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INTRODUCTION

Les organisations internationales sont créées par les Etats en vue


d'atteindre des objectifs d'intérêt commun. A cette fin, elles sont dotées d'organes
permanents et des moyens d’actions pour exercer leurs missions ainsi qu’atteindre
leurs buts. Les fonctionnaires internationaux sont alors indispensables pour assurer
le fonctionnement de ces organes. Ils permettent ainsi aux organisations de
manifester, dans l'accomplissement de leur mission, une volonté propre, distincte
de celle des Etats membres1.

Dans son Avis consultatif du 11 avril 1949, la CIJ a déjà proposé une
définition du fonctionnaire international comme : « quiconque, fonctionnaire
rémunéré ou non, employé à un titre permanent ou non, a été chargé par un organe
de l’organisation d’exercer ou d’aider à exercer l’une des fonctions de celle-ci.
Bref, toute personne par qui l’organisation agit 2»

Dans l’accomplissement de leur mission pour le compte de


l’organisation internationale, les fonctionnaires internationaux sont soumis à un
statut qui définit leurs droits et obligations tant à l’égard de l’organisation
internationale qui les emploie qu’à l’égard des Etats membres mais aussi à l’égard
des particuliers. Ils bénéficient également des immunités et privilèges pour exercer
efficacement et en toute indépendance leurs fonctions qui ne se limitent que pour
les actes accomplis dans le cadre de leurs fonctions.

Dans le cadre de à notre enseignement de déontologie des fonctionnaires


internationaux, le présent travail va traitre de l’affaire Dominique Strauss-Kahn.
En ayant vue la présentation de l’affaire en question et l’analyse déontologique sur
les faits reproché à Strauss-Kahn.

1 PELLET A. et RUZIE D., Les fonctionnaires internationaux, PUF, Paris, 1993, p.10
2 CIJ, Réparation des dommages subis au service des Nations Unies, Rec. 1949, p.177
2

1. LA PRESENTATION DE L’AFFAIRE STRAUSS-KAHN

L'affaire Dominique Strauss-Kahn est une affaire judiciaire


américaine qui faisait état aux accusations d'agression sexuelle, de tentative de viol
et de séquestration, portées par NAFISSATOU DIALLO contre le fonctionnaire
international, Monsieur Dominique Strauss-Kahn, Directeur Général du Fonds
monétaire international.

En droit international public, le fonctionnaire international est un


agent exerçant une fonction au service d’une organisation internationale
interétatique, d’une manière exclusive et continue et qui est soumis à un régime
juridique particulier de caractère international3.

Dans sa plainte, Madame DIALLO affirme qu'il a commis ces actes le


14 mai 2011, à l'hôtel Sofitel de New York, où elle est employée comme femme de
chambre depuis 20084. Au regard de la gravité des actes invoqués, la juridiction de
l'État de New York avait procédé à la mise en détention provisoire de Dominique
Strauss-Kahn et a engagé une procédure pénale. Celui-ci nie les accusations et fait
savoir qu'il plaidera « non coupable ». Son arrestation connaît un retentissement
médiatique international, entraîne sa démission du poste de directeur général du
Fonds monétaire international5.

Pour rappel, le Fonds Monétaire International est une organisation


internationale qui a pour mission de promouvoir la coopération monétaire
internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les échanges
internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi et à la stabilité
économique et de faire reculer la pauvreté.

3 MULAMBA MBUYI B., Droit des organisations internationales, Paris, L’Harmattan, 2017, p.131.
4 TOUVIERE M., Droit de cuissage au FMI, in : CreateSpace Independent Publishing Platform, 2012, p.2
5 TOUVIERE M., op.cit. p.2.
3

Par ailleurs, le 19 mai 2011, un grand jury l'inculpe ; le lendemain, il est


transféré de la prison de Rikers Island à un appartement de New York pour y être
placé en résidence surveillée. Le 6 juin 2011, il plaide « non coupable », ce qui
ouvre la voie à un procès pénal. Il est libéré sur parole lors de l'audience du 1er
juillet 2011, le procureur ayant mis en doute la crédibilité de la plaignante 6.

Le 23 aout 2011, les charges pesant contre Dominique Strauss-Kahn sont


officiellement abandonnées, ce qui met un terme à la partie pénale de l'affaire.
Cependant, deux plaintes seront déposées devant un tribunal civil, l'une par
NAFISSATOU DIALLO pour demande en réparation des dommages subis à la
suite des crimes. Et l'autre par Dominique Strauss-Kahn pour demande
reconventionnelle pour action téméraire et vexatoire.

Le 10 décembre 2012, une transaction d'un million et demi de dollars


intervient entre les deux parties et clôt définitivement l'affaire Strauss-Kahn.

2. L’ANALYSE DEONTOLOGIQUE DE L’AFFAIRE STRAUSS-


KAHN

Les organisations internationales incarnent les plus hautes aspirations


des peuples du monde entier. Ces aspirations sont matérialisées par les
fonctionnaires internationaux.

A l’examen de l’affaire de Dominique STRAUSS-KAHN,


l’interrogation principale qui mérite d’être soulevé consiste à savoir : En sa qualité
de fonctionnaire d’une organisation internationale, les agissements de ce dernier
entrait-il dans l’exercice de ses fonctions ? Et pouvait-il se prévaloir des immunités
diplomatiques de poursuites pour se soustraire à la justice ?

6 LANEZ E., « La Cub-DSK, les coulisses d'un livre scandale », Le Point, 14 mars 2013, p. 66-68
4

Comme réponses à cette question, nous notons d’abord que le droit


international public reconnait des privilèges et immunités aux Etats, organisations
internationales, à leurs agents et aux représentants des Etats membres.

En effet, les privilèges permettent à leur bénéficiaire de ne pas être soumis


au droit de l’Etat hôte en ce qui concerne les impôts et taxes. Les immunités
permettent à leur bénéficiaire de ne pas être soumis au droit de l’Etat hôte en ce qui
concerne les procédures judicaires ou contentieuses7.

Déontologiquement, les agissements de STRAUSS-KAHN sont totalement


étrangers ses fonctions. Ils constituent une faute détachable de ses fonctions dans
la mesure où ils sont intentionnels, d’une gravité particulière et sont incompatible
avec l’exercice des fonctions de Directeur Général du Fonds Monétaire
International.

Enfin les agissements de Dominique Strauss-Kahn ne peuvent être


couverts d’immunité car, par sa nature ou ses finalités, ces deniers ne participent
pas à l’exercice de la mission d’une internationale organisation internationale ; et
c’est un acte pour lequel le Fond Monétaire international ne pouvait évoquer
l’immunité de juridiction.

7 PELLET A. et RUZIE D., op.cit. p.78.


5

CONCLUSION

La présente étude, qui a traité de l’Affaire Dominque STRAUSS-KAHN,


a été subdivisée en deux points.

Au premier point, l’étude s’est assignée pour tache de présenter


l’affaire dans sa dimension judicaire. A cet égard, elle a fait remarquer que l'affaire
Dominique Strauss-Kahn est une affaire judiciaire américaine, relative aux
accusations d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration, portées par
Nafissatou DIALLO contre le fonctionnaire international STRAUSS-KAHN,
directeur général du Fonds monétaire international.

Cette institution est une organisation internationale qui a pour mission


de promouvoir la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité
financière, de faciliter les échanges internationaux, de contribuer à un niveau
élevé d’emploi et à la stabilité économique et de faire reculer la pauvreté.

Quant au deuxième et dernier point, le travail s’est focalisé d’analyser


les agissements de Dominique Strauss-Kahn en relation directe avec la déontologie
qui organise la fonction publique internationale.

A cet égard, nous avons fait remarquer que les agissements de Strauss-
Kahn sont totalement étrangers ses fonctions. Ils constituent une faute détachable
de ses fonctions dans la mesure où ils sont intentionnels, d’une gravité particulière
et sont incompatible avec l’exercice de ses fonctions.
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BIBLIOGRAPHIE

 PELLET A. et RUZIE D., Les fonctionnaires internationaux, PUF, Paris,


1993 ;
 CIJ, Réparation des dommages subis au service des Nations Unies, Rec.
1949 ;
 MULAMBA MBUYI B., Droit des organisations internationales, Paris,
L’Harmattan, 2017, ;
 TOUVIERE M., Droit de cuissage au FMI, in : Create Space Independent
Publishing Platform, 2012 ;
 LANEZ E., « La Cub-DSK, les coulisses d'un livre scandale », Le Point,
14 mars 2013, p. 66-68

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