thème 2 : les sites touristiques et culturels inexploités
Question :
Quels sont les endroits qui, selon vous peuvent être transformés en sites touristiques ou culturels
dans la ville ?
Thème 3 : Services et infrastructures de transport, d’hébergement et de restauration
1- Quelle appréciation faites-vous des services de transport, d’hébergement et de
restauration de votre commune ?
2- Que pensez-vous des infrastructures de transport, d’hébergement et de restauration de
votre commune par rapport à l’exigence touristique ?
Thème 4 : La contribution du tourisme culturel au développement
Questions :
1- Quel est votre apport à la valorisation des sites (la mairie) ?
2- Quelle est la contribution de ces sites au développement de la commune?
3- Quelles sont vos observations pour le développement du tourisme culturel dans votre
commune ?

Merci d’avoir répondu à nos questions

G
Entretien avec le chef service planification de la mairie de Natitingou

Thème 1 : Fréquentation des sites touristiques


Question : Quels sont les sites touristiques et culturels que regorge la ville de Natitingou ?
Réponse : La ville de Natitingou regorge beaucoup de sites parfois même très peu connu des
populations. Les plus visités sont le musé, la chute de Kota fondamentalement. Les gens visitent
les sites aurifères mais faiblement, il y a un autre derrière tata somba qui date de la période
coloniale que les gens ne visitent plus. Ensuite à côté de la BOA, il y a la Borne Fondaine dont
l’eau jaillissait mais qui a été bouché. Par exemple, j’ai découvert récemment avec un vieux
une vieille piste qu’empruntaient les allemands pour aller au Togo. La piste part de Kouandata,
passe dans le troisième arrondissement et va vers Boukoumbé pour aboutir au Togo. Il y a aussi
des sites qui sont à la fois cultuel et culturel sur lesquels les gens peuvent travailler et développer
plus l’aspect culturel et cultuel, la mini chute de Kota qui est en face de l’hotel kaba qui
appartient à Mr BAGRI, des bâtiments à caractère historique qui retracent certains aspects de
la résistance de Kaba, etc.
Question : Est-ce que des tarifs ont été fixés sur la visite de tous ces sites ?
Réponse : Rien n’est organisé. Certains sites, et très peu sont tarifiés et d’autres non. Or, les
communes pourraient se développer en valorisant les potentialités touristiques. Surtout avec
l’intercommunalité, les autres communes comme Toucountouna et autres peuvent réaliser des
visites touristiques intégrées pour valoriser leurs potentiels touristiques et rendre les sites plus
attractifs afin que chaque commune puisse en bénéficier.
Question : Quels sont les sites non fréquentés que vous connaissez ? + Pourquoi ces sites ne
sont-ils pas fréquentés? + Selon vous, que peut-on faire, pour faire fréquenter ces sites ?
Réponse : Tous les sites sont fréquentés mais timidement, surtout ceux dont les voies d’accès
ne sont pas praticables. D’autres sont moins connus par exemple les belvédères. Il y en a qui
sont connu mais moins fréquentés à cause de leur enclavement. D’autres sont moins fréquentés
parce que mal connus. Il faut un travail de communication.
Question : La population est-elle impliquée dans la gestion des sites touristiques ?
Réponse : Non, pas du tout. La population elle-même ignore l’existence de ces sites et les
autorités n’œuvrent pas réellement à la sensibilisation de la population dans ce sens.
Question : Qu’est-ce qui motivent les touristes à choisir Natitingou/Toucountouna comme
destination touristique ?
Réponse : Natitingou est une belle zone en hauteur, une ville très propre, pure, que les gens
aiment, son caractère montagneux également lui confère son attraction
H
Thème 2 : Les sites touristiques et culturels inexploités
Question : Quels sont les endroits qui, selon vous peuvent être transformés en sites touristiques
ou culturels dans la ville ?
Réponse : Justement, c’est pourquoi je parlais des circuits intégrés qui vont prendre en compte
certaines zones peu connus des populations et des touristes.

Thème 3 : Services et infrastructures de transport, d’hébergement et de restauration


Question : Quelle appréciation faites-vous des services de transport, d’hébergement et de
restauration de votre commune ?
Réponse : Comme je l’ai dit plus haut, il manque d’organisation. Ce qui fait que les services
sont de faible qualité. Le personnel n’est pas formé et n’est donc pas qualifié. Du moment où
les autochtones se plaignent, c’est dire que pour les touristes c’est encore pire. Il est vrai que
comparativement à Toucountouna, les services sont acceptables, mais ce n’est pas encore çe
qu’il faut.
Question : Que pensez-vous des infrastructures de transport, d’hébergement et de restauration
de votre commune par rapport à l’exigence touristique ?
Réponse : Il y a insuffisance d’infrastructures et celles qui existent ne sont pas équipées et sont
dans un état de délabrement. Toutefois, Natitingou dispose un peu plus d’infrastructures
d’hébergement et de transport, notamment les hôtels, les auberges, les maquis, les bars
restaurants, etc.
Thème 3 : La contribution du tourisme culturel au développement
Question : Quel est votre apport à la valorisation des sites (la mairie) ?
Réponse : Nous ne pouvons que faire des propositions. Pour que le tourisme soit viable, le
niveau national doit être impliqué et donc l’Etat doit fortement s’impliquer et jouer son rôle de
facilitateur condition sin qua non pour que les communes agissent !
Question : Quel est la contribution de ces sites au développement de la commune ?
Réponse : Entre temps, il y a eu ce qu’on appelait l’ARDET (Association Régionale pour le
Développement du Tourisme). C’est en leur temps qu’il y a eu un regain alors que nous n’étions
même pas encore à l’ère de la décentralisation. C’était grâce à leur action que les sites ont
connu plus de visibilité. Il y a eu le prélèvement de certaines taxes et impôts. Mais ce n’est plus
le cas actuellement.
Question : Quelles sont vos observations pour le développement du tourisme culturel à
Natitingou?
I
Réponse : Il faut inventorier nos ressources et trouver des moyens de les pérenniser et les faire
aimer de la génération future. L’Etat doit aussi prendre ses responsabilités en matière
d’investissement. Il faut également amener les communes à s’organiser. Créer des festivals de
temps à autre. Former les agents et les acteurs qu’il faut pour faire avancer les activités dans
ce domaine.

J
Entretien avec la gérante de la stèle de Kaba

Thème 1 : Fréquentation des sites touristiques

Question : Quels sont les sites touristiques et culturels que vous connaissez ?
Réponse : La cascade de Kota, la cascade de Wabou, le musée régional, datawori
Question : Est-ce que des tarifs ont été fixés sur la visite de votre site ?
Réponse : Oui chez moi ici à la stèle, les nationaux sont à 500f, les expatriés sont à 1000f, les
petits enfants et les jeunes élèves ou étudiants payent 200f. Les touts petits enfants sont à 100f
Question : est-ce que vous avez une idée des tarifs des autres sites ?
Réponse : Bon, je sais qu’au musée un tarif a été fixé, mais sur les autres sites, je ne maitrise
pas bien. Quand j’ai été à Tanguiéta pour voir la source de l’Ouémé j’étais en excursion et on
ne nous a rien demandé.
Question : Quels sont les sites non fréquentés que vous connaissez ?
Bon, il y a effectivement des sites non valorisés. Par exemple, nous avons une grande chute à
Toucountouna précisément à Kokokou. C’est entre Toucountouna et Natitingou. C’est des
grandes chutes qui ne sont pas valorisés. On a des sites non permanents qui sont à Obornan de
l’autre côté de Natitingou.
Réponse : Pourquoi ces sites selon vous ne sont pas fréquentés ?
Une fois que ce n’est pas aménagé, comment ça sera fréquenté ? Ici maintenant, à la stèle quand
je suis arrivé j’ai constaté que mon prédécesseur n’avait pas connu de divagation comme ça. A
un moment donné comme c’était les vacances, les gens fréquentaient mais depuis la rentrée je
n’ai même pas enregistré une personne. Donc je tiens à faire la publicité à la radio, demander
aux élèves de visiter puisque c’est bien aussi de connaitre l’histoire de son milieu, donc
j’aimerais demander à la radio locale de faire des publicités et des communiqués pour inviter
les enseignants, les parents d’élèves pour amener leurs enfants pour avoir plus d’explication sur
le héros Kaba.
Question : Que peut-on faire pour que ces sites soient valorisés ?
Réponse : Pour la valorisation, il faut non seulement que le gouvernement seul y travail, mais
aussi et surtout que les autorités locales y mettent du sien.
En principe, vu la grandeur du site de Toucountouna, il devrait être aménagé pour contribuer
au développement de la commune. Mais on sait que c’est le ministère de la culture, de l’artisanat
et du tourisme qui mène des actions pour la valorisation des sites.
Outre cela, il faudrait que les autorités à divers niveau comprennent qu’il ne s’agit pas
seulement de s’occuper des chefs-lieux de département mais également des zoness

K
périphériques ou rurales qui regorges beaucoup de richesses touristiques. Par ailleurs, ils
pensent construire bientôt dans le cadre du cinquantenaire de la résistance de kaba, la route de
la résistance de Kaba. Le directeur a lutté avec les parents de Kaba pour que beaucoup
d’endroits soient aménagés rn termes de sites touristiques.
Question : Quel est le degré de fréquentation de la stèle ?
Réponse : En 2013 l’effectif total était de 70 personnes par mois ; en 2014 on a enregistré 25,
en Juillet 2015, 5 et 132 en Aout.
Question : Qu’est-ce qui motivent les gens à choisir Natitingou comme destination touristique ?
Réponse : C’est le nombre de site à visiter. Natitingou regorge d’énormes potentialités
touristiques. Mais il y a également la proximité des sites des autres communes comme le parc,
la chute de Tanougou le paysage montagneux d’altitude 800 m, le site de Datawori, le site de
résistance de Kaba, les tatas somba, les mercenaires de Koussou, les hôtels et Tanéta qui est
aussi splendide.
Thème 2 : Les sites touristiques et culturels inexploités

Question : Quels sont les endroits qui selon vous peuvent être transformés en site touristique
et culturel ?
Réponse : Oui, il y a une histoire qui nous parle de Takouté puisqu’avant la colonisation, avant
l’arrivée des colons au Bénin, entre nous on se taquinait, si bien qu’il y a les toboski qui devaient
combattre Kouandé et Kérou mais ils se sont arrêtés pour prendre possession de Natitingou si
bien qu’une lutte féroce a été menée. Normalement ces sites de guerre étaient à valoriser. Il y
avait des crânes humains. On a aussi des grottes magiques ou mystiques petit à l’entrée mais
grand à l’intérieur avec des marigots. Il y a aussi à Bassila la fôrêt des singes, les palais royaux.

Thème 3 : la contribution du tourisme culturel au développement

Question : Quel est le nombre d’emplois généré par la stèle de Kaba ?


Réponse : Actuellement je suis seule. Et même dans mon rapport trimestriel, j’ai demandé à ce
qu’on envoie un agent pour me seconder. Quand je ne suis pas là le centre est fermé.
Question : Quel est votre lien avec la mairie et l’ARDET ?
Réponse : L’ARDET je ne maitrise pas. Mais je sais que nous ici, après avoir réceptionné les
touristes, nous leur vendons des tickets. Puisque c’est un patrimoine, le patrimoine se vend.
Après avoir vendu, on associe les recettes et les frais de location et on envoie les 20% au Fonds
du Patrimoine Culturel. La mairie et la Direction du tourisme résolvent leur problème entre eux.
Nous on fait seulement ce qui nous est demandé.

L
Question : Quels sont vos observations pour le développement du tourisme culturel à
Natitingou ?
Réponse : En matière de tourisme culturel, je vois qu’à Natitingou, les gens n’en prennent pas
bien soin et les sites culturels sont rares. Ça fait mal.
Question : Quel est votre mot de fin ?
Réponse : Nous vous encourageons d’évoluer, de persévérer de percer, d’aller loin malgré les
défis, le système politique. Le pays a besoin de vous, vos milieux ont besoin de vous. J’implore
l’éternel qu’il vous donne la sagesse, l’intelligence, le savoir pour aller de l’avant.

M
Photos

Photo n°1 : hôtel Kaba

Source : Josué KOUAROUMARO BAROKA

Photo n°2 : Hôtel Beau Séjour


Source : Josué KOUAROUMARO BAROKA

N
Photo n°3 : Hôtel Tata Somba

Source : Josué KOUAROUMARO BAROKA

Photo n°4 : Musée régional de Natitingou dans un état de délabrement

Source : Josué KOUAROUMARO BAROKA

O
Photo n°5 : Un tata somba abritant une divinité
Source : Josué KOUAROUMARO BAROKA

Photo n°6 : Dalle d’un tata somba avec des produits vivriers séchés au soleil
Source : Josué KOUAROUMARO BAROKA

P
Photo n° 7 : Carrière de pierres ornementales
Source : Josué KOUAROUMARO BAROKA

Photo n°8 : Centre BPC de Natitingou en forme de tata somba


Source : Josué KOUAROUMARO BAROKA

Q
Photo n°9 : Baobab abritant une divinité
Source : Josué KOUAROUMARO BARPOKA

Photo n°10 : La danse tipenti du peuple Otammari


Source : Mairie de Natitingou 2015

R
Photo n° 11 : Chutes de Kota
Source : Josué KOUAROUMARO BAROKA

Photo n°12 : Vestiges d'anciennes cases rondes en pierres sèches, Datawori


Source : Mairie de Toucountouna 2015

Photo n°13 : Hauts fourneaux centenaires, Datawori


Source : Mairie de Toucountouna 2015
S

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