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Cours des Droits de l’homme et

Libertés publiques
Partie 7
Professeur Souad RAJEB
souadrajeb@gmail.com
S4- License en droit public
FSJES- Mohammedia, Université Hassan II- Casablanca
Année universitaire 2022-2023
Plan

I. Concepts clés
II. Les fondements philosophiques des droits de
l’homme
III.L’Universalité des droits de l’homme
IV.L’affirmation Internationale des Droits de l’homme
V. Le référentiel International des Droits de l’homme
VI.La protection des Droits de l’homme
Concepts clés

(1)
Les Droits et Libertés
Dans le sens politique et social la liberté est un pouvoir
d’agir au sein d’une société organisée, dans la limite des
règles définies.

Le droit est un outil d’encadrement et d’organisation de


l’exercice d’une ou des libertés (autorisation,
réglementation, restriction… des libertés).
Concepts clés
(2)
Les Droits de l’homme, les libertés publiques et les droits
fondamentaux
• Les droits de l’homme quoique intégrés dans une perspective
juridique découle principalement d’une philosophie
• Les libertés publiques sont strictement de l’ordre du droit
positif ; déterminées par le législateur, elles s’appliquent à
l’intérieur des frontières nationales
• Les droits fondamentaux se distinguent des les libertés
publiques par leur ancrage constitutionnel.
Il existe une dimension complémentaire entre les droits de
l’homme à connotation universelle et les libertés fondamentales
qui se traduisent dans des systèmes juridiques organisés au niveau
étatique.
Concepts clés

(3)
L’Homme des droits de l’homme
La personne humaine est perçue, définie et protégée
distinctement selon les civilisations.

Si l’occidental considère l’humanité en tant qu’entité distincte,


non seulement différente de tout le reste, mais moralement
supérieure, l’idéal mélanésien de la notion des droits découle
de la conviction que les êtres humains font partie intégrante
d’un seul et même univers qui constitue un tout.
Concepts clés

(4.1)
L’homme et le pouvoir
L’homme et le pouvoir selon la conception occidentale
fondatrice des droits de l’homme universels

L’homme est un sujet atemporel et non contingent. C’est un


être sécularisé, doué de droits naturels et possède une
validité universelle antérieur à l’organisation sociale, détaché
de la culture et de l’environnement et affranchis des interdits
sociaux.

Le pouvoir, qui protège et appuie les droits de l’homme,


trouve son origine sur la philosophie du contractualisme. La
société, issue d’un contrat est une juxtaposition de volontés
individuelles parfaitement libres.
Concepts clés

(4.2)
L’homme et le pouvoir
Selon la conception orientale:

L’homme n’est pas nié en tant qu’individu, mais il est avant


tout envisagé dans le cadre d’un groupe social (famille, tribu,
ethnie, nation, religion…) fortement liés par des devoirs
sociaux.

Le pouvoir, même s’il s’impose aux hommes, à la différence


de l’Etat moderne et son sens de centralité, est diffus et
disséminé entre plusieurs autorités politiques, familiale,
religieuses, communautaires…). L’Etat n’est pas la seule source
des normes et règles.
Concepts clés

(5)
Les droits humains et les droits de la personne
Les droits de l'homme parfois appelés droits
humains ou droits de la personne sont un concept à la fois
philosophique, juridique et politique. Selon ce concept, tout
être humain — en tant que tel et indépendamment de sa
condition sociale — a des droits «inhérents à sa personne,
inaliénables et sacrés», et donc opposables en toutes
circonstances à la société et au pouvoir. Ainsi, le concept de
droits de l’homme est par définition universaliste.

L'existence, la validité et le contenu des droits de l'homme


sont un sujet permanent de débat en philosophie et
en science politique.
Les fondements philosophiques des droits de l’homme

(1)
Les courants du droit naturel
Elles sont multiples, classées en :
a. Courant objectifs ( Aristote, S.T.D’aquin) et subjectifs
voir laïcisés ;
b. Les théories du contrat social et les philosophies de
lumières (Hobbes, Rousseau…).
Les conceptions juridiques
a. Le positivisme juridique;
b. Le positivisme sociologique.
L’Universalité des droits de l’homme

Suite aux débats engagés à l’ONU, à partir de 1946, un


compromis est trouvé en 1948 pour l’adoption de la DUDH.

Si les thèses qui l’emportèrent relèvent d’une problématique


philosophique occidentale, celle du droit naturel dans le sens
moderne et de la prédominance du libéralisme individualiste,
le côté occidental de la déclaration a nettement été corrigé 18
ans plus tard par les deux pactes internationaux.

Ainsi, l’universalité de la déclaration s’est trouvée alimentée et


enrichie par l’apport des autres peuples.
L’affirmation Internationale des Droits de l’homme

La société internationale ne s’est éveillée aux droits de


l’homme qu’à la fin du 19ème siècle dans des cas limités
(conflits armés, esclavage, travail…).

A- Les déclarations
Dépourvues du caractère juridique, elles furent d’abord
adoptés par l’ONU sous forme de résolution :
• DUDH-1948
• Déclaration de Vienne 1993
• Déclaration universelle sur le génome humain-1997…
L’affirmation Internationale des Droits de l’homme
B- Les conventions internationales
Instrument Contraignant les Etats à des degrés variables:
a. émanent en majorité des NU (ONU, OIT, UNESCO…) mais
sont confrontés aux problèmes des ratifications;
b. peuvent faire l’objet de réserves ou de déclaration
interprétatives;
c. les Etat parties peuvent invoquer une crise pour faire jouer
une «clause de sauvegarde»;
d. la portée de la convention peut être amoindrie par des
désaccords d’ordre conceptuels «procès équitable»,
«enfant», «la torture».
Les effets de la convention dans l’ordre hiérarchique interne. Les
conventions demeurent soumises au choix arbitraire des Etats et
donc du pouvoir. Il est décideur du contenu et de l’opportunité de
l’affirmation des droits, des restrictions…
L’affirmation Internationale des Droits de l’homme

Virtualité et inflation des droits de l’homme

Carence juridique du pouvoir parant l’instauration de règles


législatives et infra-législatives indispensable à la mise en
œuvre des droits de l’homme.

Le tri entre les droits juridiquement opposables et les droits


«expression d’un programme ou d’une politique
gouvernementale».
L’affirmation Internationale des Droits de l’homme
L’internationalisation de la reconnaissance
des droits de l’homme
Elle prend une dimension régionale et une autre mondiale dans le
cadre des NU :
Dimension régionale :
a. Cas de l’européanisation des droits de l’homme : Conseil de
l’Europe et UE;
b. Cas des chartes arabe et Africaines des droits de l’homme.
Dimension mondiale/ Onusienne :
La DUDH-1948 Se présente sous forme de proclamation de
groupes de droits (droits personnels de l’individu, droits de
l’individu face à la collectivité, droits politiques, droits
économiques et sociaux).
Le processus d'adoption du traité (Protocole, Convention…) des droits
de l’Homme

Les Organisations du système des NU, particulièrement,


l’ Assemblée générale des Nations unies adopte un texte
appelé protocole, convention…

Les États doivent le signer puis le ratifier afin qu'il puisse


entrer en vigueur.
La Signature

Elle est du ressort des chefs d'État ou de gouvernement.

C'est une approbation préliminaire.

Elle manifeste l'intention d'un État de ratifier le Protocole


par la suite.
La Ratification

Elle est effectuée généralement par les pouvoirs exécutif


et législatif de l'État.

Celuici accepte donc de son plein gré une série


d'obligations juridiques qui lui impose de promouvoir les
droits et de les respecter.

On dit que « l'État est partie à cet instrument ».


L’ Entrée en vigueur

Elle sera effective lorsque le nombre d’ États requis par le


traité l’aura au moins ratifié le Protocole.

Les États l'ayant ratifié s'engagent alors à le respecter

Ce Protocole a force de loi


La Charte Internationale des Droits de l’homme

Les activités menées par l'Organisation des Nations unies


pour promouvoir, protéger et surveiller les droits de
l'homme et les libertés fondamentales reposent
essentiellement sur la Charte internationale des droits de
l'homme
La Charte Internationale des Droits de l’homme

Celleci se compose de trois textes :

1. la Déclaration universelle des droits de l'homme (DUDH),


qui n'a pas de force contraignante, ni de caractère
obligatoire pour les États qui l'ont signée ;

2. le Pacte international relatif aux droits civils et politiques


(PIDCP), avec le Protocole facultatif s'y rapportant ;

3. le Pacte international relatif aux droits économiques,


sociaux, culturels et environnementaux (PIDESC), avec le
Protocole facultatif s'y rapportant.
Le référentiel International des Droits de l’homme

Le pacte international relatif aux droits civils et politiques


Il a été le 16 décembre 1966 par l'Assemblée générale des Nations
unies dans sa résolution 2200 A (XXI). Il comprend les droits et
libertés classiques qui protègent les particuliers contre les
ingérences de l’État, comme le droit à la vie, l’interdiction de la
torture, de l’esclavage et du travail forcé, le droit à la liberté, etc.
Le 24 octobre 2018, il y a 172 États partie du pacte
Le Pacte est complété par deux protocoles : le 1er daté
du 16 décembre 1966 et
le 2e interdisant la peine de mort en date du 15 décembre 1989.
Le pacte organise un dispositif institutionnel de vérification de
leur propre application par les Etats membres en créant le comité
des droits de l’homme composé d’experts indépendants.
Le référentiel International des Droits de l’homme

Premier Protocole facultatif se rapportant au Pacte


international relatif aux droits civils et politiques

Le premier Protocole facultatif se rapportant au Pacte


international relatif aux droits civils et a été ouvert à la
signature par l'Assemblée générale des Nations Unies le 19
décembre 1966. Il est entré en vigueur le 23 mars 1976.
Le référentiel International des Droits de l’homme

Premier Protocole facultatif se rapportant au Pacte


international relatif aux droits civils et politiques

En vertu de l'article premier du Protocole facultatif, tout


État partie au Pacte qui devient partie au Protocole
reconnaît que le Comité des droits de l'homme a
compétence pour recevoir et examiner des communications
(plaintes) émanant de particuliers relevant de sa juridiction
qui prétendent être victimes d'une violation, par cet État
partie, de l'un des droits énoncés dans le Pacte.
Le référentiel International des Droits de l’homme

2ème Protocole facultatif se rapportant au Pacte


international relatif aux droits civils et politiques

Dans le cadre du Deuxième protocole, les États ont pour


responsabilité principale d’interdire les exécutions dans le
ressort de leur juridiction et de prendre les mesures
nécessaires pour abolir la peine de mort, et ce dès la
ratification dudit Protocole, si ce n’est déjà fait.
Étant donné que le Protocole interdit expressément les
exécutions, un État signataire doit commuer la peine des
personnes déjà condamnées à mort.
Le référentiel International des Droits de l’homme

2ème Protocole facultatif se rapportant au Pacte


international relatif aux droits civils et politiques

Le Protocole est supervisé par le Comité des droits de


l’Homme, l’un des organismes constitués d’experts
indépendants mis en place par les Nations unies pour
contrôler l’application de ses traités
Le référentiel International des Droits de l’homme
Le pacte international relatif
aux droits économiques, sociaux et culturels
C’est un traité international multilatéral adopté
le 16 décembre 1966 par l'Assemblée générale des Nations
unies dans sa résolution 2200A (XXI).

Ce pacte international est dénommé Pacte I

Le Pacte entre en vigueur le 3 janvier 1976 et il est ratifié par 164


États en date du 16 mars 2016.
Le référentiel International des Droits de l’homme
Le pacte international relatif
aux droits économiques, sociaux et culturels

Le Pacte se compose de trente et un articles divisés en 6


parties: le préambule et les parties I à V.

La partie I, qui est identique à celle du Pacte et ne comporte


que l'article 1, proclame le droit de tous les peuples à
l'autodétermination, y compris le droit de libre accès à leur
développement économiques, sociaux et culturels et de
disposer librement de leurs richesses et ressources.
Le référentiel International des Droits de l’homme

Le pacte international relatif


aux droits économiques, sociaux et culturels

Le Pacte établit dans la partie II des Obligations générales


vis-à-vis des États

Chacun des États parties au Pacte s’engage à agir au


maximum de ses ressources disponibles en vue d’assurer
progressivement le plein exercice des droits reconnus dans
le Pacte par tous les moyens appropriés, y compris
l’adoption de mesures législatives
Le référentiel International des Droits de l’homme

Le pacte international relatif


aux droits économiques, sociaux et culturels

La partie cruciale du Pacte se trouve en partie III consacrée


aux droits droits spécifiques, Dans les articles 6 à 15, où
sont exposés les droits à protéger.
Le référentiel International des Droits de l’homme

Le pacte international relatif


aux droits économiques, sociaux et culturels

Ceux-ci comprennent, de façon générale, le droit de


travailler (art. 6), le droit à des conditions de travail justes
(art. 7), le droit de s'affilier aux syndicats et de former des
syndicats (art. 8), le droit à la sécurité sociale (art. 9), le
droit à la protection de la famille (art. 10), le droit à un
niveau de vie suffisant, comprenant le droit d'accès à la
nourriture, au vêtement et au logement (art. 11), le droit à la
santé (art. 12), le droit à l'éducation (art. 13) et le droit à la
culture (art. 15).
Le référentiel International des Droits de l’homme

Protocole facultatif relatif aux droits économiques, sociaux


et culturels

Avant le 5 mai 2013, date d’entrée en vigueur du Protocole


facultatif relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels, il n'existait aucun moyen de porter plainte au
niveau international lors de violations des droits contenus
dans le Pacte I de l’ONU
Le référentiel International des Droits de l’homme

Protocole facultatif relatif aux droits économiques, sociaux


et culturels

Il est adopté par l'Assemblée Générale de l'ONU le 10


Décembre 2008.
Le référentiel International des Droits de l’homme

Protocole facultatif relatif aux droits économiques, sociaux


et culturels

Ce protocole, permet depuis 2013, aux individus ou des


groupes de particuliers, issus des pays qui l'ont ratifié, de
présenter des communications concernant les violations
d’un des droits énoncés dans le Pacte I
Le référentiel International des Droits de l’homme

Protocole facultatif relatif aux droits économiques, sociaux


et culturels

Les individus, issus des pays qui l'ont ratifié, peuvent être
entendus par le Comité des Droits Économiques Sociaux et
Culturels de l'ONU à propos de cas concrets de violation par
leur pays d'un des droits énoncés dans le Pacte I
Le référentiel International des Droits de l’homme

Protocole facultatif relatif aux droits économiques, sociaux


et culturels

Le Protocole consacre la « Justiciabilité » des droits


économiques et sociaux du Pacte I.
Instruments spécifiques

Les NU comptent plusieurs instruments


spécifiques dont : La Convention
internationale sur l’élimination de toutes les
formes de discrimination raciale (ICERD)
(1969) :
Instruments spécifiques

Cas d’Etudes:
1- La Convention internationale sur
l’élimination de toutes les formes de
discrimination raciale (ICERD) (1969) :
Référentiel International des Droits de l’homme
Instruments spécifiques
Les conventions spécifiques

1. La Convention internationale sur l’élimination de toutes


les formes de discrimination raciale (ICERD) (1969) :

La Convention est considérée comme le seul instrument


juridique international qui porte spécifiquement sur les
questions de fond de la discrimination raciale.
Instruments

Cette partie traitera:


 Instruments: niveau International
 le cadre juridique: niveau National
Référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

1. La Convention internationale sur l’élimination de toutes


les formes de discrimination raciale (ICERD) (1969) :

Article premier
1. Dans la présente Convention, l'expression «discrimination
raciale» vise toute distinction, exclusion, restriction ou
préférence fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou
l'origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet
de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la
jouissance ou l'exercice, dans des conditions d'égalité, des
droits de l'homme et des libertés fondamentales dans les
domaines politique, économique, social et culturel ou dans
tout autre domaine de la vie publique.
Référentiel International des Droits de l’homme

La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de


discrimination raciale (ICERD) (1969) :

En vertu de la Convention a été constitué un comité


composé de 18 experts indépendants qui sont chargés de
surveiller la mise en œuvre des dispositions de la
Convention.
Un important aspect de la Convention est le fait qu’elle
couvre les droits à titre individuel et collectif, comme il est
indiqué, par exemple, à l’alinéa a) de l’article 2 en ces
termes : “Chaque Etat partie s'engage à ne se livrer à aucun
acte ou pratique de discrimination raciale contre des
personnes, groupes de personnes ou institutions”
Référentiel International des Droits de l’homme

La Convention internationale sur l’élimination de toutes les


formes de discrimination raciale (ICERD) (1969) :

Ce fait est particulièrement important pour les groupes


minoritaires et les populations autochtones dont les droits
collectifs font souvent l’objet de discrimination
Référentiel International des Droits de l’homme

La Convention internationale sur l’élimination de toutes les


formes de discrimination raciale (ICERD) (1969) :

La Convention est divisée en deux parties :


la première, qui commence par un préambule, énonce les
obligations juridiques des États parties,
tandis que la deuxième partie décrit la composition du
Comité qui surveille l’application de la Convention par les
États parties, ainsi que ses méthodes.

En 2019, 179 pays ratifient cette convention.


Référentiel International des Droits de l’homme

La prohibition de la discrimination raciale est l’un des


principes fondamentaux du hard law international.
Cependant, les instruments de ce dernier, malgré la timide
évolution, post CRENSHAW, demeurent allergiques au
concept d’intersectionnalité appliquée à la discrimination.
Sur quel fondement juridique les Etats sont ils-responsables
des manquements relative à des manifestations
intersectionnelles de la discrimination (actes et propos),
Dans quelle mesure les organes de contrôle peuvent-ils
constater un manquement de l’État à une obligation du
Hard law si celle-ci n’est pas formalisée dans ces
instruments ?
Référentiel International des Droits de l’homme

•L’intersectionnalité est l’étude des identités sociales qui se


croisent (et se chevauchent) ainsi que des systèmes
d’oppression, de domination et/ou de discrimination. Ce
concept s’intéresse au processus par lequel diverses
catégories telles que le sexe, la race, l’ethnicité, la classe, le
handicap, l’orientation sexuelle, la religion et l’âge
interagissent à des niveaux multiples et souvent simultanés,
reflétant ainsi comment chaque élément ou trait d’une
personne est inextricablement lié à tous les autres.
Référentiel International des Droits de l’homme
En 1989, le concept socioculturel d’intersectionnalité a été
introduit pour la première fois dans l’histoire par Kimberlé
Crenshaw, une avocate américaine, défenseuse des droits
humains et universitaire, dans un article intitulé « Démarginaliser
l’intersection de la race et du sexe : Une critique féministe noire
de la doctrine antidiscriminatoire, de la théorie féministe et de la
politique antiraciste ». Dans cet article, Crenshaw soutient que
l’expérience unique d’une femme afro-américaine aux États-
Unis ne peut être comprise que si les deux identités d’être noire
et d’être une femme sont analysées à la lumière des interactions
qui existent entre elles : Ce fut le point de départ d’une
reconnaissance internationale de la nécessité de s’engager dans
des espaces d’intersection où les identités socialement
construites des individus sont appréhendées comme un tout,
plutôt que d’être considérées comme isolées
Référentiel International des Droits de l’homme
S’inspirant de tous ces mouvements qui ont précédé, la théorie
de l’intersectionnalité a été développée au début des années
1990 par la juriste et avocate américaine Kimberlé Crenshaw
dans le cadre du « Black Feminism » au regard des situations
vécues dans les tribunaux américains par les femmes noires
spécifiquement pour qui la preuve de la discrimination devait
être avancée sur la base de la race ou du genre. En tentant de
comprendre pourquoi les femmes noires ont du mal à faire
reconnaître les discriminations qu’elles subissent au travail à
l’occasion d’une affaire opposant les travailleuses noires à la
compagnie américaine « General Motors », Crenshaw observe
que ces femmes sont dans une intersection identitaire, une
intersection qu’aucun cadre d’analyse ne pouvait appréhender
jusque-là
Référentiel International des Droits de l’homme
En effet, en 1976, cinq femmes noires du Missouri ont intenté
un recours judiciaire collectif alléguant que leur employeur, «
General Motors », avait fait preuve de discrimination à leur
égard. Dans l’affaire « DeGraffenreid Vs. General Motors », les
accusatrices ont soutenu qu’une mise à pied fondée sur
l’ancienneté avait désavantagé plusieurs femmes noires au sein
de l’entreprise. Dans ce contexte, le tribunal a conclu que « les
allégations de discrimination raciale et sexuelle ne pouvaient
être combinées » car ce serait aller « au-delà du champ
d’application de l’article VII » qui vise à lutter contre toute forme
de discrimination. Cette décision laissait entendre que les
femmes noires ne pouvaient être considérées comme une «
catégorie protégée » et devaient, ainsi, porter plainte pour
discrimination raciale ou sexuelle, mais pas les deux
simultanément.
Référentiel International des Droits de l’homme

Ainsi, le concept de l’intersectionnalité qui a été développé par


l’avocate Crenshaw dans ce contexte, permet de démontrer que
les expériences et les luttes des femmes de couleur ne
rentraient ni dans les discours féministes (dominés par les
femmes blanches), ni dans les discours antiracistes (dominés par
les hommes noirs) et qu’elles subissaient, en conséquence, des
formes de domination qui ne pouvaient être prises en charge
par les politiques mises en place. Les instruments juridiques liés
à la discrimination n’étaient donc pas en mesure de prendre en
considération les personnes se trouvant à l’intersection. Les
catégories saillantes dans ce cas sont le genre, la race et la
classe sociale.
Référentiel International des Droits de l’homme
Le cadre intersectionnel permet ainsi de rendre visible les
réalités de certains groupes qui sont souvent marginalisés dans
les recherches et les discours de justice sociale tels que les
femmes, les minorités ethniques et sexuelles, les migrant.e.s, les
personnes en situation de handicap, etc. Ainsi, depuis les années
2000, la théorie de l’intersectionnalité est mobilisée dans
différentes recherches, comme cadre théorique, méthodologie
ou théorie explicative pour promouvoir un agenda de justice
sociale qui ne hiérarchise pas les discriminations mais les perçoit
dans leur globalité et les analyse dans leur croisement et
chevauchement.
Référentiel International des Droits de l’homme
les sources du Hard Law sont les : traités, coutume,
jurisprudence Internationale, principes généraux du droit,
doctrine
En droit international, le droit contraignant comprend les
traités ou accords internationaux directement applicables,
ainsi que les lois coutumières.

Ces instruments se traduisent par des engagements


juridiquement exécutoires pour les pays (États) et autres
sujets internationaux.

Les traités internationaux, de lutte contre toutes les formes


de discrimination (y compris multiple), intègrent des
instruments, nommés, conventionnels..
Référentiel International des Droits de l’homme

•Instruments du soft Law


Peuvent consister en des, déclarations, actes adoptés par
les États au sein des organisations internationales ou lors de
conférences internationales, normes produites par les
organisations internationales ou encore par les codes de
bonne conduite, Les mémorandums d’entente, résolutions,
recommandation des Organes de la charte et organes des
traités…
Référentiel International des Droits de l’homme

•Instruments du soft Law


Peuvent consister en des, déclarations, actes adoptés par
les États au sein des organisations internationales ou lors de
conférences internationales, normes produites par les
organisations internationales ou encore par les codes de
bonne conduite, Les mémorandums d’entente, résolutions,
recommandation des Organes de la charte et organes des
traités…
Référentiel International des Droits de l’homme

Exercice :
destiné à un Jeu de « Quête des interdictions à valeur
multidimensionnelle »
Référentiel International des Droits de l’homme

Les 2 Pactes internationaux de 1966 : International relatif


aux droits civils et politiques (PIDCP) - article 26 -et relatif
aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) -
article 2-. énoncent que « les Etats parties auxdits Pactes de
1966 s’engagent à garantir que les droits qui y sont énoncés
seront exercés « sans discrimination aucune » »et énoncent
une dizaine de critères prohibés sans toutefois envisager
qu’ils puissent interagir entre eux.
Référentiel International des Droits de l’homme

•La Convention de l’Unesco relative à la lutte contre la


Discrimination dans le domaine de l’enseignement dispose :
•« 1. Aux fins de la présente Convention, le terme
"discrimination" comprend toute distinction, exclusion,
limitation ou préférence qui, fondée sur la race, la couleur,
le sexe, la langue, la religion, l'opinion politique ou toute
autre opinion, l'origine nationale ou sociale, la condition
économique ou la naissance, a pour objet de détruire ou
d'altérer l'égalité de traitement en matière d'enseignement
et, notamment:
•a) D'écarter une personne ou un groupe de l'accès aux
divers types ou degrés d'enseignement…
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•« Protocole facultatif à la convention sur


l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes » de
1999. Il y est mentionné que les femmes
font notamment l’objet de «
discriminations sur le lieu de travail »
Référentiel International des Droits de l’homme

• La Convention relative aux droits des personnes


handicapées (CRPD) du 13 décembre 2006 l’article 5 de
ladite Convention qui promeut l’égalité et la non-
discrimination stipule « …
• 1. Les États Parties reconnaissent que toutes les
personnes sont égales devant la loi et en vertu de celle-
ci et ont droit sans discrimination à l'égale protection et
à l'égal bénéfice de la loi.
• 2. Les États Parties interdisent toutes les
discriminations fondées sur le handicap et garantissent
aux personnes handicapées une égale et effective
protection juridique contre toute discrimination, quel
qu'en soit le fondement.
Référentiel International des Droits de l’homme

Dans l’article 6 réservé aux Femmes


handicapées, il est stipulé que « 1. Les
États Parties reconnaissent que les
femmes et les filles handicapées sont
exposées à de multiples discriminations,
et ils prennent les mesures voulues
pour leur permettre de jouir pleinement
et dans des conditions d'égalité de tous
les droits de l'homme et de toutes les
libertés fondamentales… »
Référentiel International des Droits de l’homme

• La Déclaration sur l’élimination de toutes les formes de


discrimination

• La Déclaration universelle des droits de l’Homme


(DUDH) de 1948 pose un principe général de non-
discrimination à valeur unidimensionnelle. Son article 7
prévoit que « tous ont droit à une protection égale
contre toute discrimination qui violerait la présente
Déclaration et contre toute provocation à une telle
discrimination ». Son article 23 énonce notamment que
toute personne a droit « sans aucune discrimination, à
un salaire égal pour un travail égal ».
Référentiel International des Droits de l’homme

•Dans sa recommandation générale XXV, Le Comité


pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD)
constate que «la discrimination raciale n'affecte pas
toujours pareillement ou de la même manière les
hommes et les femmes » et que « dans certaines
circonstances, la discrimination raciale vise
seulement ou essentiellement les femmes ou a des
effets différents ou d'un degré différent sur les
femmes que sur les hommes ».
Référentiel International des Droits de l’homme
Et d’ajouter que faute d’une prise en considération ou d’une
reconnaissance explicite des disparités que présente le vécu
des hommes et des femmes dans la sphère de la vie publique
aussi bien que privée, «une telle discrimination raciale
échappe souvent à la détection».
•Ces aspects sont illustrés dès le deuxième paragraphe de la
Recommandation générale XXV du CERD : « Certaines formes
de discrimination raciale peuvent être dirigées spécifiquement
contre les femmes en tant que femmes, par exemple : les
violences sexuelles commises en détention ou en temps de
conflit armé sur la personne de femmes appartenant à des
groupes raciaux ou ethniques particuliers; la stérilisation
forcée de femmes autochtones ; les abus perpétrés à
l'encontre de travailleuses du secteur informel ou d'employés
domestiques travaillant à l'étranger, par leurs employeurs.
Référentiel International des Droits de l’homme

•Comité des droits de l’homme., constatations F.A. c. France,


16 juillet 2018, no 2662/2015
•Comité des droits de l’homme, constatations Sonia Yaker c.
France, 17 juillet 2018, no 2747/2016 ; Com. dr. h.,
constatations Hebadj c. France, 17 juillet 2018, no 2807/2016.
•Le Comité des droits de l’homme a adopté trois
constatations, en 2018, dans lesquelles il considère que la
France a violé le droit à la liberté de religion (art. 18 du Pacte
international relatif aux droits civils et politiques) et le droit à
la non-discrimination (art. 26 du Pacte). Les premières
concernent l’affaire Baby Loup, qui concerne le licenciement
pour faute grave de la salariée d’une crèche associative
refusant d’ôter son foulard comme l’exigeait le règlement
intérieur de la crèche.
Référentiel International des Droits de l’homme

•Les secondes constatations datent du 17 juillet 2018 et


mettent en doute l’application de la loi française sur la
dissimulation du visage dans l’espace public adoptée en 2010,
laquelle a reçu un brevet de conventionalité de la Cour
européenne des droits de l’homme.
•Com. dr. h., constatations Sonia Yaker c. France, 17 juillet
2018, no 2747/2016 ; Com. dr. h., constatations Hebadj c.
France, 17 juillet 2018, no 2807/2016.
•Cour eur. dr. h., Gde Ch., arrêt S.A.S. c. France, 1er juillet
2014, no 43835/11.
Référentiel International des Droits de l’homme

•Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale


(CERD) insiste clairement sur l’obligation de l’État d’enquêter
sérieusement en cas d’allégations faisant état des
discriminations dans le travail. Ainsi, dans l’affaire Yilmaz-
Dogan c. Pays-Bas, le CERD a estimé que l’État avait violé le
droit de la requérante au travail, visé à l'article 5-e-i, dans la
mesure où le caractère présumé discriminatoire des
arguments avancés par son employeur pour la licencier n’avait
pas été examiné.
Référentiel International des Droits de l’homme

•La requérante, de nationalité turque, avait été licenciée parce


qu’elle était enceinte. Dans un courrier dans lequel il tentait
de justifier sa décision, l’employeur s’était livré à des
distinctions détaillées entre ses employées néerlandaises et
celles qu’il appelait « nos ouvrières étrangères».
•Le CERD a estimé que la Convention avait été violée, car le
tribunal néerlandais ayant examiné la plainte de la jeune
femme n’avait pas pris en considération le caractère présumé
discriminatoire de cette lettre.
Référentiel International des Droits de l’homme

• Conseil d’État (France), 21 décembre 2007, Gagnidze, n°


306448.
• Vu la requête sommaire et le mémoire complémentaire,
enregistrés les 11 juin et 26 juillet 2007 au secrétariat du
contentieux du Conseil d'Etat, présentés pour M. Témur
A, demeurant ...; M. A demande au Conseil d'Etat
d'annuler le décret du 19 avril 2007 par lequel le Premier
ministre a accordé son extradition aux autorités
géorgiennes ;
Référentiel International des Droits de l’homme
• Considérant que, si M. A soutient que les conditions de
détention dans les prisons géorgiennes feraient courir
des risques pour la sécurité physique des détenus, qu'ont
relevés des rapports d'Amnesty international et du
comité de l'ONU contre la torture établis en 2005 et
2006, les pièces du dossier ne permettent pas d'établir
les risques personnels qu'il allègue ; qu'il ressort d'ailleurs
de la lettre du procureur général de Géorgie du 17
octobre 2006, que l'intéressé sera placé dans un
établissement pénitentiaire dont la construction a été
financée par l'Union Européenne, qui participe au
programme mis en œuvre par les autorités géorgiennes
pour réformer leur système judiciaire, et qui répond aux
critères fixés par celle-ci ; que, par suite, les auteurs du
décret attaqué n'ont pas entaché celui-ci d'une erreur
manifeste d'appréciation au regard des risques allégués
Référentiel International des Droits de l’homme

Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que M. A


n'est pas fondé à demander l'annulation du décret du 19
avril 2007 accordant son extradition aux autorités
géorgiennes;

•D E C I D E :
•Article 1er : La requête de M. A est rejetée.
•Article 2 : La présente décision sera notifiée à M. Témur A
et au garde des sceaux, ministre de la justice.
Référentiel national des Droits de
l’homme

La déclinaison du traité sur l’élimination de


toutes les formes de discrimination, de
racisme, de xénophobie dans le corpus
juridique national
Cadre national de
l’élimination de
toutes les formes de
discrimination raciale
crimes de D.
crime haine racistes intersectionne discrimination égalité de
Racisme Xénophobie discrimination de haine et xénophobes lle multiple traitement

Toute
Combinaison/
distinction,
Interaction de
exclusion,
2 ou plusieurs
restriction ou
causes de D.
l'attitude de préférence
sont à l'œuvre
Attitude ( rejet et fondée sur des
simultanémen
stéréotypes, d'exclusion de critères
des préjugés toute identité prohibés. t, = nouvelles Deux ou
et l'intention culturelle but/effet de formes plusieurs
de discriminer) étrangère en détruire ou de d'identité et motifs de
+ conviction tant que compromettre processus discrimination
Infraction
de la menace. la discriminatoire se produisent
pénale (délit
supériorité il n’a pas reconnaissance, s plus isolément et
infractions
naturelle d'un toujours une la jouissance ou P.) + mobile profonds. successivemen
pénales
groupe; origine raciste: l’exercice, discriminatoi ex.une femme t dans le Absence de
motivées par
racisme n’est il ne se fonde dans des re (Préjugé migrante temps. toute
pas pas tjr sur la conditions sur couleur, + préjugé fortement et résulterait discrimination
nécessairemen condition d’égalité, des handicap,etc raciste ou racisée et des axes directe ou
t xénophobe d’infériorité DH et LF ) xénophobe. handicapée séparés indirecte
La Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination raciale

Définit cette discrimination comme « toute distinction, exclusion,


restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ou
l’origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire
ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l’exercice,dans
des conditions d’égalité, des droits de l’homme et des libertés
fondamentales dans les domaines politique, économique, social et
culturel, ou dans tout autre domaine de la vie
publique ».
Absence de définition du Code Pénal
Article 431-1 :
Constitue une discrimination toute
distinction opérée entre les personnes
physiques à raison de l'origine nationale ou
sociale, de la couleur, du sexe, de la
situation de famille, de l'état de santé, du
handicap, de l'opinion politique, de
l'appartenance syndicale, de l'appartenance
ou de la non appartenance, vraie ou
supposée, à une ethnie, une nation, une
race ou une religion déterminée.
Absence de définition du Code Pénal
(Suite) Constitue également une
discrimination toute distinction opérée entre
les personnes morales à raison de l'origine,
du sexe, de la situation de famille, de l'état
de santé, du handicap, des opinions
politiques, des activités syndicales, de
l'appartenance ou de la non-appartenance,
vraie ou supposée, à une ethnie, une nation,
une race ou une religion déterminée des
membres ou de certains membres de ces
personnes morales
infraction Pénale
Article 431-2 La discrimination définie à l'article 431-1
ci-dessus est punie de l'emprisonnement d'un mois à
deux ans et d'une amende de mille deux cent à
cinquante mille dirhams, lorsqu'elle consiste :
à refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ;
 à entraver l'exercice normal d'une activité
économique quelconque;
 à refuser d'embaucher, à sanctionner ou à licencier
une personne ;
 à subordonner la fourniture d'un bien ou d'un
service ou l'offre d'un emploi à une condition fondée
sur l'un des éléments visés à l'article 431-1.
L’interdiction de la discrimination, du racisme, de la xénophobie du
discours haineux et d’autres formes d’intolérance sont interdits par les
engagements souscrits par le Maroc au niveau du Hard law, déclinés
en :
• instruments Généraux des droits de l’Homme, qui posent un
principe général de non-discrimination à valeur unidimensionnelle
(à entrée unique)
• instruments catégoriels, en instruments de l’Organisation
internationale du travail,
• instruments spécifiques des droits humains reconnaissant
implicitement l’existence d’une catégorie de discriminations
multiples par sexe et origine raciale et/ou ethnique (les
discriminations successives)
• instruments « post-CRENSHAW » qui se révèlent plus propices à
la reconnaissance des discriminations multiples et
intersectionnelles :
Protocole facultatif à la convention sur l’élimination de toutes les
formes de discrimination à l’égard des femmes de 1999. « ...les
femmes font l’objet de « discriminations sur le lieu de travail » .
L’article 5 de la Convention relative aux droits des personnes
handicapées (CRPD) du 13 décembre 2006 pose une interdiction « de
toutes les discriminations fondées sur le handicap et (garantit) aux
personnes handicapées une égale et effective protection juridique
contre toute discrimination, quel qu’en soit le fondement ».
Le royaume du Maroc, a également, déployé des
efforts en souscrivant aux instruments du soft
law, comme les Actes adoptés par les États au
sein des organisations internationales ou lors des
conférences internationales et les observations et
recommandation des différents Organes de la
charte et organes des traités, ainsi qu’aux
instruments internationaux qui incitent à l’égalité
de traitement et des chances et la lutte contre le
racisme.
Prenant conscience que la question de la
discrimination exige une réponse collective
soutenue, le Maroc entame une réforme
constitutionnelle suivie par l’adoption d’un
certain nombre de dispositions législatives et
quelques politiques publiques, et ce malgré
l’absence d’une loi uniforme et d’un Plan d’action
contre le racisme
Détection de victimes présumées à travers des
Critères prohibés de discrimination

•Focus
•Une discrimination est une inégalité de traitement
fondée sur un

•critère interdit par la loi (sexe, âge, état de santé…)


et dans un

•domaine (indice de détection) cité par la loi (accès à un


service, embauche…).
Détection de victimes présumées à travers des
Critères prohibés de discrimination

•A ce jour, plusieurs critères prohibés de


discrimination sont fixés par la loi.

• Ainsi, traiter autrement une personne en raison de ses


origines, son sexe, son âge, son état de santé, ses opinions
est interdit par la loi et les conventions internationales
approuvées par le Maroc.
Focus

•une discrimination peut être


•directe
•Soit,
•indirecte
Focus

•Discrimination directe :

•Un traitement de manière moins favorable qu’une autre


personne dans une situation comparable.
Application

•Loi n° 24-03 modifiant et complétant le code pénal (2004)


dans son article 431-1
•Exemple.
•«constitue une discrimination toute distinction opérée
entre les personnes physiques, les personnes morales en
raison de l’origine nationale ou sociale, de la couleur, du
sexe, de la situation de famille, de l’état de santé, du
handicap, de l’opinion politique, de l’appartenance
syndicale, de l’appartenance ou de la non-appartenance
vraie ou supposée à une ethnie, une nation, une race ou une
religion déterminée»
Focus

•Discrimination indirecte:
• si des règle, politique, programme ou mesure qui ne sont pas
discriminatoires et apparemment neutre ont pour effet un traitement
défavorable sur des personnes et de désavantager un groupe donné par
rapport à un autre à raison d'un de ces mêmes critères. Elle recouvre
l’ensemble des pratiques qui, formellement neutres, ont néanmoins un
impact négatif disproportionné sur les individus appartenant à certains
groupes marginalisés (femmes, minorités ethno-raciales, etc.) et ce,
indépendamment des motivations de leurs promoteur.
•Ex. prioriser dans les campagnes de régularisations, les personnes
migrantes travaillant à temps complet, alors que la majorité des femmes
migrantes travaillent à temps partiel et que les hommes migrants sont
majoritairement à temps complet.
Focus

•Mesures positives:
•lorsqu’est mis en place des inégalités dans l’objectif de promouvoir
l’égalité des chances. La loi précisera des «situations où la discrimination
n’est pas punissable ».
•Différentes mesures peuvent être proposées dans le cadre d’une politique
de discrimination positive :
•Ex.Créations de quotas ( des femmes, des jeunes, personnes en situation
d’handicap) à l’embauche ou à l’inscription doctorale, aux élections par
ex ; ou bien différentes exonérations fiscales pour privilégier l’embauche
de certaines catégories défavorisées
Détection de victimes présumées à
travers des Critères prohibés de
discrimination

•Le législateur Marocain a défini dans les instruments internes un socle


de critères fondés sur les caractéristiques de la personne.

•La liste de ces critères a plusieurs sources, d’une part, les conventions
internationales, d’autre part, les différents actes du soft law .
•Critères prohibés de
discrimination relevant de
plusieurs textes de lois ayant
connu des réformes ou
amendements ces dernières
années interdisant la
discrimination
Exercice

•Cet exercice se réalise sous forme de remue-méninges. La


question est posée sur la base de la dernière diapositive de
la présentation: « Dans l’état actuel du soft et du hard law
marocain - constitué, principalement, par les textes de lois
ayant connu des réformes ou amendements ces dernières
années- interdisant la discrimination, veuillez identifier les
critères prohibés de discrimination, leur nombre d’entrée, »
La 1ère colonne La 2ème colonne La 3ème colonne
pour transcrire pour transcrire pour transcrire les critères
les critères les critères de discrimination considéré
prohibés de prohibés de par le législateur marocain
discrimination discrimination comme un crime
repérés à à entrée multiple
entrée unique ou
intersectionnelle
Cas . Critères prohibés de discrimination relevant de la
constitution de 2011
•La Constitution de juillet 2011 a renforcé le caractère
contraignant du respect par le Maroc de ses engagements
internationaux en matière des droits de l’homme, en
disposant de la primauté de conventions internationales
ratifiées par le Maroc sur les lois internes (préambule) et en
consacrant la « jouissance, à égalité, par l’homme et la
femme des droits et libertés » énoncés dans la Constitution,
ainsi que dans les conventions et pactes internationaux
dûment ratifiés par le Royaume» ( Art.19).
• Cas 1. Critères prohibés de discrimination relevant de:
Section ajoutée par l’article premier de la loi n° 09-09 sur les
manifestations sportives, complétant le code pénal
promulguée par le dahir n° 1-11-38 du 29 joumada II 1432 (2
juin 2011), Bulletin Officiel n°5956 bis du 27 rejeb 1432 (30
juin 2011)
•Article 308-5 « …est puni de l’emprisonnement de un à 6
mois et d’une amende de 1.255 à 15.555 dirhams ou de l’une
de ces deux peines seulement, quiconque incite lors ou à
l’occasion de compétitions ou de manifestations sportives
ou de leur retransmission en public…, par des discours, cris,
appels, slogans, banderoles, images, statues, sculptures ou
par tout autre moyen, à la discrimination raciale ou à la
haine à l’égard d’une ou de plusieurs personnes en raison de
leur origine nationale ou sociale, couleur, sexe, situation de
famille, état de santé, handicap, opinion politique,
appartenance syndicale, appartenance ou non
appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, nation, race
ou religion déterminée.
•Article 308-5
•« …Est puni de la même peine quiconque tient par l’un des
moyens mentionnés à l’alinéa précédent des propos
diffamatoires ou injurieux au sens des articles 442 et 443 du
présent code ou profère des propos contraires aux moeurs
et à la moralité publique à l’égard d’une ou de plusieurs
personnes ou d’un ou de plusieurs organismes. »
Cas 2. Critères prohibés de discrimination relevant
duDahir n°1-03-194 du 14 rejeb (11 septembre 2003) portant
promulgation de la loi n°65-99 relative au Code du Travail
•Article 9
•Est interdite toute atteinte aux libertés et aux droits
relatifs à l'exercice syndical à l'intérieur de l'entreprise,
conformément à la législation et la réglementation en
vigueur ainsi que toute atteinte à la liberté de travail à
l'égard de l'employeur et des salariés appartenant à
l'entreprise.
• … Est également interdite à l'encontre des salariés, toute
discrimination fondée sur la race, la couleur, le sexe, le handicap, la
situation conjugale, la religion, l'opinion politique, l'affiliation syndicale,
l'ascendance nationale ou l'origine sociale, ayant pour effet de violer ou
d'altérer le principe d'égalité des chances ou de traitement sur un pied
d'égalité en matière d'emploi ou d'exercice d'une profession,
notamment, en ce qui concerne l'embauchage, la conduite et la
répartition du travail, la formation professionnelle, le salaire,
l'avancement, l'octroi des avantages sociaux, les mesures disciplinaires
et le licenciement. Il découle notamment des dispositions précédentes :
1°le droit pour la femme de conclure un contrat de travail ;
2°l'interdiction de toute mesure discriminatoire fondée sur l'affiliation
ou l'activité syndicale des salariés ; 3°le droit de la femme mariée ou
non, d'adhérer à un syndicat professionnel et de participer à son
administration et à sa gestion.
Cas 3. Critères prohibés de discrimination relevant de
l’Art 36 de la loi n°65-99 relative au Code du Travail
•Ne constituent pas des motifs valables de prise de
sanctions disciplinaires ou de licenciement :

• 1°l'affiliation syndicale ou l'exercice d'un mandat du


représentant syndical

•2°la participation à des activités syndicales en dehors des


heures de travail ou, avec le consentement de l'employeur
ou conformément à la convention collective de travail ou au
règlement intérieur, durant les heures de travail ;
• 3° le fait de se porter candidat à un mandat de délégué
des salariés, de l'exercer ou de l'avoir exercé ;

•4°le fait d'avoir déposé une plainte ou participé à des


actions judiciaires contre l'employeur dans le cadre des
dispositions de la présente loi ;
• 5° la race, la couleur, le sexe, la situation
conjugale, les responsabilités familiales, la religion,
l'opinion politique, l'ascendance nationale ou
l'origine sociale ;

•6° le handicap dans la mesure où il ne fait pas
obstacle à l'exercice par le salarié handicapé d'une
fonction adéquate au sein de l'entreprise
Cas 4. Critères prohibés de discrimination relevant de
l’Art 478 - loi n°65-99 relative au Code du Travail
« Est interdite aux agences de recrutement privées toute discrimination
basée sur la race, la couleur, le sexe, la religion, l'opinion politique,
l'ascendance nationale ou l'origine sociale, de nature à porter atteinte
au principe de l'égalité des chances et de traitement en matière
d'emploi.
…Il est également interdit aux agences de recrutement privées de
pratiquer toute discrimination se basant sur la sélection privative de la
liberté syndicale ou de la négociation collective. N'est pas considérée
comme mesure discriminatoire, toute offre de service spéciale ou la
réalisation de programmes destinés spécialement à aider les
demandeurs d'emploi les plus défavorisés dans leur recherche d'un
emploi. »
Cas 4. Critères prohibés de discrimination relevant
Loi n° 23-98relative à l'organisation et au
fonctionnement des établissements pénitentiaires
•Art 51-
•Les détenus ne doivent subir aucune discrimination fondée
sur des considérations tenant à la race, à la couleur, au sexe,
à la nationalité, à la langue, à la religion, à l'opinion ou au
rang social.
Cas 5. Critères prohibés de discrimination relevant Loi
sur les associations
La loi sur les associations interdit la constitution
d’associations sur des bases raciales et prévoit la dissolution
des associations encourageant toute forme de
discrimination raciale;
Cas 6. Critères prohibés de discrimination relevant de
l’Art4_ La loi n° 36-04 relative aux partis politiques
Est nulle et de nul effet toute constitution de parti politique
fondée sur une cause ou en vue d'un objet contraire à la
Constitution et aux lois ou qui a pour but de porter atteinte
à la religion islamique, au régime monarchique ou à
l'intégrité territoriale du Royaume.
Est également nulle et de nul effet toute constitution de
parti politique fondée sur une base religieuse, linguistique,
ethnique ou régionale, ou d'une manière générale, sur toute
base discriminatoire ou contraire aux droits de l'homme.
Cas 7. Critères prohibés de discrimination relevant de
Article 6-La loi n° 62-06 de 2007, qui modifie le Code de la
nationalité de 1958
•Cet article permet à la femme marocaine de transmettre sa
nationalité à ses enfants, à égalité avec les hommes de
nationalité marocaine
•« article 6 : NATIONALITE PAR LA FILIATION
•Est Marocain, l’enfant né d’un père marocain ou d’une
mère marocaine »
Cas 8. Critères prohibés de discrimination relevant du
Code de la presse _La loi n° 88-13 relative à la presse et de
l’édition
•dont l’article 72 punit l’incitation directe à la haine ou la
discrimination
•«quiconque aura, par l’un des moyens énumérés à l’article
38 incité à la discrimination raciale, à la haine ou à la
violence contre une ou plusieurs personnes en raison de
leur race, leur origine, leur couleur ou leur appartenance
ethnique ou religieuse, ou soutenu les crimes de guerre et
les crimes contre l’humanité sera puni d’un
emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de
3.000 à 30.000 dirhams ou de l’une de ces deux peines
seulement»
• Cas 9 Critères prohibés de discrimination relevant du
relevant du Soft Law : Comité pour l ’ élimination de la
discrimination raciale -77ème session_ 2-27 août 2010
•Le Comité accueille l’adoption en 2004 par l’État partie du
Code de la famille qui vise à promouvoir le principe d’égalité
entre l’homme et la femme et à déterminer de façon
équitable les droits et les devoirs au sein de la famille, ce qui
permet de prévenir et de protéger contre une double
discrimination ou de multiples discriminations.
• Cas 10. Critères prohibés de discrimination relevant
du relevant du Soft Law
La déclaration faite par le Maroc au titre de l’article 14 de la
Convention internationale sur l’élimination de toutes les
formes de discrimination raciale, et permettant dorénavant
à tout individu ou à des groupes de personnes au Maroc de
se prévaloir des dispositions de la Convention et de saisir le
Comité, lorsqu’elles s’estiment victimes de la discrimination
raciale.
• Les tableaux suivants reprennent quelques
critères prohibés de discrimination présents
dans quelques instruments – recueillis à titre
indicatifs- du corpus juridique marocain
Asc
Situ L’o L’ap L’orig end
atio pini part ine anc
Rac C n on ena social e Fo
Asce e/Ét ou Han conj poli Rel nce e ou La nati rt Nai
nda Se hni le dica ugal tiq igi synd  syndi ng onal un ssa
nce xe e ur p e ue on icale ge cale ue e e nce
Constitution X X X X X
L. 88-13 Presse article 72,
Discours de haine E X X
L.36-04 partis politique sur
base a.4 E X X X
L.23-98 a. 51: Détenus X X X X X X X
L 09-09 manif. sportive a. 308-5 X X X X X X X X X
a. 36 C.travail-L 65-99-
licenciement X X X X X X X
art 9 C.travail X X X X X X X X
L’appar origine
Situatio L’opini tenanc sociale Ascend
Asce Race/ n on e ou ance
nda Éthni Coule Handic conjuga politiqu Religio syndica syndica nationa
nce Sexe e ur ap le e n le Âge le Langue le
L.19.12 Sur les
personnes
travailleuses
domestiques X x X X
L. 65-15 Les
établissement X X
s de
protection
sociale
L.103-13
violence
relative à la
lutte contre la
violence à
l'égard des
femmes X x X X X X
L’origin
L’appar e
Situatio L’opini tenanc sociale Ascend
Asce Race/ n on e ou ance
nda Éthni Coule Handic conjuga politiqu Religio syndica syndica nationa
nce Sexe e ur ap le e n le Âge le Langue le
code de la X
famille 2004 X

L cadre 97-13
sur les
enfants en
situation de
handicap
A.36.5 et 36.6 X X X

L.27.14 lutte
contre la
traite des
êtres humains
X X X
L’origi
Asc Situa L’app ne
en Rac tion L’opi arten social Ascen Fo
da e/Ét Co Han conj nion Reli ance e ou dance rt Nai
nc Se hni ule dica ugal politi gio syndic Âg syndic Lan nation un ssa
e xe e ur p e que n ale e ale gue ale e nce
a. 478 C.travail
Agences
Recrut.
pve X X X X X X X X
C. pénal
a. 431 X X X X X X X X X
L.cadre 51.17 système X X X
d'éducation
préambule+article 4
réglement intérieur
des hopitaux de 2011 X X X
L’origi
Asc Situa L’app ne
en Rac tion L’opi arten social Ascen Fo
da e/Ét Co Han conj nion Reli ance e ou dance rt Nai
nc Se hni ule dica ugal politi gio syndic Âg syndic Lan nation un ssa
e xe e ur p e que n ale e ale gue ale e nce
L. 65-00 couverture
médicale X X
art 9.2 C.travail X X X X X X X X X X

art 36 C.travail X X X X X X X X

art 478 C.travail X X X X X X X

art 516 C.travail X X

art 521. C.travail X X X


L’ap L’origi Asce
parte ne nda
Situatio L’opini nanc social nce
Asce n on e e ou nati Nai
ndan Race/ Handi conjuga politiq Reli syndi Âg syndic Lan onal Fort ssa
ce Sexe Éthnie Couleur cap le ue gion cale e ale gue e une nce
Nbr 0 21 15 10 11 7 9 11 5 8 3 13 2 1
Conclusion
sur les
critères prohibés
de discrimination:
La lutte contre les formes de
discriminations basées sur le sexe
est désormais l’une des tendances
lourdes du pouvoir au Maroc
le silence du texte marocain sur
d’autres critères prohibés de
discrimination : ascendance,
Grossesse, Caractéristiques
génétiques, Orientation sexuelle,
Identité de genre... ».
Discriminations dans le travail et l’emploi :

Bien que le droit marocain ait fait un pas pour faire disparaître la plupart
des dispositions discriminatoires, certaines perdurent. celui-ci reste muet
lorsqu’il s’agit de certaines pratiques sociales comme le racisme, par
exemple, qui n’est mentionné que dans le cadre des motifs non valables
justifiant un licenciement ou la prise d’une mesure disciplinaire (article
36 du Code du travail). Quant aux personnes handicapées, le nouveau
Code encourage bien la prise de mesures en faveur de cette catégorie
sociale, leur permettant de garantir effectivement l’égalité des chances
et des opportunités.
Cependant des carences enregistrées par la législature marocaine à ce
niveau, subsistent comme dans l’article 24, qui exhorte la personne
employeuse à prendre des mesures dans ce sens sans pour autant
expliciter les mesures « punitives » prévues pour toute violation des
règles prescrites.
Sur le registre des politiques d’égalité et de non-
discrimination, les mécanismes onusiens de
protection des droits de l’homme,
recommandent, l’analyse intersectionelle» ou
multiple comme la plus appropriée et la plus
recommandée des démarches d’analyse.
Au Maroc, le vivre ensemble continue de poser de
nombreux défis en raison des nouvelles formes
multidimensionnelles de discrimination encore peu
prises en charge autant par les textes que par les
politiques publiques
Certes, les instruments juridiques seuls ne sont
pas suffisants pour mener une telle lutte, mais
les législations nationales cohérentes,
homogènes luttant contre des formes de
discrimination à valeur multidimentionnelle en
particulier intersectionnelle sont nécessaires
pour un mieux vivre ensemble.
L’intersectionnalité –en tant que phénomène
complexe et multidimensionnel a été très peu
prise en charge.
Certes, la législation marocaine contient certaines
dispositions d’interdiction de la discrimination à
entrée multiple c’est le cas de:
la loi 19-12 relative aux conditions de travail et
d’emploi des travailleuses domestiques, la loi
relative au conseil de la famille et de l’enfance,
la loi 103-13 de lutte contre les violences faites
aux femmes, la loi cadre 97-13 sur les enfants en
situation d’handicap, qui établit des critères de
discrimination multiple,
cette dernière a été complété par une politique
publique intégrée pour la promotion des
personnes en situation de handicap (PPIPSH).
C’est le cas également de la loi 27-14 relative à la lutte
contre la traite des êtres humains (2016) et la loi sur les
hôpitaux de 2011 qui ouvre l’accès inconditionnée et
gratuit aux services de santé aux femmes en situation
de grossesse et de migration régulière ou irrégulière.
C’est le cas, également, de la loi sur l’état civil qui
donne le droit à un état civil aux enfants né.e.s de
parents en situation de migration régulière ou
irrégulière, pour éviter les cas d’apatridie.
D’autre part, la législation marocaine en matière de
travail et d’emploi, prévoit des mesures de sanction
stipulées par le nouveau Code à l’encontre de certains
abus vis-à-vis de ces catégories sociales dites « fragiles
» : femmes en état de grossesse, des enfants, filles et
garçons mineurs de moins de 18 ans et des personnes
handicapées, et des droits « le droit de la femme
mariée ou non, d'adhérer à un syndicat professionnel
et de participer à son administration et à sa gestion.».
La réflexion sur la discrimination, au Maroc, tient,
encore, peu compte des facteurs intersectionnels.
La situation spécifique des femmes migrantes et
réfugiées au Maroc, en est une manifestation. Malgré
l’existence de mesures et programmes pour lutter
contre les violences faite aux femmes, les politiques et
la législation destinées à combattre la violence envers
les femmes, au Maroc, n’inclut pas encore des mesures
spécifiques pour lutter contre les violences faites aux
femmes migrantes et réfugiées.
Sur ce registre, en 2019, la Rapporteuse spéciale sur toutes les formes
contemporaines de racisme, de discrimination raciale et de xénophobie
en mission au Maroc, tout en reconnaissant les progrès réalisés en
matière d’égalité raciale, souligne la nécessité ... de reconnaître des
problèmes spécifiques générés par des discriminations
intersectionnées basées sur le genre, l’orientation sexuelle ou le
handicap. Par mesures spécifiques nous entendons, des mesures qui
prennent en compte les spécificités de la situation, de ces sous-
groupes de femmes au Maroc, et en particulier de leur statut légal à
l’intérieur du Maroc.
Des formes de discriminations, notamment intersectionnelles ont été très
peu prises en charge par les textes mise en place. Cela affecte de manière
concrète:
 l’impossibilité des personnes en situation de handicap ou de maladie
d’accéder à la nationalité marocaine.
 la dimension parité comme préalable à la lutte contre les discriminations,
en lien, spécifiquement avec des exigences dans les procédures d’octroi
de cartes d’immatriculation, de résidence, etc. et qui peuvent être liées
aux types d’activités, et d’emplois occupés, ainsi qu’à leur durabilité. Ces
exigences peuvent occasionner des situations de discriminations
indirectes pour certaines personnes migrantes actives dans le secteur
informel ;
la dimension genre en lien avec des formes multiples d’invisibilité :
• financières, manifeste au niveau des cotisations et ses corolaires en
termes de protection sociale, due à la vulnérabilité économique des
femmes migrantes, principalement subsaharienne, (faibles rémunérations
conséquents aux faibles niveaux d’instructions) ;
Mécanismes

Pour assurer la mise en œuvre des


traités plusieurs mécanismes sont
prévus au niveaux:
 International
 National
Mécanismes

Au niveau: International
Référentiel International des Droits de l’homme

Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale:

C’est un organe de surveillance de l’application de la Convention

Le Comité est un organe autonome, néanmoins, il


entretient de puissants liens logistiques avec l’ONU.

Il est composé de 18 experts connus pour leur “haute moralité”


et leur “impartialité”, qui siègent à titre individuel (article 8.1)
Référentiel International des Droits de l’homme

Le Comité examine périodiquement les mesures d’ordre


juridique, judiciaire, administratif et d’autres
mesures prises par des États parties en vertu de la Convention
pour satisfaire à leurs obligations de lutter contre la
discrimination raciale.
Référentiel International des Droits de l’homme

La Convention fournit un certain nombre d’instruments pour


évaluer les efforts des États et l’ensemble de la situation. Le
mandat actuel du Comité ne permet toutefois pas à ses membres
de se rendre sur le terrain pour enquêter sur la situation, bien
que le Comité envoie parfois un ou plusieurs de ses membres à
l’invitation du pays intéressé aux fins de dialoguer en tête à tête
Référentiel International des Droits de l’homme

Système de rapports (article 9)

L’article 9 de la Convention établit un système de contrôle par


rapports ( un rapport initial, rapport exhaustif, rapport
périodique, et rapport spécial à la demande du Comité)
Référentiel International des Droits de l’homme

Un système de contôle sur plaintes inter_étatiques est établit


aux articles 11 à 13

Tous les États parties à la Convention reconnaissent la


compétence du Comité pour recevoir une plainte déposée par
une partie selon laquelle une autre partie n’applique pas les
dispositions de la Convention, et pour agir en conséquence
Référentiel International des Droits de l’homme

Communications individuelles (article 14)


Cette procédure de communications permet à des personnes ou
à des groupes de personnes de saisir directement le Comité de
leurs plaintes en tant que victimes d’une violation de la
Convention, à condition que le ou les États parties concernés
aient déclaré reconnaître la compétence du Comité en
vertu de l’article 14.
Mécanismes

Au niveau: national
La détection et l’identification des victimes: Pourquoi?

•L’identification des victimes de la discrimination raciale, de


la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée est la
condition préalable pour:
•- leur reconnaitre le statut de victime et, par conséquent,
leur accorder l’assistance et la protection juridictionnelle/
non juridictionnelle.
•-Mesurer et évaluer la discrimination au niveau
national/international
2. Processus de détection et d’identification des victimes: comment?

•2.1● Différencier les trois étapes du processus


d’identification à savoir
• 2.1.1. la détection,
• 2.1.2. l’identification initiale,
• 2.1.3. l’identification finale ;

•2.2● Reconnaître une potentielle victime grâce à la maîtrise
des indicateurs d’identification
2.1.2.l’identification initiale des victimes: comment?

•Elle intervient avant le processus juridique:

•permet de déterminer le statut de victime présumée de


discrimination
2.1.2.l’identification finale des victimes: comment?

•Il revient à la justice de déterminer si la personne qui a été


détectée comme une victime présumée est victime ou non
de discrimination (y compris multiple).

•La reconnaissance légale et juridique du statut de victime, à
la suite du processus judiciaire, constitue l’identification
finale d’une victime de discrimination (y compris multiple).
2.1.2.l’identification finale des victimes: comment?

•● Le processus juridique a pour but la reconnaissance


juridique et légale d’une situation de discrimination raciale
(y compris multiple.), xénophobie ou toute formes
d’intolérance.

•● Après le processus judiciaire, la victime est légalement


reconnue comme victime de discrimination raciale (y
compris multiple.), xénophobie ou toute formes
d’intolérance, par la justice
Plusieurs instances marocaines travaillent
pour la déclinaison de ces principes
directeurs de la constitution en matière de
l’égalité des chances et la non-discrimination.
Les institutions qui ont un
rôle clé dans l’identification des
incidents de discrimination et dans le
traitement des plaintes.
Mécanismes sectoriels: Les départements ministériels

assurent des services à la population


tel que la santé et l’éducation et l’intérieur qui
disposent des mécanismes propres d’enregistrement et
traitement de plaintes pour des situations qui
entravent le respect des droits des populations.
Des plaintes peuvent être adressés aux inspections
générales de ministères tel que la santé ou l’éducation.
Les institutions qui ont un caractère transversal
Ont le caractère d’institution de protection des droits
humains. Il s’agit, principalement

 l’Institution du Médiateur du Royaume (IMR),

 La Direction interministérielle aux droits de


l’Homme DIDH- portail électronique « Tafa3oul »
(interaction) dédié à la gestion des plaintes.

 le CNDH: 3 mécanismes par la loi 76-15 (P.V.


Torture+ P. enfants+ Protection PSH)
Le rôle de la société civile

 Rôle clé de la société civile dans la détection, l’identification


et la dénonciation de ce type d’incidents.

 Constitue un moyen important pour remonter les


informations et les plaintes sur les différents aspects aux
différents mécanismes (sectoriels et transversaux)
 saisir l’instance de recours, sur la base des plaintes et cas
spécifiques, et construire un plaidoyer auprès des autorités
pour un changement de comportements et des lois, entre
autre
Instruments spécifiques

Cas d’Etudes:
2- La Convention sur l'élimination de toutes
les formes de discrimination à l’égard des
femmes
Référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

2. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de


discrimination à l’égard des femmes (en anglais Convention on
the Elimination of All Forms of Discrimination Against
Women, CEDAW) a été adoptée le 18 décembre 1979 par
l’Assemblée générale des Nations unies. Elle est entrée en vigueur
le 3 septembre 1981 après avoir été ratifiée par 20 pays.
Certains pays l’ont signés mais ne l’ont toujours pas ratifiée (ex.
USA).

189 Etats parties jus’qu’en 2019


Référentiel International des Droits de l’homme

Les conventions spécifiques


2. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard des femmes
Cette convention engage les États signataires ou adhérents à
éliminer toute forme de discrimination envers les femmes, et à
favoriser leur plein développement dans l'ensemble des
domaines politiques, économiques, sociaux, culturels et civils.
Cela passe par la modification des lois et la prise de mesures
d'éducation et d'incitation auprès du public
Référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

2. La Convention sur l'élimination de toutes les formes de


discrimination à l’égard des femmes (Suite)
La Convention ne porte pas sur l'ensemble des discriminations
sexuelles. La Convention ne concerne que les discriminations
envers les femmes, sans contenir des clauses relatives au congé
paternité en cas de naissance.
D’autre part, «les propositions tendant à restreindre l’emploi des
femmes dans des «travaux pénibles» ou «physiquement nuisibles
pour elles» en raison de «leurs particularités physiologiques» ont
été rejetées.
Physiologiquement, seules la grossesse et la maternité justifient
expressément l’adoption de mesures spéciales.
Référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

3. Le « Protocole facultatif à la convention sur l’élimination de


toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes» du 6
octobre 1999 fait obligation aux États signataires d'enregistrer et
prendre en considération les plaintes des victimes de viol.
Jusqu'à 2019, 106 pays l’ont ratifié.
Le protocole précise, également les attributions du Comité pour
l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes
Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des
femmes est un organe composé d’experts indépendants qui
surveille la mise en œuvre de la Convention sur l’élimination de
toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Le Comité est composé de 23 experts internationaux sur les droits
des femmes venant du monde entier.
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques
4. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE),
ou Convention relative aux droits de l’enfant,
est une convention internationale adoptée par l’Assemblée
générale de l’ONU, le 20 novembre 1989 dans le but de
reconnaître et protéger les droits spécifiques des enfants.

La convention élargit aux enfants le concept de droits de


l'homme tel que prévu par la Déclaration universelle des droits de
l'homme.
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques
4. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE),
ou Convention relative aux droits de l’enfant,

la convention est construite sur quatre grands principes qui la


structurent et énoncent les orientations générales détaillées dans
ses différents articles :
• la non-discrimination (article 2) ;
• l'intérêt supérieur de l'enfant (article 3) ;
• le droit à la survie et au développement (article 6) ;
• l'opinion de l'enfant (article 12) ;
• le droit à l'éducation (article 28 et 29).
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques
4. La Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE),
ou Convention relative aux droits de l’enfant (Suite)
Elle se complète de trois protocoles facultatifs que les États
parties à la convention sont libres de ratifier, ou non.

Le suivi régulier de l'application de la convention et des


protocoles facultatifs est assuré par le comité des droits de
l'enfant placé auprès du Haut- Commissariat des Nations
unies aux droits de l'homme.
Le référentiel International des Droits de l’homme

Les Protocoles facultatifs concernent respectivement

la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la


pornographie mettant en scène des enfants ;

l’implication d’enfants dans les conflits armés ;

l’établissement d’une procédure de présentation de


communications (dépôt de plaintes).
Le référentiel International des Droits de l’homme

Les Protocoles facultatifs concernent respectivement

la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la


pornographie mettant en scène des enfants ;

l’implication d’enfants dans les conflits armés ;

l’établissement d’une procédure de présentation de


communications (dépôt de plaintes).
Le référentiel International des Droits de l’homme

Les deux premiers Protocoles ont été adoptés en 2000 afin


de renforcer la protection des enfants contre leur
participation à des conflits armés et contre l’exploitation
sexuelle.

Le troisième Protocole, adopté en 2011, permet, quant à lui,


à tout enfant de déposer une plainte devant le Comité des
droits de l’enfant des Nations Unies s’il estime qu’un de ses
droits a été violé.

Ces Protocoles sont dits «facultatifs » car les États parties à


la Convention ne sont pas obligés de les ratifier
Le référentiel International des Droits de l’homme

Le contrôle sur rapport

Le processus de contrôle sur rapport suit plusieurs étapes


étapes

Le Comité des droits de l’enfant est l’organe des Nations


Unies chargé de veiller à la bonne application de la
Convention dans les États parties. Il est situé à Genève et se
compose de 18 experts indépendants de nationalités
différentes qui sont élues pour 4 ans.
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les étapes du processus du contrôle sur rapport

Ensuite, il y a les États et leurs représentants.

Enfin, pour s’assurer que les informations que le Comité


reçoit soient les plus objectives et complètes possibles, il
veille aussi à prendre en compte l’avis de la société civile et
des institutions indépendantes
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

5. La Convention relative aux droits des personnes


handicapées vise à « promouvoir, protéger et assurer » la dignité,
l'égalité devant la loi, les droits humains et les libertés
fondamentales des personnes avec des handicaps en tous genre.
L’objectif est la pleine jouissance des droits humains
fondamentaux par les personnes handicapées et
leur participation active à la vie politique, économique, sociale et
culturelle.
Elle a été adoptée par l'Assemblée générale des Nations
unies le 13 décembre 2006, et est entrée en vigueur le 3 mai
2008. Handicap International a aussi participé au processus
d'élaboration.
Au 25 novembre 2019, 163 pays l'ont signé sur 181 pays parties.
Le référentiel International des Droits de l’homme

Le Protocole facultatif se rapportant à la Convention relative


aux droits des personnes handicapées

En 2019, 94 pays l'ont signé, et 96 pays l'ont ratifié


Il donne la compétence du Comité des droits des personnes
handicapées à :
« recevoir et examiner les communications présentées par
des particuliers ou groupes de particuliers ou au nom de
particuliers ou groupes de particuliers relevant de sa
juridiction qui prétendent être victimes d’une violation par
cet État Partie des dispositions de la Convention. »
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

6. La Convention pour la prévention et la répression du crime de


génocide (CPRCG)

est un traité approuvé à l'unanimité le 9 décembre 1948 par


l'Assemblée générale des Nations unies Elle est entrée en vigueur
le 12 janvier 1951. En décembre 2019, 152 pays l'ont ratifié.

La Convention définit précisément à quoi correspond le crime de


génocide dans son article 2.
Le référentiel International des Droits de l’homme
La Convention pour la prévention et la répression du crime de
génocide a été complétée ensuite par divers textes, dont :
- Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques stipule
que « tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse qui
constitue une incitation à la discrimination, à l'hostilité ou à la
violence est interdit par la loi ».
- la Convention sur l'élimination de toutes les formes de
discrimination raciale .
- une Convention confirmant l'imprescriptibilité des crimes de
guerre et des crimes contre l'humanité, adoptée le 26 novembre
1968 par l'Assemblée générale des Nations unies, qui couvre entre
autres le crime de génocide (art. 1b) ; ce traité est entré en
vigueur le 11 novembre 1970.
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

- Convention pour la prévention et la répression du crime de


génocide
- Convention sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et
des crimes contre
- Principes de la coopération internationale en ce qui
concerne le dépistage, l'arrestation, l'extradition et le
châtiment des individus coupables de crimes de guerre et
de crimes contre
- Statut du tribunal pénal international pour l’Ex-Yougoslavie
- Statut du tribunal pénal international pour le Rwanda
Statut de Rome de la Cour pénale internationale
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

7. La Convention contre la torture et autres peines ou


traitements cruels, inhumains ou dégradants
est un traité de droit international relatif aux droits de
l'Homme, adopté dans le cadre des Nations unies, visant à
empêcher la torture partout dans le monde.

.
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

7. La Convention contre la torture et autres peines ou


traitements cruels, inhumains ou dégradants
En 2019, la convention compte 164 Etats parties
La convention a instauré le Comité de l'ONU contre la
torture, chargé de sa mise en œuvre effective, et auquel
tous les États signataires doivent rendre des rapports
concernant la prise en compte du droit international
public dans leurs législations nationales.
Le référentiel International des Droits de l’homme

Protocole facultatif se rapportant à la Convention


contre la torture (OPCAT)

Le 18 décembre 2002 l’Assemblée générale des Nations


unies a adopté un protocole facultatif qui complète la
Convention, et qui prévoit un système préventif de visites
dans les prisons de l’Etat qui a ratifié le protocole (entrée en
vigueur le 22 juin 2006).

Jusqu’à 2019, 88 Etats ont ratifié le protocole


Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques

8. La convention internationale sur la protection des droits de


tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille
du 18 décembre 1990 est un texte de l'ONU visant à protéger
les travailleurs migrants, en rappelant les conventions par
l'Organisation internationale du travail (nº 97 et nº 143 sur les
travailleurs migrants ; recommandation nº 86 sur les emplois de
migration ; recommandation nº 151 sur les travailleurs migrants ; nº
29 et nº105 sur le travail forcé), la Convention concernant la lutte
contre la discrimination dans le domaine de l'enseignement et les
autres traités internationaux des droits de l'homme.
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques
8. La convention internationale sur la protection des droits
de tous les travailleurs migrants et des membres de leur
famille

Elles comptent en 2019, 51 Etats parties.

La plupart des pays industrialisés et des pays concernés par


l’immigration n’ont pas, encore, reconnu la Convention.
Le référentiel International des Droits de l’homme

La Procédure de contrôle

L’article 72 de la Convention prévoit la création


d'un Comité de dix experts indépendants pour la
protection des droits de tous les travailleurs
migrants et des membres de leur famille.

Après que 41 Etats ont ratifié la Convention, le


nombre d'experts a été augmenté à 14.
Le référentiel International des Droits de l’homme
Les conventions spécifiques
9. La Convention internationale pour la protection de
toutes les personnes contre les disparitions forcées est
un traité de l’ONU réprimant la disparition forcée en tant
que crime contre l'humanité. Elle est adoptée le 20
décembre 2006 et entre en vigueur le 23
décembre 2010 avec la ratification du 20e État partie. En
août 2019, 61 pays l'avaient ratifiée.
La protection Internationale des Droits de l’homme

L’ Interprétation des traités des droits


humains
Les droits énoncés dans les traités des droits humains sont formulés
en termes généraux. Pour pouvoir les appliquer dans les différents
champs d’action politique, ils doivent être interprétés. L’interprétation
à donner aux traités relatifs aux droits humains est assurée par les
Organes de traités des Naions Unies
La protection Internationale des Droits de l’homme

Il existe neuf traités internationaux relatifs aux droits de l’homme.


Chacun de ces traités est doté d’un organe conventionnel (comité)
composé d’experts ayant pour rôle de surveiller la mise en œuvre
des dispositions dudit traité par ses États parties.
Ces organes conventionnels (Comité des droits de l’homme, Comité
pour l’élimination de la discrimination raciale, Comité contre la
torture, Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des
femmes, Comité des droits des personnes handicapées, Comité des
disparitions forcées, Comité des travailleurs migrants, Comité des
droits économiques, sociaux et culturels, et Comité des droits de
l’enfant) peuvent, dans certaines conditions, examiner des plaintes
ou des communications émanant de particuliers.
La protection Internationale des Droits de l’homme

Les Organes de traités des Nations Unies

également appelés comités techniques des Nations unies, sont des


comités d’experts indépendants. Ils veillent à l’application des
différents traités relatifs aux droits humains qu’ils ont la charge de
superviser : ils analysent les rapports soumis par les États et leur
donnent des recommandations pour améliorer l’application des
traités (ce sont les observations finales, Concluding Observations).
Ils statuent parfois aussi sur des plaintes individuelles. Par ailleurs,
ces organes récapitulent les points particulièrement importants dans
leurs Observations ou Recommandations générales (en anglais :
General Comments). Les observations générales concrétisent le
contenu des obligations des États en matière de droits humains et
ces interprétations font autorité quant au droit en question
La protection Internationale des Droits de l’homme

.Mécanismes de suivi de la mise en œuvre des instruments des


droits humains

Toute ratification par un État partie engage cet État à rendre


régulièrement compte aux organes de traité des Nations unies. Ces
rapports sont produits par des ministères des États parties. Souvent,
ils présentent des évaluations optimistes de la situation des droits
humains et des actions entreprises par les gouvernements
concernés. Il est donc important que les institutions nationales de
promotion des droits de l’homme et les organisations de la société
civile soumettent aux organes de traité des rapports « parallèles »
présentant une autre vision des choses que celle des rapports des
États..
La protection Internationale des Droits de l’homme

L’organe de traité commente ensuite souvent le rapport soumis par


l’État partie en tenant compte des informations contenues dans les
rapports parallèles et rédige les Observations finales. Ces
observations font état des progrès réalisés et des manquements
constatés et recommandent des mesures d’ordre pratique
permettant un meilleur respect juridique et effectif des droits
énoncés dans le traité correspondant
La protection Internationale des Droits de l’homme

4. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies,


Procédures spéciales et Examen périodique universel Les États
membres des Nations unies ont créé le Conseil des droits de
l’homme des Nations unies en 2006. Ce conseil a pour mandat de
développer des normes en matière de droits humains, de les mettre
en œuvre et d’en surveiller l’application. Il adopte entre autres des
résolutions concernant la situation des droits humains dans un pays
donné ou concernant certains thèmes spécifiques, par exemple l’eau
et l’assainissement (2018, en anglais, DOCX, 56,5 Ko) ou
l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des
femmes et des filles (2018, en anglais, DOCX, 62 Ko, accessibilité
non garantie).
La protection Internationale des Droits de l’homme

Dans le cadre des procédures spéciales,


le Conseil des droits de l’homme attribue des mandats spécifiques
pour examiner la situation de certains pays ou certains thèmes. Les
titulaires de ces mandats ont le nom de rapporteur spécial ou
rapporteuse spéciale, de représentant spécial ou représentante
spéciale ou encore d’expert indépendant ou experte indépendante.
Certains mandats sont confiés à des groupes de travail. Il existe
actuellement 12 mandats par pays et 44 mandats thématiques. Les
rapports établis dans ce cadre s’appuient sur des recherches
factuelles complètes incluant des missions dans les pays. Les
rapports annuels soumis par les rapporteurs spéciaux contiennent
des informations à jour sur la situation et l’évolution des droits
humains ainsi que des recommandations spécifiques à l’adresse du
Conseil des droits de l’homme et de l’Assemblée générale des
Nations unies
La protection Internationale des Droits de l’homme

Le travail de deux rapporteurs spéciaux en particulier est entré haut


et fort dans le débat et les instruments de la coopération au
développement : les Principes directeurs relatifs aux entreprises et
aux droits de l’homme de 2011 (en anglais, PDF, 1,1 Mo) et les
Principes de base et directives concernant les expulsions et les
déplacements de 2007 (annexe 1, PDF, 132 Ko, accessibilité non
garantie)

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