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CHAPITRE 1. NOTION SUR LES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX


ET CULTURELS
La question des droits humains occupe de nos jours une place de premier
plan au sein des Etats et de la communauté internationale. Les Etats modernes,
influencés par les révolutions américaine et française ont fait de la promotion et de la
sauvegarde de ces droits leur cheval de bataille. La garantie et la protection des droits
de l’homme sont désormais considérées comme une donne essentielle de la définition
d’un Etat de droit1.

En effet, personne ne conteste aujourd'hui que le point de départ du droit


international des droits de l'homme est la Déclaration universelle des droits de
l'homme du 10 décembre 1948. Certes, des précédents existent qui remontent dans un
passé lointain: sans mentionner les accords entre les cités grecque, on peut au moins
noter la partie relative aux problèmes de religion dans les traités de Westphalie, et plus
récemment encore le système de protection internationale des droits des minorités
institué par la Société des Nations au lendemain de la première guerre mondiale 2.

On relèvera aussi le régime de la protection diplomatique qui ne peut


toutefois bénéficier qu'aux ressortissants de l'Etat qui l'exerce ; et surtout l'intervention
d'humanité qui a représenté jusqu'à la première guerre mondiale la seule forme de
protection internationale des droits de l'homme: s'exerçant toutefois dans un certain
contexte politique, celui de l'équilibre des puissances, elle a toujours été et elle est
encore aujourd'hui suspectée d'obéir à des mobiles politiques, malgré les efforts
récents visant à la dépolitisation de cette doctrine grâce à son insertion dans le droit
des organisations internationales, et d'abord dans le droit des Nations Unies 3.

Pour le droit international moderne des droits de l'homme, c'est la


Déclaration universelle qui constitue la source d'inspiration et la source de droit.

1
BARUANI SALEH J. Droits humains. Cours à la Faculté de droit, année académique 2020-2021, polycopié,
p.5
2
VASAK K. Le droit international des droits de l’homme, RCADI, 1974, tome 140, 333-416
3
Ibidem.
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En RDC, la constitution du 18 février 2006, à coté d’organiser l’exercice


des pouvoirs publics, aménage des dispositions relatives aux des droits humains, des
libertés fondamentales et des devoirs du citoyen et de l’Etat.

Les droits de l’homme se présentent donc comme un ensemble cohérent de


principes juridiques fondamentaux qui s’appliquent partout dans le monde tant aux
individus qu’aux peuples et qui ont pour but de protéger les prérogatives inhérentes à
tout homme et à tous les hommes pris collectivement en raison de l’existence d’une
dignité attachée à leur personne et justifiée par leur condition humaine4.

S’inspirant des classifications onusiennes, les droits que la constitution


congolaise proclame sont traditionnellement rangés en deux catégories auxquelles
l'évolution récente a probablement ajouté une troisième ; cette distinction constitue la
base de la législation internationale et interne en matière des droits de l'homme. Les
trois catégories que retient la constitution congolaise en matière des droits de l'homme
sont: les droits civils et politiques; les droits économiques, sociaux et culturels; les
droits de solidarité.

Les droits économiques, sociaux et culturels peuvent se définir


globalement, à la suite du Professeur José BARUANI SALEH, comme des droits qui
concernent surtout « la vie professionnelle et la vie économique » 5, c’est-à-dire ceux
qui concourent à la satisfaction des besoins d’ordre économique, social et culturel,
même si l’inclusion de certains d’entre eux peut paraître, dans la Constitution
congolaise du 18 février 2006, plutôt douteuse. Ces droits constituent autant de
créances vis-à-vis de l'Etat dont ils exigent l'intervention active pour être réalisés.

Sous ce chapitre, nous allons d’une part appréhender les instruments


juridiques qui consacrent ces droits et d’autre part connaitre les titulaires ainsi que les
bénéficiaires de ces droits.

4
MBAYE K., Droits de l’homme en Afrique, Paris, Pedone, 1992, p.47.
5
BARUANI SALEH J. op.cit. p.26.
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SECTION 1. LE CADRE JURIDIQUE DES DROITS ECONOMIQUES,


SOCIAUX ET CULTURELS

Sans prétendre dresser une liste exhaustive des sources des droits
économiques, sociaux et culturels dans le cadre de cette étude, on relèvera ici les
principales sources de la matière, en les subdivisant selon leur caractère international,
régional ou national.

§1. Les instruments juridiques à caractère international relatifs aux droits


économiques, sociaux et culturels

Parmi les instruments généraux, il y a la déclaration universelle des Droits


de l’Homme, les deux Pactes de 1966 relatifs aux droits de l’homme dont l’un traite
des droits civils et politiques et l’autre des droits économiques, sociaux et culturels.

A. La déclaration universelle des droits de l’homme


Pierre angulaire de la reconnaissance des droits fondamentaux de la
personne humaine, la Déclaration universelle des droits de l’homme proclame dans
son article 22 l’ existence des droits économiques, sociaux et culturels en ces termes :
«Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à la sécurité sociale ; elle
est fondée à obtenir la satisfaction des droits économiques, sociaux et culturels
indispensables à sa dignité et au libre développement de sa personnalité, grâce à
l’effort international et à la coopération internationale, compte tenu de l’ organisation
et des ressources de chaque pays»6.

Vient ensuite, dans les articles 23 à 27, l’énoncé de la plupart des droits qui
seront ultérieurement repris dans le Pacte international relatif aux droits économiques,
sociaux et culturels en 1966. Adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies le
10 décembre 1948, la Déclaration universelle des droits de l’homme reconnaissait
ainsi tant les droits civils et politiques que les droits économiques, sociaux et
culturels7.

6
JAGOBS N., « La portée juridique des droits économiques, sociaux et culturels » in : Revue Belge de droit
International , 1999/1, Éditions Bruylant, Bruxelles, pp.19-45
7
Idem. p.23.
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B. Le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels


De tous les instruments internationaux touchant aux droits de l’homme, le
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels constitue
indubitablement le cadre juridique international le plus important pour la protection de ces
droits. Adopté par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa résolution du 16
décembre 1966, à l’issue de près de vingt ans de débats, ce traité est entré en vigueur le 3
janvier 1976 et 141 Etats l’avaient ratifié au 4 avril 1999 8.

En laissant de côté l’art. 1er du Pacte — qui traite du droit des peuples à
disposer d’ eux-mêmes — les droits individuels reconnus par cet instrument, dont
l’énoncé constitue la troisième partie, peuvent être regroupés sous les intitulés respectifs
suivants : le droit au travail (art. 6), le droit de jouir de conditions de travail justes et
favorables (art. 7), le droit de liberté syndicale et le droit de grève (art. 8), le droit à la
sécurité sociale (art. 9), le droit à une protection familiale (art. 10), le droit à un niveau de
vie suffisant, qui comprend le droit à un logement suffisant et celui d’être à l’ abri de la
faim (art. 11), le droit à la santé (art. 12), le droit à l’ éducation (art. 13 et 14), le droit de
participer à la vie culturelle et de bénéficier du progrès scientifique (art. 15) 9.

Ces droits ont été repris par la suite dans des instruments conventionnels dont
l’objet consiste à accorder une protection spécifique à certains groupes de la société.
Ainsi, dans la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à
l’égard des femmes du 18 décembre 1979, les Etats doivent prendre les mesures
nécessaires pour éliminer toute discrimination vis-à-vis des femmes dans la jouissance des
droits économiques, sociaux et culturels et particulièrement en matière d’emploi. De
même, ces droits figurent dans la Convention relative aux droits de l’enfant du 20
novembre 1989. Enfin, il faut relever qu’antérieurement à l’adoption du Pacte de 1966, les
droits économiques, sociaux et culturels avaient déjà été pris en compte non seulement
dans l’article 5(e) de la Convention relative à l’élimination de toutes formes de
discrimination raciale du 21 décembre 1965 mais aussi dans la Convention de Genève du
28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés 10.

8
9
JAGOBS N., op.cit. p.31.
10
Ibidem.
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§2. Les instruments juridique à caractère régional et national relatifs aux


droits économiques, sociaux et culturels

A. La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples

La Charte Africaine se présente sous la forme d’une convention


multilatérale élaborée et adoptée dans le cadre de l’Organisation de l’Unité Africaine
et ouverte à la signature et à la ratification des Etats membres.

Selon FATSAH, la Chartre Africaine consacre sans les différencier deux


catégories de droits de l’individu : les droits civils et politiques d’une part, et les droits
économiques, sociaux et culturels d’autre part. Aux premiers correspondent
généralement un devoir d’abstention de l’Etat, aux seconds un devoir de prestation de
l’Etat. Ce critère nous autorise à ranger dans la catégorie des droits civils et politiques
les droits énoncés aux articles 3 à 14 de la Charte Africaine et dans la catégorie des
droits économiques, sociaux et culturels ceux énoncés à ses articles 15 à 18 11.

Pour le Professeur Keba MBAYE, la Charte ne s’est pas étendue sur les
droits économiques, sociaux et culturels. Elle en aborde trois : le droit au travail, le
droit à la santé et le droit à l’éducation. Cette indigence s'explique par le fait qu'elle
reconnaît le droit au développement (droit à caractère global et qualitatif qui intègre
tous les autres droits de l’homme et plus particulièrement ceux qui sont relatifs aux
besoins économiques, sociaux et culturels de l’homme). Après les trois droits ci-
dessus cités, la Charte aborde les droits de certaines catégories sociales : la famille, la
femme, l’enfant, les personnes âgées et les handicapés12.

11
FATSAH OUGUERGOUZ, La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples : Une approche
juridique des droits de l’homme entre tradition et modernité, Genève, Graduate Institute Publications, 1993,
p.90.
12
MBAYE K., op.cit. p.51.
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B. La constitution congolaise du 18 février 2006

Les droits humains dans une constitution peuvent être définis comme des
facultés reconnues à une personne humaine par la loi fondamentale et suprême d’un
Etat et qui, en raison du statut spécial que détient la Constitution dans le système
normatif de cet Etat, bénéficient d’une plus grande autorité et d’une plus grande
stabilité par rapport à d’autres droits contenus dans d’autres instruments juridiques 13.

La Constitution congolaise, en effet, en dénombre une bonne vingtaine ; ce


qui constitue un cinglant démenti face à une certaine vision pessimiste, voire
condescendante, de ces droits dans certains systèmes juridiques, et notamment
européens. En attendant leur étude particulière, on peut citer, à titre d’exemples, le
droit à la propriété individuelle et collective (art. 34), le droit à l’initiative privée (art.
35), le droit au travail (art. 36), la liberté syndicale (art. 38), le droit à l’éducation
scolaire (art. 43), le droit à la culture ainsi que la liberté de création intellectuelle et
artistique ou la liberté scientifique et technologique (art. 46)14.

En thèse générale, les droits économiques, sociaux et culturels sont, comme


tous les autres droits, justiciables devant le juge. Ce n’est pas leur caractère 
programmatoire », souvent mis en exergue dans la doctrine occidentale, qui constitue
un obstacle dirimant, y compris en Droit international, pour leur renvoie devant le
juge. Il suffit que la Constitution en ait identifié tant le créancier que le débiteur, étant
donné que les garanties de protection prévues sont, elles, les mêmes pour tous les
droits constitutionnels.

SECTION 2. LES TITULAIRES ET LES DEBITEURS DES DROITS


ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS
Constitués des prestations matérielles fournies par la communauté publique,
les droits économiques, sociaux et culturels garantissent aux citoyens un cadre de vie
propice à leur épanouissement.

13
NGONDANKOY NKOY-EA-LOONGYA P-G, Droit congolais des droits de l’homme, Bruxelles, Academia,
2004, p.37.
14
ESAMBO KANGASHE J.-L., Traité de droit constitutionnel congolais,2017, L’Harmattan, p.325
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Dès leur création, en effet, les droits économiques, sociaux et culturels ont
attiré l’attention de l’Organisation des Nations Unies qui a pu se rendre à l’évidence
que, le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et les conditions de progrès et de
développement, dans l’ordre économique et social, la solution des problèmes
internationaux dans les domaines économique, social, de la santé publique et autres
problèmes connexes ainsi que la coopération internationale dans les domaines de la
culture intellectuelle et de l’éducation sont de nature à contribuer à la paix15.

La mise en œuvre de ces droits soulève la question de détermination de


leurs titulaires ainsi que de leurs débiteurs.

§1. Les titulaires

On appelle titulaires des droits constitutionnels tous ceux qui bénéficient


des droits affirmés dans la Constitution, tant du point de vue de leur jouissance que de
leur exercice, et qui peuvent en revendiquer respect ou accomplissement de la part
d’autres personnes ou structures16.

A s’en tenir à leur formulation ainsi qu’à leur statut historique, les droits
sociaux et économiques bénéficient d’abord aux citoyens d’un pays. Ils bénéficient
ensuite, en raison de l’extension moderne de la juridiction personnelle des Etats, à
toute personne se trouvant sous la juridiction desdits Etats17.

A. Les citoyens congolais


En droit, le citoyen est le titulaire privilégié des droits garantis. Il en est
ainsi parce que, en raison du lien de nationalité qui les lie à l’Etat, la plupart des droits
qui sont inscrits dans la Constitution sont d’abord destinés aux ressortissants dudit
Etat. Qu’il s’agisse des droits économiques, sociaux et culturels, des droits collectifs,
et a fortiori des droits civils et politiques, ils sont affirmés avant tout au profit des
citoyens ressortissants d’un Etat18.

15
ESAMBO KANGASHE J.-L., op.cit. p.326.
16
FAVOREU L. Droit des libertés fondamentales, Paris, Dalloz, 2000, 173.
17
NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA, P.-G., op.cit. p.41.
18
Ibidem.
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La Constitution congolaise consacre au moins cinquante-six articles à la


définition des droits fondamentaux. Tous ces droits, à l’exception du droit d’asile,
bénéficient avant tout aux citoyens. Il en résulte que, même quand ils ne sont pas cités
nommément, les citoyens nationaux sont, de principe, titulaires privilégiés des droits
affirmés dans la Constitution. En revanche, lorsqu’à la place de ces deux expressions,
le Constituant utilise les mots « toute personne », c’est que le droit en cause ne
bénéficie pas qu’aux seuls Congolais. Dans ce cas, quoique titulaires privilégiés de
tous les droits constitutionnellement garantis, les nationaux n’en sont pas pour autant
des titulaires exclusifs. Ils partagent le bénéfice desdits droits avec « toute personne »
se trouvant sous la juridiction de l’Etat19.

B. Toute personne

Certains droits affirmés dans la Constitution ne bénéficient pas, en effet,


qu’aux seuls Congolais. Au nom du principe de l’universalité des droits de l’homme, ils
bénéficient également à « toute personne », entendue tant au sens de personne physique
qu’à celui de personne morale, à condition toutefois que celle-ci se trouve sous la
juridiction de la République démocratique du Congo20.

S’agissant des personnes physiques, la distinction classique concerne les


nationaux et les étrangers. Aux termes de l’article 11 de la Constitution du 18 février
2006, « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Toutefois,
la jouissance des droits politiques est reconnue aux seuls Congolais, sauf exceptions
établies par la loi ». Il résulte de cette disposition constitutionnelle que tous les droits
affirmés dans la Constitution, et en particulier la liberté et l’égalité en droits et en dignité,
bénéficient, sauf les limitations introduites au profit des seuls Congolais, à toute personne
physique de nationalité congolaise ou étrangère21.

En ce qui concerne les personnes morales, aucune limitation de bénéfice n’est


a priori prescrite, sauf à considérer qu’en raison de leur nature même ou du caractère fictif
de la notion de personnes morales, certains droits déterminés dans la Constitution ne
peuvent naturellement leur bénéficier.
19
ESAMBO KANGASHE J.-L., op.cit. p.326.
20
NGONDANKOY NKOY-ea-LOONGYA, P.-G., op.cit. p.41.
21
Ibidem.
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§2. Les débiteurs


Un débiteur des droits fondamentaux est la personne tenue envers les titulaires
de ceux-ci d’exécuter une prestation ou une abstention. En d’autres termes, c’est la
personne tenue d’une certaine obligation – de moyen ou de résultat – dans la réalisation
concrète desdits droits et qui peut répondre, devant certaines instances, de son action ou
de son inaction22.

A la lecture de la Constitution congolaise du 18 février 2006, il apparaît que


l’Etat est le premier débiteur des droits constitutionnels. Et il ne faut pas négliger la place
des individus, surtout dans leurs rapports horizontaux avec leurs semblables.

A. L’Etat congolais

La plupart des droits fondamentaux garantis sont d’abord affirmés contre


l’Etat. C’est d’ailleurs contre différents régimes absolutistes à travers le monde que sont
affirmés dans la loi fondamentale et suprême des Etats, hier comme aujourd’hui, un
certain nombre de prérogatives humaines. Par voie de conséquence les droits
fondamentaux font naître à charge de l’Etat un certain nombre d’obligations ou de
charges, en termes d’actions positives ou négatives, auxquelles celui-ci ne peut se dérober
qu’au prix d’une carence ou d’une démission coupable des responsabilités 23.

Par Etat, il faut entendre l’ensemble des organes (institutions) qui ont le
pouvoir de vouloir pour lui et qui sont généralement connus sous l’expression générique
de « pouvoirs publics » ou, plus exactement, de « pouvoirs publics constitutionnels », à
quelque niveau qu’ils se placent dans la structuration ou la configuration géographique de
l’Etat. Ainsi, au niveau de l’Etat central, on citerait à titre d’exemple le Président de la
République, le Parlement, le Gouvernement, les Cours et Tribunaux ainsi que les «
Institutions d’appui à la démocratie ». A celui des Provinces, il faut citer essentiellement
l’Assemblée provinciale et le Gouvernement provincial. Quant aux Entités territoriales
décentralisées, leurs organes ne sont véritablement concernés que dans la limite de leurs
prérogatives ou obligations constitutionnelles24.

22
JACQUART M., « Droits économiques, sociaux et culturels », in : Droit international. bilan et perspectives,
tome 2, Paris, éd. A. Pédonne et Unesco, 1991, pp. 1153- 1171.
23
ESAMBO KANGASHE J.-L., op.cit. p.341.
24
Ibidem.
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L’État est le principal responsable en matière de défense des droits humains, il


a le devoir de veiller à ce que ces droits soient respectés au sein de ses frontières et à ce
que les titulaires de ces droits en bénéficient pleinement. Les violations des droits
économiques et sociaux sont généralement dues à une absence de volonté politique, à une
négligence et/ou à de la discrimination25.

La signature et la ratification du PIDESC entraînent pour l’État partie un


certain nombre d’obligations. L’État doit respecter, protéger et mettre en œuvre les droits
économiques et sociaux.

Dans la première obligation, L’État, en tant que principal détenteur


d’obligations en matière de DESC, a l’obligation de les respecter. C’est-à-dire qu’il ne
peut, à aucun niveau de sa conduite, violer les DESC. Il doit s’abstenir de tout
comportement ou acte contraire aux droits économiques, sociaux et culturels.

Dans la seconde obligation, les États doivent protéger les individus contre les
abus et ingérences que pourraient commettre des acteurs tiers – tels que des individus et
organisations privées, ainsi que les sociétés transnationales et autres entreprises.
L’obligation de protéger passe essentiellement par l’adoption des mesures efficaces
d’ordre administratif, législatif et judiciaire, et par le fait de s’assurer qu’elles soient en
vigueur26.

Enfin, dans la troisième obligation, l’État doit prendre des mesures


(législatives, administratives, budgétaires, judicaires, etc.) pour assurer la réalisation et
l’application des droits. C’est-à-dire que l’État doit assurer, faciliter et promouvoir les
droits économiques et sociaux. Il doit les rendre effectifs pour les citoyens en leur
facilitant l’accès et/ou en fournissant des services directs ou indirects à ceux qui ne sont
pas en mesure de réaliser eux-mêmes leurs droits27.

25
FAVOREU L., op.cit.p.175.
26
BARUANI SALEH J. op.cit. p.26.
27
Ibidem.
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B. Les individus

Les individus sont débiteurs des droits fondamentaux seulement dans la


mesure où il leur est demandé, dans la jouissance et dans l’exercice de leurs propres
droits, de respecter ou de ne pas porter atteinte aux droits d’autrui. C’est la conséquence
de l’obligation horizontale du respect des droits de l’homme, laquelle veut que les droits
de la personne humaine s’arrêtent là où commencent ceux d’autrui. Pas de liberté pour les
ennemis de la liberté28.

C’est le sens qu’il convient de donner à l’obligation de respect des droits de


l’homme comminée par l’article 60 de la Constitution, laquelle est commune à l’Etat et
aux individus: « Le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales consacrés
dans la Constitution s’impose aux pouvoirs publics et à toute personne ». Cette obligation
est prolongée par celle contenue dans l’article 66 de la même Constitution, lequel affirme
que «Tout Congolais a le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans
discrimination aucune et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de
sauvegarder, de promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la tolérance
réciproques 29».

28
BARUANI SALEH J. op.cit. p.26.
29
Lire ne ce sens les articles 60 et 66 de la Constitution de la RDC du 18 février 2006 telle que modifiée par la
Loi n° 11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certains articles de la Constitution, JORDC, numéro spécial
du 5 février 2011.
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CHAPITRE 1. NOTION SUR LES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET


CULTURELS............................................................................................................................1
SECTION 1. LE CADRE JURIDIQUE DES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET
CULTURELS.............................................................................................................................3
§1. Les instruments juridiques à caractère international relatifs aux droits économiques,
sociaux et culturels..................................................................................................................3
A. La déclaration universelle des droits de l’homme..................................................3
B. Le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.........4
§2. Les instruments juridique à caractère régional et national relatifs aux droits
économiques, sociaux et culturels...........................................................................................5
A. La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.....................................5
B. La constitution congolaise du 18 février 2006........................................................6
SECTION 2. LES TITULAIRES ET LES DEBITEURS DES DROITS ECONOMIQUES,
SOCIAUX ET CULTURELS.....................................................................................................6
§1. Les titulaires......................................................................................................................7
A. Les citoyens congolais.............................................................................................7
B. Toute personne.........................................................................................................8
§2. Les débiteurs.....................................................................................................................9
A. L’Etat congolais.......................................................................................................9
B. Les individus..........................................................................................................11

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